Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
In my secret base
Le premier pas
C'est stupide.. Je suis stupide.. Rien ne changera si je continue de me comporter de la sorte.. Voilà la pensée qui ne cesse de venir s'infiltrer dans mon esprit depuis quelques jours alors que je suis encore une fois sous ce sempiternelle escalier à me haïr d'être aussi impuissante et puérile, un casque audio vissé sur mon crâne à laisser déferler dans mes oreilles une musique de mon groupe favori comme à mon habitude. Une habitude qui était née il y'a de cela quelques semaines. Pourquoi une aussi jeune fille en était-elle à se cacher du regard des autres? De son regard..? Prostrée sous un escalier, la musique à fond à attendre que la trotteuse ne finisse par Pour une simple raison, une raison idiote à mes yeux, une raison qui ne parvenait pas à faire sens même après des semaines de réflexions. Je suis amoureuse. Amoureuse de Edelweiss Wintenberger. Complètement. Irrésistiblement. Sans aucune forme de résistance. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé. J'ai tout essayé. J'ai essayé de réprimer mes sentiments. Essayé de les nier en bloc. Essayé de trouver un sens à ces derniers. Essayé de provoquer la même chose pour quelqu'un. Essayé de m'éloigner suffisamment pour en oublier l'être aimé. Rien n'y a fait. Tout me rappelle à l'océan argenté de ses yeux. Pourtant.. Pourtant je ne peux être amoureuse. Je n'ai pas le droit de l'être. Du moins c'est ce que je me suis longtemps soufflé. Après tout l'amour n'est que pour les enfants. Un jeu auquel chacun finit par se laisser. L'amour n'a pas les vertus de l'admiration. Il est trop diffus. Trop vagabond. Trop difficile à maintenir ou à restaurer alors que chacun de mes gestes suffit à attirer les regards comme des mouches sont attirées par le miel. L'amour me forcerait à abattre ma façade, cette amie qui me suit et me protège du monde alentour depuis si longtemps tout en me détruisant un peu plus chaque jour par le mutisme sentimental qu'elle m'impose. Tant d'excuses que je ne cesse de me répéter alors que l'évidence brille devant mes yeux comme un soleil perçant l'obscurité de l'ignorance. La vérité est simple, simple même si je me refuse à l'admettre, même si je ne veux pas la voir. J'ai peur de ce qui m'habite mais je ne peux échapper à ce qui étreint mon cœur, à ce qui est né entre elle et moi, à ce sentiment qui a jailli dans mon cœur comme un feu d’artifice, la nuit où j'ai veillé sur elle, à ce que j'ai mis à l'épreuve en de multiples occasions au cours de notre aventure dans ce stade. J'ai peur.. Peur que ce sentiment finisse par écorner l'image de perfection que je m'évertue à maintenir au prix de multiples sacrifices, de démolir tout ce que j'ai réussi à bâtir auparavant. J'ai aussi peur de perdre Naomi au regard de ces sentiments à mon égard. Peur que les choses deviennent différentes avec ma première amie, celle-là même qui fut la première à recueillir les fruits de ma détresse. J'ai peur. Peur de m'attacher à outrance, peur d'être enfin vu tel que je suis.. Une gamine sensible et imparfaite sur laquelle pleut trop d'espérance pour ne pas crouler dessous.. j'ai peur d'être rejetée, rejetée pour ce que je suis véritablement et plus encore... J'ai peur de la voir un jour mourir sous mes yeux des ravages du temps sans jamais pouvoir faire quoi que ce soit. Comme pour mes parents. Comme pour Naomi. Comme pour chaque personne en ces lieux. Je serre doucement le poing à cette simple pensée qui traverse mon esprit avant de détourner le regard pour observer par la vitre mal entretenue et opaque pour admirer l'extérieur. Au dehors le monde rayonne, le soleil brille, les oiseaux chantent, la chaleur est idéale, certains élèves profitent même de l'occasion pour se lancer dans des batailles d'eau dantesques et pendant ce temps la reine du bal reste enfermée avec ses doutes et ses malheurs. Ça n'a que trop durer. Je n'ai jamais été ce genre de filles à me morfondre. Je n'en ai jamais eu le droit. Je n'ai jamais laissé une occasion de rendre ma vie plus merveilleuse me passer sous le nez. Edelweiss va me rejeter. D'accord. Qu'importe. Je n'aurais plus à me cacher. Je prendrais cette déception amoureuse comme j'ai toujours tout encaissé : la tête haute. Ma décision est prise et c'est emplie d'une nouvelle détermination que j'éteins la musique de mon smartphone. Je m'appuie alors légèrement sur mes genoux avant de m'accroupir et m'extraire de ma cachette. Après un regard à droite puis à gauche pour m'assurer que personne ne perçoive ma cachette, je me mets en route pour ma chambre.
