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In my secret base.. (PV Weiss)

Melody
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Melody
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Melody

Lun 2 Juil - 15:36
Rp Terminé
Melody Lawford
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Age : 17 ans
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Race : Aoranne
Pouvoir : Manipulation du temps
Classe : 4°A
In my secret base
Le premier pas


C'est stupide.. Je suis stupide.. Rien ne changera si je continue de me comporter de la sorte.. Voilà la pensée qui ne cesse de venir s'infiltrer dans mon esprit depuis quelques jours alors que je suis encore une fois sous ce sempiternelle escalier à me haïr d'être aussi impuissante et puérile, un casque audio vissé sur mon crâne à laisser déferler dans mes oreilles une musique de mon groupe favori comme à mon habitude. Une habitude qui était née il y'a de cela quelques semaines. Pourquoi une aussi jeune fille en était-elle à se cacher du regard des autres? De son regard..? Prostrée sous un escalier, la musique à fond à attendre que la trotteuse ne finisse par  Pour une simple raison, une raison idiote à mes yeux, une raison qui ne parvenait pas à faire sens même après des semaines de réflexions. Je suis amoureuse. Amoureuse de Edelweiss Wintenberger. Complètement. Irrésistiblement. Sans aucune forme de résistance. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé. J'ai tout essayé. J'ai essayé de réprimer mes sentiments. Essayé de les nier en bloc. Essayé de trouver un sens à ces derniers. Essayé de provoquer la même chose pour quelqu'un. Essayé de m'éloigner suffisamment pour en oublier l'être aimé. Rien n'y a fait. Tout me rappelle à l'océan argenté de ses yeux. Pourtant.. Pourtant je ne peux être amoureuse. Je n'ai pas le droit de l'être. Du moins c'est ce que je me suis longtemps soufflé. Après tout l'amour n'est que pour les enfants. Un jeu auquel chacun finit par se laisser. L'amour n'a pas les vertus de l'admiration. Il est trop diffus. Trop vagabond. Trop difficile à maintenir ou à restaurer alors que chacun de mes gestes suffit à attirer les regards comme des mouches sont attirées par le miel. L'amour me forcerait à abattre ma façade, cette amie qui me suit et me protège du monde alentour depuis si longtemps tout en me détruisant un peu plus chaque jour par le mutisme sentimental qu'elle m'impose. Tant d'excuses que je ne cesse de me répéter alors que l'évidence brille devant mes yeux comme un soleil perçant l'obscurité de l'ignorance. La vérité est simple, simple même si je me refuse à l'admettre, même si je ne veux pas la voir. J'ai peur de ce qui m'habite mais je ne peux échapper à ce qui étreint mon cœur, à ce qui est né entre elle et moi, à ce sentiment qui a jailli dans mon cœur comme un feu d’artifice, la nuit où j'ai veillé sur elle, à ce que j'ai mis à l'épreuve en de multiples occasions au cours de notre aventure dans ce stade. J'ai peur.. Peur que ce sentiment finisse par écorner l'image de perfection que je m'évertue à maintenir au prix de multiples sacrifices, de démolir tout ce que j'ai réussi à bâtir auparavant. J'ai aussi peur de perdre Naomi au regard de ces sentiments à mon égard. Peur que les choses deviennent différentes avec ma première amie, celle-là même qui fut la première à recueillir les fruits de ma détresse. J'ai peur. Peur de m'attacher à outrance, peur d'être enfin vu tel que je suis.. Une gamine sensible et imparfaite sur laquelle pleut trop d'espérance pour ne pas crouler dessous.. j'ai peur d'être rejetée, rejetée pour ce que je suis véritablement et plus encore... J'ai peur de la voir un jour mourir sous mes yeux des ravages du temps sans jamais pouvoir faire quoi que ce soit. Comme pour mes parents. Comme pour Naomi. Comme pour chaque personne en ces lieux. Je serre doucement le poing à cette simple pensée qui traverse mon esprit avant de détourner le regard pour observer par la vitre mal entretenue et opaque pour admirer l'extérieur. Au dehors le monde rayonne, le soleil brille, les oiseaux chantent, la chaleur est idéale, certains élèves profitent même de l'occasion pour se lancer dans des batailles d'eau dantesques et pendant ce temps la reine du bal reste enfermée avec ses doutes et ses malheurs. Ça n'a que trop durer. Je n'ai jamais été ce genre de filles à me morfondre. Je n'en ai jamais eu le droit. Je n'ai jamais laissé une occasion de rendre ma vie plus merveilleuse me passer sous le nez. Edelweiss va me rejeter. D'accord. Qu'importe. Je n'aurais plus à me cacher. Je prendrais cette déception amoureuse comme j'ai toujours tout encaissé : la tête haute. Ma décision est prise et c'est emplie d'une nouvelle détermination que j'éteins la musique de mon smartphone. Je m'appuie alors légèrement sur mes genoux avant de m'accroupir et m'extraire de ma cachette. Après un regard à droite puis à gauche pour m'assurer que personne ne perçoive ma cachette, je me mets en route pour ma chambre.

Plus rien n'a d'importance excepté les événements à venir, aussi, je ne m'arrête même pas lorsque des garçons viennent à me saluer. Ils sont dérisoires. Ils me privent d'un temps précieux. En effet, chaque seconde qui passe est une seconde où mon cœur et ma tête lutte contre ma résolution comme pour me prévenir de la douleur qui m'attend mais je ne céderais pas. Je ne peux plus plus. Les regrets font toujours plus mal que les remords. La voir avec quelqu'un sans avoir livrer ce que je ressens m'est impossible. Si je ne suis pas une évidence pour elle, je veux être une possibilité au moins.. Il me reste juste à la trouver et à trouver les mots.. Plus simple à dire qu'à faire pour quelqu'un qui n'a jamais su ouvrir son cœur.. Je t'en conjure Edelweiss, brise une fois encore cette barrière, juste encore une fois..

Après quelques minutes à me frayer un chemin entre les étudiants sans même leur adresser un regard, je me trouve face à la chambre 201. Ma chambre. Sa chambre. Au plus profond de moi, je sais qu'elle est là-bas. Les quelques mois que j'ai eu la chance de partager auprès d'elle me suffisent pour savoir qu'elle déteste la chaleur et qu'elle aura sûrement préféré la relative fraîcheur de notre chambre à l'écrasante chaleur qui s'abat à la bibliothèque ou à l'extérieur. Elle se doit d'être là. Je n'arrive cependant pas à saisir la poignée. Quelque chose semble m'en empêcher comme si j'avais peur de voir tout mon courage se volatiliser si elle venait à être absente. Non..Ressaisis toi.. Je pose ma main sur la poignée alors qu'une boule vient à naître au creux de mon ventre, une boule semblable à celle que j'avais expérimenté des années plus tôt lors de mes premiers shootings. Du trac. J'inspire profondément avant de reprendre le masque de confiance en moi que j'arborais d'accoutumée puis j'abaisse la poignée.

La chambre était comme celle que j'avais quitté au matin, plongée dans une semi-obscurité pour éviter que la chaleur ne pénètre dans les lieux et dans un chaos certain - hormis la partie de la petite allemande. Mon regard balaie la pièce avant de s'arrêter sur le petit bureau où Weiss a l'habitude de travailler et une bouffée de soulagement vient à emplir mes poumons. Elle est là. Un repère immanquable. Elle est assise comme à son habitude en train de compulser un livre ou de faire les travaux de la semaine. J'ai presque honte de venir perturber ce magnifique tableau qui me manquait depuis un moment cependant je ne peux me résoudre à faire marche arrière. Je dois savoir. Je m'avance doucement, sans faire un bruit, jusqu'à entrer dans on champ de vision - histoire de ne pas la surprendre quand je m'adresserais à elle- puis je descelle enfin mes lèvres.

