Ses explications semblaient assez claires, ou peut-être que c'était juste la blessure dans sa main qui avait fait le travail à sa place. Elle ajouta donc quelques détails, quelques petites infos en plus qu'elle ne lui avait pas données quand il était sceptique. Mais elle était incapable de lui dire ce qu'il était. Humain ? C'était possible, mais tellement difficile à croire. Elle n'avait croisé qu'une ou deux personnes qui étaient restées humaines dans toutes ses années ici, ça en disait long sur la rareté de la chose. Elle ne tarda d'ailleurs pas à le signaler quand il évoqua cette possibilité.
- C'est possible, mais c'est très rare. Et quand je dis très rare, je veux dire qu'il y a moins d'un pourcent des gens à qui ça arrive.
Et les raisons de cette absence de transformation étaient encore trop floues pour qu'elle puisse les lui expliquer, d'autant plus qu'elle ne connaissait pas sa vie. Elle lui voyait mal lui expliquer que jusque là, ceux qui n'avaient pas changé étaient restés humains à cause d'un blocage psychologique violent.
- Si tu n'es plus humain, il finit toujours par y avoir quelque chose qui le montre. Une capacité cachée, une différence biologique interne. C'est à ça que servent les cours d'adaptation : à trouver ce qui a changé, puis à le maîtriser.
C'était dans ce cours qu'elle avait découvert sa capacité de régénération et, en prime, son pouvoir, qui s'était activé tout seul quand elle s'était blessée avec le compas dans sa trousse et que son voisin de table s'était retrouvé avec une pointe de sang au bout du doigt.
- Ok. Je crois que j’ai compris. Est ce qu’il y a autre chose que je devrais absolument savoir sur cet endroit ?
Martel prit un instant pour réfléchir. Aussi stupide qu'elle trouve ça, elle n'avait pas le droit de lui parler des cristaux. Il finirait par l'apprendre de ses camarades, mais ça ne pouvait pas venir d'elle. C'était idiot, mais elle devait au moins se plier à cette règle, malheureusement. A part ça... Non, rien ne lui venait. Rien de plus que pour une école classique, en tout cas, le côté centre de redressement en plus.
- Le reste est dans le règlement de l'école. Il est dans les papiers qu'on t'a donnés.
Il contenait au moins tout ce qui était spécifique à l'endroit : le couvre-feu, les horaires d'ouverture de la cafétéria, les horaires de coupure de l'eau et de l'électricité, les conditions que lui devait respecter selon les raisons qui l'avaient amené ici. Maintenant qu'elle avait fait le tour de la partie "magie", il n'y avait plus grand chose à signaler.
- S'il reste des choses que tu ne comprends pas, tu peux en parler avec tes profs ou tes camarades. En attendant... tu dois avoir besoin de repos.
Elle espérait juste qu'il trouverait vite quelqu'un pour lui expliquer le cristal qui était apparu sur sa peau. la rumeur se répandait rapidement et les élèves en parlaient beaucoup, qu'Andrew le veuille ou non, mais vu que c'était le week-end, il y avait moins de monde pour lui en parler...
Sexe : Age : 17 ans Race : Démon Pouvoir : Manipulation de l'ombre Classe : 4ème année
Welcome to Hell Feat. Martel
Les chances d’être resté humain sont donc de moins d’un pourcent…Ça ne me laisse pas beaucoup d’espoir… Je pousse un petit soupire. Elle m’explique ensuite que les cours d’adaptation raciale servent justement à trouver ce qui a changé et à apprendre à le maitriser et je comprends de plus en plus dans quel lieu je me trouve. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi ici ? Pourquoi faire venir des délinquants ici ci l’endroit leur donne plus de possibilités de foutre la merde ? Cette société a juste un pète au casque quoi. J’ai donc compris le principe. J’attendrais donc de voir si j’ai vraiment un pouvoir et une race. J’avoue que ça m’intrigue beaucoup. Je lui demande donc s’il y a d’autres infos que je devrais avoir et elle se met à réfléchir. Je me détends dans ma chaise. Je sens que c’est la fin de cette entrevue et je suis pressé d’être seul et d’aller me coucher. J’ai appris tellement de choses qui remettent en question ma vie jusqu’à maintenant. J’ai besoin d’un peu de temps seul pour digérer tout ça.
- Le reste est dans le règlement de l'école. Il est dans les papiers qu'on t'a donnés.
Okay, ça me suffit. Je lirais tout ça quand j’aurais envie. Je me lève et m’étire sur place. Je suis crevé. J’ai très peu d’affaires donc l’installation devrait être super rapide.
