Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
Un jour spécial pour nous
Non pas ça... Ça non plus.. Je poussais un soupir à en fendre l'âme à la vue du tas de fringues étalé sur mon lit. Toutes mes fringues et rien ne parvenait à trouver grâce à mes yeux : trop couvert, la couleur ne me va plus avec mes récentes modifications corporelles, ma queue ne passe pas à travers le tissu.. Un vrai désastre. Je jetais un bref coup d’œil au dehors pour observer le beau temps qui semblait me narguer. Certes, je ne pouvais pas quitter l'enceinte de l'établissement mais j'avais espéré un petit moment pouvoir profiter du parc et des rayons du soleil. C'était tout de fois peine perdue si je ne palliais pas sous peu à cette lacune dans ma garde-robe. Une lacune qui me porter préjudice pour les prochains week-end à venir qui plus est. La poisse.. Je poussais un second soupir tout aussi pitoyable. Décidément, les dieux - si tant est qu'ils existent - avaient décidés de s'acharner sur moi comme sur ma côte de popularité. Ces écailles d'abord et maintenant ça.. Je m'apprêtais à me résoudre à passer ce Samedi ensoleillée à écouter de la musique, à chantonner et à observer ma jolie colocataire, étudiée comme à son habitude quand un petit duo d'idées vinrent à germer dans mon esprit.. Deux solutions s'offraient en effet à moi : je pouvais appeler Naomi pour lui réclamer de me ramener des affaires, voire de m'en acheter, mais je doutais que cette solution et le trajet qui va avec ne lui conviennent ;je pouvais aussi essayer de négocier auprès de Weiss un emprunt mais je préférais y renoncer aussitôt. je ne voulais pas qu'elle se fourvoie. Je lui avais piqué un certain nombre de vêtements depuis son arrivée - toujours en les remettant à leur propriétaire après lavage et étendage - et je ne voulais pas incommoder la demoiselle avec mes problèmes vestimentaires, ni lui faire penser que je ne convoitais son amitié que dans un simple but matériel. Finalement rien n'y fera. Je soupirais de nouveau en m'étendant dans mes vêtements pèle-mêle, agacée par la situation. Si seulement je pouvais sortir.. Sortir?
Je me redressais d'un coup après qu'une idée ne m'apparaisse claire. Les rues de Londres m'étaient certes interdites pour éviter un élan de panique ou d'écorner la couverture de cette école mais il n'en était rien de la ville souterraine ou de son alter-ego céleste. De plus, l'un de mes professeurs avaient évoqués une ville aoranne sous la surface terrestre, à l'architecture hors du temps, regorgeant de mythes, mais aussi de bibliothèques, de musées, d'aorannes mais aussi d'échoppes. L'occasion rêvée pour en apprendre plus sur moi-même, ma culture d'adoption et même peut-être sur mes pouvoirs.. Je sentais l'excitation monter en moi rien qu'à l'idée de m'aventurer dans ces rues d'un autre temps cependant un sentiment de crainte s'y mêler : je ne voulais pas y aller seule. Je ne connaissais rien du monde d'en bas et même si je doute que cela n'arrive, je ne désirais pas me perdre seule là-dessous ou même faire de mauvaises rencontres. Je me saisissais d'un débardeur, négligemment posé sur le rebord de mon lit et d'un jean, troué par endroits, avant de m'en revêtir tandis que j'essayais de trouver une alternative. L'alternative m'apparut dès lors : rayonnante comme à son habitude. Je pouvais demander à Edelweiss. Certes, elle semblait trop studieuse pour qu'une virée, légèrement égoïste, ne puisse l'intéresser mais, même si le refus semblait évident, j'aimais à croire que je pourrais la convaincre. Que nous pourrions passer de nouveau un moment semblable à celui de notre douche. Que nous pourrions échangées un peu plus. Après tout, la situation ne s'était-elle pas normaliser entre elle et moi? N'étions-nous pas devenues des amies? C'était le moment de le vérifier et étrangement je me sentais plus nerveuse qu'à l'accoutumée.
Je m'approchais doucement de la demoiselle jusqu'à être à portée de bras. J'hésitais un instant : après tout, elle semblait totalement plongée dans ce qui me semblait être de la physique. Ou des maths. Ou quoi que ce soit d'autre. Je n'écoute pas vraiment en cours... Je prenais une inspiration avant de poser ma main sur son épaule en m'approchant pour qu'elle ne s'inquiète pas.
-"Coucou.. Désolée de t'embêter.. Je voulais faire un peu de shopping dans la ville souterraine.. Acheter des livres, des vêtements et en apprendre un peu plus sur moi.. ça te dirait qu'on y aille toutes les deux?" fis-je en cherchant mes mots pour que ça ne semble pas trop suspect ou dirigiste.
Bon certes, c'était peut-être un peu direct et étrange de lui proposer de m'accompagner. Après tout, elle n'avait rien à faire là-bas que je sache et mis à part perdre du temps à mon profit, je doutais que la demoiselle ne puisse vraiment trouver une motivation pour accepter. Bon quitte à être sincère et vu que personne n'est là pour nous épier..
-" Tu n'es pas obligée mais je me suis dis qu'on pourrait en apprendre un peu plus l'une sur l'autre comme la fois dernière.. Les cours nous empêchent de le faire et je t'avoue que je m'interroge toujours sur les goûts, les rêves et les passions d'une fille aussi adorable que toi" fis-je en souriant malicieusement.
