Oops, I did it again (Rp libre)

Un cours ennuyeux à souhait, pour ne pas changer. S'Indarë a beau être magique, elle a le même défaut que la quasi-totalité des écoles : on s’ennuie très vite. Je déteste m'ennuyer, tu abuses. Tu n'as pas une occupation à me trouver, à part discuter avec toi ? Non parce que, honnêtement, si c'est pour me coller dans des cours chiants, tu peux aussi t'en passer. Ils sont tous un peu pareils et figure-toi que je les vis même quand tu n'as pas envie de les écrire. Ça me permet de t'envoyer des messages de temps en temps, c'est bien le seul intérêt qu'ils ont. En plus tu m'as balancée ici pour échec scolaire, tu pourrais imaginer des cours intéressants pour que je remonte mes notes. Je n'écris pas la vie de tes profs, seulement la tienne. Je t'aurais bien fait sécher les cours pour t'amuser en ville, mais étant donné que tu sembles vouloir améliorer tes notes et ton comportement, j’imagine que ça ne t'intéresse pas. Ça m'intéresse, en fait, mais bon je me ferai sûrement virer. Tu peux me protéger de la mort mais visiblement pas de ça. C'est pas grave, je vais dessiner un peu. Ca m'occupera, et puis le cours est bientôt fini.

Chose dite, chose faite. Après avoir refermé son cahier ensorcelé pour le moment, Ever prend un de ces seuls crayons et commence à griffonner. Des animaux, des lieux, elle était bien partie mais la main de son prof se referme soudain sur son épaule.

» Tu n'es pas dans mon cours pour dessiner.

Il a l'air énervé, et elle sert les dents alors qu'il lui prend sa feuille et ses stylos, ne lui laissant que son cahier de cours et lui ordonnant de ranger l'autre, magique, dans son sac. Elle obéit de mauvaise grâce, et affiche un air mauvais alors que le prof reprend son cours, le ressortant dès qu'il lui tourne le dos.

Stupide créatrice... Tu pourrais me laisser dessiner... Tu as dit que tu voulais étudier pour t'améliorer, je te rends service. Mouais, comme ça le prof va m'avoir à l’œil pour le reste de l'année et je sens qu'il va me soûler. Merci beaucoup. Je l'en empêcherait, ça te va ? Range ton cahier avant qu'il te remette le grappin dessus. Ouais, ouais... Elle remet le carnet dans son sac avec un soupir, juste au moment où le prof se retourne vers elle. Puis elle attend en s'efforçant d'écouter.

Mais l'ennuie revient très vite. Privée de stylos et de crayons, elle décide finalement d'utiliser la seule encore à sa disposition : elle sort un pinceau de son sac et s'assure de désactiver son pouvoir avant de se lancer dans le dessin d'un dragon très réaliste s'en prenant à son professeur.
Un cri d'horreur la détache de son dessin, et elle bondit en arrière sur sa chaise en voyant que la créature s'est vraiment matérialisée.

» Merde ! Il faut que je le fasse disparaître !

Désespérément, elle dessine des armes, des pièges qui, eux, ne semblent pas décidés à se matérialiser pour tuer le dragon. Le dessin sur sa feuille a déjà disparu, remplacé par la version réelle. Un animal légendaire, immense, qui semble déterminé à taillader son professeur à coups de griffes. l'idée de commettre un meurtre, même involontaire, ne lui plaît pas des masses. Certaine qu'elle ne risque rien, contrairement aux pnj autour d'elle, elle se précipite vers son prof et le saisit par le bras, échappant de justesse à un coup de griffe qui l'aurait tranchée en deux.

» Fuyez ! Tous ! hurle-t-elle à sa classe avant de s'élancer dans les couloirs, son prof au bout du bras et le dragon aux trousses.

Elle entend la porte qui vole en éclats derrière elle, crie à tous ceux qu'elle croise de s'enfuir tout en essayant du mieux possible de trouver une solution.

Elle n'a lâché le bras de son professeur paniqué que le temps d'une seconde, pour se retourner, feuille en main, et essayer de redessiner la hallebarde qui l'a débarrassée de sa dernière création monstrueuse, le T-rex lâché dans les dortoirs. En vain. Sa création reste de papier et d'encre, et le dragon continue d'approcher le prof qu'elle a désigné comme sa cible.

