Tu me manques ... [Weiss]

Léandre avait du mal à se concentrer durant son cours de spécialité. Il eut même une absence lorsque le professeur lui posa une question.
Le jeune homme avait un mal être intérieur qu'il n'arrivait pas à chasser depuis un petit moment.

Edelweiss lui manquait.

C'était étrange comme sentiment, puisse qu'il la voyait tout les jours en cours, il la croisait souvent dans les couloirs. Mais sa présence exclusive lui manquait. Il aimerait l'avoir pour lui, rien que 10 minutes, pouvoir se dire qu'elle est près de lui autrement qu'en camarade de classe.

Alors, le jeune homme prit son courage à deux mains. Après s'être changé, il se rendit devant la salle d'Informatique où Edelweiss avait son dernier cours de la journée. Il attendit dans le couloir que le cours se termine et regarder les élèves sortir. Lorsque sa partenaire fit apparition, il lui fit un petit geste de la tête pour qu'elle vienne dans sa direction, ne voulant pas se mêler au petit groupe d'élèves. Léandre se détacha du mur et arbora un faible sourire, comme à chaque fois qu'il voyait son beau visage entre ces mèches de miel.

_Cela te dirais de prendre l'air avec moi ?

Je veux juste être avec toi ...

Mais ça ne s'avouait pas. Il ne pouvait pas faire ça, pour lui, pour elle, pour eux. Elle avait un copain et ils étaient partenaires. Il fallait que ça aille entre eux. Il devait se taire et se contenter de la regarder. De la regarder sans qu'elle ne le voit. Simplement sourire sans jamais lui dire pourquoi ses lèvres s'élargissaient lorsqu'elle lui parlait.

Léandre eut une geste de la main pour inviter son amie à marcher dans le couloir pour se rendre à l'extérieur.

_On a pas vraiment eut le temps de vraiment se parler depuis les vacances.

Les vacances ... Ils s'étaient vu une fois durant l'été, tout allait bien à ce moment, du moins, tout allait bien pour lui. Puis elle lui a dis qu'elle aimait quelqu'un. Le commencement d'un mal être pour lui.

Mais il ne fallait pas penser à cela. Il devait profiter de ce moment qu'il passerait en sa compagnie. Simplement profiter de pouvoir être prêt d'elle, rien qu'elle.
Alors qu'il posait ses yeux sur ses cheveux de miel tout en marchant, il sentit une légère chaleur envahir sa poitrine et se propager lentement dans tout le corps.

Plus intime, il se mit à lui parler en français :

_Je voulais savoir comment tu allais.

Léandre acquiesça doucement. Il ne voulait pas mentir à son amie, même sur ses états d'âmes, c'était leur promesse, mais lui dire qu'il allait bien ne serait pas un mensonge finalement, parce qu'à l'heure actuelle, le fait d'être prêt d'elle l'apaisait doucement.

_Je vais bien également, merci.

Durant le trajet jusqu'à l'extérieur, Edelweiss lui semblait un peu ailleurs. Ailleurs ... en train de penser à quelqu'un ?
Léandre respira profondément. Il n'allait pas passer ce moment espéré à ruminer tout de même, il devait se ressaisir ! Le jeune homme s'adossa au mur, face à l'allemande. Il leva la tête pour regarder le ciel légèrement couvert.

_L'automne arrive, tu pourras faire des photos intéressantes.

Puis, son regard vairon se dirigea de nouveau vers la psyché à la recherche de ses yeux de pluie.

Léandre baissa les yeux sur la jeune fille, profitant qu'elle regardait ailleurs pour observer son beau visage. Ses lèvres s'élevèrent d'elles-mêmes alors que ses yeux parcouraient, admiratifs, les traits de sa partenaire.
Madame Okamoto lui avait dit qu'ils partageaient ce ruban rose qui était un lien amoureux, mais Léandre ne pouvait pas le croire lorsqu'il la regardait. Il était près d'elle mais il avait l'impression qu'elle était loin de lui. Si elle l'aimait, pourquoi est-ce qu'elle était avec une autre personne ? Cela n'avait pas de sens pour la Muse. Il ne comprenait pas.

Léandre baissa les yeux, regardant leurs pieds respectifs avant de croiser les bras. Ne pas ruminer semblait devenir de plus en plus difficile au fil du temps. Mais il devait avancer dans tout les cas.

Le finlandais aurait bien aimer proposer à la demoiselle sa compagnie pour ces lieux de photographie, mais il avait déjà fait assez de caprices pour toute une vie en lui prenant son temps alors qu'elle avait des devoirs à faire.

_Edelweiss ?

Léandre redressa la tête, ayant repris son sérieux. Il regarda un instant la demoiselle avant de détourner les yeux vers un point de la cours.

_Même si tu as tes amis et ton petit-ami, si tu as besoin de quoique se soit, je suis également là.

Un caprice, encore. Mais que pouvait-il y faire lorsque ces yeux croisaient les siens ?
Léandre se massa la nuque en se décollant du mur.

_Merci pour ton temps.

Léandre se tourna vers sa camarade, alors qu'il était prêt à partir. Ecoutant son aveu sur sa situation de couple. Il la regarda un moment. Un long moment. Impassible et silencieux, vaguement perdu.

Léandre s'approcha de la demoiselle avant d'ouvrir ses bras pour les refermer derrière le dos d'Edelweiss et la serrer doucement contre lui. Il ne savait pas s'il faisait cette étreinte pour elle ou pour lui. Mais sentir la présence de la demoiselle changea son rythme cardiaque et il déserra doucement sa prise sur la jeune fille, sans toutefois la quitter puisqu'il sentait ses joues devenir chaudes et ne voulait pas qu'elle le voit.

