Sin Theatre


 
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Donnez-moi de l'air -- Connor

Connor E. Rudenstein
S |:| Licence 3
Connor E. Rudenstein
Connor E. Rudenstein
Connor E. Rudenstein
S |:| Licence 3
Sexe : Masculin
Identité de genre : Homme/Garçon
Apparitions : 121
Inscription le : 29/11/2017
Né(e) le : 04/11/2000
Age : 23
Taille / Poids : 1m85, 82kg
Péché(s) :
  •  Orgueil 
  •  Envie 
  •  Paresse 

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Mer 29 Nov - 14:32
Fiche validée
Connor Egon Rudenstein

Surnom : /
Âge : 17 ans
Date de naissance : 4 Novembre 2000

Lieu de naissance : Los Angeles
Nationalité : Américaine (mère américaine, père allemand)
Orientation sexuelle : Hétéro

Race : Dryade
Pouvoir : Plurilinguisme
Race de naissance : Humain

Classification : Blooming Lion
Année scolaire : Quatrième
Date d'arrivée à S'indarë : Septembre 2016
Statut : Interne
PhysiqueYeux : Dorés
Cheveux : Bleu
Taille : 1m85
Poids : 82kg
Corpulence :Assez musclé, même si on dirait pas comme ça
Vêtements et/ou style :Des trucs dits "chics", jamais plus loin que le coude
Tatouages/piercings ? Quelques piercings à l'oreille
Signe distinctif :Totalement imberbe en dehors des cheveux (et des tout fins sourcils)
Caractéristiques raciales : La peur fait sortir des épines de cactus, sinon rien
CaractèreDe l'air. Donnez-moi de l'air, je veux respirer. Non, je veux vouloir respirer. Je veux pouvoir inspirer un bon bol d'air pollué pour autre chose que survivre, autre chose que par nécessité, mais j'en suis incapable. Si j'en décidais, j'arrêterais, mais mon corps a jusque là toujours été plus fort que mon esprit. Toujours, en toutes circonstances. J'ai le contrôle parfois – rarement – mais pour ça, pour cette idée qui domine mes pensées, c'est toujours lui qui gagne. Enfin, quand je dis que je n'ai aucun contrôle, ça veut pas dire que je me jette sur de la nourriture dès que j'ai un petit creux ou sur toutes les jolies filles qui passent (heureusement), mais il y a certaines choses, certaines parties de moi, qui me résistent indéfiniment. Comme mon cœur qui continue de battre alors que je lui dis d'arrêter, par exemple.

Je ne suis pas dépressif – je n'aime pas ce mot. Dépression, c'est la cage immuable dans laquelle s'enferment ceux qui n'ont plus envie de se battre, ou de comprendre, un mot qui rassure ceux qui cherchaient une raison de justifier ce qu'ils sont. Des psys m'ont déjà dit que j'étais dépressif, je leur ait dit d'aller se faire foutre. Paraîtrait que le déni est une "réaction normale". Mouais. Si "dépression" sonnait moins comme une condamnation éternelle, peut-être que je reconsidérerais la question. Tout ce que je vois, moi, c'est une cage qu'on veut refermer en m'annonçant que j'ai fait l'erreur de trop et que je pourrais jamais revenir en arrière. Tomber en dépression, ce serait la fin de mon monde, la preuve que même mon cerveau a échappé à mon contrôle. Plutôt mourir.

Je disais quoi ? Ah oui, l'absence de contrôle sur mon corps. En dehors de sa persistance à rester en vie en toutes circonstances, il aime me voir patauger. "Narcolepsie", encore un mot dont je me serais bien passé. J'alterne entre éveil et sommeil avec parfois cette atroce sensation, quand je m'endors ou que je me réveille, d'être piégé dans mon corps. Je vois, j'entends, je pense mais je ne peux pas bouger pendant quelques secondes, parfois une minute. Avant, je paniquais. Maintenant... non, je panique toujours, en fait, même si je sais que ça dure pas longtemps. J'y peux rien, je supporte pas l'idée d'être piégé. Oui, parce que comme si le fait de pouvoir m'endormir n'importe où ne suffisait pas, je suis claustrophobe. Ce n'est pas la phobie la plus facile à vivre du monde, surtout quand on la laisse s'enraciner. Je n'y comprends rien. Dès que je me trouve dans une pièce fermée ou trop petite, j'ai l'impression de manquer d'air. Et moi qui affirme toujours vouloir arrêter de respirer, je panique comme une proie traquée. C'est drôle, quand on y pense.

