Ses mains tremblaient. Il sentait ses forces lui échapper totalement. Quelle que soit la magie dont Egon avait imprégné ses chaînes, elle ne semblaient pas laisser passer les pouvoirs et les capacités raciales dont Dorian avait hérité avec son petit jeu de hasard, et elles avaient aussi l'air d'aspirer son énergie. Il se sentait faible mais, plus que tout, terriblement impuissant. Ses élèves étaient en danger. Même les adultes qui étaient avec eux ne pouvaient pas les protéger tous. Ils avaient affronté des épreuves, des cauchemars, une vengeance qui ne leur était pas destiné. Ses conversations avec Egon ne rimaient à rien - qu'auraient-ils pu se dire ? Egon lui reprochait trop de choses. Il avait perdu dix-huit ans de sa vie par la décision de Malicia, et par la sienne. Lui aussi, tu comptes l'enfermer ? Vais-je devoir protéger tes élèves à ta place ?
Et Malicia... Malicia avait joué avec leur vie. Avec sa promesse à demi-mots, elle avait pris un risque inconsidéré et pourquoi ? Parce qu'elle avait cru voir une étincelle d'humanité dans les réactions d'Egon ? Parce qu'il s'était inquiété pour la jeune Edelweiss quand elle avait été visée ? Parce qu'il avait l'air de se soucier du sort de ses prisonniers ? C'était trop... trop dangereux, trop pragmatique, trop froid. Il avait voulu promettre avant elle. Il avait vu trop de choses, trop de danger frapper des innocents ; il avait vu Ylivia tirer sur deux personnes avant que Malicia se décide à faire une promesse... et elle l'avait tronquée. Par orgueil, par vengeance, par cruauté ? Quelle que soit la raison, Dorian était incapable de l'approuver. Egon avait brisé bien plus de choses qu'il ne l'imaginait avec son petit jeu. Nia avait raison. Malicia avait autant perdu son humanité que ceux qu'elle détestait le plus sur cette Terre... Elle était allée trop loin.
Ylivia. Tue-les tous. Le souvenir fit remonter un goût de bile dans sa gorge alors qu'il sentait les chaînes disparaître de ses bras. Est-ce que c'était terminé ? Pourquoi le libérer maintenant ? Egon avait-il véritablement décidé de tout arrêter ? Non... Ca n'avait pas de sens. Il avait dû se passer quelque chose. Egon était sorti de la pièce avec Nia, et après ça... Après ça, ils n'avaient plus eu de visuel. Les écrans de la pièce où ils étaient enfermés avaient cessé de diffuser ce qui se passait. Et lui avait cessé d'écouter. Egon avait raison, lui aussi. La fierté de Malicia coûtait cher. Trop cher.
Dorian ne reprit contact avec la réalité qu'en sentant une main de poser sur la sienne. Trop douce pour être celle d'Egon, ou celle de Malicia. Trop adulte pour être celle d'un de ses élèves. La voix qui lui parvint lui semblait familière, mais il n'arrivait pas à collecter ses pensées pour y mettre un nom. Ce n'était pas la voix d'Egon. Ca voulait dire qu'Ylivia Korerra n'avait pas tué tout le monde.
Tremblant et fébrile, il releva les yeux vers la silhouette penchée près de lui. Tout va bien. Ça ne pouvait être que la vérité. Il le savait. Mais la terreur et l'épuisement de son esprit refusaient de s'y accorder. Peut-être que son pouvoir ne lui était pas revenu et qu'on lui mentait pour le rassurer. Non, il ne sentait plus la force brute de la wyvern dans ses muscles, donc les choses avaient dû revenir à la normale. Pour les races et les pouvoirs, du moins. Car rien ne serait plus comme avant pour lui. Il savait trop de choses sur les secrets de Malicia. Et le monde savait trop de choses sur lui.
- Je... ne me sens pas bien...
C'était à se demander comment il avait pu ne pas tomber dans les pommes.
