Dusk of a Dynasty (w/ Krystal Hamilton)

Ce n'est pas très souvent que j'ai l'opportunité de véritablement me détendre et m'étirer. En fait il faudrait déjà que je puisse sortir plus souvent. En tout cas je prends plaisir à revenir de plus en plus, à prendre un peu plus les rènes de ce chariot de guerre. Enfin, il serait si dommage que de laisser un corps comme celui-ci, un sang aussi puissant, celui de la race divine, être gaché par un gosse! Certes, j'aurais préferé garder mes cheveux plus longs, plus flamboyants et ma peau plus terne me manque un peu. L'on ne peut malheureusement pas tout avoir, une réincarnation c'est un peu un jetté de dès au final. J'ai la chance d'au moins être revenu dans quelqu'un doté de toutes ses capacitées, sinon je pense que j'aurais été fortement frustré.

La douce brise d'une nuit londonienne me caresse le visage alors que je passe caresser les plantes du park, laissant ma petite marque en brûlant le bord de certaines branches ma Kandys de tissus épais et fins, colorés de rouge, or, blanc et pourpre se pliant avec chaque mouvement, m'imaginant la tête du jardinier demain. Hahaha, j'aurais tellement voulu pouvoir le voir. Oh, et avant de repartir, je devrais laisser une petite dépression atmosphèrique, une belle pluie torenteuse comme lors d'une moisson... Ça, ce sera amusant! On verra comment Londres appréciera un petit cadeau venant de mes anciennes terres, eux qui semblent tellement aimer voler ce qui ne leur appartient pas, ces sales chiens, vautours, vermines qui ont grignotté aux morceaux de mon Empire pour en ramasser les pièces. Ces restes nous appartiennent, à moi et aux Daivas! Ils n'étaient pas leurs à prendre! Je ne sais ce qui a du passer par la tête d'Ishtar et des autres pour qu'ils laissent ainsi des rats entrer dans nos terres... Il n'a fallu donc que si peu de siècles pour qu'ils s'addoucissent ainsi?!
Nous étions des DIEUX, bon sang! Les mortels se mettaient à genoux devant nous!

Je lache cette colère d'un coup de bras, projettant un froid qui gèle instantanément un peu de gazon. Tant pis pour le jardinier, il n'avait qu'à pas me viser avec sa pince l'autre nuit.

J'arrive à un banc, une belle vue devant moi avec la lune en perspective dans son demi-croissant. Je déploye devant mes yeux l'amulette que j'ai pris dans le British Museum alors que je pose mon pied sur l'assise pour m'apuyer. Mes ailes sont déployées, leurs reflets dorés renvoyant la lueur de l'astre lunaire sur le jardin. Le symbole de Shamash se tient sur le disque abimé par les temps. Son éclat semble ne s'être jamais dégradé, le bijoux au centre continuant de paraitre tel le soleil. Mon regard saute sur chaque petit détail qui est exactement comme je m'en souviens. Les tailles causées par les lames des assasins envoyés contre moi, les brûlures de Mithra et la feinte odeur de doux parfuns de fleurs resté malgrès tous les millénaires. Je fronce les sourcils à la vue d'une misérable étiquette numérottée que je m'empresse de déchirer. Ces mortels et leurs misérables petites pattes. Qu'ils se les gardent pour leurs restes, ceci est un artéfact divin! Il m'a appartenu! Il fait parti de moi! Et vous, vous l'avez défiguré avec vos.... marqueurs et papier soluble....

J'espace le collier avec mes deux mains avant de doucement le passer autours du cou. Je relève d'une main le bout de l'amulette, regardant encore le soleil à quatre pics engravé dans le bronze. La qualitée est si parfaite que l'oxidation n'a guère touché mon amulette. C'est évident, pourtant je ne peux pas définir la joie qui s'empare de moi en voyant que contrairement à moi, cette amulette a vécu à travers tous ces siècles.

Moi, mon pauvre ami, l'on m'a tué une fois.

L'on m'a trahis.

Mais cela ne se produira plus jamais.

Je serre l'amulette dans ma main avant de la lacher. Je suis Verethragna, l'un des derniers Daivas, un Sayoshant des plus puissants, un Dieu, le Dieu de la Victoire! Je ne perdrais jamais, je ne serais jamais vaincu, je reviendrais toujours et à jamais! Il ne suffit que d'un peu plus de temps et je pourrais reprendre mon royaume...

Xšāyaθiya, gāθu- daiva Vərəθraγna yaud.

Mes ailes bougent doucement, faisant un doux son métalique alors que les plumes d'or s'agitent légèrement. Ma Kandys se déplie, les tissus roulant l'une sur l'autre alors que je me tourne pour regarder des humains essayer de se cacher tout en jettant un coup d'oeil derrière une haïe en bas. Je fais mine de pas les voir avant de soudainement tourner ma tête vers eux, ricanant alors que deux jeunes filles fuyent en criant de surprise.

 

Un héro de l'ancienne mythologie Perse qui s'amuse à faire peur à des lycéennes...

