C'était censé faire peur, non ? [Weiss]

20 mars
2020

C'était censé faire peur, non ?

Edelweiss W.

Ma vie est calme, en ce moment. Je n'ai pas eu de films dans lesquels tourner mais une série m'a permis de récupérer assez d'argent pour payer mon loyer pour les quatre prochains mois et, si j'ai du bol et que tout se passe bien, le casting pour lequel j'ai postulé la semaine devrait me permettre d'obtenir le rôle principal dans une série pour au moins cette année. Autant dire que je suis en forme. En plus de ça, Melody ne m'a pas pris la tête ces derniers temps vu qu'elle est encore coincée aux États-Unis pour sa campagne de mannequinat, je sais que ça va durer un moment - a priori jusqu'à l'année prochaine - et Weiss va bien, elle est avec moi, elle est toujours aussi jolie, aussi douce, aussi... aussi Weiss.
Dieu que je l'aime, cette fille.

D'ailleurs ! Elle passe cet aprem et ce soir, il faut que je range un peu, cet appart est dans un état lamentable. Quelle heure il est ? Onze heures ? Ça va, je devrais avoir le temps de tout faire avant qu'elle finisse les cours. Si je me bouge maintenant. Je me lève en quatrième vitesse - beaucoup trop vite, en fait - pour enfiler un jogging vite fait et attacher mes cheveux à l'arrache avant de chopper un chiffon pour faire la poussière. Ouais, je sais, ça paraît excessif de faire tout à fond, sauf quand on sait que ça fait deux semaines que j'ai pas fait le ménage et que Weiss est légèrement plus soignée que moi. Bon, ok, beaucoup plus. Mais je m'améliore, promis.

J'arrête, plus ou moins épuisée, vers 16h30. La vache... cet appart paraît nettement plus grand quand je dois le nettoyer en entier... heureusement que je fais pas ça tous les jours. En plus elle a sûrement bientôt fini les cours. Je pense qu'elle va passer chez elle avant mais... mais il vaut mieux que je traîne pas trop. Ça serait quand même dommage d'avoir enfin fait le ménage et d'avoir un appart propre pour l'accueillir dans un jogging plein de poussière avec une coiffure d'épouvantail. Même si elle commence à bien connaître ladite coiffure, vu que quand on a commencé à sortir ensemble, j'en étais pas loin.
Bref, une douche. J'ai tellement chaud que même un bain de glaçons suffirait pas à me remettre à température ambiante.

Au final, le temps de m'habiller, de choisir les bonnes couleurs pour mes fringues, de laver et de sécher mes cheveux, il est déjà plus de 17h. C'est l'heure à laquelle elle finit les cours le vendredi, je crois. Donc... elle devrait pas tarder. J'ai toujours mon bol de biscuits sur la table du salon, qui va sûrement en perdre une partie parce que Juwelen aime beaucoup piquer dedans, je ressemble un peu moins à une caricature de méchante de conte de fée et j'ai arrêté de brûler de l'intérieur comme si un désert avait décidé d'emménager sous ma peau. C'est bien, on progresse. Et puis elle me va vachement bien, cette robe rouge. Je peux me poser un peu dans le canapé, maintenant ? Allez.

Je soupire en me laissant tomber entre les coussins. J'ai peut-être le temps de revérifier la démo que j'ai envoyé ? J'ai mis quelques extraits de Crescent High et d'Escape World, après le casting de base. un peu de zèle ne fait jamais de mal, après tout, et avoir un meilleur aperçu de mon travail peut être un gros plus. Enfin, ils feront sûrement des recherches de toute manière. Le fichier doit être... là, voilà. Je lance la vidéo en attendant qu'elle arrive.
J'en suis aux fameux extraits quand j'entends frapper à la porte, et j'ai juste le temps de mettre en pause avant que mes pas me portent - beaucoup trop vite - jusqu'à elle.

- Coucou !

Je crois que mon sourire est encore plus éblouissant que mon appart, c'est dire. j'ai très envie de la serrer dans mes bras mais on va attendre deux minutes, histoire qu'elle respire. Si je me jette sur elle dans le couloir, elle va grogner. Héhé.

C'était censé faire peur, non ?

