_Ça va aller … ça va aller Léandre, tu peux le faire ...
C’était bien beau de se donner du courage. Mais il ne savait pas s’il allait atteindre son objectif, pourtant si simple. Etrangement, peu à peu, il avait l’impression que son corps devenait moins lourd alors qu’il sentait une présence près de lui. Etait-ce sa mentalité qui l’empêchait d’être si faible devant les autres ? Ou se sentait-il réellement mieux alors que cette personne s’approchait de lui ? Cette personne étant sa partenaire.
_ Léandre ? Es-tu sûr que tout va bien ?
Le jeune homme arqua un sourcil. Elle parlait français … aussi bien que lui. Sans bavure, sans aucun accent apparent. Une parfaite bilingue. Aurait-elle des origines françaises également ? Cela serait sans doute une trop grosse coïncidence. Mais ils étaient liés alors qu’ils n’avaient rien en commun, il ne fallait pas l’oublier. Peut-être était-ce cela qu’ils avaient en commun finalement ? Un parent venant de ce pays là. Non, c’était vraiment trop absurde. Même si la magie n’avait rien de logique, ça serait vraiment trop poussé. Ils étaient en Europe, et Dieu sait que les français s’éparpillent au coin du globe, il n’était pas étonnant que beaucoup de personnes de se pensionnat avaient des origines françaises.
L’expression du jeune homme redevint rapidement neutre. Il fallait être réaliste à la question de la demoiselle. Il n’était pas au mieux de sa forme. Mais il se sentait moins lourd à sa présence. Il pourrait le lui avouer, ce n’était pas cher payé. Et si c’était lié à son pouvoir, et donc à l’allemande, il fallait mieux qu’elle soit au courant. Léandre entreprit de répondre dans un parfait français :
_Pas vraiment. Mais je suppose que c'est comme cela lorsque l’on utilise ses pouvoirs pour la première fois. Je me sens un peu mieux maintenant que tu es là.
Léandre se massa la nuque en s’adossant sur le mur. C’était plutôt gênant finalement de dire les choses de cette façon. Mais Edelweiss était loin d’être stupide, elle allait faire le lien entre leur lien et le fait qu’il se sente mieux. Le jeune homme émit un long soupire à peine audible en fermant les yeux, caressant son cristal qu’il savait qu’un blanc neige. A force de s’informer, le finlandais avait rapidement compris qu’il avait un cristal pur, cela voulait dire qu’il n’avait pas de péchés apparents. Ce qui l’étonnait énormément, Léandre savait qu’il était loin d’être parfait. Ce cristal faisait partie des nombreuse choses qu’il ne comprenait pas, et il ne pouvait pas en parler à ses proches, c’était frustrant et malgré son caractère très solitaire de base, le jeune homme se sentait un peu abandonné dans cette cage, faire semblant que tout allait parfaitement bien à sa famille et sa meilleur amie. Ils lui manquent …
Léandre ouvrit les yeux et plongea son regard vairon dans celui de sa partenaire.
_Toi, est-ce que tu vas bien ? Ce que j’ai fait … ne t’a pas affecté ?
Même si le jeune homme ne voulait montrer aucun attachement, il n'aurait pas apprécié être la cause d'un malaise envers autrui. Lui même étonné que sa par "d'humanité" sur son détachement envers le monde extérieur. Cela ne faisait plus aucun doute, il se prenait dangereusement d'affection pour la jeune allemande. Et tout les adultes lui disaient que son pouvoirs affecteraient sa partenaire en premier, seulement il ne savait pas comment, il ne savait pas ce que cela ferait sur elle. Et sa réponse pour leur professeur … Il ne savait pas pourquoi, mais il avait l’impression qu’elle ne disait pas tout. Avant que l’allemande ne réponde, pour ne pas l’interrompre, il enchaina rapidement :
_Edelweiss, pourrait-on se promettre de ne pas se mentir ?
Le jeune homme fit un pas en avant pour être vraiment proche de l'allemande et ancra son regard dans le sien, lui montrant avec ardeur qu'il ne plaisantait pas. Elle n'avait pas confiance en lui, soit, elle ne l'appréciait pas, il n'en avait cure, mais il ne supporterait pas qu'elle lui mente. Léandre savait que de gré ou de force, il devrait lui accorder sa confiance un jour. Il lui faudrait du temps. Beaucoup de temps. Mais il voulait être sûr que la confiance qui lui donnera ne sera pas bafoué par des mensonges et des trahisons. Ça serait un véritable cauchemar pour lui.
_On est obligé de faire équipe. Alors, promet moi de ne jamais me mentir. Si tu ne veux pas me dire la vérité, dis que tu ne veux pas, mais ne me raconte pas de mensonges. Et j’en ferais de même.
Maintenant ils étaient une équipe en effet. L’adolescent ne savait pas pourquoi, mais de vilains souvenirs se mirent à surgir dans son esprit tourmenté. Un tourment qui ne l’a jamais vraiment quitté. Evidemment qu’il ne faisait pas confiance à Edelweiss. Mais il n’avait pas le choix de collaborer avec elle. Une équipe ne pouvait pas se fonder sur le mensonge, le manque de confiance, la discorde. Il savait qu’il était un point mort dans ce duo, il ne faisait pas avancer la jeune femme. Il avait tout de même bon espoir qu’elle pourrait avancer d’elle-même. Elle n’avait pas besoin de lui.