-"Bonjour Weiss.. tu peux venir avec moi s'il te plaît.. c'est important.. Il faut que je te montre un truc.."

Simple et concis. Suspect aussi. Je dois avouer ne pas avoir réfléchi en avance à comment présenter la chose, ni à où lui faire part des sentiments encombrants qui brûlent mon cœur et le trac n'aide en rien à être plus éloquente. Voyons les choses du bon côté : ce n'est que le premier pas et je suis enfin parvenue à le franchir...Je n'ai plus qu'à prier pour qu'elle me suive sans rien demander de plus.. Je ne suis pas certaine de pouvoir trouver une excuse..





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Edelweiss L. Wintenberger
S |:| Licence 2
Edelweiss L. Wintenberger
Edelweiss L. Wintenberger
Edelweiss L. Wintenberger
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Sexe : Féminin
Identité de genre : Femme/Fille
Apparitions : 933
Inscription le : 05/03/2018
Né(e) le : 22/12/2002
Age : 21
Taille / Poids : 1m66 / Autour de 53Kg
Nationalité : Franco-Allemande
Situation amoureuse : En couple
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Commentaire/citation : « Du siehst aus wie Juwelen... »
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Lun 16 Juil - 22:41
Rp Terminé


In my secret base..




La jeune fille ouvrit les yeux doucement. Une sensation de brume emplissait son esprit tandis que de petits frissons traversaient ses membres engourdis. Elle avait le dos courbé et la tête au creux de ses bras repliés sur le bureau. S'était-elle assoupie? Lentement, elle se redressa, sentant ses muscles se remettre difficilement en action avant de tourner légèrement la tête à droite puis à gauche. La pièce est plongée dans une douce pénombre, garante du peu de fraîcheur possible d’obtenir en cette chaude journée de fin de printemps. Les yeux encore entrouverts à cause de cette sensation de somnolence, elle sentit quelque chose couler sur sa joue et porta ses doigts à sa peau.

Je... pleure?

Que lui arrive-t-il? Pourquoi son cœur et sa poitrine lui font mal comme si un étau les enserraient? Une intense tristesse enchaîna ses poumons alors qu'elle prit le tissu de son haut entre ses doigts comme si ce geste lui permettrait de calmer la douleur. Cependant, l'effet fut différent... D'un seul coup, une pression qu'elle n'arrivait pas à comprendre retomba sur ses épaules tandis que sa respiration échappait doucement à son contrôle. Et elle fondit en larmes. Silencieusement. Sans comprendre pourquoi. Un phénomène qu'elle avait très rarement vécu et qu'elle ne parvenait pas à maîtriser. Avait-elle fait un cauchemar? Oui... Ça ne peut être que ça. Jamais elle ne pleurait. Jamais elle ne se permettait de se sentir si mal. Alors, seul un mauvais rêve pouvait la mettre dans cet état. Il s'agit de l'explication la plus probable pourtant, même si elle en avait conscience, cette douleur.. Ces remords.. Cette tristesse.. Cette culpabilité.. Tout ces sentiments lui semblent si réels. Pourquoi sont-ils si réels? Quel était donc ce rêve? Avait-il un rapport avec elle? Avec sa famille? Avec ses amis? De quoi pouvait-il bien parler? Qu'y avait-il de si.. terrible dans ce songe? Un songe déjà disparu et pourtant si présent dans tout son être. Un songe si saisissant que tout ses sentiments se mêlaient et se confondaient en un amas difforme qui s'agglutinait autour d'elle. Alors elle se recroquevilla pour essayer de s'en protéger. Des larmes tombaient sans un bruit sur les feuilles d'exercice qui tapissaient le bureau. Elle les voyait perler mais ne parvenait pas à les contenir. Et de toute façon, qui se préoccupe de ces calcules sans importances? Ils paraissent si dérisoires face à la détresse de son esprit. Elle avait l'impression qu'il lui criait de faire quelque chose. Mais quoi? Que devait-elle faire? Contre quoi devait-elle lutter?

Je.. ne sais pas... Je n'arrive pas à comprendre..

Lentement, elle tenta de ralentir sa respiration, de la rendre plus sereine pour essayer d'apaiser ses pleurs qui n'avaient pas lieu d'être. Petit à petit, elle parvint à se calmer, détendre légèrement la tension dans son corps et récupérer ses esprits. Tout va bien, tu es en sécurité dans ta chambre. Personne ne peut te faire de mal. Tout va bien...
Elle repoussa doucement sa chaise pour se lever avec précaution, essuyant délicatement le bord de l'un de ses yeux humide. De nouveau, elle regarda autour d'elle comme pour essayer de retrouver un repère dans sa propre chambre. Nia et Melody ne sont pas ici... Elle est seule? Seule... Non, elle ne veut pas être toute seule. Elle ne veut pas... Elle a si peur de les perdre. Elle aurait pu les perdre! Elle aurait vraiment pu.. Ne pense pas à ça.. Ils vont bien maintenant. Nia, Léandre, Naomi.. Melody. Ils vont tous bien maintenant, n'est-ce pas?
Inconsciemment, ses pas la menèrent au lit de sa colocataire mannequin pour y poser la main. Pourquoi est-ce qu'elle la voit si peu en ce moment? Elle avait tant fait pour protéger Edelweiss lors de cette bataille... Alors pourquoi ne la voyait-elle plus? Cela semble illogique. Illogique à un point que ça pourrait en agacer la jeune fille. Elle déteste ne pas avoir de prise sur la situation, pire, elle déteste ne pas comprendre. Pourquoi ne peut-elle pas comprendre? Melody est-elle un être si complexe? C'est vrai qu'elle avait toujours eu du mal à saisir son comportement mais aujourd'hui plus que jamais. Elle pensait pourtant qu'elles s'entendaient bien toutes les deux... Cependant, elle semble la fuir depuis quelque temps. Nia n'agit pas comme ça alors pourquoi Melody devait-elle être ainsi? Est-ce qu'Edelweiss avait fait ou dit quelque chose de mal? Cette situation lui déplaît... Ce fameux soir, dans ces sous-sols, elle avait vraiment cru la perdre alors.. sa façon d'être sans cesse absente lui donnait une émotion étrange...
La jeune fille expira doucement pour finalement quitter le lit et rejoindre la salle d'eau. Elle se regarda dans le miroir un long moment. Ses yeux lui semblent plus ternes que d'habitude... Très souvent, il reflètent ce petit air triste qu'elle renvoit malgré elle mais aujourd'hui, après avoir pleuré, elle a l'impression qu'ils ont perdu le peu d'éclat qu'ils peuvent avoir. Comme s'ils étaient éteint. Juste éteint. Un soupir s’échappa de ses lèvres alors qu'elle ouvrait l'eau pour s'en passer sur le visage à plusieurs reprises. Elle resta un instant comme ça, les mains reposées contre les bords de l'évier, la tête baissée pour laisser couler le liquide frais sur sa peau.

