Escape World [Film]

Parfois, dans la vie, les choses ne tournent pas comme prévu. Prenez la mienne, par exemple. j'étais une élève normale d'un lycée normale, jusqu'à ce qu'un jour... un jour, le monde ne commence à partir en vrille...

États-Unis, 2018
Les zombies s'approchaient de la porte. Elisa serra les dents, le poing serré sur le manche de son poignard. Elle s'adossa au mur, regardant à l'extérieur par la fenêtre. Ils n'étaient pas nombreux. Elle pouvait tous les éliminer... Arme en main, elle se précipita à l'extérieur. Le couteau atterrit à travers le crâne d'un monstre, l'œil d'un autre, elle repoussa le troisième d'un coup de pied avant de l'écraser sous on talon. Puis elle prit le temps de respirer.

- Ça, c'est pour ma sœur, lâcha-t-elle d'un voix glaciale.

Angleterre, 10 jours plus tard
- Mary ?

Elisa frappa plusieurs fois sur la porte, mais sa colocataire ne répondait pas. Elle s'y était isolée avec des douleurs au ventre un peu plus tôt et elle n'entendait plus rien depuis quelques secondes.

- Tu es là ? Ma...

Elle se figea. Le son qu'elle venait d'entendre... Non... Ça ressemblait... Ça ressemblait au gémissement d'un zombie. Elisa s'écarta brusquement de la porte, fouillant son sac de voyage pour trouver son poignard.

Elle a mal. Ses douleurs au ventre refusent de disparaître. Elle s'est isolée dans l'espoir qu'un peu de repos aiderait. C'est bien ce que tout le monde fait lorsqu'une douleur devient plus présente. Elle ne sait pas ce qui lui provoque autant de douleurs. Non... Elle le sait. Au fond d'elle, elle le sait !

Elle a été mordue il y a quelques heures, elle n'a pas osé en parler à Elisa. Elle ne voulait pas que sa colocataire s'inquiète. Elle a déjà assez de soucis en tête. Elle le regrette. Peut-être qu'au final elle aurait dû en toucher un mot. Elle ne voulait pas devenir l'un de ces....monstres. Elle a trop tardé et maintenant c'est trop tard.

La vie l'a quittée. Tout est silencieux. Puis quelques coups sur la porte brise ce silence et "réveillent" la chose. Tout ce qui sort de la bouche de Mary, ce n'est qu'un gémissement. Ce son si reconnaissable de la part d'un zombie. Tout ce qui fonctionne désormais, ce sont ses instincts primitifs. Grognements et recherche de chaire fraîche. Elle erre dans la pièce sans pouvoir en sortir. Elle n'a plus la capacité d'ouvrir une simple porte. Pourtant le bruit qu'elle perçoit l'attire. Alors elle rôde proche de la sortie. Elle sent cette si bonne odeur de chaire fraîche. Trop de tentation et aucun moyen de l'atteindre.

Des larmes montèrent aux yeux d'Elisa à mesure que le son remontait à ses oreilles. Quand elle sortit son couteau, elle les ravala de toutes ses forces. C'était à cause de ce virus qu'elle avait perdu sa sœur. Comment Mary l'avait-elle attrapé ? La maladie ne s'était pas répandue en Angleterre. À moins que...

- C'est moi... qui l'ait ramené ?

Elle déglutit, serrant l'arme contre sa poitrine, puis se releva avec un regard vide. Elle entend les pas de Mary près de la porte. Elle sait comment fonctionnent ces créatures. Pour l'instant, elle est peu puissante. Mais à un moment ou un autre, elle aura trop faim, elle sera trop attirée par l'odeur, et elle traversera cette porte. Elle doit la tuer avant.

La main d'Elisa se pose sur la poignée, couteau prêt à frapper. D'un bond en arrière, elle s'éloigne alors que son ancienne colocataire entre dans la pièce principale. C'est avec un haut-le-cœur qu'elle la frappe à la tête, la regardant s'effondrer. Morte pour de bond. Les larmes choisissent ce moment pour se libérer, et et ne prend pas la peine de les essuyer. Arme en main, regard vide, elle sort de la chambre. Peut-être qu'il y en a d'autres.
Elle doit prévenir le lycée. Prévenir tout le monde...

