[Solo] Ombres néfastes sous un soleil noir.

 

Je sortais du bal de fin d'année avec une douleur maladive, une sensation d'horreur dans mon coeur contre tous mes désirs. Je sais que je ne devrais pas me sentir ainsi. Je devrais être heureux. Je devrais porter des sentiments de joie pour eux. Et pourtant me voilà avec un vide, une ronce poussant autours de mon organe vital, empoisonant mon sang avec un cri dans le néant.

Je veux juste... Je veux juste avoir une sortie. Je ne veux plus ressentir ça. Je sais que c'est mauvais, je veux juste.... Je veux de l'aide, oh seigneur!
S'il vous plaît...
Une voix...
Une parole...
Un miracle...
Quelquechose....

Je ne veux plus sentir ce mal me dévorer les entrailles à chaque fois que je les vois ainsi... que je la vois...
Ça ne devrait pas être ainsi. Je ne devrais pas avoir à ressentir ces passions aussi bouleversantes que l'odeur d'une mer de roses dotés d'épines sucrées au miel, un infâme nectar qui m'attends et me mutile!

Je marche, errant, perdu, descendant du nuage enchanté, parodie du paradis celeste, pour redescendre sur la terre, chutant pour avoir voulu quelquechose que je ne devrais pas vouloir, que je sais au fond de moi je ne dois pas vouloir.
Je me hais.
Je hais ce corps, cette chair, ce coeur qui osent défier ce que je considère comme la plus importantes des choses, la morale. Qu'est-ce qu'un homme sans morale? Un animal? Moins que ça? Un vulgaire démon?

Je vomis après être descendu à terre, au niveau de la cour. Il fait sombre, les lumières peinant à éclairer. Est-ce à cause de moi ou autre chose, je l'ignore... Je porte une main contre mon front alors que je marche maladroitement, un malaise prennant le dessus. Je me sens... terriblement mal... Le vertige est jamais vraiment parti.

Je tousse alors que mes pieds m'emportent dans diverses directions, parfois loin du chemin. Je peine à me tenir debout, assommé par le poids d'un fardeau infernal que j'ai tenté de contenir de toutes mes forces mais que je ne peux plus porter. Il m'écrase, me détruit, me consomme.

Sans que je m'en rende compte, les lumières autours de moi clignottent. Un froid anormal pour cette période de l'été berce doucement le son de mes pas. Je ne ressens pas la fraicheur, la chaleur, ce genre de choses. La sensation de la pluie sur ma peau est qu'un lointain souvenir. Je ne sais même plus ce que ça veut dire que de sentir une brise me geler ou la douce chaleur d'un radiateur contre lequel on a plaqué son dos en hiver. Tout devient si fade, si commun, si vide. Les couleurs de la vie semblent disparaître avec chaque capacitée que j'aquiert, comme un payement cruel pour la force que je désirais tant.... la force de la protéger, au final...
Alors maintenant, je me sens alimenté par des émotions troubles, des idées que je sais sont mauvaises, cruelles, intolérables. J'entends les chuchottements de la déesse Nemisis dans mon oreille, glissant ses doux mots sanglants dotés du cinglant du fer contre la chair. J'entends le Diable jouer de son violon une symphonie de colère et de trahison, une que je ne désire pas écouter. Je n'ai pas été trahis... J'ai simplement....jamais été en jeu pour commencer. Je ne suis qu'un tas de viande venant la protéger quand il le faut, c'est tout ce que je suis c'est ça?!

Je frappe un lampadaire dans mon emportement soudain, le tordant, laissant un impact visible et gelé. Le gel... Je le sens sortir de moi comme les ombres... Comme mes flammes ils sont guidés par mes sentiments. Peut-être qu'ils sont la même chose, deux faces d'une même pièce. Je ne sais pas. Je comprends qu'à peine ce que je suis vraiment. Chaque pierre que je soulève, chaque réponse, ne fait que m'apporter toujours PLUS de questions!
Je suis toujours là, sans réponses! Sans solution! Sans guidance vers ce que je suis! Tout ce que j'ai c'est des foutus "cours d'adaptations" qui ne veulent rien dire!
Tout ce qu'on m'apprends c'est à ne pas exploser des ampoules mais au delà de ça, on s'en fout de ce que je ressens, de ce que ça me fait! J'ai des émotions aussi! J'ai des rêves aussi! Des espoirs! Des désirs! Des peurs! Des craintes! De la lumière ET des ténèbres qui me hantent!
Alors pourquoi me laisse-t-on aussi seul...

