Elle ne perd vraiment rien pour attendre cette guenon. J'ai seulement eu un petit lapsus de rien du tout et elle, elle croit déjà n'importe quoi. Comme si j'allais la mettre en valeur... Quoique...si. Ma simple présence la rendra plus importante mais celle qui sera toujours la plus en valeur, ce sera moi. Elle l'a juste compris de travers comme d'habitude.
- Laisse tomber, tu ne brilleras pas ce soir contrairement à moi qui brille tous les jours. Si tu brilles un peu ce soir, profites-en parce que ça ne durera pas avant que tu ne retournes dans mon ombre.
La discussion a viré sur la déco de ma chambre mais avec les deux cruches qui me servent de colocataires, il ne faut pas espérer que je puisse faire quoi que ce soit. Et mettre des plumes partout ? Même pas en rêve. Il n'y a que la blondasse qui serait capable de faire un truc aussi niais. Wendy pense qu'elles sont simplettes mais elle n'a pas idée à quel point c'est le cas.
On s'est aussi mise à casser un peu de sucre sur le dos de Krystal. Moi je profite surtout de me vanter du boulot que j'ai effectué pour le décor. Etrangement j'ai pensé que ça ferait plaisir à Wendy de savoir que la présidente ne pourrait pas se vanter de son fric.
- Je réussirai dans la chanson mais je garde ton idée sous le coude. Ca me fera une occupation les jours où je me ferai chier ou que les gens m'emmerdent.
C'est un compliment qu'elle m'a fait ? Mouais. On va dire que c'en est un. On passe donc rapidement aux votes, chacune votant pour elle-même. Puis on s'est enfin décidées à entrer. Ensemble. Je l'aurais bien tirée par la main mais c'est trop cliché et ça prouverait que j'ai de l'estime pour elle. C'est le cas mais le fait qu'elle soit ma cavalière est déjà suffisant. Les autres n'ont pas besoin de savoir que mon estime pour elle est plus haute que je ne le fais paraître.
- Redescends sur terre, s'ils font de la place c'est uniquement parce que t'es avec moi.
Même si j'ai participé à la décoration, je ne peux pas m'empêcher de l'observer à nouveau. Je ne suis pas peu fière du travail accompli. Je suis obligée de reconnaître que la présidente a de bons goûts. Certes je me suis occupée du cristal qui recouvre certains objets et qui forme une partie de la déco mais si ça avait été mis au hasard, même mon travail n'aurait pas pu rendre ce lieu plus beau. C'est pareil pour tout objet et même les meubles. Ils peuvent être jolis en apparence mais s'ils sont mal placés, ils n'embellissent pas un coin. Toutefois elle peut aller se faire foutre pour que j'admette ça devant elle. Je ne tiens pas à lui gonfler son égo de merde.
- On va au buffet ? T'inquiète pas pour ta ligne, ce ne sont pas quelques apéritifs qui auront raison de ta silhouette. De toute façon deux ou trois kilos de plus, ça va pas te tuer.
Qu'elle le croit ou non, c'est un compliment. Ca m'arracherait juste la glotte de lui en faire un comme tout le monde. Je suis connue pour être une vipère, hypocrite, intéressée, chiante, brutale et bien des choses encore mais jamais pour avoir fait le moindre compliment gentil à qui que ce soit d'autre que Jessica. Il n'y a toujours eu qu'elle pour avoir le droit à ma gentillesse et ma douceur.
Codage par Libella sur Graphiorum
Dernière édition par Jordan Nash le Mar 7 Sep - 15:00, édité 2 fois
Voilà que la fausse déesse essayait de se rattraper suite à son lapsus, ça en devenait risible. Ce qu'elle avait dit ne pouvait plus être effacé, et pour moi, ça ne pouvait être qu'un aveu de faiblesse de sa part, mais je la comprend, n'importe qui aurait faibli face à moi. Allez, je la laisse rager encore un peu avant lui sourire narquoisement.
-Mais bien sûr. Allez, continue à te bercer d'illusions, il y a que lorsque je serais loin de toi que tu auras les projecteurs sur toi.
Bon, on avait ensuite changé de conversation, en crachant sur l'autre bourgeoise égocentrique qui nous servait d'organisatrice du bal. Au moins, elle n'aurait rien pu faire sans Jordan, c'était toujours ça de pris, comme quoi, si même une cruche comme elle pouvait servir, alors c'est vraiment que Krystalline était inefficace, à devoir compter sur les autres pour avoir un meilleur travail. Pourquoi ce surnom? Parce qu'il n'y a que les pauvres et les moutons pour vouloir quelque chose d'aussi basique, en pensant que c'est vital. Dans la foulée, j'avais fait un semblant de compliment à Jordan, parce que j'en avais envie, mais pas que ça lui monte à la tête, sinon, je la ferais descendre sur Terre. Actuellement, ça doit certainement être le plus beau jour de sa vie, car la Perfection venait de reconnaître sa valeur en tant que sculptrice.
Suite à mon entrée, ma partenaire par défaut me faisait savoir que c'était pour elle qu'on faisait de la place. Étrangement, je n'étais pas convaincue, car c'est pour la Reine que l'on doit s'incliner, pas pour son acolyte. Je riais alors, souriant en coin, cherchant toujours plus à la provoquer.
-Je crois surtout qu'ils ne t'ont pas vu. Mais ne t'en fais pas, ils te remarqueront, après mon passage.
Finalement, le cristal était plutôt joli, mais ce n'est pas parce que c'est Jordan qui l'a fait, loin de là, juste que ... je sais pas. Ça n'a pourtant pas changé depuis la dernière fois que j'ai regardé, alors pourquoi je trouvais ça plus beau qu'avant? Sûrement moi qui devenait plus gentille, je ne vois que ça. Jordan avait vraiment une influence bizarre sur moi, ça en devenait perturbant. Elle me proposa alors d'aller au buffet et est-ce que je rêvais ou elle m'avait fait un autre compliment? C'était encore un lapsus ou cette fois, c'était sincère? Jordan commençait à me perdre sérieusement et je ne savais plus où donner de la tête. Cherchant mes mots, je lui répondis, à moitié contrariée et gênée.
-Hmm... d'accord. Et c'est pareil pour toi. T'as une ligne acceptable par rapport aux monstruosités présentes. Je dirais même ... plus qu'acceptable. Prends pas la grosse tête par contre.
Rouspétant un peu, je tirais un peu Jordan en la prenant par la main pour l'amener au buffet. Mon toucher était bref, pour pas que tout le monde le voit. J'ai pas envie que tout le monde s'imagine des trucs, même si ... sa main était quand même vachement douce au toucher. Putain mais faut que j'arrête d'avoir ce genre de pensées, il m'arrive quoi ce soir? Bon, ça suffit, j'en avais marre, il fallait que je lui pose la question.
-Tu m'as fait quoi ce soir? Tu m'as faire boire un truc bizarre ou quelque chose du genre? Pourquoi je me sens ... comme ça avec toi? Voilà que je commence à de moins en moins te dénigrer, et honnêtement, ça me gonfle, car j'ai aucune raison de le faire. Alors réponds moi.
Elle a dû m'empoisonner ou utiliser un sort ou un pouvoir d'une autre personne, je ne voyais que ça. Je suis sûre que c'est sa robe, ça a commencé dès que je l'ai vu dans cette tenue. Je suis Wendy Rivas, je ne peux pas être attendrie par quelqu'un, c'est impossible.