Vous devez vous demander pourquoi je parle tout le temps de contrôle. Je sais pas trop, on me dit toujours que je suis calculateur. C'est peut-être vrai, mais ça me semble un peu étriqué comme case. La vérité, c'est que je vis très mal les erreurs et les échecs. A chaque fois, quand c'est de ma faute, j'ai une boule dans la gorge qui m'empêche de parler et je suis persuadé de n'avoir aucune valeur, d'être idiot, inutile, de ne pas mériter qu'on m'aide. C'est crispant, et ça peut durer pendant des heures. Alors plus rien n'a de sens, ce que j'aime n'a aucun goût et aucune saveur. Oh, oui, et si je cherche à parler, j'ai beaucoup de chances d'éclater en sanglots. Et je déteste pleurer devant des gens. Alors je m'isole pour pleurer, hurler ou taper dans des trucs – ça marche assez mal. Mais bon, je suis comme tout le monde : une fois que j'ai hurlé tout ce que j'avais d'air dans les poumons et pleuré jusqu'à m'assécher, ça va un peu mieux, tant que je commence pas à ressasser (je fais ça très bien, aussi, ressasser les choses). Quand c'est la faute de quelqu'un d'autre, c'est mieux : la colère est plus facile à vivre que la frustration. J'ai juste à crier pendant un bon moment et c'est bon, même si ça casse leurs oreilles et leur self-estime. Fallait pas pourrir ma journée.

Faut pas croire, je suis pas colérique comme type. Bon faut pas me chercher, c'est sûr, mais je m'énerve pas si souvent que ça. Je suis un type patient, mais j'aime pas qu'on me fasse perdre mon temps. La vie est déjà assez longue sans que je la passe à attendre ou à rattraper les erreurs des autres. Oui, bon, j'aime pas trop ceux qui pensent que leur temps est plus important que le mien. Oui, t'as une meilleure vie, et alors ? Comment t'expliques qu'avec ma narcolepsie, je sois toujours à l'heure alors que toi, avec ta voiture, ton énergie et ton téléphone vissé dans les mains, t'arrives à être à la bourre ? Tss... Je déteste ça. Et je déteste encore plus être en retard.

Bref, tout ça pour dire que j'ai ma notion de la ponctualité et de la bienséance. Je suis irréprochable à ma façon, parce que je ne me pardonnerais jamais si les gens savaient que je ne suit pas parfait. Une erreur, un pas de travers et c'est la fin du monde, l'opinion de tous ces gens meilleurs que moi qui me tombe sur la gueule. C'est pour ça que j'ai du mal à avoir des amis : le moindre mot est un pas dans un champ de mines, la moindre erreur et tout le monde me jugera (peut-être que je suis parano, aussi). Alors je change, je m'adapte, je me perfectionne. Je suis moi, tout de pessimisme et d'ironie, mais je n'ai soudainement plus de failles. C'est ça, le vrai moi, l'officiel : une statue de perfection.
RaceJe suis une dryade, un esprit des plantes quoi. En théorie, c'est des filles mais visiblement la magie a décidé de faire une petite exception. Concrètement, mon esprit est lié à une plante, mais comme je suis une dryade "simple", si la plante meurt, je mourrai pas avec elle (ça, c'est les hamadryades, ou quelque chose comme ça). De toute façon, la plante, c'est un cactus donc d'ici à ce qu'il meure... Bref, j'ai besoin de soleil, d'autant plus que je suis lié à une plante du désert, mais pas d'énormément d'eau. Quand je panique ou quand je m'énerve trop, mon corps se couvre d'épines (des épines pointues, qui font bien mal). Oh, et ma respiration a changé aussi : en journée, je fais de la photosynthèse. Au moins quand je respire je fais du bien aux autres, c'est déjà ça. Bref, je suis un cactus, tout est normal.
PouvoirC'est magique, pratique et tout un tas de choses en "ique" : je comprends et parle toutes les langues, en théorie. En fait, j'ai surtout l'impression que tout le monde parle la même langue, ce qui est assez déconcertant au début. Ça aide pas des masses pour les cours de langues étrangères : c'est pas comme si je connaissais vraiment la langue, c'est plutôt que je parle un genre de langue bizarre que tout le monde peut comprendre comme la sienne, et que les mots des autres me viennent dans cette langue (bon, dans ma tête ça reste de l'anglais, mais voilà). Donc forcément, aux yeux de quelqu'un qui parle anglais, même si c'est un prof d'espagnol, je parle anglais. Et comme je sais pas encore comment on désactive ce pouvoir, je patauge en cours de langue.
Histoire
Famille
Infinity Rudenstein : Ma sœur, la perfection incarnée, la fille que l'on adore ou que l'on déteste, la version améliorée de moi.
 Je suis né du mauvais côté des chromosomes. Comprenez pas par là que j'aurais voulu être une fille, non, mais il suffit de voir ma sœur jumelle pour comprendre que c'est le chromosome Y qui a fait foirer quelque chose. Infinity est parfaite. Elle est née comme moi avec les cheveux bleus (une histoire d'ancêtre non-humain à laquelle j'ai pas tout saisi, mais c'est tellement vieux que seul la couleur de cheveux est restée). Sauf qu'Infinity, je crois qu'elle m'a balancé toutes les tares génétiques à la tronche avant de sortir du ventre de ma mère, parce qu'elle est increvable. Jamais malade, pleine d'assurance, toujours en forme. Des fois, quand on était mômes, je m'imaginais ce que ça faisait d'être elle. Ça doit être tellement plus sympa.

