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Time and loneliness are the enemy of the strong one. [Solo]

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Jeu 9 Mai - 1:53
Rp Terminé
SEXE :
ÂGE : 131 ans
RACE : Fenris
POUVOIR : Psychokinésie.
TAILLE / POIDS : 1m76 / 67 kg
MÉTIER : Chef de la brigade
Il était extrêmement rare qu’Alma ne se prenne des journées de repos. Des vraies, journées de repos. Sans entraînement, sans aucun coup d’oeil à son téléphone de travail. Ce dimanche elle s’était levé exceptionnellement tard, vers neuf heure.Elle se redressa en position assise sur son li et aperçu que ses vêtements du jour avaient soigneusement été préparés et posés sur le petit banc qui faisait le bout de lit. Elle s’étira en baillant, la bouche grande ouverte, exhibant deux jolies canines un peu plus prononcées que la normale. Elle tourna la tête vers une étagère à CDs qui se trouvait non loin du dressing et par le pouvoir de la psychokinésie, fit glisser un disque hors de sa pochette pour l’envoyer directement dans la grande chaîne Hi-Fi. Celles dont les baffles traînent un peu partout dans l’immense manoir. Elle pressa le bouton sans le toucher et monta le volume, Edwin allait lui en vouloir mais vraiment, c’était le cadet de ces soucis. Elle avait fin.

Elle quitta son lit en short, t-shirt pour filer vers les cuisines, marchant au rythme de la musique, laissant ses doigts claquer en rythme. Elle ouvrit la porte sans pression alors que l’équipe de domestique se permettait de discuter. Alma voyant cela fronça les sourcils. Ils frissonnèrent, se tassèrent  pour les moins courageux. Alors qu’une domestique s’excusait l’estomac de la commandante gronda, lui coupant la parole, laissant tout le monde interdit, sauf la concernée qui se mit à ricaner vaguement.

“Qu’est-ce qu’on mange de bon aujourd’hui ? Vous voulez prendre le café ?”

On lui détaille bien vite le petit déjeuner tout en lui ramenant les quelques mets un par un, chez elle pas de chichis, installée à la table de la cuisine, elle attaqua le bacon avec les doigts, arrêtant totalement de prêter attention à qui que ce soit d’autre que la nourriture. Les domestiques qu’elle avait poliment invités s’installèrent également un café en main et se gardèrent bien de toucher à aucune des assiettes qui se trouvaient un peu trop près de la commandante qui mangeait de bon coeur. On ne dirait pas comme ça, mais c’est une sacrée bête et il faut la nourrir.

Edwin débarqua dans la cuisine une dizaine de minutes plus tard, l’air un peu grognon et pas tellement réveillé. Il attrapa une tasse de café et s’installa en baillant.

“Mam’, t’es pas tellement obligée de faire profiter le monde de ta musique quand tu te lève…”

Alma lui lança un regard en coin, elle avala tout ce qu’elle avait réussi à enfourner en une fois dans sa cavité buccale avant de lui répondre simplement en haussant les épaules.

“Primo, je suis ta mère, je fais ce que je veux. Deuzo, tu as passé l’âge de paresser, tercio, si tu n’es pas content, tu n’as qu’à débrancher la baffle. Tu as bien dormi ?”

Il soupira quelque peu consterné. Parfois il se demandait s’il préférait sa mère au travail où à la maison. Il y a des jours où sa rigueur semblait avoir complètement disparue sans raison apparente. Mais au moins dans ces moments là, elle avait l’air humaine, elle souriait même, ce qui semblait être un acte impossible lorsqu’elle travaillait.

“Mouais, je me suis couché un peu tard. J’étais au bar avec des collègues.”

Alma détacha les yeux de son assiette pour le regarder un peu plus sérieusement.

“Vous n’avez pas intérêts à faire parler de vous.Sinon je vous botte le cul.”

Il soupira dans sa tasse, voilà qu’elle devenait grossière maintenant. Passer du temps sans travailler ne devait finalement pas lui être si bénéfique que cela.

“T’inquiète aucun de nous n’est suicidaire.”

