La chambre sur demande (PV Nao)

//25 février 2018//

Je n'arrive pas à croire la scène qui vient de se dérouler sous mes yeux. Je n'arrive pas à croire les mots de Melody. Je n'arrive pas à croire que je viens de projeter une fille dans un mur avec le souhait de la tuer. A vrai dire, je n'arrive surtout pas à croire que je suis restée assez longtemps dans cette pièce pour l'entendre me balancer ces mots à la figure. J'aurais dû partir dès le moment où elle l'a défendue, claquer la porte et ne plus jamais revenir. Mais non, je suis restée assez longtemps pour qu'elle puisse me dire ça.
Puis j'ai eu envie de disparaître.

Étrangement, je crois que mon pouvoir m'a exaucée. Ou alors il y a vraiment quelque chose qui cloche. Aucune différence dans l'agencement des meubles, la forme de la pièce, mais quand je rouvre les yeux, il n'y a plus ni Melody, ni l'autre garce aux cheveux rouges. Juste... un mec que je n'ai jamais vu, ou alors ça n'effleure pas ma mémoire sur l'instant.

- T'es qui, toi ?

Et surtout, qu'est-ce que je fous là ? Depuis que j'ai fait ce collier avec une mèche de cheveux de Melody, j'ai l'impression que mon pouvoir est devenu plus puissant (c'était le but), mais surtout plus anarchique. D'abord il projette une nana contre un mur sur ma simple pensée et maintenant...
Est-ce que c'est vraiment parce que je voulais être ailleurs ?

ft Erik

//25 février 2018//

Je suis dans sa... chambre ? C'est vrai que c'est différent. Je me doutais que j'avais dû me téléporter ou quelque chose du genre mais c'est... trop bizarre. Je n'ai jamais fait ça. Je ne savais même pas que mon pouvoir avait cet aspect là. Je m'attendais juste à...
Attends. Commander une quoi ? Il se fout de moi c'est pas possible. Il n'y a que moi pour me retrouver téléportée dans la chambre d'un abruti fini. Franchement.

- J'ai l'air d'une stripteaseuse ?

S'il me répond "oui", il sera le prochain à finir dans le mur. J'ai pas énormément de patience, là tout de suite. Je croise les bras un moment puis je lève les yeux au ciel. Je ne sais pas ce que je fais ici, je n'ai rien à faire ici. Autant que je me barre. Il m'a énervée, en plus. Je n'ai aucune envie de voir sa tête une seconde de plus. M'enfin pour une fois je vais faire la version "normale" : la porte. On sait jamais, avec ce pouvoir anarchique, je serai capable de me retrouver transportée à côté de quelqu'un d'encore pire.
Au final je n'ai même pas répondu à sa question, et lui n'a pas répondu à la mienne. Peu importe, ce n'est pas comme si ça allait servir à quelque chose de savoir qui il est ou qu'il sache qui je suis. Je sais que je suis dans sa chambre, c'est déjà suffisant.

ft Erik

//25 février 2018//

Il a répondu oui. Il a vraiment répondu oui. Mes vêtements légers et mon physique l'emmerdent. Mais quel con. Pourquoi de toutes les chambre où j'aurais pu atterrir, il a fallu que je tombe ici ? Ça m'apprendra à penser des trucs comme "n'importe où sauf ici". Je vais le balancer dans le mur. Je n'y arrive pas. Stupide pouvoir incontrôlable...
Non. C'est autre chose. Je n'arrive même pas à répondre à l'impulsion de lui coller mon poing en pleine gueule et ça n'a rien à voir avec une répression volontaire de ma colère. Mes poings se serrent sans problème. Les objets qui tremblent, aussi. Mais lui... Je n'arrive pas à le frapper.
C'est quoi encore, cette connerie ?

- C'est mon pouvoir qui m'a traînée ici... et je m'appelle Naomi.

Je n'ai pas envie de répondre à sa question. J'ai envie de lui dire que ça ne le regarde pas. Mais je parle quand même. Pourquoi je parle quand même ? Pourquoi je fais ce qu'il me demande ? Ça sent le pouvoir à la con, ça, encore. Est-ce qu'il s'est infiltré dans ma tête ? Pour que je lui réponde et que je n'arrive pas à le frapper, il a forcément un genre d'influence... Ça doit être possible d'y résister avec de la volonté, non ?
Visiblement non. Ou alors je n'en ai pas assez, vu comme je suis vide émotionnellement c'est possible aussi.
Pourquoi ce genre de choses n'arrive qu'à moi ?

ft Erik

//25 février 2018//

Je le déteste. Je le connais depuis moins de cinq minutes et c'est déjà suffisant pour que j'ai envie de le balancer par la fenêtre. Quel petit con prétentieux. Donne-moi une seule occasion et je te ferai regretter tes paroles.
Et arrête de sortir que je suis une stripteaseuse, sale...

Je n'ai pas envie de lui répondre, je n'ai pas envie de lui répondre. Alors pourquoi est-ce que je sens que je ne peux pas m'empêcher de lui répondre ? Pourquoi de toutes les personnes qui pouvaient avoir un pouvoir de merde pareil, il fallait que ce soit l'abruti prétentieux du coin qui le choppe ?

- Déplacer des choses... ou des gens.

