Broken Dreams, Livid Nightmare [Solo] [Flashback]

Le camion dans lequel se trouvait Pr.Carter tremblait pas mal. Luis conduisait, c'était l'un des seuls a avoir un permis pour les poids lourds.

Attention Luis, on voudrait pas abimer l'équipement à l'arrière.
Je fais de mon mieux, Professeur.

Le voyage depuis l'aeroport est assez long. Lawrence ne savait pas si ils arriveraient à faire un camp convenable avant le coucher du soleil.

Et voilà donc les gardiens.
Professeur, s'il vous plait, ne les provoquez pas...
Comment ça Luis? Je suis une personne honorable et pleine de respect.

La file de camions venus avec le professeur s'arrêtent alors devant des hommes à cheval qui bloquent le chemin. Ils sont habillés en tenue traditionelle, arcs en mains. Le professeur a presque envie de rire devant une telle présentation.
Il ne sort même pas de son vehicule, attendant qu'un des cavaliers vienne à la fenêtre.
Nous avons ici les papiers fournis par votre gouvernement. Mon équipe et moi ont le droit d'exercer des fouilles pendant un mois.
Un mois... Trop long.
Je ne crois pas non, c'est écrit ici noir sur blanc.
Mois trop long, fureur du Khan.
Hahaha. J'ai tellement peur d'un tas d'os, en effet.
Professeur...
Calme toi Luis, laisse moi faire.
Vous comprenez ce que je dis? J'ai le droit du gou-ver-ne-ment. Le nouveau "Khan".

Le cavalier fronce ses sourcils, visiblement peu impressioné par le manque de respect de l'étranger.

Attention démons du Khan.
Oui, oui, je ferais attention à vos supperstitions.

Les cavaliers s'écartent pour laisser la file de camions entrer dans les terres sacrés des mongols. C'est là que doit être le légendaire mont Altaï où Genghis Khan est enterré. Trouver sa tombe ferait de lui le plus grand archéologue du monde... du siècle!

Pfff. Des monstres? J'ai un PHD, c'est pas un type qui sait à peine prendre un bain qui va me dire le contraire!
C'est pas vous qui m'avait dit que les légendes ont un fond de veritée?
Bien sûr, mais ce fond ne peux pas être... surnaturel.
Leurs "monstres" peuvent avoir été d'anciens gardiens qui se déguisaient pour effrayer les intrus, des animaux sauvages non-propres à la région ou même une autre horde.

Lawrence plisse les yeux, il commence à voir une vallée s'ouvrir face à une montagne. Pour mieux y voir, il sort sa tête par la fenêtre, tenant son couvre-chef avec une main.

On arrive enfin! Le coeur battant de la Mongolie et de son histoire... Burkhan Khaldum.

Les camions descendent sur la zone et s'arrangent en cercle, formant une sorte de barrière. Lawrence descend du véhicule, son premier pas dans une terre interdite depuis plusieurs siècles.
L'herbe lui caresse les pieds et le vent frais fait flotter ses cheveux.

Mesdames, Messieurs, bienvenue à Altaï!
Il tappe dans ses mains pour attirer l'attention de tout le monde.
Très bien. Tim, va sortir les tentes avec Lucas, Adrian et Clark. Julia et Peter vont commencer à carthographier les environs, je veux un découpage d'ici ce soir. Luis, Ian, Louise et Alexandra, vous allez sortir le materiel des camions et les ranger correctement.
Je vais poser ma tente et commencer à organiser les prochains jours.

Il tappe encore dans ses mains.

Chop, Chop! On a encore 3 heures avant le coucher du soleil! Je crois pas qu'on veut finir en casse-croûte pour les loups!

L'équipe d'archéologie se lève au petit matin. Le soleil brille sur la vallée où des pieux sont posés pour délimiter les zones de fouilles.
Le professeur Lawrence Albert Carter est déjà au niveau d'une table avec une carte faite des lieux. Il a un gros journal de notes à côté ainsi qu'un tas de livres sortis de la bibliotèque de l'universitée.
Son fedora à ficelle pend sur son dos, il n'a pas attaché ses longs cheveux qui flottent dans la brise.

...A5 me semble correspondre à la phrase de Yao Cho, mais elle n'a rien à voir avec la description de Marco qui correspond plus à B2...

Dès le matin, Professeur?

C'est pas comme si on allait avoir de la concurence. On m'a dit qu'un tas d'archéologues convoitaient cette vallée pour leur fouilles. On a pas très longtemps avant de devoir leur laisser la place si on trouve rien.

Et on fouille où aujourd'hui?

L'archéologue pointe la zone A5 et la B2 sur sa carte.
Ces deux endroits sont là où je pense trouver quelques vestiges. Selon lequel fonctionne, on saura où est la porte.
Julia regarde la carte puis caresse l'épaule de Lawrence.
Lawrence, je veux qu'on parle de ce qu'il s'est passé... Je...

Les étudiants du professeur sortent de leur tentes et prennent leur petit déjeuner. Luis vient rejoindre Lawrence avec un plat aux oeufs dans ses mains.

Ch'est délichieux!
Luis! Bien dormi?
Comme une marmotte, prof!
C'est bien à savoir. J'aimerai que toi et Julia dirigeant la zone A5 pendant que je m'occupe de la B2. Vous prenez les étudiants que vous voulez avec vous.

Des outils et des caisses circulent avec les élèves de Carter entre les tentes, les zones et le bureau au centre.
Lawrence coordonne les fouilles, il envoie ses élèves à différents endroits. On aurait dit une vraie fourmillère.
Les heures passaient sous un soleil écrassant.