» Chier... lâche-t-elle en reculant de quelques pas.

C'est à ce moment qu'elle sent une main se refermer sur elle pour visiblement l'entraîner à l'écart, ce qui lui permet d’écoper d'un bon coup de patte et de s'écraser dehors. Enfin presque, vu qu'il vole. Génial. Ça ne résout pas son problème. Elle esquisse une grimace en voyant le coup reçu par son prof.

» Ce n'est pas moi qu'il attaque, c'est lui. Lâche-moi, il faut que je l'aide !

Elle a crié, plus proche de la colère que de la panique, presque enragée qu'il ait tenté de la protéger. Orgueil, fierté. Elle n'a pas besoin d'aide. Sa création, son problème. Ne pouvait-il pas se contenter de fuir, comme les autres ?
Elle se débat pour qu'il la laisse partir, persuadée par sa nature fictive que sa chute ne sera pas mortelle. Au pire elle se cassera une jambe, ça se répare. Mais bon, pour l'instant, elle est toujours en l'air ; peut-être mortelle, finalement, pour qu'elle n'arrive pas à tomber. Ever cesse de se débattre avec un soupir.

» Gn... libère au moins mes bras, il faut que je dessine, crache-t-elle sur le même ton autoritaire et agacé.

Que ça paraisse hors de propos ? Peu importe. Si elle ne fai rien, elle aura tué un prof, et ça sera signe de largement plus d'ennuis que de paraître folle aux yeux d'un emplumé. Pour la forme, elle qui à la première personne qui passe d'éloigner le prof de la bâte, au cas où. Elle maîtrise de toute évidence bien moins son pouvoir que ce qu'elle aurait cru, et rien ne garantit que ce qu'elle veut matérialiser viendra à bout de la bête. Elle préfère s'assurer de ne pas avoir un casier judiciaire trop chargé.

Pourquoi aucune journée dans cette école ne pouvait se dérouler normalement ? La magie n'était pas une raison suffisante pour que les choses s'écroulent en permanence.
Enfin... visiblement si, vu qu'elle entendit un bruit monstre – littéralement ? – au-dessus de son bureau. Parfait, une nouvelle catastrophe.

En théorie, ce n'était pas son job, elle aurait juste pu rester là et ignorer les bruits. Mais premièrement, des hurlements de panique, c'était difficile à ignorer. Et deuxièmement, son instinct protecteur la poussait à venir en aide aux élèves qui se faisaient maltraiter à l'étage. Elle soupira. Sa stupide gentillesse finirait par la tuer, aussi résistante soit-elle. Elle se leva quand même pour courir jusqu'aux escaliers.

Avant de se précipiter bêtement dans un couloir probablement dangereux, elle prit le temps de jeter un œil par la vitre de la porte. Pour y voir un dragon. Parfait. Nouveau soupir. Combien d'élèves étaient des dragons ? Probablement très peu, et encore moins susceptibles de se transformer pour attaquer des gens. Décidée à se mettre en travers du chemin pour protéger les élèves, elle se précipita dans le couloir.

Deux silhouettes volantes à la fenêtre lui fournirent la réponse qu'elle cherchait. Elle serra les dents. Cette gamine était vraiment incontrôlable.

- Ever, qu'est-ce que tu as encore fait ?

Elle n'eut cependant pas le temps de se lancer dans un sermon, car la jeune fille lui hurla d'écart son professeur de la bête. C'était lui, lui cible ? Elle était en échec scolaire, oui, mais est-ce qu'elle détestait l'école à ce point ? Martel ravala ses questions, le moment était mal choisi, mais la jeune fille risquait d'avoir des problèmes. La lézarde s'élança en direction de l'homme à terre pour se dresser entre lui et un coup de patte, activant son pouvoir au cas où. Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres quand la plaie tracée par la griffe sur son bras, déjà en train de guérir, apparut en reflet sur l'épaule du dragon, lui tirant un grognement de douleur.
Parfait...
Se débarrasser de cette chose serait peut-être plus facile que prévu.