Codage par Nika L. Iélanov sur Pensionnat Immortalia

20 mars
2020

C'était censé faire peur, non ?

Edelweiss W.

Elle est tellement jolie. Je veux dire, elle est déjà jolie de base mais avec cette robe... ouah, elle est magnifique. Ma petite Weiss, ma copine, le doux petite trésor que je n'aurais jamais imaginé trouver un jour, alors qu'il est sous mes yeux depuis presque deux ans. Comme quoi parfois, on a beau avoir les paupières grandes ouvertes, on ne voit pas beaucoup mieux que si elles étaient fermées. C'est à se demander comment j'ai pu passer à côté. Bon, je le sais : j'étais trop obsessionnelle, trop compliquée, entre ma sœur et Erik. Il m'a fallu tant de temps pour prendre mes distances de l'un comme de l'autre, pour laisser de côté la toxicité de mon comportement et oublier la relation qui m'avait tant serré les entrailles. Mais dans le fond, je suis contente : si j'avais été aussi toxique avec elle, je lui aurais fait tellement de mal.

- Très bien depuis que tu es là.

C'est un tout petit chuchotement qui n'est destiné qu'à elle. Mes voisins n'ont pas besoin d'entendre, pas plus que la moindre personne susceptible de passer dans ce couloir. Je sais qu'elle n'est pas à l'aise avec les possibilités d'affection en public alors même si ce ne sont que des mots, et qu'on est seules, je ne dirait et ne ferait rien tant qu'elle n'aura pas franchi et fermé cette porte.
Dépêche-toi de fermer cette porte.

Le bruit du battant qui se verrouille sonne comme une libération, et je dois franchement me retenir pour ne pas juste sauter dans ses bras. Mais je suis un peu moins - très peu - incontrôlable qu'avant et je me contente de passer mes bras autour de sa taille sans trop me précipiter, pour poser délicatement ma tête contre son épaule. Elle sent bon. Ses cheveux sentent bon, aussi. Et le petit parfum que je sens dans son cou. Je l'aime tellement... En même temps, je lui ait dit avec une telle facilité le jour où on a commencé à sortir ensemble. Ce ne sont pourtant pas des mots qui m'échappent si aisément, d'habitude. À croire qu'elle a un effet inédit sur mon cœur.
Bon, oui, elle a un effet inédit sur mon cœur.

Parlant de ça, son compliment me tire un grand sourire alors que je consens à cesser de l'étouffer de mon étreinte - bon, je plaisante, je ne serre pas si fort. Et puis ce petit bisou sur la joue c'est... c'est tellement agréable, et tellement chou, et tellement... j'ai tellement envie de la serrer encore dans mes bras et de l'embrasser ! Hm. Je m'emporte un peu. Calme-toi et laisse-la s'installer un peu d'abord, non ? Ouais. Je m'écarte donc légèrement pour lui laisser le passage jusqu'au salon. Combien de temps mettra Juwelen avant de s'attaquer à mes gâteaux ? Pas longtemps, je pense. La remarque de Weiss me tire cependant de mes spéculations.

- Oh, en fait je regardais quelques extraits parce que je les ai envoyés pour un casting.

Cela dit, revoir le film n'est pas une mauvaise idée. Ça me permettrait de revoir les beaux décors qu'elle a créés pour moi d'un tout nouvel œil, et elle... Je me sens rougir en réalisant la tenue que je porte dans le film. Weiss n'est pas du genre à mater, si ? Enfin je la comprendrais, j'ai un corps de rêve et... quoi ?! Je plaisante, ça va.

- Mais on peut le regarder ensemble, si tu veux. Pour se poser un peu.

Pourquoi pas, après tout. C'était sympa comme scénario.

C'était censé faire peur, non ?

Codage par Nika L. Iélanov sur Pensionnat Immortalia

20 mars
2020

C'était censé faire peur, non ?

Edelweiss W.

Croiser les doigts ? Wouh, elle progresse en expressions imagées, visiblement. C'est à force d'être avec moi, ça : je peux pas m'empêcher de caser des métaphores chelous dans mes phrases, il faut bien qu'elle s'habitue si elle veut tout saisir. Et la connaissant, je suis sûre qu'elle fait beaucoup trop attention à tout ce que je dis pour ne pas risquer de mal comprendre ce que j'ai en tête.
La pauvre, quand même, ça doit faire mal au crâne d'essayer de me suivre.