28/04/20 • Dorian • Ian
Ⓒ Martel
Ian Stevens
H |:| Psychologue/Sexologue
Ian Stevens
Ian Stevens
Sexe :
Identité de genre :
Apparitions : 171
Inscription le : 15/03/2019
Né(e) le : 30/05/1994
Age : 30
Taille / Poids : 1m81 / 67kg
Nationalité : Anglo-Japonais
Couleur(s) de parole : #4BAFA2
Péché(s) :
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Dim 30 Avr - 18:19
Le prix de la fierté ▬ Feat. Dorian
Sa main tremble encore sous sa paume alors qu’il lève les yeux vers lui. Et c’est comme s’il ne le voyait pas réellement. L’incube fronce les sourcils sous l’inquiétude alors que sa main libre se pose doucement sur la joue du directeur pour l’examiner. Il est vraiment en état de choc… Et la seule chose qu’il parvient à dire, c’est qu’il ne se sent pas très bien. Pas besoin de le dire pour qu’il le sache. Ça se voit sur son visage. Bon… Déjà… Il faut le sortir de cet endroit. Délicatement, il se rapproche de Dorian pour glisser un bras derrière son dos et l’autre sous ses jambes avant de lui murmurer.
▬ Accrochez-vous à moi… Je vais vous sortir d’ici.
Ce qu’il donnerait pour que ces phéromones soient calmantes et pas excitantes… Il le soulève doucement, véritablement heureux d’être redevenu l’homme fort qu’il était avant toute cette histoire exécrable. Plus jamais, il ne verra les hamsters de la même manière... Et la cousine de l’homme dans ses bras en fait partie. Comment fait-elle pour vivre ainsi… ? C’est un véritable mystère pour le psychologue. Il se met à marcher lentement, faisant bien attention à ne pas gêner le directeur et à le tenir fermement. Certains élèves encore présents, les observe passer mais Ian n’y fait pas plus attention. Qu’ils se fassent des histoires dans leurs têtes… ça n’a pas d’importance. Le plus important, c’est d’amener cet homme en sécurité, et d’être certain qu’il va bien. Plus personne n’a besoin de lui ici de tout façon. Inquiet, il ne peut pas s’empêcher de jeter des coups d’œil à Dorian, vérifiant qu’il est toujours conscient. S’il se débat et lui demande de le reposer, l’incube l’ignore et continue de marcher en direction de la sortie.
Maintenant, la question c’est… est-ce qu’il l’emmène à l’infirmerie de l’école, à l’hôpital, ou simplement en lieu sûr, où il est certain que personne ne s’en prendra à lui ? Après un dernier coup d’œil au beau blond, et autour de lui, il se rend compte que le plus proche, et le plus sûr serait qu’il l’amène chez lui, mais ça dépendra ce que décide Dorian. Rapidement, il retrouve sa voiture, garée non loin de là, et quand ils arrivent à sa hauteur, il repose doucement les jambes du directeur pour lui ouvrir la portière, mettant sa main au niveau de l’encadrement de la portière pour qu’il ne se cogne pas la tête. Il le laisse s’asseoir et s’attacher seul, et contourne le véhicule pour s’installer côté conducteur, avant de se tourner vers lui, son regard inquiet ne quittant pas ses traits.
▬ Dorian… Dites-moi où voulez-vous que je vous emmène ? L’infirmerie de l’école ? L’hôpital magique ? Chez vous ?
Il n'y arrivait pas. Reprendre contact avec la réalité, comprendre ce qui se passait autour de lui, ce qui s'était passé, raccorder les moments qu'il avait passé dans le noir sans savoir ce qui se passait de l'autre côté de la porte. Tout était flou. Il percevait des mouvement autour de lui sans les voir, comme si la voix qui tentait de le rassurer était la seule chose qui parvenait à percer le brouillard. S'accrocher... Son corps réagit avant son esprit, et ses bras passèrent par réflexe autour du coup de l'homme qui le portait, ses mains s'agrippèrent au dos de ses vêtements, et il se recroquevilla comme un enfant privé de ses forces. La puissance colossale de la wyvern, en disparaissant, lui donnait une impression de faiblesse qu'il n'avait jamais ressentie - ou peut-être était-ce le poids des événements en s'abattant sur son esprit. Il se sentait tellement... démuni.
Dorian se laissait porter sans bouger, le seul mouvement perceptible étant ses doigts qui continuaient de serrer le tissu comme s'il craignait de tout sentir disparaître à nouveau. Il sentit le monde basculer pour reprendre une forme de verticalité quand ses pieds touchèrent le sol. Où était-il ? Il ferma les yeux comme pour forcer sa conscience à reprendre sa place, les rouvrit, recomposa la scène. Assez pour parvenir à s'asseoir sans vraiment se poser de question. La promesse était de le sortir d'ici. Et personne ne pouvait lui mentir. Il n'était plus en danger.