Finalement, ce que j’avais cru être un moment de tranquillité ne fut qu’un petit instant bien vite interrompu par le professeur. Ce dernier semblait avoir simplement répondu à une interrogation d’un élève avant de revenir vers moi, me demandant le questionnaire. Dans un geste clairement désintéressé, je lui tendis la feuille de papier qu’il regarda avec attention. Peut-être par crainte de découvrir son mécontentement ou autre genre de frustration due à mon manque de coopération, je ne le regardai pas, laissant mon regard parcourir les défauts de la table sur laquelle j’étais avachie.
- Je vois que tu n’as répondus à aucune de mes questions, Bethany. J’ai bien lu ton opinion, mais j’aimerais savoir pourquoi ne pas en avoir profité pour me donner quelques éléments qui pourraient t’aider.
Sur le coup, je crus qu’il se moquait totalement de moi. Si je n’y avais pas répondu c’est que je ne voulais pas. Voire même, pour d’autres questions, je ne pouvais tout simplement pas. Etant amnésique pour ce qui concernait une partie de ma vie, je ne me rappelais pas de tout ce qui concernait ce qui s’était passé avant l’orphelinat. En même temps, dans le cas contraire, je n’y serais sans doute jamais allé, à moins que je n’ai aucune famille nul part. Mais je ne voulais même pas y penser. Qui avait besoin d’une famille si celle-ci faisait comme celle que j’avais considéré comme ma petite soeur ?!
Du coup, fronçant les sourcils d’énervement, je haussai les épaules avant de répondre froidement, mâchant au moins un peu mes paroles :
- Entre les questions indiscrètes et celles auxquelles je ne peux tout simplement pas répondre, je suis persuadée que vous connaissez déjà quelques réponses. De plus, à quoi bon chercher ce que je suis, vu que je suis une simple humaine ? C’est n’importe quoi.
Pensant sans doute qu’il valait mieux me laisser me calmer pour le moment, ou que ce n’était pas la peine de creuser tant que j’étais dans cet état d’esprit, si ce n’était autre chose, il me fit part que nous en reparlerions lorsque je serais prête avant de s’en aller. Sans doute avait-il d’autres chats à fouetter que discuter avec un mur. J’en fus comme soulagée malgré le poids qui me restait dans la poitrine et les yeux, comme si je me sentais stupidement abandonnée.
Ayant naturellement vu qu’il me serait totalement impossible de dormir lors de cette heure de cours, je décidai d’occuper mon temps d’une toute autre façon. Je me penchai donc vers mon sac pour le fouiller jusqu’à en sortir un carnet. Puis, celui-ci en main, je m’assis en tailleurs sur ma chaise et prit mon crayon, mon carnet ouvert sur une page vierge. Je pris alors une grande inspiration pour me concentrer et, reprenant les souvenirs que j’avais d’une dernière commande de programmation, la construction d’un site internet plus exactement, je me mis à prendre des notes, faire des schémas. Je me rappelais exactement ce qui m’avait été demandé, au point que je n’avais pas à sortir mon portable pour chercher le mail que j’avais reçu. J’avais cependant noté en couleur qu’il allait falloir que je demande comment il comptait me régler et que j’exigeais la moitié du paiement d’avance. Une règle que je m’étais fixée pour éviter les impayés, bien que cela ne me soit encore jamais arrivé.
Je fus tellement prise dans mes réflexions que je ne fis plus du tout attention à ce qui m’entourait. De ce fait, je ne vis pas Léandre et Edelweiss revenir et n’entendait plus les autres parler de leurs races et pouvoirs. Comme toujours, j’étais différente, à part. Cela ne changerait certainement jamais. De toute façon, j’avais horreur de ce genre d’animation, de cette joie qui sonnait faux à mes oreilles.
*Il y aura toujours un moment où on sera déçu…*
C’était ce que j’avais pensé en les regardant juste avant de commencer à préparer ma commande et ce n’était pas prêt de changer…
Edelweiss soutint le regard du jeune homme, comme pour lui montrer une certaine sincérité.
_ Je te le promets Léandre. Je ne te mentirai pas. Et pour répondre à ta question, ce que tu as fait avec la guitare m'a affecté mais différemment des autres élèves. Je pense... Je n'ai pas ressenti un sentiment de joie trop fort par rapport à nos camarades et il s'est d'ailleurs déjà estompé.. Je ne saurais comment expliquer le reste.
Un sentiment de joie ? Quel sentiment de joie ? Tout cela était incompréhensible pour lui. Mais c’est vrai que tout le monde dans la pièce souriait. Est-ce que son pouvoir serait de rendre les gens heureux en jouant de la musique ? A cet instant, la chanson que ces femmes qui ont chant à son arrivé ici lui revint en mémoire. Bien que la langue était indescriptible, un couplet disait :
De la mélodie de ton cœur naitra la joie Les sourires naîtront du son de ta voix Joue pour les âmes attristées Chante pour les larmes dispersées
Mais cela disait que les sourires naitrons de sa voix, hors, il n’avait pas chanté. Tout cela était vraiment énigmatique. Il ne comprenait rien.
