Sexe : Race : Demi-elfe Pouvoir : Armure de diamant Classe : 3°A, D2 + Adaptation 2 Age : 16 ans
Comment chat va ?
Avec Lawrence Carter
Je ne sus ce que pouvait bien penser le professeur alors qu’il mangeait son en-cas. Il m'avait vraisemblablement demandé des nouvelles de mon professeur de japonais, mais je ne comprenais pas vraiment quelle était sa relation avec elle. Une connaissance ? Un ami ? Un petit-ami ?! Non, si c’était le cas, peut-être ne serait-elle pas aussi fragile derrière ses sourires. Mais il l’appelait par son prénom, ce qui indiquait que lui l’appréciait au moins un peu. Après tout, il m'avait plus appelée par mon nom de famille que mon prénom plus tôt, créant une distance certaine. Je ne savais pas trop quoi en penser. C’était… assez étrange. J’avais envie d'en savoir plus avant de me mettre à dessiner toutes les situations qui me venaient actuellement en tête. Sérieusement, j’avais beau être libre en tant qu’artiste, je ne voulais pas mettre un mariage en place s’ils n’étaient pas si proches. Ce serait un coup à ce que je ne sache pas quoi faire de mon dessin ou ma toile alors qu’il m’était impossible de le détruire. Ou, plus exactement, il était hors de question que je le fasse ! J’avais vu beaucoup trop de mes œuvres perdues à jamais pour me permettre une telle chose.
Finalement, alors que je finissais ma tartelette qui, effectivement, était bien meilleure que les dernières auxquelles j’avais eu le droit, l'archéologue me tendit une enveloppe après m'avoir demandé si je pouvais lui faire passer un message de sa part. Une enveloppe scellée par un cachet en cire, ce qui n’avait rien de banal. Lui-même avoua que cela ne se faisait sans doute plus. Néanmoins, les raisons derrière cette pratique me semblaient totalement crédibles. J’en vins même à me dire qu’il était dommage que cela ne se fasse plus pour la confidentialité du contenu du courrier. Je la pris donc de les deux mains en essayant de le rassurer, souriante :
-Je lui donnerais ça dès que je la verrais, c’est promis. Merci de me faire confiance.
Néanmoins, cela allait devoir attendre au moins la semaine prochaine, si ce n’était plus. Je ne savais pas du tout où elle habitait ni même si elle était chez elle. Je n’étais pas assez proche d'elle pour ça. Il n’était même pas dit que quelqu’un le sache. Et si c’était le cas, pas sûr qu’il fasse partie de mon entourage. Une situation qui me mettait un peu dans l'embarras puisque je ne savais pas si c’était urgent. Et mon entourage n’avait pour le moment aucunement ma confiance. Pas totalement en tous les cas. Ce qui m’empêchait de confier cette correspondance.
Alors que je rangeais le bien précieux qui m’avait été confié dans mon sac, l'homme souhaita que Okamoto-sensei se remette rapidement, ajoutant qu’elle n’avait sans doute pas le moral. A tous les coups il en savait plus que moi sur le sujet, ce qui me donnait la sensation d’être le coursier entre deux amants qui ne pouvaient se rencontrer. J’espérais néanmoins me faire des films à ce propos. D'autant plus que je ne pouvais pas creuser sans me montrer intrusive dans leur vie privée. Une horrible situation dans laquelle on venait de me mettre même si je ne faisais rien pour refuser le rôle qu’on m’attribuait.
-De ce que j’ai entendu dire, elle ne travaille pas à temps complet à cause de soucis de santé. On nous avait prévenus en début d'année qu’elle pourrait s'absenter si son état s’aggravait. J’ai donc pensé que c’était ce genre d’absence dont il s’agissait, mais je ne sais rien de plus à propos de tout ça… Désolée.