Finalement, elle essuya son visage avant de décider de se maquiller légèrement, comme elle en a l'habitude, sans doute pour se donner la sensation que tout allait bien, que c'était une journée ordinaire et que rien de désagréable n'était survenu. Et puis, elle avait ce besoin de se sentir un peu plus belle pour aller mieux. Mais ses pensées envahissaient encore tout son esprit, c'est pourquoi, elle retourna à la chaise de son bureau pour s'y installer. Les feuilles anciennement mouillées l'interpellèrent seulement pour les écarter et les ranger dans la corbeille tandis qu'elle tirait un livre au hasard dans son tiroir. Elle ouvrit n'importe qu'elle page, regardant rapidement l'énoncé du premier exercice qu'elle vit et, machinalement, elle saisit son crayon ainsi qu'une nouvelle feuille pour commencer à écrire.
Il lui semble que le temps passe sans même qu'elle ne le ressente et elle se perd entre les lignes de calcule comme elle perd tout ces sentiments désagréables au milieu de sa concentration. Une façon de se libérer de ce poids qu'elle avait ressenti tout à l'heure. Elle se sent mieux. Elle se sent beaucoup mieux à mesure que les minutes s'écoulent, à mesure que son crayon glisse sur le papier. Son cerveau était si focalisé sur ces exercices qu'Edelweiss ne remarqua que très vaguement la porte de la chambre s'ouvrir. Ce n'est que lorsqu'une personne entra dans son champ de vision qu'elle releva la tête pour découvrir Melody.

- Bonjour Weiss.. tu peux venir avec moi s'il te plaît.. c'est important.. Il faut que je te montre un truc.. lui dit-elle, un peu incertaine.

La petite fleur la regarda un instant sans rien dire, une expression neutre sur le visage. Qu'y avait-il de si important pour pousser sa colocataire à rentrer si tôt? Il lui semblait pourtant qu'elle restait dehors jusqu'à tard en ce moment alors pourquoi cette demande si soudainement? Doucement, la jeune fille s'extirpa hors du bureau après avoir posé son crayon sur la feuille et refermé le livre puis elle reporta son regard vers sa camarade.

- Bonjour Melody, dit-elle simplement.

Sa voix était claire. Neutre. Sans aucun reproche ni animosité envers elle. Pourtant, sa petite froideur habituelle subsistait, camouflant les restes de mal être de la jeune fille. Maintenant que Melody avait interrompu sa série d'exercice, elle n'avait plus rien pour occuper son esprit... Cependant, Edelweiss était prête à la suivre sans poser de question bien qu'elle ne comprenait pas la démarche. Elle ne savait pas non plus quoi dire à la demoiselle. Elle avait l'air mal à l'aise... Pas énormément mais il y avait tout de même un petit malaise dans l'atmosphère... Cette situation inquiétait quelque peu la jeune allemande. Qu'arrive-t-il à son amie?

- Est-ce que tout va bien?


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Dernière édition par Edelweiss L. Wintenberger le Jeu 2 Aoû - 12:12, édité 1 fois
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Melody
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Mer 1 Aoû - 23:45
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Le grand voyage


Juste un regard. Un regard et une expression neutre comme à son habitude. Cette expression que je commence à connaître mieux que quoi que ce soit en ce monde à force d'en rêver. Cette expression pareille à celle des poupées. Vide et intrigantes à la fois. Juste quelques mots. Quelques mots déconcertants de simplicité. Quelques mots qui n'allaient pas me faciliter la tâche.

- Bonjour Melody


Rien ne transparaît dans son regard ou ses mots. Aurais-je dû m'attendre à ce qu’elle devine mes intentions au premier regard? Non, certainement pas. Comme le pourrait-elle lorsque moi-même je ne suis pas certaine des raisons qui me poussent à me planter face à elle pour lui faire cette demande stupide? Mais quand même, quelque chose me chiffonne.. Je ne saurais dire si elle est heureuse de me voir ou si je la dérange dans ses travaux... Je ne saurais même pas dire si je lui ai manqué ou si elle a conscience qu'elle m'a manqué plus que de raison, si elle a conscience que chaque seconde loin d'elle fut une agonie dont d'aucuns sortiraient changés à jamais, l'esprit brisé. Weiss a toujours été ainsi aussi loin que je puisse m'en souvenir, aussi lointaine soit notre première rencontre pour moi et je ne la blâme pas pour ça. Weiss est à mes yeux, comme Naomi ou Nia, un élément du décor de mon quotidien, un pilier sur laquelle mes jours comptent. Il n'y a rien de péjoratif à cela. C'est juste comme si je la connaissais depuis toujours en quelque sorte mais j'aimerais la connaître suffisamment pour répondre au dilemme qui agitent mon cœur en cet instant.

- Est-ce que tout va bien?

Ses mots suffisent à répondre à certaines de mes questions et à provoquer un certain malaise au plus profond de mon être.. Une sensation semblable à des regrets commençaient à s'immiscer insidieusement dans mon cœur tandis que je restais incapable de répondre. Pourquoi faut-il que les choses soient si complexes? Pourquoi ne peut-elle le comprendre sans même que nous n'ayons besoin d'en arriver là? Pourquoi faut-il que pour la première fois de mon existence je ressente le besoin d'être honnête et d'abattre ma façade? D'ouvrir mon cœur? Mon regard croise alors le sien et ma détermination s'envole petit à petit alors que je me perds dans son regard semblable à une mer opaline. Nous pourrions rester ainsi après tout.. Tout le monde y trouverait son compte non? Je ne blesserais personne, et encore moins ce joli petit être. Je n'aurais pas à essuyer un échec et les choses ne changeraient pas.. Je continuerais à l'admirer de loin sans parvenir à l'atteindre. Je continuerais à jouer le jeu comme je le fais depuis des années déjà... Ça ça serait si simple.. Le puis-je véritablement? N'est-ce pas trahir mon amie..? Je n'aurais pas besoin de répondre à ces interrogations. Je vais le faire. Je me dois bien ça. Je lui dois bien ça.

-"Oui oui Edelweiss.. Viens c'est par ici.." fis-je pour échapper à son inquiétude.

Depuis combien de temps a-t-elle posé sa question? Je ne saurais le dire. Quelques secondes, quelques minutes, des heures peut-être même? La nervosité vient troubler chacun de mes sens et faire trembler légèrement ma voix comme mes mains. Melody ressaisis toi.. Avance.. Ne reste pas planter là.. J'étais, pendant de longues secondes, semblable à un androïde dont on aurait effacé l'ensemble du programme : vide, inexpressive, inopérante. Je me remets cependant en marche après ces quelques mots en saisissant la main de la demoiselle et en la guidant, aussi bien de gré que de force, vers le couloir, vers cet instant décisif, vers ce moment où je devrais mettre mon cœur et les sentiments qui le composent à nu. Contrairement à moi, il ne se drape jamais pour se rendre plus beau, plus parfaite, plus admirable, il reste véritable et je sens que cette vérité n'est pas destinée aux louanges.

-"Tu..tu verras.." fis-je après quelques pas, ralentissant ma course et lâchant finalement la main de celle qui hante mes pensées.

Je me tourne alors vers elle et lui adresse un sourire avant de reprendre un peu de constance et m'expliquer pour lui éviter de s'interroger sur mon état mental.

-"Désolée Weiss.. Je ne peux pas t'en dire plus.. C'est juste.. extrêmement important.. j'ai juste besoin que tu m'offres cette chance.."