_Tu es intelligente, tu sauras prendre les bonnes décisions.

Mais en croyant la professeur, était-ce Léandre, la bonne décision ? Est-ce qu'il pourrait la rendre heureuse alors qu'il peinait à se comprendre lui-même ? Est-ce qu'elle l'aimait parce qu'il était simplement près de lui et ce garçon de l'autre coté de la manche ? D'ailleurs, par quel miracle pouvait-elle l'aimer ?

_Mais pense également à ce qui te rendra heureuse.

Léandre se redressa pour mettre fin à cette accolade, le rouge de ses pommettes ayant disparut. Il regarda un instant Edelweiss avant de lui esquisser un sourire.Doucement, il frôla la franche de l'allemande pour dégager un peu son visage et penser à autre chose mais ...

Que devait-il faire de cette information ?

Léandre esquissa un sourire attendrit avant de venir poker gentiment la joue de l'allemande.

_Ne fais pas cette tête. Il n'y a rien de mal à se poser des questions.

Non, il n'y avait rien de mal ... à se poser des questions. A vouloir des réponses. A se demander quoi faire, comment le faire.
Léandre aurait aimé savoir quoi faire à cet instant. Convoiter la femme d'un autre n'était-ce pas un crime dans les dix commandements et dans le Coran ? Si Dieu existait, La muse était bon pour l'enfer. Mais tant qu'il ne disait rien, et qu'il ne faisait rien, il n'y avait pas de crime, n'est-ce pas ? Alors, se taire était sans doute la meilleure des solutions, pour elle et pour lui.

Léandre fit un pas en arrière, prêt à partir. Edelweiss n'aurait peut-être pas mis fin à leur entrevue par politesse, mais elle lui avait dit qu'elle avait du travail et la muse ne voulait pas la détourner de ses études. Comme il avait souhaité lui prendre de son temps, c'était à lui de lui dire au revoir. Même si c'était une chose très difficile d'imaginer qu'il devrait attendre le lendemain pour voir ce visage cher à son coeur.

Il fit un geste de la tête vers le petit bois qui menait aux dortoirs.

_Je vais prendre ma guitare, j'irais me promener. Vas-tu dans ta chambre pour étudier ?

Il espérait secrètement que oui. Rien que pour ces quelques mètres avec elle, entendre le bruit de ses pas et sentir sa présente à ses cotés.

Léandre se retourna à l'appel de son nom alors qu'il s'était déjà engagé dans les escaliers pour retrouver sa propre chambre. Il regarda la demoiselle sans bouger, attendant de savoir ce qu'elle voulait.

_Est-ce que je ... Enfin ... Pourrai-je te rejoindre une fois mes devoirs finis ? J'aime bien ... entendre ta guitare.

Léandre resta silencieux un instant avant de sourire tendrement. Il se retourna complètent et descendit les quelques marches qu'il avait gravis pour se retrouver au niveau que sa partenaire. Il restait plus grand qu'elle mais avait réduit leur proximité, n'aimant pas vraiment parler fort. Et appréciant sa présence.

_Tu seras toujours la bienvenue.

Ce n'était certainement pas la réponse qu'Edelweiss attendait mais c'était sincère. Il voulait qu'elle sache qu'elle n'avait pas besoin de lui demander une autorisation pour sa présence, qu'il était toujours heureux de la voir.

Il regarda leurs pieds un instant, timide, avant de relever son regard vers les yeux de sa partenaire, avouant simplement :

_Je ne sais pas trop où je vais aller en vérité. J'ai tendance à errer jusqu'à trouver un endroit calme ... Tu n'auras cas m'envoyer un message et je te retrouverais près de la fontaine sur la place.

C'était certainement prétentieux de citer cet endroit comme si c'était le leur. Mais dans le coeur de Léandre, cette place, ce café, cette fontaine, n'appartenaient qu'à eux, même si cela faisait des mois qu'ils n'y étaient pas allés ensembles.

_ Tu te souviens de la fontaine ?

Léandre grattait doucement sa guitare pour public une famille de pies qui le regardait avec curiosité. Cela faisait doucement sourire le musicien qui se contenait de jouer de la musique sans chanter, tapant du pied au rythme de ses codes. Puis son téléphone vibra, annonçant un message d'Edelweiss comme convenu.

Léandre eut un grand sourire sur ses lèvres avant de ranger son instrument dans son étui. Ce geste fit fuir les oiseaux qui n'avaient plus rien à faire ici. L'adolescent se leva et se rendit à la fontaine, pressant le pas tellement il avait hâte de la voir malgré leur entrevue de tout à l'heure.

Sur la place, il n'eut pas à la chercher longtemps puisqu'elle était là, belle comme le jour, sa jolie robe blanche semblait rendre ses cheveux plus clairs. Il alla doucement à sa rencontre comme si elle pouvait s'envoler s'il avait des gestes brusques.
Il s'arrêta devant elle, un sourire sur ses lèvres comme à chaque fois qu'il la regardait.

_Tu ...

es magnifique ...

_As bien du courage pour venir en robe en début d'automne.

Léandre se mordit discrètement la joue pour ne pas rougir alors que ses pensées étaient bien loin de la saison, perdues dans la beauté de sa partenaire.
Il finit par baisser les yeux sur la sacoche qu'il reconnaissait bien.

_Tu vas faire des photos ? Tu préfères qu'on reste dans la rue pour les faire ?