[Février 1945] Pride had kept her running when love had betrayed her. [Solø]

La neige avait finit par envahir les champs de bataille, un tapis blanc, harmonieux sur lequel le silence semblait régner en maître. Cependant sous cet amas de blancheur immaculé se cachait la misère de la guerre, les morts et le sang, la brutalité d’un conflit qui durait depuis déjà bien trop longtemps. Son silence ce soir fut cependant rompu par les bruits de pas des derniers combattants qui s’avançaient sous les flocons afin de pouvoir mettre un terme à cette horreur qui fut perpétrée. On pouvait blâmer les humains, mais aucune des créatures qui foulait la neige ce soir ne valait mieux que le pire des hommes. Les Dragons pour avoir tenté d’établir leur suprématie, écrasant les autres races sans scrupules et l’ordre magique qui pour y mettre un terme n’a pas hésité à abattre jusqu’aux enfants, muée par le désir d’apporter la paix ils avaient presque fait disparaître l'espèce qui constituait la prime menace. Les reléguant sans doute au rang de monstres, mais ne dit pas qu’il vaut mieux préserver des millions de vies au dépend de la minorité ?

Le froid ne semblait atteindre personne à cet instant dans la tête, seule la résolution du conflit. Les deux parties arrivèrent face à face. Et ce fut lorsqu’elle aperçut celui qui avait pris la tête du reste de l’armée des dragons noir qu’Alma manqua de perdre pieds. Pour la première fois son masque imperturbable sembla sur le point de se fissurer, pour la première fois, elle eu simplement envie de partir, de tout abandonner. Comment, le destin avait pu poser une telle épreuve sur son chemin. Elle aurait voulu que ce soit un rêve, un simple songe, qu’elle se réveille sans attendre, qu’il lui dise que ce n’était rien, que tout se passerait bien et qu’ils resteraient tous les deux, elle souffla sans même s’en rendre compte.

“C’est ce qui va se passer, pas vrai Sélim ..?”

Elle aurait voulu le voir avancer, son habituel plaqué sur le visage, il lui dirait simplement que c’était une vaste blague et qu’on s’arrêtait là. La louve sentit sa vue se brouiller légèrement alors que quelques larmes lui montaient aux yeux. Il ne souriait pas et il n’avançait pas pour la prendre dans ses bras. Une vague de culpabilité s'insinue dans son coeur. Elle avait exterminé les dragons, elle lui avait prit son peuple, ça devrait être évident qu’il ne veuille pas lui sourire. Elle releva légèrement la tête lorsque la main de Sélina effleura son épaule, et le regard qu’elle lui lança, la profondeur de ses yeux rappelèrent bien vite à Fenrir que le moment de flancher n’était pas encore venu. Alma pris une grande inspiration pour se calmer, l’air frais bourdonnant dans sa tête lui permit de quelque peu reprendre ses esprits. D’un simple revers de gant elle essuya ses joues avant de faire disparaître son armure et de s’avancer, si quelqu’un devait maintenant apporter un terme à ce conflit, c’était elle.

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Alors que tous les yeux étaient rivés sur eux, ils avancent l’un vers l’autre dans un silence pesant perturbé seulement  par le bruit de leurs pas dans la neige. Il s'arrêtèrent à quelques pas l’un de l’autre et se regardèrent pendant des secondes qui semblaient une éternité. Un sourire fit son apparition sur les lèvres du dragon. Mais ce n’était pas le sourire qu’elle connaissait, non celui-ci était bourré de dédain et de mépris, ses yeux brûlaient de la ferveur du combat et même sa voix semblait différente.

“Tu ne me demande pas d’explications ?”

Elle se contenta de le fixer dans les yeux, elle savait déjà tout, alors qu’ils marchaient dans la neige elle avait vu, sa haine et son mépris pour le monde, elle avait senti son désir de suprématie et de domination. Elle su capter, le moindre de ses mensonges et la pire de ses actions. Elle sentit ses poings se serrer sous le coup de la colère qui commençait à prendre le pas sur la culpabilité. Elle était en colère contre lui mais plus encore contre elle même.

