Sin Theatre


 
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Une leçon mal apprise [Rp Solo]

Jodie Cravery
W |:| Sans emploi
Jodie Cravery
Jodie Cravery
Jodie Cravery
W |:| Sans emploi
Sexe : Féminin
Identité de genre : Femme/Fille
Apparitions : 224
Inscription le : 01/04/2018
Né(e) le : 16/12/2000
Age : 23
Taille / Poids : 1m64
Nationalité : Irlandaise
Situation amoureuse : Il paraît que je peux dire que c'est officiel avec Lance, maintenant ~
Couleur(s) de parole : #cc9966
Péché(s) :
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  •  Colère 

Commentaire/citation : I couldn't stand the person inside me so I turned the mirrors around
https://sin-theatre.forumactif.com/t132-fuck-off https://sin-theatre.forumactif.com/t143-if-you-ve-got-something-to-prove https://sin-theatre.forumactif.com/t1023-dossier-s730-jodie-cravery

Mer 7 Nov - 11:13
Rp Terminé
Une leçon mal apprise
Rp Solo
J'aimerais pouvoir ressentir le froid. Prendre une douche glacée, ça m'aurait peut-être remis les idées en place. Je suis une idiote. Enfin, c'est pas nouveau. Je laisse ma tête reposer contre le carrelage du mur, les yeux fermés. Je me sens... vide. Vide et inutile, sans intérêt, comme si le monde aurait dû tourner sans moi et me laisser derrière. Mais c'est ce qu'il aurait dû faire, après tout. Pourquoi aurais-je droit à quoi que ce soit ? Je n'ai aucun droit d'être encore en vie. Un soupir s'échappe de mes lèvres tandis que je laisse l'eau couler le long de mes cheveux et de mon dos. J'aurais peut-être dû vraiment mourir ce jour-là. Disparaître, comme toute personne normale qui se prend une balle dans le cœur.
Pourquoi je suis dans cet état, de toute façon ?
Et pourquoi je n'appelle pas Lance, quand je suis dans cet état, au lieu de me figer sous la douche comme un cliché de film américain ?

*Tu sais très bien pourquoi.*

Le frisson qui court sur ma peau est aussi réel que cette voix était hallucinée. Ça m'arrive, de temps en temps. Je l'entends, je sens encore le contact de sa peau sur la mienne, de ses doigts sur mes hanches. Je serre les poings, essaye de le chasser de ma tête. Ça ne marche jamais vraiment. Quand les souvenirs reviennent, je sais qu'il sera toujours là, au fond de ma tête, comme un parasite dont on ne se débarrasse jamais. Une ombre sur ma vie, omniprésente et détestable, plus terrifiante et douloureuse que la mort qu'il m'a infligée. Il sera toujours là.

*Pourquoi tu l'appellerais ? Ne me dis pas que tu lui fais confiance ?*

Je pourrais presque le voir. Son sourire moqueur, prétentieux, le regard qu'il aurait plongé dans le mien en me disant ça. Il m'aurait regardé comme si j'étais idiote et naïve, comme s'il était le seul à avoir raison, comme s'il ne voulait que mon bien. Je ne peux pas parler, il y a peut-être d'autres personnes autour de moi, je vais passer pour une folle. Mais mes pensées ne sont pas assez fortes, pas assez tranchantes pour percer la masse informe qui envahit mon esprit. Alors je chuchote, entre mes dents serrées. Voilà que je parle avec une voix dans ma tête, maintenant. Parfait.

- Et pourquoi pas ?
*Oh allons Judy. Tu sais bien que personne n'est digne de confiance.*

Je revois ses mains, comme s'il était derrière moi, en train de m'enlacer. Je sens le picotement désagréable et la nausée que me provoquait chacun des contacts avec lui remonter sur ma peau. Il n'est pas là, mais j'ai quand même envie de vomir. Ne me touche pas. Même en pensée, même en souvenir, même en cauchemar, ne me touche pas !
Mon poing cogne dans le mur. J'entends la respiration surprise d'une fille à côté de moi, derrière la petite séparation opaque qui me tient hors de sa vue.

