Il n'est pas toujours bon de réveiller certaines choses
ft Lena Ehspeen & Yumiko Okamoto le vendredi 19 octobre 2018
Lena pousse un soupir en s'asseyant dans les marches. A force de routine et de répétition, de contacts sociaux de plus en plus faibles, l'ennui s'est frayé un chemin dans son esprit, et ce n'est jamais bon signe. Il ramène avec lui des mauvaises ondes, des mauvais souvenirs, l'âme morbide de son passé. La jeune femme regarde ses mains tremblantes et les referme en serrant les dents, les poings crispés en essayant d'ignorer la pulsions qui lui hurle de prendre un médicament supplémentaire. Impossible. Elle n'a jamais su ignorer ce genre de choses. L'addiction, le manque, le besoin constant de sentir cette énergie sous son crâne, ce goût dans sa bouche, ce calme dans son corps. Et alors qu'elle glisse la main dans sa poche cachée, à l'intérieur de son tee-shirt, une voix l'arrête. Celle qu'elle redoutait plus que tout.
*Qu'est-ce que tu fais, mon amour ?*
Lena secoue la tête pour chasser la présence lancinante de son ancienne petite amie, mais ça ne sert à rien. Ça ne sert jamais à rien. Seuls les médicaments parviennent à la faire partir. Katarina est toujours là, dans un coin de son esprit, prête à se jeter sur elle, sur lui, quel que soit le corps qu'il prend, quel que soit le jeu qu'il joue. Lenaël ou Lena, il reste Len, l'homme qui a aimé Katarina, l'a vue sombrer, l'homme qui l'a perdue, l'a laissée mourir. Lena serre les dents, cherche une bouteille du regard. Elle a mis la sienne quelque part sur cette marche. Un comprimé et la voix sera partie. Le comprimé qu'elle aurait dû prendre bien avant que la voix retentisse dans son crâne. Il faut la chasser avant qu'elle n'arrive. Toujours, toujours la chasser avant qu'elle n'arrive, surtout quand elle a cette apparence.
*Pourquoi tu tiens tant à te débarrasser de moi ? je croyais que tu m'aimais...* » Tu n'existes pas..., marmonne-t-elle en ses dents serrées, tu n'existes pas. * J'existe autant que Lena. Autant que toutes ces versions de toi que tu affiches aux yeux du monde.*
Lena secoue de nouveau la tête avant d'enfin mettre la main sur sa bouteille, les mains de plus en plus tremblantes. Elle dévisse frénétiquement le bouchon, apporte maladroitement le comprimé à sa bouche après avoir manqué de le faire tomber deux fois, le fait passer avec une gorgée d'eau. Puis elle se recroqueville sur elle-même, les genoux ramenés assez haut pour y poser son visage, serrant sa tête dans ses mains. Katarina disparaîtra vite. Bientôt. Bientôt la voix se taira.
*Je serai toujours là, mon amour.*
Des larmes brûlent les yeux de la jeune femme, mais elle ne répond pas. Si elle l'ignore, la voix finira par disparaître. Le médicament va la contenir, la chasser. Il lui en faut plus. Plus de comprimés. Elle arrive presque à court et sans eux... sans eux, elle risque de sombrer à nouveau dans la folie. Entendre à nouveau les paroles de Katarina. Tendre à nouveau la main vers une seringue pour ajouter aux marques dans le creux de son coude. Le silence s'installe autour d'elle. Un silence dans sa tête et dans son corps qui lui fait pousser un long soupir de soulagement, soupir tremblant malgré tout. Et c’est là, dans ce silence mental tant désiré, roulée en boule sur sa marche, qu'elle entend des pas. Un élève ? Un collègue ? Elle n'en sait rien. Avec un peu de chance, on passera sans s'arrêter, et on oubliera cette scène. Lena n'a jamais craqué. Le rôle de la personne fragile a toujours jusque là était réservé à son corps masculin, mais il est trop tard pour changer, désormais. La personne a forcément vu la boule blonde qu'elle est, recroquevillée au milieu d'un escalier dans son sweat et son t-shirt d'homme, une bouteille d'eau renversée à ses pieds. Renversée ? Ah, oui... elle a dû la lâcher. Ça va encore lui donner du travail...
Dernière édition par Lenaël Ehspeen le Lun 25 Fév - 13:53, édité 1 fois
Date : 19 octobre 2018 Lieu : Les escaliers du bâtiment A de S'Indarë
Après le déjeuner, le vendredi, j'avais un cours avec les 3°A. J'étais rentrée chez moi le reste de la matinée pour travailler dans le calme, loin des sonneries et des brouhaha incessants qui m'empêchaient de me concentrer. De cette façon j'avais pu également me reposer, ne pouvant pas manger “normalement” en espérant que tout se passerait bien en classe. Puis, j'étais allé retrouver les élèves de japonais LV1 de la classe qu'on disait être la pire de l'école. Je ne comprenais pas vraiment en quoi ils étaient si terribles en classe entière puisque je n'avais pour le moment eu aucun problème à régler avec les quelques élèves de cette classe. Enfin… pas pour le moment en tous les cas.
Une fois l'heure passée, j'avais rangé un peu la salle de classe et classé mes papiers dans mon classeur. Puis, ce dernier dans mon sac à bandoulière et mon manteau sur le dos, je me dirigeai vers la salle des professeurs. J'avais quelques questions à poser au collègue qui s'occupait de moi et je devais vérifier mon casier. Quelques activités de routine en soi. Pourtant, cette routine fut cassée par la vision d’une personne assise sur les escaliers. A ses pieds, une bouteille d’eau se trouvait renversée, laissant de l’eau couler sur le sol. Elle ne semblait pas du tout aller bien. Un peu comme moi, en fait…
Doucement, je m’approchai de la jeune femme ayant des cheveux aussi clairs que les miens puis, je m’accroupis devant elle. Je pris la bouteille d’eau pour arrêter le flot qui en coulait en lui parlant doucement sans la regarder dans un premier temps pour ne pas la mettre mal à l’aise :
- Est-ce que ça va aller ? Veux-tu aller à l’infirmerie ?
Puis, relevant la tête pour regarder la personne qui me faisait face, je continuai pour tenter de lui donner un minimum confiance en moi :
- Je m’appelle Yumiko Okamoto. Et toi, comment t’appelles-tu ?
(c) Bethant Williams/Yasushi Lelph sur Sin Theatre
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Couleur(s) de parole : Il parle en #cc6633 (voix d'homme) et elle parle en #996699 (voix de femme)
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- Jhary, chat ailé au corps couleurs de galaxie, et à la tête et aux ailes dorées. Esprit gardien bienfaisant qui le protège de Katarina.
Anciens esprits :
- "Katarina", esprit malveillant qui se faisait passer pour la voix de Katarina pour le rabaisser et écraser son amour-propre, entre autres.
Il n'est pas toujours bon de réveiller certaines choses
ft Lena Ehspeen & Yumiko Okamoto le vendredi 19 octobre 2018
Les pas s'approchent d'elle, elle les entends. Là où ils auraient pu s'éloigner, ou l'éviter soigneusement, ils s'arrêtent à son niveau. Pourquoi donc ? Ah, le monde serait plus simple si tout était manipulable à volonté. Si faire disparaître une voix dans sa tête ne dépendait pas d'un médicament, si elle pouvait choisir qui venait la voir, quand et comment. Mais la magie de l'endroit ne lui a donné que le pouvoir de choisir qui elle est, qui il est, en permanence et à volonté. N'est-ce pas déjà un don assez utile et assez puissant ? Si, sans doute.