Que se passe t-il?
Lawrence revient d'une des zones de fouilles pour trouver une bande de guignols armés de caméras et d'équipement de film.
Ceci est une zone de fouilles, le gouvernement a dit une équipe à la fois! Qui êtes vous et que faites vous ici?
Lawrence! Et bien, ça fait un bout de temps dis donc!
Un type avec un vieux chapeau à la indiana-jones sort d'un camping-car en ouvrant ses bras comme pour embrasser un vieil ami. Lawrence avance de manière déterminée avant de donner un coup de poing dans le visage de l'individu.
Oswald, espèce de salle vermine!
Allons, Lawrence, c'est pas comme ça qu'on acceuille son ancien professeur et collègue.
Oswald se tient la joue, il gémit un peu de temps en temps. Ses cheveux bruns et secs se détachent sous le soleil ardent de la steppe. Il a un nez assez aggressif et un menton marqué. Il porte un short beige rempli de poches et la veste sans manches la plus ridicule de l'ouest.
Je n'ai aucun respect pour les illuminés, les népotistes et les cons. Il se trouve que tu es les trois.
Allons allons, ce n'est pas à propos de cette fameuse...
C'est totalement à propos de la fois où tu as osé attribuer mon travail à cette élève avec qui tu couchait.
Je veux plus te voir sur ces prémises dès ce soir.
Il ne faut pas s'accrocher au passé tant que ça Lawrence... Et puis j'ai ici une autorisation gouvernemental au sujet de mon émission. Imagine ma surprise quand j'ai appris qu'un ancien élève à moi fouillait sur place!
Hé, vous, éteignez cette caméra!
Lawrence, calme toi, on se fera discrets comme tout!
Lawrence était au bord de l'explosion. Oswald représentait tout ce qu'il détestait dans l'institution de Cambridge, des Historiens et de la société en général. Cet homme sans scrupules et égoïste le mettait au bord de la rage.
Il se force à se calmer. Après tout, c'est son site de fouille, c'est sa découverte et il y a personne au monde qui peut la lui voler, même pas Oswald.
Si je te vois ne serait-ce qu'à 20m d'un de mes élèves ou de mes sites, je viens personnellement bruler ton camping-car pendant que tu es dedans.
Le professeur repart, ne voulant pas se laisser emporter par un désir de violence.
Lawrence! Oublie pas de sourire!

Continuez à filmer s'il vous plaît.
Monsieur, vous êtes sûrs de tout ça?
Carter peut être un personnage détestable mais il est le meilleur archéologue et linguiste que j'ai vu. Son travail est exemplaire, personne d'autre serait en mesure de trouver la tombe du Khan à mon avis. Même pas moi, pour une fois.

Voulant se calmer, le professeur Carter retourne à un des sites pour aider aux fouilles.
Professeur Carter! Venez voir!
Qu'y as-t-il Jennifer?
Lawrence se rapproche de son élève. Elle lui montre un bout de pierre sortant du sol qui semble être sculpté.
J'ai cru que c'était un caillou au début... C'est sûrement une statue.
Attends, passe moi les outils.
Jennifer hocha de la tête et passa le kit de fouille à Lawrence qui de son côté se mit à déterrer la statue. Au fur et à mesure, il sortit enfin de terre un dragon typique chinois doté de formules mongoles.
Jennifer, tu l'as trouvé!
La porte?
Oui, c'est la porte!
Jennifer et Lawrence rient en se prenant dans les bras puis se séparant tout aussi vite.
Tout le monde, venez, venez! Je veux tous les efforts sur cette zone, on a trouvé la porte!
Les élèves s'arrêtent pour voir la statue et écouter Lawrence.
Ce que nous allons accomplir est le rêve de tout grand archéologue: fouiller une tombe. Vous avez tous été berçé par les Indiana Jones tout autant que moi ou par les Flint Carson. Alors, désolé de décevoir, mais c'est pas exactement comme ça que ça se passe. Il n'y a pas de pièges mortels ou de monstres à l'interieur. Pour demain nous devons avoir la porte sortie de terre. Je veux que Ian et Marc aillent alerter les autres groupes pour que tous les efforts soient concentrés ici. Cette zone sera surement remplie d'artéfacts datant de la construction tout autours: poteries, outils, tapisseries, osements... On va rentrer dans l'histoire!
Les élèves applaudissent puis se mettent vite au travail.
Lawrence sourit comme un enfant venant de trouver une montagne de bonbons, cette découverte va faire sa carrière. Avec ça il sera aussi bien reconnu que les conservateurs du british museum ou des grands chercheurs qui ont découvert la vallée des rois.

"Et c'est alors que les portes de la tombe se sont ouvertes. Elles étaient anciennes et solides comme les meilleurs murs du monde. A l'interieur se tennait une seconde porte entourée d'une série d'échaffauds et d'hommes qui passaient leur vie dans ces lieux. En effet, c'était les gardiens de ces lieux, les gardiens de l'Altaï."

Lawrence se tennait dans sa tente alors que la nuit s'était abattu. Cela faisait plusieurs jours qu'ils avaient examiné la zone autours de la porte. Il tient une photo où Julia et lui posent avec un avant bras gigantesque trouvé en bas de la porte. Sur le sol de la tente se tient le livre que le professeur traduisait ainsi que son carnet de notes.

"Le corps était transporté par 12 personnes entourés de 25 gardes armés jusqu'aux dents. Je n'ai pas eu le droit d'entrer dans l'enceinte sacrée mais j'ai pu appercevoir l'interieur. Il s'agissait de couloirs marqués par des symboles étranges et des bas-reliefs relayant une légende obscure que je pense être celle du Khan. Du fond venait un bruit thanatique aux vibrations horrifiques qui auraient pu terrasser un titan."
Hmm, surement de l'exagération mais on peut penser à une structure assez immense qui serait affectée par les mouvements de terrain.

Lawrence est frustré, cela fait plusieurs fois qu'il a tenté d'ouvrir les portes mais il semblerait qu'un mécanisme ancien les tient fermés. C'est décidément un coffre fort digne du Grand Khan, mais il en viendra à bout.

