Des regards insistants [Feat.Nia]

« Le jugement est un acte gratuit qui peut coûter cher à autrui »

Des regards insistants

J’ai l’impression d’être dans un autre monde. Un monde futuriste. Il y a tellement d’objets que je n’ai jamais vu auparavant, tellement de lumière, de bruit, et tellement moins de nature. C’est perturbant. J’aime ma terre natale et je pense que vivre ici va me demander un long moment d’adaptation, mais l’idée me plaît ! Et je me sens prête à le faire ! Ma mère m’a aidée à m’installer dans ma chambre. Je ne sais pas si c’était une très bonne idée de me prendre une chambre seule, puisqu’il faut que je m’adapte mais ça a été un réflexe de ma mère, je suppose.
Je n’ai pas envie qu’on me considère comme une princesse, j’ai envie d’être traitée comme tout le monde. Et je pense que je vais avoir besoin d’aide, de quelqu’un pour me guider.

C’est mon premier jour de cours. Lundi. J’ai deux cours. Un à 9h30 et le suivant à 13h. Je suis excitée. Je vais apprendre tellement plus ! Comprendre des choses sur ce monde et son histoire. Les yeux pétillants, j’attrape mon sac avec mes cahiers achetés le jour précédent. Je sors de la chambre, habillée de mes vêtements habituels. Je suis pleine d’entrain, motivée.
Je croise certaines personnes qui me dévisagent alors que je passe seulement à côté d’elles. Je ne comprends pas ce qu’il leur prend. Pourquoi ils me regardent comme ça ? Je fronce les sourcils et continue d’avancer dans les couloirs pour sortir de la résidence.

Je m’avance vers l’université et vérifie ma salle. Je vais me perdre c’est sûr… comment je vais faire pour trouver la salle ?... C’est un vrai labyrinthe ! Pire qu’une forêt ! Je n’arriverais jamais à l’heure… Je regarde autour de moi, essayant d’attirer l’attention de quelqu’un pour qu’on m’aide à me retrouver mais tout le monde m’ignore et m’évite même en me lançant un regard douteux. Je me renfrogne et pousse un soupir. Ils sont tous aussi désagréable ici ? Même un ours est plus serviable !! Je grogne et ressort mon plan pour l’étudier avec plus d’attention.

«Si c’est comme ça… je vais me débrouiller… tant pis si je suis en retard…»

Je déteste être en retard. Encore plus quand c’est pour une première impression… Mais tant pis, je n’ai pas le choix…
Dix minutes, je pense que j’ai compris le plan et le chemin que je dois prendre. Je me mets en marche et au bout de quelques escaliers et quelques minutes de marche, je trouve enfin ma salle, avec 10 minutes de retard. Quand j’entre, tous les regards sur posent sur moi et j’essaie de me faire discrète pour m’asseoir rapidement, à l’écart.
Je suis mal à l’aise… pourquoi ils me regardent comme ça ? J’ai un truc sur le visage ? Je suis habituée à attirer l’attention, mais pas de cette manière… Ces regards ne sont pas bienveillants… Je me recroqueville et quand le prof reprend son cours, je me concentre pour prendre des notes.

Après deux heures et quarante-cinq minutes de cours, le prof nous demande de bien relire nos notes pour la semaine suivante et de faire quelques recherches de notre côté sur un thème particulier. Je ressors avec le sourire. C’était super intéressant ! Je suis contente, je ne regrette pas d’être venue. Tous les autres élèves s’activent pour récupérer leurs affaires et partir manger, et, intimidée par leurs regards, je me mets à les suivre de loin pour savoir où se trouve le réfectoire. La pause midi se passe rapidement, n’ayant que quarante-cinq minutes pour manger.
Je mange rapidement un sandwich sans goût et me dépêche de partir plus tôt pour trouver la salle et ne pas être en retard cette fois-ci.

Les dernières trois heures se passent à une vitesse incroyable, tellement j’étais absorbée par les dires du professeur. L’histoire du pays où je me trouve actuellement. Le Royaume-Uni. Il est comme mon peuple ! Sauf que ce n’est pas un homme au pouvoir, c’est une femme !! Comme moi quand je rentrerais ! C’est si excitant de voir que même de grands pays avancés ont parfois des points communs avec les petits peuples comme le mien. Ça donne de l’espoir ! Je veux en savoir plus ! En apprendre plus sur les erreurs de ce pays pour ne pas faire les mêmes !

