Sexe : Race : Muse Pouvoir : La chimie des sentiments Age : 17 ans Taille : 1m69
Je veux simplement te voir ...
Avec Ever
La journée était enfin terminée. C’était … long … Une des plus longues journées de sa vie ! Même si quasiment toute l’école était victime de ce sort, rien n’allait. Ce matin il a du gérer Chuemon, les heures de cours très pesantes entre ceux totalement mal à l’aise et ceux totalement à l’aise, cette rencontre à midi avec l’autre gamin/e qui lui a fait une leçon de morale parce qu’il a eut le malheur de se morfondre tout seul dans son coin sans personne pour le faire chier … sauf elle ! Le mensonge qu’il a du inventé à sa mère en prime pour ne pas l’appeler à cause de sa voix changée. Léandre était vraiment sur les nerfs, il voulait exploser, cogner sur le mur une bonne fois pour toute pour évacuer tout ça, hurler comme tout le monde un bon coup mais il s’était promis de garder la face et ne pas paniquer. Ça l’énervait … Cette situation, les autres, les remarques, les regards, son corps, sa voix. Il n’était pas né avec ce corps, ni même avec ces cheveux, ni ces yeux, il n’avait plus rien de la personne qu’il était il y a moins de trois ans et il commençait à se dire de plus en plus qu’il n’aurait jamais dû quitter la Finlande pour venir dans cette école, parce que, en soit, qu’avait-il gagné au change ? Des pouvoirs ? Il n’en voulait pas. Une nouvelle race ? Il n’en voulait pas. Une partenaire qui a causé son premier chagrin d’amour ? Non merci. Qu’avait-il gagné bon sang ?!
Léandre respira doucement, assit sur son lit, profitant de la solitude. Chuemon s’était précipité à la bibliothèque, certainement à la recherche d’une solution, Caindell faisait sa vie, de toute façon cette situation ne semblait pas le perturber plus que ça. Ce n’était pas plus mal, il avait besoin de ce silence, ce calme alors que dehors c’était la tempête. Et parce que c’était calme, il ne sentait pas de ressortir. Il n’avait aucun vêtement à sa taille, aucun sous-vêtement pour maintenant ces obus qui semblait faire leur vie à chacun de ses pas, et surtout il n’avait pas la force de regarder ce monde totalement transformé. La muse prit son téléphone et écrivit à Ever :
Léandre a écrit:
Salut Ever, vue la situation à l’école, je préfère annuler les cours jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre.
En envoyant le message, Léandre se sentait assez triste. Ever avait le don de le faire sourire en général, même lorsqu’elle s’énervait sur ses devoirs, elle avait un coté amusante qui le touchait. Peut-être lui aurait-elle remonté le moral inconsciemment ? Mais il ne voulait pas qu’elle le voit comme ça. Même lui ne voulait pas se regarder dans un miroir. Il ne voulait pas baisser la tête ou croiser les bras à cause de ce qu’il avait « gagné » ce matin. Léandre ferma les yeux et eut un long soupire en prenant son visage entre ses mains.
Qu’est-ce qu’il allait faire maintenant ?
Après quelques minutes, on frappa à sa porte, Léandre était allongé sur son lit, le visage tourné vers le plafond, essayant de se vider l’esprit, de relativiser, de trouver une solution, se savoir comment, pourquoi. On frappa de nouveau. Il ne voulait pas se lever. Il était bien là, allongé, où le plafond avait la même couleur que celui de sa chambre en Finlande, comme si tout ça n’était pas réel. Mais la muse finit par se redresser, ses longs cheveux tombant sur son buste, suivant la courbe de ses seins. Ses seins … On frappa de nouveau. Léandre se motiva à se lever pour ouvrir sans aucune motivation. Sa porte semblait tellement plus loin qu’à l’habitude. Il ne voulait pas ouvrir. Il avait encore son uniforme scolaire deux fois trop grand pour lui, son pantalon trainant au sol malgré les ourlets, ses longs cheveux d’argents flottant doucement à chacun de ses pas, lui caressant le dos. Sa main fine et délicate se glissa autour de la poignée de porte pour la tourner et l’ouvrir.
Léandre découvrit un garçon. Un garçon, plus grand que lui, lui faisait face. Léandre fronça les sourcils. Déjà parce qu’il n’aimait pas être plus petit que les autres, mais aussi parce qu’il avait une sensation de déjà-vu. Il ne s’attarda pas sur la corpulence de l’inconnu mais davantage son visage. Un visage juvénile mais plutôt masculin. Un visage qui lui rappelait quelqu’un. Des yeux crépuscule recouvert d’un masque noir et des cheveux roux attaqués en queue de cheval où se trouvaient joyeusement deux tentacules.
Léandre fronça des sourcils, mais plus de surprise que de colère :
_Ever ?
Bon sang qu’est-ce qu’elle faisait ici ?! Ce n’était clairement pas le moment de quoique se soit. Léandre voulait juste s’allonger et attendre que le temps passe, même jouer de la musique ne lui disait rien. Faire ses devoirs, aller se balader, appeler sa famille ? Rien du tout. Il voulait juste qu’on lui fiche la paix aujourd’hui ! Et tous les jours où il n’aurait plus ses attributs masculins !
La muse fit un pas en arrière pour ne pas sentir le fait qu’il était à présent plus petit que sa jeune élève avant de demander, sa voix devenue doucement cristalline et charmante comme celle d’une sirène :
ft Ever Inkraven & Léandre Laverny le lundi 1er avril 2019
Le cours de sport a été... génial. Frustrant dans un sens, parce que ça a plus ou moins donné raison aux gens qui prétendent que les garçons ont plus de force que les filles, mais elle s'est senti tellement... tellement libre. De plus grandes jambes pour courir plus vite, ça lui a donné l'impression de voler. Après ça, même le cours de maths n'a pas été aussi horrible, alors que c'est la chose qu'elle déteste le plus. Enfin la plupart du temps, il y a quand même des moments où elle apprécie les maths... juste un peu plus.
En dehors de la panique ambiante à cause de tous ces changement, la journée s'est bien passée. Une journée à être plus grande, un peu plus forte, à mieux voir ses muscles naissants... Finalement, mec ou fille, elle ne change pas tant que ça. A part qu'elle s'est attaché les cheveux pour la première fois depuis une éternité, parce que pour une raison qu'elle ne comprend pas, elle a plus de tentacules sous cette apparence. Sa journée aurait donc pu être parfaite et totalement normale s'il n'y avait pas eu... ce message. Les sourcils froncés, elle observe son téléphone un moment puis fini par secouer la tête. Pourquoi annuler ? Elle fait la moue, tapote l'écran du bout du doigt. Est-ce que c'est égoïste si elle n'a pas envie de l'écouter ?
D'un geste décidé, Ever range le portable dans la poche de son jean et se dirige vers les dortoirs, son sac négligemment accroché à une épaule. Non, elle ne veut pas. Au pire il l'enverra balader, tant pis, mais c'est bien les seuls moment où elle apprécie un peu les maths et... bon, aussi, elle est un peu curieuse de savoir s'il a été touché. Et à quoi il ressemble, si c'est le cas. Alors elle monte jusqu'à sa chambre. Frappe à la porte. Une fois. Deux fois. Et il finit par ouvrir.
Il a du coup été touché aussi... En fait, si elle n'avait pas su que c'était sa chambre et qu'elle n'était pas venue spécifiquement pour lui, elle aurait eu un moment d'incompréhension. Mais non, il est reconnaissable. Yeux vairons, cheveux blancs... plus longs mais quand même. En fait il aurait été fidèle à lui-même s'il n'y avait pas eu cette... poitrine. Ever affiche une petite grimace compatissante. Hoche la tête quand il lui demande le nom, puis hausse les épaules.
» Si. Mais j'avais envie de te voir quand même.
Égoïste ? Tant pis. Il la connaît assez pour savoir qu'elle est toujours comme ça. Et puis il a pas l'air en forme... peut-être que c'était vraiment une bonne chose de venir, finalement ?
Sexe : Race : Muse Pouvoir : La chimie des sentiments Age : 17 ans Taille : 1m69
Je veux simplement te voir ...
Avec Ever
_Tu n’as pas reçu mon message ?
Léandre avait noté la grimace d’Ever, mais n’a pas relevé. Il ne voulait même pas savoir où s’étaient posés les yeux de sa jeune élève à ce moment là, même s’il en était quasiment sûr. Ever haussa les épaules à sa question. Un petit tic chez elle qui n’avait pas changé, au moins.