Edelweiss accompagna le jeune homme jusqu’aux portes des toilettes, pour qu’il se rafraichisse. Evidemment, seul le finlandais entra. Il s’aventura jusqu’au lavabo et laissa l’eau couler. Ses yeux vairons se perdirent un long moment sur cette cascade au bruit ruisselant. Pensif. Il sentait que son regain d’énergie l’avait quitté en même temps que ses pas loin de l’allemande. Soit Edelweiss avait un pouvoir de guérison, soit c’était leur lien qui lui donnait cette énergie. Le jeune homme optait plutôt pour la deuxième option, bien que sa partenaire n’ait toujours pas découvert ses pouvoirs.
Léandre finit par se rincer le visage, appréciant la fraicheur de cette eau sur sa peau d’un blanc énigmatique. Des goutes innocentes vinrent se mêler à ses cheveux argenté qui avaient rencontré son visage. Léandre ferma le robinet et se regarda dans la glace pendant un long moment.
C’était lui, mais il ne se reconnaissait toujours pas. Ses cheveux, ses yeux, sa peau. Ces éléments qui faisait de lui ce qu’il était, avait disparut. C’était une autre personne qui se reflétait dans ce miroir. Le jeune homme émit un long soupire en fermant les yeux. Que ferait son frère à sa place ? Lui, aurait surmonté ça, avec aisance. Il était si courageux et fort, son frère. Il aurait trouvé le moyen de faire face à la situation dès lors où il aurait posé les pieds dans cette école. D’ailleurs que devenait-il en Finlande ? Et Serah, que devenait-elle ? Léandre avait tellement peur de les appeler, se disant qu’il ne pourrait jamais leur mentir et que son désir de fuir sa nouvelle condition allait se faire sentir à traversa sa voix. Il fuyait la Finlande, maintenant il voulait fuir Londres. Où se trouvait donc son havre de paix ?
Le jeune homme décida de quitter les toilettes, trouvant qu’il avait déjà bien fait attendre sa partenaire. Il la remercia poliment de l’avoir accompagné et attendu, avant que tout deux ne retourne en cours. Le trajet resta silencieux, mais Léandre en avait besoin, repensant à ses proches rester si loin de lui. Il profita aussi de la présence d’Edelweiss pour reprendre des forces, puisse qu’apparemment cela fonctionnait.
De retour en classe, sa partenaire alla reprendre sa place, et le jeune homme en fit de même. Son attention se porta sur un groupe d’élèves un peu moins discret que les autres. Un garçon semblait un peu agité. Léandre espérait que ce n’était pas à cause de lui et ses pouvoirs de tout à l’heure. La concentration du jeune homme avait baissé et il ne remarqua pas tout de suite le bloc note que le professeur avait laissé trainé sur la table. Le regard vairon du jeune homme se porta sur le carnet ouvert. La curiosité était un vilain défaut, il le savait bien, mais il savait aussi que cet homme avait émit avoir des réponses sur la nouvelle condition du finlandais. Léandre tourna légèrement la tête pour lire ce qu’il y avait marqué. C’était une prise de note qui ne semblait avoir ni queue ni tête, mais trois mots étaient entourés : musique, joie, muse. Un point t’interrogation était posé sur le mot « muse ». La blague. Léandre se serait changé en muse ? Mais les muses étaient des femmes, pardi.
Le professeur appela le jeune homme, de là où il était, ayant finit avec un élève. Le finlandais resta passible en façade, mais serra les dents pour se lever. Il allait beaucoup mieux que tout à l’heure, mais pas assez bien pour le prétendre. Il espérait que rester assis près de sa partenaire encore quelques minutes allait arranger les choses et ne voulait surtout pas se lever. Mais Léandre n’allait pas manquer de respect et ne se fit pas appeler deux fois. En se levant, il jeta un rapide coup d’œil à Edelweiss et à Bethany. Cette dernière était sur son ordinateur et semblait autre … autre chose. Le finlandais se savait peu tolèrent envers les autres, mais il n’aimait pas beaucoup le comportement de cette fille.
Arrivé devant son professeur, Léandre se tint droit, en serrant légèrement les poings pour ne pas tomber. Le professeur expliqua ses suppositions face à la race du jeune homme mais lui posa une dernière question. Lorsqu’il s’était évanoui en arrivant, qu’avait-il vu ? Léandre hésita mais finit par avouer sa vision, 9 femmes qui dansaient et chantaient sur des nuages venant de l’aube. Bien que Léandre garda pour lui la chanson de ces femmes à la beauté renversante. Il n’y avait plus de doute possible pour le professeur qui était fier de lui-même. Il avait cherché partout, mais en réalité la réponse était là depuis le début, le rêve de Léandre avait tout avoué, il était une Muse.