- Eh, ça va ? Tu t'es fait mal ?
- Je me mêle de ta vie ? Fous-moi la paix.
*Agressive oui, comme toujours. Mais tu as raison. Pourquoi quelqu'un s'inquiéterait véritablement pour toi ?*

Personne ne s'inquiète vraiment pour personne. Les gens sont hypocrites, menteurs, manipulateurs. Ils ne sont gentils que quand ça les arrange ou qu'ils ont quelque chose à y gagner, le quelque chose en question pouvait aller de simples points de réputation à... n'importe quoi, en fait. Pourtant, cette pensée que j'ai toujours eue me fait mal, maintenant. Parce que je pense à Lance. Au fait qu'il avait vraiment l'air de vouloir m'aider, m'écouter, me soutenir. J'ai les yeux qui brûlent. Si c'est vrai, ça voudrait dire que lui aussi... et ça me blesse trop d'imaginer qu'il n'est pas sincère.

*C'est un mec qui te met dans cet état ?*
- Il n'est pas comme toi.

Je serre les dents. Augmente la chaleur de l'eau comme si me brûler la peau allait empêcher ma mémoire de rappeler à moi le souvenir des caresses d'Adam. Mais ça ne marche pas. Ça ne change rien. C'est comme si son esprit était vraiment là, à glisser ses doigts sur ma peau, descendre, approcher trop près de mes cuisses.

*Tout le monde est pareil, Judy. L'amitié n'existe pas. Ce n'est qu'une excuse.*
- Non.
*Bien sûr que si. C'est un moyen d'atteindre les gens. Pour mieux les manipuler. Mieux les posséder.*

Le frisson glacé qui courre sur ma peau à cette phrase est comme un signal de départ pour les larmes qui s'agglutinaient dans mes yeux et ma gorge mais n'arrivaient pas à sortir. Je coupe brutalement l'eau froide, et je sens rapidement la chaleur beaucoup trop bouillante s'attaquer à ma peau. Ça devrait me faire mal. C'est sûrement dangereux, pour une personne normale. Ça me fait juste un bien fou de sentir la chaleur mordre ma peau et effacer les traces de la sienne.

- Il n'est pas comme toi.

J'ai envie d'y croire. Pour la première fois depuis qu'Adam est entré dans ma vie, j'ai envie de croire à quelque chose. Croire en quelqu'un. Je suis une idiote. Ça n'a aucun sens. Les gens ne sont pas gentils pour être gentils, les gens ne viennent vers toi que par intérêt, ou parce qu'ils n'ont pas le choix. C'est comme ça que fonctionne le monde dans lequel nous vivons. On est ni dans un bouquin, ni dans un conte de fées. L'amitié, c'est une connerie qu'on sort aux gamin pour leur faire croire que leur univers a un sens. La confiance, c'est la naïveté et la stupidité de ceux qui y croient encore. L'amour...
Oh, pitié.

*On veut tous la même chose.*

Je ne le sens plus – plus trop – mais j'arrive quand même à imaginer où se situent ses mains. Trop basses, trop près de mes cuisses. Je deviens folle, c'est tout. Assez folle pour avoir des hallucinations qui n'ont aucun sens.

- Fous-moi la paix.
*Jamais.*

Je tape ma tête dans le mur comme si ça pouvait l'en faire sortir. J'ai envie de m'arracher la peau pour effacer toute trace de son contact, alors même que ce n'est pas cette peau qu'il a touchée. Ce corps n'existe pas, je le sais. Celui qu'il a touché est quelque part, enterré dans un cimetière où je n'ai même jamais eu la force de me rendre. Je ne suis qu'un esprit qui peut devenir matériel.
Mais à quel point suis-je idiote, si je pense qu'il n'a laissé de marque que sur mon corps et pas sur mon esprit ? Il l'a entaché, à jamais. Souillé par sa présence. Il y a laissé de la paranoïa, de l'absence de confiance, les souvenirs indélébiles de sa voix, de son visage, de son sourire, de la folie dans son regard, de la chaleur écœurante de ses mains, de celle plus abjecte encore de ses lèvres.

*Qu'est-il arrivé à ta résolution, Judy ? La leçon que tu avais apprise ? Où est-elle, maintenant ? Ne tenait-elle qu'au regard mielleux d'un beau brun ?*
- La ferme. Je ne veux pas t'entendre, je ne veux pas que tu existes. Tu n'as pas le droit d'exister, tu m'as assez pourri la vie.

Je ne sais pas par quel miracle je n'ai pas hurlé. Comment j'ai fait pour continuer de chuchoter. Je ne veux pas qu'on vienne voir ce qui se passe de mon côté. Je ne veux pas de leur fausse inquiétude et de leurs mensonges. Aucune des filles qui pourrait se trouver ici n'en a quoi que ce soit à faire de ma gueule, et je le sais. Elles se demanderont juste qui est la tarée qui parle toute seule dans sa douche mais tant que je ne parle pas fort, elles ne passeront pas la tête pour venir voir. Leur pudeur à la con les en empêchera.