Elle croit pouvoir briller ce soir mais elle ne sera que mon ombre. Enfin si ça lui fait plaisir de croire le contraire, libre à elle. Je n'ai clairement pas envie de me prendre la tête avec ce genre de débat ce soir. Je veux juste boire...enfin les trucs sans alcool et bouffer les apéritifs. Et voir ce qu'à prévu la présidente du conseil des élèves plus tard. Elle m'a fait assez chier avec ses exigences au niveau de chaque cristal à faire. Elle a sûrement encore une idée derrière la tête sinon elle ne m'aurait pas autant pompé l'air avec ses exigences.
On est finalement entrées, non sans continuer à nous chamailler. On est faites pour ça. Impossible pour nous de passer une journée sans nous insulter, nous rabaisser et parfois nous envoyer sur les roses. Dommage que je ne sache pas créer de fleur. Je lui aurais fait une rose sanguinaire. Ca lui aurait fait comprendre ce que je rêve de faire d'elle.
- Oublie, ils te remarqueront seulement parce que t'es avec moi. Pas l'inverse.
Après une petite observation de la décoration, je fais une proposition à ma cavalière. Aller au buffet. C'est ce que je veux faire depuis le début. Petit miracle de la soirée, je lui ai fait un compliment. Et elle m'en a fait un en retour. Cette fille est trop bizarre. Pourquoi il a fallu que je m'attache à elle alors qu'elle est chiante, louche et insupportable en tout point ?
- Pourquoi ? T'as peur que si j'prends la grosse tête ça te fera plus d'espace à emb....
Oulà non ! Ne finis pas ta phrase Jordy. Ne la finis surtout pas !
- Bref, aucun risque je prenne la grosse tête.
Complètement rouge de honte, j'ai voulu la tirer par le bras mais cette gourde m'a devancée. Putain arrête de lire dans mes pensées ! T'as pas le droit de faire ce que moi j'allais te faire ! Elle m'énerve ! On a pris la direction du buffet et là, je n'ai pas compris ce qu'il lui a pris. Elle m'accuse de quoi là ? De la rendre plus mongole ? Je ne sais même pas ce que je lui fais !
- Avant de m'accuser comme ça, commence déjà par m'expliquer de quoi tu parles ! T'arrête de me dénigrer parce que t'admets enfin que je suis meilleure que toi, c'est tout. Moi j't'ai rien fait ! Pas de ma faute si je suis si bien que t'en es tombée amoureuse !
La fin est juste pour la faire chier, je ne pense pas un mot de ma dernière phrase. Je veux juste la faire rager, l'énerver. Et si elle rougit, ce sera juste un bonus. Adorable mais ça par contre je ne vais pas le lui dire.
Une fois devant le buffet, je regarde les petits apéritifs présents sur la table. Je les inspecte tous du regard puis j'en prends un qui, je pense, plaira à Wendy. Un petit canapé au saumon. C'est un poisson qui est régulièrement servi dans les menus chics et elle aime ce qui est luxueux. Je me tourne vers ma cavalière puis lui fourre gentiment l'apéritif dans la bouche.
- Tiens goûte ça. Ca devrait correspondre à tes goûts de luxe.
Bon, on est entrées toutes les deux et pour pas changer, on se disputait encore. Je l'avais amené au buffet pour qu'on se parle et qu'elle me dise ce qu'elle m'avait fait. Non, parce que tout ce que je ressentais actuellement, ça ne pouvait que l'oeuvre d'un sort ou d'un pouvoir d'un autre élève, je ne voyais que ça. On nous faisait une farce pour nous ridiculiser. Et pourquoi je me souciais qu'elle soit aussi ridicule? C'est moi la plus importante, je ne devrais pas penser à elle! Ce bal, c'était vraiment une prise de tête de merde! J'aurais pu rester dans mon coin ou y aller pour briller comme jamais, mais non, il fallait que je brille avec l'autre cruche! Le pire, c'est que je la regarde comme si elle m'intéressait, alors que non! C'est qu'une pseudo déesse, une fille qui m'a plus apporté d'emmerdes que de choses positives. Même ses phrases étaient bizarres! Elle insinuait que je voulais embrasser sa grosse tête? L'idée m'avait traversé l'esprit, mais je n'arrivais pas à être contre. Non, il fallait que je sorte cette image de ma tête. L'occasion idéale pour aller au buffet.
J'étais en train de m'expliquer avec elle, quand elle répliqua en osant penser que j'étais amoureuse d'elle. Si je l'avais vu un peu rouge il y a quelques instants, c'était désormais mon tour de montrer ma gêne. J'allais taper un scandale au sein de la fête mais j'en avais rien à foutre. Lui répondant avec un volume anormalement haut, je m'offusquais.
-Moi? Amoureuse? De toi?! Tu te fous de moi! T'es meilleure que moi en rien du tout! Et je te parle de ... tout ça! Ta robe qui te va bien, ton look, tout ce qui vient de toi! Pourquoi j'arrive à le supporter maintenant? Pourquoi t'es moins nulle qu'avant? Il y a forcément une raison à ça, t'as dû m'empoisonner ou me faire quelque chose! C'est pas possible autrement! T'es restée la même fille chiante et pourtant, j'ai l'impression d'être face à ... moi, mais sans être moi. Parce qu'il y a que mon reflet qui mérite que je le regarde dans les yeux.
Elle m'énerve, vraiment et moi aussi, car je ne comprenais pas pourquoi je me sentais ainsi. Soufflant un peu, je me ressaisissais, tentant de ne plus afficher autant mes émotions et mes joues rouges. Je m'étais affichée devant tout ceux qui étaient au buffet, la honte! Maintenant, on va croire que c'est moi, la perdant, et ça, je ne pouvais pas le tolérer. Pendant ce moment d'inattention, Jordan me mit un canapé au saumon dans la bouche. Elle me l'avait mis en bouche, mais je ne pouvais pas le manger d'une seule bouchée. Usant de ma main, je pris le morceau restant de l'apéritif, mâchant celui qui était dans ma bouche. Je devais avouer, c'était plutôt bon, mais comment elle avait su que j'appréciais le saumon? C'était flippant. De nouveau gênée, je n'eus d'autres choix que de lui murmurer quelques mots, avant de prendre un autre canapé avec de la mozzarella et des tomates. Je le lui tendis de la même manière qu'elle, dans sa bouche.
-Merci... et tiens, c'est pour toi. C'est léger et pas trop calorique. Si tu veux être chanteuse sur scène, je suppose que tu te préoccupes de ça.
Je tournais légèrement la tête. Cette tournure des événements... n'était pas désagréable, mais qu'est ce que c'était gênant. J'avais l'impression de ressembler à ... à ses colocs. Attends, est-ce que je viens de nous comparer à un couple déjà existant? Cette histoire, je ne la sentais pas, elle m'attirait autant qu'elle me repoussait. Je sais que plus je continuerai dans cette soirée, et plus ma fierté en prendra un coup, mais je n'avais pas envie de partir pour le moment, pas sans elle. Je haïs ce que je ressens, car je ne peux pas l'arrêter et au fond de moi, je crois que je ne le veux pas.