Plus rien n'a d'importance excepté les événements à venir, aussi, je ne m'arrête même pas lorsque des garçons viennent à me saluer. Ils sont dérisoires. Ils me privent d'un temps précieux. En effet, chaque seconde qui passe est une seconde où mon cœur et ma tête lutte contre ma résolution comme pour me prévenir de la douleur qui m'attend mais je ne céderais pas. Je ne peux plus plus. Les regrets font toujours plus mal que les remords. La voir avec quelqu'un sans avoir livrer ce que je ressens m'est impossible. Si je ne suis pas une évidence pour elle, je veux être une possibilité au moins.. Il me reste juste à la trouver et à trouver les mots.. Plus simple à dire qu'à faire pour quelqu'un qui n'a jamais su ouvrir son cœur.. Je t'en conjure Edelweiss, brise une fois encore cette barrière, juste encore une fois..
Après quelques minutes à me frayer un chemin entre les étudiants sans même leur adresser un regard, je me trouve face à la chambre 201. Ma chambre. Sa chambre. Au plus profond de moi, je sais qu'elle est là-bas. Les quelques mois que j'ai eu la chance de partager auprès d'elle me suffisent pour savoir qu'elle déteste la chaleur et qu'elle aura sûrement préféré la relative fraîcheur de notre chambre à l'écrasante chaleur qui s'abat à la bibliothèque ou à l'extérieur. Elle se doit d'être là. Je n'arrive cependant pas à saisir la poignée. Quelque chose semble m'en empêcher comme si j'avais peur de voir tout mon courage se volatiliser si elle venait à être absente. Non..Ressaisis toi.. Je pose ma main sur la poignée alors qu'une boule vient à naître au creux de mon ventre, une boule semblable à celle que j'avais expérimenté des années plus tôt lors de mes premiers shootings. Du trac. J'inspire profondément avant de reprendre le masque de confiance en moi que j'arborais d'accoutumée puis j'abaisse la poignée.
La chambre était comme celle que j'avais quitté au matin, plongée dans une semi-obscurité pour éviter que la chaleur ne pénètre dans les lieux et dans un chaos certain - hormis la partie de la petite allemande. Mon regard balaie la pièce avant de s'arrêter sur le petit bureau où Weiss a l'habitude de travailler et une bouffée de soulagement vient à emplir mes poumons. Elle est là. Un repère immanquable. Elle est assise comme à son habitude en train de compulser un livre ou de faire les travaux de la semaine. J'ai presque honte de venir perturber ce magnifique tableau qui me manquait depuis un moment cependant je ne peux me résoudre à faire marche arrière. Je dois savoir. Je m'avance doucement, sans faire un bruit, jusqu'à entrer dans on champ de vision - histoire de ne pas la surprendre quand je m'adresserais à elle- puis je descelle enfin mes lèvres.
-"Bonjour Weiss.. tu peux venir avec moi s'il te plaît.. c'est important.. Il faut que je te montre un truc.."
Simple et concis. Suspect aussi. Je dois avouer ne pas avoir réfléchi en avance à comment présenter la chose, ni à où lui faire part des sentiments encombrants qui brûlent mon cœur et le trac n'aide en rien à être plus éloquente. Voyons les choses du bon côté : ce n'est que le premier pas et je suis enfin parvenue à le franchir...Je n'ai plus qu'à prier pour qu'elle me suive sans rien demander de plus.. Je ne suis pas certaine de pouvoir trouver une excuse..