Y a-t-il quelque chose de plus violent que de se dire qu'on est responsable de l'arrivée d'un virus mortel dans son pays ? J'en doute...

Lorsqu'une tragédie touche une partie du monde, un processus de déni s'installe dans la tête de la plupart des gens. Ils se pensent en sécurité. Ils n'acceptent que cela puisse leur arriver aussi. C'est loin après tout. Aucune chance que ce virus étrange soit ramené jusque chez eux. N'est-ce pas...?

C'est le miaulement d'un chaton qui tire Alyssa de sa sieste. Elle ouvre un œil, se redresse pour finalement s'approcher de lui.

- Chuuuut. Je n'ai pas le droit de t'avoir dans le dortoir, il ne faut pas qu'on t'entende... Chuchota-t-elle à l'intention du petit chat blanc.

Elle l'a retrouvé abandonné dans une poubelle la veille, il faut juste qu'elle trouve une personne qui veuille bien l'adopter... Il est tout propre maintenant, elle devrait s'en sortir.
Il a l'air agressif envers la porte... C'est étrange. Mais avant de pouvoir ajouter quelque chose de plus, un bruit sourd s'abat contre le mur suivit de gémissements rauques et déformés. Dans un réflexe, elle éloigne le chaton de la porte en le prenant dans ses bras. Puis elle va à la fenêtre. Qu'est-ce que...
Dans la cour, il y a une personne à la démarche étrange et son arrivée provoque une vague de panique. Non... Le virus qui passe au info en ce moment... Il serait parvenu jusqu'à eux..?

Le premier endroit où se rendre... Perdu dans ses peurs, le regard vide, Elisa s'approche d'une porte. L'entente de cris dans la cour finit par la sortir de sa torpeur, et au lieu d'appuyer discrètement sur la poignée de peur de ce qu'elle trouverait de l'autre côté, elle vient frapper à grands coups sur la porte.

- Alyssa ! Alyssa, si tu es encore vivante, sors de là ! Il faut qu'on bouge !

Elles ne se connaissent pas si bien que ça, mais actuellement, Elisa se prend à prier pour que sa voisine ait survécu. Elle marmonne, répète en boucle les mêmes mots. Ne sois pas morte, ne sois pas morte, ne sois pas morte...

- Prends une arme ! Prends tout ce que tu veux mais il faut qu'on se barre d'ici !

La respiration haletante, de l'autre côté de la porte, elle tend l'oreille, la main crispée sur son couteau de survie. Elle n'a que ça pour se battre, mais elle a l'habitude. Alyssa a sûrement de quoi se défendre, non ?

- S'il te plaît...

Son poing se referme sur le battant. Elle a cru entendre une voix, une vraie voix, pas un grognement inarticulé. A-t-elle le droit d'espérer que la situation ne soit pas déjà hors de contrôle ? Elle ne veut pas être responsable de plus de morts...

Figée devant la vitre, Alyssa n'arrive pas à détacher ses yeux de la démarche étrange de cette personne. Et, plus elle le regarde, plus elle trouve son physique... anormal. Un sursaut la fait s'éloigner de la fenêtre en voyant la.. créature sauter sur une étudiante.
La respiration courte, elle serre le petit chat dans ses bras en recherche de réconfort. Mais enfin.. Que se passe-il?! C'est impossible que le virus soit déjà là!

- Alyssa ! Alyssa, si tu es encore vivante, sors de là ! Il faut qu'on bouge !

Les grands coups sur la porte la font sursauter une nouvelle fois. C'est la voix de sa voisine de chambre. Elle lui demande de prendre une arme pour partir en vitesse et ses mots font de plus en plus écho à ce qu'il se passe. Alors.. C'est réel?

Encore un peu choquée, Alyssa regarde autour d'elle pour trouver son arc et ses flèches. Si on lui avait dit que son sport du mercredi l'aiderait à survivre face à cette situation...
Rapidement, elle monta son arc et accrocha son carquois à sa ceinture. Elle mit le plus d'affaires utiles dans un sac à dos -ainsi que le chat- pour s'approcher de la porte et l'ouvrir avec méfiance.