Je me recoqueville, un enfant sali dans un uniforme qu'il ne mérite pas. Je tousse grossièrement de l'acide gastrique que j'essuie de ma bouche avec ma manche. Des larmes descendent sur mes joues.

Qu'est-ce que je fous là?

Hein...

Qu'est ce que j'ai cru, à venir au bal?

Que j'allais pouvoir me débarasser de ce fardeau?

Que j'allais exhausser un désir aussi stupide, fantaisiste et cruel?

Quoi donc?!

Quoi donc?!

Je ne fais que m'apporter plus de douleur avec chaque pas. Je n'ai fait que revenir à un point plus bas que mon départ. J'ai cru me relever de mes genoux, mais me voilà couché sur le sol!

Je...

Je n'aurais jamais du quitter cette pièce.

Là.

Dans le noir.

Les volets laissant passer que quelques maigres lames de lumière.

Ma vision obscurée par de longs cheveux insalubres.

Le sol tapissé de feuilles remplis de mots incohérents, de paroles sans sens, d'histoires sans début ni fin.

C'était un enfer, mais mieux que cet enfer-ci.



Je souffre encore plus ici. J'ai l'impression de souffrir pour rien, ce qui ne peut être que pire. Là bas, ma souffrance avait un sens. Quand j'ai perdu mon ange gardien, ça avait un sens! Quand je me laisse mourir, briser, trancher, transperçer, torturer, ici, pour une personne qui je sais me rendra jamais rien, de qui je ne devrais rien attendre, est-ce que ça a du sens?
Je...

Je sais pas...



Je sais pas....



Je veux juste m'endormir, longtemps, très longtemps, quelquepart... Juste... Ne plus jamais sortir...




Monsieur.... Monsieur Lynch? C'est bien ça?

Je relève la tête mollement seulement pour constater ce qui semble être la silhouette d'une personne...
Une femme? Elle a l'air très jeune pourtant quelquechose dans mon instinct me dit qu'elle est affreusement vieille.
Des yeux d'or mais ternes se cachent derrière des cheveux bruns singuliers. Une chemise blanche ornée d'une cravate sombre, brune, légèrement rougeâtre. Il y a une étrange odeur de... café... cacao... quelquechose d'amer... de... difficile à avaler...



Q...Qui...êt..êtes...v..vou...

Oh innutile de vous fatiguer bien plus, Monsieur Lynch, cela ne pourrait que vous déservir.

Au sujet de mon nom, j'en ai porté bien un grand nombre...
Hmm...

Appellez-moi "Astarte".

Je fronce mes sourcils.

Un pseudonyme... Une cravate sur chemise... Vous êtes de Jormungand n'est-ce pas?

Je croyais avoir visé juste, c'était totalement évident, il n'y avait pas d'autres organisations aussi ridicule dans leur choix de style ici à Londres.
Mais au lieu de le reconnaitre... Elle éclata de rire...

Enfin, Monsieur Lynch, ne m'associez pas avec ces vauriens qui obéhisent à un fantôme croyant qu'on est encore en 1920... Ce serait... non seulement faux mais insultant.

L'étrange individu se rapprocha doucement, ses pas silencieux comme si je voyais un spectre. Je commence à reculer en rampant en arrière, presque de crainte, puis elle s'arrêta juste devant moi, toute proche. Elle inspira un bon coup avant de rester en apnée un instant puis expirer tout aussi fortement, un sourire sur ses lèvres.

Cela fait bien plus d'un siècle et demi depuis la dernière fois que j'ai eu la chance de rencontrer un membre de notre race.
Cette odeur est... reconnaissable entre mille.
Il y a là un sang jeune et un sang... bien plus ancien.
Hmmmm. Intére...

Ses yeux s'écarquillent comme si elle était choquée, étonnée. Sa bouche s'ouvre, puis se ferme, comme si elle essayait de contenir ses émotions. Une larme singulière se verse de son oeil gauche alors qu'elle porte sa main droite à sa bouche.


Euh....


Sérieusement c'est qui cette dame qui vient renifler les gens comme si elle était une sorte d'animal. "Notre race"? "Sang jeune et sang plus ancien"? Mais de quoi elle parle cette folle?!

Veuillez escuser mon... enthousiasme.
J'avais juste la grande joie de pouvoir revoir un vieil ami.