D'un coup de poing. Ever lève les yeux au ciel en serrant les dents. Il la prend pour une débile, en plus. Elle continue de se débattre jusqu'à renoncer, obéissant de mauvais gré à son "ordre". Elle cesse donc de bouger, retrouvant enfin la liberté de son bras. Avec un sourire triomphant, Ever sort un pinceau de sa poche et le trempe dans l'encre coulant de ses tentacules, ignorant le commentaire désabusé de la responsable de com', à qui elle s'est juste contentée de balancer un cri pour sauver son prof. Histoire qu'il ne meure pas bêtement parce qu'un garçon a eu l'idée de jouer les héros. Elle aurait le temps d'assumer les conséquences de ses actes quand tout le monde serait en vie.

Alors qu'elle commence à peindre sur sa main, à défaut d'avoir un meilleur support, Ever s'interrompt dans son mouvement pour hausser un sourcil agacé. Comment ça, "petite" ? Il se prend pour qui l'autre, encore ? Elle soupira d'un air condescendant, reprenant son dessin.

» J'ai mieux qu'une stupide cage.

"Mieux" peut-être pas, plus épique sûrement, mais surtotu plus susceptible de marcher. Elle prend le temps de soigner un détail supplémentaire en constatant que la jeune (ou plus si jeune de son point de vue) femme aux cheveux verts parvient à tenir le monstre en respect quelques secondes, et c'est semble-t-il cette précision qui permet à son pouvait de s'activer. Enfin ! Ever sourit, triomphante, en armant l'arbalète qu'elle vient de faire apparaître entre ses mains. Si les dessins géants qu'elle a faits pour l'arrêter n'ont pas jugé bon d'apparaître, il semble que diminuer la taille ait été la solution pour cette fois.
Et pour la forme, elle a dessiné une petite goutte au bout de sa flèche, alors elle espère que son pouvoir aura été assez intelligent pour comprendre que c'était du poison contre les dragons. Ou n'importe quel truc qui puisse réduire cette bestiole à néant.

Avec une grande inspiration, elle pointe son arme sur la nuque du dragon. Elle n'a pas eu la présence d'esprit de dessiner plusieurs carreaux et elle n'est pas sûre que son pouvoir soit aussi coopératif quand elle décidera de le faire, alors elle prend le temps de viser correctement. Ça tombe bien, elle a fait du tir à l'arc.

Elle pousse un cri victorieux quand le carreaux se plante entre les écaille, assez profondément pour que l'animal pousse un cri douloureux. Pas assez pour le tuer, malheureusement, mais si elle a un peu plus de temps...
chargé.

Ever et Daniel semblait en pleine dispute, mais Martel avait autre chose à penser. Elle les laissa se bagarrer en essayant de traîner le professeur à l'écart, s'interposant dès qu'un coup de patte s'approchait trop, prête à encaisser. Elle grimaça quand même quand une griffe s'enfonça dans sa hanche, vacillant légèrement en arrière. Ça se refermerait moins vite, songea-t-elle. Cela dit, le dragon se mit à grogner juste après et elle aperçut une blessure au niveau des côtes de la bête. Bien, son pouvoir marchait vraiment comme elle l'entendait. Mais jusqu'où était-elle prête à se blesser pour sauver un collègue ? Oui, elle ressentait bien moins la douleur qu'une personne normale, la force de l'habitude, mais elle n'avait pas spécialement envie de perdre un membre juste pour arrêter une bestiole. Et elle se savait capable de le faire, si c'était son bras ou celui de quelqu'un qui ne pouvait pas le faire repousser.

C'est pour ça qu'elle laissa échapper un soupir de soulagement lorsque le dragon poussa un cri et se tourna pour essayer d'arracher un carreau d'arbalète planté dans sa nuque, entre ses écailles. Bon, au moins, Ever essayait de réparer ses erreurs, c'était un bon point, elle ne serait pas la seule à essayer de mettre à terre un monstre beaucoup trop grand pour elle.

Mobilisant ses forces en essayant de ne pas trop tirer sur sa blessure à la hanche, pas encore guérie, Martel ouvrit une porte et traîna le professeur dans une pièce à part avant de retourner dans le couloir et de claquer la porte derrière elle. Elle n'avait jamais été formée au combat contre des dragons, c'est maintenant que le secours de n'importe lequel des élèves destructeurs ou surpuissants aurait été nécessaires, mais ceux qui ne s'étaient pas enfuis sur ordre de leurs professeurs devaient être dans un autre bâtiment : ils étaient désormais seuls dans les couloirs.