Il est seize heures et ma journée de cours est terminée. Je peux enfin me détendre, et je décide de me balader dans le campus pour découvrir les lieux. Mais les regards sur moi ne changent pas, ne s’arrête pas. Je suis toujours dévisagée et mal à l’aise. Je marche sur le campus, essayant d’ignorer les regards et arrive dans le hall du bâtiment administratif. Je regarde autour de moi, l’air un peu perdue.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

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Des regards insistants

Je ne sais pas exactement où je suis. Je crois que c’est le bâtiment administratif. Si j’en crois ce que m’a dit ma mère, c’est là qu’on s’occupe des papiers et des « démarches »… Cette manière de fonctionner m’a l’air tellement compliqué… C’est quoi exactement ces démarches ? Ça sert à quoi ? Bon…Normalement, tout est en règle de mon côté mais on ne sait jamais, mieux vaut savoir où ça se passe. Je regarde autour de moi, cherchant un endroit où m’assoir. J’ai pas mal marché quand même, et il faut dire qu’une balade sans verdure et odeur printanière est beaucoup moins agréable et beaucoup plus fatigante.

Rien. Rien nulle part.

Bah sinon je m’assois par terre. Moi ça ne me dérange pas mais ma mère m’a dit qu’ici c’était bizarre. Je vais pour le faire, déterminée à mettre en priorité mon bien-être plutôt que mon image, qui est de toute façon déjà ratée, quand une jeune femme aux beaux cheveux rouges vient me voir avec un beau sourire. Enfin quelqu’un qui a l’air sympathique ! Ça a l’air si rare ici !

« Salut ! T'as l'air un peu perdue, tu cherches quelque chose ? »

Je lui souris en retour, contente d’avoir une conversation avec quelqu’un qui ne semble pas me juger pour ce que je porte. J’ai bien compris que mes vêtements n’étaient pas adapté mais je n’ai que ça. Il faudra que je me procure de véritables tenues avec l’argent que m’a donné ma mère.

« Je visitais un peu les lieux et je voulais prendre une pause mais il ne semble pas y avoir d’endroits où s’assoir… alors j’allais m’assoir ici. »

Je lui montre mes pieds, placés là, en plein milieu de la grande salle. C’est un peu bête mais… s’ils ne veulent pas qu’on s’assoit par terre, alors pourquoi ils n’installent pas le nécessaire pour l’éviter ? Ils ont l’air un peu bête dans cette culture…

« Au fait, tu peux m'appeler Nia. Ca sera plus simple si je commence par le début. »

Mon sourire s’élargit et je m’approche d’elle pour l’enlacer, en signe de nouvelle rencontre. J’ai une nouvelle connaissance ! Quelqu’un qui pourra m’aider à comprendre ce monde ! Je suis si heureuse ! Je la serre puis m’éloigne doucement avant de me rendre compte que je l’ai saluée à ma manière traditionnelle. Oh oups !

« Oh pardon ! C’était un réflexe ! Je ne sais pas vraiment comment vous vous saluez ici… Mais… Moi c’est Ayiana ! »

Si elle ne comprend pas que j’ai une toute autre culture, ce serait étrange. Après tout, c’est moi l’étrange créature par ici… C’est perturbant et un peu attristant d’être traitée comme ça alors que je n’ai rien fait de mal… à part si ma tenue les blesse ? Mais je n’y crois pas trop. Enfin, si c’est le cas, ils sont bien faibles.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

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Des regards insistants

L’adaptation à un monde totalement nouveau n’est pas quelque chose que je me serais sentie capable de faire il y a quelque temps. Même si je suis connue pour être une femme courageuse dans mon peuple, l’inconnu nous fragilise toujours, comme si de lourds poids accrochés à nos membres nous empêchaient de bouger librement. Et bouger librement, c’est ce que je cherche toujours. La liberté, cette sensation que je suis seule et que personne ne peut m’empêcher de faire ce qu’il me plait. Mon père a tenté de me retirer cette liberté et j’ai préféré affronter la peur de l’inconnu. Je sais que j’en ressortirai plus forte, comme ma mère, et je ne serais que plus apte à confronté mon père et son désir de me marier à un inconnu.
C’est peut-être naïf de ma part, mais je ne veux pas d’un mariage arrangé, je veux vivre l’Amour, pas apprendre à aimer parce que je me retrouve sans avoir le choix. Si je me marie c’est parce que la personne m’aura choisie et que j’aurais fait de même. Alors je suis là, je fuis mon peuple, je fuis ma famille et mes responsabilités, pour découvrir le monde, le véritable monde et ses coutumes, et je ne sais pas encore si je vais réussir à m’y habituer. Dès le premier jour, je ne passe pas inaperçu, et les regards me font bien comprendre que je ne suis pas des leur.