Situation amoureuse : Bergère. Quoi ? Il y a des moutons partout chez moi
Couleur(s) de parole : #FFCC00
Péché(s) :
Orgueil
Avarice
Luxure
Commentaire/citation : « Au fait, sache que je suis riche ! »
Lun 7 Sep - 17:50
Faites honneur à ce petit cadeau que je vous offre ~Je scrute les lieux. J'ai l'impression que mon bal se passe bien. Tant mieux. J'ai des souvenirs d'une petite catastrophe dans les toilettes l'an dernier et je suis plutôt contente de constater que les choses se déroulent pour le mieux actuellement. Les gens sont assez calme pour une fois. Enfin sauf quelques uns mais c'est un détails. Ma petite Lova est avec sa chérie mais je les surveille assez souvent du coin de l’œil. Elles font pas de bêtises, c'est parfait.
J'ai un petit sourire satisfait en observant le bal battre son plein. Puis une expression friponne se dessine sur le visage lorsque j'entends du tapage au buffet. Ben alors? On en a encore qui font leurs intéressantes? Je tourne les yeux vers le bruit et pouffe légèrement en voyant de qui ça vient. Forcément, Wendy et Jordan. Ces deux là on vraiment un complexe de supériorité qui me donne envie de rigoler. Ah la la, l'adolescence... Je m'approche dans mon déhanché naturel, un petit sourire sur le visage.
- ... Pas de ma faute si je suis si bien que t'en es tombée amoureuse ! - Moi? Amoureuse? De toi?! Tu te fous de moi! T'es meilleure que moi en rien du tout! Et je te parle de ... tout ça! Ta robe qui te va bien, ton look, tout ce qui vient de toi! Pourquoi j'arrive à le supporter maintenant? Pourquoi t'es moins nulle qu'avant? Il y a forcément une raison à ça, t'as dû m'empoisonner ou me faire quelque chose! C'est pas possible autrement! T'es restée la même fille chiante et pourtant, j'ai l'impression d'être face à ... moi, mais sans être moi. Parce qu'il y a que mon reflet qui mérite que je le regarde dans les yeux.
Houlala ~ C'est beau l'amour entre pestes. Jordan fourre un apéritif dans la bouche de Wendy en affirmant que ça va lui plaire et elle semble avoir vu juste. Wendy a le visage rouge. C'est mignon... Et puis elle lui donne un canapé avec de la mozzarella et des tomates.
- Merci... et tiens, c'est pour toi. C'est léger et pas trop calorique. Si tu veux être chanteuse sur scène, je suppose que tu te préoccupes de ça.
Je fais les derniers pas qui me séparent des deux filles alors que mon sourire s'élargit.
- Tant d'attention l'une pour l'autre, c'est adorable, lançai-je en renvoyant mes cheveux vers l'arrière, Au fait Jordan, il me semble que tu as été mise hors de la chambre dans la période d'avril.
En même temps avec Lova en succube et sa chérie qui se retrouve nue à chaque fois qu'elle redevient humaine, je comprends que la situation puisse vite devenir embarrassante. J’affiche un petit air espiègle en reprenant la parole pour ne pas leur laisser le temps de répliquer.
- Comme tu m’as aidé pour le bal, je me suis dit qu’un petit cadeau était de mise. Je t’offre ta chambre pour toi toute seule ce soir, je me suis arrangée avec tes colocs. Enfin, tu peux aussi décider d’être accompagnée, lançai-je malicieusement en tournant les yeux vers Wendy, Après tout, vous parliez amour il y a quelques secondes.
J’ai un petit rire alors que je commence à reculer en passant une main dans mes cheveux, mon sourire toujours autant présent sur mon visage.
- Vraiment ne me remerciez pas vous deux, c’est tout à fait naturel! Mais ne faites pas trop de bruit tout de même, ça serait dommage de vous faire chopper ensemble après le couvre-feu ~
Je pose un bisou sur le bout de mes doigts et les dirige vers les deux filles avant de leur faire un petit au revoir de la main. Et puis je tourne les talons pour m’en aller. J’ai d’autres petites choses à faire comme par exemple danser avec mon copain!
Elle est trop bizarre. Vraiment trop bizarre. Je la trouvais déjà louche avant le bal mais ce soir, c'est pire. Qu'elle m'insulte, okay. C'est normal. C'est le cas depuis notre première rencontre. Les compliments par contre, c'est anormal. Encore plus ce soir. En même temps, ça m'a donnée envie de la titiller un peu même si ça se retourne un peu contre moi. J'ai failli dire un mot que je refuse d'utiliser dans un sens aussi tordu.
Le buffet a été notre destination finale et les reproches ont repris. Elle m'accuse de tout et n'importe quoi alors que je ne comprends même pas de quoi elle me parle. Elle ne me dénigre plus ? Tant mieux ! C'est seulement parce qu'elle réalise enfin que je suis mieux qu'elle, c'est tout. J'en viens même à vouloir la faire chier en lui lançant une pique mesquine. Une stupidité. Elle, amoureuse de moi ? Haha ! Ca n'arrivera jamais. Vraiment jamais ? Sans doute... Pourquoi cette simple idée me rend triste ?
Je ne préfère pas y penser. De toute façon je n'en ai pas vraiment l'occasion. Elle a rougi. Bonus atteint. Par contre je ne comprends pas pourquoi elle s'est sentie obligée de s'expliquer et sur un ton anormalement haut. Son cerveau a flambé ? Pourquoi elle m'engueule en me complimentant ? Elle est plutôt censée m'insulter si elle m'engueule.
- Mais putain t'as de la merde dans les oreilles ou quoi ? J'te l'ai déjà dit, j'ai rien fait ! Ni sort de merde, ni empoisonnement, ni rien ! Si j'avais dû t'empoisonner, ça aurait été pour t'envoyer six pieds sous terre !
Rien à foutre que les autres nous regardent bizarrement. Elle me gueule dessus, je lui rends la politesse. Elle m'énerve à m'accuser de choses que je n'ai pas faites.
- Et puis moi j'devrais dire quoi ?! Tu me fais chier et pourtant j'arrive à te trouver des qualités malgré tout ! Habituellement t'as des goûts de merde en matière de mode et ce soir c'est carrément l'inverse ! Et chaque fois que j'te vois, j'ai deux envies. Te frapper jusqu'à te défigurer et te...enfin bref, tu m'emmerdes !
Il vaut mieux que je m'arrête là avec les compliments – sisi c'en était – sinon je vais me foutre autant la honte qu'elle l'a fait. À la place, je lui fais fermer sa grande gueule en lui enfonçant un canapé au saumon dans la bouche. Ca l'occupera et l'obligera à se taire un peu. Ca me fera aussi des vacances. Je ne m'attendais cependant pas à ce qu'elle me fasse le même coup. C'est quoi cette situation chelou ?! Depuis quand on se donne de la bouffe gentiment comme dans un couple mielleux et dégueulasse ??
- Merci...sale peste...
Je prends un bout du canapé histoire de ne pas avoir à l'engloutir en une seule fois. Les trucs légers et peu caloriques sont le cadets de mes soucis pour ma carrière mais...depuis quand elle, elle se préoccupe de ça ? D'habitude elle me rabaisse et n'arrête pas de me répéter que je chante mal, que je ne serai jamais chanteuse, que je dois trouver un autre job, etc... En plus mozzarella et tomate, c'est trop bon !
Notre conversation est soudainement interrompue par...oh putain pas elle ! Ca ne lui suffit plus d'être présidente et d'avoir la gloire pour l'organisation de ce bal ? Elle veut encore le titre de reine des emmerdeuses ?!