Alors que le professeur allait éteindre sa lampe, un invité indésirable chuchotta à l'entrée.
Qui est-ce?
C'est moi, Lawrence.
Lawrence ne fronce même pas les sourcils, il est juste exaspéré.
Si c'est encore une de tes théories d'extra-terrestres ou de shamans, tu peux partir dès maintenant avant que j'aille chercher mon briquet.
Non,non,non, écoute moi, j'ai un truc qui va t'interesser.
Lawrence soupire avant de remettre ses lunettes. Il ne se donne même pas la peine de reattacher ses longs cheveux qui descendent sur son crâne comme des filets d'eau.
Je te donne 10 minutes, si c'est interessant je te laisse partir en un seul morceau.
Lawrence ouvre sa tente et en sort en pyjama, il enfile rapidement un petit manteau et prends sa lampe-torche pour accompagner Oswald à la tente de travail.
Alors, tu promet de pas toucher mon visage, j'en ai besoin pour mon émission.
Viens-en à ton truc s'il te plait.
Ah, oui justement.
Oswald sort de son sac à dos un tas de journaux anciens attaché par des fils entourant une sorte d'objet. Il défait l'embalage pour dévoiler un livre qu'il pose sur la table.
Lawrence plisse les yeux en examinant l'ouvrage. La texture est celle d'un muscle, pas de cuir classique. Le nom de l'ouvrage est inscrit en lettres blanches un peu salies par le temps. C'est de l'Arabe, il le reconnaît tout de suite. "Luein al'amakin", lieux maudits, encore un ouvrage stupide de cet illuminé d'Oswald!
Lawrence est déjà parti de l'idée qu'il va pas prendre trop au serieux ce livre mais examine quand-même de quoi dater à peu près l'ouvrage.

10ème siècle? Mais Genghis était pas encore vivant, les mongols n'avaient même pas encore atteint l'Europe il n'y avait que les hordes Cumaines....
Où as tu trouvé ça et à quoi il est censé me servir?
La tombe y est décrite...
Où l'as-tu trouvé, je continuerai pas sans savoir!
Ok,ok, c'est dans un bazaar en Turquie. Le vendeur était un type un peu chelou il avait l'air d'avoir que la moitié de ses neurones encore en vie et un majeur complétement pourri.
Il en avait le coeur net, c'était que des conneries. Le vendeur turc l'a eu comme un débutant!
Pourtant, c'est un sacré bon travail pour un piège à touriste...
Bref, je veux pas entendre tes conneries ce soir, j'ai du travail demain...
NON! ATTENDS! Lis un peu! Je te jure!

Le professeur s'arrête dans ses pas et soupire. Il se retourne vers Oswald et revient, il remet bien ses lunettes et s'apprête à ouvrir le bouquin.

Je fais ça uniquement car sinon tu me laissera jamais dormir. Quelle page?
134 et 135, ça parle d'une forteresse dans l'Altaï.
Foutaises, il n'y a jamais eu de château ici, les mongols sont des nomades et les chinoix sont jamais monté jusque ici avant le 17ème!
Regarde là! C'est exactement ta porte! La description, lis la description!
Lawrence passe la lampe torche à Oswald.
Pointe le sur la page, ce sera aimable.
Ahem...
"Dans les fin fonds des terres de l'est, au-dela du désert chantant et des montagnes du tonnerre se tient une forteresse d'Altaï. De ce lieu, une communauté de part jamais. Des convois de toutes les nations de Chine et d'Inde envoient de la nourriture, des armes, du fer et des outils malgrès les guerres et la haine. En effet car cette prison est conçue pour empêcher un être de sortir, un être aux decins inconnus et aux pouvoirs immenses.
Il y a plus de mille ans, des hommes ont vu la corruption s'étendre et se sont résolus de l'enfermer avant qu'il soit trop tard. Des peuples se sont sacrifiés corps et âmes, condamnés à revenir en serviteurs de la créature, pour l'enfermer dans la forteresse. Personne ne doit y entrer, malgrès l'appel sucré de cette chose. Elle promet fortune, pouvoir et immortalitée en échange d'un royaume sur terre, celui de son serviteur..."

Tu pense sincérement que ça a la moindre valeur scientifique ce baratin de voudou-baloulou?
J'ai un PHD, Oswald, je ne suis pas un autre Ian Goldborn.

Mais tu arrivais à la partie importante!
"La porte de ce lieu ne s'ouvre que lors de l'arrivée d'une clé dans l'autel à minuit sous une lune pleine." Nous sommes en pleine lune et... Attends...

Lawrence croise les bras alors que Oswald sort de sa chemise un collier avec au bout une sorte de statuette en basalte très détaillé et très bien conservé, le tout orné de symboles étranges que le professeur n'arrive pas à déchiffrer.

Bon j'ai entendu assez de foutaises pour une soirée...
Mais Lawrence! Tu comprends pas, c'est ce soir où sinon il faudra attendre la prochaine lune! Nous deux, nous seront partis depuis!
Bonne nuit Oswald, fait de beaux rêves.
Je.... Oh puis zut! Tu va le regretter Lawrence Carter! Tu vas le regretter amérement quand JE serais le chercheur à avoir trouvé le Khan.

Lawrence n'a pas envie de perdre plus de temps, il retourne se coucher, laissant Oswald et son livre dégerpir. Il laisse lentement le sommeil l'emporter dans une nuit sans rêve jusqu'à ce qu'une odeur le réveille.

C'est une odeur de brûlé.
Le professeur se lêve et entends crier.
AU FEU!
Lawrence sursaute, il sort et voit des bouts de son camp en flammes. Une partie de l'équipement semble disparaître dans la fumée et un des camions explose en projettant des étudiants avec l'onde de choc. Rapidement, Lawrence fonce prendre un extincteur encore plein et va rejoindre les autres membres de l'expédition pour mettre fin à l'incendie.

