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Sin Theatre :: Londres - secteur humain :: Prendre l'air :: Habitations

Couper les liens du passé

Edelweiss L. Wintenberger

S |:| Licence 2

Sexe :

Identité de genre : Femme/Fille

Apparitions : 933

Inscription le : 05/03/2018

Né(e) le : 22/12/2002

Age : 21

Taille / Poids : 1m66 / Autour de 53Kg

Nationalité : Franco-Allemande

Situation amoureuse : En couple

Couleur(s) de parole : #9966CC

Péché(s) :

Avarice
Colère

Commentaire/citation : « Du siehst aus wie Juwelen... »

Sam 29 Fév - 2:05

Couper les liens du passé

Le soleil se levait timidement sur la ville, déversant ses rayons dorés sur des pavés encore humides par la nuit. De petits reflets jaunes sautaient de briques en briques, illuminant progressivement les rues de Londres. Quelques nuages effilaient le froid du ciel tandis qu’une brise zigzaguaient entre les branches nues des arbres. Le lever de soleil se déposait doucement sur la ville, l’enveloppant d’un voile de tranquillité.
Edelweiss avait posé le bout des doigts contre la vitre de la fenêtre de sa chambre. Les yeux perdus dans la ville, engloutie par une sensation d’apaisement, elle restait silencieuse face à l’éveil du jour. Depuis ce fameux jour… le ciel semblait plus clair. Étrangement, la pluie n’avait eu de cesse que de reculer. Aujourd’hui encore, le soleil affirmait son existence en rasant les murs. A une période, la jeune fille avait en horreur sa lumière hautaine, insensible à toute la douleur qu’elle pouvait ressentir. Mais, désormais, elle voyait quelque chose de presque rassurant dans sa présence. Elle avait la sensation qu’il l’encourageait à aller de l’avant. De la même façon qu’il pouvait choir pour laisser place à l’obscurité, de la même façon qu’un sombre voile pouvait le couvrir pour cacher inlassablement sa clarté, il finissait toujours par se lever. Il finissait toujours par briller. Alors… Peut-être qu’un jour, elle aussi pourra briller? Edelweiss voulait croire en ses amies. Croire qu’elle n’était pas si insignifiante qu’elle le pensait. Croire qu’elle aussi pourrait déployer sa lumière pour l’apporter aux gens qui lui étaient chers.

Délicatement, la petite fleur décolla ses doigts pour ramener sa main devant sa poitrine. Elle prit une lente inspiration avant de se retourner pour poser ses yeux sur son oiseau. Il était sur le bord du lit, en train de nettoyer consciencieusement ses plumes puis, sentant le regard de son âme-sœur, il releva le bec vers elle pour lui adresser un roucoulement. Il savait qu’elle allait mieux. C’était une évidence. Même si la tristesse n’avait pas encore quittée le gris de ses yeux, elle essayait de retrouver le goût de la vie. Elle avait cessé de sécher les cours et parvenait à aller voir son psychologue sans trop de réticence, bien qu’elle avait encore du mal à lui parler.
Juwelen l’encourageait tout les jours, lui apportait son soutien et sa présence pour qu’elle ne se sente jamais seule. Nia et Naomi aussi prenaient soin d’elle. Depuis l’incident, elles étaient plus présentes que jamais et cela faisait beaucoup de bien à la jeune fille. A défaut de réussir à accepter les conditions de son adoption, elle parvenait à les oublier le temps d’une après-midi entre amies. C’était un bon début, n’est-ce pas? La dépression pouvait prendre énormément de temps à guérir selon les personnes alors… elle ne se débrouillait pas trop mal, n’est-ce pas? Parce que oui, elle avait réussit à admettre qu’elle était en dépression grâce à son psychologue. D’après lui c’était un grand pas en avant. Et, même si elle souffrait parfois de rechute, elle se sentait mieux qu’avant. Le seul point qui la dérangeait était son affectation aux black sheep. Depuis elle n’avait plus ses cours de spécialité et cela lui… manquait. C’était l’une des seules choses dans laquelle elle prenait vraiment plaisir alors, ne plus l’avoir était pareil à oiseau sans plumage. C’était perdre un voile de couleur…

*Nous pourrions sortir? Tu n’as pas touché à ton appareil photo depuis longtemps, il serait dommage qu’il prenne la poussière…*

La jeune fille observa l’oiseau qui avait cessé sa toilette avant de reporter son regard sur l’objet. Effectivement, il était là, posé sur son bureau en attendant simplement d’être utilisé. Alors elle fit quelques pas vers lui pour le prendre entre ses mains fines. Il lui semblait plus lourd que d’habitude… Ou bien était-ce elle qui avait moins de force qu’avant? Il était vrai qu’elle avait très peu manger durant tout le début d’année et qu’elle recommençait à peine à reprendre des forces.. Mais elle n’aurait pas imaginé être si affaiblie.
Un soupir échappa à ses lèvres avant qu’elle n’allume l’appareil. Sa batterie était toujours chargée et Juwelen en roucoula d’avance. Il était peut-être temps de se reprendre en main?

***

La jeune fille rajusta son écharpe ainsi que les pans de son manteau après avoir fermer la porte doucement. Il était tôt et elle ne voulait pas réveiller sa colocataire. Malgré tout, elle avait écrit un petit mot pour ne pas qu’elle s’inquiète. Après ce fameux événement, Nia était toujours un peu réticente à l’idée qu’elle sorte seule et la jeune fille ne pouvait lui en vouloir. Ainsi avait-elle prit son portable afin d’être joignable cette fois-ci. Et Juwelen était avec elle. Son but n’étant pas de reproduire… la chute.

Pensive, ses pas la perdirent petit à petit dans les rues de Londres tandis qu’elle suivait sa sensibilité artistique au fil des photos. Parfois elle voyait un rayon de soleil perçant à travers des branches. Parfois il s’agissait d’un pot de fleurs sur le rebord d’une fenêtre. D’autre fois encore, elle suivait simplement le tracé de poussière que soulevait la brise.
Là, elle s’arrêta un instant pour s’accroupir et immortaliser le reflet d’un feu de signalisation dans une flaque parfaitement lisse. Un discret clique se fit entendre entre les murs de la rue avant qu’une série de pas ne retentissent sur les pavés.

- Oh! Vous êtes photographe?

Edelweiss releva la tête pour observer une petite fille juste en face d’elle. Ses cheveux étaient blonds, encadrant la rondeur de ses joues. Une étincelle vive brillait dans le bleu de ses yeux et le sourire qu’elle arborait semblait emprunt de l’innocence propre à la jeunesse. La jeune file arqua un peu les sourcils, étonnée par cette apparition. Cette petite semblait ne pas dépasser les dix ans.. Que faisait-elle toute seule? Doucement, la petite allemande déplia les jambes pour se relever et la regarder encore.

- Alors? Vous êtes photographe, oui ou non?
- Heum.. Non je.. Je suis étudiante.. balbutia-t-elle, décontenancée.

La petite fit la moue avant de hausser les épaules. Visiblement, un peu déçue, elle reprit la parole.

- T’as envie d’être photographe plus tard?

Edelweiss hocha simplement la tête, sans rien ajouter. Actuellement, ce n’était pas son plan d’avenir qui la préoccupait le plus. Que faisait cette enfant ici? Pourquoi avait-elle jetait son dévolu sur elle? Cette situation était pour le moins… inattendue.

- Es-tu… perdue?

La petite hocha vivement de la tête pour acquiescer. Comment pouvait-elle être à la fois si sereine et enthousiasme alors qu’elle ne savait pas où elle était? Edelweiss la scruta sans savoir quoi répondre face à tant de… légèreté. Elle aurait dû avoir peur. Ou bien se recroqueviller dans un coin en attendant que quelqu’un vienne la chercher, non? Mais elle était devant elle, souriante, en train de s’amuser à faire des ronds dans les flaques du bout du pied.

- N’es-tu pas inquiète? demanda la jeune fille, interdite.

Mais la petite se mit à rire en haussant les épaules. Visiblement, elle ne l’était pas… Edelweiss poussa un soupir. Si elle avait eu cet état d’esprit, tout lui semblerait excessivement plus simple. Ou bien elle se serait déjà faite kidnappée pour avoir fait preuve d’un peu trop d’inconscience. La jeune fille observa un instant son interlocutrice qui commençait à s’intéresser à l’oiseau perché sur son épaule. Juwelen roucoulait comme pour faire la conversation avec elle. Et puis, au moment où la petite tendit la main pour tenter une caresse, Edelweiss prit la parole, coupant court à cette… discussion inter-espèce.

- Comment peux-tu être si insouciante? C’est dangereux de se balader seule dans la ville.
- Toi aussi tu te balade seule, répondit-elle en haussant les épaules.

Edelweiss mit un petit temps à répondre, un peu surprise par cette répartie, pour finalement dire que Juwelen était avec elle et qu’elle était une grande fille responsable. La petite haussa les épaules en réponse puis affirma qu’elle aussi était grande. Bien que la petite allemande n’était pas d’accord, elle préféra le garder pour elle. Après tout, elle ne savait que penser de cette rencontre ni que faire. Mais elle ne pouvait simplement pas se résoudre à passer son chemin et abandonner cette enfant dans la rue. Seule…

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Edelweiss L. Wintenberger

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Sam 29 Fév - 2:08

Couper les liens du passé

Edelweiss prit un inspiration en fermant les yeux, levant légèrement le visage vers le ciel. L’air frais était agréable… Le soleil aussi. Sortir aujourd’hui était une bonne idée tout compte fait. La jeune fille rouvrit la yeux pour les poser sur la petite fille qui marchait avec enthousiasme devant elle. Cela ne faisait que quelque minutes qu’elles s’étaient rencontrées mais Edelweiss ne se résignait pas à simplement passer son chemin. Alors elle avait proposé son assistance pour aider cette enfant à retrouver ses parents. Seulement… Elle n’avait visiblement aucune idée d’où ils pouvaient bien se trouver. Parfait… Autant dire qu’il s’agissait d’un jeu de piste impossible…
La petite allemande émit un soupir discret avant d’interpeller la petite.

- Comment t’es-tu perdue?

- On était au parc avec mes parents! Sauf qu’ils ont dû partir sans moi. En tout cas ils étaient plus dans le parc tout à l’heure.

…

Cette configuration ressemblerait presque à un abandon d’enfant à ce stade… Mais Edelweiss préféra le garder pour elle afin de ne pas inquiéter la petite. Elle représentait la figure responsable de leur duo, il lui fallait garder la tête froide pour effectuer ses recherches plus efficacement.

- Oh fait! Moi c’est Zoé! Et toi c’est quoi ton nom?
- Edelweiss.

Zoé plissa les yeux, interrogative.