- Je n'ai pas été mise hors de ma chambre, je l'ai quittée de mon plein gré.
Enfin presque de mon plein gré. Disons que j'ai préféré squatter la chambre de Jessica plutôt que de supporter les deux nymphomanes de service en pleine action tous les jours... Et puis qu'est-ce que ça peut lui faire que je n'aie pas dormi dans ma chambre ? Ce n'est pas son rôle. Ou alors si ça en fait partie, elle aurait dû s'en soucier beaucoup plus tôt. Maintenant c'est trop tard.
- Ton cerveau s'est liquéfié depuis la fin des préparatifs ? Tu ne peux pas m'offrir quelque chose qui est déjà moi. Et pis on parlait pas amour ! Enfin pas celui que tu penses !
Elle est vraiment débile quand elle s'y met...
- C'est ça, casse-toi. Retourne auprès de ton esclave et arrête de nous emmerder avec tes inepties.
Je termine mon apéritif en tirant un petit peu la gueule lorsque la gourdasse nous fout enfin la paix. Comme d'habitude, elle s'est sentie obligée de nous faire connaître sa présence.
Je reprends un canapé à la mozzarella et aux tomates, ne perdant pas de temps pour l'engloutir. Ce truc est bon mais cette situation a quelque chose de très agaçant. Premièrement il a fallu que ce soit « elle » que j'invite à ce bal alors que j'aurais pu inviter n'importe quel crétin. Ensuite il y a cette robe qui lui va vraiment bien. Et le fait que je me soucie de son bien-être. Que je la complimente alors que jusqu'à maintenant je l'insultais. Et le pire, depuis notre petite beuverie, je n'arrête pas de penser à elle et j'ai souvent envie de l'embrasser ou d'avoir le moindre contact physique avec elle. Cette situation est trop anormale.
- Qu'est-ce que t'as fichu pour que j'aie cette stupide envie de t'inviter ici et de passer du temps avec toi ?
Et pourquoi la simple idée qu'elle soit loin de moi me fout la rage ? Pourquoi quand je la vois entourée de monde, ça m'énerve encore plus ? Hum...non. Ca je le sais. C'est pareil que pour Jessica. Elle est devenue importante pour moi au point que je la considère comme étant à moi. Personne n'a le droit de me la piquer. Personne n'a le droit de songer à l'éloigner de moi. Si quelqu'un essaie de se les approprier, j'espère pour lui qu'il aura déjà préparé son testament car je m'occuperai personnellement de son cas. Par contre l'espoir de pouvoir être avec elle cette nuit, il peut mourir. Déjà parce que même si elle s'est arrangée avec les deux autres, rien ne garantit qu'elles ne feront pas un passage ou qu'elles ne vendront pas dormir. Ensuite parce qu'il n'y a aucune chance que Wendy revienne dans la chambre après ce qu'il s'est passé la dernière fois... Rah ! Pourquoi ça me fout autant la rage ?!!!! Cette fille est la plus grande casse-ovaires que j'ai rencontrée.
Comme toujours, je continuais de m'engueuler avec elle. Rien était normal dans nos faits et gestes, la colère que je ressentais contre elle, est-ce que c'était vraiment parce qu'elle m'énervait ou c'était à cause d'autre chose? En tout cas, elle me gonfle, et j'avais bien envie de la faire taire en l'embrassant... euh non, en l'embarrassant. Il fallait que je mélange ces deux mots, bordel. Je continue de croire qu'elle a utilisé un sort ou quelque chose du genre pour me corrompre, et ce, malgré ses paroles disant le contraire, même si, je devais l'avouer, son excuse avait du sens. J'aurais probablement fait pareil, c'est juste qu'elle devait sans doute trop tenir à moi pour me tuer. Ou au moins lui donner un objectif dans la vie, car c'est vrai que sans moi... elle serait la femme la plus parfaite de S'Indarë. Non, non et non, elle n'est pas parfaite, c'est tout l'inverse! Pourquoi je pensais ce genre de choses... pourquoi elle m'attirait? Ses phrases sont aussi ambiguës que les miennes, à croire qu'elle aussi, était perdue!
Je devrais dire la même chose pour toi! T'aurais pu choisir la facilité et prendre une robe noire pour que tu ressembles à un sac poubelle, mais non, t'as pris une robe blanche qui te va super bien! Tu fais chier! Je peux même plus te critiquer sur ton look! Je dois dire quoi maintenant pour te faire chier, hein? Tu m'emmerdes et ... j'ai envie de rester avec toi pour voir jusqu'à quel point tu peux m'emmerder dans la vie! Merde!
Soudain, une voix désagréable supplémentaire fit son apparition. Je me tourne et je crois que Jordan a dû penser la même chose que moi, pour une fois. Il fallait que ça soit elle qui vienne nous voir! Et bien sûr, elle nous avait entendu, sinon, c'est pas drôle! Je suis sûre qu'elle a entendu ce que la chanteuse a dit, elle sait pas tenir sa langue et être discrète. Je pestais donc contre Krystal.
-Même pas en rêve, ce n'est pas de ma faute si elle sait admirer les bonnes personnes.
Le "cadeau" qu'elle a fait à Jordan me fit particulièrement grincer des dents. Ne me fait pas croire que tu as prévu aussi loin, la pimbêche blonde! Je suis sûr que de base, la chambre était libre, et que tu fais genre que c'est un cadeau, juste pour nous faire chier. Et le pire, c'est que ça marche! Putain, je hais cette soirée, je hais cette conne de présidente du conseil, et je hais ... non. Je peux pas dire que je déteste Jordan et sa robe. De pire en pire. Je rageais, en même temps que l'autre grognasse sexy avec moi.
-Oui, dégages. Les reines et les déesses, c'est ici et tu n'as pas ta place! Tu ne nous arrives pas à la cheville!
Pourquoi je disais "nous" d'ailleurs? Je devrais dire "je"! Au lieu de l'inclure, comme si elle était mon égale. De pire en pire! Rapidement, je me repris et me corrigeai.
-Ne croit pas un seul instant que tu es à mon niveau. Mais disons que t'es plutôt bien classée parmi les personnes classes du bal. Sur 2, tu es 2ème.
Ce qui voulait dire que déjà, je la considérais comme une personne, et ça restait quand même un compliment venant de ma part. Vint ensuite la question de Jordan qui me fit réfléchir. J'avais envie de lui poser la même question. D'ailleurs, c'est ce que je vais faire!
-J'en sais rien, mais je me dis pareil. Tu veux pas qu'on s'explique à l'abri des oreilles indiscrètes? J'ai pas envie que miss "0 défauts et tout de faux" vienne encore nous interrompre pendant une conversation qui la dépasse. Prends un dernier canapé, tu vas en avoir besoin.
De mon côté, je ne me privais pas, et une fois que nous avions mangé toutes les deux, je cherchais un endroit tranquille afin de nous y déplacer. Une fois arrivés, je regardais Jordan.
-Il y a vraiment aucun sortilège qui fait qu'on se comporte bizarrement? Honnêtement, j'aurais préféré. Parce que ça me fait chier. J'aime pas ce que je ressens au fond de moi, je le déteste même. Mais à cause de tes putain d'alcool, j'arrive pas à penser à autre chose! Alors on va faire ça une bonne fois pour toute, juste pour se libérer de nos problèmes.
