Une fois ces portes passés, il n'y a plus de marche arrière [Solo]

Une petite voiture arrive pour se garer devant l'école. Un homme en sort, les cheveux coupés courts avec un mysterieux livre entre les mains et un grand chapeau beige attaché avec une ficelle. Il porte une veste beige et une chemise blanche. Il réajuste ses lunnettes et observe l'entrée des lieux. Les murailles sont assez simples mais bien trop hautes comparés à des écoles ordinaires. L'entrée est un simple portail sans plus, aucune devise latine forgée dessus.
Lawrence s'était enfin séparé de sa queue de cheval si typique de lui pour marquer le jour. Il s'est engagé à reprendre une vie ordinaire, enfin si on peut qualifier ça d'ordinaire.
Il sert Jonathan contre lui, encore dans sa forme d'ouvrage pour pas se faire bloquer dehors ou détecter mais lui servir encore et toujours de conseillier et informateur par rapport à la magie et aux choses qu'il va rencontrer ici.

Un surveillant vient à la porte pour le rencontrer.

Bonjour, vous êtes ici pour quoi monsieur....?

Oh, Professeur Lawrence Carter. J'ai un rendez-vous avec le directeur. Un Monsieur Rehrin je crois?

Hmm, on m'avait dit que vous arriverez, vous êtes sacrément en avance dites donc.

Je préfère avoir un peu de temps pour visiter les lieux avant. Pour me familiariser un peu avec l'établissement où je vais travailler.

Le surveillant ouvre la grille lentement. Lawrence hoche un peu de la tête et relève son chapeau pour le saluer puis avance. Il met un pas dans la cour et ne sentit rien. Rien ne changeait, pas encore. Mais par ce pas il s'était déjà condamné sans le savoir.

La cour est immense et doté de 3 batiments en plus des dortoirs. Elle est bordée par des arbres et des espaces verts que le professeur apprécie. Des buissons séparent la cour en deux moitiés égales. Une grande statue en glace d'une fée se tient sur une immense fontaine au centre.

Le professeur salue quelques élèves sur son chemin et s'arrête devant la statue.
C'est étrange, elle ne devrait pas fondre?
Lawrence se baisse et inspecte l'eau de la fontaine. Elle est crystaline, pure comme rien qu'il ait vu auparavant. Il sort un petit tube à échantillons et un gant en latex qu'il enfile pour prendre un peu d'eau pour plus tard.
Ce serait une honte pour un professionel comme lui de ne pas profiter pour récuperer de quoi étudier cette "magie".

Il se relève et range l'échantillon puis son gant. Il a quelques regards suspects de la part de certains élèves, mais ce n'est rien. De toute façon il sera vu comme excentrique tôt ou tard. Lawrence regarde sa montre, il a encore une bonne heure avant son rendez-vous.

Quelques bancs semblent attirer son regards, il sont vides et à l'ombre. Le professeur s'y installa en regardant un petit peu la cour avant de tourner son regard sur le ciel.
Le ciel, ça ne change jamais où qu'on soit. Depuis sa mésaventure dans cette tombe, il n'avait plus vu le ciel de la même façon. Il respire lentement, paisiblement.

Jonathan, où crois-tu es la chose qui sert de source de magie ici?

Je l'ignore Lawrence, j'ai l'impression qu'elle est... partout. Qu'on est entourré de magie.

Jonathan répondit sans sortir de sa forme de livre, restant un simple ouvrage.

Mon hypothèse était l'eau, mais si on se réfère à Avril, ce ne peut pas être le cas. Ils sont reliés à la ville. Qu'est-ce qui a donc cet effet?

Parfois on peut pas le savoir Lawrence. Une des particularités du monde de la magie c'est qu'il est tellement secret que même moi j'en connais qu'un fragment.

J'admire les efforts pour contenir son existence par contre.
Ah bon?
Oui, je me souviens de temps plus sombres Lawrence. Je ne suis pas le seul ouvrage magique dans le monde, ni le seul être exterieur à cette école.