Comme la rouquine dont j'ai éclaté la tête dans le mur il y a moins de dix minutes. Si j'avais su j'aurais gardé la capacité pour lui, il me tape largement plus sur les nerfs, là tout de suite.Enfin je vais commencer par éviter de me transpercer les paumes avec les ongles, ça serait un bon début.

- Arrête d'utiliser le tiens sur moi...

On ne va pas l'insulter. Pas tout de suite, et pas trop. Aussi frustrant que ça puisse être, tant que je ne sais pas ce qu'il est capable de faire avec ce pouvoir à la con, je vais la jouer prudente. Son "même si je pourrais voir si je le souhaitais" ne m'a pas vraiment inspiré confiance...

ft Erik

//25 février 2018//

Peser ses mots ? Alors c'est dans ses mots que réside son pouvoir ? A retenir. Enfin, il peut faire l'innocent autant qu'il veut, ça prend pas. Même sans faire attention à ses paroles... "Ne me fais pas de mal, dis-moi ce que tu fais ici". Non. Déjà une personne normale pose la question, elle ne dis pas "dis-moi", à moins d'avoir de sérieux problèmes d'autoritarisme. Et puis si ce n'était pas une utilisation volontaire, quelle raison aurait-il eu de me dire de ne pas lui faire de mal ?

- Je me souviens pas t'avoir menacé.

Non mais franchement, laisser filtrer de la menace parce que je lui demande de me foutre la paix avec son pouvoir ? Tss. C'est pas comme si je l'avais dit sur un ton hyper agressif non plus, je me méfie trop de ce qu'il est capable de faire. Je préfère être trop prudente que pas assez.
Et arrête de dire que je suis jolie et que je te plais, ça me donne encore plus envie de te cogner.

- Et je suis pas là volontairement. Je m'en serai passée, honnêtement.

Bon, ok, là j'admets que le "je me serais bien passée de rencontrer un mec comme toi" est un peu trop sous-entendu dans le ton de ma voix. Mais j'y peux rien, il m'énerve. Et c'est dur de rester calme face à ça, menace d'un pouvoir ou non.

ft Erik

//25 février 2018//

Tu te méfiais, tu te méfiais, facile à dire une fois que tu m'as totalement privée de cette partie de mon libre-arbitre. Si je l'avais eu, il fanfaronnerait nettement moins.

- Je n'étais pas...

Pas quoi ? Susceptible de lui coller mon poing dans la figure ? C'est faux. Mais je n'ai même pas le temps de finir ma phrase, et j'oublie très vite ce que j'avais eu l'intention de dire.
"Les raisons"...
Je crois que le retour à la réalité n'a jamais frappé aussi fort. La raison pour laquelle il m'a autant énervée, c'est parce que j'étais assez mal pour que ça m'atteigne, sinon je l'aurais ignoré comme les autres. Mais ce qui a...

Je ne sais pas comment décrire ça. une sensation glaciale sur ma peau et dans mon cœur qui fait remonter tout ce que je fuyais au moment de cette téléportation. Je suis passée de furieuse à écrasée par un poids invisible. Je ne sais même pas à quoi ça ressemble de l'extérieur. J'ai l'impression d'avoir enserré mes bras. Il a suffi d'un mot pour souffler comme une bougie ma colère et ma conscience des alentours.

- Merci...

Je ne sais pas à quoi je réponds. J'ai entendu qu'il me forcerait pas à donner les fameuses raisons, je suis reconnaissante. J'ai entendu qu'il me laisserait tranquille avec son pouvoir, et pour ça aussi, je le suis.
J'aurais dû sortir tant que j'étais encore en colère. C'est plus simple à gérer.

ft Erik

//25 février 2018//

Je n'aime pas l'air sur son visage. Ça me donne l'impression d'être encore plus pitoyable. Vraiment, mon pouvoir aurait pu être sympa et me balancer au fond d'un canyon ou d'une rivière, ça m'aurait épargné ça. Ou juste... je sais pas, chez moi ? Mais pas dans la chambre d'un parfait inconnu qui, maintenant, se permet le loisir d'avoir pitié de moi.

- Arrête ça...

Arrête de dire que je suis jolie, ça m'énerve. Enfin... ça devrait. Encore avec cette histoire de stripteaseuse, et le sous-entendu à deux balles qui va avec. J'ai juste la force de lui retourner un regard noir, mais le cœur n'y est pas. Dommage. Je connais mieux la colère, je sais la gérer. Même si ma seule possibilité pour la passer est de foutre le bordel dans sa chambre ou mon poing dans le mur, ça m'aurait suffi. Allez, énerve-toi, c'est pas bien compliqué, j'y arrive très bien d'habitude et il a tous les éléments pour me mettre sur les nerfs, en plus.

- Laisse tomber, je me casse.

Le temps de digérer tout ça et la colère reviendra d'elle-même rien qu'à y repenser. Je la sens, quelque part. Ça bouillonne sous mon crâne mais il y a quelque chose qui la bloque. Le manque d'énergie, sûrement. Ça veut dire que dès que je serais en forme...
Ouais, vaut mieux qu'il me croise pas à ce moment-là. D'autant plus qu'il m'a vue affaiblie, et c'est hyper frustrant.

ft Erik