Je soupirais longuement, étant presque dégoûtée des mots que je vais prononcer, mais je n'avais plus vraiment le choix. C'était ça, ou me torturer psychologiquement durant le reste de la soirée.
Roules-moi une pelle. Vas-y! On arrête pas de se chercher l'une à l'autre! Peut-être qu'en faisant ça en étant sobre, ça va nous dégoûter et on va reprendre comme avant! Je préfère ça que de penser certaines choses!
Je m'approchais alors d'elle, prête à souiller de nouveau mes lèvres pour que cette fois-ci, ça ne se reproduise plus, même si, au fond de moi, j'avais envie qu'elle le fasse et qu'elle continue à le faire, qu'elle ait vraiment envie de poser ses lèvres contre les miennes.
D’un point de vue extérieur, il y a de quoi se demander pourquoi on est venues ensemble au bal. On ne fait que se disputer depuis le début. Et même si on se fourre des apéritifs dans la gueule avec des compliments, ça ressemble toujours à une guerre de territoire. Et puis il a fallu qu’une fille stupide vienne mettre son grain de sel dans notre altercation. Krystal. Cette fille me hérisse le poil. Qu’est-ce que ça peut lui foutre de voir que Wendy et moi on se chamaille encore ? Ce n’est pas ses affaires alors qu’elle aille se faire voir ! Elle me nargue en plus au sujet de la chambre que j’ai désertée. Je vais la descendre dès que j’en aurai l’occasion…
Elle ne reste pas longtemps et retourne bien vite auprès de son amoureux transit. Elle est vraiment venue juste pour nous narguer. Elle a tellement peur qu’on ne la voit pas, qu’elle en vient carrément à se pavaner devant nous. Idiote de présidente. On sait que t’existe malheureusement, pas besoin de venir nous rappeler ta présence. Au contraire, il aurait plutôt fallu te faire oublier. Même Wendy sait mieux...non. Elle ne se fait clairement pas oublier. Elle fait pire. Elle s’incruste dans mes pensées, mes rêves, tout le temps.
- J’te corrige. Sur deux, je suis première.
Après avoir pris un autre apéritif, je questionne la seule personne pour qui j’ai de l’intérêt ce soir. Qu’est-ce qu’elle a fichu ? Elle m’accuse de lui avoir jeté un sort mais en fait, c’est elle qui en a jeté un. C’est encore pire à cause de Krystal. Cette garce m’a collé un espoir vain. Aucune chance pour que Wendy se pointe dans ma chambre ce soir, même pour une simple nuit tranquille. Ce genre de déception fait mal. Alors quand Wendy me propose d’aller plus loin pour discuter sans risquer d’être encore dérangées par la présidente du conseil, j’accepte sans hésiter et la suis plus loin après avoir embarqué encore un canapé. C’est trop bon ces trucs. Et j’en ai même pris un pour cette chieuse qui hante mes pensées. Trop de bonté en moi.
Une fois à l’écart du monde, je lui passe le canapé au saumon que je lui ai pris tout en écoutant sa réponse. Elle est vraiment aussi perdue que moi sur notre situation.
- Ben non y a aucun sortilège. J’aurais préféré aussi que ce soit le cas, ça aurait été plus simple à expliquer.
Enfin...les explications auraient été moins difficiles à accepter. Je ne suis pas experte dans le domaine mais actuellement, je ne vois qu’une seule raison qui explique mon attirance pour cette gourde. La dernière fois c’était l’alcool mais depuis cette fameuse soirée, je n’en ai plus touché. Et pourtant Wendy m’attire toujours. La seule explication que j’ai à ce phénomène ne me plaît pas du tout. Je ne veux pas devenir aussi niaise que Lova et Kaylee. Aussi stupide que Krystal et Caindell.
- Attends...quoi ?!
Elle est sérieuse ? Elle veut que je l’embrasse ? Son cerveau a dû surchauffer encore une fois. Croire que lui rouler une pelle va nous dégoûter de ce contact… Elle est tombée bien bas, la reine. Plus je l’observe agir, plus je comprends à quel point elle est sérieuse. Je soupire un peu en râlant plus pour la forme que par mécontentement.
- Tes neurones ont vraiment grillé pour croire une stupidité pareille.
Je regarde autour de nous pour m’assurer qu’il n’y ait vraiment personne puis pose mes lèvres sur celles de Wendy. C’est encore plus bizarre de faire ça en étant sobre que ivre. Bizarre et...agréable. Je la déteste encore plus. L’une de mes mains vient se poser gentiment sur la nuque de la brunette alors que l’autre se place dans le dos afin de la coller un peu plus à moi. Elle est à moi. Si quelqu’un ose avoir des vues sur elle, je l’enterre vivant après une séance de torture longue et douloureuse. Je devrais peut-être marquer mon territoire sur elle, tiens. Allez, vendu ! Je quitte doucement ses lèvres pour poser les miennes sur son cou, y laissant une légère trace de suçon. Pas bien grosse mais si quelqu’un l’approche, il saura qu’elle est déjà une chasse-gardée. Je regarde ensuite Wendy et ronchonne un peu tout en gardant mes mains sur elle, l’une se glissant doucement dans la chevelure.
- Ca va te faire rager mais...ça ne m’a pas dégoûtée. T’es nulle pour faire fuir les gens, c’est pas croyable.
Okay, mon ronchonnement ressemble plus à une raillerie de part le ton employé et l’expression souriante affichée sur mon visage.
Foutue Krystal, foutu bal, et surtout, foutue Jordan qui arrêtait pas de se croire meilleure que moi et qui me faisait tourner en bourrique. Pourquoi je suis venue ici moi? Bon, bref, maintenant qu'elle était partie, je devais gérer avec l'autre chieuse. En plus, elle continuait à se prendre pour quelqu'un de meilleure que moi, quel culot. Je soupirais, la regardant avec mépris.
-Mais bien sûr. Prends pas tes rêves pour la réalité. Tu seras la première quand je partirais du bal.
On se prenait encore la tête et ça m'embêtait sincèrement. Je sais pas ce qu'il se passe ce soir, mais c'est un bordel sans nom dans ma tête. Entre ce qu'elle provoque en moi, les questions qu'on se pose, les canapés qu'on déguste mutuellement, ça ne pouvait plus durer, il fallait qu'on s'explique une bonne fois pour toute! La proposition de Krystal, elle pouvait se la mettre où je pense! Si je veux passer du temps avec Jordan, elle n'a pas besoin de se mêler de ça! Une fois isolées, j'avais commencé à questionner Jordan, mais visiblement, elle était dans le mêle état que moi, à se poser des questions et à se demander ce qui se passait, afin qu'il y ait des explications logiques. Je proposais alors mon idée abracadabrantesque à la chieuse de service, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle fut particulièrement surprise. Quand à sa réflexion, je me contentais de lui répondre d'un ton sérieux.
-Je sais, mais ils se tuent un à un quand je te regarde dans tes yeux, alors autant en finir, qu'on soit fixées.
