Et même si je rêve de toi [Rp Solo]

18 mars
2018

Et même si je rêve de toi...

Rp Solo

Je ne sais pas depuis combien de temps je ne mange plus à la cantine. Enfin si, je le sais : depuis que j'ai surpris Melody et Nia. Je préfère les croiser le moins possible, et c'est déjà assez douloureux d'être dans la même classe qu'elles sans que j'aie en plus besoin de les voir manger ensemble le midi. Alors je vais tous les jours m'acheter un truc rapide à la cafet et je m'installe sur un banc de la cour, un peu à l'écart des autres. Je devrais peut-être passer externe, ça me faciliterait la vie.

- Salut, Nao.

Ah, il y a ça aussi. Je n'aime pas la solitude. Je ne sais pas comment, et surtout pas pourquoi, mais j'ai fini par devenir pote avec Erik. Assez incroyable quand on connaît les circonstances de notre première rencontre. C'est un peu un ami "par défaut" parce que je ne connais personne d'autre, mais ça serait malhonnête de ma part de prétendre que je le déteste. Il a des côtés très, très agaçant, notamment son pouvoir et sa tendance à agir et parler comme si tout lui était dû, mais il est sympa, malgré tout. Et je ne suis pas trop difficile quand il s'agit de chasser la solitude : ça ne le dérange pas de venir manger avec moi de temps en temps, c'est tout ce que je demande. Je lui fais une place pour s'asseoir à côté de moi et on discute avec nos sandwich de la cafet.
Enfin, d'habitude, en tout cas. Aujourd'hui il l'air... un peu ailleurs. Et il n'a pas l'air d'avoir à manger non plus.

- Tu n'as pas trouvé de jolie fille pour faire la queue à place, aujourd'hui ?

C'est une feignasse de première, après tout. C'est le genre de choses que je l'imagine bien faire, profiter de sa belle gueule et de son sourire craquant pour qu'on fasse les choses à sa place. Et si ça ne marche pas, il lui reste son pouvoir.

- Peut-être que je n'ai pas faim et que je préfère te dévorer des yeux plutôt que de manger un sandwich fade.
- Hein ?

Je connais sa tendance à draguer à tout va, il me fait le coup assez souvent, mais ça m'a surprise quand même. Heureusement que je ne rougis jamais bien longtemps – l'avantage d'être un caméléon.

- Tu as rougi, déclare-t-il malgré tout avec un sourire.
- Non.

Pas d'hésitation dans ma voix. C'est déjà assez embarrassant qu'il l'ait remarqué, je ne vais pas en plus lui faire le plaisir d'avoir l'air gêné.

- Je t'ai vue.
- Tu prends tes désirs pour la réalité.

Il rigole – évidemment. Et même si c'est un rire un peu moqueur, ça reste quand même super craquant. Ça devrait être interdit, ce genre de choses.

- C'est pour ça que tu baves dès que tu me regardes ?

Je lève juste les yeux au ciel, c'est la seule réponse valable que je peux donner à ça. Ou répéter la phrase que je viens de dire, mais ça n'aurait pas grand intérêt. De toute manière, il sait très bien ce que j'en pense : je lui ai répété des centaines de fois qu'il n'avait aucun effet sur moi. Ou très peu. Je ne suis pas comme la centaine de filles qui se roulent à ses pieds ou s'extasient dès qu'il pose le regard sur elles. Pitoyables.

- Oh allez, miss. Je sais que tu as un faible pour moi.
- Et pourquoi j'aurais un faible pour toi ?

Vous connaissez ce moment où on dit un truc et qu'on le regrette instantanément ? C'est le mien, là, tout de suite. Aussi ironique que soit cette question, je sais qu'il va y répondre. Et j'ai beau savoir dit n'importe quoi, je n'ai pas spécialement envie d'entendre ses "arguments". Je me passe assez facilement de ses instants de vantardise.

- Parce que je suis séduisant, répond-il avec son petit sourire habituel. Intelligent, gentil, charismatique...
- Arrogant et prétentieux.

Franchement, il s'est pris pour qui ? L'homme parfait ? Il en est très loin.

- Sûr de moi, corrige-t-il sans cesser de sourire. Et si tu penses que c'est un défaut, miss...

Il glisse ses doigts sous mon menton pour me relever le visage et reprendre :

- … je te rappelle que tu as le même.