- Elisa..? Tu.. Tu es normale, hein?

Elle la regarde de la tête aux pieds pour s'assurer qu'il n'y a rien de bizarre.

La porte finit par s'entrouvrir et Elisa pousse un soupir de soulagement. Elle est vivante, et elle a l'air en bon état. En tout cas, assez pour avoir écouté ses conseils et récupéré une arme. Un arc et des flèches, ça permettra de compenser le peu de distance qu'elle-même est capable d'atteindre avec son couteau. Avec un soupir de soulagement, elle répond :

- Oui. Je n'ai pas chopé le virus...

Heureusement, il ne se transmet pas par simple contact avec du sang, sinon avec le nombre de zombies qu'elle a tués, son état serait nettement plus déplorable. Parlant de ça... c'est en voulant essuyer son couteau qu'elle réalise la tenue dans laquelle elle se trouve, et elle garde un instant les yeux baissés sur son corps.

- Bon, pas si normale que ça, j'ai pas eu le temps de finir de m'habiller avant de devoir me barrer...

Et elle se retrouve avec juste un collant, une culotte et un soutien-gorge en guise de fringues.

- T'as pas des chaussures ?

Marcher pieds nus dans la rues en fuyant des zombies n'est pas un bon projet d'avenir.

Lorsque sa voisine de chambre lui affirme ne pas avoir attrapé le virus, Alyssa échappe un soupir de soulagement. Dans ce genre de situation, il y a deux possibilités: préférer fuir seul ou accompagné. Dans son cas, la deuxième option l’attire plus. Même s’il y a le risque que sa partenaire soit contaminée et qu’elle lui refile ensuite le virus, elle avait plus de chance de s’en sortir avec quelqu’un.
Un frisson lui parcoure le dos alors qu’elle l’observe essuyer son couteau. C’est du sang?

- Bon, pas si normale que ça, j'ai pas eu le temps de finir de m'habiller avant de devoir me barrer...
- Ah heum.. je vois ça...

Puis la demoiselle lui fait remarquer ses pieds nus. Ni une ni deux, Alyssa se précipite à son armoire pour récupérer ses chaussettes et enfiler des bottes type ranger. S’il faut courir, les talons sont malvenus. Et puis ces chaussures sont confortable, elle les utilise souvent lorsqu’elle doit marcher longtemps. Pas de problème d’ampoules ni de glissades. Elle récupère une autre paire pour sa partenaire.
Rapidement, elle retourne vers elle pour les lui donner et sort de la chambre en vérifiant des deux côtés du couloir.

- Il y a des échafaudages au niveau de cette fenêtre.

Alyssa ne savait pas si la repeinte des murs va les sauver mais les escaliers sont trop dangereux et fréquentés.

- Est-ce que ces… choses savent grimper?

Peut-être que demander des vêtements en plus des chaussures aurait été une bonne idée, mais le souvenir de sa colocataire l'en dissuade. Pas le temps, tant pis. De toute façon, elle aura d'autres préoccupations que son style. Elle enfile les chaussures que lui tend sa camarade avant de jeter un œil à la fenêtre qu'elle vient de lui désigner. Effectivement, l’échafaudage devrait leur permettre de sortir en évitant les couloirs et les escaliers, aussi appelés "meilleur moyen de croiser un camarade zombifié".

- On peut passer par là, confirme-t-elle en haussant la tête.

Forçant un peu sur le loquet, elle parvient à débloquer la fenêtre et fait signe à Alyssa de s'approcher.

- Ils ont l'air d'être de l'autre côté de la cour pour l'instant, et non, ils savent pas grimper, donc on a un peu de répit.

Pour combien de temps, c'est une autre histoire. Après un regard autour d'elle pour s'assurer que rien n'arrive dans le couloir pour risquer de s'en prendre à sa camarade en son absence, Elisa enjambe le rebord de la fenêtre et pose le pied sur l’échafaudage. Descendre ne sera pas simple, mais elles sont toutes les deux assez sportives, donc ça devrait aller.