Ma voix se brise à l'évocation de ce simple fait. Ai-je simplement besoin qu'elle m'offre l'opportunité de lui avouer ce qui vit dans mon cœur ou est-ce déjà une manière de l'implorer de répondre à cet amour parasite? Je restais un quart de seconde à traiter ce questionnement avant de le repousser d'un revers de l'esprit : je n'ai ni le temps ni l'énergie de me mettre des bâtons dans les roues.

-"J'ai besoin que tu me suives et que tu ne t'inquiète pas.. Je te promets que tu sauras tout.. La raison de mon absence.. La raison de mon attitude.. J'ai besoin que tu me fasses confiance.."

Mon regard vint se perdre dans le sien mais cette fois je souhaitais simplement la convaincre. La convaincre que ça valait la peine de faire ce court voyage en ma compagnie. Un voyage durant lequel je me livrerais à elle sans réserve. Un voyage qui me faisait peur comme aucun cassting, aucun shooting avant lui. Le grand voyage..



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Edelweiss L. Wintenberger
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Jeu 2 Aoû - 13:32
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In my secret base..




Un long moment de silence s'installa entre les deux jeunes filles comme si un fossé invisible se creusait doucement. Peut-être était-ce une simple impression mais la sensation de malaise d'abord incertaine semblait se préciser pour grandir. Melody, plongée dans une intense réflexion, continuait à faire face à la petite allemande sans rien dire. Avait-elle un problème? Ne pas répondre à une question si simple que "tout va bien?" avait presque quelque chose d'inquiétant. Pire, l'hésitation qu'elle parvenait à lire sur son visage et ses gestes lui suggérait que son amie allait mal, que quelque chose la tracassait. Était-ce en rapport avec les événements récents? Sûrement... Après tout, cette fameuse soirée dans les sous-sols du Carling Brixton Academy fut traumatisante pour la plupart si ce n'est pour chacun d'entre eux. Tout le monde doit tenter de dépasser cela, l'enfouir au fond de soit, le transcender ou le rejeter. Peu importe la façon, la finalité restait la même: vivre à nouveau normalement. Sans doute était-ce plus facile pour certaine que pour d'autre? Concernant Edelweiss, elle essayait simplement de contenir toutes ses émotions tourmentées en occupant son esprit avec diverses exercices ou lecture mais, comme prouvé tout à l'heure, elles finissent toujours par reprendre le dessus, à un moment ou un autre. Son rêve était sûrement l'élément déclencheur. L'inconscient œuvrant lorsque le mental résiste... Et Melody? Voulait-elle parler de ses propres sentiments pour s'en libérer? Avait-elle besoin d'un soutient pour entendre ses peines, ses peurs? Ses remords, ses faiblesses? Après tout, même si sa façade habituelle l'oblige à prétendre que tout va bien, elle aussi peut avoir des moments de mal être, n'est-ce pas? Et pour avoir été présente en ces lieux macabres, la jeune fille ne pouvait que comprendre sa colocataire. Il n'y avait pas de place au blâme, seulement à l'indulgence.  

- Oui oui Edelweiss.. Viens c'est par ici.. finit-elle par dire, légèrement incertaine.

Après tant de temps à attendre une réponse, tout ce qu'elle reçu fut quelques mots qui ne la convainquent pas. Certes, ses paroles disent que tout va bien mais le petit tremblement dans sa voix appelle à croire le contraire. Que cherche-t-elle à faire en dissimulant l'évidence? La préserver? Se préserver? La jeune fille ne parvenait pas à comprendre et se trouvait d'autant plus perdue que cette histoire nécessitait à ce qu'elle la suive. Mais, s'il s'agit de quelque chose d'important, elle ne peut pas refuser et se doit d'aller avec elle sans poser de question. Cela dit... Elle se serait sincèrement passé de ce contact inutile. Éventuellement, elle pouvait comprendre et accepter l'intérêt de se tenir la main dans la ville souterraine pour ne pas risquer de se perdre ou de faire des mauvaises rencontres mais aujourd'hui les choses, le lieux, le contexte étaient différents. Rien ne les obligeaient à faire ça. De plus, le peu de gens qu'elles croisaient dans le couloirs les regardaient, interrogatifs, ce qui avait pour effet d'agacer et d'embarrasser silencieusement la petite allemande. Et, au même titre qu'elle savait sa colocataire tactile, Melody devrait être au courant pour sa répulsion des contacts... Elle aurait aimé être respectée à ce niveau là... Cependant, bien que mal à l'aise et dérangée, la jeune fille essaya de relativiser en imaginant que le mal être de son amie puisse motiver ce geste. Peut-être a-t-elle besoin d'un contact pour être rassurée?

Finalement, le lien se rompit alors que Melody ralentissait le pas pour se retourner. Esquissant un petit sourire à la demoiselle, elle reprit la parole avec un peu plus de confiance que tout à l'heure.

- Désolée Weiss.. Je ne peux pas t'en dire plus.. C'est juste.. extrêmement important.. j'ai juste besoin que tu m'offres cette chance.. dit-elle avant que sa voix ne se trouble à nouveau, J'ai besoin que tu me suives et que tu ne t'inquiète pas.. Je te promets que tu sauras tout.. La raison de mon absence.. La raison de mon attitude.. J'ai besoin que tu me fasses confiance..

Sa phrase se conclue sur cette demande et puis son regard se figea dans le sien. Que t'arrive-t-il Melody? Que t'arrive-t-il? Qui a-t-il de si important que tu ne peux pas encore dire? De quelle chance parles-tu?
Pendant un instant, l'esprit d'Edelweiss se vida complètement avant d'être assaillit de pensées. Sa colocataire avait toujours eu un comportement qu'elle ne comprenait qu'à moitié si ce n'est pas du tout mais actuellement... Tout lui semble étrange. Bien plus incompréhensible que d'habitude... Elle veut bien lui faire confiance et l'a d'ailleurs déjà démontré en acceptant de la suivre même si sa marche avait été un peu forcée par son contact, mais ses paroles soient disant "rassurantes" ne provoquaient que l'effet inverse. Melody lui promet de révéler ce qu'il lui était arrivé pendant tout ce temps, de faire la lumière sur ce qui motivait son comportement. Cela dit, le malaise déjà ressenti auparavant semblait avoir grandit à chacun de leurs pas..

Edelweiss fronça légèrement les sourcils, adressant un regard entre la suspicion, l'incompréhension et l'inquiétude à sa colocataire. Si elle avait accepté de la suivre sans poser de question, elle ne comptait pas faire volte-face et l'abandonner dans le couloir, cela étant, cette halte en plus de sa tirade lui donnait presque envie de faire demi-tour. Se soustraire à ce qui semblait être si important et à la fois angoissant. Peut-être qu'elle se fait des films? Qu'elle imagine ou affabule n'importe quoi? Mais, intérieurement, un petit quelque chose d'indescriptible lui souffle de prendre la fuite. Faire autant de mystère autour de mots si impactants n'a rien pour la rassurer.  

- Es-tu sûre que tout va bien? finit-elle par répondre aussi neutre que possible.

Melody a beau dire ce qu'elle veut, elle ne pourra pas lui enlever de la tête qu'il y a un problème. Et ce problème cabalistique commence à l'intriguer autant qu'il lui fait peur. Que va-t-elle découvrir en décidant de la suivre?


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Dim 5 Aoû - 2:12
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In my secret base
This world is too lonely for one without a soul.


