Mascotte vs Demeurée

Mes dernières paroles ont l'air de l'avoir achevée. Et merde... Ce n'était pas le but que je recherchais. Je fais quoi moi maintenant ?! Comment on console et on rassure une personne qu'on vient d'achever avec nos propres paroles ?!

Bon du calme. Apparemment lui parler de Léandre n'est pas une bonne idée alors je vais éviter ce sujet. Sans abandonner mes tentatives de consolation, je force légèrement mon amie à se redresser puis je la serre doucement dans mes bras. L'une de mes mains se pose sur sa tête et reprend les caresses sur sa chevelure tandis que de l'autre, je tiens mon amie contre moi.

- Faut pas tant t'en faire Eldeweiss. Même si tu n'y crois pas, j'peux te garantir que t'es une personne bien. Même si les autres te disent le contraire, il ne faut pas les écouter. Tu pourras toujours compter sur moi en cas de besoin. Et même sur Naomi.

Je dépose un petit baiser sur le haut de sa tête en continuant de la cajoler. Je n'aime pas la voir si triste. Elle ne mérite pas de souffrir autant. Ni même de se torturer autant l'esprit.

- Aucune de nous ne va te laisser tomber. On t'aime au point d'avoir accepté deux fois déjà de faire équipe juste pour t'aider. Et si c'est à refaire, on n'hésitera pas pour s'allier à nouveau pour toi. T'es notre trésor.

J'ignore si ce sont les paroles, le fait de l'avoir prise dans les bras ou les deux réunis mais Edelweiss a l'air de s'apaiser. Je l'adore cette fille. De ce fait il est hors de question que je la laisse souffrir sans réagir. Et même si cette vérité me dérange pas mal, il faut bien avouer que Naomi contribue beaucoup au bonheur de ma colocataire. Edelweiss a besoin d'elle autant que moi j'ai besoin de mon frère.

Pendant que ma colocataire reste contre moi, je continue de la cajoler avec douceur. Plus j'y réfléchis, plus j'ai la sensation qu'elle me cache encore quelque chose. Elle a toujours cette sale manie de tout garder pour elle. Et malheureusement je ne peux pas la forcer à me parler de ce qui la gêne si elle n'en a pas envie. Je n'insiste donc pas, la laissant rester blottie dans mes bras. Et s'il faut encore lui remonter le moral durant les jours, les semaines ou les mois suivants, je le ferai. Je continuerai encore et encore jusqu'à ce qu'elle aille réellement bien.

- Tu veux te reposer ?

Elle en aurait bien besoin.

- Si tu veux, j'fais même la peluche.

En tout bien tout honneur évidemment. Je veillerais sur elle et sur son repos. Et si quelqu'un ose la déranger durant l'un des rares instants où elle semble en paix, il en subira les conséquences. Et il aura mal surtout.

Je ne lâche pas tout de suite ma colocataire et continue de lui parler. Je n'arrive pas à lui soutirer d'autres informations mais je ne peux pas insister plus longtemps. Elle me les donneras quand elle se sentira prête à le faire. Sinon si je la force, je vais seulement réussir à la démotiver et elle se refermera comme une coquille.

Je lui propose alors de se reposer, quitte à ce que je prenne le rôle de la peluche si elle le souhaite. Dans son état ça lui ferait même du bien de pouvoir se poser et de dormir un peu. Elle refuse. Elle me dit que ça ira mais je n'en suis pas convaincue. Je reste encore très inquiète pour elle.

- D'accord. Mais si tu sens que tu vas craquer, n'hésite pas à m'en faire part.

Même si je sais très bien qu'elle n'en fera rien. Elle le gardera encore pour elle. Je la connais depuis le temps. Je me résigne néanmoins à la relâcher et à la laisser faire ce qu'elle veut. Je me contente simplement de m'installer sur mon lit et de bouquiner. Enfin de faire semblant de lire car en vérité, c'est juste un prétexte pour continuer de veiller sur mon amie. Elle peut faire son tri si elle veut mais moi, je garderai encore un oeil sur elle pour longtemps. Je reste à l'affût du moindre signe de rechute psychologique.