_ Si. Mais j'avais envie de te voir quand même.
Les sourcils de Léandre se froncèrent d’avantage, même s’il n’imposait pas grand-chose sous cette forme, sauf peut-être un regard noir. Mais les gens étaient moins impressionnés par le regard assassin d’une adolescente d’un mètre soixante neuf, une taille fine et un gabarit frêle, plutôt qu’un jeune homme d’un mètre quatre-vingts cinq à la voix grave te ferme. Léandre n’était pas en colère contre Ever, il était simplement dans l’incompréhension. « J’avais envie te de te voir » ? Pourquoi ? Est-ce qu’elle avait quelque chose à lui demander ? Voulait-elle se moquer ? Curieuse comme elle était, ce n’était pas étonnant qu’elle soit venue seulement pour voir à quoi ressemblait Léandre en fille. Si c’était le cas, ce n’était pas amusant du tout pour le finlandais. Il n’était pas déjà très bien lui-même, il n’avait pas besoin d’un avis extérieur sur son état actuel.
_Pourquoi ? …
C’était la seule chose que pouvait demander Léandre : Pourquoi ? Il ne savait pas ce qu’il ressentait à cet instant, en plus d’une forte gêne alors qu’il regardait le regard crépuscule d’Ever. Comme s’il avait déçu quelqu’un. Oui peut-être était-ce ça ? Il ne voulait pas être vu de cette façon par Ever mais sans savoir vraiment pourquoi. Devant Chuemon, Edelweiss, sa classe, ses professeurs, il n’avait pas ce sentiment désagréable de faire pitié. L’étrange sentiment de vouloir être vu différemment …
La muse soupira pour chasser ses pensées. Ever était là maintenant, elle l’avait vu, tant pis. Léandre se décala, une main toujours posée sur la poignée et fit un léger geste de la tête pour l’arrivante.
_Bon, entre, ne reste pas dans le couloir.
Lorsqu’Ever passa la porte, Léandre la referma aussitôt pour les couper du monde extérieur. Ses pieds nus se prirent dans son pantalon, mais pas assez pour le déséquilibrer. La muse tira sur l’habit pour se libérer avant de se pencher pour remettre l’ourlet afin de se mouvoir correctement. A genoux, ses longs cheveux vinrent se glisser de part et d’autre de son visage. Sa poitrine cognant contre sa cuisse et le frôlement de ses fins doigts sur sa cheville imberbe le mettaient très mal à l’aise. Mais aurait-il dû renvoyer gentiment Ever ? … Dans le fond, lui aussi … Peut-être plus égoïstement encore … Il aimait la voir …
La muse se releva et s’adossa à la porte, les bras croisés, laissant toujours une certaine distance avec la personne qu’était devenu Ever. Il était pourtant très à l’aise avec sa cadette, au point de la taquiner gentiment et sourire beaucoup plus qu’à l’accoutumé, mais là, c’était simplement gênant et incompatible avec ce sentiment d’impuissance. Ever avait le physique d’un jeune adolescent, son caractère rebelle et aventureuse allait bien à son état actuel. Et, la connaissant, ce n’était pas une situation qui semblait la dérangeait. Il ne manquerait plus qu’elle préfèrerait rester un garçon … Bien que chacun avait son avis, Léandre voulait retrouver sa petite Ever, celle qu’il a quitté hier avec sa mignonne frimousse, sa petite taille adorable, sa façon de bouder, le rebondis de ses joues lorsqu’elle faisait la moue, les plis de ses yeux lorsqu’elle souriait, sa voix à la fois puissante et innocente avec ce petit accent irlandais dû à ses origines. La personne en face de lui … Ce n’était pas totalement Ever. C’était elle, oui, mais pas totalement. Et Léandre ne voulait pas d’une personne ressemblant à Ever. Il voulait que tout redevienne comme la vieille.
Après un silence où Léandre fixait Ever, il demanda, sa voix grave et très masculine remplacée par une voix cristalline, douce et mielleuse :
_La transformation n’a pas été trop pénible pour toi ?
ft Ever Inkraven & Léandre Laverny le lundi 1er avril 2019
"J'avais envie de te voir quand même". Ce sont les mots qu'elle a prononcés mais, sur l'instant, même elle ne sait pas vraiment répondre à la question qu'il lui pose en retour. Parce qu'un instant, elle l'a vu froncer les sourcils, et qu'une pointe de regrets s'est faufilée pour la première fois depuis bien longtemps dans ses émotions. L'a-t-elle mis en colère ? A quel point aurait-il préféré qu'elle ne vienne pas ? Incertaine, elle cherche ses mots, cherche sa raison, une justification à sa présence. Leur différence de taille désormais presque inexistante - cinq petits centimètres à peine - la perturbe. Elle sent un tentacule s'évader de l'élastique qui les retient derrière sa tête, comme un signal.
» Parce que tu es mon ami.
A peine a-t-elle prononcé ces mots qu'elle réalise le sens qu'ils prennent. Son ami, vraiment ? Mais n'est-il pas juste un personnage parmi d'autres, une marionnette au bout des fils d'une personne invisible, contrôlant le moindre de ses faits et gestes ? Si... Si mais il y a quelque chose de différent. Peut-être que ce sont les circonstances dans lesquelles ils se sont rencontrés, une fois où elle pensait être une personne ordinaire au milieu d'autres personnes ordinaires, où elle lui avait sauvé la vie deux fois. Une fois à la mer, où cette notion de réalité n'était qu'un parasite facile à ignorer dans son esprit. Et tous ces cours, depuis décembre... Elle aura du mal à l'admettre mais souvent, elle en oublie qu'elle n'est pas réelle. Elle en oublie la haine profonde qu'elle a toujours voué aux études, depuis la première mauvaise note qui est apparue sous ses yeux. Au fond... au fond il est le seul personnage, en dehors de sa famille, auquel elle s'est attachée.
Un peu hésitante parce que son froncement de sourcil agacé ne parvient pas à s'effacer de sa mémoire, elle entre dans la pièce malgré tout. Réflexe peut-être, ou manque de savoir-vivre selon la personne qui en juge, elle s'assoit sur le lit le plus proche, de manière à lever la tête pour pouvoir le regarder. Étrangement, même si gagner quelques centimètres ne lui déplairait pas, l'idée d'être plus grande que lui, elle, la dérange. Même si ce n'est que de très peu, elle a l'habitude qu'il soit plus grand. Qu'il puisse passer sa main dans ses cheveux quand elle grommelle quelque chose avec son ton boudeur de gamine rebelle.
» Pour moi ? Non... pas vraiment. Ça n'a pas changé grand chose à mon quotidien.
A vrai dire, ça n'a modifié que quelques grands avantages qui lui manqueront sûrement quand les choses redeviendront comme avant - car elle sait que ça se produira, la transformation est trop radicale pour tout le monde pour être autre chose que temporaire - mais ce n'est pas pour autant qu'elle aimerait rester comme ça. l'idée qu'on lui donne du "il" et du "monsieur" lui tirerait presque un frisson.
» C'est cool pour le sport, de gagner quinze centimètre mais... je préfère ma taille discrète. Et ma voix normale.
S'il y a bien un truc auquel elle ne s'habituera pas, c'est ça : la voix masculine qui s'élève à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. Trop grave, pas assez marqué de son intonation impertinente habituelle ni du petit rire qui flotte habituellement en arrière plan dans les notes de sa voix. Ever regarde le pantalon trop grand qui flotte sur les jambes de son ami, traîne au sol, la poitrine qui se devine trop facilement sous son uniforme - qu'est-ce qu'elle est contente d'avoir échappé à ça ! - la petite grimace qu'elle perçoit sur son visage depuis qu'elle est entrée. Au fond, elle sait qu'elle n'a pas besoin de lui retourner la question. Elle opte pour une autre.
» Tu veux que je te dessine des vêtements à ta taille ?
Peut-être même qu'elle peut s'arranger pour lui dessiner quelque chose qui réduirait, du moins de l'extérieur, l'aspect plantureux de sa poitrine. Elle ne peut pas modifier des choses existantes, elle a déjà testé, mais il doit bien y avoir moyen de fabriquer quelque chose.
Sexe : Race : Muse Pouvoir : La chimie des sentiments Age : 17 ans Taille : 1m69
Je veux simplement te voir ...
Avec Ever
_La transformation n’a pas été trop pénible pour toi ?