- « Weiss » si tu préfère, précisa-t-elle avant de changer de sujet, Hum… Peut-être pourrions-nous essayer de retourner au parc?

La petite fille était d’accord et pointa fièrement une direction du doigt, face à elle. Bon… Au moins elle semblait se souvenir d’où elle venait. C’était un début. La demoiselle acquiesça pour lui signifiait qu’elle la suivait.

- Donc… A quoi ressemble tes parents?

Alors que la fillette entamait sa description, Edelweiss échangea un regard entendu avec son oiseau. Ce dernier ouvrit les ailes pour s’envoler et planer au dessus de la ville. Grâce à sa maîtresse qui écoutait attentivement la description de Zoé, il avait une idée plus ou moins précise de qui il devait trouver.
La marche des deux filles les mena jusqu’au parc. Il y avait très peu de personnes étant donné l’heure matinale mais Edelweiss espérait y trouver les parents de Zoé. Malheureusement, aucun couple ne semblait paniqué ou bien en recherche d’une enfant perdue.
La jeune fille balaya l’endroit d’un regard circulaire, peu convaincue, avant de demander si la petite voyait ses parents quelque part. Elle répondit par la négative. Hm… C’était.. à prévoir. Edelweiss poussa un soupir. Peut-être devrait-elle l’amener à la police? C’était la solution la plus logique si elle voulait éviter que sa journée ne se transforme en chasse au trésor.

*Edelweiss! Je crois que j’ai trouvé quelque chose! C’est à deux rues seulement.*

Edelweiss sursauta avant de lever les yeux au ciel pour chercher Juwelen du regard. Il faisait des ronds un peu plus loin, au dessus d’une rue non loin de celle dans laquelle elle se trouvait. Doucement, la jeune fille prit la main de Zoé. Un sourire qu’elle voulait rassurant se dessina sur son visage.

- Nous allons retrouver tes parents.

La fillette sembla surprise mais se laissa tirer par la main pendant quelque mètres. Et puis elle finit par ouvrir la bouche pour interpeller Edelweiss.

- Quand je serai grande, je voudrai être comme toi!

La petite allemande s’arrêta pour se tournée, interrogative.

- Photographe?

Zoé secoua la tête en souriant avant d’affirmer avec enthousiasme.

- Une super-héroïne!

Edelweiss resta figée, les yeux un peu plus ouverts par la surprise. Une… super-héroïne? Le silence s’installa le temps de réaliser ce que disait cette enfant pleine d’entrain. Puis la jeune fille eu un léger rire un peu nerveux alors qu’elle détournait le regard. L’affirmation de la petite la mettait quelques peu mal à l’aise, elle lui rappelait toutes les fois où elle s’était trouvée impuissante. En soi, elle avait plutôt l’impression d’être la personne à sauver. Peu importait ses efforts, elle finissait très souvent par compter sur le soutien et l’aide de ses amis pour la tirer de situations inconfortables. Et elle se sentait incapable de renvoyer la pareille. Elle était un poids...

- Je n’ai rien d’une super-héroïne... finit-elle par avouer.

Enfin, contradictoirement, elle avait participé au sauvetage de la ville lors de cette période si particulière de Pâques. Mais elle ne se ressentait pas comme quelqu’un d’héroïque. Elle n’incarnait pas les valeurs que l’on pouvait voir dans les films ou bande dessinées. Ni courage. Ni noblesse. Juste de l’instinct de survie. Rien de glorieux en somme.

- Tu as des pouvoirs magiques, non?

Des… pouvoirs magiques? Mais que.. Comment cette enfant pouvait-elle être au courant? Un petit air de panique passa dans le regard de la demoiselle. Le secret de l’école. Elle l’avait révélé sans s’en rendre compte? Elle avait pourtant été prudente. A aucun moment elle n’avait utilisé ses pouvoirs… Et puis, il n’y avait personne à soigner actuellement. Alors..

- Heum.. N-non.. Je..
- Tu parles avec les animaux, pas vrai? En plus il est pas trop normal ton oiseau. J’en ai jamais vu des comme ça!
- C’est un Quetzal, tenta-t-elle de se justifier.

Mais la petite semblait persuadée de son idée. Elle souriait de plus bel avant de tirer avec elle une Edelweiss décontenancée pour reprendre leur marche.

- Et puis t’aides les gens! Donc t’es une super-héroïne!

Pour le coup, la demoiselle ne savait que répondre. C’était la première fois qu’on faisait une telle comparaison la concernant… Et c’était étrange. Elle se sentait si loin de ce que décrivait la petite fille. Si loin et en même temps, elle voulait croire qu’elle aidait un peu ses amis lorsqu’ils avait besoin. Même si en ce moment… c’était surtout elle qui avait besoin d’eux.
La jeune fille préféra garder le silence, dubitative en plus de ne pas vouloir relancer sur cette histoire de magie.
Puis le cri d’une femme la sauva d’éventuels questionnements en plus. Elle avait prononcé le nom de Zoé.

- Maman!

La fillette agita un bras pour signifier sa position. Puis sa mère la rejoint en courant pour la prendre dans ses bras suivie du père.
Edelweiss lâcha la main de Zoé pour se reculer. Elle ne voulait pas interférer avec ces retrouvailles. Mais elle fut presque forcée d’y participer puisque la fillette la désigna d’office comme la super-héroïne qui l’avait sauvée. L’homme se leva immédiatement pour aller lui serrer la main et demander ce qu’il pouvait faire pour la remercier.
Prise au dépourvu, la jeune fille ne parvint qu’à balbutier qu’elle n’avait besoin de rien. Mais les parents insistèrent pour finalement lui offrir quelques billets qu’elle ne put refuser. Puis la petite famille finit par partir après d’énièmes remerciements et Edelweiss resta immobile, agitant seulement la main timidement pour dire au revoir à Zoé qui lui faisait de grands signes en s’éloignant.

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Edelweiss L. Wintenberger

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Inscription le : 05/03/2018

Né(e) le : 22/12/2002

Age : 21

Taille / Poids : 1m66 / Autour de 53Kg

Nationalité : Franco-Allemande

Situation amoureuse : En couple

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Sam 29 Fév - 2:10

Couper les liens du passé

Edelweiss restait immobile, à nouveau seule, les yeux fixés sur les billets qu’elle tenait en main. Elle ne cracherait pas sur la générosité de cette famille mais d’un autre côté, elle ne savait pas trop que penser de cette aventure. Elle avait simplement rendu service, cela lui semblait normal. A aucun moment elle ne s’attendait à recevoir de l’argent en échange…
Juwelen vint se poser sur l’épaule de son âme sœur et frotta son visage contre sa joue. Gentiment, il l’encourageait à ne pas trop se poser de question et simplement prendre ce qui lui était offert. Il fallait qu’elle cesse de cogiter autant, sur tout et rien. Elle avait fait une bonne action, il fallait qu’elle en soit fière, pas qu’elle culpabilise.
Edelweiss tourna la tête vers son compagnon ailé pour lui adresser un sourire accompagné d’une caresse. Il avait raison… Elle avait décidé d’aller de l’avant ou du moins, d’essayer d’aller mieux. Et malgré quelques rechutes, elle était sur la bonne voie pour l’instant. La jeune fille savait bien que ce ne serait pas instantané, qu’il lui faudrait du temps. Alors elle devait essayé de ne pas trop culpabiliser pour des futilités.

Finalement, la petite allemande tourna les talons pour reprendre son chemin tout en rangeant soigneusement les billets dans son sac. Elle aurait pu continuer sa recherche de photographe et sortir son appareil mais elle ne voulait plus y toucher. En effet, elle avait assez prit de clichés à son goût pour la journée, alors elle pouvait simplement rentrer chez elle.
A mesure qu’elle avançait, la ville devenait plus animée. Les magasins ouvraient leurs portes, les passants devenaient plus nombreux et les voitures foulaient les rues.
Edelweiss observait vaguement ce qui l’entourait avant qu’un souffle de vent ne soulève ses cheveux. La jeune fille s’arrêta un instant en fermant les yeux, une main à sa tête comme pour empêcher ses mèches de venir frapper son visage. Puis le vent se calma. Les cheveux de la demoiselle retomba en cascade dans son dos et elle rouvrit les yeux. Étrangement, son regard fut presque inéluctablement attiré par une enseigne de coiffeur en face de sa rue. Il venait d’ouvrir et les clients étaient encore au nombre de zéro. Edelweiss resta un long moment immobile à observer les coiffeurs à travers la baie vitrée. Hésitante, elle finit par se rapprocher pour pousser la porte.

Cela ne lui ressemblait pas de prendre des décisions sur un coup de tête. Elle ne savait même pas déterminer l’élan qui l’avait poussé à entrer. Peut-être une envie de renouveau? Un besoin d’un acte symbolique? Ou bien un mélange des deux? En soit, elle ignorait ce qu’elle recherchait ici. Mais… d’une certaine façon, elle espérait que ce geste la libérerait d’un poids. Qu’il l’aiderait à couper les liens avec le passé…

***

Edelweiss se regardait dans le reflet d’une vitre, encore un peu interdite. Depuis petite, elle avait toujours eu les cheveux longs et les voir ainsi lui semblait… un peu étrange. Elle avait encore du mal à s’habituer à cette vision d’elle-même. Certes, le travail avait été bien fait et elle trouvait que cette nouvelle coupe lui allait bien mais… enfin, c’était étrange. Et bien qu’ils restaient encore assez long pour les attacher, il lui faudrait sûrement un temps d’adaptation… Après tout, une vingtaine de centimètres en moins n’étaient pas négligeable.
Cela dit, un poids avait quitté ses épaules. Elle se sentait plus légère. Et c’était une sensation agréable… Edelweiss respira doucement avant d’esquisser un sourire. Elle pourra aller de l’avant plus facilement maintenant, n’est-ce pas? Ce poids qui s’était envolait n’obstruerait plus ses pas. Elle voulait le croire en tout cas. Mais avant, il lui fallait faire quelque chose. Une dernière chose pour enfin tourner la page. Du moins, essayer.

La jeune fille passa une main dans ses cheveux alors que Juwelen la complimentait. Toujours aussi adorable… Elle caressa ses plumes avec sa douceur habituelle avant de reprendre sa marche en rasant les murs. Il y avait plus de monde maintenant que la matinée était bien avancée et la jeune fille n’aimait pas forcément être au contact de la foule. D’autant plus qu’elle aimait passer inaperçue.
Ses pas la menèrent presque mécaniquement vers l'appartement d'une demoiselle blonde qui occupait une place de choix dans ses amis: Naomi. Edelweiss sourit légèrement en détournant le regard, tripotant une mèche de cheveux. Lorsqu'elle y repensait, leur véritable rencontre s'était déroulée de façon plutôt particulière. L'une était en danger, l'autre avait fait une promesse... Et jusqu'à maintenant, elle avait tenu sa promesse. La petite allemande pouvait revoir son saut depuis le toit de l'immeuble et même à ce moment, Naomi l'avait protégé. Elle lui avait sauvé la vie... Plusieurs fois. Et en échange, elle lui avait causé du soucis. Edelweiss voulait que les choses changent. Elle voulait réparer ses erreurs, repartir sur des bases nouvelles et ne plus culpabiliser de tenir la main de ses amis. Et cette résolution débutait maintenant.
La jeune fille inspira et s'approcha un peu plus de l'appartement. Plus que quelques mètres et...

