(HC)Ne meurs pas... [ft. Naomi Lawford]

//Réalité alternative//

Les événements dans les sous-sols de la Carlin Brixton Academy étaient toujours frais dans ma mémoire quand j'ai invité Weiss à dormir chez moi. C'est peut-être même pour ça que je l'ai invitée. J'avais demandé à Melody de rentrer pour quelques jours mais elle a refusé, préférant rester dans sa chambre. Peut-être qu'elle culpabilise encore de s'en être pris à son amie pendant ce long combat, je n'en sais rien, mais du coup, Weiss a pris sa chambre. On a passé une soirée assez tranquille avant d'aller se coucher l'une comme l'autre et je m'attendais à me réveiller demain matin.
Pas au milieu de la nuit avec une main qui me secoue l'épaule.

- Weiss ?

Je finis par ouvrir un œil, très endormi et fatigué. Sa phrase n'a... aucun sens, si ? Elle a l'air un peu paniquée, ou ailleurs. Je me frotte l’œil pour mieux capter ce qui se passe et ce qu'elle fait.

- Qu'est-ce qui se passe ? Tout va bien ?

C'est un peu une fausse question, je vois bien que ça n'a pas l'air d'aller bien. Je me demande juste ce qui peut la pousser à venir me tirer du sommeil comme ça, en pleine nuit, pour me dire une phrase dont je n'ai retenu qu'une incompréhension - ma mémoire à court terme n'est pas très efficace au réveil.

ft Weiss

//Réalité alternative//

Elle... pleure ? Comment ça elle pleure ? Je... Je ne comprends pas. J'ai encore sommeil. Je me sens... qu'est-ce qui se passe, enfin ? Je tends la main vers elle pour effleurer la sienne. Non... ne pleure pas. Je ne comprends pas ce qui t'arrive. Weiss...

- Weiss ?

Sa réponse me tire un mouvement d'incompréhension. Rêvé que je mourais ? C'est... c'est un cauchemar qui la met dans cet état ? Je me tourne vers elle pour passer une main dans ses cheveux. Essayer de la réconforter du mieux que je peux, même si j'ai encore du mal à tout saisir.

- Tout va bien. je vais bien.

Je ne sais pas quoi dire d'autre. Je me redresse légèrement sur mon coude pour pouvoir la regarder. Elle a vraiment l'air effondrée. A quel point ce cauchemar l'a-t-il atteinte ? Avec les événements des derniers jours, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'elle se sente aussi mal à l'idée qu'il m'arrive quelque chose mais... mais ça reste un rêve, non ? Je n'ai... jamais fait un rêve assez réaliste pour me faire paniquer dans la vie réelle. J'ai un peu de mal à appréhender le concept. Et de manière générale, je ne sais pas trop gérer les cauchemars. Je sais gérer les crises de panique de Melo en pleine nuit, en la laissant dormir avec toi, mais ça fait un moment que je n'ai pas fait ça et... Weiss ne me connaît pas assez pour ça.

ft Weiss

//Réalité alternative//

Je secoue doucement la tête. Je préfère qu'elle me réveille, même pour un cauchemar, plutôt qu'elle reste seule dans sa chambre à avoir peur. Avec tout ce qui nous est tombé dessus dernièrement, c'est normal qu'elle ait les nerfs à vif, et je préfère désamorcer un mauvais rêve que de la voir assister à des séances de psy post-traumatique.

- C'est pas grave...

Je continuais de la regarder sans trop la fixer juste pour m'assurer qu'elle allait un peu mieux. Elle a l'air de se remettre doucement. Tant mieux. J'avoue que niveau consolation, j'ai parfois un peu de mal, et quand je suis effondrée de fatigue, c'est pas vraiment le meilleur moment.
Rester avec moi ? C'est euh... Je ne m'y attendais pas vraiment. Enfin, ironiquement, je viens quand même juste d'y penser. Si je ne connaissais pas ses capacités, j'aurais presque pu croire qu'elle lisait dans ma tête. Je m'écarte doucement pour lui laisser de la place.

- Viens.

Ça sera la première fois que je dormirai avec quelqu'un d'autre qu'un membre de ma famille, mais ce n'est pas grand chose et, si ça peut l'aider à aller mieux et à se rendormir jusqu'à demain, je ne vais pas l'en priver. Mes parents poseront des questions demain matin s'ils le souhaitent.

ft Weiss

//Réalité alternative//

Je n'ai pas l'habitude de dormir avec des amis. A vrai dire, à part Melo, je n'ai jamais dormi avec personne, et je n'ai que rarement invité qui que ce soit chez moi après mes douze ans. Alors laisser Weiss me rejoindre dans mon lit... Certes, c'est pour la réconforter d'un cauchemar, mais c'est quand même un sacré progrès dans la confiance.
Et là je suis contente d'avoir un grand lit, parce que si elle avait dû se serrer contre moi pour ne pas risquer de tomber, je pense que ça aurait été un peu plus... gênant. Mais je ne suis pas sûre qu'elle aurait demandé.