“Pourquoi… Pourquoi tu n’en fais toujours qu’à ta tête ? Pourquoi est-ce que tu m’as caché tout ça !?”

Elle sentit son coeur presque exploser alors que la neige commençait à virevolter de plus belle autour d’eux portée par la colère de la louve.

“Pourquoi tu ne m’as jamais laissé t’aider !? Sélim tu as beau être fort… tu ne peux pas tout faire tout seul... “
“Toi et tes idéaux de justices et de paix, vous n’auriez jamais compris Et toi Alma.. Non Fenrir, le dévoreur des cieux... “
“Ne le dit pas.”
“C’est toi qui finira par détruire le monde entier alors ne me fait pas rire avec ta morale. Alors que je sais que tu cherches et embrasse le pouvoir autant que moi, tu penses sincèrement que tu peux m’aider ?”

La réponse apparut claire comme de l’eau de roche. Non, elle ne pourrait pas l’aider. Il avait déjà pris sa décision depuis bien trop longtemps et elle ne s’en était jamais aperçue. Il lui restait cependant un dernier point à éclaircir une question à laquelle son instinct de femme exigeait une réponse.

“Est-ce que tu m’aimais ?”

Elle aurait voulu qu’il lui dise que non. Que tout depuis le début n’était qu’une simple mascarade, du premier je t’aime, à leur fils, en passant par cette alliance qu’elle portait au doigt. Cela rendrait la chose tellement plus facile.

“Je t’aimais Alma.”

Elle retint les larmes qui lui montaient de nouveaux aux yeux alors que son coeur semblait se tordre dans tous les sens pour échapper à sa poitrine. Elle hocha la tête dans sa direction sans un mot. L’heure n’était plus au paroles, il était temps que cette histoire ai enfin une fin.

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L’impact fut saisissant, les deux créatures venaient de s’entrechoquer avec une puissance physique qui dépassait l’entendement pour la très grande majorité de ceux qui les observait, vitesse, force, agilité, tout allait si vite qu’il semblait parfois disparaître avant qu’un coup de tonnerre ne déplace la neige en tempête pour dévoiler leur nouvel emplacement. Cela n’étonna cependant personne que leurs pouvoirs ne furent pas mis en jeu, les sentiments primants sur le reste, ils se battaient avant tout avec leur instinct et ces deux monstres qui s’affrontaient, quand bien même dotés d’émotions, ils étaient avant tout des animaux.

A plusieurs reprises ils fendirent la terre, échangeant des cris sauvage en plus de leurs coups, entre tristesse et colère, entre amour et haine. Plus l’affrontement durait plus il révélait les atrocités qui avaient été commises ici, fautif l’un comme l’autre, engagés dans une danse macabre dont l’issue n’en laisserait qu’un encore capable de vivre, vivre avec ses pêchés sur la consciences. Et ils dansèrent, dansèrent encore, jusqu’à ce que le tapis blanc, ne soit transformé en tapis de sang et de larmes.

Les doigts serrés autour de la lame glacée qui avait finit par fendre le coeur de celui qu’elle aimait, elle avait simplement cessé de résister, à genoux dans la neige la tête de celui qui était son époux semblait reposer paisiblement sur son épaule, elle ne pouvait plus contenir, ni les larmes, ni les sanglots. Une plaie tellement profonde ouverte dans son coeur qu’elle en avait la nausée. Elle serra contre elle le corps de cet homme qui avait été à la fois le meilleur et le pire de sa vie, le père de leur fils, le gardien de son coeur mais aussi celui qui n’avait pas hésité à essayer de l’écraser. Sélim, son plus grand bonheur, sa plus grande déception. Le début du rêve, la fin du cauchemar.

Elle ne protesta pas lorsque ses compagnons d’armes vinrent la chercher. Ils pouvaient tous comprendre ce qu’elle venait de traverser, aussi elle se laissa emmener peinant cependant à détacher son regard de l’homme maintenant étendu sans vie. Et pour la première fois de sa longue existence, quand bien même elle avait finit par abattre son adversaire, et même depuis ce moment où elle ne l’avait pas empêché de partir, Alma avait perdu. Sans amour, il ne lui restait plus que sa fierté pour lever la tête et continuer d’avancer.  
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