Lena relève lentement la tête en entendant la personne se baisser pour visiblement ramasser sa bouteille. C'est gentil, ça lui fera un peu moins d'eau à éponger quand elle reprendra le travail et qu'elle devra réparer sa propre bêtise. Qui est cette femme ? Lena a presque l'impression de se regarder dans un miroir, même si les yeux légèrement bridés semblent les différencier. Même cheveux blonds, mêmes yeux bleus, même gentillesse sur le visage. Quoique, dans le cas de son interlocutrice, elle semble sincère et non feinte. Une différence majeure.
» Ça... peut aller... répond-elle en regardant ses mains qui cessent peu à peu de trembler.
Elle aurait pu dire oui, simplement. Partir avec un mensonge de plus dans ses bagages, mais quitte à avoir été vue sous un visage plus fragile, autant garder le rôle. Le principe d'une comédie de vie permanente, c'est de reste cohérent avec son personnage, son histoire, son scénario, même quand on ne l'a pas choisi. Elle n'a pas choisi celui-là, mais elle jouera dedans, aussi parfaitement qu'à son habitude. Faible, fragile, malade. Presque naturellement, sa respiration se fait plus faible.
- L'infirmerie ne sera pas nécessaire j'ai... déjà pris le médicament dont j'avais besoin.
Un médicament qu'elle n'est censée prendre que deux fois par mois et qu'elle prend déjà deux à trois fois par semaine, si ce n'est encore plus souvent. Dangereuse addiction mais, après tout, ça n'en fait qu'une de plus. Peu de temps après, l'inconnue se présente, laissa à Lena le loisir de chercher si elle connaît ce nom, mais ça n'est pas le cas. Ou si elle l'a déjà entendu, elle l'a oublié.
- Je m'appelle Lena. Lena Ehspeen. Je... Je ne crois pas t'avoir déjà rencontrée. Tu travailles ici?
Sa voix est encore faible et basse, contrecoup de la crise de panique et de manque qui vient de la secouer. Celle qui lui fait face a l'air un peu âgée pour être une élève mais, après tout, elle sait que certaines personnes par ici sont encore au lycée à 19 ou 20 ans. Secouée d'un frisson, Lena se frictionne les bras en détaillant le visage de la jeune femme, à la recherche d'un point familier, mais il semble qu'elle n'ait véritablement jamais croisé cette personne auparavant. Aucun vieux rôle à ressortir, donc. Très bien. Retrouver de vieux mensonges n'est pas toujours une tâche aisée.
Date : 19 octobre 2018 Lieu : Les escaliers du bâtiment A de S'Indarë
La jeune femme me répondit qu'elle allait aller bien, notamment parce qu'elle venait de prendre les médicaments dont elle avait besoin. Je lui offris alors un sourire plus compatissant. Je connaissais, je savais ce que c'était. Moi aussi je faisais très régulièrement des crises. Quoique les miennes arrivaient souvent après des cauchemars. Il était des cas plus exceptionnels, mais il semblait que le changement de pays ait été une bonne idée au moins pour ça.
Lorsqu'elle se fut présentée, j'allai m'asseoir à ses côtés pour rester à ses côtés et la soutenir sans pour autant lui imposer ma présence. Lena était un joli prénom. Mais je n'en dis rien. Ce n'était pas le moment. Elle n'était pas bien, sans parler du fait qu'elle m'avait posé une question. J'entrepris donc de lui répondre sans rien cacher, comme à mon habitude :
-Je suis arrivée il y a peu de temps, il est donc normal que nous ne nous sommes pas encore croisées. Je suis professeur de japonais, en première langue, à mi-temps. Je ne suis pas souvent dans l'établissement.
Je laissai planer un silence pour laisser le temps à mon interlocutrice le temps de comprendre les informations que je lui donnais. Après tout, elle ne semblait vraiment pas aller bien… Au point que je me demandai s'il n'était pas judicieux, de l'amener tout de même se reposer au lieu de rester là, au milieu du passage. Étais-je ainsi à chaque fois que je faisais une crise ? Non… Pas tout à fait en vérité. On ne pouvait pas vraiment comparer. Nous n'étions pas la même personne malgré notre grande ressemblance physique.
Silencieuse, ne serait-ce parce que je ne savais pas quoi lui dire, je posai ma main sur son dos que je caressai doucement. Un geste qu'on m'avait souvent fait pour me consoler ou m'aider à reprendre mes esprits. Mais également parce qu'elle ressemblait énormément à l'une de mes demi-sœurs. Cette dernière me manquait terriblement et je me sentais honteuse comme triste de ne pas lui avoir donné plus d'attention avant mon enlèvement.
-Que faisais-tu ici ? lui demandai-je doucement pour essayer de ne pas faire éterniser ce silence.
Je savais que certaines personnes n'aimaient pas le silence. D'autres préféraient cela, comme s'ils pensaient que parler était oppressant. Je faisais partie de la première catégorie. La raison était très simple même si je le faisais peu savoir : j'avais vécu toute ma vie dans le silence et sans pouvoir parler pendant des années.
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- Jhary, chat ailé au corps couleurs de galaxie, et à la tête et aux ailes dorées. Esprit gardien bienfaisant qui le protège de Katarina.
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- "Katarina", esprit malveillant qui se faisait passer pour la voix de Katarina pour le rabaisser et écraser son amour-propre, entre autres.
Il n'est pas toujours bon de réveiller certaines choses
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Étrangement, la présence de la jeune femme à ses côtés lui semble rassurante. Est-ce parce qu'elle a l'air amicale et compatissante, à l'opposé exact de celle qui hante ses nuits et ses jours ? Entendre une voix douce qui lui parle normalement, posément, lui fait plus de bien qu'elle ne veut l'admettre. Quand le contact social n'a toujours été qu'une manière de jouer un rôle, il est difficile d'admettre qu'il est agréable, ou utile à quoi que ce soit d'autre.
- Une nouvelle, hm ? Pas trop surprise par... tout ce qui se passe ici?
Pour quelqu'un qui vient d'obtenir probablement une race et un pouvoir, à moins qu'elle ne descende d'anciens élèves, elle semble terriblement calme. Et même sans ça, côtoyer jour après jour des non-humains ou des élèves avec des pouvoirs trop puissants pour leur âge ne semble pas la choquer ou l'inquiéter plus que ça. Lena aimerait avoir le même calme, mais autant les pouvoirs entre les mains de ses collègues lui semblent peu menaçants autant, entre les mains d'adolescents qui pour une partie se la jouent rebelle et caid, elle a soudainement moins confiance.
- Je comprends qu'on ne se soit jamais croisées... Mes horaires de travail sont à l'opposée de ceux des professeurs, j'en rencontre rarement.
Elle ne commence à travailler que quand ils ont déserté leurs salles de classe, après tout, s'attaquant à leur partie de l'établissement, bureaux et salles de profs, quand ils quittent l'école, pour la plupart. Un boulot solitaire dont elle se contente sans problèmes la plupart du temps, mais elle est bien contente de ne pas se retrouver seule sur cet escalier aujourd'hui. Parler à quelqu'un, même si elle n'arrive toujours pas à s'exprimer autrement que d'une voix faible, semble le meilleur moyen de faire passer la crise, médicament mis à part.