La suspicion et l'inquiétude de Weiss transparaissent sur son visage comme dans ce regard que je peine à soutenir pour la première fois. Les pensées fusent dans ma tête à une vitesse incroyable tandis que j'essaye de faire un point sur mes précédentes déclarations. Qu'est-ce que je viens de dire? Un mélange original, du moins pour moi, de gêne et de culpabilité envahit mon cœur et mes pensées. Je voulais simplement la rassurer et voilà que j'accomplis le parfait contraire de mes intentions premières. Pourquoi..? Mes mots sonnent-ils faux? Non, ils sont véritables.. Peut-être plus véritable encore qu'aucun autre de ceux qui passèrent la barrière de mes lèvres et de l'illusion que j'entretiens au quotidien avant eux. Ce n'est pas ça. Non, ce n'est clairement pas ça. Ils sonnent juste étrangement. Ils me donnent l'étrange impression de rendre la situation plus inextricable et soumise à l'échec qu'auparavant mais c'est aussi comme si ils emportaient avec eux une part du poids de ce terrible secret. Un secret si récent mais qui n'aura eu de cesse de me tourmenter depuis cette nuit passée à veiller sur elle à l'infirmerie. Nous n'étions plus que toutes les deux et pourtant je m'étais sentie si seule. C'est un peu comme si, depuis lors, ce sentiment ne m'avait jamais quitté, cette solitude. Comme si une fois que le vide qu'elle avait révélé s'était offert à mon regard, je n'avais pu m'en dépaître. Ce dernier avait, dès lors, absorbé l'ensemble de mes joies pour alimenter cette obsession : celle de l'amour auquelle je prétendais à pure perte. Celle du vide qui était logé dans mon cœur.   "Vide comme ce cœur que tu essayes désespérément de remplir." Les mots de ce soir d'avril me revinrent comme autant d'éclats de verre fichés de manière indélébile dans mon cœur. Cette apparition pouvait-elle avoir plus raison sans même que je ne le comprenne? Je crains que non... Après tout qu'elle était ma raison d'être avant ça? M'occuper de ma sœur? Mis à part la blesser par orgueil et par aveuglement, qu'avais-je fais? Pour mes parents? Je n'avais jamais su m'ouvrir à eux ou me féliciter des sacrifices qu'ils avaient fait pour moi. La vérité est aussi dure que ces mots : je n'ai jamais rien eu d'une âme. Et Dieu qu'on se sent seule sans âme dans ce vaste monde.. Je l'avais appris à mes dépens lorsque, enfin, on m'avait offert ce dont j'avais toujours manqué..

- Es-tu sûre que tout va bien?

Les quelques paroles de Weiss attirent mon attention et me tirent de mes rêveries, rétablissant par la même occasion le trafic normal du train de mes pensées. Est-ce que je vais bien? Je ne sais pas. Je pourrais aller tellement mieux.. Il me suffirait de laisser les mots s'écouler comme ils me supplient de le faire. Je me sentirais soulagée. J'en suis presque certaine. Ça serait tellement plus facile.. Mon regard se pose dans le sien alors que je prends conscience que je suis encore restée un moment à penser sans même bouger. On dirait ma sœur.. Je soupire finalement après quelques secondes. L'idée m'amuserait si je n'étais pas face à un tel constat : ce n'est ni le moment, ni l'heure. Je ferais les choses bien. Je me tiendrais à ce que j'ai prévu. Je mettrais une jolie mise en scène sur mon dernier bal, sur mon exécution. A chaque papillon vient une heure pour cesser de voleter et assumer les conséquences d'une vie de légèreté.

-"On y est presque.."

Je l'avais dis sur un ton neutre, dénuée de la touche de peps que je m'appliquais à distiller même dans mes rares heures sombres. De toute manière, le malaise était palpable et je doute qu'elle ne note pas que j'avais ignoré sa question en beauté. Mentir n'est pas à mon programme. Pas maintenant. Pas aujourd'hui. Pas à elle. Jamais à elle.

Je me contentais donc de reprendre ma marche parmi les couloirs presque déserts de l'institution, non sans me retourner de temps à autre pour m'assurer que la demoiselle ne m'eusse pas semé compagnie même si les chances pour qu'elle le fasse était proche du néant. Finalement, après quelques nouvelles minutes dans un silence de cathédrale, le fatidique escalier vint à m'apparaître. Avait-il changé? Quelque chose était-il différent de quelques manières que ce soit? Non, pourtant j'avais l'impression d'entrer dans un sanctuaire lorsque je me mis à le contourner par la gauche comme à mon habitude.

-"Fais attention..." adressais-je à Weiss tout en lui désignant le chemin à emprunter et les dangers à éviter pour gagner ma petite cachette sans se cogner.

Je me glissais donc comme d'accoutumée dans le petit âtre poussiéreux tout en veillant à laisser suffisamment de place à la petite allemande pour qu'elle me rejoigne, le tout sans prononcer un quelconque mot. Nous n'avions certes pas énormément de place - je pouvais sentir ses jambes contre les miennes et son épaule contre la mienne- et les circonstances devaient sûrement intriguées la demoiselle mais je préférais ne pas briser ce moment de calme avant la tempête, ce silence sacrale avant la déclaration, avant cette prise de risque. C'est ainsi que je restais sans dire un mot quelques minutes, regardant fixement le sol de peur de croiser ses deux opales, respirant son odeur comme si bientôt cet oxygène me serait retiré à jamais.

Tu dois le faire.. Abrège Meli...

Je relevais enfin le visage avant de le tourner vers la demoiselle. Woooo... Dieu qu'elle est magnifique et  que je suis près d'elle.. Je pourrais sûrement l'embr.. Ne pense pas à ça.. Tu auras tout le temps si les choses se passent bien.. Si seulement.. Je suis certaine que mes joues doivent être rouge à souhait.. Bon quand faut y aller..

-"Tu dois te demander pourquoi je t'emmène dans cet endroit exiguë et poussiéreux? Voilà où je me trouvais tout ce temps..toutes ces soirées sans donner signe de vie.. et.."

Je marque une hésitation. Suis-je simplement capable de lui dire les choses de but en blanc, sans remords, sans lui laisser une quelconque porte de sortie? Weiss il est encore temps.. Temps de fuir tout ce que tu ne sais encore..

-"Est-ce que tu veux savoir pourquoi?"



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Edelweiss L. Wintenberger
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Commentaire/citation : « Du siehst aus wie Juwelen... »
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Dim 5 Aoû - 17:47
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In my secret base..




Des bruits de pas dans le silence. Des silhouettes inconnues et sans visages glissaient sur le sol, passant leur chemin sans faire attention aux deux jeunes filles immobiles dans le couloir. Comme si elles étaient les seules personnes à avoir gardé leurs couleurs tandis que les autres étaient devenus de simples ombres. Pourtant, c'était également pour elles que le temps semblait figé alors que les spectres poursuivait leur route tranquillement. Glacée par cette stase temporelle imaginaire mais qu'impose naturellement le silence, Edelweiss ignorait s'il lui fallait briser ce moment suspendu. Pouvait-elle seulement se le permettre? Pour la première fois depuis leur rencontre, Melody détournait les yeux, n'osant pas la regarder trop longtemps comme si sa rétine aurait pu brûler. Et, même si la jeune allemande ne parvenait pas à s'accorder sur ses raisons d'agir ainsi, elle avait une sensation étrange. Comme si son amie pourrait s’effondrer au moindre souffle de vent. Comme si quelque chose de lourd pesait sur ses épaules et menaçait de l'écraser au moindre mouvement. Alors, pour une fois, c'est elle qui devrait être un pilier. Un repère imperturbable, fort et droit comme le marbre pour pouvoir soutenir Melody sans plier. Pour qu'elle puisse se sentir en sécurité, qu'elle puisse se raccrocher à tout moment à ce pilier sans avoir peur de tomber. C'est pourquoi, la petite fleur se redressa légèrement, essayant de devenir cette colonne. Sa respiration se fit plus calme, ses premiers tourments se dissipaient silencieusement tandis qu'elle posait toujours ce regard légèrement froid mais bienveillant à sa colocataire. Si elle était réellement son amie, elle avait le devoir de l'écouter sans poser de jugement. D'être l'écoute et le soutient dont elle avait besoin. Après tout, si elle l'avait appelé à l'aide, elle devait rechercher cette tranquillité qu'Edelweiss diffusait naturellement.

