Un don bénéfique [pv : Weiss]

Léandre acquiesça en revenant vers sa partenaire. Il se pencha de nouveau, pour retirer le bijou à la demoiselle avant de retourner à son bureau, sérieux. Après tout, Edelweiss porterait ce catalyseur pendant un très très long moment si cela fonctionnait.

Ayant retiré deux autres maillons avec efficacité, Léandre se leva de nouveau pour donner le bijou à sa propriétaire. Il regarda un moment ses cheveux aux reflets dorés. Il avait hésité avec de l’or blanc qui pourrait rappeler le gris de ses yeux, mais ça ne lui aurait peut-être pas bien allé avec ses tenues souvent blanches. Et l’or du bijou allait bien avec le reflet de sa chevelure aux attraits de miel.

Franc, il avoua :

_L’or te va bien.

_L'or... C'est amusant, mon deuxième prénom est Laure.  Merci, Léandre. Il est parfait.

Le jeune homme la regarda un instant avant qu’un léger sourire ne se dessine sur les commissures de ses lèvres. Il acquiesça pour répondre au sujet de son collier avant d’avouer :

_Tes prénoms te vont bien également.

Puis, Léandre alla chercher une de ses vestes dans son armoire, une entièrement noir avec des bordures émeraudes, qui allaient bien avec son œil droit, qu’il fit valser en arrière pour l’enfiler d’une grande rapidité, cachant au passage son cristal d’un blanc immaculé que seul Daniel a pu voir à ce jour.

_Il faut que j’aille donner ce cours. Si tu as un problème, n’hésite pas à m’appeler ou venir me voir.

Léandre alla devant sa partenaire en mettant ses affaires dans ses poches avant de lui tendre la main pour l’aider à quitter son lit.

_Merci pour cette offre Léandre, elle est très appréciée. Et encore merci pour aujourd'hui.

_Je t’en prie.

Le jeune homme referma la porte à clé derrière lui en vérifiant que ses affaires se trouvaient bien dans ses poches. Il ne comprenait pas vraiment le sens du « pour aujourd’hui » sachant que leur moment n’avait pas duré tant que ça. Etrangement, il aurait bien voulu le contraire.

Cette pensée le troublait légèrement. Il n’avait pas pour habitude d’écouter ses sentiments et de chercher à les comprendre. Léandre invita Edelweiss à marcher pour quitter le quatrième étage, se faisant une grande réflexion dans son esprit où il entendait la voix de Serah lui dire qu’il devrait d’avantage s’ouvrir. Après tout, il était là pour changer de vie mais également se changer lui-même, non ?

_Tu sais Edelweiss … Je sais que je ne suis pas très démonstratif, mais je t’apprécie.

Il se contenta de regarder devant en lui en se confessant, ne sachant pas s’il désirait ou non voir la réaction de la demoiselle face à ses paroles.

_Et la liste des personnes que j’apprécie est bien courte pour dire la vérité.

En sécurité ? … En avait-elle vraiment besoin ? Le sentiment de sécurité ne se manifestait que lorsqu’on ne se sentait serein. Un trouble la rongeait à ce point ?

Il se demandait si le garçon qu’elle avait combattu le mois dernier, avait un rapport à son mal être collégial ? C’était son ex et il lui avait fait une vacherie brutale ?
Léandre se massa la nuque, curieux, mais ne voulant pas s’immiscer dans sa vie personnelle. Si elle avait envie d’en parler, elle en parlerait.

_Je suis contente que nous soyons liés.

Léandre adressa un regard furtif avant que ses yeux ne reviennent à leur place. Une sensation étrange lui montait au cœur, la même que lorsqu’ils terminèrent le combat contre les monstres aqueux, étrange et inconnu.

_Je le suis aussi.

Arrivé au deuxième étage, il s’arrêta et se tourna vers elle, n’arborant aucune émotion. Ce n’était pas forcement une note joyeuse, mais il devait dire ce qu’il pensait, puisse qu’il était sur sa lancé.

_Tu n’as pas à sentir de l’insécurité. J’ai vu que tu avais des amies sur qui tu pouvais compter. Les garçons peuvent être stupides, cruels mais c’est eux qui devraient te craindre.

Il baissa les yeux un instant avant de les révéler, exprimant avec franchise :

_ Tu es forte et courageuse Edelweiss, je n’en doute pas. Et tu ne devrais pas en douter non plus.

_Heu je.. Merci … Tu ne risques pas d'être en retard pour ton cours?

Eh bien, apparemment c’était gênant pour la demoiselle. Il n’aurait peut-être pas du dire ce qu’il pensait finalement ? Les relations humaines le dépassaient trop pour qu’il comprenne parfois ce qui pouvait être dit et ce qui devait être tut.

_Tu as raison, j’y vais. Bonne fin de journée Edelweiss.

Le jeune homme fit un hochement de tête avant de s’en aller sans se retourner. Il espérait ne pas avoir trop embarrassé Edelweiss avec ces mots peut-être trop … trop !
Léandre se disait qu’il devait toucher deux mots à sa meilleure amie et ses conseils sur les interactions sociales apparemment bien foireuses !