Concentrez vous sur le bas des flammes, il faut éteindre la source! Plus bas, j'ai dit plus bas!

Le feu de la tente de travail s'éteint enfin, le professeur et ceux qui l'ont aidé se redirigent sur les deux autres camions en flammes.

Garfield! Tu as vu quelquechose?
C'était ce type, prof, une fois que vous êtes partis il est revenu et a foutu le feu avant d'aller vers le site C-14.
La porte... Bon sang ce sale con!

Lawrence vide son extincteur puis le jette au sol.

Julia! Luis! Où êtes vous?!

Ils ont suivi l'autre vers la porte.

Merde! C'est pas possible!
Occupez vous de l'incendie, je reviens!

Lawrence enfile son manteau et attache rapidement ses cheveux tout en courant. Il prends rapidement son journal et appareil photo, il aura besoin de preuves pour faire en sorte que Oswald soit embarqué par la police pour tentative d'homicide volontaire.
Alors qu'il arrive enfin sur place, loin du camp, Lawrence rattrape son souffle un instant. Il relève les yeux pour constater une porte ouverte. La "clé" d'Oswald se tient fermement dans le creux de l'autel.

Fils de pute!

Le professeur voit trois séries de traces de pas entrer dans la structure, il décide donc d'aller suivre. Une fois à l'interieur, il sort une lampe de poche et tousse un peu. Une poussière de plusieurs siècles vennait soudainement d'être agité par des visiteurs innattendu, bien-entendu que ça étouffe.
En inspectant la salle, Lawrence remarque que c'est gigantesque pour une tombe. La voute ressemble à celle d'une église. Des échaffauds sont éffondrés un peu partout autours de lui. Parmis eux, des cadavres figés dans des positions finales avant la mort. Ils semblent ou fuir ou se battre, comme si une chose les avait terrifiés. Une grande seconde porte se tient alors devant Lawrence. Des verroux de toute époque et venant de partout dans l'ancien empire mongol sont employés pour retenir cette porte fermée de l'exterieur. C'est...
C'est comme si on enfermait quelque chose.
Une tombe n'a pas besoin de ce genre de constructions. Ils avaient peur que le Grand Khan reviennent?

Julia? Luis? Oswald? Répondez!

Lawrence prends quelques photographies de gliphes et bas-reliefs qu'il observe dans la chambre. Alors qu'il s'employait à la tâche, il remarque un tunnel creusé à côté de la porte. Des pelles se tiennent à côté. Le professeur fouille un peu et trouve un vieux pistolet datant de la seconde guerre mondiale, un modèle chinoix employé de préférence par les communistes durant la révolution. Il semblerait qu'ils n'ont pas été les premiers ici depuis la mort du Khan.
Lawrence vérifie et l'arme est bien chargée. Il la garde sur lui, il ne peux pas risquer qu'un fou dangereux comme Oswald blesse ou tue ses élèves. Surtout Julia, si il lui arrivait quoi que ce soit, il tuera Oswald d'une balle dans le foi, une mort lente, douloreuse et instoppable si on est pas soigné dans les 15 premières minutes.
Le professeur se lance et rampe dans le tunnel pour arriver de l'autre côté de la porte. L'espace gigantesque ressemble aux descriptions faites dans le livre qu'il avait passé ses journées à traduire. D'étranges gliphes ornaient bien les murs et semblaient raconter une histoire. Lawrence prit son temps et retraça, il chercha des signes de l'histoire de Timijin, le Grand Khan, mais ne trouva rien. Au lieu de ça il a une sordide légende qui lui donne la chair de poule.
Les bas reliefs décrivent une tribu nomade qui s'installa près d'une montagne. Au bout de plusieurs nuits, certains disparaissent et ne reviennent jamais. C'est alors qu'ils rencontrent le premier disparu. Il se transforme en une sorte de créature qui dévore ou capture les membres du clan. Un jour ils ont un leader, un grand homme qui vole sur un nuage et dont le toucher change en pierre. Il aurait ammasé une armée tellement grande qu'il menaçait la chine, l'inde, le monde. Alors l'Empire des cieux, Les Rajs et les tribus barbares du nord se sont alliés pour vaincre le grand homme sur le nuage dans une ultime bataille. Ils découvrent qu'ils n'arrivent pas à détruire son corps et que ceux qui ont surveillé le cadavre durant la nuit sont devenu des créatures. Ils se sont donc résolus à rapporter le corps à la source du mal et de construire un grand complexe pour enfermer le mal. Au fur et à mesure de la construction, ils comprenent que le mal émane du lieu dans la montagne. Un sage chinoix aurait donc cherché dans les archives et trouva qu'un jour, une étrange explosion lumineuse apparut dans la direction de la montagne et que c'était donc là que le mal est arrivé sur terre.

Des hommes se sont sacrifiés pour construire la prison ultime, devenant des monstres et étant tué par des amis ou des proches.

Une fois au bout du bas-relief, deux chemins s'offrent à l'archéologue. Lawrence décide de prendre à droite après avoir entendu ce qu'il pense être des bruits de pas. C'est un chemin assez long dans un couloir dépourvu de motifs ou de décorations. Le plafond est bas et la température descend. Il a l'impression d'être en Angleterre en plein hivers.
Alors qu'il continue, le couloir tourne pour dévoiler une salle de taille moyenne avec 2 autres accès à part son entrée. On dirait une salle à manger avec une grande table longue entourée de chaises. Les chaises sont très anciennes en apparence mais le design est récent, on dirait qu'on aurait mis des chaises des années 1930 mais conçues au 14ème. La table est recouverte d'une vielle nappe blanche avec des assiettes remplies de nourriture. Elle n'est pas pourrie, juste recouverte de poussière, comme si aucune des étapes de la décomposition avaient commençé.
Lawrence inspecte de plus près, ce sont des pommes, des oranges, des tomates, des pastèques. Il ne devrait pas y avoir une telle diversitée et certains de ces fruits n'ont rien à faire dans une tombe aussi ancienne!