J'ai rougi. Même une demi-seconde, je le sais. Pas à cause de ce qu'il dit – en soi, c'est vrai et je m'en fiche un peu, d'avoir ce défaut – mais juste à cause de son geste. Déjà parce que je suis obligée de croiser son regard ne serait-ce qu'un instant et... voilà, mais aussi parce que c'est typiquement le genre de geste qui me fait craquer. C'est d'autant plus agaçant que c'est hyper cliché. Je déteste être cliché.

- Et aussi, quand je fais ça...

Il s'approche doucement de moi, assez pour que je puisse sentir son souffle sur mes lèvres, et mon cœur manque un battement. Merde, j'aurais vraiment mieux fait de me taire. C'est... déloyal, comme méthode. Ne pas détourner le regard, ne pas me mordre la lèvre, ne pas rougir... faisable. Rester neutre et indifférente ? Impossible. Il est beaucoup trop...

- Ton cœur s'emballe, ta respiration s'accélère, et tu ne peux penser à rien d'autre qu'à mes lèvres, murmure-t-il.
- N'importe quoi.

J'aurais voulu le dire plus fermement, même en sachant qu'il a plus ou moins raison, mais je n'ai pu que lâcher ça dans un souffle. Il est trop proche, je veux qu'il s'éloigne. Non ? Si, si, je veux qu'il s'éloigne. Je ne peux que vouloir qu'il s'éloigne. Je n'ai pas de faible pour lui, c'est...

- Tu es sûre ?

Arrête de parler comme ça, ta voix est beaucoup trop... Gn... Je devrais tourner la tête, arrêter de lui donner raison, calmer mon cœur et ma respiration. Je devrais...
Rien du tout. Parce qu'il vient de m'embrasser. Parce que je sens la chaleur de ses lèvres et que malgré tout ce qu'il a fait avant, mon cœur n'y était pas préparé. Il a perdu le rythme autant que j'ai perdu pied. Ce n'est pas la première fois qu'il m'embrasse mais là... je n'arrive pas à résister. Je réponds à son baiser, en même temps que la voix de la rébellion dans ma tête s'estompe, que sa main glisse le long de ma joue pour mieux m'attirer contre lui. Mes poings crispés sur mes genoux, dernière trace de mon mensonge, finissent par se desserrer, par guider mes bras autour de ses épaules, par se refermer sur sa veste, au moment où son autre main se glisse dans le bas de mon dos pour me maintenir près de lui, son pouce qui caresse ma hanche, son souffle qui se mêle au mien...
Bien sûr que j'ai un faible pour lui mais... je ne voulais pas qu'il le sache, je... je n'ai aucune envie de l'admettre. Même si le fait que je l'embrasse à nouveau après qu'il ait séparé nos lèvres est un aveu en soi. Je n'ai pas envie qu'il le sache, je n'ai pas envie qu'il me lâche. Juste un peu plus... Juste un peu plus de temps dans ses bras... Juste un peu...

18 mars
2018

Et même si je rêve de toi...

Rp Solo

Le retour à la réalité est violent. Aussi violent qu'une sonnerie de réveil venue me vriller les tympans, pour être précise. Je sors du sommeil beaucoup trop vite, me redresse beaucoup trop vite aussi. Il m'aurait presque fait peur, cet abruti de téléphone. Si je n'avais pas été autant dans les vapes, je pense que mon pouvoir l'aurait balancé dans le mur.
Enfin... "dans les vapes" n'est pas exactement le terme.

J'ai rêvé d'Erik. J'en ai encore le souffle court et le cœur qui bat la chamade. Je me rappelle encore de chaque pensée, chaque mot et chaque sensation. C'est... perturbant. Des toutes les personnes dont j'aurais pu rêver, c'est lui qui...
Bah, ce n'est qu'un rêve. Ça ne veut rien dire. Je suis juste encore un peu secouée, et j'ai cette phrase qui tourne en boucle. "Je sais que tu as un faible pour moi". J'ai l'impression qu'elle trouve un écho en m...
Non. Non non non non non. N'y pense même pas. Il n'y a rien. Ce n'est qu'un sale gosse prétentieux avec qui je traîne parce que je n'ai pas bien le choix. C'est tout. Rien de plus. Fin des questionnements. J'aurais pu rêver de n'importe qui d'autre, et c'est tombé sur lui. Forcément que c'était plaisant et agréable, c'est le but de ce genre de rêve. Mais ça ne veut rien dire d'autre. S'il m'embrassait vraiment, je n'aurais aucun mal à le repousser aucun mal à lui dire non, puisqu'il n'y a même pas une vague attirance entre lui et moi.