Je hausse un sourcil et me retourne légèrement la tête, regardant du coin de l'oeil l'intruse qui vient donc m'approcher avec sa démarche confiante de lionne.

Je suis un peu déçue, je dois avouer que je m’attendais à mieux.

Je n'ai guère besoin de fouiller dans les mémoires pour reconnaitre cette démarche ou cette façon de s'exprimer. Thomas a la facheuse curiosité de vouloir tout savoir sur tout le monde, un pêché mignon pour lui, un avantage pour moi.
Je dépose mon pied nu à terre, le faisant tourner dans l'herbe pour faire à moitié face à la demoiselle, continuant de lui montrer la majoritée de mon dos et ne daignant que tourner la tête avec un sourire malicieux et confiant.

Ce sont les petites choses qui amusent le plus. Vous devriez le savoir à présent, Kystal Hamilton.

Je lui tourne à nouveau le dos, reprennant mon amulette pour nettoyer les sales pattes humaines qui y ont touché avec une petite flamme venant de mon doigt. Je ne lui prête pas attention en apparence, mais je sais un peu à quoi j'ai affaire. Ceci est le genre de créatures où l'on doit être sur ses gardes. Comme Kyros, comme Caesar, ou comme Alexandr Agread, parfois les mortels peuvent se montrer doués d'un sens divin. Si dommage qu'ils ne soient pas des notres, je les aurais acceuillis... Mais il est le devoir d'un Dieu de montrer aux simples sujets leur place dans la hierarchie du monde, et la notre est au sommet. Mais bien, à quel honneur dois-je cette visite? Très certainement une simple coïncidence, peu de personnes ont remarqué ma présence ici, beaucoup trop peu. C'est pour cette raison que je n'ai pu encore prendre contact avec Astarte qui m'avait pourtant retrouvé. Enfin, elle avait retrouvé ce corps, mais pas ma personne, pas encore.
Je conclus donc que notre très chère invitée est de passage pour le calme qu'offre Hyde Park, la même raison pour laquelle j'en avait fait mon antre temporaire en les jours qui précèdaient la réclamation d'une part de mon trésor. Je dois donc pouvoir croire que sa présence ici est au même titre de discrétion que le mien, même si j'ai plus en jeu. Elle me prends bien dans une position au dépourvu mais pas pour longtemps, un simple pas de travers, rien qu'une personne avec autant de siècles que moi ne peux entraver. Je tourne ma tête de profil et regarde le ciel.

Hyde Park est de toute beautée le soir, vous ne trouvez pas?

Je baisse le regard et me remet dos à elle, regardant les jardins en bas, mes ailes se plaçant de chaque côté, couvrant mes bras. Je continue d'un ton neutre et naturel.

C'est trop frais, trop humide et marécageux pour moi. Cela me rappelle de mauvais souvenirs. Je m'étais fait transperçé par une douzaine de lances...

Je me retourne vers elle, main sur le torse là où je me souviens que ces soldats avec leurs chapeaux ridicules en tissu blanc posés m'avait perçé de leurs lances de bronze, leurs expressions de colère et de haine sur leur visage. Ma bouche est ouverte, imitant le souffle qui m'avait échappé alors que mes poumons étaient troués, mes yeux grands ouverts. Et puis mon expression tourne au sourire et j'inspire doucement, un petit rire m'échappant.

Mais rassurez-vous, je vais bien mieux à présent.

Je retire ma main de mon torse avec un mouvement rapide, très rapide, utilisant mon avatar du vent pour paraitre tel un éclair. J'avance doucement, pas à pas vers la petite Hamilton.

L'on peut dire qu'il est extrèmement compliqué de me tuer... Certains diraient même que c'est impossible.


Mais je radotte...

Dites moi donc votre avis! Que pensez vous donc de ce jardin aux lueurs si... étouffantes?
 

Ceux qui pensent qu’il est impossible de vous tuer au sens propre avaient sûrement une intelligence limitée. Il existe pleins de façon de tuer quelqu’un, il suffit d’un peu d’imagination ~

Je pense que ce parc a l’air d’exister. C’est déjà pas mal. Mais bon, ça reste ni plus ni moins qu’un parc marqué par mes talons.

Et pour rebondir sur ce que vous avez dit tout à l’heure, si vous pensez que les choses plus importantes sont moins amusantes que les petites, vous ne savez pas vous amuser ~

Je souris et penche un peu la tête, amenant un doigt vers mes lèvres avec un mélange entre l'amusement et la pensivitée sur mon visage.

Si triste vie que vous devez mener si seuls les grandes choses vous divertissent. C'est si dommage de ne pas pouvoir admirer toute la splendeur de l'oeuvre qu'est le monde...

Je me retourne, retirant ma main et la dépliant doigt par doigt en décalé, comme un éventail de chair. Mon regard reste sur elle, perçant et rieur.

Mais c'est si commun chez le bas peuple, pourquoi devrais-je m'étonner? N'importe qui peut porter un masque, rares sont ceux dôtés de substance.

Je refais face à elle, bras croisés, me rapprochant pour presque effleurer son menton d'une main.