- Daniel, tu peux pas déplacer ce carreau ?

De mémoire, il pouvait déplacer les objets : ça lui était arrivé le premier jour et il était censé avoir appris un peu plus à ce sujet, peut-être qu'il aurait assez de chance pour que la flèche bouge et blesse un peu plus le dragon, ou carrément le tuer. Ils ne pourraient pas empêcher qu'il y ait des blessés éternellement, la bestiole finirait par se lasser d'eux et essayer d'attaquer ailleurs, et aucun d'eux n'avait vraiment le pouvoir de l'arrêter - à part Ever, mais si elle avait opté pour une arbalète et pas une baliste deux fois plus grande, c'est qu'elle n'y arrivait pas pour le moment. Donc il leur fallait une manière de le tuer. Martel regarda ses bras et sa queue avec une grimace.
Non, vraiment, si elle pouvait éviter d'avoir à lui couper des pattes, ça l'arrangerait. Être infirme quelques heures, voire quelques jours, ne faisait pas partie de ses projets.

Aïe.
Ever relève la tête vers le type qui l'a lâchée sans ménagement. Daniel, hm ? Eh bien Daniel lui devra une nouvelle paire de chaussures, et de chevilles, parce que ses pieds ont bien violemment ripé sur le sol. Ça a dû bousiller ses semelles, une considération à laquelle elle serait indifférente si elle n'avait pas décidé que ce gars devait avoir une dette envers elle dès le moment où il l'avait écartée du combat. Il lui manquait juste une raison. E bien elle vient de la trouver, quitte à passer pour une fille superficielle et chiante.
En plus il vient de lui piquer sa toute nouvelle arbalète.

La jeune fille lâcha un "tch" agacé en le voyant entrer dans le bâtiment et s'approcher du dragon. Pas le genre qui irait l'attaquer. Quoique...
Elle ouvre des yeux surpris en le voyant sauter sur le dos du dragon après avoir fait... disparaître ? Non, se téléporter, l'arme qu'il lui avait précédemment prise des mains. Pouvoir utile – moins que le sien, mais ça les arrange, pour le moment. Un peu boudeuse d’avoir été éjectée du combat de cette façon, malgré tout, Ever s'adosse contre le mur proche de la fenêtre pour observer la scène, décidée à n'intervenir qu'en cas de besoin urgent. Le prof est en sécurité, le dragon presque mort et l'arme hors de sa portée, elle ne peut rien faire de plus, à part se tenir prête à dessiner.
Et puis elle a mal aux chevilles, après sa chute. C'est une bonne raison pour ne rien faire.

Elle sourit légèrement en voyant son camarade à plumes se faire éjecter. Eh bien, eh bien, c'est une façon comme une autre d'avoir une mini-vengeance, même si elle compte bien lui demander une rétribution, plus tard, pour son intervention et pour l'avoir lâché sans ménagement.

Eh bien les choses ne s'étaient pas passées comme elle l'avait prévu. Daniel, plutôt que d'écouter sa demande, probablement parce qu'il n'était pas certain d'y arriver, avait préféré lui envoyer directement l'arme dans les mains et elle se retrouvait donc avec une énorme arbalète dans les mains, un dragon face à elle et une élève, probablement consciente des problèmes qui allaient lui tomber dessus, qui boudait dans son coin. Absolument pas la façon dont elle avait imaginé sa journée. Et l'autre venait d'être projeté dans une autre pièce après avoir fait apparaître le carreau dans l'arbalète.
Chargée, donc, et prête à tirer.

D'un côté, c'était mieux comme ça : ça lui évitait de rentre deux adolescents responsables du meurtre d'une créature, certes créé par magie, mais vivante néanmoins. Les élèves de S'Indarë avaient déjà assez de problèmes sans leur ajouter la culpabilité d’avoir tué quelque chose. Martel avait déjà du mal à l'idée de tirer ce carreau, elle n'osait imaginer l'effet que cela aurait sur l'esprit d'un élève ou de l'autre. Elle déglutit avant de pointer son arbalète sur la tête de dragon. C'était une chose d'avoir l'idée de le tuer, c'en était un autre de la mettre en pratique.
Elle ferma presque les yeux au moment de tirer la détente, concentrant son esprit sur la protection des élèves pour desserrer son cœur. Le dernier cri du dragon lui comprima quand même l'estomac.