Clap.

La porte s'ouvrit pour en laisser sortir une silhouette beaucoup trop familière. Edelweiss se stoppa presque immédiatement et resta immobile. Melody avait l'air de s'en aller. Peut-être avait-elle besoin d'apporter quelque chose à sa sœur ou... peu importait. La présence de son ancienne colocataire ne devait pas démolir sa récente résolution alors il lui suffisait d'attendre qu'elle s'en aille.
Melody eu a peine à tourner la tête pour la remarquer et son expression changea légèrement. C'était infime mais Edelweiss pouvait le remarquer. Elle avait apprit à reconnaître ces petits détails et, comme d'habitude, elle n'avait envie que d'une chose: s'en aller. Elle en avait assez de recevoir des remarques. Au fond, elle espérait qu'il n'y ait aucune confrontation, que Melody passe son chemin et qu'elle puisse aller toquer à la porte sans problèmes...

- Tiens, Weiss..

La jeune fille baissa très légèrement la tête sans pour autant baisser les yeux, en position défensive. Elle avait décidé d'aller voir Naomi, ce n'était pas sa sœur qui lui ferrait changer d'avis. Mais elle resta silencieuse, espérant simplement que la conversation s'en tienne à ces deux petits mots.

- Tu ne dis même plus bonjours? Ce n'est pas très gentil..

Melody s'approche de la jeune fille avec une expression de façade tandis qu'Edelweiss détourna légèrement le regard pour se faire petite. Si elle s'écrasait, elle pourrait peut-être passer sans attirer de problèmes? La dernière fois qu'elle avait tenu tête à cette fille, la situation avait tournée au drame avec l'apparition d'un dragon dans un manoir d'Halloween.

- Qu'est-ce que tu fiches ici?
- Je viens voir une amie... répondit-elle dans un murmure.

Le visage de son interlocutrice se ferma un peu.

- Ma sœur donc, précisa-t-elle avant de poursuivre un peu plus sèchement, Elle semble préoccupée en ce moment. C'est de ta faute, n'est-ce pas?

Le regard de Melody s'intensifia un peu plus, accusateur, et Edelweiss détourna la tête pour ne pas avoir à soutenir son expression.

- Un conseil, ne touche pas à ma sœur.

A ces mots, la jeune fille cru entendre une sorte de paranoïa malsaine. Melody lui reprochait de vouloir lui voler Nia, maintenant elle reportait aussi cette méfiance infondée sur Naomi? Elle la voyait comme une dangereuse prédatrice prête à lui voler chaque personne de son entourage?
Edelweiss sentit un début de colère monter en elle et ses yeux se braquèrent vers son interlocutrice.

- Ta sœur ne t'appartient pas. Si j'ai envie de la voir, je n'attendrai pas ton autorisation, trancha-t-elle, Maintenant, excuse-moi. Ce n’est pas pour toi que je suis venue.

La jeune fille se contenta de passer à côté de Melody pour rejoindre la porte sans se retourner. Son cœur battait à cent à l'heure, comme si articuler ces quelques mots lui avait demandé un effort surhumain. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus osé la contredire. Ou du moins, pas aussi sèchement. Et elle craignait les représailles... Cependant, elle en avait assez de se cacher face à elle, il était temps de reprendre sa vie en main.

*Bien dis!*

L'oiseau roucoula pour aider sa petite maîtresse à se détendre alors qu'elle atteignait enfin la porte de l'immeuble. Edelweiss resta un court instant à hésiter. Peut-être aurait-elle dû prévenir Naomi de sa visite avant de s'imposer chez elle?
C'était un peu tard pour se poser ces questions malheureusement... Et il était exclu de se dégonfler alors que Melody la regardait peut-être. Alors la jeune fille fini par sonner. Une voix légèrement robotisée par l'appareil finit par se faire entendre et Edelweiss se présenta pour demander s'il était possible de monter, même pour un court moment.
Naomi l'invita donc à la rejoindre et la demoiselle franchit la porte pour se diriger vers l’ascenseur. Une fois dedans, elle se regarda dans l'un des miroirs qui ornait un mur.
Est-ce que... Naomi remarquerait son passage chez le coiffeur? Et.. est-ce que cette nouvelle coupe lui plairait...? Étrangement, la demoiselle sentait une petite boule se former dans son ventre. Comme un léger stress. C’était idiot et puéril… Elle n’était pas ici pour parler e ses cheveux. Alors pourquoi se sentait-elle bizarre?
Ses pensées n'eurent pas loisir de cogiter plus longtemps que les portes s'ouvrirent pour donner sur le couloir.

Face à la porte de l'appartement de Naomi, Edelweiss finit par toquer. La poignée s'abaissa alors que la jeune fille adressa un petit sourire timide à son amie.

- Bonjour, Naomi. Excuse-moi je passe un peu à l'improviste mais.. j'avais besoin de te parler. Je ne te dérange pas?

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Naomi Lawford

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Né(e) le : 25/01/2001

Age : 23

Taille / Poids : 1m63 / 58kg

Nationalité : Canadienne

Situation amoureuse : En couple avec Weiss, et mes biscuits avec Juwelen

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Orgueil

Sam 29 Fév - 16:25

11 janvier
2020

Couper les liens du passé

Edelweiss W.

Depuis quand la présence de Melody me met aussi mal à l'aise ? Nos liens ont tellement souffert des derniers mois. Non, même avant ça. Depuis ce jour où elle a dit qu'elle n'avait plus besoin de moi, puis avril, puis Erik... Quand j'ai parlé avec Weiss au nouvel an, elle m'avait dit qu'il s'était passé quelque chose avec Melody. Qu'elle avait mal pris d'être repoussée. Et je n'avais pas pu m'empêcher de culpabiliser. Et j'avais mené mon enquête. Ce que j'ai découvert en interrogeant les bonnes personnes a achevé de briser le lien entre nous. Ou peut-être était-ce le récente tentative de suicide de mon amie, que je n'avais empêchée que de justesse. J'étais incapable de voir ma sœur sans me souvenir de tout ce que j'avais appris, de tout le mal qu'elle avait fait, de tout ce que j'ignorais sûrement encore. Je n'étais pas sa mère et pourtant, son comportement était à mes yeux mon échec. Mon erreur. J'avais trop protégé son cœur : par peur de la voir blessée, j'ai fini par faire d'elle un monstre. Je suis incapable de la détester. Mais quand elle est près de moi, je ne vois en elle que la matérialisation de mes erreurs, du comportement toxique que j'ai eu pendant tant d'années, et la culpabilité du mal qu'elle a fait à cause de moi.
Au fond, si Weiss en est arrivée à se sentir aussi mal, c'est aussi de ma faute. Sans moi, Melody ne serait peut-être pas devenue aussi monstrueuse...

- Ça va Nao ? Tu as l'air préoccupée.
- Hein ? Oh... Oui, ça va, je m'étais perdue dans mes pensées. Pardon.

Ça ne devrait pas la surprendre, mais je la vois froncer les sourcils. Elle a toujours voulu savoir ce que j'avais en tête, dans ces moments où mes pensées prennent le dessus. Aujourd'hui plus que jamais, je suis contente qu'elle n'en soit pas capable. Elle n'est venue que pour m'apporter quelques trucs que j'avais oublié à la maison, maintenant qu'elle fait aussi ses valises pour partir aux Etats-Unis, mais même ça, ça me crispe. Dans les objets en question, il y a des photos de nous que j'avais volontairement laissées derrière moi parce qu'elles me faisaient trop souffrir. Des décorations, une peluche, d'autres choses du genre qui me faisaient penser à tout ce qu'on avait perdu. Comme dans les films, ces gens qui récupèrent un carton d'objets de leur ex et qui ne savent pas quoi en faire. Au fond, mon lien avec Melody en était proche. Aussi malsain que ce soit.

Je m'en rends compte, maintenant, que le lien que j'avais avec elle était mauvais. Entre ma possessivité, ma surprotection et les sentiments qui n'auraient jamais dû être là, jamais dû être possibles. Avec ce que j'ai appris, j'en viens à douter de tout. L'ai-je vraiment un jour vue comme ma sœur, ou bien y a-t-il quelque chose qui a raté dans la construction de notre lien ? On m'a dit que les liens fraternels ne se construisaient pas pareil que les liens amicaux et sentimentaux, qu'ils suivaient un autre chemin, et que tomber amoureux d'un membre de sa famille était un échec de construction de ce premier lien. J'ai tendance à y croire. C'est parce que je l'ai trop vue comme une chose fragile à protéger que j'ai oublié que je n'étais que sa sœur, pas son héroïne, pas sa barrière contre le monde. Et les sentiments qui en sont nés étaient faux. Malsains. Ils m'ont empêchée d'avoir une sœur. Et ils nous empêcheront peut-être toujours d'être sœurs.

Par politesse plus qu'autre chose, et comme on ferait un deuil, je l'ai laissée rester un peu. Discuter, prendre un verre. Elle part en Amérique demain et, même si sa présence me met mal à l'aise, je ne pouvais pas lui refuser un au revoir avant qu'elle se lance dans sa carrière. Je n'ai pas suivi sa carrière, je ne sais pas comment elle a justifié ses cornes et ses écailles, mais elle l'a fait suffisamment bien pour justifier un shooting là-bas pendant plus d'un mois. Est-ce que ça sera suffisant pour effacer le reste ? Je n'en suis pas sûre. Peut-être que j'aurais une sœur quand elle rentrera. Ou une étrangère.

- Je vais y aller. Je t'appelle quand je serai à l'aéroport demain ?

Je me contente de hocher la tête et elle se dirige vers la porte avec un petit soupir. C'est un câlin mécanique que je lui offre en guise de dernière salutation avant qu'elle s'éloigne dans le couloir. C'est à moi de soupirer tandis que je me laisse tomber dans le canapé, attrapant un cookie dans le bol de gâteaux mélangés qui traîne toujours sur ma table basse. Cookies, gaufrettes et autres biscuits. Ça permet d'accueillir les gens quoi qu'ils aiment, et surtout ça me permet de grignoter devant la télé quand je me perds sur Netflix.