J'enfonce ma tête dans mon oreiller avec un grognement. Même si je dis ça, je vais avoir du mal à le regarder en face, aujourd'hui. Peut-être que je peux sécher les cours ? Ça me faciliterait la vie, mais je n'ai pas vraiment d'excuse. La dernière fois, cette fameuse fois, maman m'a couverte en prétendant que j'étais malade, parce qu'elle m'avait vue effondrée et désespérée. là... ce n'est même pas la peine d'y penser.
Je me redresse plus lentement en passant une main sur mon visage. Rêver d'Erik... s'il le savait, je sais qu'il se ferait un plaisir de me le rappeler en permanence, surtout vu la nature du rêve. Je me demande si ça serait vraiment aussi agréable de l'emb... stop ! Arg, je suis irrécupérable. Ce rêve va me poursuivre un moment. Je n'ai qu'à fermer les yeux pour voir son regard figé dans le mien, entendre le murmure qu'il a soufflé contre mes lèvres. "Ton cœur s'emballe, ta respiration s'accélère, et tu ne peux penser à rien d'autre qu'à mes lèvres". Tss... Même si c'était vrai, ça n'a aucune raison de me perturber autant. C'est juste l'effet rêve, tout ça. L'imagination crée ce qu'elle veut bien créer, et mon cerveau aime se prendre la tête sur des choses sans importance en essayant de s'en souvenir et de les analyser sous tous les angles. Ce n'est qu'un rêve, arrête de tourner en boucle là-dessus. Oui, c'est dérangeant que ce soit Erik, mais bon... normalement, un rêve, ça s'oublie au réveil, ça ne s'ancre pas dans la mémoire comme un souvenir indélébile.
J'ai besoin d'une douche froide. Glaciale. Histoire de calmer mes ardeurs.

Je soupire en me traînant hors du lit. Cette journée de cours va être longue. Après tout, il est dans ma classe, pas hyper loin de moi en plus, et si mon imagination continue de tourner comme ça... J'espère que la douche me fera du bien. Histoire que j'oublie à quel point la caresse de ses doigts sur ma hanche et le bas de mon dos me faisait frissonner. Rien qu'à y repenser... Je tourne à fond le robinet de la douche avant que mon imagination aille plus loin. J'ai dit stop et on oublie. L'eau glacée ferait presque mal tant elle est soudaine, mais elle a le mérite d'interrompre brutalement le fil de mes pensées. Plus rien d'autre que le bruit de l'eau et la sensation de mes muscles engourdis par le froid. Ça fait un bien fou. Si mon cerveau pouvait être toujours aussi paisible... Je sais que ça ne va pas durer, malheureusement. C'est la magie du TDA.

C'est le bruit de quelqu'un qui frappe à la porte de la salle de bains qui me sort de ma torpeur agréable. Ma mère, sûrement, pour que je ne sois pas en retard. Dommage que je ne puisse pas me téléporter directement à S'Indarë, ça me ferait gagner du temps. Je soupire en coupant l'eau et en m'enroulant dans une serviette. Elle est douce. Je n'ai pas envie de m'habiller, pas envie d'y aller ; mais pas le choix, non plus, malheureusement. Je vais jusqu'à ma chambre en glissant plus que je ne marche. Déjà, à bannir de ma tenue d'aujourd'hui, mon short en jean noir et mon débardeur à rayures rouges et blanches, histoire de ne pas être habillée comme dans ce foutu rêve. J'enfile un simple short bleu clair, un t-shirt noir et mes baskets blanches habituelles, puis je m'arrête un moment devant le miroir. J'ai l'air en forme, neutre, ça n'est pas écrit sur ma tête que j'ai rêvé de ce type. Blonde aux yeux verts, "naturelle", pourquoi pas. Je n'ai pas spécialement envie de changer, aujourd'hui.

- Tu ne mets pas ton uniforme ? demande la tête de ma mère à travers l'encadrure de la porte.

Ah... oui. J'oublie tout le temps. Une preuve de plus que ce rêve n'avait rien de réaliste : j'étais habillée normalement. Je me change en soupirant. Décidément, j'ai vraiment la tête ailleurs, ce matin.
Oui, ailleurs... comme dans les bras d'Erik. Tais-toi, stupide cerveau avec de stupides pensées. Je ne ressens rien pour ce type. Rien.

18 mars
2018

Et même si je rêve de toi...