*Je croyais que tu ne voulais plus jamais être proche de personne. Et il te suffit d'un sourire et d'un mot gentil pour retomber dans le piège ?*

Il n'est pas là. Il n'est pas vraiment là, c'est juste mes pensées, mes pensées tordues et contradictoires qui prennent une voix bien plus malsaine encore. Je prends ma tête dans mes mains. Je ne voulais plus être proche de personne. Je ne peux être proche de personne. Dès que je m'attache à quelqu'un, elle revient. La peur, lancinante. La peur qu'on ne me supporte que par obligation, par principe, que l'amitié que je m'imagine ne va que dans un sens et que, de l'autre côté, la personne me déteste mais continue de me parler pour une raison quelconque. La peur qu'une amitié n'en soit pas vraiment une, que cette relation proche ne fasse qu'alimenter autre chose, un désir plus sombre et plus physique, que l'ami ne veuille pas d'une amitié mais de tellement, tellement plus. Je serre mes bras contre moi. Pour certaines, cette pensée me rend prétentieuse. "Il faut vraiment être vantarde pour croire que tous les mecs autour de toi ne te parlent que parce qu'ils te trouvent sexy".
Je ne suis pas prétentieuse, bande de connes. Je suis terrifiée. Terrifiée à l'idée de ne jamais pouvoir vraiment me rapprocher de quelqu'un sans envoyer de signaux qui n'auraient pas dû être.
Terrifiée à l'idée de percevoir dans le regard d'un ami ne serait-ce qu'un semblant de désir ou de sentiment.
Terrifiée de plaire, terrifiée d'attirer, terrifiée à l'idée de replonger dans le même cauchemar. Je préfère les relations superficielles, la haine, la solitude même. Quand on s'attache aux gens, on ne fait que souffrir. On se croit ami et on finit objet, possession, petite marionnette sans volonté et sans cœur.
Non, je préfère rester seule. Je n'ai pas besoin d'aide, je n'ai pas besoin qu'on me parle, je n'ai pas besoin qu'on m'écoute.
Alors pourquoi tu as gardé son numéro ?

Je soupire en rouvrant le yeux, penchant la tête en arrière pour que l'eau chasse les larmes qui ont coulé sur mon visage. Je sais pourquoi je l'ai gardé. Parce que je suis assez idiote pour me permettre un semblant d'espoir. Assez idiote pour le croire, quand il dit qu'il est sincère, parce qu'il m'a confié des choses et qu'il m'a écouté parler. Parce qu'il est comme une lumière dans l'océan de ténèbres qui s'empare parfois de mon esprit. Une étincelle d'espérance. Peut-être qu'il est différent.

*Et pourquoi aurais-tu le droit de t'attacher à quelqu'un, toi qui n'a plus de cœur pour le ressentir ?*

Moi qui me plaignait de ne pas pouvoir prendre une douche froide, la phrase me fait le même effet. Je me crispe avant de poser la main sur ma poitrine, de sentir le silence écrasant là où il y aurait dû avoir des palpitations régulières. Je baisse les yeux. Cette main est une illusion, au même titre que le reste de ce corps, et l'absence de battements n'en est qu'une preuve. Pourtant... Pourtant il y a quelque chose, entre Lance et moi. De la confiance, de l'affection. J'ai envie qu'il se repose sur moi, j'ai envie de me reposer sur lui. Peut-être que si j'ai "survécu", c'était juste pour avoir une deuxième chance de vivre...

*Idiote. Tu n'apprendras jamais rien.*
- Je ne peux pas te laisser gagner.

Silence. C'est si agréable d'avoir du silence dans sa propre tête. Tout ça, toute cette peur, ces angoisses, toute cette haine et toute cette méfiance, elles viennent de lui. Si je les laisse dominer ma vie, si je les laisse me contrôler, alors rien n'aura changé... Je reste un moment sous l'eau bouillante avant de la couper, la tête posée contre le mur. Combien de temps j'ai passé ici ? Une éternité, sans doute. J'ai l'impression que tout est flou autour de moi tant il y a de buée. J'ai besoin de dormir. J'ai besoin de réfléchir. Je devrais l'appeler, ça me ferait du bien...
Non. Non, pas cette fois. Je veux être seule. C'est de ma voix que j'ai besoin, pas de celle de quelqu'un d'autre. Pour l'instant...
27 oct. 2018
Je parle en #cc9966


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