Nos visages s'approchèrent alors, ainsi que nos lèvres, et nous nous embrassâmes pour la première fois en étant sobre. Allez, maintenant, ça devrait me dégoûter et me donner envie de la repousser, d'ici quelques secondes... quelques instants... Il faut que je me décolle, mais je n'y arrive pas. Mon corps voulait encore l'embrasser, ce n'était pas normal. Soudain, je sentais ses lèvres ailleurs, pour m'embrasser dans le cou. Je lâchais un petit soupir alors qu'elle me faisait un suçon. Pour qui elle se prenait celle-là! Elle croit que je suis à elle ou quoi? Non mais ça ne va pas se passer comme ça! Elle commence alors à me caresser les cheveux, alors que mes deux mains étaient posées sur ses joues. D'ailleurs, quand est-ce que je les ai mise ainsi? C'était censée me répugner, pas me donner envie de rester. Oui, sa phrase me faisait rager, mais pas parce qu'elle avait envie de continuer, mais parce qu'elle avait arrêté. Je rapprochais alors son visage du mien, murmurant de rage et de désir ces quelques mots.
-Tais-toi.
Mes lèvres regagnèrent alors les siennes, invitant même ma langue dans la danse. Fait chier, j'en voulais encore. Ses lèvres au goût de tomate et de mozzarella, je les voulais pour moi. Pourquoi, même sobre, ça ne changeait rien? Affichant un sourire, je décide de me venger, lui infligeant la même marque qu'elle m'a faite quelques instants auparavant. Je me recule ensuite, fière.
-Comme ça on est quittes. Et tu fais chier... pourquoi tu fuis pas? De toute façon... c'est pas comme si je te retenais. Vas-y, casses toi.
Au même moment, comme pour me contredire, je lui agrippais le bras, détournant le regard, gênée et énervée. Je ne savais pas pourquoi je ressentais cela, et je n'avais pas de mots à mettre là-dessus. Moi, la Reine incontestée et incontestable de Sin, en train de m'accrocher à une bimbo... je suis tombée bien bas.
-T'es collante... mais t'es supportable. Alors tu peux rester.
Je lui accordais un énorme privilège, mais en ce moment, je n'avais vraiment pas envie de lui donner raison. C'était encore le bordel dans ma tête et si jamais on venait me faire une remarque sur Jordan et moi, je risque d'exploser et de m'énerver sur chaque personne présente au bal, et ils ne méritent pas ma colère, juste mon mépris.
Le problème entre Wendy et moi, ce n’est pas le fait qu’elle soit une reine et moi une déesse. C’est le fait que nos égos sont trop hauts. Dès qu’on veut se comparer, chacune de nous s’estime être meilleure que l’autre. C’est presque vital pour nous. Alors quand l’une prétend être première en terme de gloire, fatalement l’autre n’est pas d’accord et bien souvent, ça part en vrille. Etonnamment cette fois non. Je ne suis pas d’accord avec elle mais je n’ai pas envie de me battre juste pour ça alors je laisse couler. Enfin pour ce soir.
Et nous voilà encore en train de grignoter ensemble comme si on se supportait bien depuis toujours. Comme si on était meilleures amies. Comme si on avait élevé les cochons ensemble. Puis on s’éloigne carrément toutes les deux. Non là ça devient vraiment trop bizarre. C’en est au point où aucune de nous n’arrive à avoir les idées claires et obtenir une réponse correcte à nos interrogations. J’ai seulement une théorie dégoûtante pour expliquer tout ça.
Et puis Wendy craque totalement. Son cerveau a totalement dit merde à tout ce qui est logique. Elle a voulu que je l’embrasse, je l’ai fait et...ben son espoir est vain. Ca ne m’a pas dégoûtée, bien au contraire. J’en ai même profité pour lui laisser une petite trace de mon passage. Un marquage de territoire pour dire qu’elle est ma chasse-gardée. Et apparemment, elle non plus n’est pas dégoûtée. Bah bravo la pseudo reine ! En plus elle veut du rab.
Un nouveau baiser est au rendez-vous, attisant encore un peu plus le désir pour elle. Le contact contre ses lèvres cesse et…. Oh la pute ! Il n’y a que moi qui ai le droit de la marquer comme ça ! Je suis la seule à avoir le droit d’être territoriale envers elle ! Connasse. Enfoirée. Le pire c’est que j’ai aimé. J’en ai même frissonné durant un instant.
- T’as une drôle de façon de ne « pas » me retenir. Si tu le fais, j’vais difficilement pouvoir me tirer loin de toi.
Faux ! J’ai juste à me libérer de son étreinte pour partir. Ca n’a rien de compliqué. Je n’ai simplement pas envie de fuir. Collante mais supportable alors je peux rester ? Faut savoir, je dois m’en aller ou rester ?!
- Toute façon je n’allais pas attendre ton autorisation pour rester. J’aime trop te faire de l’ombre et t’entendre râler.
J’observe un instant autour de nous, contente de voir qu’il n’y a toujours personne. Je n’ai pas vraiment envie de retourner dans la salle principale avec tous les autres. Du moins pas tout de suite. Ayant participé aux préparatifs de ce bal – surtout aux décorations – je sais plus ou moins tout ce qui nous attend et je ne veux pas que Wendy rate ça. Je ne veux pas qu’elle loupe ce que le bal peut encore lui réserver. Même si c’est la présidente insupportable qui s’est chargée de toute l’organisation, je suis sûre que Wendy ne sera pas si insensible que ça à la suite des événements.
- Bon on reste ici un moment. J’veux pas retourner tout de suite parmi les autres incapables qui ne sont même pas fichus de savoir qui dirige vraiment dans cette institution. Ils ne méritent pas notre présence.
De toute façon, ce n’est pas comme si nous étions réellement cachées. Il y a certes des décorations qui nous permettent de nous dissimuler un peu mais ce n’est pas dans le jardin des Cotonneuses qu’on pourra totalement se planquer. Même nous, on peut encore voir ces idiots profiter de la fête, danser, manger, boire, être niais pour certains.
Toujours le même problème. On se chamaille sans arrêt, mais dès qu'on colle nos lèvres les unes contre les autres, on devient des sangsues avides d'attention. Surtout elle d'ailleurs. Pourtant, quand bien même je devrais trouver la situation désagréable, je ne pouvais tout simplement pas m'y résigner. Je la voulais juste pour moi, me coller à ses lèvres et l'embrasser à nouveau, encore et encore. Il fallait que je ressente cette envie maintenant, au bal, avec possiblement Krystal qui nous observe et qui se fera une joie de tout révéler aux autres. J'ai bien mal choisi mon moment pour faire ce test. Mais ce n'est pas ma faute, entre les lumières, l'ambiance, le buffet avec les canapés, et la tenue de Jordan qui ... bref, elle ne me laissait pas indifférente et ça me faisait chier au plus haut point.
Le pire dans tout ça, c'est qu'on ne s'est pas embrassée qu'une seule fois, et qu'elle en a même profité pour me faire une marque. Oeil pour oeil, dent pour dent, je lui en ai fait une aussi, ça lui apprendra à prendre des initiatives. Je peux pas dire que j'ai aimé ça... je peux juste le penser, mais c'est moi qui doit lui faire des marques. C'est à moi pour ce soir, pour tout les autres soirs même. Mais je pourrais jamais lui avouer une chose pareille. J'ai trop de fierté pour ça. Je la retenais, lui disant de partir, et évidemment, elle m'a fait un commentaire à ce sujet. Après, si elle voulait vraiment se tirer, elle n'avait qu'à forcer. Si elle ne l'a pas fait, c'est qu'elle ne voulait pas tant partir que ça. Par contre, la suite de ses propos me fit rire un peu.
