L'hôpital c'est pour les gens logiques [ft Weissou ♥]

J’ai vraiment l’impression que ma colocataire force. Elle n’a pas l’air bien et ça m’inquiète. Elle m’assure du contraire mais aussi stupide que je puisse être, cette fois je n’arrive pas réellement la croire. Peut-être est-ce dû au fait que je me suis déjà faite avoir une fois...non en fait plusieurs fois à ce petit jeu et que la leçon commence enfin à me rentrer dans le crâne. Je sais pas.

Elle se lève et va vérifier où en sont les légumes pour la soupe. Je ne la quitte pas du regard un seul instant. Son pouvoir est peut-être basé sur le soin mais il n’est pas infaillible non plus et je sais que normalement elle a besoin de repos. Normalement elle reprend assez vite mais avec tout ce qu’elle m’a pris, je me demande si elle n’aurait pas besoin d’encore plus de temps. Même Juwelen n’a pas bougé. Juwelen...pas bougé...il a un lien avec mon amie… Bordel elle m’a encore fait croire qu’elle était en forme !!

- Edelweiss… Retourne te coucher. J’finirai la préparation avec tes conseils mais toi tu files te remettre au lit. Et s’il le faut, je t’y emmène par la peau du cul.

Ce n’est pas dit méchamment, bien au contraire, mais elle veut que je fasse plus attention à moi. Cependant elle aussi doit faire plus attention à elle. Tête de mule...

Elle m’a encore menée en bateau. Il faudrait vraiment que j’apprenne la leçon un jour sinon je continuerai de me faire avoir comme une bleue. Il a fallu que je me rappelle du lien spécial qu’il y a entre elle et son oiseau pour comprendre qu’elle se fout de ma gueule depuis un moment. Je lui demande donc de retourner dans son lit, quitte à ce que je l’y traîne par la peau du cul. Elle ne dit rien durant un instant. Je me demande même si elle m’a vraiment entendue. Ou alors elle m’ignore volontairement.

Elle se tourne finalement et… Elle essaie encore de changer de sujet et de me mener en bateau ?

- Bien sûr que je m’en souviens.

Je me souviens aussi de comment je l’avais forcée à rester au lit quand elle avait été malade. Je compte bien réitérer l’expérience si elle s’entête ce soir. D’ailleurs… Je me lève tout en écoutant mon amie si elle reprend la parole. Je retourne dans ma chambre, embarque un collant puis reviens vers Edelweiss en étirant un peu le vêtement. Une menace ? Peut-être un peu oui.

- Tu te souviens d’ailleurs de ce que je t’avais fait quand t’étais malade et que tu t’entêtais à rester debout sans te reposer ? Je n’hésiterai pas à le refaire si tu fais encore ta tête de mule ce soir.

Elle change trop brusquement de sujet. D’abord elle m’embobine en faisant semblant d’aller bien puis elle me parle d’un coup de notre première rencontre. Je ne sais pas si c’est une nouvelle tentative pour me mener en bateau mais cette fois ça ne fonctionne pas. Cette fois, je contre-attaque en lui rappelant ce que j’avais fait la dernière fois qu’elle m’a menée en bateau alors qu’elle était malade. Je joins même les gestes à la paroles en embarquant un collant en guise de menace.

Ca lui fait rire mais au moins la menace fonctionne. Elle se laisse presque tomber contre moi. Je l’enlace tendrement tout en l’écoutant. Elle arrête de forcer. Plus d’entêtement.

- Je t’y amène de ce pas.

Chose dite, choses faite. Je l’aide à retourner dans sa chambre et à se recoucher dans son lit. Repos pour la demoiselle pendant que je m’occuperai de la soupe. Je n’aime pas manger seule mais je préfère ça plutôt que de manger accompagnée et qu’elle se sente encore plus mal. Je borde ensuite ma colocataire et son oiseau.

- Repose-toi autant que nécessaire. Interdiction de sortir de ce lit tant que tu ne te sentiras pas réellement mieux. Enfin sauf pour aller aux toilettes, ça va de soi. Et si tu commences à avoir faim ou soif, je t’apporterai tout ici.

En d’autres termes, je suis à son service et lui apporterai tout ce dont elle aura envie ou besoin pour se sentir mieux.

L’étreinte avec ma colocataire ne dure pas longtemps. Il faut que je l’amène au lit, c’est plus important. Plus elle forcera à rester debout, plus il lui faudra de temps pour se remettre de mes blessures. C’est bizarre de dire comme ça mais techniquement c’est ce qui arrive dans notre cas.

Elle est dans son lit. Mon esprit peut se tranquilliser. Elle va enfin finir de se reposer. Je la borde et m’apprête à aller voir où en est la soupe. Je ne peux toutefois pas aller plus loin. Je reste auprès de mon amie comme elle le souhaite.

- J’resterai aussi longtemps que tu le voudras.

Je m’installe doucement dans son lit, sous la couette et la reprends dans mes bras. Je la câline, un sourire tendre sur mes lèvres, et la serre doucement contre moi. SI elle veut que je sois sa peluche alors je le serai. C’est un drôle de paradoxe d’ailleurs. Je déteste être utilisée comme un objet mais ça ne me dérange pas quand c’est pour Edelweiss.

- Tu te sens un peu mieux maintenant que t’es allongée ?

Elle n’a plus besoin de forcer alors j’imagine que oui. Je l’espère en tout cas.

- Profites-en bien, j’vais rester près de toi. Comme lorsque tu étais malade, j’vais veiller sur toi jusqu’à ce que tu sois rétablie.

Edelweiss ne veut pas se reposer toute seule. Elle veut que je reste avec elle et moi, au lieu d’aller surveiller la soupe, je réponds aux désirs de ma colocataire. Je me suis donc glissée sous la couette et j’ai pris mon amie dans les bras. Elle a l’air de se détendre petit à petit. Elle se sent mieux aussi. Forcément, elle n’a plus besoin de faire le moindre effort alors c’est tout de suite plus facile de se sentir mieux.

Je lui parle encore, la taquinant un peu bien que mes intentions soient vraies. Je compte bien rester et veiller sur elle. Tant pis pour la nourriture, Edelweiss est plus importante. Je jette un coup d’oeil vers elle. Elle semble s’endormir. Ma main se glisse alors doucement dans ses cheveux dans un geste affectueux. Je papouille mon amie et ne la quitte aps même lorsqu’elle s’est vraiment endormie.

Enfin si, je la quitte un seul instant. Juste le temps d’éteindre les plaques parce que ça commençait à sentir le brûlé au bout de quelques heures. Ceci étant fait, je reviens doucement me glisser sous la couette pour reprendre ma colocataire dans les bras. Je la protégerai contre tout ce qui sera susceptible de lui faire peur. Enfin autant que possible parce que dernièrement, je ne suis pas vraiment douée pour ça. Si je peux au moins chasser d'éventuels cauchemars, ce sera déjà ça de pris.