She's Back. - Terminé

AN 510.

Tout avait commencé par une excursion. A peine débarquées des drakkars, le petit groupe de femmes avait été envoyé en éclaireur alors que les hommes montaient les camps sur les plages de grande bretagne. Alma en tête de ligne elle s’enfoncèrent dans les terres bretonnes. Prudente et sur leurs gardes les femmes vikings méritaient autant de louanges au combat que les hommes. Après plusieurs heures de marche, elle tombèrent sur de grands murs élevés autour d’elle ne savait quoi et gardés par d’imposantes tours de garde. Pour que la sécurité de l’endroit soit aussi élevée, il devait s’agir là d’un trésor très important au yeux du royaume d’Arthur.

Quelques heures plus tard, elles furent rejoint dans une clairière non loin par une petite troupe d’homme, pas assez pour affronter une armée, mais assez pour égorger une cinquantaine de garde lorsque la nuit serait tombée. Les nordiques attendirent patiemment que la relève soit en place et que les précédents furent hors de portée. Ils filèrent comme des ombres et commencèrent à répandre la mort sur le poste de garde. Lorsque le silence fut fait, que seul le bruit des nuisibles restait à entendre, les guerriers entreprirent l’escalade de ces murs qui n’avaient aucune porte. Arrivée en haut ce fut la déception, ces murs entouraient un simple petit bois.

Alma curieuse entreprit tout de même la descente de l’autre côté malgré la réticence de ses pairs. Elle atteignit l’orée du petit bois en quelques foulées lorsqu’elle fut à terre et s’y enfonça. Quelque chose lui semblait étrange, plus elle avançait, plus la température lui semblait baisser, fière nordique, elle ne se laissa pas arrêter par le froid. Soudain un éclair gronda et une pluie dense se mit à tomber. La jeune femme accéléra le pas. S’il devait y avoir un trésor ici elle le trouverait. Elle se figea soudain. Un loup lui faisait face, un loup immense, il semblait retenu à terre par de simples rubans. Elle plaqua ses mains sur sa bouche en murmurant.

“Gleipnir…”

Le loup posa deux immenses yeux bleus qui semblaient pourtant brûler comme un brasier, ses dents étaient sûrement plus longues que la jeune femme était grande, sa respiration la brûlait ) contrario de l’air qui était soudain devenu complètement glacé.

“Fenrir..”

Le loup gronda et une voix grave et terrifiante résonna dans la tête de la jeune femme.

“Tu n’as jamais vu un miroir de ta vie ?”

Elle sursauta, paniqua, elle n’avait plus froid, son corps ne semblait plus réagir de la même manière et pour cause, cet immense loup, c’était elle. Elle se sentit sombrer dans l’inconscience alors que la voix résonnait plus lourde encore dans sa tête. Sa dernière vision se porta sur un reflet d’elle même qui souriait. Un sourire qu’elle ne se connaissait pas. Un sourire sauvage, carnassier.

“Ne part pas tout de suite, j’ai encore besoin de toi. Accepte moi dans ton coeur, accepte moi comme ton sauveur… Délie ce ruban et laisse moi renaître !”

Le monde était ténèbres. Deux être brillaient, Alma, Fenrir. Deux doigt attrapèrent doucement le bout du ruban. Un doute, une peur.

“Je vais disparaître ?”
“Toi et moi, nous sommes un. Depuis le début, tu es Fenrir, je suis Alma.”

Le ruban glisse, un être, une voix.

“Je suis Alma et je suis Fenrir.”

Un déluge de puissance s’abattit sur la terre, comme une colonne de lumière alors qu’un hurlement sauvage s’élevait d’entre les murs de pierres qui tremblaient à s’en effondrer presque. D’un bon immense une jeune femme se hissa au sommet des murs elle dégageait une aura si écrasantes que tous ceux dotés de magie sur le continent en eure un frisson terrifiant. Une voix résonna en écho traversant plaines, monts et forêts.

“Vous m’avez enterré ! Je vous arracherait ce monde ! Je le dévorerait et le ciel avec ! Et tous ceux qui y vivent ! Je serait votre plus grand Fléau ! Je suis Fenrir !”

TRANSITION


An 511.

La pluie cliquetait sur les armures et trempait les peaux. Avec Fenrir à leur tête, les Nordiques avaient fait une avancée spectaculaire au coeur des terres bretonnes et avaient fini par atteindre les murs de Caamelot. La tension était à son comble des deux côtés. Les deux camps étaient prêts la tension était presque palpable. Fenrir s’avança à la tête de l’armée viking son épée à la main. Elle observa la scène en manquant de se lécher les babines. Le tableau parfait, la soif de conquête parla d’elle même.