Moi et Infinity, des jumeaux avec des noms à coucher dehors (et encore, elle a eu le pire, un peu de justice pour une fois). On a grandi dans un tout petit appart' avec notre mère et un père différent tous les cinq ans après que le nôtre, le biologique, se soit fait plaquer quand on avait trois ans. Elle est comme ça ma mère, instable, et suffisamment rêveuse pour avoir donné le nom de son mec à ses gosses en croyant qu'ils resteraient longtemps ensemble. Je dirais que c'était bien, comme enfance. J'avais une fille à qui tirer les cheveux et elle un frère pour taper ceux qui l'embêtaient à l'école, on était gagnants tous les deux. Au début, en tout cas, jusqu'à ce que je commence à dormir en cours. Je le faisais pas exprès, mais je me faisais gronder quand même. Par Infi, qui voulait me réveiller, par les profs, et par ma mère ; ma mère qui ne sait pas engueuler quelqu'un sans le comparer à d'autres. En l'occurrence, elle avait pas des centaines d'éléments de comparaison.

Je l'ai détestée, cette petite garce aux cheveux bleus qui me servait de sœur. Finies, les chamailleries d'enfants et les plaisanteries, je cherchais à lui faire mal. Je lui en ai arrachés des cheveux à force de tirer, et je l'ai poussée par terre jusqu'à écorcher ses genoux. C'est à ce moment-là que ma mère a compris que sa pédagogie n'étais pas la bonne. J'avais neuf ans quand on m'a séparé de ma sœur. Sur les conseils de son petit ami du moment, ma mère m'a envoyé en pension, loin d'elle et d'Infinity. Ça m'a pas empêché de m'endormir en permanence ou de me réveiller vingt fois par nuit, mais au moins elle pouvait plus me crier dessus et me comparer à ma sœur. Je pouvais pas vraiment en vouloir à Infi si elle n'était pas là et si personne ne venait souligner sa supériorité écrasante. Mais c'est pas facile, d'être un gamin qui s'endort partout : dans les couloirs, à la cantine, en cours. Sans Infinity, j'étais seul, alors j'ai contenu ma rancœur et j'ai fait ce que j'ai pu pour ne pas être renvoyé en internat à la fin de la primaire.