Léandre avait suivi le mouvement de la demoiselle jusqu’au lit de Chuemon. Elle n’a pas eu énormément d’occasion de venir dans cette pièce. Jamais à vrai dire. C’était toujours lui qui allait dans sa chambre pour lui donner ses cours du soir. Elle a bien dû monter une ou deux fois parce qu’il devait prendre un manuel ou bien qu’il voulait troquer son uniforme contre ses habits d’origines, mais pas assez de temps pour savoir quel lit appartenait à qui, surtout que Léandre n’était pas du genre à laisser trainer ses affaires, et, si on n’ouvrait pas son armoire, il n’était pas facile de savoir quel était son coin de chambre. Ça semblait si impersonnel, mais le jeune homme n’aimait pas exposer sa vie à qui le voulait, même si Caindell et Chuemon étaient des colocataires vraiment sympathiques.
_ Pour moi ? Non... pas vraiment. Ça n'a pas changé grand chose à mon quotidien.
Léandre resta silencieux. Il s’en était un peu douté, Ever avait une capacité d’adaptation assez phénoménale. Sauf en math, mais c’était un détail. Même s’il ne comptait pas lui dire il admirait assez cette forme d’intelligence qu’elle possédait. Malgré que ce soit toujours Ever, Léandre avait du mal avec cette voix qui lui était étrangère. Elle ne ressemblait pas du tout à celle de son élève, bien que c’était les même intonations, ce n’était pas la sienne, c’était celle d’un jeune adolescent ayant finit de muet.
_ C'est cool pour le sport, de gagner quinze centimètre mais... je préfère ma taille discrète. Et ma voix normale.
Léandre esquissa un rapide sourire, très bref et très furtif. Au moins ils étaient d’accord là-dessus. La muse se demandait si Ever voulait rester ainsi, vraiment. Peut-être que certaine personne pourrait rester ainsi après avoir trouvé une solution à tout ça. Ou peut-être pas, non, ça serait difficile à expliquer cette vague de transgenres. Léandre fixait toujours Ever de sa place, adossé à la porte, les bras croisés. Il n’y pouvait rien mais il s’était totalement renfermé sur lui-même dès qu’il avait posé les pieds en cours ce matin. C’était son moyen d’auto-défense, il s’en rendait compte, mais n’arrivait pas à faire autrement. Il ne restait plus qu’à espérer qu’Ever ne lui en veuille pas trop.
_ Tu veux que je te dessine des vêtements à ta taille ?
Léandre regarda ses pieds, sa poitrine rebondit à cause de ses bras croisés le gênait un peu pour voir son accoutrement, mais il ne décroisa pas les bras et ferma les yeux un instant dans un soupire. Il avait complètement oublié cette poitrine l’espace d’un instant et la réalité était terrifiante. Oh qu’il le vivait mal … Mais il aurait bien le temps de se morfondre dans ses rêves, il pouvait encore tenir le coup, encore un peu, et la journée serait terminée. Peut-être demain, en se réveillant, tout redeviendrait comme avant ? Même s’il voulait y croire, Léandre devait rester lucide. Cette situation pouvait durer une journée comme des années et il ne pouvait pas se balader tous ces jours avec des vêtements bien trop grands pour lui. La muse releva la tête en ouvrant les yeux, ses longs cils de femme papillonnèrent doucement et lentement dans un silence religieux pendant que Léandre reprenait contenance avant de dire, le ton froid malgré sa nouvelle voix de velours :
_Pourquoi pas, j’y serais certainement mieux. Mais met-toi ici, c’est mon coin de chambre.
Léandre montra son lit d’un geste du menton. Evidement, son lit était le plus loin de la porte et le plus proche de la fenêtre. C’était fait exprès. Il préférait voir le ciel plutôt que sa porte s’ouvrir et se fermer sur des visages qu’il n’appréciait pas forcement.
La muse alla vers son lit pour montrer l’exemple. Mais il préféra laisser le matelas à son invitée et prendre sa chaise de bureau. Une fois assit, Léandre porta une main à sa nuque pour se masser, son cristal toujours présent au même endroit. L’effet de sa main fine et délicate sur sa peau était étrange, comme si c’était une main étrangère qui touchait sa nuque. Léandre mit fin à ce geste aussitôt et posa sa main sur le bord de son assise. Puis, il regarda de nouveau Ever, du moins, ce qu’elle était devenue. Il la fixa silencieusement un instant, le visage sans émotions, avant de dire, la voix franche :
_Moi aussi, je préfère lorsque tu es toi.
Cette phrase n’avait pas vraiment de sens, mais Léandre ne savait pas vraiment comment la tourner. Il voulait dire qu’il préférait Ever lorsqu’elle était Ever, la vraie, la jeune fille de petite taille, la voix moqueuse, la tête arrondie, les mains enfantines … Léandre n’avait même pas répondu lorsqu’elle avait dis « tu es mon ami ». Ce n’était pas une phrase qu’il entendait régulièrement, c’était même si rare que ça l’a prit au dépourvu et il a préféré se taire, comme ignorer ces paroles. « Ami » était un terme abstrait. Il n’avait eu que deux véritables amies avant de venir à Londres, l’une d’elle est toujours une amie chère à son cœur, et l’autre la raison de son silence et de son chagrin. Oui, c’était à la fois merveilleux et dangereux d’avoir des amis. C’était d’autant plus fascinant et inquiétant lorsque les deux partis étaient d’accord sur ce fait. Parce que, oui, maintenant qu’Ever l’avait dis de vive voix, Léandre sentait bien qu’ils n’étaient pas juste prof-élève, bien plus que des connaissances, ils étaient des amis.
Léandre finit par se lever et marcher doucement vers Ever, les pans de son pantalon trainant sur le sol. Il s’arrêta devant elle, le fait qu’elle soit assise donnait un peu de marge au finlandais, beaucoup moins qu’avant mais tout de même assez pour ne pas se sentir démuni par sa taille. Il la fixa un instant, la dévisageant comme une inconnue avant que ses yeux vairons ne remonte jusqu’aux cheveux de sa cadette. Une main curieuse vint frôler les tentacules attachés d’Ever. Même s’il était distant, presque froid, le regard sans chaleur, le visage fermé, il sentait comme de la joie au fond de lui. Il était heureux d’Ever soit venu le voir. Il ne voulait pas vivre cette mauvaise situation tout seul.
ft Ever Inkraven & Léandre Laverny le lundi 1er avril 2019
Au moins il sourit. Un peu. Très peu, en fait. Un sourire de moins d'une demi-seconde, disparu aussi vite qu'il est apparu. Mais il ne parle pas, ou pas beaucoup. Les bras croisés sur la poitrine qu'il semble décidément détester – il n'y a qu'à voir le regard qu'il baisse dessus – il reste silencieux. Assise en tailleur sur le lit, Ever garde la tête levée vers lui, attendant sa réponse à sa question tout en réfléchissant déjà au dessin qu'elle va faire. Hors de question qu'elle lui fasse un uniforme, il vivrait trop mal d'avoir celui des filles et quitte à avoir des vêtements personnalisés autant les... personnaliser, justement. Après tout, personne ne lui a rien dit à elle pour le sweat et le jean, c'est que les circonstances sont assez exceptionnelles pour qu'ils s'habillent comme ils veulent. Pour le moment en tout cas.
Finalement il accepte, d'une voix un peu froide qui fait tiquer la jeune fille plus si fille, avant de lui indiquer un lit sur lequel s'asseoir. Ah, elle a visiblement squatté celui d'un de ses colocs. Elle aurait dû s'attendre à ce qu'il n'ait pas celui le plus proche de la porte. Non, c'est sans doute celui du plus sociable du trio, s'il y en a seulement un. En fait, elle n'a pas la moindre idée de qui sont ses colocataires. Hochant doucement la tête, elle se lève, prenant son sac pour aller s'installer, toujours en tailleur, sur le lit qu'il lui désigne. Près de la fenêtre. Elle se permet de jeter un œil à travers la vitre, pour avoir une idée de la vue qu'il y a de cet étage. Pas très différente de la sienne, mais du plus haut, elle voit un peu plus de détails. Mais ce n'est pas le genre de dessin qu'elle a besoin de faire pour l'instant.
Consciencieuse, l'adolescente sort un carnet à dessin de son sac, et des tubes de peinture qu'elle a fabriqué il y a quelques temps. De l'encre de couleur mélangé à celui produit par ses tentacules pour l'imprégner de son pouvoir, et ne plus se contenter de dessins en noir et blanc. Elle n'était pas sûre qu'ils marcheraient, mais elle a fait plusieurs tests entre temps et elle sait que ça fonctionne, et même très bien. Ça lui évitera de s'habiller tout en noir.