Un silence s'installe doucement sur la scène, et Lena esquisse un pâle sourire en sentant sa collègue lui caresser le dos. La compassion. S'il y a bien un sentiment qu'elle n'a pas l'habitude d'expérimenter, c'est celui-là. Ou alors la compassion factice d'un psychiatre ou d'un policier, quand on lui a annoncé la nouvelle de la mort de Katarina ou quand on a essayé de la sortir de la folie latente qui la frappait. Qui est toujours là, d'ailleurs. Et, finalement, sa collègue finit par briser le silence, comme s'il l'oppressait. Compréhensible. Tant de choses peuvent se produire dans le silence.
- Je...
Pui elle s'arrête. Pourquoi est-elle là, déjà ? Dans cet escalier, elle sait : c'est parce qu'elle se sentait fatiguée et fragile et qu'elle avait eu besoin de s'asseoir. Mais dans ce bâtiment ? Elle n'a pas son matériel de ménage et il est trop tôt pour ça, de toute manière. Elle se masse les tempes en réfléchissant. L'infirmerie ? Non, elle n'en a pas besoin. Elle est sûrement venue pour voir Martel. Elle ne voit que ça, même si cette perte de mémoire l'inquiète un peu. Contrecoup du médicament ou effet de la crise ? Dans les deux cas, c'est inédit.
- Je... je rendais visite à quelqu'un... je crois. Puis je me suis sentie mal...
Et le mot est faible. Au moins le médicament a-t-il fait effet, chassant la présence oppressante de cette pâle copie de celle qu'il aimait. Lena passe une main gênée dans ses cheveux.
Date : 19 octobre 2018 Lieu : Les escaliers du bâtiment A de S'Indarë
Je n’avais su que répondre à la jeune femme quand elle m’avait demandé si je n’étais pas surprise par ce qu’il se passait dans l’école. J’avais compris qu’elle parlait alors des pouvoirs et des multiples races que chacun possédait. Après tout, je n’étais plus humaine, étant devenue une Ysera capable de voir les liens qui unissent les personnes en plus de ses autres capacités. Cela serait mentir que je n’avais pas été légèrement surprise, mais j’avais surtout eu un mouvement de compréhension. Mais je ne sus comment le formuler sur le coup. J’étais donc restée silencieuse, haussant simplement des épaules avec douceur, comme pour lui répondre que je ne l’étais pas spécialement. De plus, n’étions nous pas avant tout des êtres vivants ayant des états d’âme et l’envie irrépressible d’être compris ? Enfin… Ma vision du monde restait quelque peu naïve, malheureusement.
Puis, quand je lui eus expliqué que j’étais professeur, elle me donna la raison pour laquelle nous ne nous étions pas encore croisées. Nos horaires de travail n’étant pas les mêmes, nous n’avions pas vraiment le loisir de nous trouver au même endroit au même moment. C’était normal et j’en souris de compréhension. Et ce, même si je ne connaissais pas l’emploie qu’elle faisait au sein de l’école. Quoique je pouvais deviner qu’elle devait faire partie des personnes entretenant les locaux. A quel niveau, je l’ignorais.
Lorsqu’elle émit une hésitation sur les raisons pour lesquelles elle se trouvait ici, j’attendis avec une grande patience. Elle n’était peut-être pas encore très bien. A moins qu’elle ne me fasse pas confiance ? Je n’en savais rien. Sans compter qu’il était possible qu’une autre raison soit en cause. Attendre était donc tout ce que je pouvais faire. Après tout, la braquer ne nous mènerait à rien, ni elle, ni moi. Et cela porta ses fruits : après quelques instants de silence que je n’osai briser autrement qu’en caressant son dos à travers le tissus de son tee-shirt, elle me fit part qu’elle était partie pour aller voir quelqu’un mais qu’en chemin elle s’était sentie mal. Elle devait avoir fait sa crise alors qu’elle montait les escaliers. Ses hésitations, sa manière de montrer qu’elle n’était pas sûre d’elle… tout portait à croire que cela avait été assez violent pour l’empêcher de se rappeler avec exactitude ce qu’il se passait. Comment aurais-je pu ne pas comprendre ? Toutes les nuits j’avais des difficultés à savoir où je me trouvais après un cauchemar…
- Ne t’en fais pas, prends ton temps, lui répondis-je avec douceur.
Si Lena était effectivement en route pour aller voir quelqu’un, il me semblait qu’il y avait une possibilité pour que cette personne vienne à notre rencontre. Qu’elle soit à sa recherche. Il me manquait beaucoup trop d’informations pour que je sois dans la possibilité d’avoir des certitudes. Du coup, je n’émis aucune hypothèse, préférant revenir sur une de ses questions pour lui changer les idées :
- Pour en revenir à ta question de plus tôt, je ne suis pas si surprise que ça. J’avais un ami qui possédait un pouvoir et des sens plus développés que la moyenne. Il m’a expliqué qu’il les avait toujours eu et je t’avoue que ça m’a habituée à ce genre de phénomène. Quant au fait que j’ai changé de race et que je possède un pouvoir… Oui, j’ai été surprise sur le coup. Mais ce n’est pas plus mal. Mon pouvoir me permet de connaître le lien entre les personnes et je peux faire en sorte de faire bien dormir les autres. Du coup, ils me permettent d'aider les autres plus que je ne pourrais le faire par mes propres moyens.
Malheureusement, je n'en connaissais pas encore tous les dangers et c'était là le plus gros bémol de mes nouvelles capacités, hormis le fait que je pouvais involontairement faire dormir toutes personnes se trouvant autour de moi dans un rayon de cinq à dix mètres.
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Il n'est pas toujours bon de réveiller certaines choses
ft Lena Ehspeen & Yumiko Okamoto le vendredi 19 octobre 2018
Tandis qu'elle réfléchit pour se souvenir des raisons de sa présence dans ce bâtiment, soutenue par la jeune femme qu'elle vient à peine de rencontrer, Lena se recroqueville un peu plus sur elle-même. "Prends ton temps". Ces mots, s'ils lui permettent d'ordonner à ses neurones trop actifs de se détendre un peu, lui rappellent aussi ceux de son psychiatre. Combien de fois les lui a-t-il répétés, avant de lui donner ce médicament qu'elle prend bien trop souvent pour sa santé ? Sans doute devrait-elle reprendre un rendez-vous, ne serait-ce que pour discuter de cette perte de mémoire. L'idée en elle-même la fait grimacer ; elle déteste qu'on essaye de décortiquer ce qui se passe dans sa tête. Ce n'est pas pour rien que la porte de ses pensées était barricadée de mensonges.
La jeune femme – Yumiko – change de sujet, sans doute pour lui laisser le temps de réfléchir et de calmer le fouillis sous son crâne. Quoique plus qu'un changement de sujet, c'est un retour au précédent. Alors elle était déjà au courant de l'existence de ce genre de magie avant d'entrer dans l'école ? Ça a dû grandement faciliter les choses pour elle. Lena, depuis les Pays-Bas, n'avait jamais entendu parler de ce genre de choses avant d'arriver à Londres, et en s'installant en ville, elle avait d'autres soucis à gérer et ne prêtait pas assez attention aux rumeurs. Les seules qu'elles entendaient à l'époque venaient de personnes très visiblement sous l'effet de diverses drogues, elle n'en avait pas cru un mot. Mais les gens d'ici doivent s'être habitués à la situation, ou en tout cas être dans la confidence pour certains.
» Je... vois. Je n'avais jamais entendu parler de l'existence de la magie avant d'entrer ici, alors ça a fait un sacré choc de croiser des gens avec des queues, des ailes, des cornes, ...
