Sing mit mir ! |PV : Weiss|

Léandre ne comprit pas tout de suite : déshonneur à sa race ? bien que ça faisait trois mois qu’il était une Muse, le finlandais essayait souvent de l’oublier, en vain. Bien qu’il y ait beaucoup d’avantage à l’être, par la musique par exemple, il aurait bien aimé être humain.
Le jeune homme perdit ce qui lui restait de sourire.

_Tu lui a fait honneur au contraire.

Léandre se retourna vers son piano. Il avait un air plus sérieux et le regard lointain. Doucement, il se remit à jouer sur l'instrument. Cette fois-ci, ses yeux étaient rivés sur le piano, regardant le vide. Parfois ses paupières clignaient, doucement, lentement. Et il chanta une nouvelle fois, mais seul.
Sa voix était plus puissante, plus sévère.


Lorsqu'il termina, le jeune homme regarda le vide encore un moment. Jouer lui avait permis de réfléchir et il se tourna vers Edelweiss, ayant repris son air froid habituel.

_C’est pour cela que tu étais réticente ? Parce que je maintenant que je suis une Muse, qu’il m’est impossible de jouer ou chanter faux, mal, tu avais peur que je te dénigre ?

_ Excuse-moi, à aucun moment je n'ai voulu te froisser...

Léandre était sévère, il s’en rendait bien compte. Mais il ne pouvait pas faire autrement. Il était assez limpide dans sa façon d’être, mais la colère était un sentiment qu’il ne maitrisait pas bien.
Edelweiss ne pouvait pas le deviner s’il ne lui disait pas les choses. Et malheureusement il ne dira rien. Ses sentiments, son passé, ses impressions. Il n’était pas prêt à les lui confier.

_Ce n’est rien.

Enfin, non, ce n’était pas rien ! Léandre ! Sinon, pourquoi serais-tu énervé ?

_Mais je ne pense pas être cruel au point de te demander de chanter pour me moquer de toi.

A ces mots, Léandre commença à ranger ses affaires, sans adresser de regard pour sa partenaire. Sa colère descendant peu à peu même si elle ne disparaissait pas complètement. Dommage, c’était un bon moment qu’il gâchait tout seul …

_Malgré ma maladresse sur la fin j'espère t'avoir un peu aidé. Passe une bonne fin de journée Léandre.

Léandre ferma vivement son sac et le regarda un instant, méditant sur les paroles de sa partenaire. Il se frotta la nuque où son cristal teinté d'un rouge sombre redevenait peu à peu d’un blanc immaculé.

_Je suis désolé.

En effet, il était sincèrement désolé, pour beaucoup de choses, mais ce n’était pas facile à exprimer. Le jeune homme se leva, prêt à partir, mais son regard dévia légèrement sur sa partenaire. Finalement, il se rassit, posant ses coudes sur ses cuisses pour y loger son menton, pensif. Mais il devait réfléchir et se décider rapidement avant qu’Edelweiss ne décide de partir. Sans la regarder, il avoua :

_J’ai apprécié ton aide. Et j’ai également apprécié chanter avec toi. Je sais que je ne suis pas très aimable, mais je ne me serais jamais permis de me moquer de toi alors que tu m’apportes ton aide. Donc, je suis désolé.

_ Moi aussi j'ai apprécié cet échange. Et ce n'est pas grave Léandre, de mon côté je suis un peu maladroite socialement, je ferrai attention à l'avenir

Un duo de maladroit social. C’était forcement compliqué. Léandre se releva, rattrapant Edelweiss au cadre de la porte. Il lui accorda quelques secondes de regard avant de fixer un point invisible droit devant lui.
Il pensait que ça irait mieux entre eux s’il mettait sa fierté de coté, mais finalement, il ne savait pas vraiment. Parfois, il avait l’impression que la jeune femme le comprenait sans qu’il n’ait besoin de dire quoi que se soit, mais parfois, il avait simplement l’impression qu’il était autant incompris qu’avec le reste des personnes qui peuplait ce monde. C’était … frustrant.
S’ils devaient se froisser à chaque fois qu’ils passaient un bon moment, le jeune homme préférait la passivité.

_Merci pour ton aide. Je ne vais pas te retarder plus longtemps. Bonne journée Edelweiss.

Puis, le jeune homme s’engouffra dans le couloir pour rejoindre la cours. Après ces montagnes russes d’émotions, il avait besoin d’un peu d’air.