La sonnerie de l'interphone retentit au moment où j'attrape la télécommande. Melody aurait oublié quelque chose ? Je me relève, attrapant une gaufrette au passage que je coince entre mes dents avant d'aller répondre. Weiss. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle vienne. Est-ce qu'elle a croisé Melody ? J'espère que non. L'idée qu'il y ait pu avoir une confrontation entre elle me crispe, mais j'essaye de ne pas le laisser transparaître dans ma voix quand je lui ouvre la porte.

Maintenant que j'y pense, je ressemble à rien, aujourd'hui. J'ai juste enfilé un short et un débardeur à l'arrache en me levant, et je n'ai pas pris la peine de vraiment me coiffer, juste d'attacher mes cheveux à la va-vite et de retenir ma tignasse avec un bandeau. Enfin bon, c'est Weiss, elle ne m'en voudra pas. Et c'est un peu trop tard pour me changer, elle n'a que quelques marches à monter avant d'arriver. À part essayer d'enfiler un jean à la place du short, et encore, je n'aurais pas le temps de faire grand chose pour mon style déglingué du week-end. Le toc-toc sur la porte ne fait que me le confirmer. Tant pis, je ressemblerai à un épouvantail pas frileux. Je pense qu'elle m'a vue dans des états pires que ça.

- Coucou, dis-je après avoir croqué et avalé un bout de ma gaufrette.

Mon expression a radicalement changé par rapport à ma conversation avec Melody. Là, je souris. C'est déjà un changement majeur. La première chose que je remarque, c'est sa coiffure. Et son petit sourire timide qui, même s'il est pâle, reste un sourire. Donc soit elle n'a pas croisé ma sœur, soit il ne s'est rien passé qui puisse lui ruiner le moral.

- Tu as changé de coupe ? Ça te va bien.

Tout en disant cela, je m'écarte un peu pour la laisser entrer. Heureusement, contrairement à ma dégaine de la journée, mon appartement n'est pas trop négligé et en bazar.

Ⓒ Naomi
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Edelweiss L. Wintenberger

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Sam 29 Fév - 19:26

Couper les liens du passé

Maintenant qu'elle avait passé l'épreuve "Melody", Edelweiss se sentait un peu plus détendue. Mais étrangement, elle avait une sensation étrange dans la bouche, comme un arrière goût d'ironie. Les probabilités de croiser son ancienne colocataire ici étaient assez maigres et pourtant, elle sortait de l'appartement comme par magie. Comme si le sort lui plaçait un obstacle sur son chemin pour tester sa résolution. Et, bien que la jeune fille détestait les confrontations, elle avait enfin trouvé un peu de courage pour l'affronter. Ce n'était pas grand chose. Il y avait énormément d'arguments qu'elle aurait pu dire. Il y aurait eu beaucoup de remarques auxquelles elle aurait pu répondre. Mais le peu qu'elle avait fait lui suffisait pour aujourd'hui.
Son cœur s'était un peu calmé. Maintenant la petite boule qu'elle ressentait dans son ventre n'était plus causée par Melody mais par sa sœur. Non, Edelweiss n'avait pas peur d'elle, au contraire, l'idée de la voir la rendait heureuse. Seulement...Elle ne pouvait s'empêcher d'espérer ne pas la déranger. Et puis.. Elle avait aussi une appréhension concernant sa coupe de cheveux. Et si elle n'aimait pas? La jeune fille secoua légèrement la tête. Mais à quoi pensait-elle, sérieusement? Elle n'était pas venue parler coiffure avec son amie.

Quand cette dernière ouvrit la porte avec son sourire habituel, la jeune fille ne pu s'empêcher d'en esquisser un à son tour. Naomi avait le dont pour la mettre à l'aise et sa façon de l'accueillir avec sa gaufrette dans la bouche avait quelque chose d'amusant.

- Tu as changé de coupe ? Ça te va bien, dit-elle en s'écartant de la porte pour l'inviter à entrer.

A ces mots, la jeune fille détourna le regard en souriant un peu plus. Oui c'était idiot. Mais ce compliment lui faisait plaisir. De la même façon qu'elle aimait lorsque Léandre la remarquait. Qu'il lui disait ou qu'il lui montrait qu'il l'appréciait. Les compliments avaient un peu plus de poids de la part de son amie que de son oiseau. Après tout, il était peut-être un peu moins objectif qu'elle... Et puis elle... aimait plaire. Et pourquoi pensait-elle à cela en parlant de Naomi...? Parce que c'était son amie. Sûrement.
Juwelen s'outragea sur son épaule et secoua les ailes pour le faire comprendre après quoi la jeune fille s'excusa mentalement.

- Merci. J'avais envie d'être.. un peu plus légère, disons.

Au sens propre comme au sens figuré. Symboliquement, elle en avait besoin pour se sentir mieux. Sur ces paroles, la demoiselle pénétra dans l'appartement et regarda autour d'elle. Bien sûr, elle savait à quoi ressemblait les lieux puisqu'elle était déjà venue, mais elle avait le réflexe curieux d'observer à chaque fois.
Et comme elle y était habitué, l'appartement était plutôt en ordre. Le bol de gâteau exerçait toujours sa fonction de garde-manger pour les invités ou les soirées télé et il n'y avait que très peu de chauffage. Cela ne dérangeait pas la jeune fille puisque, au même titre que Naomi, elle n'était pas frileuse.
Après avoir déposé son sac et son manteau à l'entrée, la demoiselle attendit la permission de s'asseoir. Que ce soit dans le canapé ou une chaise, peu importait. Elle avait pas mal marché ce matin et l'idée de s'asseoir ne lui déplaisait pas. Juwelen restait d'abord sur son épaule, sage, avant de finalement se laisser tenter par le bol de biscuit. Depuis que Léandre lui en avait offert, il s'était visiblement découvert une passion pour ce genre de gourmandises. Doucement, il s'approcha en observant les gâteaux avec ses yeux ronds.

- Juwelen, gronda-t-elle gentiment, On ne vole pas, on demande avant.

Le ton n'était pas méchant. Edelweiss le trouvait presque amusant à tenter cette approche qu'il voulait discrète pour piquer dans le bol sans se faire remarquer. Autant dire que ce n'était pas le cas et le bruit de ses petites pattes sur la table ne passait pas tout à fait inaperçu.
L'oiseau se figea pour regarder son âme-sœur, l'air coupable, puis il se tourna vers Naomi en lui adressant un roucoulement en guise de demande. Cette dernière l'autorisa à en prendre et il ne se fit pas prier pour attraper une gaufrette entre son bec et aller dans un coin de la table pour la picorer comme si c'était quelque chose de précieux.
Edelweiss observa avec bienveillance son petit compagnon qui n'avait de cesse de lui rendre la vie plus légère. Son comportement était toujours adorable et cela lui faisait du bien.

Bon. Elle avait dit à Naomi qu'elle avait besoin de lui parler. Mais elle ne savait pas comment aborder le sujet et elle avait un peu peur. Non, elle n'arrivait pas à trouver les mots. Elle se sentait presque ridicule. Un peu de la même façon qu'une adolescente voulant déclarer sa flamme mais ne trouvant pas le courage de le faire. Elle se sentait timide, un peu maladroite alors même qu'elle n'avait rien dit, et se demandait comment allait réagir la personne en face. C'était identique. A une chose près: il ne s'agissait pas d'une déclaration d'amour.

Sans rien dire, la tête baissée vers ses genoux resserrés, Edelweiss se tripotait les doigts. Par quoi pouvait-elle commencer? Et Naomi devait se demander ce que lui valait cette visite. Alors elle finit par prendre une respiration un peu plus ample que les autres pour se donner du courage et de l'inspiration.

- Je.. voulais m'excusez en bonne et due forme, entama-t-elle, les yeux toujours braqués vers le bas, Oui je sais, je l'ai déjà fais, ajouta-t-elle avant que Naomi ne puisse le lui faire remarquer.

Le soir de.. la chute, elle s'était déjà écroulée en pleurs dans ses bras en lui présentant ses excuses mais elle l'avait fait sous le coup de l'émotion et du choc. Aujourd'hui, ses excuses étaient d'un autre ordre. Plus réfléchis.
Edelweiss finit par relever la tête pour regarder son amie, d'abord avec un léger sourire mal à l'aise. Puis, détourna un court instant les yeux comme pour chercher ses mots.

- J'ai conscience maintenant que, si je ne vais pas bien, ce n'est pas uniquement à cause de faits extérieurs. J'ai également ma part de responsabilité dans cette histoire. A trop vouloir me voiler la face ou en refusant de parler de mes problèmes. Et je voulais te dire que je ne veux pas reproduire ces erreurs.

Maintenant qu'elle allait voir régulièrement son psychologue, elle arrivait à parler plus facilement mais dire à voix haute ce genre de choses était encore un peu difficile. Elle dû prendre un temps pour reposer son cœur qu'elle sentait battre plus vite et organiser ses pensées. Il y avait tellement de choses qu'elle aimerait dire et en même temps qu'elle ne parvenait pas formuler. Et puis elle finit par baisser une nouvelle fois la tête pour ne plus regarder son amie.

- Quand j'ai décidé de..

Le mot était dans sa tête mais elle n'arrivait pas à le dire.

- Enfin.. Tu vois. Je pensais vraiment que toi comme Nia n'aurez pas besoin de moi, que vous vous en remettrez et que vous vivrez très bien malgré tout. Mais je me rends compte que j'ai été égoïste en supposant cela sans réellement considérer vos sentiments. Et je vous ai fais de la peine. Alors je m'excuse. Ça n'arrivera plus.

La petite allemande se frotta doucement la nuque en expirant plus lentement. Le poids de ses mots lui serrait le cœur, elle ne voulait pas trop embêter Naomi ou qu'elle se sente mal à l'aise mais en même temps, elle avait besoin de parler. Elle avait trop longtemps gardé le silence sur ses sentiments et Naomi avait trop fait pour elle. Elle méritait de savoir ce que la demoiselle ressentait.

- Je t'avais promis de ne pas te laisser toute seule... Et j'ai faillis rompre cette promesse, dit-elle un peu plus bas.

Mais cela n'arrivera plus. Elle avait décidé d'aller mieux et de tout faire pour remonter la pente. Malgré les rechutes. Alors elle finit par prendre timidement les mains de son amie. Et elle sentit son cœur accélérer à ce contact. Pourquoi se sentait-elle aussi.. étrange? Elle n'arrivait même pas à décrire cette émotion. Elle était pourtant en train de parler de sujets grave... Pourquoi n'arrivait-elle simplement pas à détacher son regard de ses mains dans les siennes?

- Mais.. Aujourd'hui, je veux te le promettre à nouveau, entama-t-elle avait de relever légèrement les yeux, Je ne te laisserai plus seule. Et.. Je ne briserai pas ces paroles.

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Naomi Lawford

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Lun 16 Mar - 21:06

11 janvier
2020

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Edelweiss W.