Le sol est recouvert d'un étrange carrelage moderne mais abimé par les siècles. Ce n'est pas normal. Lawrence prends des photos avant de passer à la salle suivante. Il décide de poursuivre à gauche pour continuer à s'enfoncer dans le labyrinthe à la recherche de ses élèves.

Julia? Luis?
Oswald?
Où êtes vous?!

La salle suivante est plus grande mais interrompue par un pillier décentré. L'environement ressemble à celui d'une vieille armurie de l'Empire Chinoix pendant la période Tang. Les épées sont encore en place, les armures aussi. Lawrence allait inspecter les pièces archéologiques de plus près qu'il entends une voix venir de plus loin. On aurait dit Oswald.

Oswald! Oswald fils de pute reviens ici!

Lawrence court en direction du son, passant salle après salle avant d'arriver dans une pièce vide sauf pour un bassin de mercure en son centre.
C'est d'ailleurs dans ce basin que git le corps d'Oswald. Il se tient là souriant comme si il prennait un bain. Ses yeux sont d'un blanc pur. L'odeur de putréfaction attaque le nez du professeur.

Oh mon dieu... Os... Oswald?

Lawrence se couvre la bouche d'un chiffon et se rapproche pour inspecter le pouls de son adversaire.
Rien.
Il est mort.
Il est définitivement mort.
L'archéologue s'éloigne lentement du corps avant de se retourner et continuer dans l'espoir de trouver Julia ou Luis. C'est alors qu'il entends un bruit derrière, il se retourne pour voir Oswald hors du bain, debout, le regardant avec la tête penchée du côté droit.
Il ne bouge pas, il reste là, statique, souriant comme un démon.
Lawrence sort son pistolet et vise son ancien ennemi.

Oswald si c'est une blague elle est de mauvais goût. Je te préviens, j'hésiterai pas.

"Oswald" penche la tête de l'autre côté lentement, comme une machine. Il lêve une main et la présente face à Lawrence.

Raharech Naborisila...

Avant que la chose n'ait le temps de finir sa phrase incompréhensible, Lawrence tire une balle, puis deux, puis trois dans la créature avant qu'elle tombe enfin à terre.
Le professeur respire fortement. C'est quoi ça?!
Le cadavre souriant se dissipe en petits vers noirs qui se dispercent et rentrent sous le sol par des crevasses, laissant des restes pouvant à peine qualifier d'humain.

Lawrence recharge son arme. Il sait pas dans quoi il s'est embarqué mais c'est définitivement pas bon.
Le manteau d'Oswald heuresement est intacte, posé au sol non-loin du bassin. A l'interieur se trouve un petit carnet ainsi que son alliance. Ce fils de chien était bien marrié depuis le début, il l'avait bien dit!
Pourtant, malgrès sa haine, Lawrence n'a que de la peine pour cet homme qui n'aurait pas mérité de mourir d'une telle façon.

Une inquiétude pour ses élèves s'intensifie dans les pensés du professeur.
Le livre!
Bien sûr, Oswald avait son livre avec les propriétées de ce lieu!
Lawrence cherche seulement pour trouver que l'ouvrage avait été emporté. Peut-être que Luis ou Julia l'ont entre leurs mains?
L'archéologue décide donc d'avancer plus profondément à la recherche de ses élèves.

La salle suivante est un grand hall avec un toit aussi haut que dans une église ou une cathédrale. Il y a deux étages accèssibles à l'aide d'escaliers. Il s'agit d'une grande bibliothèque. L'architecture ressemble à une sorte de méli-mélo d'époques: les murs sont construites comme une ancienne tombe mais au fond se trouve en hauteur une rosace gothique brisée menant sur un mur de roches. Des livres et des parchemins se mèlent dans ce qui semble être une grosse archive.
Le professeur s'approche voir ces ouvrage. Il s'agit d'écrits de différentes époques mais rien qui soit plus récent que le 15ème et cela malgrès les apparences récentes. Il n'y a rien de plus perturbant que d'ouvrir un livre qui semble avoir été imprimé en version poche pour y trouver du script proto-chinoix. Ce lieu existerait donc depuis le temps de la vallée jaune?
Il repose le livre qu'il a pris et regarde dans un autre rayon. Des vieux panneaux semblent être attachés par des chaines et indiquer des sections. Une de ces sections est écrite purement en ancien mongol. Lawrence n'y trouve que des livres enchaînés ou brûlés depuis longtemps. On dirait qu'il y a eu une purge de certains ouvrage pas les habitants de ce lieu... cette étrange prison.
Alors qu'il continue d'avancer, il peut entendre comme des chuchottements qui sortent des ouvrages enchaînés. Le professeur décide de repartir immédiatement et de reprendre son chemin.
Les dalles qui constituent le sol ont des marques.
Lawrence se baisse pour les examiner, il y a des traces de chaussures ordinaires mais aussi des traces qu'il n'arrive pas à identifier. Il y a aussi du sang, une ligne de sang.
Peut-être qu'un de ses élèves est blessé!
Sans attendre, l'archéologue continue de s'enfoncer dans les lieux. Le bourdonnement est de plus en plus fort, comme un moteur.
Il se retrouve à nouveau dans un couloir assez long. Le professeur prends quelques photos des nouveaux glyphes, encore plus anciens et moins compréhensibles. Alors qu'il fait ça, un son gargouillesque sort de l'ombre.
Lawrence se tourne rapidement, rien.
Lentement, il range son appareil photo et sort son pistolet.

Luis? Julia?