“Aujourd’hui nous ferons de ce château un tas de cailloux et nous festoierons sur leurs restes !”

A ces mots, ces hommes répondirent par un cri des plus enthousiaste et galvanisant. Elle se délecta du silence de mort qui s’abattit par la suite. Elle le savoura, plusieurs minutes et d’un geste de la main, elle sonna la charge contre les murs du château.

Il ne lui fallut pas longtemps pour atteindre les immenses portes de bois massif après avoir fait tomber plusieurs des tours de gardes. Elle posa sa main contre le bois, le sang se mêla à l’eau. Alors qu’un sourire carnassier étira les lèvres de la créature. Elle se recula d’un pas et au milieu du vacarme et du fracas des lames sa voix s’éleva de nouveau.

“Le démon frappe à ta porte, Arthur de Bretagne !”

Elle frappa les portes du talon, de toutes ses forces. Un craquement sinistre résonna dans la nuit. Les portes venaient littéralement de sauter, elle s’écrasèrent dans l’entrée du château en emportant avec eux quelques colonnes de pierre et une partie du plafond.

Alma s’engouffra dans le passage dégagé. Tous ces déchets qui combattaient sur le champ de bataille n’étaient pas des adversaires à sa mesure. Ceux qui l’intéressaient se trouvaient bien au chaud à l’intérieur du château. Les fameux chefs de guerre de l’armée Arthurienne. Les chevaliers de la table ronde et leur maître. Guidée tant par son désir de combattre que par une soif de sang immuable, Alma annihila tout ce qui se mettait sur son chemin. Personne ici ne pouvait prétendre lui arriver ne serait-ce qu’à la cheville. Après de longues minutes à déambuler, elle arriva sur la grande cour du château. Ses lèvres se déchirèrent de nouveau en un sourire horrible.

Elle faisait face à ce pour quoi elle était venue. Ils étaient tous là. Le roi des rois et ses chevaliers. La créature leur offrit une révérence des plus exagérées remuant vaguement ses bras qui dégoulinaient de sang.

“Mes seigneurs, je viens prendre votre royaume et vos vies, offrez moi un combat dignes de nos plus grandes légendes !”

Ces dernières paroles étaient des plus sincères malgré le côté fantasque qu’Alma leur avait données. Elle voulait un combat grandiose qui saurait éprouver ses capacités récemment acquises. La pousser à ses limites avant de lui offrir une victoire grandiose dont on parlerait pour les siècles à venir. Et même après.

Ce fut un grand combat, mais malheureusement rien qui ne suffit à étouffer le brasier qui animait Fenrir. Les chevaliers gisaient à terre, morts ou agonisants. Excalibur brisée, restait aux pieds d’Arthur tombé à genoux aux pieds de la nordique qu’une rage sans nom animait désormais. Elle se mit à faire les cents pas.

“C’est tout !? Vraiment !? C’est tout ce que ce foutu royaume de bretagne dont tout le monde parle est capable de faire !? C’est ça, le roi des rois !? Arthur de Bretagne !? Ne me faites pas rire avec vos cure-dents magiques et vos armures d’apparat.”

Plus elle s’énervait et plus la terre semblait vibrer autour d’elle.

“De quel droit, avez vous prétendu, pouvoir vous tenir, face à moi !? Ces terres, je les maudis jusqu’à la fin des temps !”

Alors qu’elle parlait une silhouette s’avança dissimulée sous un capuchon qui masquait le haut de son visage. Fenrir aveuglée par sa rage, tourna la tête dans sa direction et s’élança dans sa direction pour le tuer. Elle en avait assez de ce ramassis d’ordures et elle se retrouva figée sur place. Non pas figée, elle bougeait, mais lentement, si lentement. Elle avait l’impression d’essayer de courir dans un rêve. Le roi Arthur murmura avant de s’effondrer.

“Merlin... “

Merlin, l’enchanteur du royaume de bretagne. Fenrir ne le savait pas mais à cet époque, c’était lui qui était reconnu comme le plus puissant des êtres magiques. L’enchanteur s'exprima calmement, il chuchotait presque.