Et de se retrouver à changer de sexe en franchissant les portes, mais elle préfère garder ça pour elle. C'est une trop grosse part de ses jeux d'esprit pour qu'elle l'expose à qui que ce soit ; seuls le directeur et la chargée de l'accueil sont au courant, et c'est très bien comme cela.
» C'est un pouvoir puissant que tu as obtenu... Tu vois ces liens en permanence ?
Et que voit-elle, exactement ? Un instant, Lena se demande à quoi peut bien ressembler l'amas de liens qu'elle a probablement. Est-elle véritablement attachée à quelqu'un ? Elle en doute. Son entente avec Martel est réelle, mais ce n'est qu'une des images qu'elle donne, au fond ; son amie ne l'est qu'avec celle qu'elle croit être Lena, la jeune femme séductrice qui joue des clins d’œils et des sourire. Une facette parmi des milliers d'autres. Quand on joue autant de rôles, difficile d'avoir de véritables amis, de véritables proximités avec qui que ce soit. A-t-elle un lien vers Katarina, ou bien la mort les coupe-t-elle totalement ? Sa haine envers elle-même est-elle visible ? Pourrait-elle retrouver sa mère biologique avec le lien de parenté qui les unit malgré l'abandon ? Les questions se succèdent dans son esprit et Lena finit par passer une main sur son visage en essayant de perdre un peu de sa position recroquevillée. Peut-elle vraiment les poser ? Cela l'expose à un risque. Si la jeune femme s'attarde sur les liens qui l'unisse aux autres, elle peut aussi avoir un chemin bien trop direct vers le fond de son cœur. Un pouvoir puissant, oui. Un pouvoir dangereux pour elle également. Non, peut-être vaut-il mieux éviter de lui offrir cela. Révéler ses cartes n'est jamais une bonne chose. Elle préfère garder le sujet sous contrôle.
» Je fais partie des rares personnes à être restées humaines en franchissant les portes. Personne ne m'a vraiment expliqué pourquoi, on m'a juste dit que j'avais changé génétiquement mais que mon corps n'avait pas suivi.
Une explication qui peut au final se résumer à un simple "c'est magique et on ne comprend pas, mais tes enfants ne seront pas humain". À supposer qu'elle songe seulement à avoir des enfants un jour.
Date : 19 octobre 2018 Lieu : Les escaliers du bâtiment A de S'Indarë
Une fois que j’eus terminé de raconter mon vécu par rapport à mon arrivée dans cette école, la demoiselle me raconta le sien. J’appris ainsi que, comme la majorité de l’académie dans laquelle j’étais allé plus jeune, elle n’avait pas eu connaissance de l’existence des pouvoirs avant d’arriver à S’Indarë. Concernant les différences physiques que certains présentaient avec les humains… peut-être étais-je simplement trop rêveuse pour ne pas trouver ça anormale. Ou je ne connaissais tout simplement pas assez le monde pour différencier romans fantastiques et livres d’histoire. Certainement plus la seconde hypothèse que la première étant donné que ma vie d’enfermement n’avait pas réellement aidé à développer mon imagination. Je ne sus donc que répondre de plus. Parler de mon passé à cette jeune femme qui n’était vraiment pas bien n’était sans doute pas la meilleure idée du siècle.
Enchaînant sans vraiment laisser le temps au silence de s’installer, elle m’apprit qu’elle considérait que mon pouvoir était puissant. A vrai dire, je ne considérais pas que ce soit vraiment le cas. Enfin, il aurait été plus exact de dire que je ne comprenais pas quel était le barème d’évaluation pour ce genre de choses. Le mot “puissance”, pour moi, était plutôt dans le sens “force physique”, ce que mon pouvoir ne me permettait pas d’avoir. Ma race non plus, d’ailleurs. Je restais donc silencieuse jusqu’à ce qu’elle me demande si je voyais les liens tout le temps. Ma réponse fut prononcée sur un ton doux alors que je souriais de façon compatissante, sans bouger :
- Oui, je les vois absolument tout le temps. Sauf quand je suis seule. C’est difficile quand il y a beaucoup de monde parce que ça me fait mal à la tête, mais j’aime beaucoup voir les rubans reliant les personnes. Ils sont toujours si colorés que ça fait plaisir de voir que peu de personnes vit la même solitude que moi.
Non. Personne ne devait vivre la même solitude que moi. Et pour vérifier si c’était le cas de mon interlocutrice, je regardai un instant ses liens. Je vis alors, parmi tous les autres, un lien coupé noir qui attrista grandement mon expression. Lena avait perdu une personne qui lui avait été possiblement chère. Une souffrance qui la mettait peut-être dans cet état sans que je sois en mesure de savoir comment réagir…
Pour ne pas sombrer dans ma propre dépression et continuer à rester avec elle, je souris à nouveau en l’écoutant me parler de son vécu. Apparemment, elle n’avait pas eu de transformation drastique et il était possible que sa race n’apparaisse jamais sur elle. Les explications qu’on lui avait données étaient… vraiment peu de choses. Moi-même je n’étais pas sûre que j’aurais été dans la capacité de les accepter tout simplement. Alors, comme pour la rassurer, je lui fis part de ma propre expérience :
- Moi non plus, je n’ai pas changé physiquement. Enfin… J’ai pris un peu de poids, mais le changement le plus parlant pour savoir ce que je suis devenue c’est la faim. Peu importe la nourriture que je mangeais, je n’étais jamais rassasiée. Ce n’est que récemment que j’ai pu me nourrir de rêves. Enfin, plutôt des émotions qui en découlent, mais c’est plus simple de le dire comme ça. Ma race me donne quelques autres capacités, mais je ne les ai pas encore vraiment testé et ça ne montre rien de façon physique. Du coup, peut-être que, comme la mienne, ta race n’est pas visible ?
Je n’étais sûre de rien et elle l’avait peut-être vérifié avant que je ne me pose la question. Mais que pouvais-je dire de plus ? Que pouvais-je faire pour l’aider ?
(c) Bethant Williams/Yasushi Lelph sur Sin Theatre
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Apparitions : 89
Inscription le : 04/02/2018
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- Jhary, chat ailé au corps couleurs de galaxie, et à la tête et aux ailes dorées. Esprit gardien bienfaisant qui le protège de Katarina.
Anciens esprits :
- "Katarina", esprit malveillant qui se faisait passer pour la voix de Katarina pour le rabaisser et écraser son amour-propre, entre autres.
Il n'est pas toujours bon de réveiller certaines choses
ft Lena Ehspeen & Yumiko Okamoto le vendredi 19 octobre 2018
Des rubans colorés reliant les personnes ? Lena baisse un peu la tête comme si elle pouvait voir les siens, même si ça n'est évidemment pas le cas. Elle se demande vraiment à quoi peuvent ressembler les siens, ce que représentaient les couleurs, mais elle se garde encore de poser la question. Peut-être que la haine des gens pour elle est visible et alors... et alors il doit y avoir tant de liens de haine dirigés vers elle. Ses parents adoptifs, en premier lieu.
» Tu ne vois donc pas les tiens ?
S'ils sont invisibles quand elle est seule, c'est sans doute le plus probable. Et ça doit être pour le mieux. Comment vivre en voyant tous les liens qui nous unissent aux autres, en sachant en permanence qui nous apprécie, qui nous déteste et qui s'en fiche de notre existence ? Elle ne l'aurait pas supporté. Si elle avait eu un pouvoir comme celui de sa collègue, elle se serait sûrement estimée très heureuse de ne pas voir ses propres rubans. L'imbroglio de liens sans queue ni tête qu'elle partage avec le reste du monde doit très vite donner la migraine.