Ne pouvant en dire plus, je me concentrai sur la fin de mon repas. Plus décontractée, ma peau avait retrouvé son état normal depuis un moment. Alors, j’écoutai tranquillement la question de mon interlocuteur. J’y répondis négativement, contente qu’il m’ait appelée par mon prénom, alors que je me demandais de quoi il pouvait bien s’agir. Il ne tarda pas à satisfaire ma curiosité en m'expliquant la théorie du chaos. En gros, pour résumer, il s’agissait d’une théorie expliquant que les coïncidences n'existait pas et que tout avait un lien. Au fond, c’était intéressant mais je ne compris pas pourquoi il me parlait de tout ça. De même que, ne comprenant rien aux mathématiques de base lorsque les calculs dépassaient ce qu’on pouvait poser tranquillement, je ne vis pas en quoi cette matière avait un quelconque lien avec le destin. Je n’étais pas non plus tournée vers la religion que je trouvais totalement improbable sur beaucoup de points. Sans parler du fait que personne n’était jamais d'accord à ce sujet. Je préférais donc ne pas m’en mêler. Néanmoins, le fait que Lawrence-sensei me fixe de la sorte, le dos appuyé sur le dossier de sa chaise, je compris assez bien que ce qu'il disait avait un but. Mal à l’aise, je me mis à siroter ma boisson en l’écoutant énumérer des faits. Je n’avais pas eu connaissance de la plupart d'entre eux. En fait, je ne compris le lien que lorsqu'il revint sur mon professeur de Japonais et, surtout, quand il m’expliqua le lien entre tous ces faits. L'entendre dire que S’Indarë avait un lien avec des faits inexpliqué me fit avaler de travers.
Pendant un moment, je me mis à tousser pour éviter de m’étouffer avec le liquide qui essayait de se faire un chemin jusqu’à mes poumons. Comme c’était désagréable ! Puis, légèrement essoufflée je posai mon regard sur le professeur et lui sourit pour demander innocemment :
-Pourquoi ne pas chercher des réponses en demandant un emploi dans cette école, puisque vous en avez connaissance. Si ça se trouve, vous pourrez trouver plus de réponses qu’en restant là à vous croire paranoïaque.
Je réfléchis un instant avant de reprendre sur un ton plus désolé :
-J’aimerais pouvoir vous en dire plus sur cette école, mais si ça venait à se savoir je viendrais à avoir des ennuis. J’ai déjà eu mon lot de problèmes l’an dernier. J’ai pas le goût de m’en prendre plus que ça. J'espère que vous comprenez.
Puis, plus légèrement, je tentai de plaisanter malgré le fait que je sois sérieuse dans mes paroles :
-Mais si la théorie du chaos existe réellement, je me demande ce que vous réserve l’avenir, à vous qui êtes toujours confronté à ces faits qui ramènent à un seul point.
Comment Chat va? Parc Greenwich; 21 Fevrier 2019 à 16h38
Lawrence Carter
Asuka Tsuno
Lawrence écouta attentivement Asuka. Les absences irrégulières de Yumiko avaient donc déjà lieu par le passé. Cela le rassura un peu. Il réagit un peu quand Asuka s'étouffa en l'écoutant parler. D'abord pour l'aider, puis par méfiance. Elle savait de quoi il parlait et cela confirmait ses soupçons. Il se passe quelquechose là bas. Au fur et à mesure qu'elle parlait, il sentait comme un piège se refermer. Elle ne pouvait pas en parler sinon elle aurait des ennuis? Le fait qu'elle paraisse aussi heureuse en général montre que c'est pas quelquechose du type de l'abus ou des violences. Et si c'était là bas que Yumiko eut sa transformation? Et si Asuka et chaque personne dans cet établissement subissait un effet surnaturel? L'idée d'y chercher un emploi pour examiner de l'interieur est très tentante... Mais rien ne garantirait sa sécuritée.
Il pourrait y avoir de tout.
Cet effet pourait l'affecter lui aussi. Il lui faudrait donc déjà s'assurer qu'il puisse entrer en toute sûretée de rester humain. Si c'est pour finir avec une anomalie qui le pénalise fortement tous les jours, ce serait une mauvaise décision que de foncer tête basse. Il pourrait même être incapable de sortir à l'exterieur sans causer une émeute.
Malheuresement j'ai loupé la conférence du Dr.Davids Longham sur le sujet. J'avais les tickets en plus. Il a même "usé" de ma notoriété pour ramener quelques collègues.
Il s'essuilla la bouche avec une serviette en papier.
Je ne suis pas si connu que ça.
J'ai certes trouvé la tombe de Genghis Khan, mais le prix que j'ai payé était fort.
Il finit de nettoyer de manière assez basique son côté de la table pour laisser un espace convenable.
Concernant l'idée de prendre un emploi à Indarë... J'y réfléchirait. J'ai déjà des applications dans d'autres écoles en cours et je veux déjà tenter ma chance dans celles là. C'était quasiment un mensonge. Les écoles restantes se contaient sur les doigts d'une... peut-être deux mains si l'on est généreux. C'était assez grâve comme situation.
Il serait prêt à se jetter sur n'importe quelle offre à ce point.
Mais avec ce qu'il sait, il ne peut pas prendre cette école à la légère.
Je sais pas ce que l'avenir me reserve. Personne ne le sait et je crois pas qu'on est sensé savoir. On ne peut qu'utiliser notre mémoire des erreurs passées pour ne pas les refaires. C'est d'ailleurs pour cela que l'Histoire est important. Combien de fois avons nous refait les mêmes guerres?Cent, deux cents, trois cents fois? De la même manière, combien de gens ont fini comme moi?
Le plus terrifiant c'est si l'histoire ne se repète pas, que c'est la première fois. Dans ce cas là, on est destiné à échouer.
Sexe : Race : Demi-elfe Pouvoir : Armure de diamant Classe : 3°A, D2 + Adaptation 2 Age : 16 ans
Comment chat va ?
Avec Lawrence Carter
Je devais bien avouer que j’avais grandement apprécié voir le geste de l'homme devant moi pour m’aider alors que je m’étouffais. Sur le coup c’était passé inaperçu. Mais lorsque je m’étais relevée pour le regarder, je l’avais vu reprendre sa place initiale et j’en avais supposé qu’il avait voulu me donner un coup de main. D’un autre côté, pourquoi aurait-il entamé le fait de se lever si ce n’était pas pour cela. Néanmoins, je ne pus vraiment le remercier puisque j’avais été beaucoup trop accaparée par la conversation en cours pour cela, et notamment ce que prétendait l'archéologue sur mon école. Bien entendu, je ne pouvais pas lui donner tort. Mais il était assez impressionnant qu’il soit aussi proche de la réalité. Un peu comme s’il avait étudié le sujet. Après, peut-être n’avait-il fait qu’en entendre parler par une autre personne et les éléments n'avaient fait que s’imbriquer par la suite. Quoiqu'il en soit, il y avait réfléchit un minimum pour en être arrivé à une supposition aussi proche de la réalité. Si seulement le secret de l’école n’était pas à protéger… À vrai dire, normalement, même nos capacités et races étaient à cacher. Quelle idée de construire une école à cet endroit si c’était pour ensuite ne rien dévoiler ? Je ne comprenais pas trop le concept, mais il ne me déplaisait pas. Après tout, cette expérience me permettait d’économiser un peu, mais en plus ma vie était bien plus tranquille tout en me faisant étudier ce que j'aimais par-dessus tout en priorité.
J’appris rapidement de la bouche de mon interlocuteur qu’il aurait dû participer à une conférence que la théorie du chaos. Un sujet dont on entendait bien moins parler que la théorie du complot. Lui qui se croyait paranoïaque, je me demandais comment il n’avait pas encore parler de celle-ci. Pas assez “scientifique” ? Je ne pensais pas que cela soit à cause de cette raison, mais le fait restait là. Je ne sus pas non plus ce qui l'avait empêché de participer à cette conférence que ce “docteur” avait présentée. Était-ce parce qu’il avait été frustré face à la considération qu’on lui donnait alors qu’il souffrait à propos de ce qui l’avait mené là ? De cette découverte… Il m’en avait parlé plus tôt et, apparemment, il n’y avait rien de plus que des morts qui en était ressortit à ses yeux. Je me doutais qu’il avait dû vivre un enfer pour dire une telle chose. J’avais fait la même chose, même si mes soucis avaient possiblement été moindre en comparaison. Pourtant, il était encore en vie et pouvait reprendre le flambeau avec apparemment plus d’indices. N’était-ce pas une compensation ? Quoique, dans son état, ce n’était peut-être tout simplement pas suffisant.
En le regardant ranger son coin de table alors que je terminais ma tasse, notamment parce que je n’avais pas grand-chose à ajouter par rapport à tout ce qu’il avait dit, je l’écoutai m'apprendre qu'avant de chercher un emploi à S’Indarë il préférait attendre des réponses d’ailleurs. Une idée fort compréhensible sans qu’il ait besoin de se chercher des excuses. Si de là où j’étais j’avais apprit qu’il se passait un truc très peu net avec cette école, sans doute n’y aurais-je jamais mis les pieds par crainte de vivre un enfer possiblement pire que tout ce que j’avais vécu jusque-là. Je hochai donc la tête pour lui signifier que j’avais compris ce qu’il disait tout en posant ma tasse sur la petite assiette désormais vide. Dieu que tout cela était bon ! En plus, je n’avais même pas eu à supporter une nouvelle bataille de bouffe que je n’avais pas demandé ! La tranquillité dans toute sa splendeur…
Finalement, la conversation sur ma petite plaisanterie. Pour lui, ce sujet était sans doute à éviter puisque cela le ramenait inévitablement à ses problèmes. A son passé. Je fronçai légèrement les sourcils avant de reprendre une expression plus neutre. Adossée à mon siège, j’avais joint mes mains sur mes genoux en le laissant terminer. Puis, calmement, je lui demandai doucement :
-Si je suivais ce que vous dites, sans doute devrais-je voir l’école, ou les relations avec autrui, comme une erreur. A moins que ce ne soit mon apparence qui soit à blâmer ? En tous les cas, on ne peut pas juger toutes les situations de la même manière. Pour reprendre vos exemples, certaines guerres ont eu les mêmes raisons, mais rien à l’époque ne permettait à personne de savoir que cela était une erreur. Pour les guerres d’aujourd’hui, je vois deux grandes raisons contre lesquelles on ne peut pas faire grand chose.
Sans geste brusque, je levai ma main droite toujours en le regardant. Puis, levant mon indexe, je continuai :
-Premièrement, tout le monde ne peut pas s’entendre. Il y aura toujours des conflits, aussi minimes soient-ils. Et si ces personnes ont le sang chaud ou sont des psychopathes aimant la violence, alors la guerre devient inévitable. Le reste du monde n’y peut rien et on ne peut pas reprocher à un peuple de vouloir sauvegarder sa vie quand il est sous la menace de mort en cas de désertion.
En passant à la suite, je levai également mon majeur pour montrer le chiffre deux que j’allais enfin nommer :
-Deuxièmement, que pouvons-nous faire contre les erreurs du passé ? Je ne suis pas ce qu’il y a de meilleur en histoire, mais, de ce que j’ai compris, les colonisations ont fait apparaître des frontières dans le tiers monde sans se soucier des éthiques et des peuples qui y vivaient à la base. Ces peuples se sont vu imposer des cohabitations impossibles et il leur est désormais très difficile de trouver des compromis car leurs cultures sont parfois radicalement différentes. Pouvons-nous vraiment blâmer leurs querelles ?
Rabaissant ma main, je terminai enfin ma tirade par une conclusion :
-Je suis d’accord qu'aujourd'hui les dirigeants du monde devraient prendre un peu plus conscience de leurs erreurs en se basant sur le passé. Mais tout le monde n’est pas à blâmer pour ça, tout comme une première expérience n’est pas forcément mauvaise. Il n'arrive jamais quelque chose de mal sans un bonus retour. C’est ce que je pense, aussi naïve soit cette pensée.
Je n’étais pas totalement sûre de moi, mais je voulais le paraître parce que je voulais débattre. Pas forcément l’énerver puisque cela nous mettrait dans une impasse. Mais débattre était parfois se mettre dans une situation électrique. Au moins, peut-être pourrait-on échanger nos idées et convictions en ayant échangé nos visions des choses. C’était vraiment ce que je souhaitais parce que c’était très enrichissant en général.
Comment Chat va? Parc Greenwich; 21 Fevrier 2019 à 16h40
Lawrence Carter
Asuka Tsuno
Lawrence observa la démonstration mouvementée d'Asuka. Une fois tout cela fini, il rit aux éclats un petit moment. Il essuie une larme avant de pouvoir répondre. Désolé. C'est que vous me rappeliez quelqu'un. Le professeur leva son majeur pour commencer sa réponse à la tirade fort interessante d'Asuka. Pour répondre à ta première remarque, je ne dis pas que les interactions sociales sont des erreurs, je dis que comprendre les causes et effets de nos mauvaises fortunes pour obtenir un meilleur résultat est le chemin à suivre.
Je suis d'accord, il y aura toujours du conflit. Il y a d'ailleurs un très interessant article sur internet sur la relation complexe entre haine et amour qui montre que plus l'un est fort, l'autre aussi. Mais nous oublions souvent le pouvoir de désobéir. C'est d'ailleurs grâce à cette désobéhisance que la première guerre mondiale a faillit finir le 25 décembre 1914 suite à une fin des combats sur le front causé par la désobeissance.
Le passé n'est pas parfait, sinon comment en apprendrons-nous à mieux nous comporter? Et puis la colonisation fut mauvaise des deux cotés, oublions pas aussi que dans la cource à l'indépendance, les ex-colonies ont oublié l'art de négocier. Ces pays, aujourd'hui encore, continuent la même attitude malgrès les conséquences sur leur peuple.
Et finalement, ce que je voulais dire sur l'incertitude comme étant terrifiant, c'est que vous êtes sans repère passé et pour la première fois ne pourra pas consulter le conseil des sages. Mais la plupart des gens vivent déjà sans même prendre en compte leur propre vécu.
L'archéologue sourit puis commence à réajuster son manteau. Autant que ce soit amusant, je ne suis pas trop à l'humeur des débat aujourd'hui. Il consulte sa montre. Je vais devoir passer à un fleuriste en ville puis par le cimeterre. Vous voulez qu'on continue où on appelle ça une journée?
Sexe : Race : Demi-elfe Pouvoir : Armure de diamant Classe : 3°A, D2 + Adaptation 2 Age : 16 ans
Comment chat va ?
Avec Lawrence Carter
Je m’étais attendue à beaucoup de choses face à ma tirade très démonstrative de ce que je pensais en général. A du mépris, de la colère, de la moquerie, de la résistance ou de l’ignorance. Au début je crus à la moquerie puisqu'il s’était soudainement mit à rire après m'avoir très attentivement écoutée. Mais il n’en était rien. Du moins, c’est ce qu’il prétendit : pour lui, il était simplement drôle de me voir agir comme un de ses amis. Enfin, c’était beaucoup de suppositions de ma part puisqu'il me parlait juste que je ressemblais à quelqu’un. Mais je ne relevai pas ce que je ressentais face à cette réaction déconcertante de sa part. Parce que je n’avais pas envie de couper notre début de débat, mais également parce qu’il reprit rapidement pour répondre à ce que je lui avais dit. Sans doute aurais-je pu mal prendre le fait qu’il fasse comme moi, mais il n’en fut rien. Ce n’était sans doute pas pour me montrer à quel point j’avais été ridicule. Quoique… Peut-être que si au final. Mais pourquoi le lui reprocher alors que je l’avais cherché ? Puis, il fut bien plus intéressant de l’écouter que pinailler sur des détails sans réelle importance, puisque nous n’étions que de simples connaissances sans plus.
Ma première remarque qui avait surtout été de la rhétorique se mangea une réponse qui me fit l'effet d’une claque. Bien sûr que les interactions sociales n’étaient pas des erreurs puisque nous étions des bestioles faites pour vivre en société. Comme les fourmis, les loups, les lions ou même les singes. Finalement, quand on regardait de plus près, aucune espèce n’était fait pour l'isolement complet. Nous avions tous besoin de ces moments de compagnie, aussi douloureux que cela puisse être. Néanmoins, comment était-il possible de comprendre les tenants et aboutissants de la méchanceté gratuite pour l’éviter ? Concernant cela, on ne pouvait jamais échapper de la vivre au moins une fois par les initiateurs pour ensuite éviter cette personne toute sa vie. Enfin… sauf quand celle-ci vous stalkait, entre autres. Le vécut et les leçons ne pouvait pas toujours nous sauver et j’étais bien placée pour le savoir, quoiqu'il puisse en dire. Néanmoins, je n'eus pas l’occasion de le lui dire de vive voix puisqu'il enchaîna sur le prochain point : les conflits.
Au moins, nous étions d'accord sur le fait que jamais nous ne pourrions abolir les conflits. C’était un fait qui se révélait toujours vrai, quel que soit l’endroit, le moment où la personne concerné. Néanmoins, je n’avais pas vraiment l’envie de lire un article qui ne ferait me déprimer plus que cette réalité le faisait déjà. Sérieusement, j’étais déjà bien trop désespérée par la noirceur de ce putain de monde pour m'empêcher de voir le reste en me focalisant sur ce qui n'allait pas. Je l’avais bien trop fait l’année passée à mes dépends. Néanmoins, je devais bien avouer que la frontière entre l’amour et la haine était un sujet qui pouvait se révéler intéressant…. une fois que j'aurais arrêté de me prendre sans cesse la tête avec mes blessures. Ce qui me fit tiquer, malgré cela, fut ses dires sur “le pouvoir de désobéir”. Si nous possédions réellement un tel pouvoir, pourquoi m’étais-je pris Bagdad dès que je l’avais fait. Pas par ma mère qui était assez tolérante et à l’écoute pour m'accorder une attention assez poussée pour que je puisse lui dire “non”. Mais il n’en avait pas été de même avec le corps enseignant japonais (je ne savais pas encore ce qu’il en était en Angleterre) et ces filles trop connes pour respecter les autres ! Si ce pouvoir était si simple à utiliser, non seulement ce serait l’anarchie, mais en plus on respecterait ce pouvoir. En fait, ce qu’il ne disait pas c’était que le pouvoir de désobéir était surtout fait pour ceux qui savaient se défendre derrière. Son exemple montrait bien qu'au final ma pensée était juste, malheureusement…
La réflexion faite sur le passé qui n’était parfait me donna envie de faire un facepalme. Évidemment que le passé n’était pas dénué d’erreurs, sinon l'expression “apprendre de ses erreurs” n'existerait pas. Mais il me semblait que l'Homme était plus à même à apprendre de ses erreurs personnelle que celles faites par les autres. Cela parce que le contexte et les douleurs liées à l'erreur était plus faciles à cerner lorsque c’était personnel qu’on pouvait essayer de refaire cette erreur. Bon, pour les points Godwin c’était une autre paire de manches… Alors, sans parler de ce cas particuliers, sans doute était “normal” que les dirigeants qui se succédaient faisaient les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs en pensant qu’ils feraient mieux. Il y avait également des histoires de pouvoir qui montait à la tête et d’autres choses que je ne comprenais pas vraiment. Sincèrement, comment pouvions-nous juger ceux qui faisaient possiblement leur possible alors que nous n'avions pas la possibilité de nous mettre à leur place ? Je ne m’en sentais personnellement pas capable puisque j’étais incapable de gérer mes propres problèmes pour prendre ceux d’un pays en main. Le pouvait-il, lui ?