Du coup, je prenais le bus tous les matins. Je sais pas trop quand ça a commencé, ni pourquoi (j'ai pas fait de psychanalyse, en même temps) mais à un moment, j'ai commencé à me sentir piégé, dans ce bus. Quand j'en ai parlé, comme ça, à une dame assise à côté de moi, elle a dit que c'était peut-être de la claustrophobie. Je l'ai pas crue – j'avais pas besoin de plus de problèmes – mais j'ai fini par comprendre qu'elle avait sûrement raison après plusieurs mois. Au fil du temps, j'ai commencé à descendre un arrêt plus tôt pour "aller plus vite" (pas de stops, pas de feux, pas de gens qui montent et descendent). Puis deux arrêts, puis trois. J'avais une bonne raison. Et après, j'ai ouvert systématiquement les fenêtres en voiture, mais j'avais toujours l'impression de crever de chaud dans les voitures sans toit ouvrant. Au bout d'un an, j'ai admis, le jour où j'ai fait une crise de panique en montant dans l’ascenseur d'un musée (vu que les profs refusaient que le gamin narcoleptique prenne les escaliers). C'était la honte de ma vie, j'étais en larmes devant toute la classe et je tremblais comme une feuille ; le bon ridicule comme on en fait plus. Oui, c'est aussi ce qu'on appelle un bon gros coup dans l'amour-propre. Le temps qu'on me calme, il y avait déjà dix garçons pour rejouer la scène et six filles pour rires comme des cruches. Ouaip, tout le monde se foutait de ma gueule, du coup j'ai retenu la moindre petite seconde pour bien pouvoir me torturer plus tard.

Après ça... C'était un peu compliqué. Je me sentais plus à ma place parmi tous ces gens qui s'étaient moqués de moi, qui m'avaient vu faible et sans contrôle et qui riaient sûrement dans mon dos en permanence. J'ai supplié ma mère de me changer d'école, elle a refusé. J'ai commencé à taper des 6th Graders, puis à me battre avec ma sœur ; elle m'a changé d'école. Cogner des gosses, c'est la seule chose qui marche avec elle, mes sentiments elle s'en fout. Bref, retour en pension ; une erreur de plus, parce qu'en internat et sans chambre individuelle, il faut convaincre ses colocs de laisser les fenêtres ouvertes, ou au moins une, et qu'en hiver ça marche pas. Du tout. J'ai tellement insisté qu'ils ont fini par comprendre et, rapidement, toute l'école était au courant. Je compte plus les connards qui m'ont enfermé dans des placards ou dans des salles. Pour un peu, je les aurais tous cramés. Mais j'ai rien fait, j'ai serré les dents malgré la sensation de malaise qui me serrait la poitrine, de plus en plus chaque jour, j'ai pleuré, j'ai survécu... Puis j'ai fait ma première paralysie du sommeil. C'est atroce, comme sensation. Tu te réveilles figé, parfaitement conscient de tout et incapable de bouger. Plus tu paniques, plus tu te sens piégé, mais ça change rien jusqu'à ce que tes muscles se réveillent. Et là, enfin, tu peux hurler. Je pensais pas pouvoir vivre pire que ça ; être piégé dans mon propre corps pendant une longue minute, l'endroit le plus exigu qui soit, me demander si mes poumons aussi allaient lâcher. Non, je pouvais pas imaginer pire... et pourtant.

Quand je suis enfin sorti de cette middle-school infernale, j'avais déjà fait une dizaine de paralysies, mais impossible de s'y faire ou de rationaliser dans ces moments-là. Je me disait que ça passerait, un jour, et que je préférerais les faire chez moi que dans une école. Mais j'en ai fait une en plein cours, après m'être endormi comme une masse. J'ai repris le contrôle, j'ai hurlé, j'ai basculé de ma chaise en essayant de calmer ma respiration... C'est mon voisin de classe, Chris, qui m'a calmé pendant ma crise de panique. Les autres ont réagi moins mal que je l'imaginais, ils se sont pas moqués de moi. J'ai compris que Chris était un mec populaire, que son avis faisait foi ; et son avis, c'était qu'il m'aimait bien, alors j'ai été intégré à sa bande. C'est troublant, d'être intégré, mais ça fait du bien parfois, et ça faisait plaisir à Infi de voir que j'avais des amis. Ils ont essayé de lui mettre le grappin dessus, j'ai dit qu'elle était déjà prise – c'était un mensonge, mais je savais qu'elle les aimait pas trop et je voulais pas 1) leur donner de faux espoirs et 2) les laisser jouer aux lourds avec ma sœur. Puis c'est Chris qui s'est intéressé à elle, et j'ai pas eu mon mot à dire. Il est allée la voir, elle l'a rejeté. Plusieurs fois. Infi, si on doit lui donner un défaut, c'est qu'elle est bornée, alors il pouvait insister autant qu'il voulait.