L'animal s'écroula au milieu du couloir sans disparaître. Non, évidemment, ça aurait été trop simple. Martel soupira. Quelqu'un allait devoir trouver quoi faire du dragon, et elle espérait de tout cœur qu'on ne lui confierait pas ce rôle : elle était loin d'en avoir les capacités, ou l'envie. Mais Rehrin trouverait une solution sans son aide. Pour l'instant...

La jeune femme s'assura de l'état des deux adolescents avant d'aller se pencher sur son collègue. il était un peu sonné, mais ne semblait avoir aucune blessure grave - ça ne l'empêcha pas d'appeler l'assistance médicale de l'école, histoire d'être sûre. Puis elle se tourna vers les deux élèves qu'elle avait réunis dans le couloir avant de jeter un regard noir à la jeune fille.

- Ever, il faut que tu arrêtes d'utiliser ton pouvoir sans réfléchir. Je garde ça, ajouta-t-elle en désignant l'arbalète, et toi tu vas voir le directeur. Maintenant.

Elle n'avait pas parlé trop sévèrement, mais assez fermement pour que son ton soit sans équivoque. Ever aurait probablement des problèmes à cause de cet incident, c'était même sûr, et elle pouvait s'estimer heureuse que son dessin n'ait pas causé plus de ravages. Un jour, cette gamine finirait par tuer quelqu'un, et plus rien ne pourrait rattraper ça. Mieux valait s'assurer de la remettre dans le droit chemin pour que ce jour n'arrive jamais.

- Daniel, tout va bien ? Tu devrais aller à l'infirmerie, tu as encaissé un sacré choc.

Problème réolu, alors. Ever regarde le cadavre de son dragon qui gît au sol. C'est triste, d'en arriver là, mais elle ne connaît aucun moyen de faire disparaître ses créations de la réalité. Ça aurait été simple s'il avait suffi de les gommer, mais elles s'effacent de la feuille dès qu'elles se matérialisent. Alors en attendant, à part les enchaîner ou les éliminer, il n'y a pas cent mille manières de s'en débarrasser. Un dragon en liberté dans le monde, ce n'est pas la meilleure manière de garder le secret plus ou moins tacite autour de la magie.

L'adolescente se décolle de son mur à l'entente du mini-sermon de l'adulte présente. Elle se contente de lever les yeux au ciel, grimaçant légèrement quand la femme affirme garder son arbalète. Dommage, elle l'aurait bien prise avec elle pour en faire un trophée ou une décoration - de toute façon, sans carreau, elle ne sert pas à grand chose d'autre - mais dans un sens c'est assez logique que le personnel de l'établissement la lui confisque. Au pire elle trouvera un moyen de la récupérer discrètement. Vu la taille du bidule, ce n'est pas gagné d'avance, mais ça n'est probablement pas impossible. Ever s'efforce de masquer son sourire naissant en baissant la tête d'un air contrit. Puis elle file sans demander son reste, direction le bureau du directeur. Ça la soûle profondément, mais il faut bien en passer par là.

Elle s'installe sur l'une des chaises à côté de la porte en croisant les jambes, appuyant sa tête contre le mur. Si c'est encore pour recevoir un sermon sur les dangers de son pouvoir, elle est partie pour une bonne demi-heure, et des heures de colle pour aller avec. Des heures où on va essayer de lui apprendre la responsabilité en la privant de la moindre feuille de papier et de la moindre manière de dessiner. Pas facile vu que les murs mêmes sont un support, mais ils la surveilleront probablement de près. Tout ça l'ennuie déjà d'avance. Comme si ces gens-là n'avaient jamais fait quoi que ce soit d'inconsidéré avec leur pouvoir. Est-ce sa faute s'il est dangereux ? Elle n'a pas choisi d'être puissante.  

Quand, envie, la porte s'ouvre, Ever entre dans le bureau du directeur avec une démarche nonchalante. Ça lui vaudra sûrement dix minutes de sermon supplémentaires mais peu importe. Elle n'est plus à ça près, et ce n'est pas un pnj qui va lui dire quoi faire de sa vie.