Plus légère, hein ? Si ce n'est pas en lien avec les derniers événements, ça... Mais l'essentiel, c'est qu'elle a l'air d'aller mieux. Si sa nouvelle coupe lui permet de prendre un nouveau départ, c'est un bonus non négligeable. Je préfère lavoir souriante et en forme que dans l'état où on l'a trouvée, Nia et moi. J'allais ajouter quelque chose, prendre un peu de ses nouvelles, quand elle commence à gronder Juwelen. Je rigole un peu,n surtout quand il se met à roucouler d'un petit air suppliant. Il est aussi adorable que sa maîtresse. Je l'autorise à piquer dans mon bol de gâteaux d'un petit signe de tête avant de tapoter doucement la sienne du bout de l'index. Vraiment trop mignon, cet oiseau. Il ne tarde d'ailleurs pas à s'enfuir avec sa gaufrette jusqu'à un petit coin de la table. Ça ne m'ôte pas mon sourire, bien au contraire.

Par contre, Weiss qui se triture les doigts avec un expression hésitante, ça m'inquiète un peu plus. Il s'est passé quelque chose ? Peut-être qu'elle a vraiment parlé à Melody, en fin de compte. J'espère que non. Si elle lui a encore fait du mal...
Mais non, ce n'est pas ça. Au lieu de toutes les choses qui m'inquiétaient, elle s'excuse. Pourquoi ? Ce n'est pas de sa faute si elle était dans cet état. C'était une maladie qui avait rongé son esprit et qui avait fait tout ça.

- Weiss...

C'est vrai qu'elle ne nous en a jamais parlé, mais comment pourrais-je lui en vouloir ? Ce n'est pas sa faute, et on aurait pu être plus attentive. Nia vivait avec elle, et moi je la voyais régulièrement. L'une comme l'autre, on aurait pu voir signes, mais on ne l'avait remarqué que trop tard.

- Ce n'est pas de ta faute, dis-je d'une voix douce en posant ma main sur la sienne.

J'ai une drôle de sensation dans la poitrine en faisant ça, mais je n'arrive pas à l'identifier, alors je préfère l'ignorer. Me préoccuper de Weiss plus que des trucs bizarres qui m'arrivent parfois. Je souris avec tendresse.

- Je sais que tu ne recommenceras jamais. Tu sais pourquoi ? Parce que moi aussi je t'ai fait une promesse : celle de te protéger.

Et j'avais lamentablement échoué à la tenir, jusqu'à la dernière seconde, quand le destin m'avait laissé une ultime chance. Je ne laisserai plus ce genre de choses au hasard.

- Je n'ai pas pu te défendre... contre le monstre que j'ai créé en couvant ma sœur mais...

Je m'efforce de faire disparaître la note de tristesse dans mon sourire et la remplace par une expression déterminée.

- Je tiendrai cette promesse. Tu peux avoir foi en mes paroles... comme j'ai foi dans les tiennes.

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Edelweiss L. Wintenberger

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Mar 17 Mar - 0:42

Couper les liens du passé

Edelweiss ponctua sa phrase précédente d'une expiration plus lente, signifiant ainsi la fin de son discours. Elle ne pouvait qu'attendre la réponse de son amie. D'un côté, elle avait quelques appréhensions. Elle savait bien que Naomi comme Nia ne voulaient pas qu'elle s'excuse, qu'elles estimaient que la situation n'était pas sa faute. La jeune fille pouvait entendre leurs arguments mais restait persuadée qu'elle avait joué un rôle majeur dans cette histoire. Et pour s'en défaire totalement, elle avait besoin de s'excuser en conscience. Se détacher par le pardon et aller vers l'avenir.

Étrangement, Edelweiss était... anxieuse? Finalement... Toute la configuration actuelle lui faisait penser à une déclaration d'amour... Lorsqu'elle avait embrassé Léandre, elle avait eu cette même appréhension. Elle avait ressentit cette même attente qui lui nouait le ventre. Alors peut-être que, au fond, c'était effectivement une déclaration. Edelweiss se sentait à nu. Dévoiler ses sentiments et parler de ce qu'elle avait sur le cœur n'étaient pas dans ses habitudes. Alors elle avait la sensation d'être exposée. Vulnérable un peu, aussi. Comme si Naomi avait dorénavant une possibilité de lui renvoyer ses sentiments ou de les balayer. Mais c'était son amie, elle ne ferrait jamais rien qui puisse la blesser, n'est-ce pas?
Et si elle ne croyait pas en ses paroles? Et si elle était sceptique quant à sa sincérité? La jeune fille pouvait comprendre, elle n'avait pas été des plus franches.. Mais elle espérait que tout se passe bien.

D'une voix, douce, Naomi prit finalement la parole pour lui affirmer encore une fois que ce n'était pas de sa faute. Gentiment, elle posa une main sur la sienne. Tendrement, elle lui sourit. Et, comme si sont cœur avait décidé d'oublier comment fonctionner correctement, Edelweiss loupa un battement. Elle... n'avait jamais vu pareille expression sur le visage de son amie. Était-ce normale de ne pas réussir à détacher ses yeux d'elle?

- Je sais que tu ne recommenceras jamais. Tu sais pourquoi ? Parce que moi aussi je t'ai fait une promesse : celle de te protéger.

Elle avait raison. Comment avait-elle pu douter de la bienveillance de son amie? Comment avait-elle pu avoir ces appréhensions? Edelweiss se trouvait un peu penaude. Bien sûr que Naomi n'allait pas la juger ou la rejeter. Elle lui avait promis qu'elle la protègerait et ce fameux soir, elle avait même réussi à la protéger d'elle-même. De sa propre bêtise.
Edelweiss eut un léger sourire, un peu embarrassé et regarda ailleurs l'espace d'un instant.

- Je n'ai pas pu te défendre... contre le monstre que j'ai créé en couvant ma sœur mais...

Doucement, son sourire s'affaissa sans pour autant disparaître. La jeune fille ouvrit la bouche pour la rassurer. En aucun cas Naomi devait se sentir responsable de sa sœur. Et la petite allemande ne voulait pas qu'elle culpabilise pour des événements qui n'étaient pas de son faits. Elle voulait la réconforter pour effacer cette légère tristesse qu'elle lisait dans son sourire. Était-ce normale qu'elle veuille... caresser sa joue? Mais elle n'eut pas le temps de prendre la parole que son amie poursuivit, affichant maintenant un air déterminé.

- Je tiendrai cette promesse. Tu peux avoir foi en mes paroles... comme j'ai foi dans les tiennes.

Edelweiss referma sa bouche qui était restée entrouverte. Elle se sentait désarmée face à cette aplomb qu'elle n'arrivait pas avoir pour elle-même. Mais... Si Naomi n'avait pas peur de lui accorder sa confiance.. Alors peut-être réussirait-elle à en gagner?
Le visage de la jeune fille s'adoucit. Elle voulait croire en son amie. Si elle lui affirmait que tout se passerait bien alors il n'y avait pas de raison qu'il en soit autrement.

Mais la jeune fille n'arrivait pas à répondre. D'innombrable mots affluaient dans son esprit mais aucun ne parvenait à ses lèvres. Comme si la seule chose qu'elle était capable de faire était la regarder. Comme si elle n'arrivait pas à détacher ses yeux de son visage. Comme si leur proximité voulait dire beaucoup plus qu'elle n'aurait bien voulu l'admettre. Comme si elle se sentait attirée par ses lèvres.
La jeune fille n'arrivait pas à comprendre ce qu'il lui arrivait. Elle n'arrivait pas à l'arrêter non plus. Son cœur battait un peu plus vite. Ses joues rosissaient. Elle avait envie de faire quelque chose qui lui semblait... inapproprié. Elle avait envie de faire quelque chose qu'elle n'aurait jamais pu imaginer concernant Naomi. Elle avait envie de faire quelque chose...
Doucement, Edelweiss resserra une main sur celle de son amie, attendant.. une permission? Elle ne savait pas elle-même ce qu'elle voulait. Tout ce qu'elle arrivait à ressentir était cette sensation étrange et qu'elle connaissait pourtant si bien...
Dans une timidité qu'elle n'avait encore eu pour personne, la jeune fille entrelaça ses doigts aux siens tout en approchant son visage. A peine. Très légèrement. Elle avait un peu peur d'avoir un geste déplacé. Elle avait un peu peur que Naomi ne partage pas cette envie qui lui prenait au cœur et de voir son regard sur elle changer. Elle ne voulait pas tout gâcher... Alors elle eut ce simple mouvement vers elle, à peine perceptible, comme une sécurité. Une façon de pouvoir se rétracter si elle voyait un geste de rejet de sa part. Mais Naomi ne bougea pas. Est-ce qu'elle... pouvait continuer à s'approcher?
Est-ce qu'elle pouvait..?

Le souffle de Naomi sur ses lèvres la fit s'arrêter. Elle était allée si loin. Et maintenant qu'elle était à seulement quelques centimètres, elle se sentait.. Vulnérable. Exposée. Elle avait peur.. Elle avait peur mais en même temps... Si Naomi n'avait pas voulu, elle l'aurait repoussée, non?
Alors, doucement, elle se risqua à effleurer ses lèvres des siennes. Les poser dessus pour fermer les yeux l'espace d'une seconde. Une toute petite seconde. Juste le temps de sentir un frisson parcourir son corps et son cœur.

Puis elle se décolla pour retrouver une distance un peu plus convenable sans pour autant se résoudre à trop s'éloigner. Edelweiss souriait timidement, les joues rougies par son audace. Et son regard dévia pour éviter celui de Naomi avant qu'elle ne jette des coups d’œil dans sa direction. Comme si elle cherchait à savoir si ça allait. Si elle n'avait pas encore fait une bêtise.
Pouvait-elle espérait... que son amie ait apprécié? Qu'elle ait envie de recommencer?

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Ven 10 Avr - 2:11

11 janvier
2020

Couper les liens du passé

Edelweiss W.

Melody avait fait tant de mal. La réalité aurait-elle pu être différente si je l'avais un peu moins protégée ? Sûrement. La Melody de l'autre monde n'était pas comme elle. Elle était plus timide, mais elle avait aussi une blessure à la hanche qui m'avait fait tellement tiquer, tellement peur. Une cicatrice qui ressemblait beaucoup trop à la marque d'un couteau. L'idée que ma sœur aurait pu finir par se suicider ou se faire poignarder n'est pas franchement plus reluisante que celle d'avoir créé un monstre. Mais je ne la laisserai plus blesser Weiss. Plus jamais. Je la protégerai. Comme quelqu'un de normal, pas comme je l'ai fait avec ma sœur.
Tout se passera bien, non ?