Edelweiss L. Wintenberger
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In my secret base
Le grand voyage
Juste un regard. Un regard et une expression neutre comme à son habitude. Cette expression que je commence à connaître mieux que quoi que ce soit en ce monde à force d'en rêver. Cette expression pareille à celle des poupées. Vide et intrigantes à la fois. Juste quelques mots. Quelques mots déconcertants de simplicité. Quelques mots qui n'allaient pas me faciliter la tâche.
- Bonjour Melody
Rien ne transparaît dans son regard ou ses mots. Aurais-je dû m'attendre à ce qu’elle devine mes intentions au premier regard? Non, certainement pas. Comme le pourrait-elle lorsque moi-même je ne suis pas certaine des raisons qui me poussent à me planter face à elle pour lui faire cette demande stupide? Mais quand même, quelque chose me chiffonne.. Je ne saurais dire si elle est heureuse de me voir ou si je la dérange dans ses travaux... Je ne saurais même pas dire si je lui ai manqué ou si elle a conscience qu'elle m'a manqué plus que de raison, si elle a conscience que chaque seconde loin d'elle fut une agonie dont d'aucuns sortiraient changés à jamais, l'esprit brisé. Weiss a toujours été ainsi aussi loin que je puisse m'en souvenir, aussi lointaine soit notre première rencontre pour moi et je ne la blâme pas pour ça. Weiss est à mes yeux, comme Naomi ou Nia, un élément du décor de mon quotidien, un pilier sur laquelle mes jours comptent. Il n'y a rien de péjoratif à cela. C'est juste comme si je la connaissais depuis toujours en quelque sorte mais j'aimerais la connaître suffisamment pour répondre au dilemme qui agitent mon cœur en cet instant.
- Est-ce que tout va bien?
Ses mots suffisent à répondre à certaines de mes questions et à provoquer un certain malaise au plus profond de mon être.. Une sensation semblable à des regrets commençaient à s'immiscer insidieusement dans mon cœur tandis que je restais incapable de répondre. Pourquoi faut-il que les choses soient si complexes? Pourquoi ne peut-elle le comprendre sans même que nous n'ayons besoin d'en arriver là? Pourquoi faut-il que pour la première fois de mon existence je ressente le besoin d'être honnête et d'abattre ma façade? D'ouvrir mon cœur? Mon regard croise alors le sien et ma détermination s'envole petit à petit alors que je me perds dans son regard semblable à une mer opaline. Nous pourrions rester ainsi après tout.. Tout le monde y trouverait son compte non? Je ne blesserais personne, et encore moins ce joli petit être. Je n'aurais pas à essuyer un échec et les choses ne changeraient pas.. Je continuerais à l'admirer de loin sans parvenir à l'atteindre. Je continuerais à jouer le jeu comme je le fais depuis des années déjà... Ça ça serait si simple.. Le puis-je véritablement? N'est-ce pas trahir mon amie..? Je n'aurais pas besoin de répondre à ces interrogations. Je vais le faire. Je me dois bien ça. Je lui dois bien ça.
-"Oui oui Edelweiss.. Viens c'est par ici.." fis-je pour échapper à son inquiétude.
Depuis combien de temps a-t-elle posé sa question? Je ne saurais le dire. Quelques secondes, quelques minutes, des heures peut-être même? La nervosité vient troubler chacun de mes sens et faire trembler légèrement ma voix comme mes mains. Melody ressaisis toi.. Avance.. Ne reste pas planter là.. J'étais, pendant de longues secondes, semblable à un androïde dont on aurait effacé l'ensemble du programme : vide, inexpressive, inopérante. Je me remets cependant en marche après ces quelques mots en saisissant la main de la demoiselle et en la guidant, aussi bien de gré que de force, vers le couloir, vers cet instant décisif, vers ce moment où je devrais mettre mon cœur et les sentiments qui le composent à nu. Contrairement à moi, il ne se drape jamais pour se rendre plus beau, plus parfaite, plus admirable, il reste véritable et je sens que cette vérité n'est pas destinée aux louanges.
-"Tu..tu verras.." fis-je après quelques pas, ralentissant ma course et lâchant finalement la main de celle qui hante mes pensées.
Je me tourne alors vers elle et lui adresse un sourire avant de reprendre un peu de constance et m'expliquer pour lui éviter de s'interroger sur mon état mental.