Alyssa ignore si sa proposition est une bonne idée mais du peu de films de zombies qu'elle a déjà vu, les escaliers sont toujours des endroits dangereux. Cela dit, peut-elle réellement compter sur une situation scénarisée et encadrée par une équipe de tournage? Elle en doute...
Sa voisine confirme qu'elle peuvent passer par là avant d'aller forcer la fenêtre pour l'ouvrir. Alyssa s'approche tandis qu'elle lui fait signe de venir.  

- Ils ont l'air d'être de l'autre côté de la cour pour l'instant, et non, ils savent pas grimper, donc on a un peu de répit.

Bon... S'ils manquent d'agilité, elles ont peut-être une chance de s'échapper de cet endroit saines et sauves? La jeune fille expire lentement, essayant de faire passer la peur et le déni. Ce n'est pas le moment de rejeter l'existence de ces choses si elle veut survivre. Elle a bien vu l'élève se faire sauter dessus plus bas et le sang gicler...
Suivant sa coéquipière, Alyssa fait passer son arc avec précaution dans le cadre de la fenêtre puis enjambe le rebord.
L’échafaudage semble instable en plus d'étroit.

- Merde... murmure-t-elle en détournant le regard du vide.

Elle s'accroche à ce qu'elle peut pour se sentir un peu plus en "sécurité" tout en évitant de regarder en bas. Elle respire en suivant tout doucement sa voisine de chambre. Ce n'est pas le moment d'avoir le vertige...

Désormais toutes les deux sur l’échafaudage, les jeunes filles sont temporairement à l'abri des créatures qui pourraient se trouver dans le couloir. Elisa n'est pas sereine pour autant. Contrainte de lâcher son couteau pour pouvoir descendre la structure sans difficultés, elle le glisse dans sa botte à défaut d'avoir un autre endroit où l'accrocher, puis entreprend la désescalade.

L'échafaudage n'est pas la construction la plus stable du monde. Un peu plus sûre d'elle que sa camarade visiblement atteinte de vertige, Elisa lève les yeux régulièrement.

- Tout va bien ?

Question un peu inutile vu la situation dans laquelle elles se trouvent. En attendant la réponse, la jeune femme repose son regard vers le bas. Toujours aucune trace de zombie au sol, elles peuvent donc continuer de descendre sans crainte. Heureusement, elles ne sont qu'au deuxième étage, et Elisa pose rapidement pied à terre. L'endroit est encore désert.

- On devrait pouvoir atteindre la ville avant qu'ils arrivent ici.

Y en a-t-il en ville ? Nerveuse, elle tire son couteau de sa chaussure et le serre dans son poing.
Peut-être qu'il n'est pas trop tard pour le réguler... C'est ce que je me suis dit.
Mais j'avais peu d'espoir.

Concentrée pour ne pas se faire appeler par le vide, Alyssa continue de descendre en usant avec prudence. Son arc est grand, il la gène pour certaines manœuvres mais il est hors de question de s'en débarrasser. Elle n'est pas sûre de pouvoir réellement tirer sur quelqu'un avec toute les règles du club gravées dans sa tête pour ne blesser personne mais... si elle est en danger... Il lui faudra un moyen de se défendre.

Lorsqu'Elisa lui demande si tout va bien, la jeune fille prend une grande inspiration en hochant positivement la tête. C'est flagrant qu'elle n'est pas à son aise mais dans des moments comme ça, on a parfois des réflexes inverses. Dire que tout va bien pour ne pas inquiéter les autres? Sûrement. C'est stupide des fois...
Enfin, après une descente qui lui semble être une éternité, ses pieds touchent terre. Alyssa titube très légèrement comme si son vertige lui avait donné un tournis passager. Puis, voyant sa voisine de chambre prendre son couteau dans ses mains, elle récupère son arc qui pendait en travers de ses épaules. Pour le moment il n'y a rien de suspect. Mais le silence peut parfois cacher des choses?

Alyssa entend un bruit de porte qui se brise de l'autre côté du bâtiment et par réflexe, elle attrape une flèche qu'elle accroche à sa corde. Inquiète, elle lance un regard à Elisa. Peut-être vaut-il mieux fuir immédiatement?