Mais cette fille, cette Nia, est gentille ! Vraiment gentille ! Elle me confirme qu’il n’y a pas beaucoup de places pour s’assoir à l’intérieur, et que c’est plutôt dehors que l’on peut vraiment se reposer, et j’avoue que ça me convient plus. J’aime être dehors. J’aime la nature et son odeur. Si seulement cette pollution ambiante ne gâchait pas tout… Mais je ne dis rien, quand elle se présente, mon réflexe est de la saluer comme je le fais d’habitude pour finalement me rendre compte que ce n’était pas la meilleure chose à faire. Ayiana ! Ce n’est pas comme ça qu’ils font ici ! Tu lui fais encore plus comprendre que tu n’es pas d’ici ! Mais… comment ils font dans ce cas ?

« La plupart du temps on se serre tout simplement la main. Ou alors pour ceux qui sont vraiment potes, ils sont des sortes de petits gestes rituels et là on dit qu'ils checkent. »

Potes ? Check ? Qu’est-ce que c’est que ces termes ? Je n’en ai jamais entendu parler… Même de ma mère. Je l’observe, un air interrogateur sur le visage pour finalement, tendre ma main et la regarder, curieuse de voir comment ils font ici. Se serrer la main… C’est bien serrer la main de l’autre ? Comment ? Il faut juste prendre la main et la serrer ? C’est aussi simple que ça ? C’est une manière bizarre de saluer quelqu’un… C’est pas très sympathique… Je préfère mon accolade.

« En tout cas j'aime beaucoup ton prénom, Ayiana. C'est très joli. Tu veux qu'on aille dans la cour du coup ? Ce serait dommage de ne pas profiter du beau temps en plus. »

À son compliment, je souris franchement.

« Merci ! Ça veut dire « fleur éternelle » ! Nia aussi est joli ! Il y a une signification particulière ? »

Il doit bien y a avoir un sens à son prénom ! Un prénom qui n’a pas de signification, c’est étrange je trouve. Mais du coup, je me sens bonne curieuse de savoir quel type de prénom on donne dans cette culture. Je commence à marcher vers les portes du bâtiment, lui faisant comprendre que je la suis pour m’installer dehors, gardant mon sourire. Le beau temps… Il fait un peu froid cela dit. Mais je suis bien contente d’avoir rencontré quelqu’un d’aimable ici.

« En tout cas, merci de ta gentillesse. Tu as égayé mon premier jour ici. Tout le monde n’arrêtait pas de me fixer… tout le monde est aussi malpoli ici ? »

Je fais la moue alors que je passe les portes pour arriver dehors, et bien sûr, la première chose qui me saute au nez, c’est l’odeur ambiante. Ça pue. On ne sent pas la nature. Ça sent le goudron, le métal et… et la pollution. Mais quand je tourne la tête vers Nia, elle ne semble pas du tout gênée, et ça a le don de me clouer le bec. Elle ne sent rien ? Sont-ils autant habitués ? C’est… triste.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Le jugement est un acte gratuit qui peut coûter cher à autrui »

Des regards insistants

Finalement, elle attrape ma main pour m’illustrer la manière de faire, et, effectivement, il y a bien une petite pression. Je regarde nos mains l’une dans l’autre et quand elle secoue légèrement de haut en bas, je penche la tête de côté. Quelle manière étrange de faire… Ce n’est pas du tout amical. Après, s’ils sont pudiques avec les étrangers, je peux comprendre qu’ils fassent de cette manière, mais c’est difficile de se sentir intégré avec tant de distance. Enfin… Ce n’est que mon avis. Si tout le monde ici fait comme ça, c’est que ça leur va bien.

« Voilà c'est comme ça. C'est assez nul comme truc alors personnellement, je ne le fais que pour les rencontres professionnelles. C'est aussi un signe de respect. Mais sinon moi j'me contente de la simplicité donc en général je salue de vive voix et j'me présente. Enfin...quand j'oublie pas de me présenter. »

Un signe de respect ? Oh… D’accord. À sa plaisanterie concernant le fait qu’elle ait oublié de se présenter, je souris plus largement, et glousse. Mais ce que je ne comprends pas… C’est que si c’est seulement de vive-voix, ça veut dire qu’il n’y a pas du tout de contact physique ? Mh… Mouais… Je ne suis pas trop fan. Elle lâche finalement ma main et je me redresse.