Le jeune homme regarda son professeur, perplexe. C’était la plus grosse blague de l’univers. Mais il n’eut pas vraiment le temps de réagir qu’un bruit anormal attira leur attention …
Je ne me rendis pas compte du moment où mes deux partenaires de cours furent revenus en classe. Il me fut même impossible de savoir combien de temps je venais de passer sur ce travail informatique. J’étais tellement concentrée que c'est à peine si j’avais conscience de ce qui s’était passé en classe. Le professeur, qui m’avait laissé plus tôt en voyant que je n’avais pas l’intention de discuter avec lui, ne m’avait rien dit non plus. Soit il avait été bien trop préoccupé par les autres, soit il s’en moquait. Au final, qu’en avais-je à faire ? Tant que je n’avais pas à supporter ces idioties plus longtemps ou qu'on ne me disait plus que je n’étais pas humaine, tout m’était égal.
À cause de ce genre de pensées et ce comportement détaché , je ne levai pas les yeux quand je perçu l’appel du professeur pour un élève. Ce dernier s’avéra être une personne de ma table, certainement le garçon puisque le bruit de chaise venait de sa place.
*Mais qu’est-ce que j’en ai à faire au final ? * me demandai-je avant de faire en sorte de me reconcentrer sur mon travail.
Ce ne fut pas facile, mais j’y parvins finalement petit à petit en pensant que cela serait moins à faire plus tard, me laissant ainsi tout le loisir de faire une sieste. Pendant ce temps, à une table proche du bureau du professeur, des élèves s’impatientaient. Cela faisait un bon moment qu’ils demandaient l’attention de l’adulte et le fait qu’il se focalise sur une personne en particulier ne leur plaisait pas. Néanmoins, ce n’était pas vraiment dans le nature de s’en prendre à une personne n’ayant visiblement rien demandé. La colère pécheresse d’une fille aux magnifiques ailes de démon se tourna donc vers le “vrai coupable” :
- Et si je lui faisais une farce ? murmura-t-elle à ses camarades et amis.
- C’est une très mauvaise idée, Sybille. Imagine que tu perdes le contrôle ou que tu sois face à des personnes très sensibles à ton pouvoir…
- Mais je ne peux pas laisser les choses comme ça ! le coupa-t-elle en s'emportant, toujours à voix basse.
Les discussions continuèrent ainsi pendant un moment alors que le professeur s’occupait de Léandre, lui annonçant qu’il était une muse. Puis, n’écoutant pas ses compères qui lui demandaient de se calmer, de ne pas faire de bêtises, la seconde année utilisa son pouvoir. Ce dernier consistait à blesser à distance une personne. Blessure qui ne cessait de grandir jusqu'à ce que l’investigatrice le veuille ou perde sa concentration. Au début, ce fut comme si rien ne se passait. Malheureusement, la jeune femme perdit le contrôle de son pouvoir qui blessa gravement le professeur qui s’effondra sur le sol sous les yeux de son interlocuteur.
Surprise par le bruit sourd que cette chute produisit, je me tournai rapidement dans la direction que cela venait comme la plupart de la classe. D’abord silencieuse, la salle devint un vrai capharnaüm face à l’horreur à laquelle nous assistions. Personnellement, je restai là sans trop savoir quoi faire. Déjà, je n’avais aucune maîtrise de médecine. Ensuite, je ne m’attendait pas à ce que tout le monde panique, hurlant, pleurant ou courant partout. D’autres, plus stoïques que moi, prirent simplement leurs affaires pour s’en aller. Et après on me considérait comme une sans-coeur ! Néanmoins, il n’en restait pas moins que je ne savais pas du tout comment prendre la situation. Le mieux serait peut-être d’aller chercher l’infirmière, mais je ne savais pas où se trouvait l’infirmerie et il fallait que quelqu'un ayant gardé son sang froid reste pour essayer de calmer la situation. Mais, là encore, je ne savais pas trop comment m’y prendre. Chercher à gueuler n’arrangerait rien, je ne pouvais pas tous les assommer et je ne possédais pas de pouvoir me permettant de gérer les moments de crise. Après tout, je n’avais pas de pouvoir du tout. A quoi pouvais-je bien servir ?
Le bruit anormal attira seulement quelques secondes l’attention du jeune homme, puisse que son professeur s’écroula en face de lui. D’abord surpris, le finlandais s’écarta, avant de venir se pencher sur l’adulte. Avec une telle posture, il était aisé de voir son cristal d’un blanc pure incrusté à sa nuque pour une personne qui passerait derrière lui. Heureusement, la plupart des élèves fuyaient les lieux et n’osaient pas s’approcher du blessé.
Ok Léandre. Calme-toi. Tout va bien. C’est normal.
Bon sang non ! Il n’y avait rien de normal ici !
Léandre ne savait pas quoi faire, et se contenta de serrer la main du professeur avec une certaine fermeté, lui faisant part qu’il n’était pas seul. Face à tant de stresse, Léandre ne montrait aucune émotion. Rien. Néant. En temps normal, il devrait dire des mots rassurant, mais il ne savait vraiment pas quoi dire et jouer sur son sang-froid pour apaiser le blessé.
Par miracle, ses appels à l’aide silencieux semblent avoir été entendus et sa partenaire vint au chevet de l’adulte. Demandant d’abord au jeune homme s’il allait bien avant de s’inquiéter pour le blessé.