Un léger silence s'installe. Pas aussi lourd qu'il aurait pu l'être dans une situation pareille. Un silence calme, presque apaisant en fait. D'habitude, je suis mal à l'aise avec le silence. Il m'oppresse un peu, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose à combler, ou que mon cerveau va péter un plomb si je reste encerclé trop longtemps par l'absence de bruit. Mais là, je n'ai pas envie de parler. Je crois que même si j'essayais, je ne saurais même pas quoi dire. C'est comme si depuis mes derniers mots, j'avais installé une bulle autour de nous. Je... je me sens un peu bizarre. C'est... c'est la façon dont elle me regarde... Il y a quelque chose que je n'arrive pas à comprendre.

Je ne comprends pas. Je ne comprends pas la sensation qui me bloque le cœur quand sa main se serre sur la mienne. C'est comme si mon esprit avait un train de retard. Je n'arrive pas à saisir vraiment ce qui se passe. L'impact des doigts entrelacés aux miens, du regard qui croise le mien. Quand je sens son souffle sur mes lèvres, c'est comme si tout en moi avait cessé de fonctionner. Mon cerveau, mon cœur, la moindre parcelle de réflexion. Un bouton off, celui que j'avais si longtemps cherché pour faire taire la vague incessante de mes pensées. Et là, juste comme ça, plus rien. Rien d'autre que ses yeux clairs, les infimes nuances de ses iris. Juste avant qu'ils se ferment. Une seconde, je vois ses cils briller à la lumière. La suivante, je sens ses lèvres se poser sur les miennes et j'ai l'impression qu'elle remet mon cœur en marche.

Elle s'écarte. Reste là. Ne t'éloigne pas. Reste avec moi. Je tends ma main presque par réflexe pour la poser sur son épaule, l'effleurer. Quand je reprend vaguement conscience de mes mouvements, elle se pose sur sa joue. Ai-je le droit de parler ? Ai-je besoin de le faire ? La seule chose dont j'ai envie pour l'instant...
Je sens son visage s'approcher du mien avant de réaliser que c'est moi qui m'approche. Que c'est moi qui pose à mon tour mes lèvres sur les siennes et qui ferme les yeux. Je ne sais pas ce qui se passe. Je ne sais pas comment on en est arrivées là. Mais je n'échangerais ça pour rien au monde.

Ⓒ Naomi
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Edelweiss L. Wintenberger

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Lun 13 Avr - 20:47

Couper les liens du passé

Un rayon de soleil vint traverser la vitre. Encore timide, légèrement froid, il léchait le sol sans un mot, essayant simplement d'illuminer la pièce. Un silence tranquille glissait à travers la pièce, accompagné de petites poussières blanches qui brillaient lorsqu'elles passaient dans la lumière du soleil. Et, pendant un instant, l'espace semblait suspendu. Comme s'il laissait, respectueusement, le temps aux deux jeunes filles de se regarder, de se sourire. Comme s'il s'était transformé en bulle pour les isoler du monde dans une lumière agréable.
Et au milieu de ce tableau, elle était là, face à Edelweiss qui ne pouvait s'empêcher de rougir. Naomi... A partir de quel moment exerçait-elle autant d'attirance sur la jeune fille? Aussi longtemps qu'elle se souvenait, Naomi n'avait toujours été qu'une amie alors.. Non. Depuis leur rencontre, il y avait quelque chose de particulier qui semblait la lier à cette fille. Quelque chose qu'elle n'avait jamais identifié à cause des sentiments chaotiques qui se bousculaient dans sa tête. Léandre, Melody, Ange... Trois noms qui avaient suffit à faire le désordre dans toutes ses émotions. Maintenant, les choses changeaient. Tout semblait s'épurer autour d'elle et Edelweiss pouvait enfin y voir un peu plus clair. Pendant une grande période, sa vie ressemblait à un tableau peint d'une multitude de couleur sans ordre précis, sans réelle forme. Depuis peu, le tableau était devenu blanc et une seule couleur trônait au milieu. Enfin, elle voyait une seule chose, l'évidence.

C'était curieux. Elle n'aurait jamais pensé avoir des sentiments pour une fille. Mais la façon dont son cœur battait ne lui mentait pas. Elle ressentait une douce chaleur envahir sa poitrine. Elle sentait le poids sur ses épaule s'alléger lorsque Naomi était près d'elle. Elle se sentait simplement bien. Enfin bien. La seule crainte qu'elle pouvait maintenant avoir était un rejet. Alors elle attendait, un peu timide, entre crainte et espoir.

Puis la main de Naomi vint se poser sur son épaule pour l'effleurer, remonter doucement jusqu'à sa joue. Et Edelweiss sentit son cœur accélérer légèrement. L'espoir prit le dessus sur la crainte, son sourire s'élargit un peu plus et sa main se resserra légèrement sur leurs doigts encore entrelacés. Le souffle de Naomi caressait ses lèvres. Elle pouvait entendre sa respiration. Sentir son odeur. Et puis à nouveau, le contact d'un baiser.
Les paupières de la jeune fille se fermèrent, laissant ses sensations l'emporter. Edelweiss se sentait bien... Terriblement. Elle avait l'impression que ses pensées avaient enfin cessées de bouillonner, que des papillons crépitaient tendrement dans son ventre. Et c'était agréable. Bien plus doux que les baisers d'Ange. Bien plus simple que celui échangé avec Léandre. Et elle ne voulait pas laisser partir cette sensation. Elle glissa un bras autour de Naomi pour l'enlacer avant de se laisser doucement tomber en arrière sur le canapé. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait aimée, véritablement, sans arrières pensées. Comment pouvait-elle se détacher de cette émotion?

Edelweiss prolongea le baiser encore un peu. Juste le temps de sentir son cœur un peu plus vivant... Juste le temps de réaliser qu'elle était bien dans les bras de Naomi, en train de l'embrasser. Juste assez de temps pour être certaine de ce qu'elle voulait. Et... Elle avait envie d'être avec elle. D'essayer au moins. Si Naomi voulait bien d'elle en retour...
Ses lèvres se décolèrent doucement des siennes et elle inspira une petite bouffée d'air. Puis elle lui sourit sans rien dire. Elle se contentait de détailler son visage. De redécouvrir ses jolis yeux verts... Et puis.. Un éclair la traversa. La voix de Melody.

Un conseil, ne touche pas à ma sœur.

Son sourire s'effaça progressivement alors que cette phrase tournait en boucle dans sa tête. Cette phrase qui était clairement un avertissement. Presque un début de menace. Et la jeune fille ne pouvait s'empêcher de repenser à ce qu'avait pu lui faire subir Melody pour avoir "essayé de lui voler Nia" alors même qu'il ne s'était rien passé. Que devait-elle craindre en touchant réellement à sa sœur?
Pendant un instant, la jeune fille se tut en détournant le regard. Elle avait besoin de réfléchir, de peser le pour et le contre. Elle avait envie d'essayer quelque chose avec Naomi. Mais elle avait un peu peur des représailles... Et puisque aucune réponse ne lui venait, elle finit par lever les yeux vers Naomi.

- Est-ce que... Ai-je le droit de vouloir être avec toi...? souffla-t-elle.

Elle resserra son bras autour de son amie pour lui réclamer de ne pas partir tout de suite. C'était la première fois qu'elle s'était sentie aussi bien de toute sa vie. Elle ne voulait pas que ça s'arrête maintenant. Elle voulait rester encore un peu avec elle. Mais... Il y avait cette inquiétude qui grandissait à mesure qu'elle entendait la voix de Melody.
Il fallait qu'elle en parle à Naomi. Elle ne voulait plus s'enfermer dans la peur toute seule. Plus jamais. Et elle venait de lui promettre de ne plus reproduire ses erreurs passées.

- J'ai croisé Melody en venant. Elle... hm..

La jeune fille prit un petit temps pour réfléchir, cherchant ses mots pour adoucir au maximum la situation. Les choses étaient déjà suffisamment compliquées pour Naomi et sa sœur, elle ne voulait pas en rajouter une couche...

- Disons qu'elle m'a demandé de ne pas trop t'approcher...

Peut-être que les choses risquaient de se dégrader entre les sœurs, Edelweiss ne voulait vraiment pas créer de disputes mais.. au fond, elle voudrait que Naomi la soutienne. C'était sûrement terriblement égoïste mais elle voulait que Naomi la protège de Melody.

S'il te plait, dis-moi que tu veux rester avec moi.

Codage par Nika L. Iélanov sur Pensionnat Immortalia

Naomi Lawford

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Né(e) le : 25/01/2001

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Taille / Poids : 1m63 / 58kg

Nationalité : Canadienne

Situation amoureuse : En couple avec Weiss, et mes biscuits avec Juwelen

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Orgueil

Ven 24 Avr - 14:04

11 janvier
2020

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Edelweiss W.

Elle sent si bon... Je n'avais jamais remarqué à quel point son parfum était apaisant, avant aujourd'hui. J'ai envie de m’enivrer de l'odeur de sa peau. Et la douceur de ses lèvres... y a-t-il quelque chose au monde de plus agréable ? Vraiment, j'en doute. De plus en plus. Depuis combien de temps mon cœur a-t-il commencé à battre ainsi en sa présence ? Depuis combien de temps tout en moi m'appelait à la prendre dans mes bras, à la garder contre moi, contre mon cœur ? Depuis combien de temps suis-je aveugle aux étoiles qu'elle devait sans doute faire naître dans mon regard ? Ça n'est pas nouveau, je le sais. C'est comme si je retrouvais enfin quelque chose qui m'avait échappé pendant longtemps. Un sentiment qui se taisait, se cachait, comme s'il avait peur de ma réaction. Quand nos lèvres se séparent, je passe doucement ma main dans ses cheveux. Une de ses mèches se colore de blond, le même blond que le mien, au contact de mes doigts, comme si ce pouvoir m'échappait pour la première fois depuis longtemps. Comme s'il voulait révéler la part de moi en elle qu'elle a sûrement ignoré aussi bien que moi jusqu'à présent...

Mais je vois son sourire s'abaisser et ma main se crispe légèrement. Peut-être que je me suis emportée ? Non... Non, j'ai reconnu l'expression dans son regard. Je n'ai pas rêvé, si ? La façon dont elle posait les yeux sur moi, le sourire qu'elle affichait... Ça doit être autre chose. C'est forcément autre chose, pas vrai ?
C'est quand elle détourne le regard que mon cœur se serre, et le fait qu'elle finisse par le reposer sur moi ne suffit pas à me rassurer. J'écarte ma main tandis que ses cheveux reprennent leur couleur originelle. Mais elle me tient toujours contre elle. Mais ses mots ne sont pas ceux qui me faisaient peur. L'air s'échappe de mes poumons dans une exhalation soulagée, me faisant par là-même réaliser à quel point je le retenais. À quel point l'idée qu'elle ait pu changer d'avis me faisait peur.