“Fenrir, sublime créature… Je suis navré. Vraiment, mais le destin du royaume de Bretagne n’est pas de finir ainsi. A vrai dire, personne n’aurait dû perdre la vie ce soir de ta main. C’est ma négligence qui t’a relâché, grand loup. Je devrais… Je devrais te sceller de nouveau sur le champ.”

Il s’approcha d’Alma qui continuait sa course dans la pire des lenteurs et murmura à son oreille.

“Je m’en voudrais cependant de cacher le potentiel d’une créature aussi extraordinaire. Mais pour qu’une grande destinée s'accomplisse, tu dois disparaître.“

La situation d’Alma ne changea pas, mais tout autour d’elle se mit à bouger vite, trop vite, alors que l’enchanteur récitait des mots dans une langue qu’elle ne connaissait pas. Face à elle, le temps s’inversait, les morts revenaient à la vie. Le sang réintégrait les corps, tous les dégâts matériels devinrent nuls également. Puis le temps repris son cour normal.

“Ainsi, tu ne guidera jamais cette armée. Et votre invasion sera endiguée. Et pour le bien des légendes, tu dois quitter cette époque.”

Il claqua des doigts sous le nez de la créature. Tout s’accéléra, Alma voulu hurler alors qu’elle avait l’impression d’être projetée comme un boulet de canon, ses pensées défilaient dans sa tête, en avant, en arrière. Prise dans une boucle temporelle, perdue entre le passé et le futur, inconsciente à son réveil, elle ne se rappelle de rien.

TRANSITION


An 1889 :

Un matin à Londres, devant la porte d’un Orphelinat, une petite fille fut découverte avec dans ses couvertures, un simple mot.

“Je m’appelle Alma Soren Nisheim. Prenez soin de moi.”

Rien de plus. Pas une date de naissance, pas d’indice sur d’éventuels parents. Alma eut une enfance presque normale. Elle s’entendait très mal avec les autres enfants de l’orphelinat et préférait largement rester seule. Qu’importe lequel de ses camarades s’approchait de trop près se faisait mordre. Et pas pour plaisanter. La petite avait blessé plusieurs autres enfants et pour sa défense clamait,

“Je suis un loup.”

Elle fut confiée à un psychologue qu’elle se contentait de fixer dans les yeux pendant toute la durée des séances. Après quelques semaines, la gérante s’était faite à l’idée que sûrement personne n’adopterait cette petite. Et pourtant, le jour des six ans d’Alma, un homme se présenta à l’orphelinat. Il rencontra quelques enfants puis de lui même, s’avança vers Alma alors que la gérante lui faisait comprendre sans essayer d’être discrète que cette petite était spéciale et ne conviendrait sûrement pas. Il s’agenouilla devant la petite Alma qui le fixa droit dans les yeux.

“Qu’est-ce que tu veux ? Pourquoi t’as les cheveux blancs ? T’es qu’un vieux.”

La gérante voulut intervenir mais l’homme l’arrêta d’un signe de la main.

“C’est vrai que je ne suis plus tout jeune. C’est quoi ton nom ?”

Alma fronça les sourcils et croisa les bras.

“Je te dirais pas. Tu m’as pas dit comment toi tu t’appelles.”

L’homme esquissa un sourire et fit mine de s’incliner légèrement.

“Je me présente, je suis Marvin Redwood.”

Alma soupira et lui tourna le dos.

“Je suis Alma Soren Nish… Nishaym…. Nisheim.”

Marvin haussa les sourcils.

“Tu as du mal à prononcer ton nom ?”

“Non, chut. Tu parles pas.”

Il retint un ricanement.

“D’accord, d’accord.”

Il discuta ensuite un peu avec la petite demoiselle, lui demanda si elle aimerait quitter l’orphelinat, si elle aimerait aller à l’école et plein d’autre choses.

“Dis moi Alma, tu as un rêve ?”

Alma compris la question comme une enfant et répondit ce qui lui semblait être la réponse appropriée.

“Dans mes rêves je suis un loup. Je tue des gens.”

TRANSITION


An 1904

Alma partie vivre avec Marvin eut une enfance des plus paisibles. Il lui apprit qu’elle était en réalité une enfant magique et que lui faisait partie d’un ordre secret qui devait s’assurer que la magie était toujours utilisée à bon escient et restait cachée aux yeux des humains normaux. Alma était plus intéressée par ses propres capacités que par tout ce que Marvin avait d’autre à lui apprendre. Cependant lorsqu’elle entra au collège cela eu vite fait de changer, elle commença à s’entraîner avec Marvin lorsqu’il lui annonça que le lycée dans lequel elle irait, était un lycée spécial pour les gens comme elle. Elle se mit à travailler comme une forcenée tout en suivant l’entraînement pour le moins rigoureux de Marvin.