Cependant, malgré sa décision d'agir de la sorte, les petites questions qui avaient traversé son esprit ne parvenaient pas à la quitter totalement. Les inquiétudes, les incompréhensions, les interrogations demeurait au fond de sa tête. Tapissant subtilement son cœur alors que la surface se voulait neutre et droite. C'est alors que Melody releva un peu son regard pour le poser sur celui de la jeune fille, hésitant encore un peu, entretenant quelques instants le silence qui régnait entre elles, avant de prendre la parole. Esquivant toutefois la question d'Edelweiss, elle lui indiqua qu'elles étaient bientôt arrivées. Arrivées où? Effectivement, elle avait dit vouloir lui montrer quelque chose mais rien de pertinent ne venait former de bonnes hypothèses du point de vu de la demoiselle. Que pouvait-il y avoir de si intéressant dans un simple couloir? Rien ne lui venait alors que sa curiosité se ravivait de plus bel. Cela dit, elle s'en tient à sa résolution d'être ce pilier pour ne pas poser plus de questions, adressant simplement un signe de tête à son amie pour lui faire comprendre qu'elle la suivait. Elles reprirent donc leur marche, accompagnée par le silence, tandis que la petite allemande laissait libre court à ses nouvelles pensées. L'esquive de Melody quant à sa question ne lui avait pas échappé ce qui lui confirmait qu'elle n'allait pas aussi bien qu'elle souhaitait le faire croire. De plus, sa voix perdait un peu de son dynamisme à mesure qu'elle parlait, comme si cela lui pesait. Nul doute que l'atmosphère était bien plus grave que d'accoutumée...

Melody se retournait de temps à autre pour s'assurer de la présence de la jeune fille sur le peu de trajet qu'il leur restait à parcourir. Elles restèrent sans mot dire jusqu'à ce qu'un escalier vienne à leur barrer la route. Mais visiblement, ce n'est pas cet obstacle qui aurait arrêté sa colocataire. En effet, elle entreprit sans hésitation de le contourner par la gauche, faisant signe à Edelweiss de la suivre, la prévenant des petits dangers potentiels avant d'arriver à bon port. La jeune fille suivit sans rien dire, baissant un peu la tête pour ne pas se la cogner avant de se glisser dans un petit creux exiguë, caché sous l'escalier. Était-ce cela que son amie voulait lui montrer? Que pouvait-il y avoir de si intéressant ici? Sans compter le fait que cet endroit était si étroit que leurs jambes et leurs épaules se touchaient sans pouvoir faire autrement. Cette situation est... embarrassante. Certes, les deux jeunes filles s'étaient assez rapprochées pour que la petite fleur la considère comme son amie mais son habitude la forçait à garder une petite distance de sécurité. Une petite froideur. Un simple réflexe était devenu un repère irremplaçable pour son bien être. Malheureusement, elle ne pouvait pas établir ses protections naturelles et se trouvait forcée de rester en contact avec son amie. Elle aurait sûrement rougit mais le moment étant mal choisit, elle s'efforça de respirer calmement pour ne laisser paraître aucune marque de faiblesse. Si elle semblait fragile ou mal à l'aise, elle ne pourrait pas soutenir son amie correctement. Le malaise peut être contagieux, il serait stupide de l'alimenter...

De longue minutes s'écoulèrent dans un silence sacral, Melody fixant le sol tandis qu'Edelweiss jouait discrètement avec une mèche de ses cheveux châtains. Elle ne pouvait pas entamer la conversation, ce n'était pas à elle de le faire, ainsi elle attendait que son amie se sente prête avant de dire quoi que ce soit. C'est alors qu'elle releva la tête, la tournant vers la petite allemande avant de virer au rouge. Tient c'est... C'est bien la première fois qu'elle la voit rougir ainsi.. Est-ce que..? Pendant une demi-seconde, la jeune fille songea à cette ambiguïté qu'il y avait eu au tout début de leur colocation alors que Melody s'amusait à la taquiner en lui volant ses vêtements ou en jouant à la rendre mal à l'aise en évoquant des propos ambivalents. Alors, serait-ce possible que...? Non. Elles avaient bien mit les choses au clair depuis l'épisode de la douche. Elles sont amies.

- Tu dois te demander pourquoi je t'emmène dans cet endroit exiguë et poussiéreux? Voilà où je me trouvais tout ce temps..toutes ces soirées sans donner signe de vie.. et.. dit-elle avant de marquer une petite hésitation, Est-ce que tu veux savoir pourquoi?

Alors... depuis tout ce temps, elle se réfugiait ici? C'est là qu'elle passait son temps libre? Pourquoi se cacher ainsi? Que lui était-il arrivé pour qu'elle ressente autant ce besoin de s'isoler du monde et de ce qui aurait du être son havre de paix et de tranquillité? Pourquoi ne s'était-elle pas réfugié dans sa chambre si les choses n'allaient pas? Peut-être qu'elle voulait être seule par dessus tout...
Doucement, la jeune fille hocha la tête pour acquiescer.

- Melody, tu sais, si tu as besoin de parler je suis là.


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Melody
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Sam 8 Sep - 17:12
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Melody Lawford
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Libérée, délivrée


Un hochement de tête et quelques simples mots entamèrent la plus grande de mes batailles . Une bataille en tout point plus difficile à celle que nous avions endurés quelques semaines auparavant , une bataille qui ne dépendrait pas de ma détermination mais uniquement de ma capacité à lui transmettre ce que je ressens, une bataille dans laquelle je n'aurais pas à craindre d'être passé au fil de la lame mais seulement de voir le poignard acerbe de l'abandon et du rejet s'enfonçait droit dans cette citadelle auparavant imprenable nommée mon cœur pour y semer la désolation, une bataille dans laquelle mon sang ne viendra pas maculer le sol mais où mes larmes peuvent couler à n'en plus finir..

- Melody, tu sais, si tu as besoin de parler je suis là.

Ses mots résonnèrent en moi alors que je cherchais une once de soutien dans l'océan pâle de ses yeux mais je savais parfaitement que je n'y trouverais que l'incompréhension, celle-là même qui l'habitait depuis que j'étais venu la subtiliser à ses études. Un long soupir, comme un symbole du destin, que j'imaginais déjà funeste, qui m'attendait puis mes lèvres ses descellèrent une nouvelle fois pour laisser ma voix transparaître à nouveau. Il est temps de prendre mon destin en main et peut-être amorcer une nouvelle aube radieuse ou bien.. trouver une fin honorable aux sentiments qui m'habitent.