Elle hocha la tête d’un air entendu avant de revenir à son assiette. Les domestiques qui avaient terminés leurs tasses quand à eux retournèrent à leur tâches quotidiennes. Edwin regarda sa mère un instant en sirotant son café. Une question lui vint soudain et les restes d’une nuit un peu courte, ne lui permirent pas de la garder pour lui.

“Dis, c’était comment la vie avec papa ?”

Alma garda le silence un instant avant de soupirer à son tour.

“Tu ne m’as jamais rien demandé pendant toutes ces années et ça te vient maintenant ?”

Il hocha la tête comme seule réponse, elle prit donc la parole.

“Et bien, ce n’était pas très différent de maintenant? J’ai toujours passé plus de temps à travailler qu’à la maison, même quand tu n’étais qu’un gosse. Il était simplement là. Il était attentionné, prévenant, il faisait toujours tout pour m’avoir sous mon meilleur jour. Je n’aurais jamais imaginé finir mariée avec un type comme lui quand j’étais au lycée. Entre nous, c’était la guerre. Mais comme disait mon mentor, le temps passe et souvent, surprend. Nous vivions en respectant les désirs et les besoins de l’autre. Loin de ce qu’on peut voir à la télé, nous étions très indépendants, mais avions nos moments à nous. Rien n’a changé quand tu es arrivé. Mis à part le fait qu’il est devenu un père exemplaire là où moi j’ai eu beaucoup de mal à changer et à développer mon instinct maternel. La suite tu la connais.”

Il opina doucement en gardant l’oeil sur sa mère sa curiosité le poussa à vouloir en savoir plus.

“Qu’est-ce que tu as ressenti quand… Tu sais.”

Alma regarda son fils un instant, vraiment, qu’est-ce qu’il a dans la caboche pour ne pas avoir demandé tout cela avant. Cela faisait remonter des souvenirs qui n’étaient pas des plus agréables mais qui étaient malheureusement impossibles à oublier. Elle secoua doucement la tête.

“Quand j’ai su que c’était lui, je me suis sentie trahie et profondément en colère. Quand j’ai dû lui faire face, la colère à laissé place à la déception. Et quand je me suis résolue à l’achever, je me suis sentie… comme abandonnée et profondément seule. Je ne peux pas nier qu’encore aujourd’hui, sa présence me manque parfois. Mais le destin a décidé que je devrais m’en passer.”

Edwin acquiesça silencieusement il prit une nouvelle gorgée de café avant de prendre à nouveau la parole.

“Tu penses te remarier un jour ?”

Alma haussa doucement les épaules en affichant un léger sourire pour le coup.

“Avant de t’occuper de la vie sentimentale de ta mère, trouve toi une femme. Tu as déjà presque un siècle je te rappelle.”

Edwin grogna touché par la véracité de ses propos.

“Mouais. J’devrais.Un jour peut-être.”

Alma opine doucement en se redressa, elle alla pour quitter la pièce avant de fermer la porte, elle le laissa avec une phrase à méditer. Ou peut-être était-ce juste un conseil à suivre d’une mère à son fils.

“La solitude est le fardeau des puissants et des êtres exceptionnels. Si un jour tu trouves cette personne si spéciale à tes yeux. Fais tout pour la garder. Quand on est condamné à vivre si longtemps, la solitude est un adversaire des plus retors.”

Elle referma la porte de la cuisine et remonta dans sa chambre calmement. Elle tira un des tiroirs de sa table de nuit, elle en tira une photo. La photo d’une Alma en robe blanche et d’un Sélim plus fringuant que jamais. Elle esquissa un léger sourire. Même après toute ces années, elle se trouvait toujours aussi ridicule en robe. Elle fixa la photo un moment en repensant à ces quelques années qui au final ne représentaient qu’une partie de son éternité. Mais en aucun cas, elle ne pensait à ce qu’elle aurait pu faire, elle le sait sûrement plus que quiconque, personne ne refera le monde avec des si. Alors elle se contentait de quelques souvenirs heureux.

Elle reposa la photo un peu plus tard là où elle l’avait prise, la journée allait être longue. Mais avec de la bonne musique et quelques bon livres, elle aurait au moins de quoi s’occuper jusqu’au déjeuner. Le reste viendrait plus tard. Plus tard, elle a le temps, tout le temps.
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