Trois mois, c'est le temps qu'a duré son insistance. Après, il a abandonné. Il est sorti avec un autre fille, puis une autre, puis une autre... Et là j'ai compris pourquoi sa façon de me regarder me semblait étrange. Il me parlait...différemment. C'était notre troisième année de lycée, mais jamais je ne l'avais vu avec cette expression. Et puis, un jour, il m'a dit que j'étais comme ma sœur ; comme elle, avec le même visage, les mêmes cheveux, le même regard... J'étais ma sœur, en moins femme, en moins assuré aussi. Il a essayé de me toucher, de plus en plus bas, de plus en plus souvent. Je me suis vaguement demandé s'il avait fait pareil à ma sœur – sûrement, ça devait être pour ça qu'elle l'avait viré si fermement. J'étais un deuxième choix, une solution de secours parce que la perfection était hors de portée. Ça m'a donné la force mentale qu'il me manquait, et j'ai réussi à le repousser fermement moi aussi. Au début... Mais il était plus fort que moi, mentalement comme physiquement. Alors il a continué, insisté, il m'a menacé à demi-mots de faire du mal à Infi, de me pourrir la vie jusqu'à ce que je n'aie plus rien dans ce monde. Et alors, je l'ai laissé faire.

Le pire, ce n'est pas le moment. Le pire, ce sont les souvenirs, après. Le dégoût, la sensation persistante de cette peau étrangère sur la sienne, de ce corps... Ce moment où tu te demandes pourquoi te regarder dans la glace te donne la nausée, dégoûté de toi-même à en vomir. Jusqu'à ce qu'une émission de télé te donne la réponse. Viol. C'était ça, le mot clef, la réponse. La redéfinition. Ce n'était pas toujours une agression, pas toujours un inconnu, on ne pouvait pas toujours se débattre, on ne réalisait même pas forcément sur le coup que le fait d'avoir dit "non" aurait dû l'arrêter. J'ai vomi, plusieurs fois, pendant des jours. Et, encore une fois, j'ai rêvé d'être Infinity. Infinity qui n'avait jamais cédé, Infinity qui avait su le faire disparaître du paysage, Infinity qui était plus forte que moi, plus forte que je ne le serai jamais.

Ma respiration me rappelle toujours la sienne, rauque, à mon oreille. Mon cœur, celui que je sentais battre jusque dans ses doigts qui immobilisaient mes mains. Il ne hante même pas mes rêves, non, il préfère hanter mes phases éveillées, au point que je ne sais plus si je dors ou pas. Je sais qu'il l'a vu, qu'il se rappelle sans doute, ce corps glabre, sans le moindre poil en dehors de ceux qui poussent tant bien que mal sur ma tête. J'ai honte, j'ai cette sensation d'une épée chauffé à blanc dans le cœur et je sais qu'elle ne partira jamais. Depuis ce jour je... je ne dirai pas que je suis homophobe – pas dans le sens commun, en tout cas. Je veux dire, je vais pas aller questionner les gens sur leur identité sexuelle et je me suis battu pour que ça ne détermine pas les libertés. Mais ils me font peur, j'ai peur qu'un homme soit attiré par moi, par mon corps... encore une fois. Quoiqu'à bien y réfléchir, je pense pas que Chris ait été autre chose qu'hétéro ; frustré, oui, mais il ne m'a choisi moi que parce que je ressemblais à Infi, la fille qu'il ne pouvait pas avoir. Quant à savoir s'il était vraiment attiré par les hommes... Je sais pas, je pense pas, mais ça change rien au fait qu'un regard trop appuyé venant d'un homme me terrorise. Je n'en ai parlé à personne et je ne le ferais jamais. Je sais ce qu'on dirait : un homme qui n'a pas pu se défendre, protester, se battre... j'étais forcément d'accord, au fond. Hmpf... Je crois que je n'ai jamais aussi bien compris les femmes, et je trouve ça atroce qu'on ait besoin de ça pour être sur un pied d'égalité.