Enfin, l'essentiel, c'est qu'elle ne m'a pas vue rougir, ou alors elle fait bien semblant. Elle ne m'a pas posé de question là-dessus - ce qui est pas plus mal, hein, on va pas se mentir - et elle n'a pas fait de tête bizarre ou quoi, donc j'imagine qu'elle a pas remarqué. J'aurais eu du mal à l'expliquer, en plus, je suis pas sûre qu'elle comprendrait si je lui disait juste que c'était par rapport à ma tenue, alors qu'à l'époque je l'ai portée devant tout le club et même les figurants récupérés ailleurs dans le lycée, sans avoir le moindre problème. Ouais, bah le contexte est un peu différent, ok ? Mieux vaut se concentrer sur l'affront qu'elle vient d'avouer.

- Quoi ? Tu n'as pas regardé mon chef d'oeuvre ? Je suis outrée !

Rien que le ton de ma voix prouve que ce n'est pas du tout le cas, mais je ne peux pas m'empêcher de rire, en plus de ça. Heureusement que je ne me vexe pas pour ça, quand même, parce que je sais même pas si elle a regardé Crescent High non plus, et ça voudrait dire qu'elle n'a absolument vu aucun de mes jobs d'actrice, vous vous rendez compte ? Ah la la.

- Une occasion parfaite, tu veux dire ! Les monteurs ont fait du bon taf, pour des lycéens. Franchement, on aurait dû le proposer pour un concours de film amateur, on aurait tout raflé.

Je m'emballe un peu, non ? Peut-être, oui. Je suis juste surexcitée à l'idée d'avoir peut-être ce job, et puis je suis contente de regarder un film avec elle. Un film qu'on a fait ensemble, en plus ! À l'époque, j'aurais jamais imaginé qu'on en arriverait là, elle et moi. Mais je ne vais certainement pas me plaindre de la tournure des événements.

Je finis donc par lancer le film en m'installant confortablement dans le canapé et en récupérant un des plaids qui traînent sur le dossier pour m'enrouler dedans, et proposer à Weiss de venir avec moi. Puis je tends la main pour récupérer un biscuit dans le bol sur la table avant que Juwelen me les pique tous, et je me blottis confortablement pour regarder. En vrai, j'admets que ça fait bizarre de me voir sur l'écran. J'ai toujours eu une poitrine aussi..? bref. Pourquoi je me focalise sur ce genre de détails, moi ? Bon, c'est vrai que j'ai pas cette considération devant CH vu que j'étais encore une petite bébé Naomi, mais là... Bah déjà à part dans la première scène où je porte un pull et un jean, je suis à moitié nue dans les suivantes et c'est un peu difficile de ne pas le remarquer.
Il faut vraiment que j'arrête de penser n'importe quoi, moi.
Pourquoi j'ai choisi ces fringues, déjà ? Une référence à un jeu auquel jouait ma sœur, je crois. Ou juste pour coller à ma réputation d'exhibitionniste.

Alors que j'essaye de me concentrer sur autre chose que l'image que je donne, tout en essayant encore et toujours à m'habituer au son de ma voix à travers une caméra, la petite moi sur l'écran m'en empêche avec une facilité déconcertante juste en soulignant la fameuse tenue. Merci, moi du passé, tu vois pas que je faisais des efforts pour arrêter de me focaliser là-dessus ? Cela dit, par curiosité peut-être, je tourne un peu le regard vers Weiss. Je sais pas pourquoi, parce que je m'inquiète de la façon dont elle verra ça maintenant qu'on n'a plus la même relation ? Possible. Sauf que je ne m'attendais pas à ce qu'elle ait les joues rouges.
Elle a les joues rouges, hein, je rêve pas ?
Ouhla, je sens que moi aussi rien que d'imaginer les raisons. On se calme et on rend à ma peau sa couleur normale, merci beaucoup. C'est quand même pratique, comme capacité.