Elle entra à Sin en l’an 1904 et développa un pouvoir de psychokinésie. Son cristal quand à lui apparut sur son plexus solaire. Elle travailla sans relâche et fut vite considérée comme l’excellence incarnée au sein de l’établissement. Même si elle avait parfois du mal à contrôler son grand pouvoir encore neuf, elle connaissait par coeur les méthodes qui lui permettaient de vider son esprit et de garder son calme.

Années après années elle allait toujours en s'améliorant sur tous les points. Elle passa ses examens avec de tels résultats que sa photo de graduation doit sûrement encore se trouver dans l’un des couloirs de l’école. Par la suite Marvin lui offrit de poursuivre son entraînement et de s’engager dans l’ordre magique. Alma qui commençait à se rendre compte de sa puissance phénoménale ne trouva pas du tout l’idée séduisante. Et s’y opposa même.

“Je ne suis pas ta fille, ni un chien que tu peux dresser comme bon te semble. Si je travaille si dur, c’est pour moi et seulement pour moi.”

Marvin fit mine de comprendre et s’en alla chercher les désirs enfouis au fond d’Alma, les désirs de Fenrir.

“Alma, je te donne là, l’occasion de devenir plus puissante encore. Et laisse moi te dire… Dans ce monde, celui qui contrôle et qui rend la justice, celui là, c’est celui qui est au dessus de tous. La justice, c’est le contrôle.”

TRANSITION

An 1917

Cela faisait déjà trois ans que le monde était entré en guerre, que l’affolement avait gagné le peuple, que la paranoïa avait fait son nid dans les foyers. Quand bien même la grande bretagne était loin du front, le pays pensait à ses soldats envoyés se battre dans les tranchées. Cette guerre déjà bien sombre avait une face cachée. Elle était également le théâtre de crimes magique sans précédents. A l’image de la triple entente, les brigades magiques des différents pays s’étaient alliés pour mettre un terme à cet usage si brutal de ce don qu’est la magie.

Marvin observait Alma qui jetait quelques vêtements dans son sac accompagné du strict nécessaire pour l’époque. Il soupira. Il ne savait dire s’il était inquiet ou légèrement angoissé. C’était la première vraie campagne d’Alma. Et c’est à elle qu’il en avait confié le commandement. Il plissa les yeux avant de soupirer lourdement.

“Sors de ma tête.”

Alma continua de remplir son sac sans même le regarder.

“Arrête de t'inquiéter pour moi comme si j’étais ta fille. J’ai déjà accepté de m’engager dans ta brigade stupide. Faire régner la justice, assouvir ta soif de paix. Tu ne changeras pas le monde sans jamais frapper du poing sur la table Marvin.”

Elle passa la sangle de son sac sur son épaule et quitta la pièce.

“Si tu continues d’être aussi laxiste avec ce que tu m’as toi même qualifié de crimes immondes, tu finiras par être mis à l’écart et cette justice que tu chéris tant n’aura plus aucune valeur.”

Marvin croisa ses mains sur son bureau, son visage gardait une expression très sérieuse.

“Alma, tout le monde n’est pas aussi doué que toi quand il s’agit de faire taire son humanité. Je doute parfois que tu aies seulement des sentiments.”

Elle tourna la tête et lâcha son sac qui s’écrasa au sol alors qu’elle faisait face à celui qui avait été toutes ses années son mentor.

“C’est devenu bien plus facile après que j'eus appris à fouiller les mémoires. Marvin, tu pensais pouvoir me cacher combien de temps ce que je suis réellement ? C’est bien toi qui m’a envoyé ici, qui m’a récupéré à cette époque. Tu as bien trop peur de ce que je peux devenir, Merlin de Bretagne ? C’est pour cette raison que tu es venu me chercher. Et que tu as décidé de m’élever. Je ne suis pas ta fille. Mais ce n’est pas pour ça que j’ai refusé d’apprendre de toi. J’éprouve beaucoup de choses ne serait-ce qu’à ton égard. De la colère parce que tout ce que tu as fait pour moi, tu l’as fait autant par peur que par compassion. De la reconnaissance parce que tout ce que tu as fait pour moi, tu l’as fait autant par compassion que par peur. De la fierté, car grâce à toi, j’ai dépassé de loin ce que j’ai été. De la tristesse parce que de loin, Merlin de Bretagne tu as beau être entouré d’hommes qui te sont fidèles, tu te sens sûrement bien plus seul que n’importe qui sur cette terre.”