Je me souviens d'un temps où vivaient les mages et les monstres. D'un temps ou la fiction et la réalitée n'étaient pas séparés par une frontière dure comme de l'acier. J'ai vu les flammes de l'inquisition bruler des innocent tout comme ils ont brulé des vrais sorciers et sorcières.
Des sorciers? Amusant.
C'est pas une blague, Lawrence.
Et à quoi ils ressemblaient tes sorciers? A des vieux types habillés avec de grandes robes et un chapeau pointu?
A des personnes ordinaires. Ils n'ont rien de si différent avec les humains si ce n'est cette capacitée à copier les pouvoirs des autres et les utiliser contre eux, enfin ça et d'autres choses. On appelle ça des "sorts", une compréhension académique et complete d'un pouvoir et transcrit sous une forme écrite. Je contiens des sorts aussi Lawrence. D'une certaine façon, je suis aussi une mage.
Et donc je pourrais les utiliser?
Toi? Un humain? Non, seul un mage en serait capable. Tu n'a aucun puit de magie en toi, rien pour avoir l'énergie nécessaire.

Dans le pire des cas, ta propre vitalitée serait utilisée et tu pourrais mourir.
Tu peux au moins me montrer à quoi ça ressemble, non?
Jonathan soupire et commence à tourner ses pages sur les genoux de Lawrence pour arriver à une page avec une série de cercles concentriques contenant des symboles avec des formules sur l'autre page.
Ceci est un sort de contrôle de vent assez simple. C'est celui que j'utilise pour me déplacer rapidement. Je l'ai volé à un autre mage au cours du 11ème siècle. Je crois que son nom était Thristian.
Je n'ai pas l'impression de comprendre comment ça marche.
Bien, car j'ai pas envie que tu te tues avec.
Lawrence soupire et regarde le ciel.
Tu n'as pas un truc simple que même un humain peut faire? Juste pour voir ce que c'est que de faire de la magie.
Euh.... Laisse moi voir.

Jonathan tourne ses pages rapidement, relisant plusieurs pages à la recherche de son sort le plus simple et le moins risqué. Lawrence se protège le visage du vent causé par cette agitation rapide.
Enfin, Jonathan s'arrête sur une page avec juste deux cercles et un triangle à l'interieur. Dans chaque coin du triangle il y a un symbole différent: I;K et M.

C'est quoi comme sort?
Un sort de vent très simple. Tu fais juste un coup de vent en plaçant ta main en avant et en imaginant ce qui doit se passer, tel un programme.
Et le cercle ici?
C'est le programme en question.
Heh, et comment tu veux que je comprenne ça?
Oh, mais sois un peu plus ouvert dis donc! Allé, essaye. Garde une main sur moi que je te passe ma magie pour le faire.
Ok... On va essayer....

Lawrence ferme les yeux et place sa main droite en avant. Il imagine un cercle orangé se former, puis un second à l'interieur. Il trace le triangle et puis chaque symbole. Il bouge légèrement la main et soudainement, il est projeté en arrière par un coup de vent violent et court.
Le professeur tombe à terre étonné et rit un peu.
Haha! Je... Je viens de faire de la magie.... J'y crois pas!
Lawrence....
Je pensais pas que c'était possible... Ouah... C'est quelquechose en fait.
Lawrence!
J'ai l'impression d'avoir comme bougé un muscle en fait. C'est impressionnant.
Lawrence! Ecoute moi!

L'attention de Lawrence est attrapée par le livre.

Lawrence... Je n'ai pas pu te passer de magie...
Tu...
Tu en as déjà.
Tu devrais même pas être capable de faire ce que tu viens de faire.
Lawrence, je sais pas comment te dire ça, mais t'est plus humain.
Quoi?
Le professeur se lève et prends le livre dans ses mains.
Alors qu'est ce que je suis devenu?
Jonathan s'ouvre et tournes des pages rapidement. Elle s'arrête sur une page précise. Lawrence écarquille ses yeux.

Lawrence, c'est une zone, pas un objet qui transforme... Et toi... Tu n'est plus le même à présent.
C'est pas possible...