J'ai envie de lui demander mais en même temps, je n'ose pas poser la question. Si ça se trouve, ça n'a rien à voir et elle a juste chaud, et j'aurais l'air bizarre si j'ai l'air de m'interroger sur un truc tout bête. Mais quand même...

- Ça va ? Tu es un peu rouge...

Oui bon, ok, j'aurais pu faire plus subtil, mais au moins si elle a juste chaud, bah je le saurais. C'est à force de me concentrer que sur ces fringues, aussi, je commence à avoir des idées bizarres dans la tête.

C'était censé faire peur, non ?

Codage par Nika L. Iélanov sur Pensionnat Immortalia

20 mars
2020

C'était censé faire peur, non ?

Edelweiss W.

Bon, il y a définitivement quelque chose d'inédit dans son comportement. Déjà, elle rougit. Ensuite, elle se crispe quand je lui fais la remarque comme si je venais de la prendre en faute. Et enfin, elle détourne le regard après que j'ai posé ma main sur son épaule comme si ce contact était soudainement différent de ceux qu'on a eu jusqu'à maintenant. Ok, le "enfin" s'applique plutôt aux mots qu'elle a prononcés, parce que ce sont ses paroles qui ont achevé de me faire écarquiller les yeux.
Attends, quoi ?

Une seconde, une seconde. C'était vraiment ce que je pensais, alors ? J'ai du mal à concilier ça avec ce que je sais de Weiss mais, en même temps, je ne l'ai jamais vue ou imaginée dans ce genre de contexte. Enfin... pas trop. Bref. Elle est quand même vachement mignonne à jouer comme ça avec ses cheveux, avec ses joues rougies par la gêne et ses petits bafouillages. Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Non, je ne me moque pas ! Je trouve juste ça craquant, c'est tout !

- Le plaid, hm...

Je ne devrais pas en jouer, elle a l'air mal à l'aise. Mais c'est pas de ma faute, elle n'a qu'à pas être aussi adorable, et si je vois que ça la dérange trop, j'arrêterai. J'ai pas envie de lui faire peur non plus. Mais au final, c'est à quelque chose qu'a dit Juwelen qu'elle proteste. Depuis quand elle lui parle à voix haute ? Elle doit être encore plus perturbée que ce que je croyais. Et cette façon de se cacher dans ses mains... Ah la la, qu'est-ce que j'ai fait pour avoir le privilège d'une petite amie comme elle ?

Avec un petit sourire à mi-chemin entre l'amusement et l'attendrissement, je viens attraper ses mains dans les miennes. Je suis douce, je n'ai pas l'intention de la brusquer, mais j'ai envie de voir son visage. Alors je pousse délicatement ses mains vers le bas pour essayer de la regarder.

- Qu'est-ce qu'il te dit, Juwelen ?

Si ma voix n'était pas aussi chuchoté et aussi volontairement douce, on aurait presque pu croire que je jouais de la provocation. Mais encore une fois, je ne veux pas la brusquer. Je veux juste savoir si j'ai raison. Et si oui alors... alors je sais pas, vous êtes marrants, vous ! Je passe pas mon temps à m'imaginer ce genre de choses et j'avais clairement pas anticipé ça. Du coup je suis un peu dans le flou, voilà; ça rend mon cerveau encore plus hyperactif. Et c'est quoi l'idée la plus idiote que j'aurais pu avoir dans l'état où elle est ? L'embrasser. Bon, sur le front, ok, mais ça reste l'embrasser alors qu'elle est plus rouge que le cristal des Lust et qu'elle doit sûrement ne plus savoir où se mettre.
Beaucoup trop adorable, désolée.

C'était censé faire peur, non ?

Codage par Nika L. Iélanov sur Pensionnat Immortalia

20 mars
2020

C'était censé faire peur, non ?

Edelweiss W.