La certitude n'était pas suffisante pour le sortir totalement de son état de choc, mais elle parvint au moins à remettre sa mémoire en marche, à enfin comprendre qui se tenait près de lui, qui l'avait sorti de cet endroit. Il déglutit. C'était un de ses employés, c'était aussi quelqu'un qui prenait soin des élèves. S'il avait décidé de s'éloigner des lieux, ça voulait dire qu'ils allient bien. Jamais il ne les aurait laissés seuls s'il y avait encore un risque. Pourtant il ne put s'empêcher de poser la question ; il avait besoin de l'entendre, besoin de savoir qu'Egon n'avait pas tué tout le monde.
- Est-ce qu'ils vont bien...?
Au moins physiquement. S'ils étaient vivants, s'ils étaient en état de se relever, le mental pourrait se réparer, se reconstruire. Il fallait... Il fallait qu'ils aient survécu. Il se recroquevilla sur lui-même, collé contre la porte comme si le soutien physique était la seule chose qui l'empêchait de s'effondrer à nouveau.
- Je ne veux pas aller à l'hôpîtal...
L'idée de ce qui se passait dans les infrastructures gérées par Malicia lui donnait encore la nausée. Il savait, pourtant. Il savait que les classes L étaient entraînés de façon intensive, mais il avait fait partie des chanceux qui n'avaient eu qu'à apprendre à maîtriser leur pouvoir et qui n'avaient jamais vu derrière le voile. Maintenant qu'il connaissait tous ce que cachait la magistrature... il n'était plus aussi sûr de vouloir l'aider. Malgré tout ce que Malicia, la Cour Suprême et lui avaient pu accomplir ensemble.
28/04/20 • Dorian • Ian
Ⓒ Martel
Ian Stevens
H |:| Psychologue/Sexologue
Ian Stevens
Ian Stevens
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Inscription le : 15/03/2019
Né(e) le : 30/05/1994
Age : 30
Taille / Poids : 1m81 / 67kg
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Couleur(s) de parole : #4BAFA2
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Mar 16 Mai - 2:35
Le prix de la fierté ▬ Feat. Dorian
Il ne l’avait jamais vu dans cet état. Dorian en état de choc… C’est inquiétant. Très inquiétant. Et il n’aime vraiment le voir comme ça. Il ne sait pas ce qu’il a vu… Ce qu’il a vécu. Mais il est certain qu’Egon n’a pas été très conciliant avec lui. Il a bien compris que le directeur a eu un impact sur son sort… Sûrement malgré lui. Il a aussi bien compris que Malicia était du genre manipulatrice, et connaissant Dorian et son sens du devoir, il est persuadé qu’il a simplement suivit les instructions sans vraiment connaître tous les tenants et aboutissants de leurs actes. Ou peut-être qu’il lui donne simplement des excuses… ? Il espère ne pas avoir tort. Il espère que Dorian n’était pas conscient de tout ce que lui et Malicia ont engendré. Mais la dirigeante ne pouvait pas lui mentir… Ou elle ne lui disait tout simplement rien… C’est une possibilité.
▬ Est-ce qu'ils vont bien...?
Ils ? Est-ce qu’il parle des enfants ? Ian l’interroge du regard mais le blond ne le regarde pas, il se recroqueville sur lui-même contre la portière de la voiture, et l’incube sent son cœur se serrer à cette vision.
▬ Si vous parlez des enfants, ils vont tous biens. Ils sont en sécurité maintenant, vous n’avez plus à vous inquiéter.
Il tend sa main pour la poser doucement sur son épaule, voulant son geste rassurant avant de tendre les doigts pour dégager ses cheveux platines de son visage. C’est vraiment étrange de voir le directeur si faible. Lui qui, d’habitude, a réponse à tout. Lui qui le repousse constamment. Lui qui garde toujours sa contenance. Il a l’impression d’avoir un enfant devant lui… Un enfant qui a craqué et qui a besoin d’être rassuré, et dans un endroit sauf.
▬ Je ne veux pas aller à l'hôpital...
Ian hoche la tête, avant de dire qu’il a compris, et il démarre la voiture. Il ne sait pas où habite le directeur… Et s’il ne veut pas aller à l’hôpital, il suppose que l’infirmerie de l’école est comprise dans le pack. Alors, le plus simple est qu’il rentre chez lui, et qu’il réserve sa chambre d’amis à Dorian. C’est plus simple comme ça. Il a besoin de se reposer.