Warlork
Communément appelés aussi mages ou magiciens, sorciers ou sorcières.
C'est une race très proche des hommes dont l'unique différence est un réservoir de magie qui leur permet de faire des sorts.
Physiquement, leur vie est plus longue que celles des êtres humains et ils vieillisent plus lentement.
Les sorts qu'ils utilisent sont des pouvoirs acquis au cours d'apprentissage, d'observation et d'études longues. Le sort doit être parfaitement connu pour fonctionner, généralement appris par coeur car la moindre variante peut completement changer la nature de la magie et donc du sort.
Les Warlork ont souvent un grimoire ou des mots clés appelés formules pour s'aider à jetter les sorts sans risquer le désastre. Les Warlork les plus intelligents et donc les plus puissants n'usent pas de ces techniques et peuvent retenir le sort le plus complexe et le cast sans le moindre son.
Plus un sort est puissant, plus il est complexe dans sa nature et plus il demande de magie et de concentration.

Le puit magique d'un Warlork dépend de son âge, sa santé et une série d'autres facteurs inconnus.
Pour déterminer la profondeur de leur puit, les Warlorks utilisent un crystal de canalisation.

Leur race a disparu en grande partie suite aux chasses aux sorciers et l'inquisition espagnole. On en compte les survivants de cette période sur les doigts d'une main.

Lawrence se relève, il retire la terre de ses vêtements avant de ramasser Jonathan encore sous sa forme d'ouvrage.
Le professeur était confus et perdu pendant un instant. Il ne sait pas quoi penser ou comment réagir à tout ça.
Mais.... Je suis encore moi, non?
La voix de Lawrence se cassa sur la fin de la phrase. Il regarde une de ses mains, au bord de laisser quelques larmes.
Est-il encore humain? Est-il encore Lawrence Carter ou une chose qui pense l'être?
Je suis humain, il y a pas d'autre possibilitée... Non? Je suis pas... une créature comme ces choses que j'ai vu sous terre? J'ai encore un cerveau, deux bras et deux jambes, mes dents sont normales et ma bouche est restée de la même taille. J'ai pas de tumeur ou grosseur anormale sur le corps, non?
Je....

Je suis humain, non?
L'archéologue reste paralysé, incapable d'avancer mentalement sur le sujet. Jonathan n'attends pas plus en voyant l'état de Lawrence, elle reprends une forme humaine et le saisit.

Wow, c'est bon, on va s'y prendre petit à petit, ok?
Viens te remettre sur le banc. Allonge toi.

Jonathan s'est doté de vêtements plus modernes qu'elle a prit le temps de fabriquer avec le tissu que Lawrence lui avait fourni. Elle porte une chemise grise noire avec une petite cravate violette rosée. Elle pose la tête du jeune homme sur ses genoux alors qu'il est allongé sur le banc.
Alors qu'elle le calme, elle caresse doucement ses cheveux.

tu es encore Lawrence Carter, rien ne changera ça. Tu as vécu des choses extraordinaires, pas tout le monde peut se vanter d'avoir survécu à un mal ancien et d'avoir découvert une source cachée de magie tout seul.
Hé, tu n'a pas changé physiquement. tu es encore le beau jeunôt qui m'a libéré d'une prison éternelle.
C'est pas notre nature qui définit qui nous sommes, c'est ce que nous faisons de tout ça. Certains l'embrassent, certains la défient, certains forgent leur propre chemin et certains....
Certains font des choses terribles pour trouver un sens à leur existance.

Tu n'est pas une de ces personnes. tu es un aventurier, tu as vu le monde et en est revenu. Tu aide les gens car c'est ce que tu aime dans la vie. Il faut se souvenir de ça plus que tout et t'y raccrocher.
Ces paroles calment le professeur qui se met à respirer plus régulièrement.
J'ai pas faux, n'est-ce pas William.
C'est Lawrence.
Oh, je... Je suis désolée Lawrence. Je voulais pas...
C'est rien. Je sais.
Lawrence se remet droit et réajuste sa cravate. Sa rencontre avec le directeur est dans peu de temps.
Bref, allons-y.
Le professeur se lève. Jonathan regarde le sol, un peu coupable. Elle relève la tête pour voir la main de Lawrence tendue, attendant qu'elle le tienne.
Elle sourit un peu, peut-être son premier vrai sourir de bonheur en 200 ans. Elle prends la main du descendant de son grand amour alors qu'ils vont pour marquer un nouveau chapitre dans une histoire peu ordinaire.