C'est rare que je manque de mots. je suis une actrice, j'ai l'habitude de jongler avec des paroles et des émotions mais là, c'est différent. Parce qu'il n'y a pas de script, parce que les émotions sont les miennes et que je ne suis pas sûre de savoir comment les gérer. Ce n'est pas la première fois que je ressens ça mais... mais je sais pas, c'est différent. Il y a beaucoup trop de choses qui se bousculent dans mon cœur. Est-ce que c'est parce que je réalise à quel point l'ambiance de la pièce a changé ? J'ai l'impression d'être dans une bulle, c'est à peine si j'ai remarqué le petit battement d'elle qui a éloigné Juwelen. Non, il n'y a qu'elle. Ses mains doucement posées sur mes joues, son regard intimidé, sa bouille craquante à mi-chemin entre la gêne et la tendresse... Elle a beaucoup, beaucoup trop d'effet sur mon cœur. Je suis à peu près sûre qu'il a raté une dizaine de battements. Est-ce qu'il se relance ou est-ce qu'il s'est définitivement arrêté quand j'ai senti ses lèvres se poser sur les miennes ? À ce stade, je n'en suis même pas sûre. Même lui, je l'ai oublié.

Rien ne compte plus que la douceur de son geste, et la chaleur qui est venue réveiller un peu trop la sensibilité de mon visage et de ma peau. C'est grave si... si j'ai envie de sentir plus que ses lèvres sur les miennes ? Plus que ses mains sur mon visage ? Je... J'ai l'impression de frissonner d'anticipation. Non, ce n'est pas ça... c'est indescriptible, cette sensation, cette espèce d'appel qui court sur mon épiderme comme s'il parlait à ma place pour demander à sentir autre chose que l'air frais du printemps. Après un petit instant où mon cerveau semble peiner à suivre le fil, je réponds à son baiser, douce malgré les battements de cœur qui ont recommencé à secouer trop intensément ma poitrine. C'est la sensation délicate sous mes doigts qui me fait réaliser que je les ai posés sur les siens. Je sens plus que je ne contrôle la caresse de leur pulpe et le la pointe de mes ongles sur le dos de sa main, sur son poignet. C'est tellement léger que je n'ai presque pas l'impression de la toucher ; un effleurement aérien qui suit le rythme du mouvement de mes lèvres, qui contraste avec celui de mon cœur.

J'aimerais pouvoir lire dans ses pensées pour savoir ce qu'elle ressent. Savoir à quel point tout ça la trouble. Autant que moi ? Ou plus ? J'ai du mal à imaginer que ça puisse être plus, alors qu'elle vient de réussir, en un seul geste, à focaliser la totalité de mes pensées hyperactives. Je veux être plus proche d'elle. J'ai le droit ? Mon autre main ne me demande pas vraiment mon avis ; elle se glisse dans le creux son dos pour l'attirer un peu plus contre moi. Est-ce que j'ai déjà été aussi douce avec quelqu'un ? Je ne sais pas. Je ne sais plus, mes souvenirs sont totalement flous. Il n'y a que le présent qui arrive à avoir sa place, et même lui a du mal à franchir l'espèce de brume dans mes pensées. Je n'arrive pas à réfléchir. J'ai juste envie de lui transmettre toute la tendresse qu'elle m'évoque.

Je suis obligée d'arrêter de l'embrasser, hein ? Je n'ai pas envie. À quoi bon respirer si je dois le faire loin d'elle ? Pourtant mon corps ne me laisse pas le choix. Mes poumons crient au supplice assez fort pour que mes lèvres s'écartent des siennes et délaissent leur besoin d'amour pour le besoin d'air, tentant maladroitement de rattraper toutes les inspirations qu'elles ont manquées. Qu'elles fassent vite, alors, je n'ai pas envie de rester longtemps loin d'elle. Mais... mais ça me permet d'ouvrir les yeux un peu plus longtemps, de croiser le gris argenté de son regard. Mes doigts se posent pleinement sur sa main, arrêtant de la survoler sans cesser de la caresser. Je me sens à la fois perdue et totalement à ma place. C'est perturbant, comme sensation...

C'était censé faire peur, non ?

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20 mars
2020

C'était censé faire peur, non ?

Edelweiss W.