Ever relève la tête pour jeter un œil à la morphologie qu'elle va devoir copier quand il prononce une phrase qui la laisse interdite une seconde. Elle le fixe une seconde en clignant des yeux. Je préfère quand tu es toi... Pourquoi cette phrase la surprend-elle autant ? Parce qu'elle a plus l'habitude que personne ne l'apprécie ? Non. Elle sait qu'il ne parle pas de sa personnalité, puisqu'elle n'a pas changé, et c'est sens doute ça qui la surprend un peu. C'est bien la première fois qu'on fait un commentaire sur son apparence, en dehors des classiques remarques sur ses tentacules. C'est... perturbant. Secouant la tête, agitant par le même coup les fameux appendices attachés à l'arrière de son crâne, elle se penche sur son dessin. Trace un contour général pour la forme du corps avec un crayon normal, un genre de mannequin pour sa tenue. Et elle se met à griffonner. Un pantalon à la bonne taille, pour commencer. Déjà, elle se concentre dans son ouvrage.
Si bien qu'elle sursaute presque en réalisant qu'il s'est approché d'elle et qu'il a posé une main dans ce qui lui sert de cheveux. Intriguée, elle relève son pinceau avant de tracer une ligne involontaire qui aurait gâché sa création, et elle pose ses yeux sur lui. Son visage n'exprime pas grand chose, une neutralité un peu déconcertante. Heureusement, sa bouche le fait pour lui et elle comprend le geste avant de se poser des questions.
» Je sais pas pourquoi, ouais... J'en ai le double, c'est pour ça que je les ai attachés.
En avoir un de chaque côté passe encore, mais en avoir quatre sur la tête en liberté totale, sans façon. Elle se demande quand même d'où ça vient. Manque d'image masculine avec deux tentacules seulement ou décision prise avant, que les calamars "mâles" ont plus de bidules sur la tête ? Elle a presque envie de sortir son carnet pour poser la question, mais elle n'en fait rien. Pas ici, certainement pas devant une des seules personnes qui la considèrent comme quelqu'un de pas trop dérangé.
» Tu veux quoi, comme vêtements ? T-shirt, chemise, sweat ?
Le pantalon, elle maîtrise, elle se doute qu'il ne voudra ni un short ni une jupe, donc elle ne s'embrasse pas de poser la question. Elle continue donc son vêtement et ajoute des chaussures pendant qu'il répond, tout en réfléchissant à une manière de l'aider pour sa poitrine. C'est le moment où elle regrette presque de ne s'être jamais intéressé au sujet, elle sait qu'il existe des trucs pour les faire paraître plus petites, voire inexistantes. Mais elle ne sait pas à quoi ça ressemble, ça complique un peu la tâche pour en dessiner.
Sexe : Race : Muse Pouvoir : La chimie des sentiments Age : 17 ans Taille : 1m69
Je veux simplement te voir ...
Avec Ever
_Tu as plus de tentacules ou je me trompe ?
Léandre baisse son regard et rencontre celui d’Ever. Il aimait bien regarder ces yeux orangés qui lui faisait penser à la couleur du ciel qu’il préférait le plus. Et, bien qu’il avait du mal à comprendre les autres, il arrivait souvent cerner les gens et les petites lueurs dans les yeux de sa cadette ne reflétait pas que de la malice mais bien quelque chose de doux et accueillant. Mais il était évident qu’il ne lui dirait jamais cela, elle prendrait la grosse tête, cette petite.
_Je sais pas pourquoi, ouais... J'en ai le double, c'est pour ça que je les ai attachés.
La voix grave de la personne devant Léandre lui donna un léger rictus très furtif mais bien présent. La muse délaissa les tentacules de son invité sans pour autant s’écarter. Il garda dans un coin de sa tête cette particularité et irait voir dans les livres si les calamars mâles avaient plus de tentacules que les femelles.
_Tu veux quoi, comme vêtements ? T-shirt, chemise, sweat ?
Léandre vint s’asseoir à coté d’Ever avant de regarder son dessin. Il pencha doucement la tête pour mieux voir la silhouette dessinée. C’était à ça qu’il ressemblait ? Léandre avait évité tous les miroirs pour ne pas avoir à faire face à son nouveau corps. Anatomiquement parlant, il avait un corps tout à fait charmant, mais c’était certainement le fait d’être une muse. D’ailleurs, à quoi pouvait ressembler son visage à présent ? Peut-être qu’il pourrait affronter cette réalité s’il avait un soutient, sil avait Ever. Mais plut tard.
Léandre releva doucement les yeux vers ceux d’Ever. Il arrivait à sentir son odeur. Et bizarrement, il reconnaissait celle familière de son amie et y trouvait un certain réconfort. Se trouvant un peu trop près d’elle, Léandre se redressa et s’écarta un peu, son regard fuyant vers le sol. Il ne savait pas trop ce qu’il venait de se passer mais avait ressenti une sorte de gêne. Certainement la proximité avec sa cadette. Oui, ça devait être ça. La muse se releva et alla vers son placard pour l’ouvrir et montrer une tenue complète à Ever qu’elle pourrait dessiner à sa taille. Cependant, il arrêta son geste avant de prendre un cintre et se tourna vers Ever. Dans un sourire, il lui demanda, sa voix féminine résonnant dans la pièce :
_Et si je te laissais décider ?
Ever connaissait un Léandre aux allures victoriennes, parois steampuck à ses moments, mais il fallait dire que la muse n’a pas mis beaucoup de temps pour se trouver. Jeune, il avait un style décontracté ; jean, t-shirt et sweat, puis il a commencé à mettre des chemises, puis une veste, puis un pantalon souple, puis des bottes et finalement il a adopté ce style où il se sentait très bien et qui lui allait très bien. Léandre retourna s’asseoir près d’Ever, mais à distance raisonnable tout de même, et continua, essayant de trouver un coté amusant à cette situation qui le rendait fou.
_Tu seras ma styliste, le temps de cette étrange transformation, ça te va ?
ft Ever Inkraven & Léandre Laverny le lundi 1er avril 2019
Chaque trait de son dessin est important. C'est le soucis avec les vêtements : si elle rate un trait, si elle laisse un petit espace dans les lignes, il y a une probabilité que le tissu soit déchiré à cet endroit. Alors même si elle se tient prête à l'écouter, à attendre qu'il lui donne une réponse, elle ne prête pas vraiment attention à ses mouvements. Avec de l'encre bleu tirée de ses tubes de peinture magique, elle définit la forme du jean qu'elle va lui donner, puis elle mélange plusieurs couleurs pour lui créer des baskets à sa taille, en espérant qu'elle ne se retrouve pas à créer la mauvaise pointure. Pourquoi des baskets ? Déjà parce que les chaussures de ville pour fille, elle trouve sa moche, ensuite parce que la majorité sont à talons, ou style ballerine. Manquerait plus qu'il se fasse mal aux pieds... Alors non, elle lui fait des basket style converse, histoire qu'il reste un peu dans son élément.
Elle relève les yeux quand il lui propose de décider. Il se trouve devant son armoire mais, étrangement, il n'a rien sorti. Il préfère... la laisser choisir ? Ever penche un peu la tête sur le côté, intriguée par cette décision qu'elle trouve... étrange. Pourquoi ce choix ? Elle n'a jamais été réputée pour avoir un talent de designer à couper le souffle. Enfin sauf quand il s'agit e designer des catastrophes, mais ça n'est pas vraiment la même idée.
» Tu es sûr ?
Haussant un sourcil, elle observe sa feuille. Trouver un vêtement à lui mettre, hein ? Elle tapote le bout du pinceau contre ses dents en réfléchissant. Elle hésite vraiment, pour le coup. Une chose est sûre, c'est qu'elle va éviter de lui mettre un truc près du corps, histoire d'éviter que la poitrine qui semble tellement le gêner ne soit trop soulignée... de toute manière elle n'a pas spécialement envie, elle non plus, de trop marquer la forme de sa poitrine.
» Tu sais la mode c'est pas vraiment mon truc, c'est ma sœur qui est branchée fringues.