-"Désolée Weiss.. Je ne peux pas t'en dire plus.. C'est juste.. extrêmement important.. j'ai juste besoin que tu m'offres cette chance.."
Ma voix se brise à l'évocation de ce simple fait. Ai-je simplement besoin qu'elle m'offre l'opportunité de lui avouer ce qui vit dans mon cœur ou est-ce déjà une manière de l'implorer de répondre à cet amour parasite? Je restais un quart de seconde à traiter ce questionnement avant de le repousser d'un revers de l'esprit : je n'ai ni le temps ni l'énergie de me mettre des bâtons dans les roues.
-"J'ai besoin que tu me suives et que tu ne t'inquiète pas.. Je te promets que tu sauras tout.. La raison de mon absence.. La raison de mon attitude.. J'ai besoin que tu me fasses confiance.."
Mon regard vint se perdre dans le sien mais cette fois je souhaitais simplement la convaincre. La convaincre que ça valait la peine de faire ce court voyage en ma compagnie. Un voyage durant lequel je me livrerais à elle sans réserve. Un voyage qui me faisait peur comme aucun cassting, aucun shooting avant lui. Le grand voyage..
Edelweiss L. Wintenberger
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Edelweiss L. Wintenberger
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In my secret base
This world is too lonely for one without a soul.
La suspicion et l'inquiétude de Weiss transparaissent sur son visage comme dans ce regard que je peine à soutenir pour la première fois. Les pensées fusent dans ma tête à une vitesse incroyable tandis que j'essaye de faire un point sur mes précédentes déclarations. Qu'est-ce que je viens de dire? Un mélange original, du moins pour moi, de gêne et de culpabilité envahit mon cœur et mes pensées. Je voulais simplement la rassurer et voilà que j'accomplis le parfait contraire de mes intentions premières. Pourquoi..? Mes mots sonnent-ils faux? Non, ils sont véritables.. Peut-être plus véritable encore qu'aucun autre de ceux qui passèrent la barrière de mes lèvres et de l'illusion que j'entretiens au quotidien avant eux. Ce n'est pas ça. Non, ce n'est clairement pas ça. Ils sonnent juste étrangement. Ils me donnent l'étrange impression de rendre la situation plus inextricable et soumise à l'échec qu'auparavant mais c'est aussi comme si ils emportaient avec eux une part du poids de ce terrible secret. Un secret si récent mais qui n'aura eu de cesse de me tourmenter depuis cette nuit passée à veiller sur elle à l'infirmerie. Nous n'étions plus que toutes les deux et pourtant je m'étais sentie si seule. C'est un peu comme si, depuis lors, ce sentiment ne m'avait jamais quitté, cette solitude. Comme si une fois que le vide qu'elle avait révélé s'était offert à mon regard, je n'avais pu m'en dépaître. Ce dernier avait, dès lors, absorbé l'ensemble de mes joies pour alimenter cette obsession : celle de l'amour auquelle je prétendais à pure perte. Celle du vide qui était logé dans mon cœur. "Vide comme ce cœur que tu essayes désespérément de remplir." Les mots de ce soir d'avril me revinrent comme autant d'éclats de verre fichés de manière indélébile dans mon cœur. Cette apparition pouvait-elle avoir plus raison sans même que je ne le comprenne? Je crains que non... Après tout qu'elle était ma raison d'être avant ça? M'occuper de ma sœur? Mis à part la blesser par orgueil et par aveuglement, qu'avais-je fais? Pour mes parents? Je n'avais jamais su m'ouvrir à eux ou me féliciter des sacrifices qu'ils avaient fait pour moi. La vérité est aussi dure que ces mots : je n'ai jamais rien eu d'une âme. Et Dieu qu'on se sent seule sans âme dans ce vaste monde.. Je l'avais appris à mes dépens lorsque, enfin, on m'avait offert ce dont j'avais toujours manqué..
- Es-tu sûre que tout va bien?