Je ne sais pas ce qui a le plus fait trembler mon cœur. Son regard, sa main puis ses bras contre ma nuque, ou les mots qu'elle vient de prononcer. Je le savais, mais… mais c'est autre chose de l'entendre le dire. J'ai l'impression que mon cœur va imploser, ou que je vais fondre, ou que quelque chose, n'importe quoi va se passer pour représenter l'explosion qui vient d'avoir lieu dans mes pensées. Mais rien, le monde reste un endroit terriblement calme, et je n'entend que les battements à mes tempes comme preuve que ces paroles sont bien parvenues jusqu'à moi. Quand elle m'embrasse à nouveau, c'est… différent. Comme si elle avait fait sauter une ultime barrière quelque part en elle qui donnait une saveur différente à ses baisers. Comme si c'était vraiment elle, entièrement elle, sans la moindre trace de tous ceux qui l'ont affectée. Le petit joyau qu'est ma Weiss, mon Edelweiss, le vrai amour de mon existence.
Je l'aime plus que je n'aurais pu m'en croire capable…

Je la sens basculer en arrière et, sans que j'y réfléchisse vraiment, ma main qui s'était visiblement glissée dans ses cheveux abandonne sa position pour venir se poser contre les coussins du canapé. L'autre effleure sa joue… au début, en tout cas. Je ne saurais pas dire quand ni comment, tant ma notion du temps valse entre la conscience absolu et le néant total, la lenteur presque photographique et un goût de trop court et de trop rapide, mais je la sens quitter son visage pour glisser dans son cou, effleurer sa peau du bout des ongles, caresser tendrement son épaule. Honnêtement, je ne sais pas vraiment ce que je fais. Pour la première fois depuis… depuis si longtemps, mon cerveau semble avoir décider d'arrêter de réfléchir. Ou, en tout cas, arrêté de me consulter pour le faire.

J'écarte mes lèvres des siennes pour les poser sur sa joue, l'embrasser avec toute la douceur dont je suis capable et dont je ne me serai jamais crue capable. Une fois, deux, trois, je parcours plusieurs petits points de sa joue avant de finalement venir poser délicatement mon front contre le sien, un petit sourire sur les lèvres.

- Moi aussi, je t'aime. De tout mon cœur.

Elle est tellement belle… Tellement mignonne, avec ses joues roses. Tellement merveilleuse, avec son sourire timide et son regard plein de beaucoup trop de choses que je ne saurais même pas nommer mais qui font accélérer mon rythme cardiaque.

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20 mars
2020

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Edelweiss W.

Je... je ne suis pas sûre d'avoir déjà entendu mon coeur battre à ce rythme. La voir frissonner au contact de mes doigts sur son cou a eu un effet grisant qui a un peu plus brouillé mes pensées. J'ai l'impression d'avoir vachement du mal à réfléchir, d'un coup. Mais c'est de sa faute, aussi ! Pourquoi elle rougit comme ça ? Et pourquoi elle frémit comme ça ? Et pourquoi elle est aussi belle ? Aussi douce ? Aussi près de moi ? Aussi... Aussi... Gnnnn.

Son petit bisou sur le nez me fait frémir et rire à la fois, ce qui est vraiment bizarre comme combinaison. J'ai l'impression de sourire comme une gamine dès qu'elle fait quelque chose, et en même temps... en même temps il faut qu'elle arrête ce qu'elle fait avec ses mains parce que je crois qu'elle va réussir à faire imploser mon coeur beaucoup, beaucoup trop vite. C'est... je manque beaucoup trop de vocabulaire. C'est. Voilà, le mot suffit en lui-même tellement j'ai l'impression que mon cerveau a décidé de se liquéfier. Pourquoi il fait aussi chaud, dans cet appart ? Ok. Ok on se calme et on respire, même si ses mains posées sur ma peau sont beaucoup trop... trop. Oui je sais plus parler, j'en suis parfaitement consciente, merci. C'est de sa faute, elle a qu'à pas me donner autant envie de l'embrasser.

Je la vois rougir et fermer les yeux brusquement et le petit sourire béat qui ne quitte pas mes lèvres depuis tout à l'heure s'élargit. Elle est décidément beaucoup trop mignonne. Quelque chose d'étrange ? À part prendre le contrôle de mon coeur et installer un brouilleur de folie totale sur mes pensées ? Non, non, si quelqu'un est étrange ici, c'est plutôt moi.

- Pas du tout.