Ever, elle, prend généralement la première chose qui lui passe sous la main. Elle estime avoir à peu près autant de talent vestimentaire qu'un gamin des rues. Mais s'il veut vraiment qu'elle soit styliste le temps qu'il retrouve son apparence normale... Eh bien pourquoi pas après tout, ça lui permettra de s'améliorer en conception de personnages. Elle posera peut-être même quelques questions en cours d'art visuel pour avoir plus d'idées. Pour l'instant, la seule chose qui lui vient est un vêtement assez similaire à celui qu'elle porte actuellement, en vérité. Un sweat à capuche assez classique, même si elle ne peut pas résister à la tentation d'ajouter un petit motif de lyre sur l'épaule gauche. Un rappel de la première chose qu'elle a dessinée pour lui. Le temps de dessiner, elle a tenu sa feuille hors de sa vue en la penchant légèrement, pour qu'il ne voit pas à l'avance ce qu'elle prévoit.
» Attends...
Pendant que son pouvoir agit et matérialise ce qu'elle a déjà dessiné, elle sort son téléphone, fait quelques recherches rapidement, et rajoute un dessin, une sorte de débardeur élastique d'après les images qu'elle a trouvées. Elle observe l'image avec un air dubitatif avant de la laisser basculer dans le réel.
» En théorie, si j'ai réussi à le dessiner correctement, c'est censé réduire ta poitrine. Tu as l'air de pas l'aimer, alors...
Voilà qu'elle fait quelque chose par considération pour quelqu'un, maintenant. Décidément, cette journée devient la définition même de "pas banale". En tout cas, normalement, elle a fini de dessiner. Il devrait avoir une tenue cohérente et à sa taille, si son pouvoir ne s'est pas trompé dans les proportions.
Sexe : Race : Muse Pouvoir : La chimie des sentiments Age : 17 ans Taille : 1m69
Je veux simplement te voir ...
Avec Ever
_Tu seras ma styliste, le temps de cette étrange transformation, ça te va ?
_Tu es sûr ?
Pas vraiment à dire vrai, mais il voulait voir ce que sa petite camarade allait faire pour lui. Lui faire travailler un peu les neurones et la créativité. Léandre ponctua son regard en acquiesçant pour lui faire comprendre qu’il insistait pour qu’elle le fasse. Sans bouger de sa place, la muse observa sa cadette réfléchir, tapotant le bout de son pinceau sur ses dents. Léandre ne pouvait s’empêcher de trouver ce geste vraiment adorable, malgré la nouvelle apparence d’Ever. Il allait avoir du mal à s’y faire, mais il sentait que ça commençait doucement à venir, car, après tout, cette personne en face de lui restait Ever, tout ses gestes, toutes ces paroles le confirmaient.
_Tu sais la mode c'est pas vraiment mon truc, c'est ma sœur qui est branchée fringues.
Léandre esquissa un sourire avant de doucement rejoindre sa cadette penchée sur son carnet. Il aurait pu la sentir agacé par sa demande mais au contraire, elle y mettait beaucoup de cœur et de détermination. Certainement qu’elle l’avait aperçu comme un défi, mais Léandre aimait bien également l’idée qu’elle réfléchissait à des vêtements qui pourrait lui plaire en plus de lui aller. C’était un peu comme si elle s’intéressait à ses gouts … un peu. Ever cachait légèrement son dessin, malgré que la muse penche la tête pour observer ce qu’il y avait. Mais la petite semblait déterminée à lui faire la surprise de sa nouvelle tenue.
_Attends...
Le pouvoir d’Ever agissait et les vêtements sortirent de la feuille par magie alors que la demoiselle alla feuilleter son téléphone. Obéissant, Léandre attendit sagement, ne touchant pas aux vêtements fraichement fabriqué par l’encre magique de son amie. Quelques instants plus tard, Ever matérialise une sorte de mini débardeur qui semblait trop petit pour être porté convenablement.
_En théorie, si j'ai réussi à le dessiner correctement, c'est censé réduire ta poitrine. Tu as l'air de pas l'aimer, alors...
C’était un doux euphémisme …
Léandre se leva pour vérifier que la porte était bien fermée à clé avant de revenir vers Ever pour prendre les vêtements qu’elle avait matérialisés, sans un mot. Il pensa se changer dans les toilettes mais après une légère réflexion, Ever était de base une fille et vu qu’il n’était pas habitué à tout cela, la petitesse des sanitaires allait forcement le vouer à se cogner de toute part alors qu’il se battrait avec ses vêtements. Léandre alla plutôt au bout du lit et tourna le dos à Ever avant de retirer son pantalon pour mettre le jean qui lui allait comme un gant, masquant joliment ses fines jambes aux gracieux mollets finement sculpté. Puis il retira sa chemise, repoussant plusieurs fois ses mèches argentés qui lui tombaient sans cesse le long du corps, le gênant dans ses gestes. Léandre respira doucement, ne se demandant pas si Ever l’observait ou non, même s’il était assez curieux de le savoir sans pouvoir l’expliquer. Il se mit à sourire intérieurement, amusé de ses propres pensées. Lui qui n’aimait pas être vu ni observé, voulait presque que sa jeune amie le regarde … en train de se changer. Quelle ironie. Léandre eut énormément de mal à mettre la brassière qui comprimait sa poitrine d’une façon très forte. Il manqua un battement pulmonaire et expira doucement en positionnant correctement les manches de cet instrument de torture. Comment les filles pouvaient mettre ça ?! C’était horrible ! La muse baissa les yeux pour observer son corps avec cette brassière. En effet, ça avait réduit sa poitrine. Même si elle était encore assez présente, au moins il pouvait voir son ventre ! Un ventre plat, sans vraiment le muscles, avec de jolies formes sur les cotés. Léandre enfila ensuite assez rapidement le sweat à capuche, libéra ses longs cheveux avant d’aller vers le miroir de sa chambre, se découvrant pour la première fois. La muse se fixa sans bouger, silencieusement, avant de se rapprocher du miroir pour observer son visage pour la première fois. Il devait se l’avouer, il était belle. Et c’était d’ailleurs très étrange à dire. Il observa ses yeux, ses lèvres et ses traits. Il se reconnaissait sans se reconnaitre. Léandre tira un peu sur le col du sweat pour observer la finesse de son cou. Il passa une main sur une de ses joues et fit lentement le tour de son visage. Il avait du mal à se faire à l’idée d’être devenue ainsi. D’être devenu une femme.
Léandre se redressa et recula pour regarder sa nouvelle tenue. Finalement, il était venu vers le miroir pour ça. Il aimait bien. Ça lui rappelait un peu son style d’avant ; très décontracté. Ça lui rappelait aussi un peu ses bons jours avec Serah et … elle. Léandre posa sa main sur son épaule et caressa doucement le motif de lyre joliment cousu dessus, ce qui lui décrocha un très bref sourire alors qu’il repensait doucement au mois de décembre. C’était, si on veut, un peu le premier cadeau que lui avait donné Ever, ce petit objet en forme de lyre. Léandre y avait trouvé une sorte d’attache qui lui rappelait sa jeune amie. Après quelques instant à tourner sur lui-même pour se regarder, Léandre finit par se retourner vers Ever sans quitter sa place.
_Merci pour les vêtements. Je pourrais même garder le sweat quand tout redeviendra comme avant.
Si tout redevient comme avant … Le visage de Léandre était assez terne, sans émotion, alors qu’il se demandait si cela allait une fin. Il resta silencieux un instant. Mais il voulait savoir …
_Comment tu fais ? …
Léandre s’arrêta un instant. Il ferma les yeux et respira doucement, la brassière comprimant sa poitrine et ses poumons, l’obligeant à respirer avec lenteur. Il savait qu’il devait seulement s’y habituer mais ça semblait être une tache difficile pour lui et son nouveau corps. La muse rouvrit les yeux et reprit sa phrase avec plus de calme :
_Comment tu fais pour être positive dans toutes les situations ? Quand on était des magicals tu ne semblais pas avoir eu peur ou avoir été paniqué. Là non plus. J’ai l’impression que tu es confiante.
Léandre s’avança doucement pour venir s’asseoir de nouveau aux cotés de sa camarade, le regard légèrement perdu dans le vide, les mains sur les cotés de son corps. Il émit plus doucement encore, comme un secret :
ft Ever Inkraven & Léandre Laverny le lundi 1er avril 2019
Et voilà, c'est sa première mission de styliste improvisée, menée à bien. Ce pouvoir a quand même de sacrés avantages, quand il ne déclenche pas des catastrophes. Elle regarde avec un petit sourire satisfait le tas de vêtements qu'elle vient de créer. Plus elle y réfléchit, plus elle se dit que la magie lui offre des perspectives d'avenir assez illimités.