- Bien sûr... Pourquoi tu dis ça ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

Et puis il y a les mots qu'elle prononce. Pas ceux que je craignais, mais ils n'en sont pas moins effrayants pour autant. Melody... J'avais peur qu'elle ne l'ait croisé, et elle confirme mes angoisses. Mon cœur se crispe à nouveau tandis que ma main vient chercher celle de Weiss, la serrer doucement. Les paroles de ma sœur m'auraient mise en rage s'il n'y avait pas le visage doux de Weiss face à moi, si mon besoin de la rassurer ne l'avait pas emporté sur la colère. Alors c'est un air mortellement sérieux qui prend place dans mes prunelles au moment où je cherche les siennes, où mon regard s'y rive.

- Un jour, Melody m'a dit "Je suis grande, je fais ce que je veux. Aux dernière nouvelles, je ne me mêle pas de tes fréquentations et de ce que tu fais."

Des mots qu'elle m'a lâchés de plein fouet le jour où je l'ai trouvé dans un lit, presque nue, avec une "amie". Où je voulais juste m'assurer qu'elle ne se fasse pas manipuler, elle qui semblait si peu encline à faire la différence entre l'amitié et le reste. Ce jour-là, elle a détruit quelque chose qui ne s'est jamais vraiment reformé.

- Il est peut-être temps qu'elle respecte ses propres paroles.

Après tout, c'est elle qui m'a interdit de me mêler des personnes avec qui elle traînait, de celles à qui elle s'attachait. C'est elle qui m'a reproché de le faire en brandissant comme arme le fait qu'elle ne s'était jamais mêlée de ma vie. Alors qu'elle reste en dehors de mes histoires d'amour, où le lien qu'elle a brisé jour après jour risque de lui revenir à la figure comme un élastique trop tendu.

- Écoute-moi bien, Weiss.

Ma voix est douce, malgré l'air toujours aussi déterminé et sérieux de mon regard.

- Je ne la laisserai pas te faire de mal. Je ne la laisserai pas se mêler de ma vie tout comme elle a refusé que je me mêle de la sienne. S'il y a bien une chose chez moi que ma sœur a perdu le droit d'influencer, c'est mon cœur.

Et pourtant, qu'est-ce qu'elle a pu le faire, autrefois. Combien de fois ai-je craqué et fondu sur ses sourires et son visage d'ange ? Mais derrière cette façade adorable, j'avais contribué à créer un démon. Peut-être que Nia m'a rendu service, en fin de compte, ce jour-là. En brisant l'admiration sans bornes, l'obsession malsaine que je vouais à ma petite sœur. Quand je les ai vues ensembles, une partie de moi s'est détachée d'elle. C'est cette partie-là qui me permet d'être là aujourd'hui. Sinon peut-être serais-je encore l'ombre de ma sœur, celle qui éloigne tout le monde d'elle et qui, par extension, éloigne tout le monde de moi...

- Et mon cœur veut être avec toi...

Ⓒ Naomi
paroles en #006600

Dernière édition par Naomi Lawford le Sam 1 Mai - 21:13, édité 1 fois

Edelweiss L. Wintenberger

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Mar 26 Mai - 21:19

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Reste. Reste avec moi. Reste contre moi. Je ne veux pas encore perdre quelqu'un...

Edelweiss avait toujours le bras autour de Naomi, en demande silencieuse de sa présence. La réponse positive de son amie lui permettait de se raccrocher à quelque chose de rassurant mais... le problème n'était pas elles. Le problème venait de Melody. Et la demoiselle avait peur de faire fuir sa sœur en l'énonçant. Mais il fallait qu'elle le fasse même si la réponse lui faisait peur.

Léandre n'avait jamais répondu à ses sentiments et elle voyait bien qu'il s'éloignait. Depuis sa rupture avec Ange, elle savait qu'elle perdait son ami d'enfance pour l'échanger contre un garçon un peu trop insistant. Ses cousines ne lui parlaient pratiquement plus et elle était la seule à blâmer puisqu'elle n'était pas venue à Noël et qu'elle ne leur avait pas adressé la parole cet été. Quant à Melody... le refus de ses sentiments lui avait valu une série de coups bas et de réflexions.
Edelweiss ne voulait plus perdre personne. Surtout pas Nia et Naomi. Depuis leur rencontre, elles avaient toujours été là pour elle. Elles étaient les seules, au fond, à ne l'avoir jamais abandonner... Et c'est à elles que la jeune fille devait sa deuxième chance. Elle ne pouvait pas perdre Naomi. Sa main se resserra nerveusement sur le haut de son amie.

Reste...
Reste.
S'il te plais, reste.

La main de Naomi rencontra celle de la demoiselle pour se refermer dessus. Un frisson glissa dans le dos d'Edelweiss alors qu'elle attendait sa réponse, presque en apnée. Le sérieux qui teinta le visage de son amie lui bloqua le souffle. Pourquoi avait-elle si peur de ce qu'elle allait dire avec cette expression? Naomi avait-elle réalisé quelque chose suite à l'avertissement de la jeune fille? Était-ce négatif? Non... Elle ne resserrerait pas sa main sur la sienne si elle comptait la renvoyer... n'est-ce pas?

- Un jour, Melody m'a dit "Je suis grande, je fais ce que je veux. Aux dernières nouvelles, je ne me mêle pas de tes fréquentations et de ce que tu fais."

Effectivement, Melody avait toujours eu ce besoin de liberté. Ce besoin de faire ce qu'elle voulait mais également de faire faire aux autres ce qui lui plaisait. Elle avait essayé de charmer la petite fleur, la forçant à accepter ses étreintes ou son contact pour finalement retourner sa veste à la moindre contrariété. Elle avait essayé de garder Nia pour elle seule tout en isolant Edelweiss. Alors, entendre cette phrase et l'associer à Melody réveillait de la colère dans la poitrine de la jeune fille. Beaucoup de colère. Elle avait osé avoir ce comportement après cette phrase? Certes, elle était adressée à Naomi mais elle aurait dû s'appliquer à tout le monde. Personne ne devrait se mêler de façon aussi néfaste aux histoires d'autrui.
Edelweiss arrivait à se contenir en continuant d'observer le visage de son amie. Il fallait qu'elle se calme. Ce n'était pas le moment d'avoir une saute d'humeur.

- Il est peut-être temps qu'elle respecte ses propres paroles.

Doucement, la jeune fille hocha la tête en expirant. Elle était d'accord avec Naomi. Personne ne devrait prétendre faire des leçons de moral sans appliquer ses propres conseils. Melody ne faisait pas exception. Savoir que son amie arrivait à faire la part des choses malgré sa relation compliquée avec sa sœur était rassurant. Edelweiss commençait à se détendre doucement lorsque la voix de Naomi la fit sursauter.

- Écoute-moi bien, Weiss.

Le ton était doux mais l'expression de son visage restait mortellement sérieux. L'injonction avait un peu prit de court la demoiselle qui sentait une petite boule se former dans son ventre. La tension solennelle qui imbibait la pièce la rendait presque nerveuse. Mais la suite de ses paroles firent naître une nouvelle émotion dans sa poitrine. Une douce chaleur l'enveloppait avec une bienveillance qui la ferrait presque fondre.

- Je ne la laisserai pas te faire de mal. Je ne la laisserai pas se mêler de ma vie tout comme elle a refusé que je me mêle de la sienne. S'il y a bien une chose chez moi que ma sœur a perdu le droit d'influencer, c'est mon cœur.

Un soupir désespéramment soulagé échappa à ses lèvres alors que ses épaules se détendaient. Sa main se resserra sur celle de Naomi puis un sourire esquissa son visage. C'était tout ce qu'elle voulait. Être protégée de Melody. Qu'elle ne puisse plus lui faire de mal. Que son influence néfaste se détache de sa vie. Qu'elle puisse respirer un peu. Et elle avait enfin trouvé sa bouffée d'air frais.

- Et mon cœur veut être avec toi...

Un frisson vint chatouiller le ventre de la jeune fille. Son cœur avait loupé un battement. Et toutes les craintes et incertitudes finirent par s’effondrer sous le regard bienveillant de Naomi. Ce sentiment d'amour n'avait jamais été aussi doux. Toute sa vie, elle l'avait cherché sans parvenir à le ressentir. Mais aujourd'hui, sous le regard silencieux des rayons de soleil, elle se sentait fondre.
Alors, doucement, elle amena la main de Naomi sur sa poitrine pour la poser contre son cœur. Pour lui montrer comme il réagissait à l'appel du sien.

- Il l'est déjà...

Elle avait l'impression que son sourire n'avait jamais était aussi tendre. Et son regard débordait de toute l'affection qu'elle pouvait donner. Son cœur, quant à lui, dansait dans sa poitrine en réaction à sa déclaration. A son contact. C'était agréable...

- Je crois... que je ressens quelque chose de spécial pour toi depuis un moment déjà.

Edelweiss souffla doucement en sentant le sang monter à ses joues. Il était un peu étrange pour elle de parler de ses sentiments alors qu'elle le faisait si rarement. Mais son cœur la portait. Il commençait à réaliser comme il avait de l'affection pour cette petite blonde.

- En avril, dans les sous sols de la Carling Brixton Academy, ce n'est pas seulement ta flèche qui m'a aidé à me libérer de l'emprise de cet homme...

Elle s'en souvenait clairement, son esprit avait commencé à lutter après avoir croisé son regard. A l'époque, elle l'avait interprété comme de l'amitié mais maintenant qu'elle y repensait, il y avait toujours eu quelque chose de différent avec elle. Son cœur vibrait à chaque fois qu'elle était près d'elle mais cette sensation était engloutit par son chaos émotionnel. Maintenant, elle pouvait clairement le ressentir.
Toujours allongée sur le canapé, elle finit par se redresser pour poser ses lèvres dans le cou de Naomi en fermant les yeux.

- Excuse-moi d'avoir mit autant de temps à le remarquer... lui murmura-t-elle en gardant ses lèvres effleurées contre sa peau.

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Naomi Lawford

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Dim 7 Juin - 2:40

11 janvier
2020

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Edelweiss W.

C'est un peu difficile, au fond, d'admettre moi-même que je ne veux plus la moindre influence de Melody dans ma vie. Comment en est-on arrivé là ? il y a eu tant de choses qui ont brisé ce que je prenais pour un lien indéfectible mais qui n'était, au fond, qu'un comportement malsain de ma part. Elle en a sans doute profité. Ou peut-être que c'est moi qui l'ait forcée à en profiter. Enfin... c'est trop tard, maintenant. Je ne peux que jouer le Frankenstein qui regarde son monstre lui échapper en espérant qu'il ne causera pas trop de dégâts. Et actuellement, j'ai autre chose qui obnubile mes pensées. Une main qui entraîne la mienne jusqu'au cœur qui ne bat que pour moi.