« Ça manque de contact à mon goût… Mais je vais m’adapter ! »

Je lui souris plus largement en réponse. Bien sûr que je vais m’adapter. Je suis venue pour ça. Je voulais découvrir une toute nouvelle culture, je suis servie. Je suis complètement perdue, mais vraiment contente de voir qu’absolument tout est différent, de la manière de vivre, à la manière de s’habiller et même de se saluer. C’est… amusant ! Elle me complimente sur mon prénom, et je la remercie, lui indiquant la signification pour ensuite lui demander la sienne. Et quand elle dit qu’elle ne pense pas qu’il y ait de signification, je suis extrêmement surprise. Il y a forcément une signification dans sa langue, non ? Ce sont des mots qui ne définissent pas ? C’est étrange. C’est des noms complètement inventé alors ? Ouah… C’est vraiment bizarre comme manière de faire…
Elle sort une boîte de sa poche et quand je vois la boîte s’allumer, j’écarquille les yeux. Attends… C’est… Oh ! C’est le… Comment elle avait dit ça ?... Tél… Un tél-quelque chose... Elle m’en a même donné un, mais je ne sais pas du tout comment on s’en sert pour l’instant. Peut-être qu’elle pourrait m’aider, du coup ?

« Ah... Bon apparemment ça peut vouloir dire « éclat » ou « champion ». Enfin « championne » dans mon cas... »

Championne ? Je souris plus largement. Ah bah voilà ! Il y a quand même une signification ! Ça me rassure. Mais… Elle a trouvé ça avec le tél… truc. C’est dingue… Ils vivent vraiment dans un monde étrange.
On sort du bâtiment et vraiment, cette « nature » me laisse toujours aussi perplexe. Ce n’est pas de la nature… Il y a quelques pauvres arbres par ci et par là mais sinon… c’est vide de toute nature… Et l’air est presque irrespirable. Mais personne excepté moi semble dérangé. Ils se sont adaptés à leur propre monde… Ou alors, ils sont faits différemment, c’est la seule explication que je peux trouver…
On s’installe sous la… « verdure », et je la remercie sincèrement pour son aide. C’est la seule jusqu’ici qui ne m’a pas jugée et regardée de haut, comme s’ils valaient mieux que moi alors qu’ils ne me connaissent pas. C’est tellement malpoli !

« Faut pas te laisser impressionner par les regards. Ils sont juste idiots. Voir une personne avec des pouvoirs, c'est banal mais apparemment voir une personne vêtue différemment ou avec une apparence un peu étrange, ils se mettent facilement à fixer comme des malpolis. Comme si ça sortait de l'ordinaire... »

J’hausse les épaules en souriant en coin. Tant pis. Je peux comprendre que je sorte de l’ordinaire… Je ne suis pas habillée comme eux après tout… Il va peut-être falloir que je trouve des vêtements adaptés… J’aime énormément les miens, je me sens bien dedans et libre de mouvements, mais si je me fais juger à cause d’eux, alors je m’en débarrasserais.
Mais ce qui m’interpelle le plus, c’est cette histoire de pouvoirs. Des pouvoirs ? Tout le monde ici à des pouvoirs ? Mais alors je ne suis pas si différente ! D’un coup, je me sens un tout petit peu à ma place. Je comprends pourquoi mère m’a dit de venir ici ! Je serais différente mais aussi semblable et ce sera plus facile pour moi de m’intégrer !

« Alors ? Tu viens d'où ? »

Je ris doucement face à sa curiosité. Pas étonnant qu’elle veuille savoir. N’importe qui le voudrait. Même moi j’ai envie d’en apprendre plus sur cette culture ci, alors il suffit d’être un minimum désireux de découvrir de nouvelles choses pour que les questions fusent.

« Je savais que tu allais me poser la question. Je viens d’un petit peuple qui vit près des Grands Lacs d’Amérique du Nord. Pas loin du Canada mais toujours sur le sol des États-Unis. Enfin… Ils se sont un peu approprié les terres alors qu’on est là depuis beaucoup plus longtemps qu’eux… »

J’hausse, encore une fois, les épaules. On ne peut rien y faire… Mon père voudrait les chasser mais ils sont bien trop nombreux. Alors on essaye juste de vivre cachés. C’est la seule chose qu’on peut faire. Et comme on est un peuple magique, on risque de se faire massacrer s’ils apprennent qu’on vit là. Mais puisqu’ici tout le monde est magique, je n’ai pas à m’inquiéter. Ils doivent certainement se cacher des humains eux aussi.
Je ne sais pas si elle veut en savoir plus, mais ce qui m’intéresse, c’est cette boîte qui s’allume. Alors, je fouille dans mon petit sac pour en sortir le mien et lui montre.