Deux pensées se bousculent ensuite dans sa tête : la réalisation que Léandre n'a visiblement pas l'intention de quitter la pièce pour se changer, et une pointe de gêne qu'elle n'arrive pas à s'expliquer. C'est une fille, après tout... et puis elle l'a déjà vu en maillot de bain ! Alors pourquoi est-ce qu'elle ressent cette furieuse envie de détourner le regard ?
Un peu perturbée, Ever baisse les yeux pour les garder rigoureusement rivés sur ses pieds. Ou presque. Une part d'elle, curieuse, la pousse à les relever un instant, les poser sur la courbe de son dos et les mèches argentées qui y reposent. Une petite sensation bizarre étreint ses poumons réchauffent un peu son visage, et son regard retourne se fixer sur le sol. Mais quand même, elle le préfère en garçon. Même si elle ne regarderait pas beaucoup plus. Question de hm... principe ? Admettre que ça l'intimide lui ferait mal.
Ever ne quitte son observation du lino que quand son camarade se lève, et qu'elle est certaine qu'il est habillé. Elle observe l'effet que donnent ses vêtements. Ça rend plutôt pas mal. Le binder semble avoir bel et bien réduit sa poitrine. Et elle ne peut s'empêcher de sourire en voyant celui de Léandre, quand il effleure la petite lyre. Il s'en souvient, alors. Et visiblement, cette petite note personnelle lui fait plaisir.
» J'espère qu'il sera encore à ta taille, alors.
Sinon elle lui en fera un adapté à sa carrure masculine. Ça n'avait rien d'un dessin compliqué. Même si, vu qu'il était plutôt gracile de base, celui-ci lui irait peut-être toujours. Elle perçait un drôle d'air sur son visage avant qu'il pose une question qui la laisse perplexe.
» Comment je fais quoi ?
Cela dit, le reste de la question ne la perturbe pas moins. Elle tourne la tête vers son sac, vers le carnet où s'écrit sa vie en permanence. Une part d'elle a envie de lui en parler, mais elle ne peut pas. Il la prendra sûrement pour une folle, elle risque de briser ce qu'il y a entre eux... quoi que ce puisse être. Une amitié assez solide pour qu'elle ne veuille pas la risquer.
» Je sais que les choses vont s'arranger.
Très peu de choses inattendues comme celles-ci sont définitives, dans un monde fictif.
» Et puis tu sais, à Halloween, je me suis fait tuer par un dragon fou. Être un mec, à côté, c'est pas grand chose.
Quant aux magical eh bien... Elle s'est sentie libre, à cette période. Sans cette désagréable conscience de la réalité. C'est sans doute pour ça qu'elle a rejoint le camp adverse, ce jour-là.
» Je suis pas sûre que ce soit quelque chose d'enviable. En magical... en magical tout était plus simple.
S'il savait, il ne dirait pas que c'est une force. C'est facile d'être calme quand on sait que rien n'est réel. Mais agréable ? Beaucoup moins.
Sexe : Race : Muse Pouvoir : La chimie des sentiments Age : 17 ans Taille : 1m69
Je veux simplement te voir ...
Avec Ever
_C’est une force que j’admire beaucoup chez toi.
Ever semblait retourner dans ses pensées. Elle était beaucoup plus rêveuse qu’on ne pouvait le croire en la voyant. On pourrait penser que c’est une simple gamine qui fonce tête baissée sans se soucier des conséquences, mais Léandre voyait bien que Ever réfléchissait beaucoup, même si parfois les mots et les gestes traversaient sa pensée, elle n’était pas irréfléchi.
_Je sais que les choses vont s'arranger.
Léandre resta silencieux. Sa camarade était si confiante, comme si elle savait. Et c’était bien ce qu’elle affirmait : « Je sais ». La muse était vraiment curieuse. Très curieuse de savoir ce que cachait Ever. Avait-elle des dons de clairvoyance dissimulés qu’elle ne voulait pas dire ? Lecture de l’avenir ? Bien qu’elle était sereine sur leur futur, le jeune homme sentait bien que ce mystérieux don pesait sur sa jeune amie. Seulement, la décision lui appartenait de partager son fardeau, avec lui, avec sa sœur, avec une autre personne. Mais elle ne semblait pas décidé à le faire et Léandre était prêt à attendre, si elle voulait se confier à lui, il attendrait sagement ce jour sans rien lui demander.
_Et puis tu sais, à Halloween, je me suis fait tuer par un dragon fou. Être un mec, à côté, c'est pas grand chose.
La muse fronça les sourcils en direction d’Ever. Il avait entendu parler de cette histoire. Lui était partie en vacances chez sa famille et en rentrant, les rumeurs se sont propagées plus vite que le vent. Il avait entendu ce qu’il était arrivé à Edelweiss, Chuemon, Caindell et Bethany mais n’avait pas demandé à Ever ce qu’elle avait vécu dans cet Enfer. Il avait espéré qu’elle ne serait pas allée à cette sortie scolaire, ou même, si c’était le cas, il ne voulait pas en parler pour ne pas lui rappeler de douloureux souvenirs vu que tous ses camarades ont été traumatisé et n’ont plus jamais voulu en parlé après leurs aveux. Pourtant, Ever avait sorti cette phrase presque naturellement, comme s’il n’y avait rien de grave, comme si ce passage n’avait pas été un abominable souvenir. Elle était comme … las …
_Je suis pas sûre que ce soit quelque chose d'enviable. En magical... en magical tout était plus simple.
Plus simple … oui et non … ça dépendait pour qui, dirons nous. Mais Léandre devait avouer qu’il avait aimé cette époque. Il était redevenu humain, combattre des monstres étaient une option, à coté il avait une vie normale et paisible avec cette petite boule de poil … Il s’était attaché à lui comme on s’attache à un animal de compagnie et son départ a été douloureux pour la muse. Il s’en était remis, parce qu’il fallait qu’il s’en remette, il pouvait se remettre de tout, même du départ d’un ami. Léandre espérait seulement que Gõu n’avait pas disparu et était avec cet autre Léandre en train de manger des cookies et parler sans cesse. Il espérait qu’il allait bien, qu’il était en vie, quelque part, se souvenait de lui, pensait parfois à lui et surtout qu’il était heureux. Mais en vérité, si Léandre était resté un magical, est-ce qu’il serait ami avec Ever a cet instant ? Serait-il là, sur son lit, à parler ? La jeune muse avait des doutes là-dessus. Même si elle lui avait sauvé la vie, c’était clairement cet instant là mer, au milieu de deux pays, où quelque chose avait naquit entre eux.
_Peut-être, mais si on était resté des magicals, on ne serait pas devenus amis, tu ne penses pas ? C’est une maigre compensation certes, mais moi ça me va.
Léandre ne savait pas comment pensait la Ever magical, ce qu’elle faisait, ce qu’elle aimait. Sans ses pouvoirs de Muses, peut-être qu’Ever n’aurait trouvé aucun intérêt au pauvre mortel qu’il était. Personne ne saurait jamais. La muse devait avouer que plus le temps passait, plus il ne voulait retourner en arrière pour rien au monde. Comment pourrait-il le vouloir lorsqu’il voyait les yeux crépuscule de son amie ? … Enfin, la question ne se posait plus à présent ! Ils n’étaient plus des magicals, certes, mais à présent ils avaient des sexes différents et c’était là où était la vraie question. Léandre tourna la tête sur le coté, de manière à ce que Ever ne puisse pas voir son visage et se mit à sourire. Il avait oublié, l’espace d’un instant, qu’il était une fille. Il ne pensait pas que ça puisse être possible compte tenu de la brassière qui lui comprimait la poitrine, ses longs cheveux qui lui tenaient chaud et le fait que sa camarade ait une autre apparence aussi, mais oui, l’espace d’un moment, il avait oublié tout ça et avait une douce impression de bien-être. Après avoir repris un visage neutre, Léandre tourna de nouveau la tête vers sa camarade avant de reprendre :
_Ever … Si tu veux me parler de quelque chose, je suis là pour t’écouter. Peut-être que je ne parle pas beaucoup, que je ne montre pas vraiment mes sentiments, surtout lorsque je ne sais pas comment réagir, mais je sais bien écouter du moins, et garder des secrets.