_ Je vais devoir vous tourner monsieur, n'ayez pas peur.
Léandre avait l’impression qu’Edelweiss savait se qu’elle faisait. Ou du moins, c’était l’impression qu’elle donnait. Et la laissa faire. Voulant lui facilité la tâche, le jeune homme laissa la main de l’adulte pour le laisser à celles de sa partenaire. Il se leva et fit en sorte qu’ils aient de l’air, faisant reculer les élèves qui n’avaient pas quitté le cours. Mais avec une certaine autorité et maturité, le finlandais demanda à deux-trois personnes d’aller chercher l’infirmière ou un adulte susceptible de prévenir une personne capable de le soigner.
Léandre savait gérer son stresse. Même si cette expérience ne ressemblait aucunement à un concert devant des centaines de personnes, c’était tout de même un stresse qu’il saurait gérer. Pas de panique. Tout irait bien. Le jeune homme se retourna rapidement, pour voir Edelweiss mettre à l’aise leur professeur et appuyer sur sa blessure. Il ne savait pas si c’était une bonne idée de faire cela mais il n’y connaissait rien en médecine et ne pouvait rien pour cet homme, de toute évidence.
_ Professeur ? Êtes-vous toujours avec nous ? Ne vous inquiétez pas, mon père est chirurgien et m'a apprit les premiers gestes.
Ceci expliquait cela. Une fille, qui avait sortit son téléphone, allait prendre en photo cette scène assez macabre. Bon sang, les ados accros aux réseaux sociaux … Léandre, très fermé et froid, baissa l’objet en faisant bien comprendre que ce n’était vraiment pas amusant comme situation. Ainsi, il laissa une légère trainé de sang sur le téléphone qui fit frissonner l’adolescente. Celle-ci rangea directement son appareil. Puis, Léandre ordonna à tout le monde de soit quitter la salle dans le silence et le calme, soit de s’asseoir en attendant que quelqu’un viennent s’occuper de leur professeur. Et bizarrement … tout le monde l’écouta. Le finlandais savait qu’il pouvait avoir de l’autorité, mais là … ça relevait d’un charisme de chef de guerre ! Bon, dans tout les cas, la salle était devenue plus calme, et le calme était important pour réfléchir. Finalement, le jeune homme s’appuya sur une table après tout ce cinéma. Lui qui avait juste besoin de quelques minutes de répits pour se remettre de son « pouvoir », il avait l’impression que c’était peine perdue …
Soudain, il sentit une drôle de sensation au fond de lui … quelque chose de chaud au fond de sa poitrine. Chaud et doux. Presque … réconfortant … Il avait l’impression d’entendre des murmures, dans sa tête, des murmures familiers … En se retournant vers sa partenaire, Edelweiss était … lumineuse. Et Juwelen également.
Instinctivement, Léandre s’approcha de l’âme lié à la sienne. Il ne savait pas comment, pourquoi, mais il devait être près d’Edelweiss …
Certainement plus certaine de ses compétences que moi, Edelweiss se précipita vers le professeur. Je n’avais pas vu énormément de films ou séries, mais je me rappelais assez bien une série d’urgence que j’avais regardé quelques instants à l’orphelinat, avant de me désintéresser rapidement. Le comportement de la jeune femme me fit penser à ces urgentistes : ses gestes et paroles, tout comme son calme, semblaient tirés de cette séquence que je pensais avoir oubliée depuis longtemps. Je me sentis d’ailleurs comme jalouse de la voir agir de la sorte. Si seulement je pouvais faire quelque chose, moi aussi. Mais, d’un autre côté, je me voyais mal aller vers autrui dans un élan de compassion gratuite. Pour ce que cela avait pu m’offrir en retour, ce n’était pas une expérience que je voulais renouveler malgré la douleur que j’en ressentais.
De son côté, Léandre semblait veiller à ce que les personnes prenant la situation trop légèrement prenne conscience que ce n’était pas de la comédie, mais bien quelque chose de grave qui se déroulait sous leur yeux. Il le fit sans être brusque et en restant d’un calme olympien. Était-il familier avec tout cela ? Je n’en savais rien et en apprendre plus ne me serait d’aucune utilité à l’avenir. J’oubliai donc mes interrogation pour rester attentive au déroulement du sauvetage. Je n’avais pas bougé et m’en sentai terriblement honteuse. Mais mieux valait cela que devenir un poids inutile. En être consciente ne pouvait qu’être en ma faveur, j’en étais persuadée.
Le fait de regarder autour de moi discrètement me permit d’apercevoir une lueur dans la direction de l’apprentie infirmière. Cette dernière semblait s’affairer sans que je sache exactement à quoi puisque je n’avais pas une position idéale pour cela. Néanmoins, je pouvais plus ou moins deviner que l’état du professeur se stabilisait étant donné qu’elle ne paniquait pas. Mais, alors, qu’est-ce qui se passait ? Utilisait-elle un quelconque pouvoir dont j’étais dénuée ? Je ne pus que regarder sans rien faire, sans comprendre, jusqu’à ce que tout s’arrête. Le visage de l’adulte jusqu’alors tendu me parut apaisé alors que sa bienfaitrice semblait de plus en plus mal en point.