Rp Solo

J'attrape mon sac et le passe sur mon épaule dans un geste rageur. Je n'aurais jamais dû côtoyer ce gars. Jamais. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Est-ceque j'étais désespérée par la solitude à ce point ? Est-ce que je serais désespérée par la perte de Melody au point d'être attirée par...
Non. Non, ça ne peut pas arriver. Ça n'aurait aucun sens. Les choses doivent avoir du sens, et il n'y a aucune raison que j'aie le moindre semblant de... Non. N'y pense pas et marche. Je sors de l'appartement en me contrôlant du mieux possible pour ne pas claquer la portes – mes parents n'y sont pour rien. Mais bon, ça va déjà mieux. Je suis passée de perturbée à énervée, ça réduit mes risques d'être mal à l'aise quand on se croisera en cours. Qui sait, je serai peut-être totalement sereine d'ici-là.
Mouais. C'est beau de rêver.
Arg. Ne parle pas de rêve.

J'aurais bien apprécié une claque de vent glacial pour me remettre les idées en place. Ça m'aurait empêché de craindre une réminiscence à chaque seconde. Honnêtement, identité du gars mis à part, ce n'était pas désagréable comme rêve. J'aurais sûrement apprécié de m'en souvenir si bien si ça n'avait pas été... lui.

- Eh, faites attention.
- Pardon. Je suis désolée !

Et je bouscule les gens, maintenant, bravo Naomi. Reprends-toi, bon sang. Tu n'as pas autre chose à imaginer que d'embrasser un beau brun au sourire de tombeur ? Ironiquement, non. Et cette pensée agacée contenait trop de compliments à l'égard d'Erik pour le bien de ma santé mentale. À partir de maintenant, je me concentre sur la route. Je regarde devant moi sans penser à rien et j'esquive les gens avec attention. Voilà, marcher tout droit et ne pas réfléchir. Mode robot on. J'aurais le temps de remettre le cerveau en marche une fois arrivée au lycée.

Mode robot off. Je n'ai aucune envie de me mêler à la mare d'élèves qui franchit la grille en face en moi. Il y a beaucoup plus de monde, aujourd'hui : le lundi, ceux qui rentrent chez eux le week-end reviennent avec leurs affaires. J'ai trente minutes d'avance. Soupir. J'attirerai moins l'attention qu'avec trente minutes de retard, mais ça ne fait que prouver davantage que je ne suis pas dans mon état normal : je ne suis jamais en avance. Si j'ai marché assez vite pour ça, c'est que j'étais vraiment perturbée. C'est un peu rageant, de l'être à ce point... En attendant le début des cours, je n'ai rien d'autre à faire que m'asseoir dans le couloir, adossée au mur, en prenant ma tête dans mes mains. Je suis épuisée. Mentalement, en tout cas. Il y a plus calme comme début de matinée. Et le reste de la journée de cours ne s'annonce pas mieux. Nia et Melody d'un côté, Erik de l'autre, heureusement que je commence par la magie : je ne vois aucun des trois. Par contre mon pouvoir risque d'être violemment anarchique, parce que niveau émotions, je suis pas au top. Ça va être laborieux, comme heure de cours. Dire que c'est la plus paisible de la journée...

La demi-heure qui me sépare de mon enfer du jour passa beaucoup plus vite que prévu, et je suis rapidement contrainte de suivre les autres "débutants" en salle de classe. Comme je m'y attendais, mon pouvoir fait des siennes : impossible de déplacer quoi que ce soit. En plus, dans ma précipitation de ce matin pour aller me jeter sous la douche, j'ai oublié mon catalyseur. Autant dire que mes possibilités sont très limitées. Je suis restée dans mon coin à faire vaguement bouger des trucs, j'espère que la prof a juste mis ça sur le compte d'une mauvaise journée, j'aimerais pas que ça plombe mon appréciation générale. Mais bon, le pire est à venir. Une journée de cour en présence des trois personnes que j'ai le moins envie de voir. Il faudra que je trouve un autre endroit où déjeuner, maintenant que j'y pense... Je préfère éviter qu'il vienne me retrouver sur ce fameux banc. Rien que d'y penser...
N'y pense pas.

Je sors de la salle dans un état un peu second avant de traverser les passerelles jusqu'à mon premier cour "normal" de la journée. Je ne veux pas y aller. J'entre quand même en classe, je croise quand même le regard d'Erik, je sens quand même mes joues qui brûlent et ma capacité raciale qui essaye de les garder à une couleur de peau neutre et normale. Ne surtout pas rougir. Ne surtout rien laisser paraître. Même si mes yeux s'arrêtent une seconde de trop sur ses lèvres. N'y pense pas. Cette journée de cours se se passera comme toutes les autres. Comme. Toutes. Les. Autres.