Les mots de la jeune femme lui tirent un frisson. Une faim jamais rassasiée. À l'entendre comme ça, elle a presque l'impression de voir une métaphore de sa vie. C'est ce qu'elle a toujours été. Un besoin de normalité, au début, transformé en manipulation sordide qui a rythmé son existence et qui le fait aujourd'hui encore. Un manque constant et brûlant de tout et n'importe quoi. Nourriture, alcool, drogue, Katarina. Elle ferme les yeux pour chasser ce dernier mot, mais elle le sait, que sa copine faisait partie de ses addictions. La plus ancrée de toutes, sans aucun doute. Doucement, Lena secoue la tête.
» On m'a... confirmé que j'étais restée humaine. De ce que j'ai compris, la magie nous modifie mais, parfois, le changement met un moment à se manifester, ou ne se manifeste pas du tout, se transmet juste aux enfants.
Quelle race transférera-t-elle à ses enfants, si elle en a un jour ? Elle n'est pas sûre de vouloir la réponse. La possibilité de race qui se loge dans ses veines la terrifie. Tant de créatures pourraient transformer son manque constant et intérieur en arme pour faire d'elle un monstre. Le premier qui lui vient à l'esprit, à cause de son besoin insatiable de consommer, est un vampire. Et s'imaginer en vampire lui donne des sueurs froides. Une soif dévorante, à laquelle il faut résister ? Autant dire que la ville risque de se trouver un monstre à chasser, si ce genre de chose lui arrive. Et l'idée d'élever de possibles enfants vampiriques, pour garder le même exemple, ne l'enchante pas plus que ça.
» Mais j'aime mieux les choses comme elles sont. L'humanité c'est bien, c'est stable.
Et un humain se fond mieux dans la masse. Elle n'avait aucune envie de changer. Était-ce pour ça que son corps refusait la transformation ? Non, ce serait trop simple. Beaucoup d'élèves semblaient haïr leur nouvelle condition, ça ne les avait pas empêchés de l'obtenir. Peut-être qu'elle était juste trop brisée pour qu'on fasse quelque chose d'elle.
» Tu te nourris de rêves, tu as dit ? C'est pour ça que tu parlais d'aider les gens à dormir ?
Sans rêve et sans cauchemar, les nuits doivent être effectivement plus paisibles. Si elles se nourrit des émotions, peut-être les ressentir ? Ressent-elle la terreur ou l'angoisse quand elle absorbe un cauchemar ? Le bonheur d'un rêve ? Lena frissonne. Tout ça ressemble beaucoup trop à un réservoir potentiel d'addictions. Elle est contente de ne pas avoir hérité de ce genre de choses.
» Mais quand tu dis que tu t'en nourris... tu peux les voir ? Ou tu ressens juste les émotions qui en découlent sans voir ce qui les a provoqué ?
Comme manger un steak ne donne, techniquement, pas la vision de la vache qui l'a produit, son pouvoir lui épargne-t-il la vision des rêves qui fournissaient son alimentation.
Date : 19 octobre 2018 Lieu : Les escaliers du bâtiment A de S'Indarë
Apparemment curieuse par rapport à mon pouvoir, Lena me demanda la confirmation que je ne voyais pas mes liens. Je lui souris tristement pour lui répondre très honnêtement :
-Je n'ai pas essayé de le faire. En temps normal je ne les vois pas, mais si c'est une possibilité que j'ai, je ne veux pas les voir. Je sais à peu près ce que je verrais et j'en souffrirai sans aucun doute.
Puis, de toute façon, j'avais déjà assez mal à la tête à force de voir les liens de tout le monde toute la journée. Sans doute fallait-il que je m'habitue de tout ça. Cela ne faisait que très peu de temps que j'avais ce pouvoir et que j'apprenais doucement à le maîtriser.
Quand arriva le sujet de nos race, je ne sus vraiment si j'avais dit une bêtise ou non. Et même si elle avait apparemment étudié le sujet, elle ne s’offusqua nullement que j’eus émis une seconde fois cette hypothèse. Patiemment, elle m’expliqua que son corps n’avait tout simplement pas changé, donc que sa race était encore inconnue. Certainement, à cause de cela, le saurait-elle qu’une fois qu’elle aurait des enfants. Il me fut impossible de savoir si cela la peinait ou non. Quant à moi, les mots me manquèrent pour lui dire que tout irait sans doute bien. Après tout, même si elle n’avait pas changé, cela lui donnait l’occasion de continuer sa vie telle qu’elle l’avait vécue pour le moment. Enfin… Cela aussi elle avait dû se le dire. A quoi bon en rajouter ?
Le silence fit bientôt place à la confirmation à ce que j’avais pensé. Elle pensait également qu’elle était bien en tant qu’humaine et je pus lui offrir un sourire de compassion. Au moins, elle ne prenait pas mal ce point-là de son existence. Cela devait lui enlever un certain poids des épaules, non ? A moins que ce soit comme moi. J’acceptais ma race, même si je ne maîtrisais pas encore mes capacités, mais cela ne rendait pas ma vie moins lourde et pénible. … Ne pas penser à ça. Ne pas y penser. Il fallait que je la soutienne, que je l’aide à aller mieux. Et même si j’avais envie de demander quand allais-je avoir moi aussi une personne pour m’aider à tenir le coup, je continuais à l’aider. Je le voulais pour donner une petite lumière à mon existence. Alors, je m’empêchai de craquer de toutes mes forces et à sourire avec gentillesse à hauteur que mes pommettes me le permirent.
Bientôt, le sujet revint à moi et ma race. Ou, plus exactement, les capacités que cette dernière me permettait d’utiliser. Néanmoins, j’eus l’impression qu’elle se méprenait sur quelques points. J’attendis donc patiemment qu’elle termine de me poser toutes ses questions avant de lui répondre avec un calme olympien :
- Je peux manger les cauchemars, mais on m’a grandement déconseillé de le faire car cela aurait le même effet sur moi que de la nourriture périmée pour toi. Du coup, je préfèrerais essayer. Concernant les rêves…
Je réfléchis un instant à mes mots avant de reprendre sur le même ton de voix :
- Je vais t’expliquer un peu le processus. Ca t’aidera peut-être. Alors… Avant toute chose, il faut que la personne dorme et rêve. Je peux le “forcer”, mais je n’aime pas ça, surtout quand c’est inconscient parce que je ne le contrôle pas. A partir de ce moment-là, je pénètre dans l’esprit du dormeur dans lequel je peux voir les souvenirs et aller voir le rêve. En augmentant l’intensité du rêve, je mange les sentiments qui en découlent et permet au dormeur de bien dormir. Mais ça n’efface pas du tout le souvenir qu’il en aurait eu sans mon intervention. … Je crois que j’ai oublié une de tes questions… Ah ! oui. Du coup je peux voir le rêve. En fait, c’est même grâce à ça que je sais si c’est un rêve ou un cauchemar.
J’attendis un peu d’être sûre qu’elle ait tout plus ou moins assimilé avant de lui demander :
- As-tu compris ou as-tu d’autres question ?
Le temps d’un instant en l’écoutant, je me mis à regarder un peu autour de moi, histoire de vérifier si quelqu’un venait. Après tout, cela aurait pu être la personne que Lena devait aller voir. Qu’en savais-je ? Non pas que cela m’embêtait de discuter avec elle, bien au contraire, mais je ne voulais pas que cela l’empêche de faire ce qu’elle devait une fois qu’elle irait mieux. Je me sentirais mal si tel était le cas...