***
Une bonne dizaine de minutes plus tard, il se gare dans le parking souterrain de son immeuble, sur sa place attribuée. Pendant le trajet, il avait tourné son regard vers lui à plusieurs reprises, pour finalement le voir silencieux à observer la ville défiler. Il n’aime vraiment pas le voir comme ça. Le moteur s’éteint, et il se détache, sort du véhicule pour le contourner et ouvrir la portière côté passager.
▬ On est chez moi. C’est assez calme ici… vous pourrez vous reposer.
Il tend sa main, lui proposant de la prendre pour l’aider à se lever.
Il n'arrivait pas à pleinement reprendre conscience du monde. Les paroles d'Egon, ses actes, ceux de Malicia ; tout se mélangeait dans sa tête, comme une barrière de brume entre lui et la réalité. Il parvint à poser la question qui lui comprimait le cœur. Il voulait la réponse, une vraie réponse, pour contrer les ombres de son imagination. Les images qu'il avait vues avant que les caméras s'éteignent et ne le laissent seul avec Malicia, dans le noir, sans savoir ce qui s'était passé de l'autre côté. La réponse lui desserra la gorge. Ce n'était pas assez, parce qu'il n'avait pas assez pu les protéger à son goût, mais au moins… Au moins ils allaient tous bien. Aucun n'était mort - ou bien ils ne l'étaient pas restés. Tout allait bien. Ou au moins l'essentiel.
Recroquevillé contre la porte, Dorian parvint à prononcer une dernière phrase avant de se plonger dans un mutisme douloureux. Il n'avait jamais été spécialement bavard, mais c'était différent. C'était comme si quelque chose bloquait complètement sa capacité à s'exprimer, sa volonté même de parler. Malicia avait fait quelque chose dont il ne l'aurait jamais crue capable. Elle avait joué avec la vie d'adolescents - en grande partie - simplement par orgueil, simplement parce qu'elle s'était crue plus maline que quelqu'un qui avait le pouvoir de tous les tuer en un clin d'œil. Et qui ne l'avait pas fait. Pourquoi ? La question tourna en boucle dans son esprit sans qu'il parvienne à trouver la réponse. Egon avait changé d'avis. Qui l'avait fait changer d'avis ? Et comment ? La voiture se gara avant qu'il ne parvienne à entrevoir un semblant d'explication.
Il ne releva la tête qu'en entendant la poignée de la porte, et se redressa pour ne pas basculer quand elle s'ouvrit. Il s'était sans doute détaché sans s'en apercevoir. Sa main vint doucement se poser dans celle d'Ian pour accepter son aide et il marqua un temps d'hésitation. Se reposer. En avait-il vraiment le droit, après tout ce qui s'était passé ? Après tout ce qu'il avait fait ? Est-ce qu'il méritait vraiment qu'on l'aide ? Mais où pourrait-il aller d'autre ? Sur qui d'autre pouvait-il compter ?
Dorian raffermit sa prise et finit par se lever pour sortir du véhicule. Il se sentait faible, sa main refusait de lâcher celle qui s'était tendue vers lui. C'était un repère, un point d'ancrage avec une réalité qui n'avait plus les couleurs d'un cauchemars ; il ne pouvait pas desserrer les doigts et le laisser partir. Pas maintenant. Il avait besoin de lui.
28/04/20 • Dorian • Ian
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Ian Stevens
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Mer 31 Mai - 15:10
Le prix de la fierté ▬ Feat. Dorian
Sa main se pose dans la sienne, mais il semble hésiter un instant. L’incube l’interroge du regard, ne pouvant pas retenir ses traits de montrer une part d’inquiétude. À quoi pense-t-il ? À qui pense-t-il ? Qu’est-ce qu’il pourrait faire pour apaiser son esprit ? Une des meilleures manières est de parler… Mais là, tout de suite, il n’est pas sûr que le directeur en soit capable. Que lui est-il arrivé quand il était avec Egon ? Qu’a-t-il vu exactement ? Est-ce que c’est la trahison de Malicia ? Peut-être… Il aurait sûrement été dans le même état de choc en apprenant qu’une personne en qui il avait confiance soit capable d’autant d’orgueil, au point de se moquer du sort d’enfants.