-Me faire de l'ombre, vraiment? Ha, tu rêves. Tu m'entendras juste râler, mais soit heureuse, au moins je parle de toi.
Au moins, nous étions seules pour l'instant, sans aucun oeil indiscret ou oreille mal placée. Le reste de la soirée, honnêtement, je m'en foutais, je voulais juste me mettre en avant, et maintenant que c'est fait, je n'ai plus rien à faire. Tout ce qui me restait à faire, c'était d'attendre le résultat des élections du bal, et je m'en irais. Pour une fois, j'étais d'accord avec Jordan.
-Ça me va, j'ai pas envie de retrouver la plèbe tout de suite. On est juste tout les deux, et ça me convient parfaitement. On ne mélange pas les torchons et les serviettes. Vu que les torchons sont là-bas... T'as le droit de rester. Mais de justesse.
Bon, maintenant que ça, c'était dit, il fallait maintenant rebondir sur un autre sujet. Comme par exemple ce qui venait de se passer. Fait chier que cette grognasse de Krystal soit venue nous parler et faire des allusions, mais il fallait admettre que le fait qu'elle soit tranquille pour ce soir, c'était un bon plan. Timidement, je lui posais une question délicate.
-Bon... au moins, tu seras tranquille pour dormir ce soir, sans tes deux colocs. Moi je sais même pas avec qui je suis, j'ai pas retenu leur prénom, autant dire que je suis seule. Tu vas faire quoi ce soir, après le bal? Profiter du calme pour bien dormir, seule? Moi je pense que ... c'est ce que je vais faire.
C'était ridicule. C'était pourtant pas si compliqué de dire : Je m'incruste avec toi. Sauf qu'il y avait plusieurs soucis. Le premier : Krystal s'attends à ce qu'on dorme dans la même chambre, le deuxième : ma fierté qui m'empêchait de reconnaitre que oui, j'aimerais bien avoir Jordan dans mes bras pour dormir. Le troisième : Un risque de se faire griller à nouveau. Mon pouvoir, il n'est pas illimité, pas comme ma grâce, par conséquent, si on nous grille, le temps que je puisse faire oublier ça à tout le monde, bah on a le temps d'être la risée de l'Institution.
Elle me saoule. Un coup elle veut que je l’embrasse, un coup elle veut que je me barre et au dernier moment, elle veut finalement que je reste. Faudrait qu’elle se décide sur ce qu’elle souhaite vraiment. Moi au moins j’ai été plus claire. J’ai voulu la marquer, c’est fait. J’ai voulu rester pour lui faire de l’ombre, c’est fait et dit en face en plus. Elle sait désormais que je ne vais pas la laisser briller sans moi.
Je lui propose – à ma manière – de rester encore un moment à la soirée. Les résultats de reine et roi du bal, je m’en fiche. Si Wendy et moi sommes élues reines, je serai contente c’est sûr mais ce qui m’intéresse le plus, c’est qu’elle voit la surprise qui attend tout le monde vers 21h. Ou 21h30, je ne sais plus. Elle verra à quel point Krystal n’aurait pas pu organiser correctement sa soirée sans moi.
- La jalousie te rend aigrie, ma pauvre fille. Tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas de justesse parmi les serviettes et que j’suis même mieux que ça.
La suite me surprend. Je ne m’y attendais pas du tout. Je rêve ou elle essaie de me demander de façon très détournée pour dormir avec moi ?! Elle n’a pas oublié ce qu’il s’est passé la dernière fois qu’on a été seule dans la chambre, hein ? Quoique...on avait bu. Y a des circonstances atténuantes. Ce soir on n’a rien bu, il ne se passera donc rien de bizarre.
- J’vais surtout profiter de ne pas avoir d’emmerdeuse avec moi. Elles m’ont beaucoup trop gavée durant le mois d’avril à prendre la chambre pour un baisodrome et elles me saoulent encore avec le trucs niais.
J’espère sérieusement que l’année prochaine, je ne les aurai pas comme colocataires. Elles sont horriblement chiantes. Néanmoins, j’ai envie de la titiller sur sa question détournée. Un sourire sournois apparaît alors sur mes lèvres. J’approche mon visage sur sien, venant lui susurrer quelques mots à l’oreille sur un ton suave.
- Mais si tu souhaites venir, ma porte t’est ouverte. Ce serait dommage que tu dormes seule ce soir alors que pour une fois, tu pourrais profiter de la présence d’une déesse qui accepte exceptionnellement ta venue dans son territoire.
Je me recule légèrement en la fixant avec mon sourire malicieux. Je n’aurais jamais cru proposer un truc pareil et honnêtement, je pensais réellement rester seule ce soir. Cependant je suis trop curieuse de voir quelle tronche Wendy peut faire face à ce genre de proposition tendancieuse. Elle n’a qu’à s’en prendre à elle-même. C’est elle qui m’a tendue la perche pour que je lui sorte ce genre d’ânerie niaise.
Non mais écoutez là, à me dire que la jalousie me rend aigrie! On aura tout vu décidément. Ce n'est pas la jalousie qui me rend ainsi, loin de là, mais je dirais plutôt que les gens sont idiots et inutiles de base sauf moi. Et peut-être Jordan. Rien que le fait de penser au fait qu'elle ne soit pas aussi inutile que les autres montrait que quelque chose clochait en moi. D'ailleurs, je me demandais encore pourquoi je l'avais invité, mes vraies raisons. C'est compliqué en vrai, d'avoir tout qui se mélange dans ma tête ainsi, mais ça doit forcément être de sa faute.
En parlant de fautive, je suis sûr que c'est aussi de son fait, ma demande subtile pour que je dorme avec elle. Ça me gonfle. Je suis censée faire quoi, au juste? Lui dire que je viens? Et puis quoi encore! Ma fierté avant tout! Et ouais, ses colocs étaient chiantes, entre la footballeuse du dimanche et celle qui a une libido inversement proportionnelle à son Q.I, elle n'était vraiment pas gâtée. C'est comme être un diamant au beau milieu d'un tas de merde. C'est bien, au moins, elle sait un peu ce que je ressens au quotidien. Au final, c'est peut-être ça qui la démarque des autres, qu'elle arrive à me comprendre un minimum... Perdue dans mes pensées je n'ai pas vu cette fourbe de Jordy s'approcher de mon oreille pour me taquiner. Je me recule instantanément, en rougissant malgré moi. Je serais un peu les dents, avant de lui répondre.
-J'ai pas besoin de ton avis pour venir. Je viens si je veux! Mais bon, vu que tu tiens tant à avoir ma présence royale... je peux bien faire une exception. Ouais, je sais, je suis trop gentille... On va dire que c'est ta récompense pour avoir tenu face à tes colocs.
Bon, oui, d'accord, sa proposition m'avait faite plaisir, mais impossible de l'avouer, c'était trop dur. À la place, je fais un demi-aveu, lui disant que j'accepte, mais parce qu'elle a demandé. En plus, je sais qu'elle l'a fait exprès, je la connais à force, cette manipulatrice de pacotille! Elle fait chier, vraiment! Et le pire dans tout ça, c'est que ça me rendait heureuse pour le programme de la soirée. Elle n'allait pas s'en sortir de la sorte, la déesse des mégères. Toujours à l'abri des regards, je décide de l'imiter, mais cette fois-ci, en posant mes mains sur ses hanches, me mettant légèrement sur la pointe des pieds.