Le son se remanifeste mais plus fort. Le professeur plisse les yeux et voit une abomination de chair sortir de l'ombre. On dirait un être humain couvert de grosses tumeurs qui le déforment complétement. Ses côtes sont visibles comme si on l'avait affamé pendant des années. La chose n'a qu'un seul bras avec de longues griffes. Un seul élément permet de dire qu'il fut un jour humain: un collier portant son insigne de soldat.

Bang, Bang.
Lawrence réalise qu'il va être à court de balles si il continue. La chose ne flanchit pas, les balles le font saigner un sang noir mais pas assez pour le tuer. L'archéologue court en direction de la bibliothèque en hurlant. Il trébuche sur une dalle mal posée en arrivant. Il tente de se resaisir, certain qu'il va être tué mais....
Rien.
Il se retourne totalement pour voir que la créature n'entre pas la salle. Il retourne errer dans le couloir.
Lawrence respire encore fortement, il n'a jamais vu une chose pareil et ne sait pas comment il devrait prendre ça. Luis et Julia peuvent avoir croisé ces choses! Est-ce qu'ils vont bien?

Le professeur se relève et réflechit. Il va devoir passer à côté de cette chose si il veut suivre le sang, avec un peu de chance il s'agit de ses élèves. Il va donc fouiller la salle sans succès concluant. Il n'y a que des livres ici. Il décide de jetter à nouveau un oeil aux livres qui chuchottent. Il en voit un différent: cuir noir enchainé plusieurs fois mais ouvrable facilement sans clé. Alors qu'il rapproche sa main, les chuchottement des autres livres devienent plus forts.

"ne touche pas"
"prends pas celui là"
"pitiée pas ça"
"ne touche pas"

Les chuchottements crient alors qu'il prend enfin le livre dans ses mains puis cessent totalement. Lawrence tourne un peu le livre et retire la poussière qui couvre le titre. Il n'y en a pas.
Le professeur espère pouvoir s'en servir comme arme improvisé et se défendre des griffes avec assez longtemps pour atteindre la prochaine salle où la créature le suivra sûrement pas.

Lawrence retourne prendre aussi une épée dans l'armurie qu'il avait trouvé plus tôt, au cas où, puis soupire avant d'avancer dans le couloir.
Les sons de la bête se font de plus en plus fortes. Lawrence prépare l'épée et le livre.
La chose se tient là, dans un coin, mais ignore totalement le professeur. Il semble terrifié par une chose, voulant éviter de le regarder directement.
Le professeur abbatit la créature avec l'épée, espérant mettre fin aux souffrance de la personne devenue... ça. Il continua sur son chemin.
L'étrange ouvrage semble l'avoir protégé, il est craint, mais pourquoi?

La salle suivante a trois portes, la chemise de Luis se tient déchirée sur le sol, recouverte de sang. Les traces continuent vers une des portes, derrière se trouvant un grand trou.
Lawrence y jette une pierre pour entendre le fond mais aucun bruit résonne. Un véritable gouffre sans-fin.

Un chant vient d'un autre passage, celui d'une voix féminine et douce. Julia?

Il a le choix à présent.

Le professeur hésite longement, est-ce qu'il devrait descendre le gouffre dans l'espoir de trouver Luis ou est-ce qu'il va à la poursuite du son de Julia qui semble plus proche et facile à atteindre?

Le chant semble dissonant, comme si on chantait faux mais en moins ridicule et plus déstabilisant. Le professeur réajuste ses lunnettes et se met à avancer vers le son. Chaque pas résonne de plus en plus fort alors qu'il entre dans une pièce plus proche de la yourte en architecture que du souterrain. De vieilles lampes à huile et lampes chinoises dancent, suspendues au plafond par des cordes plus ou moins longues.
Les meubles sont ceux qu'on trouverait si c'était vraiment une yourte mongole. Des jouets en bois gravés sont placés sur le sol aux côtés d'instruments de musique.
Un objet n'était pas comme les autres, caché derrière une tunique mongole traditionelle faite pour les longs hivers avec des motifs en rouge. Ce sont des pinces coupantes utilisés par les armées pour les fils barbelés. Lawrence s'assit sur une bûche et se mit à couper les chaines du livre, curieux d'ouvrir et lire son contenu.
Le premier maillon tient bon, mais avec assez d'effort il craqua enfin, laissant sortir une sorte de vent. Lawrence ouvre lentement le livre pour trouver deux pages noires, noires d'encre.
L'encre dégouline presque hors du livre, quelques goutes en tombent sur le sol.

Petit à petit, les pages deviennent de moins en moins imbimbées, laissant découvrir des motifs complexes et puis enfin une carte. C'était une carte complexe, plusieurs salles, des couloirs errants et des zones qui changeaient et bougeaient comme si ils étaient vivants. Oui, ce livre était animé!

Le professeur pense avoir une halucination. Peut-être le manque d'oxygène une fois aussi enfoncé dans un complexe souterrain.
Pourtant la carte semble familière.
Il retrace un chemin, celui qu'il pense avoir emprunté. Il retrouve la bibliothèque, l'armurerie, la salle à la baignoire, tout. C'est une carte de la tombe.
Mais elle semble trop irrationelle pour un batiment, même spirituel. Il n'y a pas de sens dans cette architecture chaotique. Enfin, le nom de la bibliothèque fit un coup à Lawrence.

Le nom est inscrit en script traditionel mongol: "Mémoire Troisième". Des petits points bougent dans les couloirs, laissant des traces qui se dissipent. Enfin, il trouve une marque rouge là où il devrait être.
Les mouvements semblent réguliers, calculés, mécaniques.

C'est.... C'est pas une tombe.... ni une prison....

C'est un corps.
Un corps sans aucun semblant sur terre.
Un coeur qui bat sans avoir de sang, avec un système immunitaire et une sorte de volontée.
La carte laisse un vide au centre, un vide où aucun couloir ou salle mêne, une grande salle carrée dont le nom est indéchiffrable, écrit dans un script aussi ancien que les autres dans les couloirs. Le professeur en doute presque s'il s'agit vraiment d'ancien mongol.