Les quelques paroles de Weiss attirent mon attention et me tirent de mes rêveries, rétablissant par la même occasion le trafic normal du train de mes pensées. Est-ce que je vais bien? Je ne sais pas. Je pourrais aller tellement mieux.. Il me suffirait de laisser les mots s'écouler comme ils me supplient de le faire. Je me sentirais soulagée. J'en suis presque certaine. Ça serait tellement plus facile.. Mon regard se pose dans le sien alors que je prends conscience que je suis encore restée un moment à penser sans même bouger. On dirait ma sœur.. Je soupire finalement après quelques secondes. L'idée m'amuserait si je n'étais pas face à un tel constat : ce n'est ni le moment, ni l'heure. Je ferais les choses bien. Je me tiendrais à ce que j'ai prévu. Je mettrais une jolie mise en scène sur mon dernier bal, sur mon exécution. A chaque papillon vient une heure pour cesser de voleter et assumer les conséquences d'une vie de légèreté.
-"On y est presque.."
Je l'avais dis sur un ton neutre, dénuée de la touche de peps que je m'appliquais à distiller même dans mes rares heures sombres. De toute manière, le malaise était palpable et je doute qu'elle ne note pas que j'avais ignoré sa question en beauté. Mentir n'est pas à mon programme. Pas maintenant. Pas aujourd'hui. Pas à elle. Jamais à elle.
Je me contentais donc de reprendre ma marche parmi les couloirs presque déserts de l'institution, non sans me retourner de temps à autre pour m'assurer que la demoiselle ne m'eusse pas semé compagnie même si les chances pour qu'elle le fasse était proche du néant. Finalement, après quelques nouvelles minutes dans un silence de cathédrale, le fatidique escalier vint à m'apparaître. Avait-il changé? Quelque chose était-il différent de quelques manières que ce soit? Non, pourtant j'avais l'impression d'entrer dans un sanctuaire lorsque je me mis à le contourner par la gauche comme à mon habitude.
-"Fais attention..." adressais-je à Weiss tout en lui désignant le chemin à emprunter et les dangers à éviter pour gagner ma petite cachette sans se cogner.
Je me glissais donc comme d'accoutumée dans le petit âtre poussiéreux tout en veillant à laisser suffisamment de place à la petite allemande pour qu'elle me rejoigne, le tout sans prononcer un quelconque mot. Nous n'avions certes pas énormément de place - je pouvais sentir ses jambes contre les miennes et son épaule contre la mienne- et les circonstances devaient sûrement intriguées la demoiselle mais je préférais ne pas briser ce moment de calme avant la tempête, ce silence sacrale avant la déclaration, avant cette prise de risque. C'est ainsi que je restais sans dire un mot quelques minutes, regardant fixement le sol de peur de croiser ses deux opales, respirant son odeur comme si bientôt cet oxygène me serait retiré à jamais.
Tu dois le faire.. Abrège Meli...
Je relevais enfin le visage avant de le tourner vers la demoiselle. Woooo... Dieu qu'elle est magnifique et que je suis près d'elle.. Je pourrais sûrement l'embr.. Ne pense pas à ça.. Tu auras tout le temps si les choses se passent bien.. Si seulement.. Je suis certaine que mes joues doivent être rouge à souhait.. Bon quand faut y aller..
-"Tu dois te demander pourquoi je t'emmène dans cet endroit exiguë et poussiéreux? Voilà où je me trouvais tout ce temps..toutes ces soirées sans donner signe de vie.. et.."
Je marque une hésitation. Suis-je simplement capable de lui dire les choses de but en blanc, sans remords, sans lui laisser une quelconque porte de sortie? Weiss il est encore temps.. Temps de fuir tout ce que tu ne sais encore..
-"Est-ce que tu veux savoir pourquoi?"
Edelweiss L. Wintenberger
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Libérée, délivrée
Un hochement de tête et quelques simples mots entamèrent la plus grande de mes batailles . Une bataille en tout point plus difficile à celle que nous avions endurés quelques semaines auparavant , une bataille qui ne dépendrait pas de ma détermination mais uniquement de ma capacité à lui transmettre ce que je ressens, une bataille dans laquelle je n'aurais pas à craindre d'être passé au fil de la lame mais seulement de voir le poignard acerbe de l'abandon et du rejet s'enfonçait droit dans cette citadelle auparavant imprenable nommée mon cœur pour y semer la désolation, une bataille dans laquelle mon sang ne viendra pas maculer le sol mais où mes larmes peuvent couler à n'en plus finir..