Vous voyez donc le monde comme simplement un tapis pour vos pieds? Non, même pas, vous marchez sur de vulgaires échasses tellement elle vous dégoute. Vous vous présentez tel qu'Astyages, gros, plein de lard et sans fondations. J'en ai vu beaucoup et leurs histoires ont toutes la même fin.
Mais allons, j'ose espérer que vous n'êtes pas une personne aussi petite d'âme, aussi réduisible à une simple virgule dans les grandes trames de l'éternitée? Ou qui sait, peut-être que c'est le cas? J'aurais tout le temps de le découvrir, et de peut-être de faire graver un mot dans les sables du temps pour vos efforts si courts, si vains, tels ceux d'Ozymandias.

Si tragique, la vie d'une mortelle.

Je m'éloigne à nouveau.
Allons donc, divertisez moi donc avec une autre de vos réponses si "malines" comme vous pensez donc, Krystal Hamilton. La nuit est longue et je me languis sans ces petits amusements qui vous semblent donc si irrévellants. C'est le genre de choses qu'on apprends à apprécier lorsque l'on voit les vies de gens comme vous comme de simples instants, des clignements d'oeil, si précieux, si jolis, si irrévellants et oubliables.
 

En vous voyant dans ce parc, je m’attendais à m’amuser un peu. Mais je constate qu’il est impossible d’avoir une conversation sans que vous ne déformiez mes propos à votre avantage.
Je suis navrée, je ne compte pas rebondir sur une réponse déformée par vos soins.

Enfin! Je commençais à croire que le message passerait jamais!

Malheureusement mon espoir est vite éteint alors qu'elle reprends la parole. Je ramène ma main gauche vers mon visage, mon pouce pressant contre le bas de ma pommette et mes autres doigts sur mon front.

La seule chose que je me permettrai d’ajouter et ceci : l’éternité ne défini pas la valeur des choses. Qui sait, vous seriez étonné de voir comme une petite virgule peut changer le court d’un récit. Après tout, sans elles, les phrases perdraient tout leur sens.

Elle tourne la tête, accompagnant le son de pas. Ah, un companion à elle je suppose? Je lui refait face et apperçoit alors son majordome. Sa présence ne provoque rien de plus qu'un haussement de sourcil sur mon visage.

Je préfère être une virgule qui change l’histoire plutôt qu’une phrase longue au point d’être oubliée.

Tout fini oublié. Il semblerait que la comprehension soit l'un de vos pires qualitées. Cela commence à m'épuiser suffisament.

Elle pioche une mirabelle dans le panier de son majordome, la mangeant doucement avant de faire son petit tic nerveux ridicule.

Bien, maintenant passons aux choses sérieuses, voulez-vous ?

Elle tends sa main devant moi et fixe mon amulette.

Je vais réquisitionner cet objet pour le remettre à son propriétaire actuel.

Mon regard descend sur sa main puis remonte vers son visage. Je pourrais encore jouer d'elle avec les mots mais cela commence à me lasser moi aussi. Je tente de me retenir de rire au début mais au final j'éclate quand-même avec un gros rire bien profond que je ne restrint aucunement. J'en fini par me tordre et me tenir le ventre.
Puis soudain, je m'arrête brutalement, me redresse avec un sourire qui disparait.

Non.

Je reste immobile, un bras le long de mon corps, l'autre me passant devant le torse à l'horizontal, soutenant mon habit.

Comprenez mon point de vue. A mon échelle c'est comme si je venais chez vous pendant votre abscence, prenait quelquechose qui vous tenait à coeur et justifiait que vu que je l'ai en main depuis quelques minutes il était donc à moi légitimement.
C'est un peu une moquerie, non?


Cela dit, une confrontation n'est pas dans nos interêts respectifs. Je ne suis pas dupe, je sais bien que votre majordome n'est pas là pour rien et vu votre confidence à me montrer, il n'est pas humain. En revanche vous n'avez pas assez d'informations sur moi pour l'instant et je peux representer un trop gros risque pour l'instant. De mon côté je comprends tout à fait votre position d'aristocrate moderne avec tout ce qui vient avec. Je sais que ça vient avec son niveau de couteaux dans le dos aussi. Je vais être bref avec vous.

Mon bras qui était sur le long de mon corps se relève comme celui d'un ancien orateur, pointant en avant, un peu vers le haut, la paume un peu ouverte et les doigts décalées les unes aux autres.

Je ne cherche pas à menacer vos interêts. Mon objectif est simplement de récuperer ce qui était mien, rien de plus. Mon domaine est perdu depuis longtemps et je ne veux pas attirer l'attention des autres comme moi qui auraient eu le cullot de survivre.
Cependant, je ne suis pas un vieux lion sans dents. Je n'hésiterais pas si vous osez traverser ce Péloponèse.

Je fronce les sourcils, baisse mon bras mais reste droit et impérieux. Cependant, je reste attentif. La Hamilton est impredictible, aussi faible qu'une mortelle puis être. Même Achilles peut se faire tuer par une flèche.