Qu'est ce que cet endroit?


Est-ce juste un cauchemar?


Après tout, il était fatigué et avec ce livre idiot qu'Oswald lui a montré... Il peut très bien avoir tout inventé.


La voix de Julia revient encore. Lawrence se lêve en hâte, il consulte la carte, à la recherche d'un autre point rouge. Il en voit un, un point qui tremble dans une salle non-loin.

Julia! J'arrive!

Lawrence court, oubliant le livre qui tombe à terre. Une fois qu'il a disparu de la salle, celle-ci se teinte à nouveau d'encre noire. Tellement d'encre qu'elle commence à former une couche par dessus les pages. Cette couche s'épaissit avant de devenir une main, puis un bras, puis un torse en encre commence à sortir. Une chose qui se met à ramper puis disparait dans les fissures du sol comme la vermine d'Oswald.

Le professeur en revanche, court aussi vite que possible, il ne rencontre aucune autre créature sur son chemin, pourtant ayant vu qu'il y en avait sur la carte. Que se passe-t-il?

Les salles deviennent de plus en plus similaire, partant dans un thème qui rappelle l'entrée de la prison. Les bas-reliefs reviennent, les mystérieux glyphes aussi, mais le professeur n'a pas le temps de les photographier ou les noter, il doit sauver son étudiante.

Julia! Julia dis moi que tu es là!

Enfin, il arrive à l'entrée de ce qui semble être un vrai tombeau. Les écritures deviennent du mongol classique. Julia se tient dos à Lawrence, face à la porte et les écritures qui l'entourent.

Julia! C'est moi, Lawrence! Par pitiée, réponds moi. C'est dangereux ici!

Lawrence? Que t'arrive-t-il tu es rouge de sueur!

Son élève accourt vers le professeur, venant l'aider à se tenir debout après autant d'épuissement.

J'ai perdu Luis et Oswald de vue mais regarde moi ça!

Julia regarde la porte avec un grand sourire, comme si elle avait le saint-graal devant elle.
L'archéologue plisse les yeux et tente de traduire. Il voit le mot Temujin et comprends.

C'est la...
La tombe de Genghis Khan. J'y crois pas!
Ha, c'est tout grâce à ma perspicacitée. Tu vois, j'ai su parfaitement lire le mongol sur les murs en venant ici, j'ai suivi les directions et puis poof: tombeau de trouvé!
C'est... C'est impressionant! Laisse moi regarder.

Oubliant toutes les terreurs qu'il venait de vivre, se noyant dans l'extasie d'avoir trouvé le travail d'une vie, Lawrence entre le tombeau et observe la salle. Il y a tout, le sarcophage, les dons, le trésor, tout!
C'est la découverte du siècle!

Je pense que je devrais mériter quelquechose pour tout ça?

Lawrence ressort, heureux comme pas possible.

C'est incroyable Julia, incroyable. Tout ce que l'on cherche depuis des siècles se trouve ici. Même les Japonais, les Chinois ou les Russes n'ont pu toucher ces trésors!

Julia s'avance lentement vers le professeur, les mains dans son dos et danceant presque de manière suggestive. Enfin, elle met ses bras autours du cou du professeur.

Enfin Julia, on avait déjà eu une discution à ce sujet. Je suis ton professeur, je ne peux pas avoir une...

Julia mis son doigt sur la bouche de Lawrence.

Shhh, j'ai trouvé la tombe non? Personne est ici, personne d'autre le saura. Je peux bien avoir... une récompense, non?

Julia, je...

Lawrence voulut se défaire des bras de son élève avec douceur mais ce regard de chien battu finit par le convaincre.

Très bien, mais ce sera l'unique.

Lawrence se résout à jetter sa morale pour cet instant. Personne le saura après tout, il n'a rien à perdre. Il rapproche lentement son visage, fermant presque les yeux. Une pensée inconfortable lui traversait l'esprit. Peut-être qu'il l'aime aussi mais est trop moral pour l'admettre? Quelle idée perverse! Il est professeur dans une académie à renommée internationale! C'est l'homme qui va découvrir la tombe du grand khan et être acclamé mondialement dans son millieu comme Einstein le fut de son temps!

Puis il cessa avant même de toucher les lèvres de Julia.
Elle souriait, mais pas un sourire normal.
Elle avait le sourire jusqu'aux oreilles, mais pas comme une expression. Sa bouche est gigantesque. Ses yeux sont grands ouverts, comme ceux d'un prédateur.

J...Julia?

Lawrence se libère immédiatement et se jette en arrière. "Julia" a juste le temps de le griffer avec ses mains. Ses oncles sont devenus de longues griffes qui ont tranché son côté gauche.

AGH! Julia! Qu'est-ce que ça... Oh mon dieu.

"Julia" se tennait là, penchée en avant comme une sorte de créature, elle léchait le sang sur ses griffes comme si c'était la chose la plus délicieuse au monde. Lawrence ne pouvait que se tenir au sol, terrifié.
Même elle n'avait pas échappé au sort d'Oswald. Peut-être que Luis aussi a fini pareil. Et lui? Pourquoi pas lui?
Pourquoi est-ce que toutes ces choses veulent le trancher en morceaux?

Une sorte de liquide noir commence à sortir du sol et à couler. Lawrence se remet debout, tennant son côté gauche avec une main. Il remarque enfin un vieux cadavre déséché dans un coin. Le sang noir entre dedans par tous les orifices, un spectacle dégueulasse donnant au professeur envie de vomir. Le cadavre tremble avant de commencer à bouger enfin, un peu comme Julia ou Oswald.
Il pensait avoir deux monstres mais le second partit immédiatement, comme si de rien était, mutant lentement pour devenir une sorte de monstre en roc. "Julia" en revanche, s'approchait de Lawrence comme un animal affamé.