L’homme resta un moment interdit avant de relever la tête en souriant il rigola même doucement.

“Je t’ai vraiment sous estimée. Je t’ai vue louve, assoiffée de sang et de conquête, je t’ai vue ouvrir les mâchoires en grand pour engloutir le monde… Mais le futur a changé.”

Alma inclina la tête un sourire suffisant se dessinant sur ses lèvres, d’une même voix ils s’exprimèrent alors qu’elle lisait son esprit.

“Je t’ai vue louve, impartiale et assoiffée de justice. Je t’ai vue ouvrir les mains en grand pour y recueillir le monde.”

Il échangèrent un regard plein de ce qu’ils ne s’étaient jamais dit. Elle récupéra son sac et se tourna pour s’en aller.

“Je ne te ferait pas défaut. Je serait la détentrice de cette justice que tu aimes tant. Et qu’importe la manière, je la rendrait. Pour ce genre de crimes, je requiert une exécution, commandant.”

Merlin soupira, elle avait le don de pouvoir mettre les pieds là où lui ne le pouvait pas. Il s’était bien trop entiché du monde depuis le temps qu’il le parcourait. C’est pour cela qu’il avait besoin de quelqu’un comme elle qui serait l’épée de la justice. Il hocha la tête.

“Permission accordée, reviens en vie, Alma.”

Elle hocha la tête et passa la porte elle reviendrait, la question ne se posait pas, il avait vu un futur où elle avait atteint ses objectifs. Alors oui. Elle reviendrait.

TRANSITION

Entre deux guerres.

Après la guerre, les temps devinrent calme, extrêmement calme. Alma retrouva Sélim qui était à l’institution avec elle, dans une compétition féroce pour l’excellence. Il était un dragon noir. Elle ne savait pas où il avait bien pu disparaître après l’obtention de leurs diplômes. Elle ne s’était même jamais posé la question. Quand bien même Alma ne négligeait ni son travail, ni sa quête perpétuelle du pouvoir et de la force. Elle prit du temps pour lui, comme il prit du temps pour elle. Alma n’avait jamais vraiment été attirée par les hommes. Mais celui avait quelque chose de plus et il pouvait tenir tête physiquement au monstre qu’est Alma. Pour cela, elle lui accorda encore un peu plus de crédit.

Ils s’unirent en Juin de l’année 1923, Alma n’ayant pas de famille fit venir les membres de l’ordre magique pour assister à la cérémonie qui se déroula sous l’oeil avisé de son mentor. En Novembre de l’année 1925 naquit leur fils. Edwin Kvarroth qui avait hérité du nom de son père ainsi que de sa race. Celui ci grandit sous l’oeil avisé de ses parents. En 1939, alors que le second conflit mondial commençait, il fût confié à S’in par sa mère. Sélim lui, à l’aube des premières batailles avait disparu. Alma ne partit cependant pas à sa recherche. L’ordre la demandait. Et elle ne pouvait décemment pas abandonner des millions de personnes.

TRANSITION

1939-1945

La seconde grande guerre a donné lieu à une nouvelle recrudescence des crimes magiques, mais au delà de cela, une guerre de races avait éclatée. Les Dragon rouges et les Dragons noirs, les deux espèces de dragons dites les plus puissantes avaient entamés une guerre sans merci pour le contrôle des territoires. Et pour cela, ils étaient prêt à s’annihiler jusqu’au derniers. Créatures avides et belliqueuses il était établi que leur conflit déborderait hors limites. Il était établi que dans leur querelle égoïste, ils pourraient anéantir les humains. Et d’autres races encore.

Merlin envoya Alma en tête de file, accompagnée des membres de l’ordre qui possédaient des capacités et pouvoirs capables de faire face à des dragons. Ce fut la première expédition de l’escadron Fenrir.  Ce fut une guerre sans merci, le mot d’ordre était exécution, dans un camp comme dans les autres. Les dragons rouges furent les premiers à flancher. Pris en tenaille entre l’ordre et les dragons noirs il furent décimés. Laissant la race presque éteinte. Alma menait les opération d’une main de fer. Elle faisait preuve d’une rigueur à toute épreuve. Elle n’avait pu éviter les pertes. Mais elle avait su les amoindrir. Ce qui avait donné à ses hommes une nouvelle vision de ce qu’elle était. Une confiance plus forte encore fut établie.