(c) Bethant Williams/Yasushi Lelph sur Sin Theatre
Lenaël Ehspeen
S |:| Licence 3
Lenaël Ehspeen
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Sexe :
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Apparitions : 89
Inscription le : 04/02/2018
Né(e) le : 12/09/1994
Age : 30
Taille / Poids : ♂ 1m80 - ♀ 1m76
Nationalité : Néérlandaise
Couleur(s) de parole : Il parle en #cc6633 (voix d'homme) et elle parle en #996699 (voix de femme)
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Gourmandise
Commentaire/citation : Esprits liés :
- Jhary, chat ailé au corps couleurs de galaxie, et à la tête et aux ailes dorées. Esprit gardien bienfaisant qui le protège de Katarina.
Anciens esprits :
- "Katarina", esprit malveillant qui se faisait passer pour la voix de Katarina pour le rabaisser et écraser son amour-propre, entre autres.
Il n'est pas toujours bon de réveiller certaines choses
ft Lena Ehspeen & Yumiko Okamoto le vendredi 19 octobre 2018
Elles semblent donc partager un point de vue : mieux vaut ne pas voir ses propres liens. Leurs raisons sont différentes, cependant. Yumiko a l'air plus ou moins de savoir ce qui l'attendrait si elle voyait les fameux rubans colorés qui la relient aux autres, et c'est cette perspective qui l'effraie. Ça ne fait que renforcer la curiosité de Lena à ce sujet, mais elle préfère ne pas poser trop de questions. Visiblement, les réponses feraient souffrir la jeune femme, et vu qu'elle est venue l'aider, la décence élémentaire est de ne pas la plonger dans la souffrance. Même si la décence est quelque chose que Lena oublie souvent, elle connaît la reconnaissance. Elle préfère donc reporter le sujet sur les races, même si le sourire compatissant que lui offre sa collègue la laisse perplexe. Elle n'est pas la première à la regarder ainsi quand elle dit qu'elle est restée humaine. Les gens ne comprennent-ils pas à quel point elle préfère de loin l'humanité au moindre changement ? L'idée qu'elle pourra peut-être changer de race à l'avenir la terrifie énormément. Pas qu'elle considère les autres comme des monstres, mais elle se connaît assez pour savoir qu'elle, elle en deviendrait un. Sans le moindre doute.
Alors les cauchemars sont de la nourriture périmée... oui, ça semble logique. Ils sont déjà assez désagréables quand on en rêve, alors avoir en plus ceux des autres. Peut-on faire des indigestions de cauchemars ? Est-ce que si elle en mange, elle vomit comme un humain qui mangerait de la nourriture périmée ? Hm... peut-on vomir un rêve ? À moins que ça ne lui donne juste une violente migraine. Elle écoute calmement les explications de sa collègue sur sa race. Voir les souvenirs et les rêves... Elle a l'air de bien connaître le fonctionnement de ses capacités, alors qu'elle n'est pas là depuis longtemps. C'est comme si les adultes apprenaient plus vite. Lena elle-même a maîtrisé son pouvoir plus rapidement qu'une partie des élèves, et ça semble également être le cas de Yumiko. Mais plus elle y pense, plus Lena est contente d'avoir hérité d'un pouvoir qui lui permet simplement de changer de sexe.
» Je vois. Je t'avoue que je ne sais pas comment tu fais. J'ai déjà assez de poids à gérer avec mes propres rêves sans avoir à assister à ceux des autres mais... tu t'en sers pour aider les gens, donc c'est une bonne chose, non ?
En tout cas, la jeune femme n'a pas l'air d'avoir spécialement d'aversion pour cette capacité. Dommage qu'elle ne puisse pas l'utiliser pour effacer les souvenirs et les cauchemars, Lena aurait bien eu besoin de ce genre de pouvoir à portée de main pour effacer Katarina et les terreurs nocturnes qui la réveillent parfois. Lena se redresse doucement, restant assise sur sa marche, en passant une main sur son visage. L'épuisement de sa crise commence doucement à s'apaiser, et elle reprendre des forces.
» Ça a l'air intéressant. Et comme tu n'es pas là depuis longtemps, j'imagine que te ne sais pas encore tout.
Toute cette conversation a au moins le mérite de lui changer les idées. Avec ça plus le médicament, la crise d'un peu plus tôt ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir.
Dernière édition par Lenaël Ehspeen le Ven 21 Déc - 10:58, édité 2 fois
Date : 19 octobre 2018 Lieu : Les escaliers du bâtiment A de S'Indarë
Silencieusement, telle une élève intéressée, Lena m’avait écoutée sans m’interrompre. Dans ses yeux, je pouvais lire sa curiosité à travers les quelques restes de sa crise. Cela voulait sans doute dire qu’elle allait de mieux en mieux. C’était une bonne chose qui me rassurait beaucoup. Alors, ce fut sans réel remord que je me fixai sur la conversation et les possibles questions qui allaient m’être posées. J’avais envie de savoir ce qu’elle en pensait, si elle voulait en savoir plus. Je trouvais cela si plaisant de converser de la sorte ! Ce genre de chose m’avait énormément manquée et, en même temps, j’avais peur que ce ne soit qu’occasionnel. Et si, par la suite, elle et moi venions à ne plus nous revoir ? Je ne voulais pas que ça arrive parce que je m’entendais bien avec elle ! Mais il n’était pas bien de forcer les choses. Comme avec Léandre, je devais éviter d’imposer ce que je voyais, voulais, mon aide, même si cela n’avait pas été fait exprès avec le jeune homme.
Le fait qu’elle ne comprenne pas comment je gérais mes rêves et ceux des autres me fit sourire et le notai dans un coin de mon esprit afin de pouvoir l’écouter jusqu’au bout. Ainsi, je préparai ma réponse à ses interrogations, comme celle qu’elle me posa également. Etait-ce une bonne chose ? J’espérais que c’était le cas. Du moins, je supposais que c’était le cas tant que je demandais la permission.
Lorsqu’elle fut redressée, je remarquai qu’elle semblait avoir reprit quelques couleurs. C’était bien. Très bien même. Cela signifiait, selon les médecins qui m’en avaient parlé, qu’elle allait mieux, que son état s’améliorait. Je ne demandais pas mieux ! Alors, je n’eus aucune difficulté à retirer lentement ma main de son dos et me tournai pour lui faire plus face en lui répondant :
- Non, je suppose que je ne sais pas encore tout. J’ai lu des livres sur ma race, donc ce qu’il me manque c’est de la pratique. Je me suis nourris qu’une seule fois depuis que je suis arrivée car je n’aime pas manipuler les autres, même si c’est pour faire le bien, sans leur accord. Après tout, si je venais à faire une bêtise, à faire du mal à quelqu’un, je m’en voudrais tellement que je ne suis pas certaine de le supporter. Du coup… je pense que mon pouvoir est une bonne chose tant qu’on suit quelque règles, surtout en tant que débutant. On ne sait jamais. Après, concernant ma gestion des rêves que je vois… Je dirais que c’est comme si je regardais un bon film en mangeant un bon repas. C’est mille fois mieux que me rappeler mes propres cauchemars…
Oui. Si je gérais aussi bien le fait de voir les rêves des autres, ce que je m’étais rendu compte avec l’élève qui m’avait permit de ne pas mourir de faim, c’était que j’avais du plaisir à les regarder. Un plaisir qui m’aidait à penser que tout n’était pas mauvais dans la vie. Et le pire, c’était que cette sensation me manquait un peu. Face à la tristesse qui m’enserrait constamment le coeur, le souhait de revivre de belles émotions était fort. Très fort. Presque irrésistible. Heureusement, j’étais encore assez raisonnable pour me tenir et ne pas faire de mal aux autres. Oui. Heureusement que je possédais cette retenue.