C'est cette année-là qu'on m'a dit que j'étais dépressif environ six fois, pour six psys différents. Conneries. Si je n'allais plus en cours, c'était pour pas le croiser. Alors j'ai dit "phobie scolaire" et ils m'ont sorti de l'enfer. D'après eux, j'avais besoin de changer radicalement d'environnement, même si je suis resté assez vague sur la nature de ce qui me donnait envie de vomir à l'idée de retourner en cours. Ils ont dit à ma mère que je devais changer de ville, je l'ai suppliée de ne pas me renvoyer en pension. Elle n'a pas écouté – elle n'écoute jamais. Elle a décidé de faire un changement plus radical après que j'ai pour la énième fois refusé de lui dire "ce qui n'allait pas chez moi". Elle m'a changé de pays, carrément. Son petit ami du moment passait son temps à voler entre l'Angleterre et les États-Unis, alors il m'a emmené avec lui. Et, sans que je sache trop pourquoi, Infinity m'a suivi. Peut-être qu'elle savait. Peut-être qu'elle avait peur de Chris, elle aussi, ou peut-être qu'elle voulait rester avec moi. Je sais pas, de toute manière je sais pas grand chose. Bref, c'est comme ça que j'ai débarqué ici, dans ce pensionnat où tout le monde parle avec un accent différent, différent du mien parfois. Je suis loin de Chris et, franchement, je me sens plus libre ; je regarde pas en permanence par-dessus mon épaule au cas où il marcherait derrière moi.

S'il n'y avait que ça. En entrant ici, je me suis pas senti différent. J'ai même pas trop compris cette histoire "d'adaptation à la race". Faut dire que je passe beaucoup de temps dehors, de base, alors j'ai pas tout de suite réalisé, jusqu'à ce que je refasse une paralysie du sommeil, que je panique, et que mon corps se recouvre soudainement d'un milliards d'épines. Alors là, si quelque chose n'avait pas changé, c'était que je devenais fou. J'ai fini ma troisième année de lycée comme ça, en essayant de comprendre pourquoi je me sentais aussi faible quand il pleuvait ou quand il n'y avait pas de soleil pendant des jours. Je suis sortie avec une fille qui disait qu'elle s'était transformée en renard en passant les grilles, j'ai croisé des démons, des anges, des vampires, et je me suis dit que je m'en sortais pas si mal avec mon mécanisme de défense et mon simple besoin de soleil. Cette fille, je suis plus avec depuis ; on m'a dit que c'était une succube, pas un renard, et je crois que ça lui a pas plu d'être ma première copine, ma première fois (et ma deuxième, ma troisième, ma dernière aussi). Tant pis. Je commence ma dernière année ici. Après... Après je sais pas ce que je ferai. J'ai pas l'impression d'avoir d'avenir, mais on sait jamais. Peut-être qu'un jour, j'aurais un semblant de passion.

Derrière l'écran
Prénom/Pseudo : Antoine
Age : (facultatif)
Tu nous viens d'où ? : d'Indarë
Un commentaire ? : Rien que je n'aie pas déjà dit
Accès aux rps -18 ? Oui



Dernière édition par Connor E. Rudenstein le Mar 24 Avr - 10:42, édité 1 fois
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Andrew Rehrin
PNJ |:| Directeur de l'université
Andrew Rehrin
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Sexe : Masculin
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Mer 29 Nov - 15:02
Fiche validée
Bienvenue à S'Indarë. Un cristal de couleur noire est apparu sur votre corps pour signifier votre appartenance au groupe Sinners. Vous pouvez y apercevoir les reflets verts des Envy, violets des Pride et bleus des Sloth. Définitif ou appelé à changer ? Cela dépendra de votre évolution.

Voici les détails de ton inscription :
- Vous serez placé dans le dortoir principal.
- Vous assisterez au cours de magie de niveau Débutant pour tenter de trouver les mécanismes d'activation de votre pouvoir
- Après cette première année à S'Indarë, vous pouvez choisir si vous souhaitez ou non toujours suivre les cours d'adaptation raciale
- Au vu de vos antécédents de phobie scolaire, l'école s'accord le droit de surveiller votre présence en cours afin d'éviter un renfermement sur vous-même


Il te reste à :
- Ajouter le lien de ta présentation à ton profil
- T'enregistrer dans les listings
Et tu peux dès à présent :
- Demander un rp, un lieu ou un club
- Ouvrir une fiche de relations / récap rps
- Créer des pnjs ou des prédéfinis
- Créer un compte speach ou un site internet, téléphone, etc
- Ouvrir ton dossier scolaire si tu as des choses à y mettre
Et évidemment, rp ;)

Nous espérons que vous vous plairez dans notre école
Andrew Rehrin, directeur de S'Indarë

PS : Pour les trois groupes qui t'ont conduit en Sinners ► Envy par rapport à sa relation avec Infi, Sloth pour la narcolepsie et le désintérêt, Pride pour le côté maniaque du contrôle
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