-" On ne se connaît pas depuis longtemps certes.." fis-je pour amorcer les choses avant de continuer mon discours tout en pesant chacun de mes mots comme si je craignais de vendre la mèche sans même y mettre les formes " ..mais je crois pouvoir dire que tu es ma première véritable amie.. enfin si on excepte Nia bien sûr.. après tout, on a vécu énormément de choses ensemble.."

Il me vint aussitôt un sourire radieux qui s'ancra à mes lèvres tandis que les souvenirs de notre temps ensemble s’égrainaient dans ma tête comme si l'on y projetait le film de nos aventures , un long-métrage que je voulais remplir d'un nouveau sentiment, une histoire qui n'appartenait qu'à nous. Je me remémorais brièvement chaque moment que nous avions partagés dans cette chambre commune mais aussi et surtout notre balade au sein de la ville souterraine, la brève courte poursuite qui s'était close dans l'intimité d'une cabine d'essayage - un souvenir d'autant plus gênant à la lumière de mes sentiments nouveaux -, son sourire si séduisant lorsque je lui avais offert ce stylo, notre petit interlude glace ou encore le restaurant que nous avions pu partager en tête à tête. Bien sûr, tout n'avait pas toujours été rose car nous partagions aussi le souvenir de cette bataille nocturne pour récupérer nos pouvoirs et stopper les agissements étranges qui allaient de pair mais je ne regrettais rien du tout. J'avais pu être son égide, sa lame. J'avais pu prendre soin d'elle et dépasser mes propres limites pour autrui. C'est ainsi que je repris mon discours fatidique.

-"Notamment ce soir-là.. Tu sais ce fameux soir où nous avons mis nos vies en péril pour le bien commun.. ce soir où j'étais paralysée par la simple idée qu'il puisse t'arriver quelque chose.. la simple idée d'être impuissante.. quitte à tout tenter, même les choses les plus dangereuses.. quitte à finir dans le piteux état dans lequel je me suis mise..mais.. je m'égare.. enfin.."

M'égarer? Oui et non. Certes, j'essayais difficilement de structurer ma pensée et je ne doutais pas que mon discours devait sonner comme cryptique mais aussi facile qu'il semble de se déclarer, il me semblait presque impossible de dire avec justesse ce que je pouvais ressentir. Au fond, j'espérais simplement lui faire passer le message sans devoir user de la formule que je redoutais. Comme si je le pouvais..

-"Bref.. Tu n'es pas là pour discuter de ça.. Tu vas bien, je vais bien, Naomi va bien.. Ce n'est pas le sujet.. Ce n'est pas la raison de mon absence.. Elle est toute autre.. Elle ne regarde que toi et moi.. Personne d'autre.. Je ne vais pas tourner autour du pot de toute manière.. Ça ne servirait à rien.."


Nous y étions. J'aurais pu utiliser bien des mots pour lui faire comprendre petit à petit, pour ménager l’impact de la révélation qui allait suivre mais comme je venais de le dire, ça ne servirait à rien sinon à rendre plus confuse la situation ou m'offrir d'autres opportunités de fuir ces simples mots, des opportunités que mon cœur brûlait de saisir pour éviter de souffrir mais je devais faire face avec le même courage que celui que j'avais employé lors de notre aventure nocturne. Je plongeais mon regard dans le sien avant de prendre ses mains entre les miennes et me libérer de ce poids et abréger notre attente.

-"Je vais être concise : je crois simplement que je t'aime Edelweiss.. Non, je ne le crois pas : j'en suis certaine, aussi idiot et soudain que ça puisse paraître, aussi maladroit que ça soit. Je n'ai jamais été amoureuse mais je sais que je brûle de ces sentiments pour toi.. regarde au fond de mes yeux et tu le sauras.."

Une libération..


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Edelweiss L. Wintenberger
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Mer 12 Sep - 16:42
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In my secret base..




La jeune fille regarda sa colocataire qui semblait si troublée. Oui, elle était là. Là pour elle, pour la soutenir en toute circonstance, pour la consoler si quelque chose n'allait pas. Elle était là. Depuis le début de leur colocation, elle n'avait que rarement eu l'occasion d'apporter son aide à Melody et serait heureuse de pourvoir le faire aujourd'hui. Cela dit, un petit quelque chose semblait étrange. Edelweiss n'arrivait pas à analyser ce que c'était entre l'atmosphère, les mots mal assurés de son amie ou même ce qu'elle dégageait mais c'était... différent de leurs anciennes conversations. Décidément, il y avait vraiment quelque chose qui n'allait pas. Malgré tout, elle préféra ne rien ajouter pour l'instant. S'il y avait un problème, elle ne pouvait décemment pas s'amuser à la réconforter en piochant des mots au hasard sous peine d'être extrêmement maladroite. Il fallait se montrer patiente. Douce. Ne pas la brusquer et attendre simplement qu'elle veuille parler.

C'est alors que Melody reprit un peu de contenance, amorçant son discours après un long soupire. Elle voulait sûrement se donner un peu de courage avec cette respiration plus profonde que les autres et cela interpella Edelweiss. C'était sûrement grave...

- On ne se connaît pas depuis longtemps certes.... mais je crois pouvoir dire que tu es ma première véritable amie.. enfin si on excepte Nia bien sûr.. après tout, on a vécu énormément de choses ensemble..

Effectivement, les deux jeunes filles ne se connaissaient pas depuis bien longtemps, cela faisait à peine quatre mois qu'elles s'étaient rencontrées, et le fait qu'elles soient déjà amies étonnait un peu Edelweiss. Bien sûre, elle appréciait grandement sa colocataire mais n'aurait jamais pensé tisser des liens si rapidement. Elle qui était plutôt sauvage... Finalement, elle ne regrettait en aucun cas d'avoir été placée dans cette chambre. Certes, les débuts avaient été un peu difficiles, elle avait plutôt tendance à trouver ses colocataire pénibles, trop dynamiques et impudiques mais elles avaient su apprivoiser la demoiselle. Surprenant. Soit les filles avaient habillement manœuvré, soit Edelweiss avait véritablement besoin d'amies. Ou bien un mélange des deux.
Pendant un petit instant, elle se remémora quelques souvenirs des derniers mois, revivant silencieusement certaines de leurs aventures. Il s'en était passé des choses dans cette chambre et, même si certaines situations avaient été gênante sur le coup, y repenser avait quelque chose de comique. La jeune fille esquissa naturellement un sourire sur ses lèvres avant que Melody ne reprenne la parole, évoquant cette fameuse nuit d'Avril. Edelweiss retrouva son sérieux.

Repenser à ce soir ne lui plaisait pas. Depuis que les événements étaient achevés, elle s'était réfugiée dans le rejet, occultant volontairement ce qu'il s'était passé pour ne pas y penser. Elle n'avait aucune envie d'en parler, elle ne voulait même pas y songer. Mais... Si Melody avait besoin de se confier là dessus, elle ferrait un effort. Elle prendrait sur elle. Et elle serait l'amie dont elle avait besoin maintenant.

