Truc en plastique rose [Melo, Nia, Weiss]

Sérieusement? Réellement? Comment osaient t-ils? Je venais à peine d'entamer un charmant rêve où je trouvais à nouveau le chemin des shootings et des podiums, où chaque regard se tournait de nouveau sur moi pour ne plus s'en décrocher, où toutes ces histoires de magies, d'espèces toute plus étranges les unes que les autres n'étaient que des histoires pour les enfants et non ma réalité et quelqu'un ose composer mon numéro ou m'envoyer un message. J'aurais pu simplement l'ignorer mais le destin avait décidé que je me devais de me lever. Le destin ou l'idiot qui toquait à notre porte. Je me tournais en prenant mon oreiller pour m'en faire un rempart contre le bruit. Sans succès bien sûr. Je grommelais quelques mots du style "Fais chier.. La porte.. s'vous plaît" avec ma bonne humeur matinale couplé à mon manque de sommeil flagrant avant de refaire face au mur dans l'infiniment mince espoir de retrouver le chemin des bras de Morphée. Cette espoir fut balayée lorsque j'entendis les mots de ma chère camarade de chambre annonçant l'arrivée de mon aînée. C'était elle qui venait déranger mon sommeil? Naomi n'apprendra jamais..

Je poussais un soupir sous la couette alors que des voix continuaient de s'élever dans la pièce. Personne ici n'avait-il un minimum de respect pour ceux qui dorment?Je n'eus pas longtemps à attendre pour être fixé sur cette interrogation, à mon grand dam : je sentais déjà Nao se laissait tomber lourdement à mes côtés pour me dissuader de me rendormir. Je marquais mon mécontentement sans plus tarder par un grognement et en fouettant mollement mon aînée de ma queue écailleuse. Au moins, cet appendice avait cette utilité là..

-"Tin'... Sérieusement..Veux-tu bien me laisser dormir...?" dis-je avec une pointe d'irritation dans la voix, pointe éhontément assumée.

C'était trop tard de toute manière. Le sommeil s'enfuyait déjà un peu plus à chaque seconde. Je soupirais une nouvelle fois avant d'extirper mon visage des draps. Je fixais les personnes alentours d'un regard flou, remettant machinalement en place sur mon épaule l'une des bretelles de mon débardeur, avant de me frotter les yeux. Le visage de Naomi m'apparut en premier, puis vinrent celui de Nia, non loin, et de Weiss, attablée à son bureau. Je prenais une inspiration avant de dévisager ma sœur.

-"Heureuse?.. Je dormais bien.."

A vrai dire, je dois avouer que je n'écoutais ma sœur Naomi qu'à moitié. J'essayais surtout de m'habituer au surplus de lumière et de garder mes yeux ouverts alors qu'ils me criaient de laisser mes paupières se fermer de nouveau. Je ne prêtais attention à la blondinette quand elle me fit miroiter un objet sous les yeux. Je pris quelques instant, plissant les yeux, pour parvenir à discerner l'objet : il s'agissait d'une sorte de broche d'un goût douteux. Je fixais l'objet, le saisissant entre mes doigts avant de l'inspecter de plus près. Inconnue au bataillon. Pire, j'étais presque offusquée que mon aînée puisse croire que j'étais l'acquisitrice d'une telle horreur. Je la fixais droit dans les yeux avant de soupirer à en fendre l'âme.

-"Tu m'as bien regardé Nao? Tu me réveilles pour me demander si ce truc est à moi? Je travaille dans la mode, je ne porterais pas une.. chose pareille. C'est bien trop flashy et ça ne va pas avec mes yeux et puis ce truc est.."

Oh putain ce truc est chaud. Ne me demandez pas pourquoi mais ça en est inquiétant pour qu'une aoranne trouve quelque chose chaud.

Je rêve où elle s'exaspère? Elle a de la chance d'être ma sœur sinon j'aurais haussé le ton : on ne me réveille pas comme ça sans craindre les conséquences car je peux être des plus désagréable au réveil. Après tout, je ne vois pas comment un admirateur aurait apporté ça dans ma chambre pendant mon sommeil et encore moins comment il aurait pu procéder sans nous réveiller. Et puis on s'en fiche de ces objets bizarres non? Okay c'est chaud. Okay c'est moche mais en dehors de ça, je ne vois pas ce qu'il y'a de fascinant avec tout ça.. En plus, Naomi ose me réveiller pour se détourner de moi. Je vais lui faire payer fissa ! Un coup de queue sur le front et bim! Bim? Pourquoi ce truc ne marche plus? Attends quelque chose cloche.. Je regarde mes bras sans y trouver la moindre trace d'une écaille et je m'empresse de chopper un miroir qui repose sur ma table de chevet pour inspecter mon visage. Rien. Nada. Je dois rêver. Je me pince la joue mais la douleur me confirme que je ne songe pas.

-"Les filles.. mes écailles...!"