Avant... avant tout ça... non, elle a bien fait de ne pas s'en rendre compte plus tôt. Avant, il y avait Melody. Et Erik. En avril, j'étais encore tiraillée entre les deux. Il m'a fallu... tellement de temps avant de réaliser que les deux étaient toxiques pour moi. Si elle était tombée amoureuse... non, si elle avait compris qu'elle avait des sentiments pour moi à cette époque, les choses auraient été différentes. Est-ce que j'aurais pris le parti de Melody ? Est-ce que j'aurais eu peur d'y répondre à cause de Melody, que je n'aurais pas osé risquer de blesser ma sœur ? Ou, pire... est-ce que je n'aurais pas précipité sa chute à cause de mon lien avec Erik, en lui retirant un des soutiens sans faille qui lui a sauvé la vie ?
Non. Je ne veux pas imaginer à quoi ça aurait ressemblé.

- Ça nous aura permis d'apprendre à nous connaître.

Je souris, ma main s'écartant du haut de sa poitrine en pivotant pour me saisir de ses doigts et les caresser doucement du bout du pouce. Je suis contente qu'elle soit là. Je suis contente qu'elle soit là maintenant, quand j'ai enfin pu me débarrasser des pires côtés de moi, évoluer, devenir quelqu'un qui saura prendre soin d'elle. Avant ça, je lui aurais fait plus de mal que de bien. Je le sais. Avec mon obsession malsaine et mon comportement trop toxique, j'aurais peut-être remplacé ma sœur à la place de celle qui l'a poussée dans le vide... Mais là, je suis avec elle. je sens son parfum, la douceur de sa peau sous mes doigts, et je suis heureuse que nos cœurs se soient croisés aujourd'hui.

- Je t'aime...

Que... Qu'est-ce que j'ai dit, là ? Ouh la je... je m'emporte un peu vite, non ? Je sens que j'ai piqué un fard. En tout cas, j'ai détourné les yeux aussitôt. Je... ne sais pas ce qui m'a pris. Ça m'a échappé ! Comment j'ai pu dire une chose pareille aussi facilement ? Je... ce n'est pas que je le pense pas mais... mais c'est trop rapide, non ? C'est trop tôt, c'est trop...
Pourquoi j'ai toujours autant de mal à contrôler mes paroles et mes émotions ?

Edelweiss L. Wintenberger

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Mer 8 Juil - 3:29

Couper les liens du passé

Une fois encore, le temps semblait suspendu dans la pièce. Un léger silence l'habillait, comme si la salle elle-même préférait laisser un peu d'intimité aux deux jeunes filles. Seules de petites poussières blanches volaient dans les rayons du soleil. L'ambiance n'était plus au pardon et à la culpabilité, elle résonnait désormais avec plus de tendresse. Elle apaisait l'âme précédemment tourmentée de la jeune allemande, elle berçait son cœur de douceur et lui permettait enfin de respirer un peu. Elle ne s'était plus sentie aussi bien depuis longtemps.
Ses paupières étaient toujours closent et, à travers le silence, elle avait presque l'impression d'entendre les battements de son propre cœur. Un nouveau signe qu'elle était en vie et qu'elle voulait le rester. Elle venait à peine d'effleurer la lueur d'espoir d'une renaissance et elle voulait continuer d'aller vers cette lumière. Elle voulait baigner dedans pour ne plus jamais se sentir triste et désespérée. Oui, elle voulait vivre et ferrait tout pour se battre contre ces idées noires qui lui dévoraient l'esprit.

Un doux parfum parvint à sa conscience. Était-ce celui de Naomi? Depuis tout ce temps, la jeune fille n'avait jamais remarqué comme il était agréable. Elle avait la sensation de pouvoir rester ainsi, immobile, toute la journée. Simplement être dans ses bras. Ressentir le goût de sa peau au bord de ses lèvres. Les yeux fermés pour mieux s'enivrer de son odeur.

- Ça nous aura permis d'apprendre à nous connaître.

Edelweiss hocha doucement la tête en esquissant un léger sourire. Naomi avait raison... Des sentiments précipités auraient peut-être laissé place à une situation encore plus chaotique. Trop de gens étaient impliqués. Et puis, à cette époque, Léandre tenait encore son cœur entre ses mains sans même le savoir. Il l'avait froissé plusieurs fois comme une simple feuille de papier pour le réparer juste après. Il l'avait compressé et adoucit. Il l'avait fait battre et s'arrêter. Il en avait pris soin mais pas de la façon dont elle le voulait. Naomi n'aurait jamais eu la place qu'elle méritait à ce moment de sa vie. Et après, il y a eu Ange, l'un des pires choix de sa vie. Elle ne pouvait pas revenir en arrière mais ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il se serait passé si elle ne lui avait jamais donné ce baiser le soir des feux d'artifices...
La main de Naomi écarta doucement la sienne pour caresser ses doigts de son pouce. Le frisson qui remonta le long de son bras pour aller jusqu'à son crâne fit cesser le flux de ses pensées. Et, comme une eau trouble qui s'apaise, le cerveau bouillonnant de la demoiselle redevient calme.

Doucement, Edelweiss décolla ses lèvres de son cou pour reposer sa tête sur le coussin du canapé. Elle avait envie de la regarder un instant. Elle avait envie de se laisser aller à la tendresse qu'elle lisait dans son regard.

- Je t'aime...

Sa bouche s'entrouvrit légèrement alors que son cœur se figea.
Naomi rougissait et détournait les yeux mais Edelweiss n'arrivait pas encore à réagir. Sa tête était vide. Tout son corps était immobile. Et le silence faisait taire sa parole. Puis un crépitement d'abord doux étincela dans le creux de son ventre avant de grandir. Il glissa dans tous ses membres comme une chaleur bienveillante venant réveiller son âme. Cette sensation vint enrober son cœur pour le redémarrer.
Il ne s'agissait que de trois mots. Elle les avait entendu des milliers de fois de la bouche d'Ange mais jamais elle n'avait ressenti cette sincérité qu'avait Naomi. Jamais elle n'avait ressenti autant d'amour... Et ce petit brin de voix résonnait dans sa tête et son cœur pour lui souffler qu'elle avait enfin trouvé sa place. Un bouffée d'émotion pulsa dans sa poitrine. Elle avait l'impression que ses yeux s'étaient humidifiés et un sourire touché se dessinait sur son visage.

- Merci... murmura-t-elle d'une voix émue, Merci de m'aimer...

De toutes les subtilités que pouvait arborer l'amour, jamais personne ne lui avait offert celle-ci. Pas avec autant de bienveillance et de désintérêt. Pour la toute première fois de sa vie, elle avait l'impression d'être aimée pour ce qu'elle était et non pour ce qu'elle pouvait apporter. Existait-il un sentiment plus agréable? Edelweiss en doutait fortement. Et au fond, c'était la seule chose qu'elle recherchait: l'amour sans condition ni jugement. L'amour qui guérit et apaise. L'Amour, simplement.

Elle avait envie de serrer Naomi contre elle, de blottir son visage dans le creux de son cou, de rester avec elle toute la journée. Qu'elles fassent quelque chose ou restent enlacées dans ce canapé, tout lui allait. Tant qu'elle ressentait cette affection, n'importe quoi paraîtrait agréable.

Mais avant d'établir le programme de la journée, elle voulait faire quelque chose... Une attirance hypnotisante la faisait approcher son visage de celui de Naomi. Elle voulait encore sentir son souffle sur ses lèvres, son parfum l'enivrer, sa peau sous ses doigts. Alors elle glissa sa main sur sa joue. Elle ferma les yeux. Et elle vint cueillir le goût de ses lèvres des siennes. A nouveau, elle sentait son cœur se gonfler de tendresse et d'affection pour... Sa petite amie?

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Naomi Lawford

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Inscription le : 26/11/2017

Né(e) le : 25/01/2001

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Lun 20 Juil - 14:40

11 janvier
2020

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Edelweiss W.

Certains mots sont ceux de trop. D'autres sont juste ceux que l'autre avait besoin d'entendre. Je ne la regarde pas, trop gênée, mais pourquoi j'ai cette sensation que son silence n'est pas celui que je craignais. Pas le silence de la peur, du doute ou du rejet, mais le silence de celle qui ne s'attendait pas à attendre ces mots sortir de ma bouche. Peut-être même, celle qui ne s'attendait pas à entendre ces mots s'adresser un jour à elle. Je peux la comprendre. Moi aussi, longtemps, j'ai cru que je ne les entendrais jamais vraiment. J'ai aussi cru que je ne les dirais jamais vraiment. Moi, m'attacher à quelqu'un ? Moi l'instable, incontrôlable, surprotectrice et toxique ? Oui. Il faut croire que les gens changent. Je suis heureuse d'avoir changé avant de me rapprocher d'elle. L'idée même que j'aurais pu la blesser m'est trop douloureuse.

Sa voix est comme un trait tracé sur mon passé, une éponge pour effacer mes erreurs. J'entends une émotion qui me serre le cœur et tout ce qu'elle m'évoque, c'est une envie subite et instinctive de la serrer dans mes bras. Ce n'est qu'un merci et pourtant, j'y entends une réponse à mes paroles. Une réciprocité que je n'attendais même pas tant mes mots étaient soudains et pourtant, elle se fiche dans ma poitrine pour faire fondre toutes les peurs qui auraient pu s'y trouver. Elle n'a pas dit la même chose que moi. Et pourtant, d'une certaine façon, elle l'a dit. je l'ai entendu dans son émotion, je le lis dans ses yeux. Je n'ai pas besoin de plus. Je n'ai pas besoin de mots pour savoir ce qu'elle pense.

Sa main sur ma joue est comme un électrochoc qui court sur toute ma peau, un frisson que je n'avais jamais ressenti jusque là et qui serait capable de me briser en mille morceaux s'il n'était pas, au contraire, en train de combler les failles tracées par tout ce que j'ai vécu depuis quelques années. Est-ce normal que j'aie envie de pleurer ? Est-ce normal que les larmes que je sens monter dans mes yeux et dans ma gorge n'aient pas un goût amer, mais sucré ? Un goût de joie et de calme ? Le même que ses lèvres qui viennent se poser sur mes lèvres et qui achèvent de remettre en place le nouveau rythme de mes battements de cœur, eux qui semblaient avoir perdu le précédent. Alors je glisse ma main derrière sa tête, laisse ses mèches caramel s'enrouler autour de mes doigts si tel est leur désir, car je ne peux que comprendre leur envie de ne pas nous séparer. Et je laisse mes yeux se fermer, mon cœur s'ouvrir, répondant à son baiser comme si j'avais attendu ça toute ma vie.
Je t'aime. Ne l'oublie jamais. N'en doute jamais. Car jamais je n'en douterai.

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