*Que se passe-t-il ?!*
Alarmée en voyant la blonde porter une main à son flanc, soudainement mal. C’était mon impression qui se confirma quand elle tomba à son tour. Les quelques élèves qui avaient gardé un semblant de calme qui ne tenait alors qu’à un fil finirent par paniquer, laissant plus que quelques courageux aux bras ballants. Quant à moi, je m’étais tout bonnement précipitée vers Edelweiss sans plus réfléchir. Il fallait que je réagisse, quitte à me montrer froide et cruelle envers tous ces tirs aux flans qui restaient les bras ballants. Je ne savais pas à quoi ils pensaient, mais au moins l’un d’eux auraient pu aller chercher l’infirmière, ou appeler les secours. Mais rien ! Pas un n’avait même bougé un petit doigt en voyant leur camarade s’évanouir. En la tournant avec autant de délicatesse que mes membres tremblants me le permirent, je pu constater qu’une tâche de sang se formait sur son uniforme, au même endroit que l’homme qui gisait juste à côté.
*Euh… Ok… Ne pas réfléchir à ça! Y’a plus urgent!*
- Concentre-toi, Bethy. Concentre-toi…, marmonnai-je pour moi-même.
Malheureusement je n’étais clairement pas habituée aux premiers gestes de secours. Pas comme elle plus tôt. La peur montait, faisant naître des gestes totalement impulsifs comme le fait d’appuyer sur la blessure de la jeune femme, lui maugréant de ne pas me lâcher sans quoi je serais prête à lui mettre quelques paires de claques. J’allais même en rajouter lorsque quelque chose d’étrange se passe. C’était… étrange. J’avais l’impression de faire quelque chose d’important alors que rien ne se passait vraiment. Clairement, je ne faisais qu’appuyer maladroitement sur une plaie dégoulinante, non ? Ce que je cessai d’ailleurs de faire en sentant mon nez dégouliner : reprenant une de mes mains pour m’essuyer, je constatai avec effarement que je saignais à mon tour. Totalement interloquée, ne comprenant rien à ce qu’il se passait, je cessai mes gestes destinés à sauver sans même m’en rendre compte, levant mes mains ensanglantées devant mes yeux.
*Qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce qui se passe exactement ? Pourquoi personne ne vient à notre aide ? Pourquoi …?*
Oui, c’était bel et bien la première fois que je tentais de sauver une vie et que je me retrouvais, ainsi, les mains pleines de sang. Pourtant, cette vue me paniqua tant que j’en avais du mal à respirer, une crise de panique commençant à me prendre toute capacité à respirer. Pourquoi avais-je ainsi l’impression que tout se rejouait ? Pourquoi avais-je l’impression d’avoir perdu quelque chose d’important ?
Ne parvenant pas à réfléchir clairement, totalement tétanisée par le sang qui jonchait le sol, se trouvait sur mes mains tremblantes et coulant sur mes lèvres entrouvertes, je ne fis plus du tout attention à ce qu’il se passait autour de moi. Comment en étions-nous arrivés-là ? Que pouvais-je faire maintenant ? Je n’étais qu’un poids alors que j’avais simplement eu envie d’aider quelqu’un, contrairement à tous ces cons de spectateurs…
Alors que tout semblait bien aller pour l’allemande et le professeur, Léandre sentait une douce chaleur au fond de son cœur dégager, comme s’il sentait que sa partenaire faisait quelque chose de merveilleux. Le genre de chaleur que l’on ne ressentait que dans une profonde béatitude, une paix sans nom. Il avait l’impression d’entendre le chant des muses lors de son arrivé. Le plus beau chant qu’il n’ait jamais entendu de sa vie. Ça le rendait encore plus apaisé, mais également, il avait l’impression de sentir la présence d’Edelweiss dans son corps. Comme si leurs âmes étaient liées, comme si elle lui offrait sa chaleur et qu’il le lui rendait avec joie.
Mais soudain. Une tâche rougeâtre teinta la cote d’Edelweiss. L’endroit exact où se trouvait la blessure du professeur, alors que ce dernier cicatrisait, par magie. Oh non … Edelweiss prenait la blessure de leur professeur ?
_ Edelweiss arr … !
Mais trop tard, la demoiselle s’écroula, sanglante. Heureusement pour le jeune homme, Bethany le rejoint, décidée à faire quelque chose. Lui, était perdu. Tout comme les élèves qui paniquèrent avant de s’enfuir. Même s’il ne le montrait pas, même si son visage semblait crispé par la colère, le finlandais était désemparé. Maintenant c’était Edelweiss qui était blessée. C’était un mauvais rêve !
Bethany marmonna quelque chose que Léandre n’arrivait pas à distinguer, ses battements de cœurs ayant pris d’assaut ses tympans. Mais ce n’était pas le moment de paniquer. Il fallait garder la tête froide. Calme. Il ne restait que les plus braves dans la pièce, maintenant que la lycéenne était à terre. Léandre se releva et regarda les quelques courageux.
_Il faut qu’on emmène Edelweiss à l’infirmerie. Elle est beaucoup plus transportable que le professeur et l’infirmière tarde trop.