- Tu n’es pas obligée de me répondre, mais quelle est ta capacité à toi ? Je veux dire, tu ne peux pas savoir quelle est ta race, mais tu dois avoir un pouvoir, non ?
La curiosité était montée alors qu’elle s’était intéressé à mes compétences. Je ne savais pas si elle vivait bien ses capacités, ou même si elle le maîtrisait. Je ne voulais pas la blesser, d’où ma requête de ne me répondre que si elle en avait la volonté. A quoi bon forcer les autres ? A quoi cela servait-il, mis à part à les blesser inutilement ? Je le savais mieux que quiconque, même si je ne comprenais pas d’où me venait ce sentiment dans ma jeunesse. Se faire enfermer de force. Ne plus pouvoir parler, rire, chanter, aller où on souhaite… c’était être forcé à ne pas faire ce dont on a envie. Et il avait fallut que je vienne une première fois en Angleterre pour en avoir conscience… et en souffrir terriblement.
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- Jhary, chat ailé au corps couleurs de galaxie, et à la tête et aux ailes dorées. Esprit gardien bienfaisant qui le protège de Katarina.
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- "Katarina", esprit malveillant qui se faisait passer pour la voix de Katarina pour le rabaisser et écraser son amour-propre, entre autres.
Il n'est pas toujours bon de réveiller certaines choses
ft Lena Ehspeen & Yumiko Okamoto le vendredi 19 octobre 2018
Sa respiration s'apaise progressivement, doucement, depuis le début de la conversation. Elle n'y croyait pas vraiment, mais il semble que parler de choses extérieures et se changer les idées aient vraiment un effet positif en fin de compte. Alors Lena continue d'écouter, de poser des questions ; pour une fois que les psys ont raison sur quelque chose, ce serait dommage de ne pas les écouter.
La réponse que donne la jeune femme à sa dernière constatation la frappe, comme la réalisation de leur différence. Une phrase, "je n'aime pas manipuler les autres", qui les oppose radicalement l'une à l'autre. Une marionnettiste, reine des mensonges, face à une femme qui semble totalement et radicalement honnête. Ce sont deux mondes qui ne sont pas faits pour se rencontrer mais, bien sûr, Lena n'en dit rien. Mentir et faire des autres les pièces maîtresses de ses rôles et de ses jeux est devenu pour elle bien plus naturel que de respirer, après tout, ce n'est pas aujourd'hui qu'elle s'en détachera. Au lieu de ça, elle continue d'écouter sa collègue et un petit sourire se dessine sur ses lèvres.
» Je vois, un film... Tous les avantages des rêves sans les inconvénients, en somme.
Puisque ce qui rend un rêve douloureux, c'est d'y être impliqué. Plonger comme dans un film au travers des rêves agréables de ceux qui, contrairement à elles, ont échappé aux cauchemars... ça sonne comme quelque chose qui deviendrait rapidement addictif. Heureusement, ça semble être tombé sur quelqu'un de relativement raisonnable. Comment a-t-elle seulement réussi à ne le faire qu'une fois ? Avec une capacité pareille, Lena aurait sûrement frôlé l'indigestion trois à quatre fois par jour. Le cristal orange au creux de son coude n'est pas là pour rien, après tout. Encore un fois, la curiosité la picote un peu. À quels cauchemars Yumiko tente-t-elle d'échapper ? Quand on base sa vie, ses vies, sur des histoires, l'intérêt pour celle des autres vient de lui-même. Mais c'est à nouveau la décence et la reconnaissance qui l'arrêtent. Pour le moment. Un jour, si elles se rapprochent assez, elle aura peut-être l'occasion d'en apprendre plus, ou de lui poser la question. Après tout, côté cauchemars, elle commence à s'y connaître.
Lorsque la jeune femme l'interroge à son tour, deux réponses fusent instantanément dans sa tête : celle de Lena, et celle de Lenaël. Lorsqu'elle a inventé ce frère et cette sœur, elle a pris soin de leur inventer des pouvoir pour garder secret le vrai, afin que personne ne sache qu'elle est l'un et l'autre. Des capacités passives, non vérifiables, faciles à feindre sans qu'elle ait à faire de démonstration.
» Je sais quelle est ma race, je suis humaine.
C'est la race de ses potentiels descendants qui est incertaine, par contre. Ensuite, Lena passe une main dans ses cheveux avant de répondre à sa question.
» Mon pouvoir n'a rien d'exceptionnel en soi, rien de spectaculaire en tout cas. Je suis juste immunisée à la plupart des poisons.
Une immunité qu'elle a créé de toutes pièces, d'elle-même. L'alcool et les drogues sont devenus difficilement actifs à doses "normales" avec la force de l'habitude et ce sont les principaux poisons qui viennent à l'esprit des gens. Et en prime, le "ça n'agit pas sur moi" lui fournit une parfaite excuse pour fuir ses anciennes addictions. C'est le pouvoir officiel qu'elle donne à tout le monde, pour garder son identité cohérente, et seuls le directeur et la chargée de l'accueil connaissent sa véritable capacité. Un secret qu'elle garde bien.
Date : 19 octobre 2018 Lieu : Les escaliers du bâtiment A de S'Indarë
Je ne savais pas si la comparaison entre ce que je faisais et un film était vraiment bonne. Après tout, je ne m’y connaissais pas du tout… et du peu que j’avais pu voir, les films véhiculaient des sentiments décidés par la personne ayant créé le film. D’ailleurs, je disais “la”, mais n’était-ce pas “les” ? N'avais-je vraiment rien lu sur le sujet ? Je ne m’en rappelais plus vraiment et je savais que, pour le moment, valait mieux que je cesse d’y penser. Ainsi, pour garder mon sourire, je me convainquis momentanément que tout se passait ainsi et que je n’étais que la petite voix qui augmentait les sentiments apportés par le film. Un ange qui se transformait en démon si je venais à décider de me nourrir d’un cauchemar. C’était fortement déconseillé, mais les faits restaient là. Heureusement pour le reste du monde, je n’avais aucunement envie de souffrir ou de devenir un démon. Je ne voyais pas l'intérêt de faire souffrir quelqu’un, sans doute parce que j’avais moi-même bien souffert. Sans doute était-ce pour cette même raison que je refusais de me nourrir sans l'avis de la personne concernée. Certes, jamais elle n’en saurait rien, mais le fait que j'entre dans leur tête et ait accès à toute leur vie privée… je n’avais pas le droit de le faire à leur ainsu. Personnellement, je ne voulais pas qu'on puisse voir mes souvenirs sans me le dire avant pour que je puisse refuser dans le cas où je n'aurais pas confiance en la personne. Cela paraissait vraiment très peu probable étant donné que j’avais encore un peu foi en l’humanité. Je ne savais pas vraiment comment cela était possible puisque c’était indépendant de ma volonté. Mais c’était sans doute mieux que voir le mal partout… Enfin, ce n’était pas comme si je l’avais expérimenté non plus.