...oui...


...un vieil ami...


Je ne comprends absolument rien à ce qu'il se passe... Je pense que je devrais me tirer au plus vite. Je courrais si je pouvais mais vu mon état je suis à la merci du premier tueur en série sorti d'un film B.

Après tout ce temps, j'ai cru perdre espoir.
Enchantée de vous connaitre et de vous retrouver enfin, Verethragna.
Les siècles étaient bien longs, tout comme les nuits... Mais le sang retrouve toujours le sang un jour.

Ecoutez, je ne sais pas de quoi vous parlez, alors laissez moi tran...

Soudain elle me saisit et me tire pour me relever. Je manque de tomber mais par une force invisible, elle me fait me tenir droit.

Hmmm... Cette salisure est fort infortunée, laissez-moi m'en occuper, cela ne prendra qu'un instant.

Elle glisse son doigt doucement sur moi, faisant disparaitre avec une flamme controlée sortant de sa peau toutes les taches de vomi, de terre et de boue présents sur moi et mes vêtements.

C'est mieux comme ça...

Elle finit avec un souffle glacial qui laisse un léger gel, juste assez présent pour faire sintiller ma veste dans la lumière comme des étoiles dans le ciel.

Allons Verethragna, une rétrouvaille comme ça, ça se limite pas à un simple bonjour, non?

Hein? Vous devez vous tromper je suis Thomas, Thomas Lynch...

Je sais Verethragna. Nouveau corps, nouvelles pensées, mais la même âme ardente coulant dans un sang rouge et des yeux d'or. Le sang d'un vrai Sayoshant, pas une simple imitation comme celles nées dans les quelques derniers siècles.

Je ne crois pas suivre.

Hmmm? Oh, vous comprendrez... En temps voulu et comme le destin le souhaitera, mais vous comprendrez. Vous vous rappellerez de tout...
Après tout...
Je ne sais pas ce que je ferais si ce n'étais pas le cas...




Je ne pense pas que je supporterai d'être la dernière.

Euh... Je peux vous contacter un psy de l'école ou quelquechose du gen...

Je ne suis pas folle Verethragna! C'est toi qui a oublié! Je.... Je ne te laisserai pas disparaitre comme les autres. Pas encore!

Je ne comprends rien à ce que vous dites! Lâchez moi!

Elle semble en colère, mais aussi triste, très triste. Elle essaye d'être enragée mais des larmes étranges la trahisent. Mais qu'est-ce que c'est que cette folle?
Puis ses cheveux deviennent d'or, ses yeux changent, sa peau devient plus bronzée, plus matte, ses habits se métamorphosent sous mes yeux.
A la fin, elle devient comme une autre personne, pourtant la même. Ses habits sont une grande robe blanche de soie ou de velours, quelquechose du genre, doté de motifs embrodés avec du fil d'or et des bijoux encastrés dans la toile. Des bracelets, des colliers, sont attachés de toutes parts, plus ou moins longs, témoignant d'une richesse ou d'une puissance, tous d'or et de bijoux. Une sorte de couronne en demi-cercle, doté d'une représentation d'un disque solaire, thrône sur ses cheveux d'or comme un trésor. Ses yeux....


Ses yeux sont singuliers...


Un oeil d'or brille de mille feux....




L'autre....




L'autre est d'un noir total, comme celui de Mort.


Verethragna... ah me... artāvan xšāyaθiya me ah tuvam!

Une sorte de petit mal à l'arrière du crâne me titilla alors qu'elle me parlait dans cette langue étrange, un peu comme.... un peu comme quand on était allé sauver Lova, il y avait ce rêve un peu chelou, cet individu presque mirroir...

Verethragna! Adonis! Dumizid! Naame ah!

Elle semble essayer de me dire quelquechose, m'implorant, mais je ne comprends rien à ce qu'il se passe.
Quelquepart...pour une raison un peu étrange... je suis désolé pour elle. Un peu comme si au tréfonds de ma personne il y avait quelquechose qui comprenait ce qu'il se passait, cette scéne surréaliste qui se produisait sur une nuit aussi... douloureuse.

Je ne comprends rien.
Je suis désolé mais je ne comprends rien à ce que vous dites.
S'il vous plaît... lâchez moi...