Puis, comme un chef de guerre, calme, posé, réfléchis, Léandre se tourna vers Bethany qui commençait à paniquer, alors qu’elle était imbibait du sang de l’allemande. La Muse s’accroupit à ses cotés, sans la toucher pour ne pas la brusquer, il essaya d’encrer son regard dans le sien et lui parla, d’une voix calme mais un peu autoritaire :
_Bethany, il faut te calmer. Ce n’est rien. J’ai besoin que tu te calme sinon la situation sera pire. Respire doucement, je suis là. Personne ne va t’abandonner.
Léandre ne savait pas pourquoi la demoiselle paniquait, mais il n’avait pas le temps de se poser ce genre de question. Edelweiss commençait à baigner dans du sang qui était le sien, l’infirmière n’arrivait pas et en plus ces maudits adolescents ne servaient strictement à rien. Alors s’il devait en plus gérer une crise de panique, c’était impossible pour un être « humain » de 16 ans, aussi mature soit-il.
_Moi jvais la porter !
Le jeune homme releva la tête pour découvrir un adolescent, plutôt athlétique, mais qui faisait le beau. Il bombait le torse, la posture droite, le regard …. Lubrique. Edelweiss était jolie, ce n’était pas étonnant qu’un garçon voulait jouer au prince charmant. Mais là, c’était clairement un prince pas du tout charmant, le genre de personne à profiter de la situation. C’était … immonde !
Léandre fusilla le garçon de ses yeux vairons. Puis, d’un geste vif, il mit sa main entre lui et Edelweiss, laissant le regard du jeune homme rencontrer le sien. Léandre avait un regard noir. Un regard froid. Il lui imposa d’un ton glaçant, rauque : _Ecarte toi.
A cet instant, si le regard de la Muse pouvait tuer, son camarade de classe serait mort milles fois. D’ailleurs, ce dernier se glaça, frissonnant et figé sur place. Léandre était loin de ressembler au garçon souriant qui jouait de la guitare à ce moment précis. Voyant que le petit pervers ne bougeait pas, Léandre exprima, d’un ton encore plus froid et plus autoritaire, à faire baisser les yeux d’un chien de chasse :
_Maintenant.
Le garçon se recula, lentement, sous le regard sombre de la Muse, rejoignant ses camarades dans le fond de la pièce. _Toi, aide Bethany à aller à l’infirmerie. Vous, veillez sur le professeur.
Pour être certain qu’aucunes autres mains louches ne viennent toucher sa partenaire, Léandre se mit à coté de celle-ci, à genoux. Il installa l’oiseau sur le vendre de sa propriétaire. Une main passant sous ses genoux, et l’autre sur son épaule, la soulevant délicatement du sol. Il n’était certainement pas le plus fort physiquement de la pièce, mais il le serait assez pour porter Edelweiss jusqu’à bon port. Il n’avait pas le choix, il ne voulait pas qu’elle se fasse ploter par un adolescent en rut, et il était hors de question qu’il laisse l’allemande ici, avec toute ces personne trop louche. La fille désignée par Léandre s’avança vers Bethany, prête à l’aider dans cette misère.
_Bethany, on se rend à l’infirmerie. Est-ce que tu peux marcher ?
Je ne parvenais pas à éclaircir mes idées. Ces dernières étaient sans cesse assaillies par de sombres images venues d’une période sombre, sans espoir, que je ne parvenais pas à déterminer. Que se passait-il donc ? Que voulaient dire ces moments flous que je voyais ? Pourquoi cela me donnait-il envie de pleurer, hurler et m’enfuir aussi loin que possible ? Cela avait-il un quelconque rapport avec… Plus tard, je ne m’autorisai plus à penser à cette idée effrayante. C’était impossible, tout bonnement ! Mais, sur l’instant, j'étais tellement mal que je m’y arrêtai en envisageant que cela puisse être vrai. Mes souvenirs perdus référant surface de la pire manière qui soit à mes yeux, ou l’une des pires.
Puis, me faisant lever mes yeux larmoyants de mes mains ensanglantée, je sentis un mouvement à côté de moi. La présence qui s’était approchée était comme insondable dans mon état, mais ses paroles fermes me donnèrent l’occasion de me reprendre un minimum :
- Bethany, il faut te calmer. Ce n’est rien. J’ai besoin que tu te calme sinon la situation sera pire. Respire doucement, je suis là. Personne ne va t’abandonner.
Tremblante comme une feuille, je le regardai toujours en hochant silencieusement la tête. J’allai même jusqu’à respirer profondément malgré l’énorme boule coincée dans ma gorge. Je n'étais pas du tout persuadée que personne ne m’abandonnerait, mais je n’avais pas la force d’y penser, de me pencher sur la question. Dire que je m’étais calmée après quelques minutes aurait été mentir, aussi purement que simplement. Je ne parvenais pas à me faire à ce qui m’avait traversé l’esprit. C’était à peine si mes yeux quittaient mes mains rouges écarlates.
