Quand on s'fait chier...[ft Melody Lawford]

Ce n'était plus vraiment un jeu. Du moins plus pour elle. Je pouvais lire la commune étincelle de désir dans ses yeux lorsque ces derniers se posaient sur moi. Je me devais de mériter ces attentions. Je balayais donc mes scrupules alors que ses mains parcouraient ma peau et mes formes pour se loger sur mes fesses. Je répondais à ses attentions en venant poser mes lèvres sur son cou, déposant alors une cascade de baisers sur ce dernier. Je ne m'arrêtais pas là cependant et je venais glisser mes lèvres tout de suite après sur son oreille pour attaquer son lobe de mes quenottes.

-"Je ne triche pas.. Je suis parfaite alors je prends ce qui me revient.. Si ça ne te plaît pas.. je peux toujours te laisser dans cet état là..." fis-je sur un ton provocateur pour entretenir mon image de beauté fatale.

Je dois avouer ne pas être bien sûre de ce que je faisais mais il semblerait que je m'y prenais, somme toute, assez bien. Je passais lentement et délicatement mes doigts sur sa poitrine avant de venir presser mes lèvres contre les siennes et mon corps au sien. L'illusion restait parfaite.

Je laissais ses courbes se marier aux miennes, nos poitrines se presser l'une contre l'autre, nos lèvres se lier dans un instant proche de l'éternité tandis que je ne quittais pas ses prunelles du regard. Je ne laisserais pas mon image de beauté fatale s'écorcher. Cette pensée fut chassée par la sensation des doigts fins et délicats de la demoiselle qui s'immisçaient discrètement sous les plis de ma jupe tout en effleurant mes jambes. Nia ne s'arrêta cependant pas en si bon chemin. Il ne fallut que peu de temps pour s'enhardir et peloter éhontément mes fesses. Je fixais mon regard dans le sien sans mot dire, un léger sourire aux coin des lèvres. Je n'avais eu à franchir ce genre de barrière pour instaurer mon image mais je m'étais moi-même mise dans l'embarras alors je n'allais pas renoncer maintenant. Je répondais à sa provocation par l'une des miennes, un regard empli de défi, décidée ne rien laisser paraître de l'exclusivité de la situation.

-"A toi d'en juger.. Si tu compte dompter la perfection.. montre ton expérience.."

Je ne me laissais pas démonter et je venais mordiller son cou pour y laisser l'empreintes de mes quenottes tandis que je parcourais d'un doigt taquin les collines de sa poitrine et son ventre.

J'eus tôt fait d'entendre la demoiselle me provoquer mais je n'y répondais que par le silence et mes dents qui continuaient leurs œuvres doucement. J'avais préféré ne pas prêter attention aux actes de ses doigts taquins pour ne pas me laisser troubler par la proximité qu'ils entretenaient avec certains points que je savais sensible cependant je ne pouvais pas ignorer ses lèvres qui s'adonnaient à une aventure sur mes courbes. Un frisson me parcourut pour me le signaler mais je le réprimais tant bien que mal. J'étais en train de perdre la bataille et c'était tout bonnement impensable. Je poussais de nouveau la demoiselle sur le matelas, entravant ses mains des miennes avant de lui adresser un sourire et un clin d’œil charmeur.

-"Pas si vite Miss... Je ne compte pas te laisser jouir de moi comme tu l'entends.. Je décide.."

Je me plaçais à califourchon sur elle et déposais mes lèvres sur son cou avant de descendre petit à petit sur ses seins. Je ne m'y attardais pas, effleurant du bout des lèvres leurs orbes de chair pour mieux frustrer ma colocataire. Dès lors, je plaçais mon genou entre ses cuisses en souriant. Je ne savais pas trop ce que je faisais mais tant que je paraissais le savoir à ses yeux c'était l'important.

Je continuais mes attentions sur la poitrine de ma camarade de chambre, un petit sourire aux lèvres alors que je la sentais frémir sous mes assauts. J'étais en train de gagner la partie. Je devais conserver cette emprise, cette emprise sur elle, cette emprise sur mon image de toute les manières qu'ils soient. Je laissais donc les jambes de ma colocataire m'emprisonner à leur manière tandis que mes lèvres couvraient sa peau nue de baisers. Je finissais par me laisser glisser pour lui laisser la place haute. Une autre manière de garder le contrôle sur la situation : être celle qui décide de céder. Je ne m'abandonnais cependant pas à ses soins et continuais de la provoquer tandis que je déposais un baiser sur sa clavicule.

-"Essaye donc.. Enfin si tu t'en crois capable" fis-je en guise de réponse et de provocation.