Sans plus, elle relache sa force, empoignant son coeur comme si quelquechose la frappait dans son fond. Elle reprends ses airs précédents, plus normaux... Je ne comprends pas ce qu'elle est... Est-ce une Sayoshant aussi? Une Sayoshant bien, bien plus puissante que moi? Que Mort même?

Je.... Je vois... Peut-être que ... peut-être que le sang impur dans tes veines a corrompu l'âme originelle? Peut-être... que cette force étrangère et salissante a taché la noble couleur pourpre de celui qui était des miens...

S'il vous plait, je veux savoir ce qu'est cette histoire! Qui est Verethragna?!

Son visage se relève, les yeux rouges de douleur et de pleurs, mais empli d'une lueur faible d'espoir. Elle prends un instant, avalant sa salive et peut-être certaines de ses émotions aussi.

Verethragna... C'est... C'est toi. Tout comme c'était un de tes ancêtres et un de ses ancêtres à lui, jusqu'à celui qui fut béni avec l'allure d'un Sayoshant, entre les dieux et les mortels, un des plus purs.
On était bien plus.... Bien plus....
Verethragna était... une connaissance....

Je suis attisé par un craquement dans sa voix juste au moment de dire "connaissance". Je n'en pense pas grand chose sur le moment, une erreur qui entraina bien des périples.

Et qu'est ce que ça veut dire "Je suis lui?" Et que "D'autres l'ont été avant moi"? Qu'est ce que ça a à voir avec être un Sayoshant? Tout ce que j'ai c'est des limites, des douleurs, des conneries qui se passent autours de moi... C'est qu'une race maudite qui ne fait que m'attrirer des peines!

Astarte me saissit par le col, me tirant, elle a des yeux de colère, je sens les flammes et le gel venir de sa main. Elle plonge son regard agressif dans le mien avant de me lâcher et me repousser un grand coup, me faisant retomber sur mon derrière au sol.

Un Sayoshant c'est plus que des vulgaires flammes avec lesquels un enfant peut jouer. Verethragna savait ça. Il était un de ceux qui maitrisait le plus ses dons.
Pfff...


Je...

Je dois donc me résoudre à qu'il habite en toi mais qu'il soit... Quoi? Endormi? Oh que c'est cruel! Si je pouvais trouver le sang impur qui a sali ainsi la lignée de mon...

Elle serre les poings, dos à moi, essayant de se retenir, ayant failli dire un mot qu'elle souhaite garder silencieux. Elle baisse lentement ses bras, se calmant, mais restant une tempête.

Je lui aurait fait découvrir quelquechose à côté de quoi l'enfer ressemblerait à Elysium.

Mais retournons donc à ta question.

Un Sayoshant puissant a un sang puissant. Un sang de Sayoshant porte bien plus que des "nutriments" des "globules rouges" ou quoi que ça soit qu'on trouve dans les mortels! Le sang d'un Sayoshant contient son âme! Sa vitalitée! Sa mémoire! Sa personne!
Sa lignée, elle, est comme lui, même personne. Le sang pur doit être conservé, entretenu, par les plus viles pratiques s'il le faut, ou c'est comme ça que ce monde "moderne" les voyent, nos traditions...

Un de tes ancêtres avaient un sang de Sayoshant impur... récent... teinté par une origine ignoblement sale et basse... Ce sang a visiblement coulé dans tes veines tout autant que celui de Verethragna, corrompant son âme, la rendant moins présente...


Mais tu as du remarquer que tes capacitées, même pour un Sayoshant étaient... annormales... non?


Euh....


Je peux... t'aider. T'apprendre à manipuler ce qui est en toi. Je peux faire ressortir ta vraie force, ta vraie nature, faire revenir ce qui reste de Verethragna.
Ne souhaites-tu pas de la puissance?
Et si tu pouvais être presque comme un Dieu sur terre?

Je peux te montrer...


Hé, je pense que...


Elle me fit me redresser avec une force que je ne pouvais pas voir, un vent? Un pillier de glace? Une flamme?
Elle fit passer sa main sur ma joue, remontant vers ma tempe et serra soudainement ses griffes sur moi, comme un prédateur saissisant sa proie.

J'étais soudain comme... transporté...

Il fait chaud...