Ne sachant pas quoi répondre à la remarque de Lena, je ne dis rien de plus à ce propos. J'espérais qu’elle ne me voit pas comme une personne étrange à cause de mes dires. A première vue, cela ne semblait pas être le cas, ce qui était une bonne chose à mes yeux. Rien de bon n'arrivait lorsqu'on ne faisait pas comme les autres. Je ne le savais que trop bien. Et même si j’étais désormais une “adulte” entourée d’autres adultes, je ne pensais pas que les gens puissent radicalement changer en seulement quelques années. Il m’était donc difficile de voir mes anciens bourreaux comme des personnes n'ayant plus besoin de martyriser les autres pour avancer. Mais, là encore, mieux valait que je cesse rapidement d’y penser à cause des idées qui y étaient associées.
Mes questions connurent des réponses que j’écoutai sans rien dire. La jeune femme à mes côtés était une humaine tout ce qu’il y avait de plus vrai malgré sa présence en ces lieux. Je devais bien avouer que c’était un peu étrange. Mais ce n’était pas ce qui me frappa le plus. En réalité, je me dis plus simplement qu’elle devait être énormément jalousée de beaucoup, et surtout ceux qui ne pouvaient plus sortir librement de l’académie à cause de leur nature. Oh mais cela voulait-il dire que j’étais également jalousée puisque je pouvais vivre librement dans le monde des humains ? Après tout, j’avais une apparence tout ce qu’il y avait de plus humain et les seules différences étaient que manger de la nourriture ne me rassasiait aucunement et… mon âge. De ce que j’avais pu comprendre, c’était que, tant que je ne me laissais pas mourir de faim et qu'on ne cherchait pas à me tuer, j’étais éternelle. Comment allais-je gérer cela d’ailleurs ?
Malgré que je sois prête à me plonger corps et âme dans cette réflexion, même si ce n'aurait pas été la première fois, je restai attentive à mon interlocutrice. Le temps de réflexion qu’elle se prit ne me fut pas simple, ce qui m’empêcha de rester attentive à elle, mais sa voix me ramena aussi rapidement qu’en douceur dans le moment présent. Son pouvoir n'avait apparemment rien à voir avec le mien puisqu'il s’agissait de la résistance aux poisons. Sur le coup, je me dis simplement qu’elle était extrêmement chanceuse et que j'aurais sans doute bien aimé être à sa place. Pensée qui me frappa un peu :
-Par “poison”, tu parles de toutes ces substances néfastes pour le corps, n'est-ce pas ? Comme… Il y a quoi déjà… ? Euh… en néfaste il doit y avoir l'alcool et les drogues en substances communes, mais je crois qu’il y a aussi…
En pensant que j'aurais pu mourir sans la protection divine,dans cette cage aussi froide que cruelle, je ris doucement sans la moindre joie en avouant :
-Je ne sais plus les noms, mais j’ai de la chance qu’il n’ait pas eu l'idée de m’en faire manger.
De toutes mes forces, j’essayais de ne pas pleurer. Pourtant, personne ne pouvait le voir à moins de bien me connaître. Je faisais tout pour que rien ne paraisse pour ne pas inquiéter les autres et, en l’instant, Lena que j’essayais de faire aller mieux. L'ayant presque oublié, je me tournai vers elle en souriant gentiment et je lui demandai, mes deux mains sur les genoux :
-Comment te sens-tu, Lena ?
Si elle venait à aller mieux, je devais bien avouer que je n’étais pas sûre de me rappeler pourquoi je me trouvais là. Pas voir une personne, c’était certain. Poser des documents ? Oui, c’était possible. Sans doute irais-je dans la salle des professeurs pour me poser un peu et remettre de l'ordre dans mes pensées. Puis, une fois que j'aurais fait ce que je devais, j'allais sans doute rentrer. Me laisser aller aux larmes avec Plume ? Peut-être… Ce n’était pas comme si j’avais beaucoup d’autres choses à… Ah si. Peut-être bien que si, finalement. Après tout, je n’avais pas terminé la liste de ma coach de vie et je pouvais encore réviser mes cours pour les prochains jours.
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Anciens esprits :
- "Katarina", esprit malveillant qui se faisait passer pour la voix de Katarina pour le rabaisser et écraser son amour-propre, entre autres.
Il n'est pas toujours bon de réveiller certaines choses
ft Lena Ehspeen & Yumiko Okamoto le vendredi 19 octobre 2018
Lena hoche simplement la tête à la réponse que lui fait la jeune femme quand elle mentionne son faux pouvoir. Oui, des substances néfaste. un jour, il faudra quand même qu'elle considère la possibilités de s'immuniser vraiment contre d'autres poisons, au cas où quelqu'un voudrait vraiment tenter la résistance de son pouvoir, mais pour l'instant il y a peu de chances que ça arrive. En dehors de Yumiko, elle doit ne l'avoir mentionné qu'à une ou deux personnes, et aucune d'elles ne serait susceptible d'essayer de la tuer "pour voir". De toute manière, elle évite les scientifiques autant que possible, il ont tendance à réussir à voir à travers certains de ses mensonges et ça lui déplaît.
La phrase avec laquelle enchaîne sa collègue lui tire un froncement de sourcil. Comment ça, de la chance qu'on ait pas essayé de lui en faire manger ? La tonalité de son rire sonnait faux, ou triste, et il y a quelque chose dans son attitude... Une différence avec la compassion qu'elle avait tout à l'heure, infime, et elle n'arrive pas à mettre le doigts sur ce que c'est. C'est presque frustrant de voir son sens de l'observation d'ordinaire infaillible mis en échec. De percevoir un changement mais de ne pas le comprendre. Est-elle triste ? Juste songeuse ? En colère ? Aucune des trois émotions ne transparaît sur son visage, mais...
» L'idée de t'en faire manger ..?
Le plus simple reste parfois de juste poser la question, et ça permet au moins aux gens de refuser d'y répondre. C'est mieux que de se renseigner de son côté. En tant que personne entretenant les identités comme d'autres entretiennent un jardin, Lena ne s'est jamais senti à l'aise à l'idée de fouiller celle des autres. Tout le monde a ses secrets et sa manière de les révéler, au goutte à goutte, sans hésitation ou juste jamais, ce n'est pas aux autres d'en décider à leur place. Peut-être cette phrase lui a-t-elle juste échappé.
Il se passe un petit instant avec que la jeune fille ne lui pose finalement une question qui lui rappelle soudain comment elles se sont retrouvées toutes les deux à discuter sur cette marche d'escalier. Ah, oui. Katarina. Plus elle l'oublie, mieux elle se porte, décidément ; et elle s'en veut d'avoir ce genre de pensées.
» Ça va mieux, la crise est passée.
Et pour cause : sans qu'elle s'en aperçoive, sa respiration a repris un rythme normal et ses mains ont cessé de trembler, et ses pensées sont désormais plus orientées sur la curiosité vis à vis de Yumiko que sur ses propres problèmes. Un travail d'orfèvre. D'où qu'elle tienne ça, cette jeune femme semble très douée pour changer les idées des gens et les réconforter, un talent rare qui manque cruellement sur cette planète.
» Merci. Ça m'a fait beaucoup de bien de discuter avec toi.
Se rend-elle compte de l'aide qu'elle apporte aux gens ? Peut-être pas. Dans tous les cas, ça ne fait sûrement pas de mal de le lui signaler et de le lui faire comprendre. Peut-être que ces simples mots la pousseront à aider quelqu'un d'autre. Dans le monde où elles vivent, une personne gentille et altruiste ne sera jamais de trop.