- Melody, tu sais, si tu as besoin de parler je suis là.
Ses mots résonnèrent en moi alors que je cherchais une once de soutien dans l'océan pâle de ses yeux mais je savais parfaitement que je n'y trouverais que l'incompréhension, celle-là même qui l'habitait depuis que j'étais venu la subtiliser à ses études. Un long soupir, comme un symbole du destin, que j'imaginais déjà funeste, qui m'attendait puis mes lèvres ses descellèrent une nouvelle fois pour laisser ma voix transparaître à nouveau. Il est temps de prendre mon destin en main et peut-être amorcer une nouvelle aube radieuse ou bien.. trouver une fin honorable aux sentiments qui m'habitent.
-" On ne se connaît pas depuis longtemps certes.." fis-je pour amorcer les choses avant de continuer mon discours tout en pesant chacun de mes mots comme si je craignais de vendre la mèche sans même y mettre les formes " ..mais je crois pouvoir dire que tu es ma première véritable amie.. enfin si on excepte Nia bien sûr.. après tout, on a vécu énormément de choses ensemble.."
Il me vint aussitôt un sourire radieux qui s'ancra à mes lèvres tandis que les souvenirs de notre temps ensemble s’égrainaient dans ma tête comme si l'on y projetait le film de nos aventures , un long-métrage que je voulais remplir d'un nouveau sentiment, une histoire qui n'appartenait qu'à nous. Je me remémorais brièvement chaque moment que nous avions partagés dans cette chambre commune mais aussi et surtout notre balade au sein de la ville souterraine, la brève courte poursuite qui s'était close dans l'intimité d'une cabine d'essayage - un souvenir d'autant plus gênant à la lumière de mes sentiments nouveaux -, son sourire si séduisant lorsque je lui avais offert ce stylo, notre petit interlude glace ou encore le restaurant que nous avions pu partager en tête à tête. Bien sûr, tout n'avait pas toujours été rose car nous partagions aussi le souvenir de cette bataille nocturne pour récupérer nos pouvoirs et stopper les agissements étranges qui allaient de pair mais je ne regrettais rien du tout. J'avais pu être son égide, sa lame. J'avais pu prendre soin d'elle et dépasser mes propres limites pour autrui. C'est ainsi que je repris mon discours fatidique.
-"Notamment ce soir-là.. Tu sais ce fameux soir où nous avons mis nos vies en péril pour le bien commun.. ce soir où j'étais paralysée par la simple idée qu'il puisse t'arriver quelque chose.. la simple idée d'être impuissante.. quitte à tout tenter, même les choses les plus dangereuses.. quitte à finir dans le piteux état dans lequel je me suis mise..mais.. je m'égare.. enfin.."
M'égarer? Oui et non. Certes, j'essayais difficilement de structurer ma pensée et je ne doutais pas que mon discours devait sonner comme cryptique mais aussi facile qu'il semble de se déclarer, il me semblait presque impossible de dire avec justesse ce que je pouvais ressentir. Au fond, j'espérais simplement lui faire passer le message sans devoir user de la formule que je redoutais. Comme si je le pouvais..
-"Bref.. Tu n'es pas là pour discuter de ça.. Tu vas bien, je vais bien, Naomi va bien.. Ce n'est pas le sujet.. Ce n'est pas la raison de mon absence.. Elle est toute autre.. Elle ne regarde que toi et moi.. Personne d'autre.. Je ne vais pas tourner autour du pot de toute manière.. Ça ne servirait à rien.."
Nous y étions. J'aurais pu utiliser bien des mots pour lui faire comprendre petit à petit, pour ménager l’impact de la révélation qui allait suivre mais comme je venais de le dire, ça ne servirait à rien sinon à rendre plus confuse la situation ou m'offrir d'autres opportunités de fuir ces simples mots, des opportunités que mon cœur brûlait de saisir pour éviter de souffrir mais je devais faire face avec le même courage que celui que j'avais employé lors de notre aventure nocturne. Je plongeais mon regard dans le sien avant de prendre ses mains entre les miennes et me libérer de ce poids et abréger notre attente.