Mais finalement, ses doigts se resserrent, raffermissant leur prise autour de la main du psychologue et il se redresse. Ian en profite pour refermer la portière derrière lui et quand il va pour le lâcher, considérant qu’il n’a pas besoin qu’il lui tienne la main jusqu’à l’ascenseur, il se rend compte que ce n’est pas ce que pense Dorian. Il le tient fermement, montrant qu’il n’a pas l’intention de lâcher prise et l’incube se tourne vers lui. Son cœur se serre de nouveau en voyant son expression et il referme ses doigts autour des siens tandis que sa main libre vient glisser le long de sa joue dans un geste se voulant rassurant.
▬ Je suis là.
Il doit bien l’avouer… Il est perturbé. Il a l’impression d’avoir une tout autre personne en face de lui, et que peu importe ce qu’il pourrait faire, le beau blond ne réagirait pas, et ne dirait rien. Mais… Où est le directeur qui aurait dit que c’est inapproprié ? Le Dorian strict et sûr de lui ?
Sans le lâcher, et restant près de lui, il commence à avancer en direction de l’ascenseur, appuyant sur le bouton d’appel pour faire venir l’appareil à eux. Le silence s’installe entre eux… Ian ne sachant que dire. Il ne veut pas le bousculer, il voudrait que les choses se passent selon le rythme de Dorian… C’est peut-être une forme de déformation professionnelle, c’est même très certainement le cas, mais il ne peut pas s’empêcher de se dire que c’est la meilleure chose à faire, que c’est du psychologue dont a besoin son supérieur.
Les portes s’ouvrent alors, et l’incube guide Dorian dans l’habitacle avant d’appuyer sur son étage, et quelques instants plus tard, ils arrivent dans un grand couloir qui dessert plusieurs appartements. Ian se dirige naturellement vers le sien, sa main toujours dans celle du directeur, et il sort ses clés essayant tant bien que mal de le faire d’une seule main… mais ça s’avère compliqué. Un petit sourire amusé étire ses lèvres alors qu’il tourne la tête vers Dorian.
▬ Eumh… Ça ne me dérange pas du tout de vous tenir la main mais… J’en aurais besoin… Juste quelque secondes…
La présence d'Ian le rassurait. Ou plutôt, elle gardait sa tête hors de l'eau. Il avait peur de s'effondrer s'il le lâchait. Quand ses doigts se resserrèrent sur les siens, Dorian sentit une part de la pression qui lui comprimait la poitrine se dissiper. Je suis là. Trois mots, accompagnant un simple effleurement sur sa joue, qui lui donnèrent l'impression de pouvoir respirer un peu plus librement. Il ferma un instant les yeux. Sa lucidité naturelle lui soufflait de se reprendre, mais il ne s'en sentait pas capable.
Main toujours serrée dans la sienne, il suivit le psychologue en silence. Il n'aimait pas le mettre mal à l'aise. D'ordinaire, Ian n'était pas muet comme ça en sa présence. Depuis qu'il avait repris le poste de directeur, il l'avait toujours vu plus avenant. Professionnel, certes, malgré les petits dérapages dus au véritasérum, mais plus éloquent. Dorian ne pouvait se défaire de l'impression de le déranger. Ian aussi avait vécu des choses difficile entre les mains d'Egon et maintenant, il était là à s'occuper de lui au lieu de se remettre de ses propres émotions. Il déglutit sans réussir à prononcer un mot pour autant.
Le petit sourire d'Ian alors qu'il tentait d'ouvrir la porte d'une seule main brisa un peu la tension que Dorian s'était plus ou moins imposé tout seul. Il se mordit l'intérieur de la lèvre avant de doucement retirer ses doigts.
- Désolé...
Il tenta un vague sourire mais il était encore trop secoué pour que son expression soit convaincante. Pourtant, dans une autre situation, le petit commentaire d'Ian aurait sûrement pu véritablement le faire sourire. "Ça ne me dérange pas du tout de vous tenir la main". Il laissait souvent échapper ce genre de phrase, bien que dans des contextes différents. C'était presque... normal. Réconfortant. Comme si le monde ne venait pas d'éclater en milliers de fragments.
En y réfléchissant, il n'était jamais venu ici. Était-ce étrange, de se retrouver dans l'appartement d'un de ses employés ? Aurait-ce été plus approprié de simplement se rendre à l'hôpital, à l'infirmerie, ou de lui donner son adresse ? Ce n'étaient probablement pas les questions les plus importantes compte tenu de la situation. Elles lui permettaient au moins de penser à autre chose. Ça lui paraissait tellement futile... donc absolument prioritaire pour tenir debout.
28/04/20 • Dorian • Ian
Ⓒ Martel
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