« Dis… J’ai vu que tu en avais un. Tu peux m’expliquer comment ça fonctionne ? C’est ma mère qui me l’a pris, mais elle n’a pas eu le temps de me dire comment ça marche…»

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Avec les professeurs, il faut éviter les accolades… D’accord c’est noté ! Je ne comprends pas trop pourquoi, mais d’accord. Dans mon peuple, l’accolade est la meilleure manière de reconnaitre la personne. Plus on respecte la personne, plus on aura de contact humain et physique. Mais bon, si c’est différent ici, je ne vais rien dire. Puis elle me dit que ça dépend des personnes mais… Là, elle me perd encore… Ça dépend ? Mais comment savoir si je peux alors ? Avec elle… Je pourrai l’enlacer ? Ou est-ce que c’est trop tôt ? Est-ce que c’est trop tard ? J’ai tellement de questions !
La conversation continue, et j’avoue que c’est très agréable ! Peut-être que je vais me faire ma première amie ! Ce serait vraiment chouette ! Parce que plus on parle, plus je me rends compte que j’ai énormément à apprendre. Je suis vraiment différente.
Je lui parle un peu de mon peuple, me rendant compte qu’ils me manquent tous. Les souvenirs me reviennent et je souris, revoyant les animaux qui vivent en harmonie avec nous… Les jeux dans le lac, dans les arbres… Revoyant mes amis, les enfants, mes parents…


Mon sourire devient légèrement triste alors que la voix majestueuse de mon ancêtre résonne dans mon esprit. Je sais. Je sais que je ne peux pas rentrer. Si je rentre, je serai emprisonnée dans une vie que je ne veux pas. Je ne veux pas me marier, et si je rentre, je n’aurai plus de choix.
Rapidement, je change d’état d’esprit pour revenir à Nia, la belle femme aux cheveux rouges. Ces beaux cheveux rouges qui m’intriguent. Il n’y a personne comme ça dans mon peuple ! Je sors alors mon tél… – Un jour, je m’en souviendrai ! – pour lui demander de m’expliquer comment ça fonctionne, et elle le fait sans soucis. Je lui tends l’objet et elle commence à m’expliquer avec patience.
Des appels… Qui permettent d’avoir une conversation à distance ? Sans même se voir ?! C’est incroyable !! Tout ce qu’elle me dit me fait écarquiller les yeux de surprise et stupéfaction. Comment tout ça est-il possible ?! C’est dingue ! Les sms sont des petits textes qu’on envoie… Et la personne peut le lire, peu importe où il se trouve… Et toutes ces… applications… J’avoue que je suis un peu perdue… Il y a tellement de choses ! Elle m’explique comment les utiliser mais je crois que je ne comprends que la moitié alors qu’elle prend son temps… Je rougis, me sentant un peu bête. C’est compliqué !
Elle finit par me rendre l’appareil et je le fixe, un peu perdue.

« Et voilà ! J'espère que ça t'aidera mais si t'as d'autres questions, n'hésite pas. C'est un matériel cher chez toi ? »

Je secoue la tête et lève les yeux vers elle.

« Non. On a pas la possibilité d’en acheter. Je ne sais même pas combien ça coûte, ni même si ça existe chez nous… On n’a pas de… technologies ? C’est ça le mot ? »

Il n’y a que la nature chez moi, et j’étais très heureuse comme ça. Toutes ces ondes… Cet air impur… Cette végétation de moins en moins présente… Je ne sais pas encore si je pourrai m’habituer, mais comme l’a dit la panthère… Je n’ai pas le choix. Je dois m’adapter, et ça m’excite autant que ça m’inquiète ! Je veux en savoir plus ! Mais honnêtement, je ne sais pas à quoi m’attendre… Je ne sais pas si j’y arriverai. Si je vais aimer ça mais tant pis ! Je me suis lancée, je continuerai ! Et pour que ça se passe bien, je sais que je vais avoir besoin d’aide… et d’un guide. Alors…

« Dis… Est-ce qu’on pourrait se donner nos… numéros ? Au cas où, j’aurais besoin de conseils…»

Je lui souris, un peu gênée. Comment elle m’a dit qu’on faisait ? Je fouille un peu l’appareil à la recherche des contacts. Je crois que c’était… là !

« C’est ici c’est ça ? »

Je le lui montre, l’interrogeant du regard.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia