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Histoire de se connaître [/w Yumiko]

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Mar 5 Mar - 17:04
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Yumiko Okamoto
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RACE : Ysera
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TAILLE / POIDS : 1m68 / 54 kg
MÉTIER : Prof de japonais



Date : 20 février 2019
Lieu : Appartement de Lawrence Carter

J’étais encore en train d’essayer d’écrire mon message quand j'entendis du tapage résonner dans les étages au-dessus. Je ne savais pas ce que cela pouvait-être mais c’était assez présent pour me déconcentrer, m'empêcher d'avancer dans l’écriture pratiquement impossible du message. Pourtant, j’avais en tête tout ce que je voulais écrire, cette idée fixe de faire garder ma petite boule de poils si je venais à disparaître. Parce que, pour moi, j’allais m’en aller, faire en sorte de ne plus jamais souffrir au sein de ce monde bien trop cruel.

Derrière moi, une voix fluette de petite fille parla en ma langue natale. D’un coup, comme si je me prenais un coup, je me tendis dès le premier mot avant de me retourner doucement, le visage brillant de larmes qui coulaient toujours, comme inlassablement. Jonathan était visiblement troublée alors qu’elle me demandait de ne pas aller jusqu’au bout de mon idée fixe. Je ne savais pas comment elle avait pu deviner, sans penser aux traces sur mes poignets, mais je savais d'ores et déjà que je ne pouvais pas accéder à sa requête. Pas sur le long terme. Pas après tout ça… Je l’écoutai néanmoins jusqu’au bout alors qu’elle m’expliquait les raisons qui avaient poussé Lawrence Carter-san de me traiter comme une abomination, une vie qui n'aurait jamais dû voir le jour. Je pouvais comprendre, sans pour autant l’accepter. Si je le faisais, ce serait me permettre d’haïr mon père, voire les Hommes en général juste pour un seul d'entre eux, voir un peu plus mais c’était lui qui m'avait le plus fait souffrir. Sincèrement, malgré les blessures très justifiées de l’ami de mon interlocutrice, je ne pouvais pas lui donner plus de considération que j’en avais pour les lycéens comme Kou qui m'avaient malmenée pour leur propre satisfaction. Je n’étais pas un jouet et encore moins un puchingball ! Je n’étais pas faite pour accueillir la violence qui ne m’était pas destinée ! Peu importe les raisons, je ne voulais plus avoir affaire à des personnes sans la moindre considération pour mes propres blessures. Alors, quand Joanthan, qui avait ouvert les bras comme pour m’accueillir, me demanda de ne rien faire de stupide si je venais à partir, chose qu’elle ne m'empêcherait pas de faire, je lui répondis en japonais d’une voix extrêmement faible à cause de mon état psychologique :

-Moi aussi j’ai souffert. Moi aussi j’ai vu des proches se faire assassiner sous mes yeux. Ce n’est pas pour autant que je mets tout le monde dans le même sac. J'essaie de remonter la pente. J'essaie de ne plus vouloir quitter ce monde dans lequel je suis seule, totalement seule. Je n'ai ma place nul part et le seul être qui me tient ici est mon chat. J’étais humaine et aie été transformée sans que je demande quoi que ce soit en une créature qui ne tue pas. Je suis totalement inoffensive, incapable de faire de mal à une mouche ! Alors, pourquoi tout le monde veut absolument me voir disparaître…?

J’étais en colère. Mais je me sentis honteuse de l'avoir laissée éclatée contre une personne qui n’y était pour rien. Alors, après m’être excusée comme je le pus, je cachais mon visage entre mes mains, laissant mon portable fermé sur mes genoux, totalement désespérée. Je ne voulais haïr personne, c’était beaucoup trop douloureux puisque je l’avais été sans avoir rien fait à plusieurs reprises, toute ma vie. Il ne me restait donc que le désespoir. Je pouvais me raccrocher à Léandre et sa famille, mais je ne les connaissais que trop peu pour leur demander de me porter. Sans eux, j’étais vraiment seule au monde. C’était insupportable… Si seulement Yasushi était à mes côtés, s’il était vivant. D’ailleurs, je souhaitais de toutes mes forces que Hayate ne fut pas mort. Il s’était éteint dans mes bras en m’avouant son amour pour moi. J’étais dingue de souffrance… Pour cela, je ne pouvais pas faire face à l’ami de Jonathan si celui-ci n’y mettait pas un peu du sien pour me traiter différemment. Souffrir n’était pas une excuse suffisante pour traiter son interlocuteur comme une chose à détruire.

*Le monde serait sans doute vraiment mieux sans moi…*

Combien de fois avais-je pensé cela en à peine quelques heures ?
(c) Bethany Williams/Yasushi Lelph sur Sin Theatre
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Mar 5 Mar - 18:59
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Lawrence Carter
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Histoire de se Connaître 42, High Street; 20 Fevrier 2019 à 17:31
Lawrence
Carter
Yumiko
Okamoto


Jonathan baissa la tête un instant et s'exprima dans une langue inconnue mais on pouvait sentir ce qu'elle disait.

Vous êtes des gosses, tous les deux.

Elle releva la tête avec un air plus authoritaire. Elle prit la main de Yumiko et cria que Lawrence vienne. Elle s'y reprit une seconde fois avec une voix qui faisait trembler le batiment. C'était une impression, ou veritablement son pouvoir?

L'archéologue arriva, la tête basse et avec honte.
Jonathan repassa en Anglais.
Vous deux. Vous vous escusez l'un à l'autre et on remprend les choses de zero.

Toi, Lawrence. Yumiko n'a rien à voir avec ton expedition, et t'a pas à pousser ça sur elle. D'ailleurs elle vient de me sortir qu'elle est devenue une créature. Donc t'arrête tes gamineries. Si ça se trouve, elle connait des gens qui peuvent t'aider.

Toi, Yumiko. T'est tout aussi coupable que lui et j'aime pas comment tu fais face à ça. Te tuer n'est pas une solution, tu fais que causer plus de soufrances. C'est la manière facile de sortir. T'est trop egoiste pour prendre ta vie en main?


Elle lache Yumiko et lance un coup de vent pour pousser les deux individus face à face. Le livre ensuite se recoiffe, en effet être descendu aussi vite a un peu envoyé voler ses cheveux.

J'ai vu la peste noire et les gens ils chouinnaient moins que vous deux.
Allez. Vous faites ami-ami.

J'ai pas toute la journée, je veux reprendre ma vie de gamine et bouffer des cookies. Si je dois, je vous attache tous les deux dans un coin du salon pour toute la nuit.


Je suis un adulte, j'ai plus d'auth....
Jonathan interompit avec un sourire.
Notre amie ici peut pas faire de mal. Mais tu aurais tord de penser la même chose de moi. C'est pas pour rien qu'on m'a enfermé aussi loin de la civilization.
Lawrence ne répondit pas, il se retenit de faire une autre remarque en voyant les flammes dans le regard du bouquin. Elle était serieuse, et si elle n'avait pas menti jusqu'à présent, la mettre en colère aurait de sacrées conséquences, même avec sa puissance aussi réduite.

La professeur soupira, il regarda Yumiko pendant un moment. Il remarqua les larmes abondantes sur le visage de la jeune femme. Il jetta un regard à Jonathan qui pointa discretement les poignets de la femme. Quand le regard de Lawrence descendit, il comprit sa cruauté.
"Merde" pensa-t-il.
"Merde, merde, merde, merde."
Le voilà qui l'avait si injustement traité, l'utilisant pour rejeter sa souffrance de manière ingrate. Il retira ses lunnêtes pour mettre sa main droite sur le visage. On pouvait penser à un simple face-palm si on ne pouvait voir sur le côté des petites larmes qu'il essayait de cacher.

Voilà qu'il avait brisé en mille morceaux ses principes en tant qu'enseignant, de ne jamais placer ses émotions sur quelqu'un, de ne pas punir un autre pour les crimes d'autrui. Il essaya de ne pas flancher. Il l'accusait de monstre, mais qui était vraiment le monstre ici? Ses gémisements de pleurs se firent de plus en plus fort jusqu'à ce qu'il craque et prenne Yumiko dans ses bras pour pleurer sur son épaule.

Je suis désolé. Je suis désolé. Je suis désolé....

Il répeta ces mots en boucle entre chaque inspiration soudaine. Elle souffrait autant que lui, il n'avait pas à faire ça. Il regrettait tellement sa colère soudaine, la haine qui fut nourrie par une quête de vengence. C'était pas ça qui ramenerait ses élèves.

Il pleura encore un moment, sans bouger, peut-être serrait-il la femme un peu fort, mais ça le réconfortait. C'était une chaleur qu'il n'avait pas eu depuis longtemps, lui qui avait perdu sa mère relativement tôt.

Jonathan croisa les bras et laissa un léger sourire la trahir.
Bien, au moins on partira pas sur des mauvais termes.






Bande de gosses.


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Mer 6 Mar - 8:13
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Yumiko Okamoto
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MÉTIER : Prof de japonais



Date : 20 février 2019
Lieu : Appartement de Lawrence Carter

Mon interlocutrice marmonna quelque chose que je ne compris pas. Le dialecte était étrange, ce que j'aurais sans doute pensé pour toutes les langues qui m’étaient inconnues. Mais ce qui retint le plus mon attention fut sans doute l'agacement que je ressentais dans ses paroles. Cela ne m’aida pas à me sentir mieux, mais je ne pouvais pas le lui reprocher. Je savais que mon comportement n’était pas aimé. Je savais qu’il fallait que je change. Mais je ne pouvais pas le faire d’un seul coup. En attendant, il me fallait simplement faire des efforts que je ne me sentais pas la force de fournir face à la blessure que je venais d’essuyer. Les mots avaient un pouvoir contre lequel je ne pouvais rien faire. Pas même me protéger. Je ne savais pas me protéger et j’étais incapable de vivre seule sans qu’une personne vienne vérifier que j’avais fait toutes mes tâches. Bien sûr, j’étais assidue et j’avais beaucoup trop peur pour tenter d'aller à l'encontre de l'autorité des autres, alors tout était toujours bien fait en temps et en heure. Mais j’avais surtout besoin de ces listes, qu’on me dise ce que je devais faire. Je devais apprendre tout ce qu’on m'avait empêché de comprendre pendant bien longtemps.

Lorsque Jonathan me prit la main, je la laissai faire sans résister. Mon autre main alla alors sur mes genoux, serrer mon téléphone qui attendait toujours que je termine mon message pour Léandre. Je ne le faisais pas tout de suite. L'inquiéter alors que j’étais encore en compagnie d’une autre personne ne m’était pas possible. D’ailleurs, je ne voulais pas l’inquiéter. Seulement, si je venais à partir sans prévenir, qui prendrait soin de Plume ? Ma petite Plume…
Soudainement, un cri me fit sursauter. La petite fille appelait son ami sans pour autant me laisser seule. Néanmoins, elle dû s’y prendre à deux fois. Elle avait beau ne pas le faire contre moi, je n’aimais pas l'entendre élever la voix. J’avais horreur des cris, qu’ils soient de colère ou de peur. Cela me ramenait beaucoup trop au Japon, face à mon père pointant une arme sur moi, prêt à presser la détente ou la peur des domestiques quand ils avaient vu mon ami se faire assassiner à ma place. Un cri que je n’avais jamais pu pousser, ma voix atrophie me faisant défaut. Pourtant, il fit venir son ami qui ne pipa mot. Sans doute l'aurait-elle arrêté tout de suite puisqu'elle se mit à nous parler en anglais, me forçant à faire des efforts pour comprendre. Ainsi, j’ouvris un peu plus les yeux devant la surprise de sa demande, son ordre. M'excuser ? Je voulais bien mais… qu’avais-je fait de mal ? Même après qu’elle ait fait la morale à Lawrence, je ne compris pas. Devais-je m‘excuser de ne pas arriver à vivre comme tout le monde que je n’aimais pas ? Étais-je égoïste ? Depuis le temps que j’essayais de prendre ma vie en main sans qu’on me laisse de chance, ne pouvais-je donc pas demander un peu de repos ? Un peu de repos dans tous ces cauchemars que je faisais, dans toute cette folie qui me suivait peu importe ce que je faisais, c’était tout ce que je demandais. Cela parce que je n’avais pas la force d'avancer seule.

Lorsque Jonathan me lâcha la main, je la repris pour serrer mon bras déjà au repos. Sans mon manteau, sans doute me serais-je griffée. Mon visage était toujours mouillé et mes larmes coulaient toujours. Pourtant, je paraissais calme. Un calme qui cachait toutes les pensées qui me tourmentaient, que je cachais pour ne pas m’autodétruire. Parce que parler de mes problèmes à une personne revenait à ce que je la perde, que ce soit pour un départ de ma vie ou pour le grand voyage. Mais ces pensées ne furent que plus fortes et plus rapides lorsque la petite fille nous traita de pleurnichards. Oui, j’étais plus faible que des personnes malades et qui n'avaient potentiellement pas plus de quelques jours à vivre en souffrant. Je l’étais et je le savais. C’était justement à cause de ma faiblesse que je ne pouvais pas continuer ainsi. Plus le temps passait, plus je mourrais de l’intérieur. Ce n’était pas vivable. Cela faisait longtemps que cela ne l’était plus. Mon seul moment de répit avait été aux vacances de Noël. Être entourée par une famille aimante et compréhensive avait été une bouffée d'air frais dont j’avais constamment besoin.

Après la menace de son amie de nous attacher ensemble dans un coin du salon si nous ne faisions pas amis-amis, ce qui ne m'avait pas vraiment fait réagir puisque extérieurement, Lawrence commença à protester. Il ne pu néanmoins pas râler davantage puisqu'il fut coupé, la petite ajoutant une menace supplémentaire, me rendant encore plus inoffensive que je l’étais déjà. D’une certaine façon, j’eus plus mal encore en voyant qu’il vivait avec quelqu’un de plus dangereux que moi alors qu’il m’insultait à tout va… Mais cela n’avait plus d'importance désormais. Peu importe ce qui serait désormais dit, cela n’enlèvrait rien à ma fatigue totale par rapport à tout ce qui me tombait continuellement dessus. Cet état d'esprit me valut d’être prise par surprise par mon hôte qui me prit dans ses bras après un moment de silence. Cela en ce cessant de s'excuser longuement en pleurant. Je le sentais autant que je l’entendais. Muette, je restai un instant interdite avant de le serrer dans mes bras, retenant mes larmes qui avaient déjà bien coulé. Doucement, je frottai le dos qui se trouvait sous mes mains sans savoir que dire. Lui changer les idées comme je l’avais fait avec Lena ne servirait à rien et les mots ne me venaient pas. De toute façon, je doutais que ma voix réponde après autant d’émotions. Cela ne m’empêcha cependant pas de sourire à Jonathan comme pour lui dire que je savais pertinemment que j’étais une enfant. Je n’avais pas pu grandir, mûrir, enfermée comme je l’avais été. C’était impossible. Après tout, c’était en vivant au sein d’une communauté qu’on apprenait comment était la vie. Je le savais pour avoir vécu l'isolement forcé et la joie d’être entourée. Désormais, j’étais à la fois seule et entourée.

Après un moment, lorsque Lawrence fut calmé et qu’il m’eut lâchée, je pris mon carnet pour écrire. Pendant le temps que j’avais pris à le soutenir, j’avais tenté de dire quelque chose qui m’était Soudainement venu. Mais, comme je l’avais craint, rien n’était venu. Alors, je communiquais comme je le pouvais en espérant ne pas me montrer déplacée. Puis, le visage enfin sec puisque j’intériorisais ma souffrance, le regard désolé et brillant de larmes désormais invisible et mes lèvres dénuée de tout sourire, je tendis le carnet sur lequel j’avais écrit ceci :

“Je suis désolée d'avoir fait remonter de mauvais souvenirs pour vous. Ce n’était pas mon but en vous avouant ce que je suis devenue : je ne voulais pas que vous vous disputiez avec Jonathan. Et je suis également désolée d’être partie comme ça, mais je ne peux plus supporter qu’on veuille me faire disparaître. Pendant toute ma vie on a voulu me faire mourir naturellement de faim et de froid avant de tenter de m’assassiner alors que j’étais humaine. Je suis venue en Angleterre  pour tenter de reprendre ma vie en main, mais ça n'enlève rien à mes traumatismes et au fait que je ne sais pas vivre en société. J'espère que vous comprendrez que mon but n’a jamais été de vous faire du mal… même en acceptant de manger les émotions de vos rêves.”


J’étais maladroite dans mes propos, sans aucun doute. Je savais également que je ne disais pas tout, laissant des zones d'ombre sur ce qui m’était arrivé. Mais je ne voulais pas lui imposer mon passé alors qu’il avait le sien à gérer. S’il voulait en savoir plus, j'imaginais qu'il me demanderait si je voulais en parler.
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Mer 6 Mar - 19:31
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Lawrence Carter
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Histoire de se Connaître 42 High Street; 20 Fevrier 2019 à 17:33
Lawrence
Carter
Yumiko
Okamoto


Lawrence lacha doucement Yumiko. Il était encore rempli de regret. Ce serait un euphémisme que de dire que cette rencontre s'est "mal passé". Il vit la jeune femme chercher son carnet pour communiquer ainsi à nouveau. Elle l'avait déjà fait dans le musée, elle le fait encore ici. Elle ne souriait pas, pourquoi devrait-elle après tout. Il l'avait maltraité, comme sûrement tant d'autres par le passé.
Yumiko tendit son petit carnet rempli de mots face au professeur. Il lut les mots lentement, plissant les yeux étant donné que ses lunnettes étaient encore dans sa main gauche. Il essuia ses larmes et sortit un petit stylo. C'était un watermark assez fin, il était argenté avec un bout doré et le bic se déployait avec une rotation du "bouchon". Il écrivit sur le carnet, répondant à la manière de la femme. Pourquoi? Il ne sait pas, c'était une idée sur le moment, sans arrière pensée.

Je suis plus coupable que vous. Je vous ai causé du tord alors que vous étiez mon invité et une personne ayant besoin d'aide.

Vous inquietez pas pour moi et Jonathan, elle fait ça de temps en temps, mais elle ne fait jamais de mal à une mouche. On se jette dessus de temps à autre mais il ne reste aucun mauvais sentiment à la fin de la journée.

J'ai voulu imposer ma colère sur vous alors que vous y êtes pour rien. Pardonnez moi. On a tous nos démons et j'ai pas la meilleure façon de les gérer. C'est pas super de la part d'un enseignant à un autre de se traiter de la sorte.
Je comprends si vous voulez partir et plus jamais me revoir.
Mais si vous pouviez me donner une faveur.
Je voudrais recommencer de zero, en oubliant mes erreurs et mon manque de contrôle sur ma colère.


Il montra ces mots puis après un instant sorti son propre journal, si elle voulait feuilleter, il ne l'arreterait pas. C'était la seule façon qu'il pouvait faire pour rattraper sa stupiditée, prendre un risque en ouvrant symboliquement son coeur. Là dedans, il y avait tout. Toutes ses peurs, ses envies, son chagrin, ses joies. Il écrivit quelques mots et tendit la page presque vierge à son interlocuteur.

Enchanté, je suis Lawrence Albert Carter. Je suis né dans le Yorkshire et j'aime enseigner et les jardins.
Lawrence montra un sourire avec toute la volonté qu'il peut ammasser.

Jonathan resta silencieuse. Elle laissa les deux enfants faire leur truc. Si tout se finisait là, alors c'est que de toute manière ça allait se finir ainsi.
Elle s'était mise vraiment en position de mère cette fois. Peut-être que c'était ça son rôle dans cette nouvelle incarnation. C'était pour cela peut-être qu'elle ne put mourir aux cotés de son amant. C'était sûrement sa façon de dire depuis le lieu perdu où il doit se trouver "Veille sur mon arrière petit-fils pour moi comme tu a veillé sur moi."

Elle commença à discrétement repartir en direction de l'appartement. C'était plus de sa responsabilitée.

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Mer 6 Mar - 22:47
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Yumiko Okamoto
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Date : 20 février 2019
Lieu : Appartement de Lawrence Carter

L’homme qui venait de pleurer longuement en me serrant contre lui me lâcha doucement. Je ne sus vraiment déchiffrer ce qu’il ressentait. Les yeux rouges, il paraissait triste, voir honteux. Mais je ne pouvais en être sûre puisque je ne savais pas ce qui avait pu lui faire changer d'avis aussi radicalement sur mon compte. C’était beaucoup trop soudain pour savoir à quel point il était sincère, même si j’étais à peu près certaine que pleurer ainsi pendant un bon moment n’était pas simulable. Mais au moins il ne dit rien par rapport au fait que je parlais à l’écrit. Pour le moment, il ne m'avait fait aucune remarque. Que pensait-il réellement de tout ça ? Je voyais les liens qui liaient les personnes, mais j’étais incapable de lire dans les pensées des autres… Néanmoins, je décidai de lui donner un peu de ma confiance et lui fit part de mes pensées qu’il lut en prenant mon carnet entre ses mains. Sans doute parce qu’il tenait ses lunettes dans une de ses mains, et qu’il en avait vraisemblablement besoin, je ne fis pas vraiment attention à ses plissements d’yeux qui auraient pu signifier que quelque chose dans mes paroles lui déplaisait fortement. En fait, je guettais la moindre de ses réactions pour savoir ce que je devrais faire par la suite. Je voulais m’en aller pour retrouver Plume et possiblement prendre contact avec mon psy. Mais je voulais également donner sa chance à cet homme qui semblait vouloir changer d’attitude à mon égard.

Finalement, il sortit un stylo d’une de ses poches afin d’écrire sur mon carnet. Silencieusement, je le regardai faire sans l’arrêter. Je ne savais pas pourquoi il ne parlait pas, mais je me doutais qu’il ne le faisait pas en ayant réfléchi avant. Après tout, il n’avait pas prit le temps de me regarder avant de prendre un crayon, ni tenté de parler sans y arriver. Non, sans doute était-ce un simple mimétisme inconscient. Puis, toujours sans prononcer la moindre parole, il me montra ce qu’il avait écrit. J’appris ainsi qu’il se sentait coupable de m'avoir causé du tort en me traitant comme une abomination alors qu’il avait bel et bien vu que j’avais besoin d’aide. Il tentait également de me rassurer concernant sa relation avec Jonathan qui, peu importe les disputes, ne souffrait jamais d’un quelconque ressentiment. Néanmoins, je compris assez bien qu’il ne se pensait pas pardonnable pour la souffrance qu’il m'avait fait malgré sa requête. Une requête que je ne voulais pas rejeter. Je savais pertinemment ce que cela faisait de vouloir un peu de considération. Je pouvais bien la lui en donner. Je ne savais pas à quoi cela allait aboutir, mais il était un fait qui était vrai et qui ne changerait jamais : je n’avais jamais voulu me quereller avec lui. Au contraire, j’avais souhaité dès le début que malgré sa peur il apprenne à me connaître avant de me juger. Recommencer de zéro était donc une bonne idée, même si l'amitié qui pourrait en aboutir serait plus longue à s’installer.

Pendant que je lisais et analysais les paroles que l'archéologue m'avait écrites, ce dernier avait sortit un carnet qui lui appartenait et y avait écrit d’autres mots qu’il me donna lorsque je lui donnai à nouveau mon attention. J’y lus une présentation comme celle que nous avions faite devant le musée en plus… amicale ? En tous les cas, cela était moins formel. Je répondis alors à son sourire, son carnet en main. Puis, profitant du calme retrouvé, je tentai de faire la mienne à l’oral. Heureusement qu’il n’y avait aucun bruit dans le hall puisque ma voix ne portait pas. Je ne chuchotais pas, mais ma voix était comme coincée alors que je lui répondais :

-Enchantée de vous rencontrer, Lawrence. Je m'appelle Yumiko Okamoto, mais mes amis m'appellent Miko pour éviter de me confondre avec ma soeur. Je suis née à Tokyo, au Japon, et je n'ai aucune réelle passion. tout ce que je fait de ma vie, à part travailler, c’est tenter d'apprendre le plus de chose possible.

Encore une fois, je ne disais pas tout dans les quelques détails que je donnais sur la souffrance que je portais en moi. Mais je ne savais pas comment en parler sans avoir une nouvelle fois mon esprit qui me lâchait totalement. Mes yeux rouges allèrent donc se poser sur le carnet de l'homme qui me faisait face. Il avait vraisemblablement beaucoup vécu et était utilisé régulièrement. On me l'avait déconseillé, mais peut-être me serait-il utile de faire un résumé documenté de ce qui m’était arrivé… Pour le moment, je n’avais qu’une photo dans un de mes cahiers que j'oubliais tout le temps de ranger avec le reste. Mais la montrer en cet endroit n’était sans doute pas une bonne idée. Je réfléchis donc un instant avant de demander d’une voix toujours aussi faible :

-Sans vouloir être impolie, ne serions-nous pas mieux installés chez vous pour discuter ?

Personnellement, j’étais encore à genoux sur le carrelage gelé. Mon portable était tombé sur le sol à côté de moi mais je n'osais pas le reprendre pour le moment. Je rendis donc le carnet fermé en souriant pâlement. Je ne l’avais pas regardé plus puisque je n’en avais pas eu une autorisation explicite. Sans cela, je ne pouvais pas me permettre de fouiller dans les affaires d'autrui, et encore moins dans celles d’une personne qui ne me faisait sans doute pas totalement confiance malgré toute la honte qu’elle pouvait ressentir.
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Jeu 7 Mar - 7:30
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Histoire de se Connaître Appartement de Lawrence; 20 Fevrier 2019 à 17:35
Lawrence
Carter
Yumiko
Okamoto


Lawrence reprit son carnet et le ranga. Il aida Yumiko à se relever et aussi lui rammassa son téléphone pour le lui passer juste après. Il sourit mais ne vas pas plus loin que ça, encore honteux.

Il y a encore la tasse de thé, si vous le voulez encore.
Il la raccompagne dans son appartement, prenant soin de fermer la porte mais pas de manière à l'enfermer, utilisant uniquement la chaine interieure.

Jonathan s'était reposé sur le canapé et faiblissait un peu, utiliser ses pouvoirs réduissait son temps dans sa forme humanoïde. Les deux personnes arrivaient juste à temps pour la voir redevenir un livre. C'est un livre assez gros, fait avec une couverture en cuir légèrement violet et renforcé avec de l'acier. Les mots "Codex Ikkibutum" sont gravés en or sur la couverture et au centre se trouve un méchanisme complexe avec un pendentif qui sert de "clé" pour ouvrir.

Lawrence ne dit rien, c'était une chose qui devenait habituelle. Il prit soin de remettre les meubles correctement et ouvrit un peu plus les rideaux.

Si vous voulez vous jetter sur un des ouvrages, je vous en prie, allez y. J'ai beaucoup de sujets mais c'est généralement de l'histoire, de la culture ou de la géographie.

Il y a aussi quelques souvenirs d'expeditions dans les cartons là bas.


Lawrence s'assied sur sa chaise et resta silencieux. Il laissa Yumiko prendre le pas sur la discution, elle était assez timide et parlait pas très fort. Il avait déjà eu un élève comme ça mais pas à cet extrème, mais ainsi il savait un peu faire. Le plus important est de les motiver à parler, les pousser à ce faire.
Finalement il posa une question qu'il ne voulait pas indiscrete. Il hésita longuement avant de se faire. C'était assez personnel après tout.

Je ne veux pas paraître impoli, ou envahisseur. Je comprendrais si vous refusez de réponde, mais...

Que vous est-il arrivé? Vous m'avez dit qu'on cherchait à vous tuer alors que vous étiez humaine. Je suis peut-être trop curieux.



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Jeu 7 Mar - 11:18
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Yumiko Okamoto
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Date : 20 février 2019
Lieu : Appartement de Lawrence Carter

Sans le moindre geste brusque, mon hôte reprit son bien pour le ranger. Sans doute allait-il prendre exemple sur moi et parler à voix haute comme j’essayais de le faire. Puis, avec douceur, il m’aida à me relever. Me mettre sur mes deux jambes se révéla un peu plus compliqué que ce que j’avais pensé tant mes jambes étaient flageolantes. Néanmoins, je tins bon et repris mon portable qui me fut tendu. Je remerciai alors mon hôte d’une voix encore trop faible pour être entendue sans tendre un peu l’oreille juste avant qu’il me propose de reprendre le thé que j’avais laissé chez lui. Il souriait, se montrait amical et ne faisait plus preuve de l'aversion qu’il avait pu avoir à mon égard. Je souris donc, encouragée par lui qui faisait des efforts, pour le laisser m'accompagner jusqu’à l’appartement que j’avais pourtant voulu quitter. Là, j’ôtai mon manteau que je posai sur l'accoudoir du canapé lorsque je me fus assise. Mon sac se trouva également sur le côté du canapé, montrant ainsi que je n’étais plus sur le point de partir, que je voulais essayer de rester un peu plus longtemps. Mon envie de mourir n’avait pas disparue, cela n’avait jamais été le cas, mais je n’étais plus sur le point de me donner la mort sur l’instant. Je ne savais pas ce que je voulais faire, en réalité. Sans doute devrais-je dans tous les cas appeler Léandre et, surtout, mon psy, pour leur demander un peu d’aide.

Lorsque je m’étais approchée, Janathan s’était transformée en gros livre très épais. Cela ne me choqua pas outre mesure, même je me sentis un peu surprise. Peut-être avais-je involontairement émis des réserves sur la véritable nature de cet être surnaturel puisque Lawrence avait eu de l'aversion pour moi alors que j’étais incapable de faire du mal à qui que ce soit. Mais il me fallait désormais ouvrir les yeux : elle était bel et bien ce qu’elle avait voulu me faire croire. Un être ayant vécu une éternité. D’ailleurs, moi aussi j’étais quasi éternelle. De ce que j’avais appris de sources sûres sur les Yseras, si nous mangions régulièrement et n’étions pas soumis à un danger extérieur comme un accident routier, du poison ou un meurtre sur notre personne, nous pouvions vivre éternellement. Il s’agissait d’un point sur lequel je ne m’étais pas penchée pensant que, de toute façon, je serais celle qui mettrait fin à mes jours. Cette existante que je vivais depuis le jour de mes trois ans m’excérait au plus haut point. Je ne savais pas comment quiconque à part moi pourrait le comprendre. Sans doute étais-je égoïste, comme l'avait fait remarquer le livre, mais comment pouvait-il en être autrement ? On m'avait volé la majorité de mon existance. Le peu que j’avais passé à l’extérieur, je l’avais fait à tenter d’aider mon entourage à mes dépends. J’avais consolé Lena qui avait fait une sorte de crise, j’avais aidé Yasushi en lui offrant mon écoute toute entière, j’avais aidé Léandre à se protéger de la pluie alors qu’il était trempé jusqu'aux os, j’avais aidé Connor qui s’était retrouvé en proie à la faiblesse de son corps malade… Mais aussi, j’avais adopté Plume et survécu alors même que je voyais tout ce que j’aimais me quitter l’un après l’autre. Je vivais donc sans réelle attache en ce monde, ou vraiment très peu, de crainte de me retrouver à nouveau seule au monde. Mais si cette éternité était réelle, j’allais forcément le devenir, donc vouloir mettre fin à cette mauvaise comédie.

Me sortant de mes pensée, le professeur me proposa de prendre un des livres qui se trouvait sur une de ses étagères. Il m’apprit que la plupart couvraient trois grands domaines dont deux m’intéressèrent énormément. Je me levai donc en le remerciant doucement pour aller en quête d’un ouvrage qui pourrait m’en apprendre plus sur ce monde. Je mis un petit moment à trouver le début de mon bonheur ou, plus exactement, faire un choix parmi toutes ces sources d’informations. Et, alors que je prenais mon choix en main, une question me fut posée. Cette dernière assombri mes traits qui étaient au moins à moitié visibles pour mon hôte qui me demandait ce qu’il m’était arrivé. Néanmoins, en me tournant vers lui, je lui souris en essayant de contenir mes larmes alors que je me mis à conter mon histoire d’une voix toujours très faible, comme bloquée à ce volume :

-Ma mère a eu une aventure avec un homme qui n’était pas son mari. Quand il l’a découvert, j’avais trois ans et il m’a punie de ne pas être sa fille.

Tout en parlant, j’allais poser le livre que j’avais en main sur la table. Puis, allant chercher la photo que je savais avoir dans mon sac, je continuai de répondre à cette question tout à fait légitime :

-Dès l’âge de trois ans j’ai été enfermé continuellement dans une cage, à la cave. J’avais à peine de quoi me nourrir, me réchauffer pendant l'hiver et j’étais coupée du monde extérieur. Deux années de liberté en Angleterre m'ont été accordées avant que je sois rapatriée au Japon pour être de nouveau enfermée loin de tout.

En revenant vers Lawrence, je lui tendis une photo légèrement âbimée à force d’être trimballée partout avec moi depuis plusieurs moi. On pouvait me voir, maigre, couverte d’engelures. A mes pieds, des chaînes me relaient au mur contre lequel j’étais adossé tandis que mon regard mort observait l’extérieur par une petite lucarne fermée par de simples barreaux. La cage dans laquelle j’étais enfermée était pratiquement vide. Il y avait juste une paillasse, et une table. Plus loin, face à moi, une sorte de pièce était condamnée. Il s’agissait d’une salle de bain à laquelle on m'avait empêché d'accéder lors de ma seconde période d’enfermement.

-Des personnes rencontrées pendant que j’étais enfermées ont tenté de me sortir de là. Au moins l’un de mes amis est mort dans mes bras, après m'avoir avoué son amour, alors qu’il venait de me protéger. Mon geôlier devait devenir mon assassin… Toute ma vie, j’ai toujours perdu ce que je chérissais… Ma liberté… Mes amis… Ma famille… Tout…

Assise sur une chaise devant le livre que j’avais initialement prévu de lire. Mes larmes recommençaient à noyer mon visage que j’essuyais de mes mains tremblantes. Je n’en dis pas plus, mais il était d’autres choses que j’avais vécues qui avaient contribué à me détruire. Des amours qui avaient fini par m’abandonner, des amis disparus et que je ne reverrais sans doute jamais, la solitude la plus pure alors que je tentais de reprendre ma vie en main alors que cela faisait au moins vingt ans que j’avais vécu loin de tout… Voir qu’une autre personne que celui que j’avais toujours pensé mon père, avant qu’il tenté de me tuer, voulait aussi que je disparaisse était de trop. Nettement de trop !
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Jeu 7 Mar - 19:29
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Lawrence Carter
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Histoire de se Connaître Appartement de Lawrence; 20 Fevrier 2019 à 17:37
Lawrence
Carter
Yumiko
Okamoto


Lawrence écouta attentivement l'histoire de l'enseignante. Elle avait sans doute décidé de venir en Angleterre par la suite puisque ça devait symboliser la libertée pour elle suite à son premier séjour.
A la fin de l'histoire, le professeur prit un mouchoir à l'ancienne pour essuyer les larmes de son invité. Il lui pat la tête un peu, ses cheveux sont assez doux.
Je... Je ne peux pas dire que je comprends completement. J'ai jamais vécu enfermé dans une cage. Mais quand il s'agit de perdre des gens proches, je sais ce que c'est.

Il sortit une photo de lui et ses deux élèves. Julia était à gauche, elle portait une veste rouge et un t-shirt beige avec un dessin d'un gros husky. C'était une rousse avec un visage en amande et un menton assez fin. Ses yeux étaient comme des noisettes, elle sautait la bouche ouverte, sûrement criant quelquechose. Luis était sur la droite, il portait un polo gris foncé et une cravate blanche. Il avait un air plus hispanique, des cheveux noirs coupés court et des yeux verts. Il souriait mais restait un peu timide dans son coin. Au centre, derrière les deux et avec les bras les englobant était Lawrence. Il était plus jeune, où du moins c'était l'impression que donnait la photo. Il est très souriant dessus, portant un T-shirt humoristique avec un dessin de Diogène montrant un poulet déplumé à Platon sous sa veste beige. Il avait aussi un chapeau à la Indiana-Jones mais en accord avec sa veste, sa queue de cheval était plus longue visiblement, elle revient sur la veste à l'avant. La photo est un peu abimé par le temps.

Ils sont mort il y a 5 mois à cause de moi.
On était allé faire une expedition en Mongolie. C'était pas la première fois qu'on voyagait sur le terrain avec des élèves, j'avais déjà fait ça en Italie et au Soudan et mon prédécesseur fit de même. La différence c'est que on établissait un site par nous même, entierrement financé par l'école.


Lawrence prend un air triste et respire plus rapidement.

Tout était si normal avant qu'on trouve la tombe. C'était la découverte du siècle. J'ai dit d'attendre le lendemain, qu'on ait l'équipe entiere, mais ils ont foncé comme tout jeune. Je me suis lancé à leur poursuite seulement pour tomber dans un enfer.

C'était rempli de monstres ignobles. Juste y penser...

Le professeur ramène les mains vers sa tête, comme pour se protèger.
J'ai survécu par pure chance. J'ai même trouvé la dépouille tant recherchée. On m'a fait tous les honneurs, j'ai eu une jolie petite médaille.

J'ai perdu mes élèves, mes meilleurs amis, dans cette tombe. Et on m'a félicité pour ça.
Bien entendu que j'ai dû démissioner par la suite. Je pouvais pas continuer avec ça sur le coeur.

J'ai passé trois mois à juste, errer. Sans vrai but.
Je cherchait juste à ne plus y penser.

Puis, je pouvais pas continuer éternellement donc je suis revenu à Londres.


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Jeu 7 Mar - 22:53
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Yumiko Okamoto
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Date : 20 février 2019
Lieu : Appartement de Lawrence Carter

Durant tout le temps que je lui avais conté mon histoire, Lawrence s’était montré attentif,sans tenter de me couper. Je ne sus cependant ce qu’il pensait de ce que j’avais vécu pendant mon enfance qui, finalement, n’était en rien ce que je pouvais appeler une existence. J’étais née à l’âge de quinze ans et étais morte le jour même de mes dix-huit ans. Penser que je pouvais encore manquer à quelqu’un alors que je n’étais que le fantôme d’une personne ayant souhaité vivre était difficile. Très difficile. Qui était réellement attaché à ma personne qui ne savait plus sourire de façon réelle sans qu’une magie soit en œuvre ? C’était grandement improbable que quelqu’un ait voulu s'accrocher à une personne aussi éphémère que moi. Voilà pourquoi, malgré les paroles de Jonathan et la gentillesse qu’on faisait preuve envers moi je ne pouvais pas trouver l’envie de vivre. Après tout, prendre sa vie en main ne voulait pas dire que je voulais la garder. Je préférais donner mon espérance de vie à un bébé qui, lui, aurait une vie plus heureuse et pourrait la croquer à pleines dents. Je souhaitais grandement cesser de gâcher tout cela… Mais pas maintenant. Pour l’heure, je devais seulement patienter un peu, voir ce que me réservait cette soirée, discuter… et laisser enfin les larmes quitter mon corps qui en avait beaucoup trop emmagasiné. Tant et si bien que ma vue était totalement brouillée. Je distinguais à peine les couleurs et les formes qui se trouvaient dans mon champ de vision. Voilà pourquoi, quand l'archéologue approcha un mouchoir de mon visage, j’eus un petit mouvement de recul qui fut à peine visible. Je ne m’étais clairement pas attendu à cela… contrairement au fait qu’il ne puisse pas savoir ce que j’avais pu vivre. On ne pouvait pas comprendre sans l'avoir soi-même expérimenté. J’en avais conscience étant donné que je ne pouvais pas comprendre ce que c’était qu’à voir une famille aimante à ses côtés.

Néanmoins, je me sentis un peu peinée de comprendre qu’il avait perdu des personnes proches. Jonathan m’en avait touché deux mots, mais c’était autre chose de l'entendre dire de la bouche de la personne intéressée. Je pris donc doucement la photo qu’il me tendit et la regardai silencieusement. Les trois personnes y figurant avaient l’air heureux. Je pouvais comprendre que voir cela pouvait lui faire du mal. Mais il pouvait toujours s’en débarrasser s’il ne le supportait pas. Je ne le voulais pas, mais la jalousie monta grandement en moi : je n’avais rien pour me rappeler les personnes que j’avais aimé. Seulement la souffrance et le dernier souvenir que j’avais de Hayate. Un souvenir qui me donnait envie de hurler comme je n’avais pas su le faire ce jour-là parce que ma voix s’était totalement éteinte à cause du froid, l'obligation de garder constamment le silence et le traumatisme. Pourtant, je ne restai pas insensible à ce que me raconta Lawrence. Cela ne faisait que très peu de temps qu’il avait perdu ces êtres chers. Et même si des choses bien en avaient découlé, il ne pouvait malheureusement pas s’en réjouir. Comment aurait-il pu ? Mais ce n’était pas sa faute. Il avait fait ce qu’il pouvait pour les protéger et ce n’était pas lui qui les avait poussés à entrer dans cette tombe sans leur accompagnateur. A mes yeux, il n’avait rien à se reprocher. Et je compris bien mieux sa haine des créatures qu’il ne connaissait pas. S’il avait peur qu’on l'attaque comme dans cet endroit décrit comme un enfer, ce n’était pas très étonnant, même si très triste pour lui. C’était comme s’il mettait toute l'humanité dans le même sac que les pires tueurs en série qui tuaient pour leur plaisir. Des innocents méritaient-ils de subir le courroux des victimes pour une seule personne qui avaient brisé leur vie ? Mais il s’était excusé pour ça. Mieux valait ne pas enfoncer le couteau dans la plaie alors qu’il allait déjà mal après m'avoir raconté son histoire.

Doucement, toujours les larmes aux yeux, j’entourai son cou de mes bras en un câlin réconfortant. Je restai ainsi silencieuse un moment, me rappelant un souvenir très lointain. Un de mes rares souvenirs heureux avant la solitude pure. De cela sortit une berceuse en ma langue natale que je me mis à chanter. Au début, ma voix fut faible comme lorsque je parlais. Mais, petit à petit, alors que je fermais les yeux pour m'imprégner du sentiment qui découlait de cette chanson, elle devint plus assurée et plus audible. Un peu comme si elle se débloquait petit à petit. Cela dura moins de deux minutes, mais j’espérai grandement que cela l’aide à aller mieux puisque je ne pouvais pas faire grand-chose d’autre…



Lorsque j’eus terminé, je me détachai doucement de mon hôte et lui souris tristement en lui tenant une main comme pour lui montrer que j’étais là, avec lui. Puis, doucement, je lui dis avec hésitation :

-Je suppose que vous ne devez pas beaucoup dormir la nuit après avoir vécu de telles choses. Voudriez-vous… que je vous aide à vous reposer ?

Je savais de quoi je parlais. Cela avait beau faire plusieurs années que Hayate était mort dans mes bras, que mon père, le mari de ma mère, avait tenté de m’assassiner, je me réveillais encore toutes les nuits. L'angoisse ne partait pas. J’avais toujours l’impression qu’il allait venir me faire la peau. A cause de ça, également, j’étais en proie à des hallucinations, surtout quand venait l'hiver ou que j’avais très froid. C’était si invivable...
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Ven 8 Mar - 7:34
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Lawrence Carter
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Histoire de se Connaître Appartement de Lawrence; 20 Fevrier 2019 à 17:39
Lawrence
Carter
Yumiko
Okamoto


Lawrence était surpris par le câlin assez soudain, mais c'était pas mauvais. Il ne la repoussa pas, fermit les yeux et se laissa emporter par la douce chaleur. Elle se mit à chanter une berceuse, il ne comprit pas les paroles mais pouvait sentir les emotions qui venaient avec. Il était calme, le souvenir de sa mère revenant un peu, comme une silouette dans le brouillard, une petite sensation là et une autre ici.

Une fois qu'elle le lâcha, il sentit un désir de pas la laisser partir, de rester un peu plus longtemps comme ça. Mais il devrait pas la retenir, il n'est pas un enfant et ce ne serait pas souhaitable vu ses actions plus tôt ce jour.

Quand il entendit les paroles de Yumiko, il poussa un léger sourire et un léger gloucement très profond qui ne dura qu'un instant très court.
Oui. Oui je veux bien, Yumiko.

Etais-ce juste à cause du câlin, ou du réconfort qu'elle lui a apporté qu'il la voyait plus de la même façon là?
Il ne pouvait que voir son visage, sûrement qu'il ne l'a pas regardé attentivement plus tôt à cause de son emportement. Elle avait quelques franges négligées qui retombaient sur l'avant du visage, donnant un petit air qui allait avec son doux visage. Sous les larmes qui sèchent, il y a des beau yeux couleur bleus. C'était un bleu particulier, comme celui de la mer Caspienne. C'était un air charmeur par sa vie, malgrès les larmes et le malêtre de la personne en dessous.

Lawrence prit son thé, il but un peu et garda la tasse en main.

Nous avons tous les deux vécus des vies difficiles. Que ce soit depuis l'enfance ou depuis recement.

Mais ce qu'il faut... Ce que je voudrais que je pense, c'est qu'il y ait toujours une lumière qui nous attend au bout du calvaire. Seulement que nous ne l'avons pas encore trouvé. Comme une bougie dans l'obscuritée, une petite lueur fragile qu'on doit protéger.


Le professeur posa sa tasse. Il essaya de chasser ses pensées ulthérieurs sur la jeune femme. Ce n'était pas un moment décent et ce n'était encore moins convenable.
Il remarqua le livre que Yumiko avait prit pour lire.
Vous voulez que je fasse la lecture, je faisait ça avec Julia avant. Elle me demandait souvent, même si j'ai jamais vraiment compris pourquoi.
Encore un mensonge. Lawrence savait que Julia avait un penchant pour lui, mais il repoussa discrétement ses avances, il était son professeur après tout. Maintenant ça n'importe plus, elle n'est plus de ce monde.

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Ven 8 Mar - 19:51
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Yumiko Okamoto
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MÉTIER : Prof de japonais



Date : 20 février 2019
Lieu : Appartement de Lawrence Carter

Au début, j’avais guetté ses réactions, m'attendant à un rejet. Je venais de lui proposer d'utiliser sur lui mes attributs d’être surnaturel, voir même de monstre selon le point de vue, pour l’aider à bien dormir. Il ne savait pas ce que cela faisait en général, me semblait-il. Certes, je lui en avais rapidement fait une description de ce que je savais, mais je ne savais pas vraiment comment je procédais hors de son esprit. Il était certain qu’il n’y aurait aucune conséquence puisque Léandre s’en était à chaque fois sorti indemne. Mais, au fond, qu’en était-il ? Prenais-je réellement la tête des dormeurs en moi ? Je n’en avais jamais entendu parler, donc je supposais que cela n’était pas le cas. Alors, peut-être était-ce… une sorte de transfert de mon âme dans son esprit ? C’était ce que j’espérais. Au moins, cela était clairement moins effrayant que me voir changer de forme sans que ce soit vraiment utile. De plus, l'image d’abomination que cela me donnait n’était clairement pas rassurante pour me donner envie de l’utiliser. Autant mourir de faim dans ce cas-là… Pourtant, malgré toutes les possibilités qu’il avait dû prendre en compte avant mon départ, ce qui l'avait sans doute poussé à proposer de chercher une solution qui me rende sans doute plus humaine, il sembla soulagé. Pas dans son rire qui ne dura que peu de temps, mais dans son sourire qui me parut extrêmement doux, plein de tendresse, et son acceptation de ma proposition. J’espérais vraiment que son premier rêve ne s’apparenterait pas à un cauchemar sans quoi je ne savais pas de quoi il en ressortirait pour lui. Personnellement, je savais que j’en serais malade puisque cela s’apparentait à de la nourriture périmée pour moi. Cela risquait de m’aliter pendant quelques temps dans les pires des cas. Sans doute cela dépendait-il de la gravité du cauchemar en question… J’allais devoir lui en parler, mais je ne m’en sentis pas le courage sur le coup. Surtout que c’était la première fois qu’il prononçait mon prénom. Cela me faisait plaisir puisque j’y vis le fait qu’il me considérait comme une personne à part entière.

Alors, avec des gestes doux, je repris cette photo de mon passé et allai la ranger le temps que Lawrence prit une gorgée de son thé. J’en fis de même en profitant d’être juste à côté de celui-ci. Il était tiède, mais cela me fit extrêmement de bien après avoir tant pleuré.Ce devait également être le cas pour mon hôte qui, contrairement à moi, était humain. Il devait en avoir bien plus besoin puisque j’étais juste sous l'influence de mon ancienne vie, ce que j’étais avant d'entrer à S’Indarë. Je m'assis donc sur le canapé et me mis à le regarder comme si je veillais sur lui. Mes coudes posés sur mes genoux pour garder ma tasse près de mes lèvres, je restai attentives aux mimiques et aux paroles qu’il me donnait pour tenter de mieux le comprendre. Je n’étais pas une bonne analyste, mais sans doute était-ce mieux d’essayer que rester là sans rien faire constamment. Ainsi, je l’écoutai faire un petit résumé de nos deux histoires et ce qu’il espérait pour nous deux : une lumière dans l’obscurité que nous pourrions trouver pour remonter la pente. Une lumière à protéger. En étais-je capable ? J’avais plus l’impression d'avoir besoin d’être protégée. J’avais besoin d’une personne qui puisse rester à mes côtés pour me prêter son épaule dans les coups de moins bien… quand j’avais mes hallucinations aussi. Si je devais devenir une protectrice, ce que j’étais sans doute pour Plume, qu’adviendrait-il pendant un de mes moments de faiblesse ? Mais comment le formuler ? Je ne voulais pas qu’il ait l’impression que je voulais piétiner ses paroles. Ce n’était pas mon but. Alors, après un temps de réflexion, je lui demandai doucement en regardant mon breuvage :

-Cette lumière dans l'obscurité pourrait-elle être un protecteur ?

Suite à cela, je vis les yeux de mon interlocuteur se poser sur le livre que j’avais laissé sur la table. Je devais bien avouer qu'avec le sujet de nos passés respectifs j’avais totalement oublié que je m’étais prévu de la lecture. Alors, quand il me proposa de me la faire, m'apprenant par la même occasion qu’une personne nommée Julia le lui avait souvent demandé de le faire. D’une certaine manière, je me sentis partagée par deux envies. L'une pour ma propre personne, ce qui ne me sembla pas correct et la seconde pour lui, pour qu’il ne se sente pas mal à l’aise ou repoussé. Puis, finalement,après avoir reprit une gorgée de mon thé, je lui répondis en posant ma tasse avec douceur :

-Lawrence, c’est gentil de proposer, mais je préférerais qu’on parle un peu plus de mes capacités. Il y a des choses que tu ne sais peut-être pas et dont je préfères t’avertir. Puis… j'aimerais également connaître certaines choses sur tes rêves, par exemple. Peut-être que je m'inquiète pour rien, mais je préfère qu’on sache tous les deux à quoi nous attendre avant de le faire. On sera plus sereins de cette façon.

Je ne le faisais pas pour moi, je le faisais pour lui essentiellement. Je ne voulais pas qu’il soit prit dans une situation qu’il ne voulait pas connaître sans savoir que cela était possible. J’avais notemment pour le cas où il ferait des cauchemars. Mais comme je mangeais les sentiments, qu’ils soient gonflés ou non, ils devaient disparaître ou devenir moindres, non ? Ce qui était certain était que les images restaient. C’était une certitude. Mais qu’en était-il des sentiments ? Léandre s’était simplement réveillé en pleine forme, mais je n’avais alors mangé que des rêves. Tout cela était si difficile à démêler...
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Ven 8 Mar - 20:39
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Histoire de se Connaître Appartement de Lawrence; 20 Fevrier 2019 à 17:41
Lawrence
Carter
Yumiko
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La question de Yumiko fit comprendre à Lawrence qu'il s'était mal exprimé.
Non, euh, oui, c'est que.... Ce que je voulais dire par protéger c'était de surtout pas laisser partir. Cela n'a rien à voir avec être un protecteur ou un protégé, juste.... de pas laisser sa seule lumière disparaitre de vue, de ... s'accrocher.

Après avoir proposé la lecture, il écouta Yumiko avant de répondre.
J'ai plus trop de cauchemars en ce moment, c'est une bonne chose je pense. A part si tu te nourris plutôt de ça? Généralement j'ai surtout des rêves sur mon temps en tant qu'enseignant à Cambridge, mes regrets et mes moments de joie que je reverrais jamais. Je sais pas si on peut dire que ce soit une vraie amélioration, mais c'est ma seule façon de vraiment revoir les morts.

Tu te nourris de quoi généralement? Comment ça marche? J'espère juste que ça ait rien de permanant.


Lawrence faisait un petit mouvement répétitif avec sa main gauche, ses doigts se touchaient puis s'éloignaient, il faisait ça avec chaque doigt de la main et le pouce. C'était pour exterioriser ses craintes et son stress.

Je suis désolé il va.... me falloir encore beaucoup de temps pour m'habituer à tout ça.

Je n'ai rencontré que Jonathan en début de mois et on a mit longtemps avant d'être sur des termes assez corrects.


C'était pas faux, ils ont d'abord cohabité par obligation et ont interagit plus froidement. C'est que petit à petit qu'ils se sont fait à la présence de l'autre. Par contre, Jonathan garda secret sa puissance pendant assez longtemps, ne le révelant qu'une fois qu'ils étaient confortables. Par experience avec le genre de réaction qu'il a eu avec Yumiko? Qui sait, elle a 5800 ans après tout.

Pour l'instant je répond juste à l'essentiel pour tes capacités, mais... Je préfererais oublier que tu n'est pas humaine, pour l'instant.

C'est mieux pour moi.

Même si je suis très curieux.

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Dim 10 Mar - 22:25
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Yumiko Okamoto
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Date : 20 février 2019
Lieu : Appartement de Lawrence Carter

Ma question sur le fait d’être protégé par sa lumière plutôt que le contraire déstabilisa totalement Lawrence qui tenta de me réexpliquer sa pensée. Apparemment, pour lui “protéger” signifiait “ne pas lâcher”, “ne pas laisser partir”. J’entrevis alors la raison qui m'avait fait venir en Angleterre entre autres. Il était partit sans me donner de nouvelles et m'avait fait tomber plus bas encore dans le gouffre des enfers et de la souffrance. Cela m'avait amenée à faire ma dernière tentative de suicide en date. Celle qui m'avait laissé une cicatrice sur mon cou, cachée par mes mèches blondes qui tombaient négligemment sur mes épaules et mon dos. Pouvais-je encore réellement penser à trouver une source de lumière sans en souffrir ? Je n’étais vraiment pas sûre de pouvoir m'appuyer sur quelqu’un en toute confiance. J’avais déjà tant de difficultés avec l’élève qui était sans doute l’être le plus proche de moi, hormis Plume. Je ne pus donc savoir comment prendre les paroles de mon interlocuteur qui se voulait encourageant, et me tut. Il était un autre sujet de conversation que je devais aborder pour le bien de cet homme. Néanmoins, il en parut encore plus troublé. Avais-je fait une bêtise en souhaitant le préserver des conséquences de mon prochain repas ? J’espérais vraiment qu’il ne prendrait pas mal mon initiative alors que je voyais très distinctement son visage se décomposer de la fausse joie qui semblait l’animer.

Finalement, sans émettre la moindre colère, mais en restant sur une réserve sans doute créée par la peur, il me répondit qu’il ne faisait plus tant de cauchemar que cela. Oui, comme il le disait, c’était plutôt une bonne chose puisque cela rendait les risques bien moindre. Être malade ne me dérangeait pas plus que cela, mais cela l’embarrasserait sans aucun doute. Sans parler des possibles conséquences du gonflement des cauchemars qu’il y aurait sur lui. Il était hors de question que je lui fasse du mal ! Encore moins quand je sus qu’il avait du mal avec les créatures surnaturelle au point de n'accepter leur présence qu'après un temps de cohabitation forcée. Je souris donc gentiment et répondis à ses questions le plus précisément possible pour le rassurer :

-Le fait que tu ne fasse pratiquement plus de cauchemars est une bonne chose : je peux en manger, mais ça me rendrait malade. Tu peux voir ça comme de la nourriture périmée pour Ysera. Sinon… comment expliquer ça ? Quand tu dors, il suffit que je sois près de toi et de fermer les yeux pour que je puisse entrer dans ton esprit. Nos âmes ne se rencontreront pas, mais j’aurais accès à la totalité de ton esprit, dont tes souvenirs et tes rêves. Quand je gonfle les rêves, je pense qu’on peut dire que j'aspire le surplus d’émotions qui en découlent. C’est comme ça que je mange et ça te permettra de te réveiller en pleine forme. Il est possible que tu t’en rappelle en te réveillant, mais la seule personne à qui j’ai mangé les rêves n'avaient aucun souvenir de ces derniers, comme il en avait l’habitude.

Je me demandais d'avance à quoi son esprit pouvait bien ressembler. Quand j’entrais dans celui de Léandre, je me trouvais dans un ciel nuageux et je pouvais voir un magnifique couché de soleil, me semblait-il. Un paysage magnifique. Ses souvenirs se trouvaient à côté du chemin menant aux rêves. Yasushi m'avait raconté que le sien était un labyrinthe pour échapper à son agresseur perpétuel et celui d’Archie était basé sur la maison de son enfance, un manoir digne de la richesse de sa famille, apparemment.Un manoir qui n’avait rien à voir avec celui des Okamoto, donc que je ne pouvais imaginer en réalité. Tout cela me rendait extrêmement curieuse. Mais je pris mon mal en patience pour ne pas effrayer plus qu’il ne l’était déjà l'archéologue qui venait de m'avouer vouloir oublier que j’étais une non-humaine. Je lui souris alors en essayant d’être rassurante en fermant cette discussion :

-Si j’ai répondu à toutes vos questions, et parce que je me sens rassurée quant à ce qui se passera, je vais faire en sorte de vous faire oublier ce que je suis. Et si… au lieu de me faire la lecture vous m’appreniez ce que vous savez sur le sujet de ce livre. Ce sera sans doute plus intéressant pour nous deux.

Je comprenais sa curiosité à mon égard puisque j’en avais également le concernant, même si elle n’était pas de même nature. Néanmoins, s’il préférait ne pas se pencher sur le sujet pour le moment, mieux valait ne pas insister. J’étais assez au courant du sentiment qu’était la peur et de ce qu’elle provoquait pour comprendre sa requête. Alors, je préférais l’écouter me raconter ce qu’il pouvait sur ce livre et le sujet abordé pour apprendre. Je me sentais comme une élève avide d’informations. Sincèrement, peut-être aurait-il mieux valu pour mois que je sois un suceur de données qu’une mangeuse de rêves. Comment la vie avait-elle pu croire que devenir une Ysera serait une bonne chose pour moi ? Quoique… manger des rêves me permettait de voir autre chose que mes propres cauchemars. Sur ce point, je jalousais un peu Lawrence qui se remettait plus rapidement que moi de ce qu’il avait vécu. Cela, même si cet épisode de sa vie le travaillait encore assez pour avoir une totale aversion pour les êtres surnaturels, qu’ils soient dangereux ou non.
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Lun 11 Mar - 7:41
Rp Terminé
Lawrence Carter
Ancien membre
SEXE :
ÂGE : 27 ans
RACE : Warlock
POUVOIR : Ecrivain
TAILLE / POIDS : 1m83 / 67 kg
MÉTIER : Prof d'histoire
Histoire de se Connaître Appartement de Lawrence; 20 Fevrier 2019 à 17:43
Lawrence
Carter
Yumiko
Okamoto


Lawrence écouta Yumiko pour bien absorber ce qu'il devait savoir au sujet de comment elle se nourrit. Après tout, il s'est proposé et il doit assumer la responsabilité d'en connaître les conséquences.
Il se posait des questions par rapport à se rapeller des rêves avec un manque d'émotions. Est-ce que ce serait comme avoir un vide dans le ventre?

Il hésita un peu, longuement. C'était une experience inconnue dans un domaine qu'il pensait inimaginable il y a un mois seulement. Le professeur reprit de son thé délicatement. Yumiko lui demanda plutôt que de lire, de lui parler du sujet du livre.

L'archéologue prit doucement le livre, retira ses lunettes afin de mieux voir les pages. Il était myope, donc c'était plus agréable pour la lecture. Il racla sa gorge un petit peu en examinant le titre, le sommaire et quelques pages avant de refermer et remettre ses lunettes.

"La nature Perdue"?
Il repira fortement, essayant d'organiser ses pensées sur le sujet devant lui.
C'est sur les peuples de mésoamérique. Ils sont fascinants. C'est un peuple dont on a tellement perdu et pourtant qui avait tellement accompli.
La passion pour l'histoire se lisait sur les yeux de l'homme alors qu'il commençait petit à petit à se lacher et faire des grand gestes pour illustrer ses propos.
...Tenochititlan c'est la citée des Azteques. Construite sur une petite ile dans un lac, c'est une véritable métropole. Les espagnols en ont fait des croquis et des descriptions innestimables. C'était comme une sorte de Venise-Rome de l'autre coté de l'Atlantique. Doté de grandes pyramides, de complexes résidentiels, d'un système éducatif avancé et de canaux ingénieux, c'est une merveille du monde.

C'était divisé en 5 quartiers principaux, un étant dédié à la pyramide centrale. Les quartiers étaient dirigés par des "maires" qui étaient juste en dessous du Roi. Les autres citées du lac, puis de tout le Mexique, faisait un commence régulier avec la ville voir en étaient les tributaires. C'était un Empire comme Rome, étendu, administratif et stable. Du moins jusqu'à ce que les espagnols arrivent.

La citée fut détruite, recouverte de sel pour détruire toute trace, le lac fut drainé et à la place fut construit une ville pour faire oublier le passé: Mexico.


Il était emporté par sa passion et oublia que le temps passait. C'était 10 minutes, une demi-heure, une heure? Il ne savait pas. Il trouvait une joie immense à raconter et expliquer, et il avait face à lui une élève plus attentive que tout.
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Lun 11 Mar - 22:48
Rp Terminé
Yumiko Okamoto
Ancien membre
SEXE :
ÂGE : 23 ans
RACE : Ysera
POUVOIR : Matérialisation des liens
TAILLE / POIDS : 1m68 / 54 kg
MÉTIER : Prof de japonais



Date : 20 février 2019
Lieu : Appartement de Lawrence Carter

Finalement, Lawrence n’eut aucune autre question à me poser. J’espérais que j’avais bel et bien répondu à toutes ses interrogations et qu’il se sentait rassuré. Comme il n’avait émi aucune véritable réaction à ce que je lui avais dit. De la réflexion, sans doute pour s'imaginer comment cela serait. Mais pas de paroles, pas de regard qui me permette d’évaluer la façon dont il prenait le tout. C’était angoissant même si je faisais tout pour que cela ne se voit pas. Outre le fait que je buvais mon thé tiède qui arrivait sur sa fin, je lui demandai s’il voulait bien m'apprendre ce qu’il savait sur le sujet du livre à côté de lui. Une façon à moi de changer de sujet en douceur et nous changer à tous les deux les idées face à la pression qui commençait à monter. Je n'allais pas pouvoir le supporter si cela durait trop longtemps, et je ne voulais pas que le malaise de l'archéologue face à ce que j’étais devenue quelques mois plus tôt le torture. Je savais désormais les raisons de cette aversion et trop tirer sur la corde aurait été cruel de ma part. Cela pouvait s'apparenter à me mettre face au chef de famille Okamoto, seule avec mes démons et mes terreurs. Comment pouvais-je lui faire subir une telle torture, qu’il aille mieux ou non ? Non, c’était impossible. Je ne voulais pas faire du mal. Il me fallait juste espérer qu’il n’était pas trop tourmenter et qu’il ne se sentait pas obligé de me nourrir après avoir accepté une première fois. Sincèrement, j'aurais sans doute préféré qu’il refuse si l’idée lui déplaisait. Mais comment le convaincre ?

Alors qu’il enlevait ses lunettes pour lire le titre du livre en question, je regardai un peu plus attentivement les liens qui le liaient aux autres. J’avais tus cette capacité qui n’avait rien à voir avec ma race pour éviter que cela le fasse totalement paniquer. Une capacité qui me permit de voir un fil le liant Jonathan d’une couleur se rapprochant du jaune orangé, deux fils noirs coupés représentant ses deux élèves et d’autres auxquels je ne pus faire vraiment attention sans avoir une migraine puisqu'ils allaient tous dans la même direction, pour le moment. Un signe qu’ils n’étaient pas présents dans l’appartement, mais qui créait un méli-mélo de couleurs qui se ressemblaient parfois trop pour que différencier les liens devienne difficile.Je ne pouvais malheureusement pas voir celui qui me liait à lui. En fait, je ne le voyais pas de base mais n’avais jamais tenté de le faire non plus. Il était des liens que je ne voulais absolument pas voir. Peut-être que, au fond, en remarquant les fils coupés de couleur noir, j’avais voulu occulter l'information en sachant pertinemment de quoi il s’agissait à cause de la douleur que cela provoquait. Le deuil n’était pas une chose facile et j’étais malheureuse à l’idée que quiconque puisse perdre la vie.

Lorsque le professeur commença à me parler des peuples de mésoamérique, mon attention se focalisa sur cela et non autre chose. Je ne sortis rien pour écrire, contrairement à l’idée que je m’étais faite au départ. En fait, j’avais peur que cette minute d'inattention me fasse prendre trop perdre pour que ce soit vraiment utile. Alors, je ne fis qu’écouter en regardant l'homme qui semblait retrouver celui qu’il laissait derrière lui quand il enseignait ça. Pourtant, il était évident qu’il aimait le faire, partager ses connaissances sur un sujet ou un autre. Il n’était pas comme moi qui apprenait à des lycéens plus par obligation qu’autre chose. J'aurais aimé que cela soit une passion, mais je ne me sentais pas le droit d'avoir une telle place. Après tout, les élèves m’apprenaient bien plus que ce que je leur apportais à chaque cours. Cela m’attristait bien que rien ne pouvait le montrer sur mes traits déjà tirés par des émotions négatives qui ne me quittaient plus malgré mon sourire très fin. Sourire surtout animé par le plaisir d'apprendre quelque chose que je ne connaissais pas, même si je ne comprenais pas tout. De plus, il fut tant emporté par son récit que je n'eus pas le cœur de lui poser les questions que j’avais.

Ce n’est que lorsque sonna l'horloge pour indiquer le début de soirée que j’eus un peu plus de courage pour le couper. Je m’en sentis horriblement mal, mais comme c’était pour son bien, je me permis de le faire tout de même :

-Lawrence, peut-être devrais-tu songer à manger un peu ? Je pense qu’il ne va pas tarder à être l’heure.

Du moins, nous étions proches de l’heure que ma coach de vie m'indiquait sans cesse pour manger régulièrement. Voilà pourquoi je disais les choses de cette façon, pensant qu’il en était de même pour tous.
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