Elles se retrouvent finalement toutes les deux dans la cour, armes en main. Alyssa ne semble pas très bien, et Elisa pose une main sur son épaule.

- T'en fais pas. On va s'en sortir.

Elle préère partir du principe que le virus n'est pas encore très répandu à Londres plutôt que de se laisser emporter par le désespoir. Un bruit la fait aussitôt tourner la tête et elle serre les doigts sur son couteau, semblant hésiter entre tuer le plus de créatures possibles ou simplement s'enfuir. Son regard va et vient de l'origine du son à la grille, mais c'est finalement quand il se pose sur sa camarade qu'elle se décide.

- Allons-nous en.

Elle lui adresse un signe de la tête pour l'inviter à la suivre, puis elle s'avance à travers la cour à petits pas. Mieux vaut éviter d'attirer l'attention tant qu'elles le peuvent encore... et en espérant que la ville ne soit pas - ou pas trop - atteinte.

Une fois aux grilles, elle s'arrête, poussant doucement le portail en fer pour ne pas le faire grincer et avoir une vue sur la rue.

- Ça a l'air calme...

Mais pour combien de temps ?

Malgré la tentative pour rassurer Alyssa, la jeune fille reste tout de même tendue. Elles vont s'en sortir, oui, si aucune de ces choses ne les rattrapent. Lorsque le bruit sourd retentit, elle arme son arc avant de questionner sa partenaire du regard. Que doivent-elles faire ? Fuir immédiatement ? Alyssa est mal à l'aise à l'idée de tuer. Elle préfère largement partir et trouver un endroit sûr mais laisse les rênes à sa camarade qui semble plus... "habituée" ?

- Allons-nous en, dit-elle avec un signe de tête.

Alyssa acquiesce sans un bruit pour la suivre à travers la cour. Lorsque les grilles sont en vu, la jeune fille sourit presque soulagée de pouvoir sortir sans avoir croisé de trop près l'une de ces choses. Le portail franchi, elle imite le geste de sa voisine de chambre et inspecte la rue.

- Ça a l'air calme...
- Profitons-en pour partir alors.

Prudemment, elle commence à marcher pour s'éloigner de l'école. Elle ne sait pas où est apparu le virus à Londres et elle a peur de se diriger vers un épicentre de l'épidémie mais elle veut d'abord mettre de la distance entre elle et le lycée.
Elle reprend la parole un peu plus bas.

- Pourquoi personne ne semble paniquer ? Il ne devrait pas y avoir d'émeute ou de personnes qui fuient ?

La dernière fois qu'elle a joué à un jeu de zombie, la population se marchait dessus dans sa fuite. Que se passe-t-il ici ?

C'est vrai, personne ne court ou n'essaye de fuir. Ça ne fait que la rendre un peu plus nerveuse, et elle serre le poing sur son couteau. Soit personne ne s'en est encore aperçu, et il est encore temps d'isoler l'école, soit… L'idée lui tire un frisson et elle se choisit de se concentrer sur leur progression pour éviter de se faire surprendre.

- Peut-être qu'ils font comme nous… Ou que ça n'est pas encore très répandu.

Elle croise les doigts pour la seconde option. Sérieuse et analytique, elle observe tout autour d'elle, à la recherche d'un endroit où elles pourraient se mettre à l'abri pour réfléchir. Tous les lieux publics sont dangereux dans l'état actuel des choses, mais elle ne peuvent pas rester dans la rue. Son regard finit par accrocher la devanture d'un bar. Il est encore tôt, donc il n'y a probablement pas grand monde, à part les gens qui viennent dès l'ouverture. Au mieux, deux-trois piliers de bar, et un barman. Alors elle fait signe à sa camarade puis avance dans cette direction.

Doucement, prudente, elle pousse la porte, gardant sa lame cachée dans son dos pour éviter de poser des problèmes. Elle grimace en voyant un homme déjà bien ivre au comptoir, qui lui lance un regard auquel elle répond par une œillade assassine. Au moins le barman n'essaye pas de la mater, lui. Elle fait quelques pas à l'intérieur. Comment expliquer leur présence ?