Mais plus son discours avançait, plus elle avait envie que ça s'arrête. C'est vrai, elle pouvait comprendre cette peur de voir ses amies blessées, Edelweiss avait eu la même. Cependant... Elle ne voulait pas que Melody lui rappelle comment les choses avaient tournées. Elle ne voulait pas qu'elle lui parle de son "piteux état dans lequel elle s'était mise". La jeune fille avait tellement culpabilisé ce soir là... Elle ne veut pas culpabiliser à nouveau. Après tout, c'était elle qui avait mené son enquête pour débusquer leur adversaire. C'était elle qui avait décidé d'y aller. Et c'était elle qui avait réclamé la présence de ses amies. Mais elle ne pensait pas que la tournure des événements deviendrait si chaotique. Elle pensait qu'elles avanceraient plus vite, qu'elle ne traverseraient pas autant d'épreuves. Elle avait eu la fugace naïveté que les choses se passeraient comme dans ces stupides série de magical girl où les personnages parvenaient à vaincre et ressortaient avec quelques ridicules  égratignures. Mais la vie n'est pas un film. Tout semble plus difficile parfois... Cela étant, que Melody lui dise qu'elle avait prit tant de risque pour elle, pour la protéger la fit crisper discrètement des mâchoires. Elle n'avait jamais demandé à ce qu'elle finisse comme ça. Surtout... pas pour elle. Pas par sa faute. Mais elle ne disait rien, laissant sagement sa colocataire finir de parler et évacuer ce qu'elle avait sur le cœur.

- Bref.. Tu n'es pas là pour discuter de ça.. Tu vas bien, je vais bien, Naomi va bien.. Ce n'est pas le sujet.. Ce n'est pas la raison de mon absence.. Elle est toute autre.. Elle ne regarde que toi et moi.. Personne d'autre.. Je ne vais pas tourner autour du pot de toute manière.. Ça ne servirait à rien..

Doucement, la jeune fille sentit sa mâchoire se détendre. Elle était soulagée de ne plus avoir besoin de parler de cela mais garda également ce commentaire pour elle. Cela dit, les nouvelles phrases de son amie la plongea encore plus dans l'incompréhension. Pourquoi la raison de son absence ne regardait qu'elles deux et personne d'autre? L'étrange sensation qui l'avait traversé plus tôt refit surface. Tout d'un coup, Edelweiss eut un peu peur d'entendre la suite. Même si elle essayait de se persuader qu'elles n'étaient qu'amies, un doute subsistait. Alors, quand Melody lui prit les main et plongea son regard dans le sien, elle cru se tendre légèrement. Non.. S'il te plaît, ne continue pas. Ne dis pas un mots de plus..

- Je vais être concise : je crois simplement que je t'aime Edelweiss.. Non, je ne le crois pas : j'en suis certaine, aussi idiot et soudain que ça puisse paraître, aussi maladroit que ça soit. Je n'ai jamais été amoureuse mais je sais que je brûle de ces sentiments pour toi.. regarde au fond de mes yeux et tu le sauras..

Ce qu'elle redoutait arriva. Un malaise atroce noua son ventre alors que la voix de son amie se tut. Elle.. ne sait pas quoi faire. Ne sait pas quoi dire. Son esprit panique totalement face à cette déclaration. Son corps se crispe légèrement. Comment doit-elle réagir? Elle est incapable de répondre à ses sentiments mais elle ne veut pas lui faire de peine. Elle ne veut pas la blesser. Cette situation lui demande de faire preuve de délicatesse alors que l'embarras risquerait de la rendre maladroite. Un silence plana tandis que son cerveau était en ébullition.

- Je...

Décidément, elle ne savait pas quoi dire. Son seul réflexe naturel fut de détourner doucement le regard.

- Je ne veux pas te faire de peine.. Je t'apprécie beaucoup mais.. en tant qu'amie, dit-elle un peu hésitante avant de glisser ses mains hors de celles de Melody, Je suis.. vraiment désolée.


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Ven 28 Sep - 10:45
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La fin d'un rêve


- Je...

Je savais déjà de quoi il était question et si le geste de rejet maladroit de la jeune femme pouvait passer inaperçue, il n'en était pas de même concernant son regard qui semblait repousser le mien comme deux aimants de même polarité. C'était la fin. La fin d'un jolie rêve, un rêve mort dans l’œuf d'enfin pouvoir céder un peu de moi à quelqu'un sans rien craindre en retour. La fin d'un rêve simplement, un deuil. Je noyais un soupir dans mon désespoir et mes larmes intérieurs avant d'écouter le verdict s'abattre sur moi, entaillant mon âme comme mon cœur comme le ferait une nuée de verres brisés. Les mots parvenaient alors jusqu'à mes oreilles, semblable à des oiseaux de mauvaises augures, apportant avec eux un message que je connaissais déjà, un peu comme si je les avais écrit auparavant, inscrits et ancrés dans mon esprit.

- Je ne veux pas te faire de peine.. Je t'apprécie beaucoup mais.. en tant qu'amie, Je suis.. vraiment désolée.

Avais-je besoin de plus? Le message était parfaitement clair et le nier aurait été puérile voire infantile.
Avais-je ne serait-ce qu'une chance? Avais-je commis l'erreur fatidique et stupide de croire en mes rêveries adolescentes? Je fermais et ouvrais la bouche de temps à autre comme pour enfin exprimer ce qui pouvait traverser mon esprit en cet instant mais les mots restaient coincés dans ma gorge.

Rien de tout ça n'était une surprise au fond : je m'étais toujours figuré, à raison, que je me fourvoyais dans des sentiments illusoires, des mirages d'affection et d'émotions dans un désert gelé où seul la solitude et l'absence complète d'émotions régnaient en maîtres incontestés. Un désert qui reflétait à la perfection mon cœur.

Très vite, la souffrance s'estompa de mes traits pour être chassé par l'impassible façade que j'arborais usuellement avec quiconque n'ayant pas la joie de me connaître véritablement. Une façade qui me faisait m'interroger parfois sur la possibilité de dissocier le masque de son porteur. J'avais désormais ma question : enlever ce masque était un risque que je ne voulais plus prendre. C'est ainsi que j'en vins à certaines extrémités et que je me levais tout en prononçant quelques mots et en remettant mes écouteurs : je ne pouvais décemment laisser ce pugilat s'éterniser.

-"Je comprends.. Bon on se voit ce soir, je dois aller faire mon sport de la journée."

Des excuses futiles. Comment pouvait-elle croire un seul instant à ma réaction? Je ne sais pas mais après tout, j'avais bien crû pouvoir enchanter ma vie avec celle de quelqu'un d'autre alors.. Je laissais la musique envahir mon conduit auditif pour mieux ignorer les éventuels suppliques de ma camarade de chambre et je m'éloignais sans jeter un regard en arrière.

Sérieusement Melody? Qu'est-ce que tu pouvais bien espérer? La question vint piquer mon cœur comme une ronce alors que j’agrandissais au possible la distance entre moi et Weiss. J'avais espéré être une jeune femme comme les autres, une adolescente qui pouvait enfin se laisser aller à ouvrir son cœur, j'avais écouté ça et là les commentaires des uns et des autres, espérant y glaner la clef du mystère de l'amour: sans succès. J'avais simplement oublier que je devais être un symbole de réussite, une icône pour certains et que je ne pouvais me laisser aller à ce genre d'espérance. Je ne m'appartiens pas.. J'accélérais le pas. Je ne voulais pas qu'elle me rattrape - aussi improbable que paraisse cette option - , qu'elle puisse saisir le trouble qui m'habitait en cet instant. Les choses ne seront plus jamais les mêmes : plus jamais je ne laisserais les attraits stupides et mielleux d'un sourire me détourner de l'important, de l'unique chose importante : moi.




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