Je me redresse un tout petit peu pour pouvoir l'embrasser, mes deux bras autour de ses épaules, une main remontée dans ses cheveux, derrière sa tête. Ses lèvres ont un goût sucré. Je n'ai pas envie de les lâcher, je veux juste... juste continuer de l'embrasser. Combien de temps je peux le faire sans avoir besoin de respirer ? Sans trop m'en rendre compte, je l'attire encore plus près de moi, collant son corps contre le mien en inspirant autant d'air que je le peux par le nez pour ne pas avoir à rompre ce baiser. Je finis quand même pas y être obligée et je reprends de l'air. Difficilement. Pourquoi ma respiration est aussi instable, d'un coup ? Je déglutis un peu, un sourire un peu plus rêveur sur les lèvres. Je crois qu'on m'a définitivement perdue. Je... Mon regard se pose un instant sur la peau de son cou que j'ai effleurée tout à l'heure. Est-ce que... est-ce que j'aurais les mêmes frissons en réponse si...
La tentation a été plus vite que ma réflexion ou même mon self-control, cette légende. Je sens le goût de sa peau sous mes lèvres avant même de réaliser que je les ai posées contre son cou. C'est à mon tour de rougir subitement. Je balbutie quelque chose - ne me demandez pas quoi. J'espère... j'espère que j'ai pas fait une bêtise...

C'était censé faire peur, non ?

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20 mars
2020

C'était censé faire peur, non ?

Edelweiss W.

Tout va bien... c'est ce qu'elle vient de me dire, mais j'ai encore un petit instant d'hésitation. J'ai peur de faire un geste de travers, d'aller trop vite, de la brusquer. Elle n'a jamais été aussi proche de quelqu'un, et si je vais ne serait-ce qu'un peu trop loin pour elle... Je ne veux pas la blesser.
Mas elle sent tellement bon...

Je la sens tendre un peu le cou et mon corps agit à ma place, mes lèvres continuant de courir sur la douce peau qui leur est offerte. Elle est contre moi. Elle me serre contre elle, même. Et ce geste... c'est une invitation à continuer, pas vrai ? Je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre. Elle a l'air d'aller bien. Chaque petit mouvement que je sens est suffisant pour faire sombrer mon cœur dans la folie. Sa jambe, ses mains, c'est juste... Elle a trop d'effet sur moi probablement sans même s'en rendre compte... sans penser à autre chose qu'à l'instant présent au moment où il lui traverse l'esprit. Si elle est dans le même état que moi, elle n'entend sûrement plus rien d'autre que nos respirations et son cœur battant à ses temps...

Je sens que ma main essaye de suivre le même schéma. Ce n'est plus son épaule que je sens sous ma paume mais la ligne de son dos, sa colonne vertébrale qui se déroule au fil de mes doigts. Même avec ses vêtements, j'ai l'impression de pouvoir percevoir la douceur de sa peau... ou peut-être que je ne fais que l'imaginer. Si je l'imagine juste... je me demande à quel point l'idée que s'en fait mon esprit est proche de la réalité. Il n'y aurait qu'un seul moyen de vérifier, mais...
Il faut vraiment que j'arrête de réfléchir.
Ouais, l'histoire de ma vie, je sais.

Cela dit... j'ai bien senti ses doigts sur la fermeture de ma robe, non ? J'en suis même plus sûre. J'ai du mal à appréhender la réalité tellement cette situation est nouvelle. Peut-être que je l'ai imaginé... Mais je n'imagine pas le reste, pas vrai ? Sa respiration, sa façon de se coller contre moi, sa main dans mon dos, tout ça est réel. Avec un petit sourire dont je ne réalise la présence que parce qu'il tire un peu sur mes joues, je quitte son cou pour embrasser doucement son épaule - réalisant au passage que j'ai tiré un peu sur la manche de sa veste et de sa robe. Je sens les petites plumes de sa boucle d'oreille me chatouiller le front. J'entends ma respiration s'effacer contre sa peau. Le parfum de son shampoing remonte presque comme une drogue jusqu'à mon cerveau.
J'ai juste envie de continuer de l'embrasser, de découvrir d'autres endroits où poser mes lèvres...
C'est mal ?