- S'il reste des choses que tu ne comprends pas, tu peux en parler avec tes profs ou tes camarades. En attendant... tu dois avoir besoin de repos.
Je pose les yeux sur elle et hoche la tête en silence. Pour l’instant, je crois avoir tout compris. Et s’il y a de nouvelles choses incompréhensibles, je sais que je pourrais toujours demander. Je pousse un long soupire.
- Ok merci beaucoup pour toutes ces révélations très…perturbantes. Je vais me coucher là dessus, histoire de voir si je suis vraiment dans le monde réel ou pas.
Je ricane et soupire. Je suis épuisé. Je n’aurais jamais dû me faire avoir. Quand je pense que je me suis fait attraper pour un simple vol à l’étalage alors que j’ai déjà tué une dizaine de personnes…ça me fait doucement rire. Il faut croire que la police anglaise est beaucoup plus efficace que la police américaine. Espérons que le FBI ne trouve pas d’indices là bas et ne se ramène pas pour leur apprendre tout ce que j’ai fait… Je suis sûr que mes conditions d’incarcération seraient beaucoup plus strictes. Et franchement, celle de maintenant me fait déjà chier. Je me tourne vers la surveillante. Une pensée s’étant rapidement frayée un passage dans ma réflexion.
- Rien à voir mais…vous vous appelez comment déjà ? J’ai pas retenu.
L'épuisement se lisait tellement sur son visage qu'elle n'aurait même pas eu besoin du hochement de tête pour le deviner. Ni de la confirmation qu'il donna peu après en indiquant qu'il comptait aller se coucher. De toute manière, avec tout ce qu'elle venait de lui apprendre, il aurait très certainement besoin de solitude et d'un peu de calme pour tout digérer... et probablement pour tout admettre, aussi. Ce n'était pas tous les jours qu'on découvrait l'existence de la magie, et encore moins en en étant victime. S'indarë avait cet effet merveilleux sur les gens... Compréhensive, elle hocha simplement la tête. Elle n'allait pas s'imposer, d'autant moins qu'elle n'avait aucune raison de le faire.
- Je vais te laisser tranquille. Tu n'as pas besoin d'avoir une surveillante sur le dos.
Et elle avait du travail ailleurs. Et il devait dormir, aussi. Peut-être qu'il se réveillerait en étant persuadé que toute cette histoire de magie n'était qu'un rêve mais... si c'était ça, il allait vite déchanter, vu que les pouvoirs et les races non-humaines ne disparaîtraient pas du jour au lendemain. Elle ne fit pas de commentaire là-dessus, cela dit. Elle se contenta d'afficher un léger sourire à sa question. Fatigué ou trop inattentif ? Vu l'état émotionnel dans lequel il était en arrivant, l'un comme l'autre aurait pu être vrai.
- Je m'appelle Martel. Raykin.
Oui, parce que se faire appeler par son prénom, quand on travaillait dans une école et qu'on était censé les surveiller, c'était apparemment mal vu. Enfin elle n'avait rien contre son nom de famille, d'une certaine manière elle l'avait choisi exprès. Bref, comme elle l'avait dit, elle n'avait aucune intention de le forcer à l'avoir sur le dos et elle se détourna pour se diriger vers la porte, ne pivotant vers lui qu'une dernière fois avant de la franchir.
- Repose-toi bien. N'hésite pas à t'adresser au conseil des élèves si tu as des questions.
Eux avaient le droit (indirectement) de répondre aux questions qu'elle ne pouvait pas mentionner. Le cristal en particulier, mais aussi le caractère de tel ou tel prof, tel ou tel psy, tel ou tel membre du personnel, des autres élèves, aussi. Elle attendait presque avec impatience le jour où quelqu'un lui parlerait de la 3°A ou d'Ever. S'il avait estimé les choses bizarres jusque là, il n'avait encore rien vu.
Le laissant donc se reposer, elle poussa la porte et quitta la résidence en refermant doucement derrière elle. Elle se demanda l'espace d'un instant s'il s'habituerait vite à ce nouvel environnement. Il avait l'air de croire à ce qui se passait, c'était déjà un bon début. Ça lui éviterait d'hurler quand il apercevrait un élève volant au coin d'un couloir. Passant une main dans ses cheveux pour se recoiffer, elle quitta le secteur pour retourner à son travail, du côté des dortoirs. Et quand sa journée serait terminée, elle aurait trois mots à dire à Garance.