- Tout va bien, murmuré-je en réponse à sa question. Tu es en sécurité maintenant.

Je sais que c'est techniquement elle qui s'est posée en chevalière servante à notre première rencontre mais, depuis, j'ai eu le temps de lui renvoyer l'ascenseur, et je n'ai pas spécialement envie qu'elle soit ou qu'elle se sente en danger. Alors je veillerais sur elle. Je n'ai pas pu empêcher toutes ces choses horribles d'arriver la dernière fois mais... mais ça ne se produira plus jamais.

- On est en sécurité. Personne ne nous fera de mal.

Car je sais, je sens, que ne la rassurer que sur le fait que je la protège ne sera pas suffisant, car elle s'inquiète pour moi. Puis-je vraiment lui en vouloir ?

ft Weiss

//Réalité alternative//

Doucement, je caresse les cheveux de Weiss pour essayer de la rassurer. A vrai dire, je ne sait pas trop comment la réconforter autrement. Les derniers événements ont été violents, psychologiquement et physiquement, je ne peux que comprendre son état. Peut-être pas ce qu'elle dit ensuite, cela dit.

- J'ai un peu peur de cette école...

Comment ça, peur de cette école ? Je ne saisis pas vraiment. Se sent-elle en danger à S'Indarë ? Je n'ai jamais eu trop l'impression d'être en danger. J'ai conscience que nos capacités sont parfois destructrices, il n'y a qu'à voir l'état dans lequel j'ai mis leur coloc. Je serre doucement Weiss contre moi. C'est peut-être malvenu, mais tant que ça peut la réconforter. Je lui laisse néanmoins la possibilité de s'écarter si ça lui déplaît.

- Tu sais que personne ne laissera rien t'arriver...

Je ferme les yeux, encore frappée par le sommeil, mais je dois la réconforter. La rassurer. L'aider à aller mieux. Je pose ma tête contre la sienne.

- Si tu as peur pour moi, tu peux rester ici. Je veillerai sur toi, tu ne risqueras rien.

Et si elle veut quitter l'école... qui suis-je pour l'en empêcher ? Je n'ai pas à décider ce qu'elle fait de sa vie, ni à la forcer à s'enfermer dans un endroit qui la terrifie.

ft Weiss

//Réalité alternative//

Je la garde contre moi en continuant de caresser doucement ses cheveux. Elle a l'air de se détendre petit à petit. Je me demande, quand même, ce qui se passe dans sa tête. Manipuler l'espace, c'est bien, mais parfois j'aimerais aussi avoir la capacité de lire dans les pensées. De savoir comment les gens vivent telle ou telle situation, savoir si j'ai fait quelque chose de mal, savoir ce que je dois dire à tel ou tel moment et comment réconforter et aider les autres de mon mieux. Mais je devrais me contenter de mon empathie humaine très discutable. C'est à dire celle qui me fait dire une énormité une phrase sur deux.

- Tu restes plus fiable qu'une madeleine, dis-je avec un sourire en essayant de détendre un peu la situation.

Cette blague était restée dans notre relation. Une histoire totalement improbable dans notre première conversation. La chevalière et la madeleine. Je lui apportais régulièrement ce genre de gâteaux pendant nos sessions révisions. C'était idiot, mais l'image de moi en madeleine me faisait toujours tellement rire que je ne pouvais pas m'en empêcher.
Si ça pouvait complètement la remettre en état et la sortir de ses terreurs nocturnes, autant jouer cette carte.

ft Weiss

//Réalité alternative//

Je souris doucement. La madeleine la plus adorable de toutes, vraiment ? Je n'ai pas spécialement l'impression d'être adorable, en vérité. Certainement pas plus que la majorité des gens. Bon, peut-être plus que la majorité des madeleines, par contre. Je continue de lui caresser les cheveux jusqu'à ce qu'elle semble doucement sombrer dans le sommeil. Hm. Il semble que j'aie finalement réussi à la rassurer. Elle a l'air calme, sereine, détendue. Elle doit déjà dormir ou, si ce n'est pas le cas, elle n'en est pas loin. Je sens un sourire attendri se dessiner sur mon visage. Je suis contente qu'elle aille bien. Heureusement que je suis là pour elle, tout de même...

Je ferme les yeux en posant ma tête contre la sienne. Moi aussi, j'ai sommeil - en même temps, je me suis fait réveiller en pleine nuit. Alors je la garde contre moi et je laisse le sommeil me happer à nouveau. On verra demain, pour le reste.

ft Weiss