Blip bloup bloup [Libre]

Dernier jour de liberté. Aaaah, demain est déjà le fichu jour de la rentrée scolaire. Bon, sa dernière année scolaire peut-être, mais rentrée scolaire quand même. Elle n'a pas envie, tellement, tellement pas envie. Les cours d'été lui arrachent déjà une partie de ses vacances, alors elles sont trop courtes. Beaucoup trop courtes. Exactement ! Tu le sais, tu l'écris, mais tu veux pas juste, je sais pas... NE PAS M'INSCRIRE à ces foutus cours d'été ? Ça va, j'ai des bonnes notes maintenant ! J'ai vu les bulletins que tu me fais. Ça suffit, non ? Je suis vraiment obligée de me manger des cours en plus ? Je sais pas, qu'en pense la mention "échec scolaire" sur ta raison d'inscription ? Tu veux dire celle que tu as mis toi-même ? ... bref. Petite tradition de fin de vacances, et à défaut de pouvoir aller à la mer à une date aussi proche de la rentrée, Ever s'est faufilée dans la piscine de l'école. Dans des moments comme ça, le pouvoir qu'elle avait récupéré en avril lui manque : c'était quand même vachement plus simple que de devoir se glisser par la fenêtre du gymnase.

Pff, t'abuses. La dernière fois, tu m'as laissée aller à la mer. C'était quand même plus cool. Pourquoi t'écris un rp dans la piscine, déjà ? Je dis pas, elle est cool, mais y'a d'autres endroits sympas où nager, genre la Tamise ou... ou n'importe où. Le chlore c'est bien, mais je préfère quand même l'eau naturelle. Après ce commentaire, Ever pose son carnet avec un petit soupir, ôtant le large t-shirt, les baskets et le pantalon tout aussi large qu'elle ne pourra plus porter dès demain, à cause de son uniforme. Après un dernier petit regard sur le texte qui s'écrit sur elle, et un grognement désabusé, elle referme pour de bon le cahier, l'enroule dans ses vêtements et le fourre dans son sac. Elle n'a pas envie que quelqu'un le trouve.
Les gens ne comprendraient pas.

Sans plus réfléchir, elle plonge ses pieds dans l'eau et ferme les yeux. Bon, même si ça ne vaut pas l'océan, ça reste agréable de pouvoir retrouver son élément. Battant un peu des pieds, elle finit par se laisser entièrement tomber dans la piscine, jusqu'à toucher le fond du bassin. L'avantage d'être un calamar, c'est qu'elle n'a plus besoin de s'habituer à la différence de température. Ni de se soucier de sa respiration. Elle reste donc là un long moment, jusqu'à ce que le chlore lui pique les yeux, avant de se propulser d'un coup de pied vers la surface. Seuls ses yeux et son nez dépassent de l'eau lorsqu'elle y parvient, scrutant les environs.
Il y a quelqu'un, dans cette pièce. Elle en est persuadée.
Évidemment, sinon elle n'aurait pas vu ce texte s'écrire, après tout.