Pendant que je tentais de me calmer au moins un peu, de retrouver mon self control, Léandre tentait de reprendre les choses en main et de sauver notre camarade de classe. Pour cela, il devait également gérer nos camarades dont très peu avaient gardé ou retrouvé leur calme. Comment leur en vouloir après ma propre connerie ? Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser au fait qu’aucun d’eux n’avait bouge le petit doigt quand tout avait dégénéré.
Une autre idée me vint subitement alors qu’une fille que je ne connaissais ni d’eve ni d’adam me proposa son aide pour me lever : pourquoi avais-je du sang sur le visage ? Je le sentais par le goût puisque cela avait coulé sur ma lèvre supérieur. J’avais eu l’impression d’avaler du fer quand j’avais tenté de m’humecter les lèvres. Juste… Pourquoi ? Je ne m’étais pourtant pas touché le visage avec mes mains, si ? Pourtant, c’était là la seule explication que j’avais.
Lorsque Léandre m’avait demandé si je pouvais me lever, je répondis d’une voix étouffée que je ne savais pas avant d’essayer. Fort heureusement, la fille désignée pour m’aider le fit bien, m’empêchant de tanguer dangereusement. Je ne fis même pas attention à elle, ce dont elle ne sembla pas s’offusquer alors qu’elle me faisait sortir de la salle pour me mener dans les couloirs. Comme nous suivions le garçon aux yeux vairons qui portait Edelweiss, je compris plus ou moins que nous allions à l’infirmerie. Espérant que je n’y resterais pas longtemps, j'eue une prière très sincère pour la blonde inconsciente.
La suite des événements me parut se passer aussi rapidement que lentement, me laissant de toute façon un souvenir très flou. Les seules informations qui me restèrent furent que j’avais eu un simple saignement de nez et une crise de panique qui me dispensa de cours pour le reste de la journée. Cela aurait pu me réjouir de façon excessive si je n’avais pas entendu que la guérisseuse et son oiseau allaient rester à l’infirmerie quelques temps.
*Il faut que j’arrête. Il ne faut pas que je m’attache. Surtout pas comme ça, ni même autrement ! Ce ne ferait que me blesser…*
Telles furent mes pensées juste avant que je m’endorme au milieu de mes coussins, dans ma chambre, emmitouflée dans ma couette.
_Bethany, on se rend à l’infirmerie. Est-ce que tu peux marcher ?
Donner des ordres, faire que ça file droit, que tout avance, que tout fonctionne. Léandre avait la sensation de revenir à son club de musique. Bien que le finlandais était très coulant en tant que président de club, lorsqu’il fallait travailler, le jeune homme était perçu comme un sergent major. Et malheureusement son bras droit, Serah, n’était pas là.
Ce n’était clairement pas le moment de penser à son club de musique et à sa meilleure amie, mais ça aider un peu le jeune homme dans sa démarche. Serah l’aurait encouragé, bien qu’elle n’était pas à l’aise avec le sang, sa ténacité et son coté téméraire aurait été un réel soutient pour le jeune homme.
Bethany baragouina une phrase, expliquant qu’elle ne savait pas vraiment. Le jeune homme n’hâta pas les filles, même si sa partenaire l’inquiétait. Bethany, elle aussi était blessée, et il lui avait dis que personne n’allait l’abandonner, alors personne ne l’abandonnerait !
Bethany, aidée de la demoiselle, se laissa trainer à travers les couloirs. En chemin, le jeune homme vit une femme, plus âgé, et les élèves qu’ils avaient envoyé chercher l’infirmière venir à eux. Le finlandais en profita pour faire une pause et poser doucement Edelweiss sur le sol, maintenant le haut de son être pour ne pas que l’oiseau inconscient ne quitte sa maitresse, et reposa ses bras. Il replaça doucement les mèches sur le visage de sa partenaire, se doutant que c’était certainement dérangeant pour elle, même inconsciente.
L’infirmière arriva aussi vite que possible, examinant l’endormie rapidement avant d’ordonner à Léandre ne l’emmener à l’infirmerie, sa trousse de secours n’était d’aucune aide. Puis, elle examina Bethany et demanda qu’on l’emmène également à l’infirmerie avant de courir jusqu’à la salle de cours où le professeur était certainement encore étendu sur le sol.
Léandre prit une profonde inspiration avant de se redresser, tenant fermement sa partenaire dans les bras. Les muscles de ses bras tiraient à l’intérieur de sa chair, mais il était hors de question qu’il lâche Eldelweiss tant qu’elle ne serait pas en sécurité. Il se tourna vers Bethany et son escorte :
_Courage les filles, on est déjà à mi-chemin. Et Bethany …
Il encra ses yeux dans ceux de sa camarade de classe, ne sachant pas vraiment si elle était lucide, mais voulait qu’elle voit toute la sincérité dans ses yeux vairons. Elle devait comprendre que ses paroles n’étaient pas dites pour faire bonnes figures.
_Tout va bien se passer, tu es courageuse.
Du moins, beaucoup plus courageuse que tout leur camarade de classe, même lui. Lui n’avait pas osé poser ses mains sur les blessures des autres. Recadrer et porter une étudiante était à la portée de tous et ne demandait aucun courage.
Le trio (sans compter les endormis) se remit en marche jusqu’à l’infirmerie.