-Ce soir... je te donnerai une réelle raison de baver sur moi. T'as beau dire que t'es une déesse, mais c'est moi à qui le ciel a fait don de la perfection. Alors t'as intérêt à te souvenir de cette nuit avec moi, sinon...
Je lui mordille alors son lobe et comme pour exprimer ma menace, je serre un peu plus les dents et le lui tire un peu, sans pour autant que ça soit excessif. Après m'être reculée, je me posais à nouveau cette question stupide et pourtant, si vraie : Pourquoi j'ai fait ça?! Qu'est ce qui me prend à lui faire des avances concernant ma personne. Ma pauvre Wendy, ça ne va vraiment plus dans ta tête. Cette niaiserie quoi, à l'aide. Je crois que ces lieux me pourrissent définitivement le cerveau...
Des disputes. Encore et encore. On est tout bonnement incapables de nous parler sans nous insulter, nous narguer voire même nous frapper. Néanmoins on se comprend quand même. C’est même via nos chamailleries que l’on se comprend le mieux. Même ma proposition indirecte pour rester jusqu’au moment de la surprise est faite sur un ton hautain. Il faut qu’elle reste encore jusqu’à 21h30. Il faut qu’elle voit que Krystal est incapable de faire de bons trucs sans aide.
Et puis j’entends la question qui me surprend au plus haut point. Elle veut dormir avec moi. Cette gourdasse qui pète plus haut que son cul veut pioncer...dans MA chambre...avec MOI. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez elle, bordel ?! Et qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi pour accepter sa présence ?! Et pourquoi j’utilise un ton qui en dit long sur le fond de mes pensées ?! Je crois que je vais vomir de dégoût. Petite satisfaction, Wendy a rougi. J’ai réussi à rendre cette patate plus rouge qu’un feu de signalisation. C’est tellement plaisant.
- J’te rappelle que c’est MA chambre, donc MON territoire et donc t’es obligée d’avoir MON autorisation pour venir contrairement à ce que tu crois. Mais bon puisque t’as accepté de venir, j’te laisserai la place que tu mérites.
La voir rougir m’a donnée envie de la narguer encore. Il faut que je pousse un peu le vice pour la voir devenir cramoisi. Je veux la voir prendre un rouge plus foncé. Ca doit être génial. Et je…
Wait… Je rêve ou elle contre-attaque ?! Je refuse ! Elle triche ! C’est à moi de la troubler et non l’inverse ! C’est quoi cette pseudo reine qui prend des droits qu’elle n’a pas ? Comment ose-t-elle narguer une déesse sur son propre terrain…mal géré, je l’avoue. La drague c’est pas mon truc. Mais ce n’est non plus pas celui de Wendy bien qu’elle soit parvenue à me faire rougir moi aussi. Saleté !
- T-Toi t’arriveras même plus te passer de moi pour dormir. J’hanterai tes rêves et il te seras impossible de passer une bonne nuit sans que je ne sois à tes côtés.
Je fais la fière mais au fond, moi je commence déjà à rêver d’elle. Certains sont de vrais rêves où je la bats, lui fais la misère et j’en passe. Et d’autres sont moins violents, plus intimes, plus tordus, trop bizarres.
Voulant éviter de rester face à elle, les bras béants et l’air con sur la tronche, je regarde vite fait l’heure sur mon téléphone afin de m’assurer qu’on ne sera pas en retard sur le reste du programme. Je le range ensuite rapidement dans le petit sac. Ca approche gentiment de 21h. C’est bientôt l’heure de la surprise. Il ne manque encore que quelques minutes. Quarante minutes mais bon ça passera vite.
- On a encore un peu de temps avant la surprise. Tu veux rester ici ou on retourne vers les stands de bouffe et de boisson ?
De toute façon il faudra bien qu’on y retourne un jour. Et puis se chercher des ennuis c’est bien mais à la longue, on va avoir soif. Et encore faim. Mais si elle veut encore profiter un moment de notre moment en tête à tête, on peut rester. Ca ne me dérange pas tant qu’à 21h30 on soit parmi le reste du peuple pour la surprise.
Chaque fois que Jordan était là, il y avait rien qui allait. N'importe quel être censé s'énerverait ou arrêterait de parler à une personne qui nous énerve, mais elle, tout comme moi, pas comme les autres. Elle est chiante, isolante, n'arrête pas de remettre mon autorité en cause, et pourtant, j'aimais bien être avec elle. Vraiment, tout va de travers dans cette soirée. Les baisers tout particulièrement. L'embrasser est une chose, aimer ça en est une autre. J'en reviens pas que je me suis abaissée à ça, à vouloir dormir avec elle pour ce soir. Et le pire, c'est qu'elle a accepté! Elle veut réellement que je m'abaisse à ça! Elle doit savoir que ça me gêne et que c'est un truc indigne de moi. La peste, je la déteste vraiment.
Hors de question que je me laisse faire, j'avais décidé de la narguer, avec la ferme intention de la déstabiliser. Victoire, ça a marché, elle a commencé à bégayer, rétorquant que je n'arriverais plus à me passer d'elle quand je serais dans son lit. La regardant, je n'arrêtais pas ma taquinerie pour autant.
-C'est pas plutôt l'inverse? C'est pas toi qui ne pourra plus te passer d'une reine dans ton lit? En même temps, je te comprends, avoir un tel privilège... c'est une occasion unique.
Je m'étais reculée pour que Jordan ait un peu de liberté, et profita de ce moment pour checker son téléphone. Quoi, elle s'ennuyait avec moi en plus? C'est une blague j'espère, sinon, elle n'était vraiment pas drôle. J'étais sur le point de m'énerver, quand elle m'expliqua la raison, ce qui me calma instantanément. Bon, apparemment, il y a un truc qui se passera dans pas longtemps. D'un côté, j'avais envie de rester juste avec elle, je ne voulais pas voir les autres, mais de l'autre, si on restait toutes les deux ici, on risquait de se faire surprendre et de se faire exposer aux yeux de tous. Je soupire alors.
-J'aime pas les gens ici... ils sont chiant et sans intérêt. Mais si on reste ici toutes les deux, ça va donner raison à cette peste de Krystal. Viens, on se balade, on prend un peu à boire, sans alcool, et une fois que ta surprise est arrivée, on part.
Le fait que je précise sans alcool voulait tout dire. Hors de question que de je picole une seule goutte d'alcool en sa présence. Honnêtement, si ce n'était pas pour la casserole en face de moi, je ne serais jamais allée à cette sortie, sauf pour montrer à quel point, j'étais supérieure à tout le monde, avant de partir. On retourne alors au stand de boisson et je regarde Jordan lui montrant du doigt une boisson. Bon, autant tenter d'être sympa.
-Tu veux du ... "punch"? Alors non, je ne veux pas te frapper cette fois, mais c'est le nom de la boisson, c'est à base de fruits.
J'étais curieuse, et les toasts m'avaient donner soif, donc autant que je lui serve un peu à boire. Je sers un verre que je lui tends si elle le voulait avant de me servir et de goûter.
-C'est pas dégueu... ça se laisse boire.
En théorie, il ne devrait pas avoir d'alcool dedans, c'est interdit au sein de l'école, mais quand on voit à quel point cette école est tolérante ... ça devrait pas être un gage de qualité. On devrait filtrer les gens sur leur médiocrité, mais peut-être que les dirigeants avaient peur que cette école soit vide par la suite, qui sait...