Finalement, ce qu’il me dit sur l'incertitude avant de mettre fin au débat sans qu’on ait pu réellement l’entamer, me laissa une sorte de goût amer. Certes, on ne pouvait pas savoir d'avance si on allait faire une erreur ou non. Mais justement, un autre avant nous l’avait peut-être fait et, selon l’époque et la situation, cela l’avait été. Hors, comme l’Histoire et autres n’en parlaient pas, il était obligé de faire l'expérience de tout cela. Ou alors, comme je l’avais pensé pour les politiciens, on se mettait à croire qu’on ferait mieux, que ça marcherait parce que nous étions plus intelligent que les autres. En gros, on faisait les prétentieux ? Cela ne changeait pas grand-chose au fond. Tout cela montrait que nous avions autant tort que raison tous les deux puisque nous parlions en généralité alors que chaque cas était à analyser seul pour que les variables ne nous échappent pas. Quelque chose que je ne pus lui dire puisqu'il était sur le départ.
Frustrée que cette discussion se soit terminée ainsi, je soupirai sans me lever alors que l'archéologue se préparait à partir. Je le regardai faire et vérifier l’heure en l’écoutant m'expliquer ce qu’il comptait faire. Je réfléchis alors un instant avant de lui répondre en souriant :
-Je pense être de trop en vous accompagnant faire vos hommages à vos proches. Mais j'aimerais bien qu’on se revoit un jour pour reprendre ce débat, quand vous serez de meilleure humeur.
Machinalement, je pris un morceau de papier qui traînait dans mon sac et assez grand pour y écrire mon numéro de téléphone avec mon nom. Il s’agissait d’un croquis que seule moi pouvait comprendre en le regardant mais dont je ne me servait plus du tout depuis…. oh ! Bien longtemps maintenant ! Ainsi, je lui pus lui tendre mes coordonnées en lui souriant :
-N'hésitez pas à m'envoyer un message quand vous pourrez. Personnellement, j'essaierais de vous tenir au courant pour le courrier destiné à Okamoto-sensei. Qui sait, peut-être vous aura-t-elle laissé une réponse.
Comment Chat va? Parc Greenwich; 21 Fevrier 2019 à 16h42
Lawrence Carter
Asuka Tsuno
Lawrence se leva lentement. Il avait déjà payé au début du repas, donc tout était déjà réglé. Merci, attendez que je vous passe le mien. Le professeur déchira un bout innutilisé de son carnet pour grossièrement y noter son numéro de téléphone. Comme ça, si vous voulez me contacter en premier, vous pouvez le faire. Il reprit sa canne pour pouvoir marcher tranquillement et commença à entamer la marche. Il fit quelques pas avant de se retourner et parler fort. Asuka, si tu as besoin de quoi que ce soit, je serais là. Je ne suis peut-être pas le meilleur, mais j'essaye de mon mieux. Il sourit avant de reprendre sa marche. Une fois qu'il fut assez loin d'elle, il laissa son visage se détendre. C'était une personne fort intéressante cette Asuka. Peut-être ils se recroiseront plus tard, un autre jour dans des circonstances différentes.
Il serra le papier dans la main avant de la caser dans une de ses poches, continuant sur son chemin. Il lui fallait reprendre des roses blanches en ville chez Mme Livingstone. C'était un peu loin, mais il put y arriver. Il prit les fleurs et les déposa au pied des tombes de Julia et Liam. Lawrence était un genou à terre entre les deux stelles, le vent soufflait doucement. Les pétales commençaient à s'envoler et à circuler autours de la pierre. Il n'y avait pas de portraits, juste des noms et des dates. Lawrence caressa la pierre d'une main, délicatement. C'est moi, les enfants. Comment allez vous? J'ai pas pu trop vous visiter ces dernier temps, j'ai encore assez mal. Il retint quelques larmes. J'ai rencontré pas mal de gens ces derniers jours. Une jeune femme du nom de Yumiko hier et aujourd'hui une enfant du nom d'Asuka. Je vais vous en parler, j'espère que vous m'écoutez encore. Lawrence ferma les yeux et pouvait les visualiser dans sa classe à Cambridge. Les grandes fenêtres, la salle en escalier, le tableau noir qui faisait deux fois sa taille, tout était devant lui. Il fit mine de les prendre dans ses bras mais ne sentit rien, comme des fantômes. Tout commence ce lundi....