Doucement, la muse posa sa main sur le sommet du crane d’Ever. Même si elle était un garçon à présent, elle restait Ever et lui restait Léandre. Il restait le garçon qui lui flattait le sommet du crane de manière affective. Malgré ce geste, Léandre resta impassible sur son visage et continua avec sa douce voix féminine :
_Je ne te force à rien si tu veux les garder pour toi mais si tu ressens le besoin de m’en parler, je ferais mon possible pour t’aider.
La main fine de Léandre se glissait doucement sur les mèches accrochées d’Ever. Son pouce caressait la naissance des cheveux roux de sa cadette, frôlant son front avec douceur. Les yeux vairons de la muse se perdaient dans cette jolie couleur orangée. Ses doigts délicats coulissèrent lentement vers le coté, caressant toujours les cheveux d’Ever, mais avec beaucoup plus de douceur et de lenteur. Le cœur de Léandre loupa un battement et il quitta la tête de l’irlandaise précipitamment. La muse sentit une légère chaleur dans sa poitrine. Certainement à cause de la brassière. Oui, ça ne pouvait être que ça. Il se leva, ses longs cheveux d’argents le suivant tel un châle enroulé. Il allait vers son bureau et ouvrit son tiroir avant de sortir un jolie carnet neuf, encore emballé d’un fin plastique transparent laissant voir son contenu : un carnet blanc avec une image de calamar dessus. Puis, il se tourna vers Ever et avança doucement vers elle en disant :
_Je voulais te le donner plus tard, dépendamment et ton bulletin, mais tu fais beaucoup d’efforts et c’est aussi pour te remercier pour les vêtements.
Léandre tendit le carnet à sa cadette avec un léger sourire non dissimulé. Il ne pensait pas sortir ce cadeau si tôt de son tiroir. Mais Ever le méritait. En plus de ses grands efforts durant ses cours particuliers, elle ne trichait plus en cours, elle était là pour lui, c’était son petit rayon de soleil de la semaine, et il voulait lui faire ce cadeau, maintenant plus qu’un autre jour. Il aurait bien le temps de trouver autre chose pour la fin de l’année.
ft Ever Inkraven & Léandre Laverny le lundi 1er avril 2019
"En magical tout était plus simple". Ce sont les mots qu'elle vient de prononcer, alors qu'elle est parfaitement consciente que lui et certains autres ont vraiment souffert de cette période. Que ce soit parce qu'ils détestaient leur transformation ou parce que l'escapade dans les souterrains a laissé des cicatrices, elle sait que "simple" est loin d'être le mot que la majorité d'entre eux aurait choisi. Mais elle... elle, elle ne voulait pas que les choses redeviennent normales. C'est pour ça, après tout, que leur ennemi a réussi à prendre le contrôle de son esprit : parce qu'une partie d'elle, inconsciemment, savait ce qu'elle perdrait à récupérer sa race et son pouvoir. Et lui, pourquoi a-t-il été possédé, ce jour-là ?
Il marque un point, par contre, en soulignant qu'ils ne seraient peut-être pas amis sans ça. Oui, le jour de leur combat, elle lui a sauvé la vie, en repoussant les flèches qui fondaient sur lui, mais est-ce que ça aurait été suffisant pour qu'ils se reparlent ? Probablement pas, il doit avoir ses propres amis dans cette école. Et sans ses pouvoirs, sans ses tentacules et les capacités qu'ils lui donnent en mer, jamais leur rencontre à la plage n'aurait été ce qu'elle a été.
» Oui, tu as raison.
Quand elle l'a rencontré à la mer, il est arrivé au bon moment, au bon endroit. Dans l'eau, projetée comme ça dans la liberté de l'océan, elle oublie que tout ça n'est qu'un monde de pixels, de papier et d'encre. Il faut croire qu'il a eu de la chance, dans ses rencontres avec elle. Enfin "chance", façon de parler. Elle sait que le hasard n'a pas grand chose à voir là-dedans, mais si elle commence à se demander pour quelle raison les choses se passent aussi bien entre eux... non. Elle ne veut pas que sa relation avec Léandre prenne cet aspect faux et superficiel. Elle ne veut pas se poser ce genre de question, se demander le but de leurs rencontres, de leur discussions, savoir pourquoi chacune des leurs interactions existe. C'est un coup à devenir dingue, si elle ne l'est pas déjà.
C'est cependant de manière très humaine que des questions viennent s'inviter dans sa tête, après ça. Sa façon de lui parler semble essayer de franchir une barrière dans son esprit qu'elle ne se croyait pas capable d'abaisser une seconde. Lui en parler ? Elle aurait secoué négativement la tête si la main qu'il a posée dessus n'avait pas agi comme une ancre. Bizarrement, ça la perturbe. Est-ce que c'est parce qu'il est une fille ?
» N...Non, tout va bien.
Elle n'a pas envie de lui en parler. Elle n'a pas envie qu'il sache. Elle n'a pas envie que les choses changent. Peut-être que garder ce genre de secret n'est pas bon pour elle, mais que peut-elle faire d'autre ? Il a beau dire qu'elle peut lui parler, il ne sait pas... Non... Si elle lui en parle, il s'en ira, pas vrai ? Et elle n'a pas envie qu'il s'en aille.
Il y a un instant de silence... Au moment où la main de Léandre semble se perdre, son regard aussi. Ever reste interdite un instant, pas crispée mais figée, comme immobilisée par cette étrange interaction. Elle ne s'attendait pas à ça. À vrai dire, elle ne sait absolument pas comment réagir. Une partie d'elle essaye de comprendre, mais elle n'arrive pas à remonter jusqu'à son cerveau. Elle se contente de le regarder, jusqu'à ce qu'il retire sa main précipitamment.
Léandre s'éloigne d'elle sans un mot et, l'espace d'une seconde, elle ressent une impression légèrement désagréable. Une sensation d'abandon, peut-être, sans trop savoir pourquoi. Une pensée furtive, qui disparaît et s'oublie aussi vite qu'elle apparue. Elle penche légèrement la tête sur le côté, intriguée de savoir ce qu'il compte lui "donner". Quand elle aperçoit un carnet dans ses mains, son petit air perdu se transforme en large sourire.
» Trop cool ! Il est génial !
Malgré son enthousiasme, elle se régule assez pour le lui prendre délicatement, puis elle le déballe pour admirer le motif. Pas de toute, il l'a acheté en pensant à elle, tout comme elle ne peut pas prétendre que la lyre n'était pas volontaire. La musique pour lui,, brodée sur son pull, le dessin pour elle dans un carnet. Et l'océan qui leur avait permis de se rencontrer. C'est presque trop symbolique.
Même si elle sait qu'elles sont vierges, Ever parcourt un instant les pages, en effleurant une du bout des doigts, et son sourire se fait légèrement rêveur.
» Merci..
C'est un chuchotement, cette fois, un peu perdue dans ses pensées.
Sexe : Race : Muse Pouvoir : La chimie des sentiments Age : 17 ans Taille : 1m69
Je veux simplement te voir ...
Avec Ever
_Il te plait ?
_Trop cool ! Il est génial !
Ever eut un adorable sourire sur son visage bien qu’elle n’ait plus les traits presque enfantin qui étaient les siens. Léandre ne bougea pas face à la réaction de sa camarade, le bras tendu il attendait qu’elle prenne son cadeau dans ses propres mains. La réaction d’Ever était intéressante et agréable. Elle ressemblait à une enfant le jour de Noël face à ses cadeaux, bouillante à l’intérieur en train de fixer sans complexe son due mais devant se contenir pour attendre les autres au pied du sapin. Les mains d’Ever finirent par prendre le carnet délicatement alors que ses yeux brillaient d’impatience. Ses doigts, moins petits qu’avant, déballèrent le plastique qui protégeait le carnet pour observer pleinement l’objet entre ses mains. Léandre ne perdait pas une miette de cette scène. Il était même assez content de lui, d’avoir suscité une bonne surprise pour sa camarade. Ever finit par ouvrir le carnet, faisant tourner les pages qui dégageaient une agréable odeur de papiers neufs. L’air s’y imprégnait doucement telle une légère ondulation sur une eau calme. C’était très agréable.
_ --rci…
Ce son fut à peine audible, mais Léandre devina les mots de sa camarade. Il ne fallait pas être mentaliste pour comprendre ce qu’elle voulait lui dire de manière aussi gênée. Bien plus que cette odeur, ce qui était agréable était la compagnie de cette jeune personne assise sur son lit. Elle n’était pas parfaite. Elle était même très imparfaite. Mais c’était cette imperfection que Léandre appréciait puisqu’elle semblait plus vraie que beaucoup de personne qu’il a pu croiser. Et plus que tout, elle était là. Ici où il n’attendait plus personne, où il pensait que personne ne viendrait ; vers lui. Elle était là de son plein gré, pour lui. Même si elle n’était plus la même physiquement, Léandre appréciait de plus en plus ce moment, ce cadre, ce qu’elle lui offrait.