Les dragons noirs perdaient petit à petit du terrain face à ceux qu’ils avaient nommés les chasseurs de dragons. Cependant leur résistance était vivace et ils se montraient de plus en plus violents dans leurs assauts. Ils finirent par subir le même sort que leur confrères rouges. Sélim compris. Lui ôter la vie avait coûté beaucoup à Alma. Cependant il s’était avéré qu’il était bien trop dangereux de le laisser en vie.

Beaucoup de Dragons qui avaient vu leurs race périr pendant cette guerre gardent une profonde rancoeur à l’égard de la brigade. D’autres, très peu, penses qu’ils ont fait le bon choix, que les nouvelles générations de dragons sauront éviter ce genre de choses.

Alma s’en alla retrouver son fils cela faisait déjà presque six ans. Il avait changé. Il ressemblait beaucoup à son père. S’en était même le portrait craché. Elle ne lui cacha rien sur ce qui s’était passé et pourquoi elle avait ôté la vie à son père. Pourquoi elle avait ôté la vie à son propre mari. Quand bien même ce fut une blessure ouverte pour elle, un échec de n’avoir jamais su savoir ce qu’il avait vraiment dans la tête, Alma s’en servit pour aller de l’avant. Elle s'entraîna plus dur encore, elle apprit également tout ce qu’elle savait à Edwin.

C’était la fin d’une époque. C’est aussi à ce moment là qu’Alma apprit à utiliser son pouvoir pour influer sur les atomes. Lui donnant accès à une puissance encore plus immense. Sa motivation, une phrase qui tournait encore et toujours dans sa tête. Depuis maintenant plusieurs décennies.

“Je t’ai vue louve, impartiale et assoiffée de justice. Je t’ai vue ouvrir les mains en grand pour y recueillir le monde.”


TRANSITION

1949

Le 21 mars 1949 Merlin laissa le commandement de la brigade à Alma. Il affirma qu’il avait fait son temps non seulement en temps que commandant de l’ordre magique mais aussi à cette époque. Il n’y eu pas là d’adieux déchirants mais plutôt, les aurevoirs de deux vieux amis. Leurs routes se séparèrent, probablement à jamais. Mais tous deux étant figés dans le temps, le futur restait tout à fait incertain quand à leurs éventuelles retrouvailles.

Depuis ce jour Alma commande la brigade d’une main de fer. Elle a lancé toutes les réformes que l’on connaît jusqu'à aujourd'hui. Elle garde un regard autoritaire, mais bienveillant sur la société magique. Elle n’oublie pas de persévérer chaque jour dans son entraînement, s’alimenter de pouvoir occupait toujours une grande place dans ses grands désirs. Elle prend soin de ce monde en attendant l’accomplissement du Ragnarok. Ce jour maudit où la créature prendra sa revanche sur ses racines divine.

Mais une éternité reste encore à passer avant que cela ne se produise. Une éternité pendant laquelle Alma est prête à patienter. Emmagasiner toujours plus de connaissance, de puissance elle serait un jour la créature la plus crainte de la terre et même de l’Univers tant et si bien que seule sa présence suffirait à faire justice. Seul son nom réussirait à faire trembler les coupables et à recueillir leurs aveux. Cela arrivait parfois. Mais cela arriverait un jour tout le temps.

TRANSITION

2019

Les temps étaient les plus calmes que la brigade avait jamais connus. Peu de crimes majeurs furent recensés durant toutes ses années. L’escadron Fenrir n’avait eu à se déplacer qu’une fois. Et Dragon intervenait de temps à autre lorsque la situation l’exigeait vraiment. Cependant aujourd’hui à Londres, tout semble avoir changé. Les hommes se sont réveillés femmes et les femmes, changées en hommes.

Cette fois toutes la brigade a été déployée. La mise en quarantaine de la ville. Les investigation. Ce jour marqua le retour d’Alma à S’Indarë, l’institution où elle avait étudié. Après de longues journées, le Centaure en avait déduit que la cause de l'incident, provenait de quelqu’un qui se trouvait actuellement à S’In.

C’est ainsi qu’après plusieurs années de presque silence, Alma entrait de nouveau en scène, sous les traits d’un délicieux jeune homme, bien décidée à confronter ceux qui s’amusaient apparemment beaucoup à discréditer l’école où elle avait elle même étudiée il y a maintenant plus de cent ans.