-"Je vais être concise : je crois simplement que je t'aime Edelweiss.. Non, je ne le crois pas : j'en suis certaine, aussi idiot et soudain que ça puisse paraître, aussi maladroit que ça soit. Je n'ai jamais été amoureuse mais je sais que je brûle de ces sentiments pour toi.. regarde au fond de mes yeux et tu le sauras.."
Une libération..
Edelweiss L. Wintenberger
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La fin d'un rêve
- Je...
Je savais déjà de quoi il était question et si le geste de rejet maladroit de la jeune femme pouvait passer inaperçue, il n'en était pas de même concernant son regard qui semblait repousser le mien comme deux aimants de même polarité. C'était la fin. La fin d'un jolie rêve, un rêve mort dans l’œuf d'enfin pouvoir céder un peu de moi à quelqu'un sans rien craindre en retour. La fin d'un rêve simplement, un deuil. Je noyais un soupir dans mon désespoir et mes larmes intérieurs avant d'écouter le verdict s'abattre sur moi, entaillant mon âme comme mon cœur comme le ferait une nuée de verres brisés. Les mots parvenaient alors jusqu'à mes oreilles, semblable à des oiseaux de mauvaises augures, apportant avec eux un message que je connaissais déjà, un peu comme si je les avais écrit auparavant, inscrits et ancrés dans mon esprit.
- Je ne veux pas te faire de peine.. Je t'apprécie beaucoup mais.. en tant qu'amie, Je suis.. vraiment désolée.
Avais-je besoin de plus? Le message était parfaitement clair et le nier aurait été puérile voire infantile. Avais-je ne serait-ce qu'une chance? Avais-je commis l'erreur fatidique et stupide de croire en mes rêveries adolescentes? Je fermais et ouvrais la bouche de temps à autre comme pour enfin exprimer ce qui pouvait traverser mon esprit en cet instant mais les mots restaient coincés dans ma gorge.
Rien de tout ça n'était une surprise au fond : je m'étais toujours figuré, à raison, que je me fourvoyais dans des sentiments illusoires, des mirages d'affection et d'émotions dans un désert gelé où seul la solitude et l'absence complète d'émotions régnaient en maîtres incontestés. Un désert qui reflétait à la perfection mon cœur.
Très vite, la souffrance s'estompa de mes traits pour être chassé par l'impassible façade que j'arborais usuellement avec quiconque n'ayant pas la joie de me connaître véritablement. Une façade qui me faisait m'interroger parfois sur la possibilité de dissocier le masque de son porteur. J'avais désormais ma question : enlever ce masque était un risque que je ne voulais plus prendre. C'est ainsi que j'en vins à certaines extrémités et que je me levais tout en prononçant quelques mots et en remettant mes écouteurs : je ne pouvais décemment laisser ce pugilat s'éterniser.
-"Je comprends.. Bon on se voit ce soir, je dois aller faire mon sport de la journée."
Des excuses futiles. Comment pouvait-elle croire un seul instant à ma réaction? Je ne sais pas mais après tout, j'avais bien crû pouvoir enchanter ma vie avec celle de quelqu'un d'autre alors.. Je laissais la musique envahir mon conduit auditif pour mieux ignorer les éventuels suppliques de ma camarade de chambre et je m'éloignais sans jeter un regard en arrière.
Sérieusement Melody? Qu'est-ce que tu pouvais bien espérer? La question vint piquer mon cœur comme une ronce alors que j’agrandissais au possible la distance entre moi et Weiss. J'avais espéré être une jeune femme comme les autres, une adolescente qui pouvait enfin se laisser aller à ouvrir son cœur, j'avais écouté ça et là les commentaires des uns et des autres, espérant y glaner la clef du mystère de l'amour: sans succès. J'avais simplement oublier que je devais être un symbole de réussite, une icône pour certains et que je ne pouvais me laisser aller à ce genre d'espérance. Je ne m'appartiens pas.. J'accélérais le pas. Je ne voulais pas qu'elle me rattrape - aussi improbable que paraisse cette option - , qu'elle puisse saisir le trouble qui m'habitait en cet instant. Les choses ne seront plus jamais les mêmes : plus jamais je ne laisserais les attraits stupides et mielleux d'un sourire me détourner de l'important, de l'unique chose importante : moi.
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