_De rien …
Léandre posa sa main sur le sommet de la tête d’Ever et la caressa doucement, son sourire de tout à l’heure ne l’avait pas quitté.
_ Petite nageuse.
Léandre eut un sourire attendrit, plus prononcé, pour Ever, vraiment content que ce simple carnet lui ait plu. Il ne s’attendait pas à tant d’enthousiasme, mais s’en était que meilleur. Doucement, il alla s’asseoir à coté d’elle, tirant sur son pull pour laisser un peu de laisse à sa brassière qui comprimait sa poitrine. Il y avait réellement des femmes qui portaient ça ? C’était un coup à mourir étouffé, comme les le corset en ce temps là. Une fois installé, Léandre resta silencieux un instant, regardant la chambre d’un regard ailleurs, le visage redevant neutre et impassible comme figé dans le marbre d’une sculpture. Il y avait à peine moins d’une heure, son moral était vraiment très bas, il se sentait seul et même abandonné. Maintenant il se sentait mieux, presque bien, comme à chaque fois qu’il voyait Ever. Il la voyait un peu comme son petit rayon de soleil de la semaine, mais forcé de croire qu’elle était plutôt son petit rayon de soleil tout simplement ; toujours là pour lui apporter un peu de réconfort dans son cœur sans chaleur.
_Merci d’être venue Ever, je me sens bien quand tu es là.
C’était innocemment dit bien que le jeune homme ne comprenne pas vraiment que ces paroles étaient sorties du fond de son cœur et avait bien plus d’importance qu’il ne voulait le croire lui-même. Léandre arqua un sourire, tournant son visage vers celui d’Ever avant de finir :
ft Ever Inkraven & Léandre Laverny le lundi 1er avril 2019
Son esprit s'est perdu. Elle regarde les pages et, sous ses yeux, elles se couvrent d'images, de possibilités, de traits griffonnés ou de lignes colorées. Un sourire rêveur se pose sur le coin de ses lèvres, et ses doigts suivent le tracé des créations fictives et à venir. Elle l'a remercié, à voix basse, sans même réaliser que c'est la première fois depuis une éternité que ce mot franchit ses lèvres. Un instant, parmi les multiples possibilités de dessin qui circulent dans son imagination, le visage de Léandre – le vrai – se pose sur une page et elle recule un peu sa main, intriguée et prise au dépourvu par cette image mentale qui disparaît aussi vite qu'elle est apparue.
C'est quand il lui répond qu'elle réalise qu'elle a ouvert la bouche un peu plus tôt. C'est aussi à ce moment qu'elle sort de sa rêverie éveillée, du monde des possibles. Elle sursaute légèrement en sentant sa main se poser à nouveau sur sa tête. L'instant d'absence qu'ils ont partagé tout à l'heure lui revient, et une expression un peu perdue flotte une seconde dans son regard, comme si ses émotions hésitaient. Finalement, elle sourit, refermant doucement le carnet pour arrêter de se perdre dans son imagination. Léandre s'assoit à côté d'elle et elle tourne les yeux vers lui. Ce serait mentir de dire qu'elle apprécie spécialement sa nouvelle apparence. Il n'est plus tout à fait lui-même, ça ne lui ressemble pas assez pour qu'elle n'ait pas une légère sensation de malaise. Évidemment, sa version féminine est jolie mais... ce n'est pas pareil.
Et pourtant, même avec cette apparence, même avec cette voix, les mots qu'ils prononcent font vaciller un instant l'air serein de son visage. Une sensation chaleureuse s'invite dans sa poitrine et elle détourne le regard, les joues un peu rosies par le compliment. Ever n'a jamais vraiment eu l'habitude de ce genre de remarque ; elle sait qu'elle a plus tendance à agacer les gens qu'à leur faire plaisir, et cette phrase la prend un peu au dépourvu. Elle ne sait pas quoi répondre, pas plus qu'elle ne réalise que le coin de ses lèvres est resté étiré en un petit sourire bien plus naturel que ceux dont elle est capable au quotidien. Mais elle se reprend assez vite, laissant sa personnalité agir pour elle et chasser la sensation étrange et inconnu qui lui a réchauffé le cœur.
» Il fallait bien que je vienne, tu comptais sécher mon cours, dit-elle avec un petit clin d’œil.
Celui-là et peut-être les autres. Il suffit de le connaître un peu pour savoir que Léandre qui sèche les cours, c'est très mauvais signe. Ça veut dire qu'il va mal, assez mal pour laisser de côté son amour des études, son sérieux, tout. Hors de question qu'elle le laisse tout seule en sachant ça, c'est la moindre des choses. Et que ce soit une forme de curiosité et d'égoïsme qui l'ait poussée à venir ne change rien au fond du problème.
» Je vais prendre ça pour un compliment, tu es un des rares que j'énerve pas.
Mais les autres ne sont pas drôle, de toute façon.
Sexe : Race : Muse Pouvoir : La chimie des sentiments Age : 17 ans Taille : 1m69
Je veux simplement te voir ...
Avec Ever
_Tu me fais rire.
_Il fallait bien que je vienne, tu comptais sécher mon cours
Léandre eut un léger rire fluet à cause de sa nouvelle apparence. Ce n’était pas faux, il n’allait effectivement ne pas lui faire cours aujourd’hui et les jours à venir. Heureusement qu’elle était venu remettre un peu d’ordre dans ses idées. Elle avait fini par bien connaitre le personnage en quelques mois. Mais il fallait dire que c’était une ou deux heures cinq jours sur sept pendant ces quelques mois, alors oui, Ever côtoyait le finlandais plus que certains de ses camarades de classe. Voir la quasi-totalité de ses camarades de classe. Et bien plus que toute les personnes que Léandre apprécie dans ce pays Ever est la seule qui le fasse sourire ainsi, avec qui il ose la taquinerie, avec qui il arrive à rire et se laisser aller. Même avec Chuemon il n’est pas aussi détendu. Léandre regarda Ever un léger instant, cherchant à comprendre comment faisait-elle, qu’avait-elle qui le rende si bien, si apaisé.
_Je vais prendre ça pour un compliment, tu es un des rares que j'énerve pas.
Léandre acquiesça pour lui-même. Il ne connaissait pas vraiment les relations qu’entretenait Ever et le reste du monde. Il avait juste entendu des choses par-ci par-là dans les couloirs. Le point positif d’une personne discrète était qu’il était aisé d’entendre des choses près de lui puisque personne ne se méfiait. Mais de toute façon, écouter les ragots de couloirs ne l’intéressait pas. Et heureusement, sinon il n’aurait jamais pu apprendre à connaitre Ever et devenir ami avec elle. De toute manière il était dans le même bateau des asociales.
La muse se leva de son lit, surplombant Ever qui demeurait assise. Se sentant de meilleure humeur malgré la brassière qui lui comprimait la poitrine, Léandre posa ses mains sur ses hanches généreuses et eut un sourire taquin pour sa cadette :
_Et si on faisait ses cours de math, hm ? Que tu ne sois pas venue pour rien.
Léandre eut un sourire avant de se rendre à son tiroir pour prendre les feuilles d’exercice qu’il avait préparé pour Ever. Il faisait les choses bien et préparait toujours le cours en avance pour sa jeune élève. C’était la première fois qu’il faisait cours dans sa chambre, mais ce n’était pas si déplaisant, juste qu’il était certain de ne pas croiser Maëlys et cette aura malaisante qu’il y avait entre eux. Peut-être devrait-il plus l’inviter à venir ici à l’avenir ?
Il était étrange comme de simples mots pouvaient tout changer et donner du sens et de la profondeur à des sentiments, des actions, des pensées qu’on ne comprend pas …
« Parce que tu es mon ami. »
Ce cours se passait comme d’habitude, Léandre en oubliait presque leur condition et se permettait de léger rire par moment, de la taquiner un peu, comme à chaque fois qu’il était avec Ever. Comme si rien n’était différent. Léandre avait un sentiment au fond de son être, un sentiment intense et permanant lorsqu’Ever souriait avec lui, un sentiment qu’il n’avait pas eut depuis très longtemps. Il se sentait …