Je joignais le geste à cette fausse confiance. En effet, mes doigts remontèrent le long de sa cuisse, délicatement comme une brise, avant d'attraper l'un des pli de sa jupe et de tirer légèrement dessus pour attirer l'attention de Nia. Je la taquinais alors sans la perdre du regard.

-"Enlève donc ça pour commencer..."

Que ne ferait pas une reine d'illusion pour garder l'admiration de ses sujets..

Je contemplais pendant quelques instants le corps presque totalement dénudé de ma camarade alors qu'elle faisait sûrement de même. Je n'eus cependant pas le loisir de continuer d'admirer ce jolie tableau que la demoiselle vint poser ses lèvres sur mon front avant de se lancer dans une véritable exploration de mon être. Je réprimais avec les plus grandes peines mes frissons sous ses assauts tandis que je gardais le regard figé dans le sien comme pour la défier d'aller plus loin. Encore une façon de garder ma prestance habituelle. Je passais mes ongles sur ses hanches sans entamer sa peau puis j'appuyais légèrement pour la marquer par endroits tout en murmurant d'un air confiant et charmeur.

"Pas trop mal la petite Nia"fis-je en mimant l'intérêt.

Nia était, sans aucun doute possible, très jolie mais ça n'avait jamais suffi à m'offrir les sensations grisantes du désir. Je ne laissais cependant pas ce constat gâcher l'instant et glissais mes doigts avec une infinie douceur le long de ses courbes, dessinant de mes caresses sa poitrine, ses hanches et ses fesses avant de pincer ces dernière en une ultime provocation, un petit sourire provocateur et joueur fiché sur mes lèvres. Après tout ça n'est qu'un jeu.

Ce n'était qu'un jeu. Une manière de garder le contrôle sur mon image. Juste une façon de conserver l'estime de ma colocataire. C'est ce que je m'étais répété tout au long de ce petit jeu de désir et de frustration. Deux éléments que je maîtrisais à perfection. Les choses ne prenaient cependant plus ce chemin. Nia devenait plus.. sérieuse. Étais-je prête à sauter le pas pour m'éviter de voir ma fierté bafouée? Une étincelle de doute apparut en mon for intérieur mais je n'eus pas le temps de me focaliser sur cette dernière que la porte vint à s'ouvrir. Mince. Erreur de débutante : ne pas fermer la porte à clef. Tant pis, ça sera ma planche de salut. Mes yeux enregistrent l'information avant de la saisir. C'est Naomi. Je suis contente de la voir me sauver mais je sais intimement que les choses vont dégénérer Les événements s'enchaînent sans pause. Elle reste figée un instant. Sûrement choquée ou gênée. Une tornade semble saisir ma partenaire de jeu pour la propulser contre le mec dans un craquement presque sinistre. Outch c'était violent.. Mince, elle saigne.. Je sors de ma transe pour reprendre les rênes.

-"Mais t'es malade! " hurlai-je en unique réaction.

Je me redresse à demi, en me couvrant le buste avec la couette et je fais défiler le temps dans le sens inverse d'un claquement de doigt. Les choses sont revenues dans l'ordre. Enfin.. Je me tourne vers ma sœur avant de l'invectiver.

-"Tu aurais pu la tuer ! Pourquoi tu as fait ça !"

Naomi a toujours été possessive et très proche de moi cependant je ne parviens pas à m'expliquer son geste. Certes, je ne peux nier que son apparition et son intervention m'arrange dans le fond: aussi jouissif qu'était ce jeu, je ne suis pas certaine que je veuille offrir mon plus beau moment et un tel contrôle sur moi pour une vague histoire d'ego. Non, je ne dois pas penser ça. Son geste est impardonnable. Je me tourne un bref moment vers Nia pour m'assurer de son intégrité et je surveille l'arrière de son crâne, tout semble en état. Je devrais presque bénir les dieux, quels qu'ils soient, pour m'avoir offert ce don sinon ma sœur aurait eu à faire à la police. Tiens en parlant d'elle... Je me focalise sur mon aînée qui semble bouillonner de rage. A quoi s'attendait-elle? Que je la félicite pour avoir mis en danger ma première vraie amie? Qu'est-ce qu'elle pensait? A quoi elle pensait pour laisser libre court à de telles pulsions meurtrières? Décidément, quelque chose m'échappait et pour preuve, je n'avais jamais vu ma sœur dans un tel état.

-"Naomi je t'engueule pas, je comprends juste pas.. tu aurais pu la tuer et c'est mon amie, elle compte" fis-je en me calmant pour la raisonner.