Une sorte de désert s'étends autours, une terre non pas si sableuse, mais surtout vide de presque toute vie. L'herbe est basse, jaune, mourrante, quelques plantes parcemées témoignant d'un passé lointain verdoyant et de la volontée de vivre de la nature.
Deux grandes armées se font face, dotés de cuirrasses de bronze et de longues lances. J'étais reposé, sur une colline, sous une sorte de tente ouverte de tissus colorés et luxueux. Une faible brise caresse mon visage, alimenté par un individu armé d'un baton doté d'un assortissement de feuilles de palmier, une sorte de grand éventail en gros. Je suis là en une sorte de robe colorée, pourpre or et rouge, allongé, surplombant le champ de bataille avec une figue dans ma main. Je fixe la figue, la tournant, l'examinant sous toutes ses coutures. Elle semble... si réelle... fraiche... particulièrement collante...

Je la croque. Elle est sucrée.

Comment apprécies-tu l'âge de bronze, Verenthragna... Ou devrais-je-dire... Thomas?

Je... Hein? Que...Qu'est ce qu'il se passe?

Astarte est à côté, allongée aussi, tournée vers moi. Elle porte une robe luxuriante mais particulièrement fine, probablement à cause de la chaleur je pense. J'essaye de pas trop regarder, détournant le regard de gêne.

Ma main semble... plus sombre... Astarte aussi... Elle porte des cheveux d'or...

Où suis-je?

La question correcte serais "Quand-suis-je?".

Qu'est ce que cet endroit?

Pārsa

Hein?

Oh, un ancien royaume... Empire... Province? Je ne sais plus... Tant de siècles... Tant de temps...

Mais c'était un jour à nous.

Qu'est-ce que ça veut dire "a nous"?

Astarte me réponds avec un sourire, pointant du doigt le futur champ de bataille. Les deux armées se préparent à un face à face mortel, commençant à avancer vers l'autre.

Ils se battent pour nos faveurs. Ils s'attendent à qu'on décide qui a raison.

Quoi? Comme des dieux? Qu'est-ce que c'est que cette histoire? C'est n'importe quoi! C'est complétement fou! Je veux partir!

Hahahaha!
Mais enfin, Thomas!

Nous... Nous sommes des dieux pour eux!
Sur ces terres arides, nous avons régné en maîtres! Dynasties après dynasties! Le sang pur coulait dans les lignées royales de ces terres pendant plus d'un millénaire!

Ha!

Nous avons toujours été des dieux pour eux.

Et tu est un des nôtres aussi... Même si tu est partiellement sali.

Les deux armées s'affrontent, se jettant les uns contre les autres avec une violence terrible, allant se battre jusqu'à la fin, même avec leurs derières forces s'il le fallait. Astarte, elle, buvait doucement en regardant cet infâme spectacle. Je voulais détourner le regard mais impossible.

Ce sacrifice t'avait satisfait. Et donc pour les récompenser, tu as apporté la pluie sur ces terres sans vie.

Pardon? Mais j'ai rien....

Mon bras se lève sans que je fasse quoi que ça soit. Ma peau semble changer, devenir dorée, des éclairs, des flames, du givre, l'entourent alors que la lumière qui en sort devient plus forte. Les nuages se condensent dans le ciel juste avant d'un bleu pur. Le soleil se ternis et le monde devient gris. Soudain, un tonnère retentit, une première goûte tombe.

Des cris de joie.




D'horrides cris de joie.



Les survivants dancent sur les cadavres de leurs amis, chantant des grâces à ce nom, Verethragna. Ils chantent encore et encore, crient des paroles de remerciement, fêtent, dançant dans le sang et les entrailles.

Astarte se retient de rire alors qu'elle mange une autre figue.

Ne sont-ils pas mignons?
Tu peux apporter la pluie aussi Thomas...
Tu peux apporter le tonnère, voler, avoir la force de briser un "immeuble" en deux!
L'on nous vénère plus...
Notre royaume n'est plus...
Notre dynastie s'est dissoute dans les sables et les déserts, détruite par un sombre usurpateur venu d'Arabie... Quand on croyait que Rome était notre plus grand ennemi...

Mais... nous sommes toujours là....


Toujours...


Et tu peux nous rejoindre... Pour la première fois et la énième en même temps...

Je revient dans la réalitée, arrachant de mon visage la main d'Astarte. Je respire rapidement, appeuré, terrifié, regardant avec crainte cette demoiselle.

Je recule doucement.

Je...
Je veux rien de tout ça...

Je cours, je cours aussi vite que je peux, fuyant, me retournant pas, courant vers le seul lieu que je sais est sûr.

J'ai peur....



J'ai très peur...