Le professeur sortit son pistolet, il aurait peut-être juste assez de balles pour l'abattre. Elle avait l'air si vivante... Est-ce qu'il peut encore la sauver?
Julia! Julia c'est moi, te laisse pas faire par... par ce je ne sais quoi! tu es Julia Ademond, l'une de mes meilleures élèves et une personne remarquable!

La créature continue d'avancer. Lawrence serre son arme mais tremble comme une feuille.

Julia, je sais que tu es là! On s'est parlé à la fin d'un de mes cours avant de venir ici. Je t'avais dit que je pouvais pas être avec toi. Je suis ton professeur, tu es comme une fille pour moi, c'est pas moral! Julia regarde moi! Tu as un neveu chez toi, un beau garçon qui était rentré dans l'école une fois pour te chercher car tu lui manquait! Il a de joli yeux bruns et des cheveux rouges comme toi! Julia écoute moi! Je lui ai appris à faire des petits avions en papier alors qu'on t'attendait dans le bureau du directeur adjoint. Je sais que tu l'apprécie vraiment et que tu t'occupe de lui depuis que ton frère a fini à l'hopital à cause d'un accident. Julia, il lui arrive quoi si tu meurt ici?!

La créature semble s'arrêter à avancer, comme si elle hésitait.
Julia remprends une forme plus humaine, elle crie tennant sa tête dans ses mains.

Ahhh, ça hurle! C'est horrible! J'arrive plus à entendre mes pensées!

Elle tombe à terre devant Lawrence, relevant un peu la tête, les larmes aux yeux.

Lawrence? Lawrence? Aide moi! Par pitiée tue moi! J'en peux plus! C'est comme un hurlement dans ma tête! C'est plus fort que tout!
Lawrence tire, je t'en prie!

Le professeur est confus, il sait pas quoi faire.

Non, non! On peut te sauver Julia, viens avec moi, on va sortir de cet endroit et trouver un médecin.
Il se baisse pour la prendre, mais Julia le repousse.
Aucun médecin peut soigner ça. Lawrence, c'est pas... c'est pas ordinaire. C'est comme un cauchemar. J'arrive plus.. J'arrive plus à m'entendre penser... Lawrence, pars, par pitiée, pars! Il... Il me demande de te tuer.... Il veut te tuer.... Il me chuchotte tellement de choses horribles! Aaaaaahhhh!

Julia se colle à terre, recouvrant ses oreilles avec ses mains.

Lawrence recule, il ne pense pas pouvoir l'aider, mais il ne peut pas non-plus la laisser comme ça. Il serre son poing, laissant quelques larmes couler.
Il n'a pas d'autre choix... Enfin est-ce vraiment le cas?

Il tire dans la tête de Julia, une fois, deux fois, trois fois... Il vide toutes ses balles, recharge l'arme et tire à nouveau, pleurant pendant toute la procédure alors que le corps de son élève recule, se régénère un peu puis est renvoyé en arrière de nouveau par la prochaine balle.

Enfin, elle tombe sans vie. Le sang noir coule partout sur son corps devenu blanchâtre.
Le professeur tombe à terre.

Il vient de tuer.

Il vient de tuer son élève.

Il vient de tuer une personne à qui il tennait.

Le pire est qu'il n'est même pas certain si il pouvait la sauver ou non.


Lawrence n'arrive pas à regarder le corps de Julia, ses yeux morts semblent lui poser une simple question "Pourquoi? N'y avait-il pas un autre moyen? Pourquoi tu ne m'a pas sauvé?"
Il se donne une claque pour se remettre les idées en place.

Je vais sortir, je dois sortir... Je vais sortir!

Il se relève, lentement, il inspecte autours de lui. Il n'y a rien à part le tombeau derrière, celui du grand Temujin. Lawrence retourne à l'intérieur, il doit y avoir un indice.
Il inspecte chaque partie de la salle avant de trouver ce qui semble être un levier. Oui, un levier unique caché derrière le sarcophage. Le professeur sentait que si il le tirrait, il ne pourrait pas revenir.

Avant de partir, Lawrence prit un unique objet sur le corps de Julia: une photographie. C'est une photo de lui, Julia et Luis. Un selfie qu'ils ont pris lors de leur visite dans un site en Angleterre pour leur classes. Lawrence range la photo dans sa veste, ne se retournant pas et enclenche le levier.

La salle se met à trembler et la seule ouverture se ferme. Il est dans le noir complet alors que tout vibre comme si c'était la fin du monde. Il entends des objets tomber mais ne voit rien, il s'aggripe à ce qu'il pense être le sacrophage et espère s'en sortir.

Est-ce qu'il vient de se condamner?
Une chose tombe sur l'arrière de sa tête.




La lumière dérange Lawrence, il fronce les sourcils. Il grogne un peu avant de lentement ouvrir ses yeux. Il voit le ciel, la surface. Le reste du tombeau est intact.
Le professeur se relève, la main sur sa tête. Il a eu un sacré choc.
Du sang recouvre son côté gauche mais il semble avoir été soigné. Par quoi ou par qui?

Lentement, le professeur marche avec difficultée pour sortir dans le grand air. Le camp est devant lui, ses élèves et les employés d'Oswald se tiennent avec les forces de l'ordre qu'ils ont réussi à appeller sur place.

Un des élèves se tourne en la direction de Lawrence. Il se sent si faible.

Professeur! Professeur Carter! Il est là! Il est sain est sauf!

Lawrence tombe enfin à terre, face d'abord. Le personnel de secours fonce pour s'occuper de lui.

Reculez, il a une blessure sur le côté!
Oh...
Oh mon dieu, mais qu'est ce qui a pu faire ça?

Trop occupés avec le grand archéologue, une seconde ombre sort de la tombe sans être vu, courant se cacher dans les montagnes. Un spectre qui hantera le professeur dans les mois à venir.