Peut-être qu'aujourd'hui encore ce jour sera spécial pour notre amitié.
Dernière édition par Melody Lawford le Dim 23 Sep - 19:42, édité 1 fois
Edelweiss L. Wintenberger
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Edelweiss L. Wintenberger
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Mer 4 Avr - 19:05
Une balade en amoureuse? Entre shopping et confidences
Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
Phantom Train
J'attendais avec impatience la réponse de ma camarade qui semblait pensive quand à ma proposition. Au fond de moi, je craignais qu'elle ne refuse. C'était presque probable. Je commençais à bien connaître la demoiselle et ses habitudes de part le semblant d'admiration et d'intérêt qu'elle avait su insinuer en moi au cours de nos précédentes entrevues. Dès lors, je ne doutais pas que l'attrait du travail saurait la ravir plus que ma présence, car quoi qu'il en soit, je savais que je n'avais pas encore su me frayer un chemin dans son cœur au point de sortir ensemble faire les boutiques. Après tout sa première réponse avait été par la négative et même si je n'avais pu m'empêcher d'essayer de la convaincre, je ne désirais en aucun cas l'importuner ou la forcer. Je m'apprêtais donc à abandonner, un peu déçue lorsque sa voix s'éleva de nouveau.
- Bon.. D'accord. Mais à deux conditions.. fit-elle finalement après un petit sourire adorable.
Mon cœur fit un bond. Le genre de bond que seuls les plus grandes joies peuvent produire. Le genre de bond que j'avais pu ressentir lorsque j'avais pu goûter pour la première fois aux joies des podiums. Une joie indicible et un sentiment de gratitude vint à se manifester en moi. Weiss acceptait de m'accompagner et j'avais véritablement l'impression que cela ne laissait espérer que du bon pour les choses à venir. Je me gardais cependant d'en faire l'étalage et j'écoutais sagement la suite, non sans me départir d'un grand sourire assez évocateur de mes sentiments.
Mais à deux conditions.. Déjà, j'aimerais finir mon exercice. Et ensuite Juwelen viendra avec nous. Est-ce que ça te va ? conclut t-elle en se détournant de moi.
J'opinais derechef avant de lui manifester mon approbation. De toute manière, je ne pouvais décemment pas lui refuser des conditions aussi simples.
-"Oui, je te laisse faire tes exercices.." dis-je tout en dégageant une mèche de cheveux récalcitrante de mon regard.
Je profitais de ce mince répit pour m'emparer de quelques affaires nécessaires à notre exploration de la cité des Aorannes. Je me dotais donc d'un sac à dos pour y entreposer nos éventuelles achats ainsi que de suffisamment d'argent pour pallier à tout nos besoins qu'ils soient alimentaires ou simplement matériel. Je dois dire ne pas avoir une grande notion de l'argent : c'est un peu le problème de la célébrité. Gagner une certaine fortune sans y gagner le sens des réalités en parallèle. 500 livres devrait suffire non? Je restais un petit moment pensive avant de prendre 100 livres de plus. Ne sait-on jamais. Je me tenais donc fin prête à partir lorsque je vis la Miss refermer son livre.
-"Excuse-moi, je t'ai fais attendre"
Je lui adressais un sourire en ouvrant la porte, lui désignant le couloir comme pour l'inviter à prendre la tête de notre petit cortège.
-"Ce n'est rien, je suis déjà contente que tu acceptes de me suivre ! On a un peu de route.." fis-je en notant la présence d'une sorte d'objet dans sa main : une sacoche peut-être. " .. ça nous fera un peu de temps pour discuter..."
---
Il ne nous fallut que peu de temps pour rejoindre le parc attenant de l'école. Une bouffée d'air frais auquel j'aspirais depuis longtemps déjà. Je crois même que je n'avais plus franchi les portes de l'extérieur depuis un bon moment - du moins il me semblait qu'une éternité s'était déroulée depuis la dernière fois où le soleil était venu mordre ma peau de ses rayons. Je sautillais pour descendre les quelques marches du perron afin de rejoindre la terre ferme puis je m'étirais en relevant la tête vers l'astre solaire, laissant ce dernier m'irradier de sa lumière salvatrice et réconfortante.
-"Ça fait du bien.." fis-je en profitant de la chaleur.
Je devais passer pour une folle, je ne m'en préocupais pas en premier lieu puis après un instant avant de me retourner vers ma camarade.
" Désolée, normalement j'évite d'aller dehors pour que personne ne voit mes écailles de l'extérieur" dis-je en trottinant, le sourire aux lèvres, pour revenir à ses côtés.
Je profitais de l'occasion pour reprendre notre conversation comme si de rien n'était tandis que nos pas nous menaient vers la cité des Aorannes. En effet, il était possible d'entrevoir l'entrée du chemin : il y avait une ribambelle de galeries souterraines qui courraient sous les rues londoniennes mais chacune d'entre elle aboutissait à la cité en question. Je n'y étais jamais allée aussi j'étais un peu nerveuse en franchissant l'arche de la galerie. Tout irait bien. Je n'étais pas seule : une amie était à mes côtés. Je me tournais vers la demoiselle avant de m'engouffrer plus en avant sous terre, un sourire tendre aux lèvres, tandis que j'attrapais sa main dans la mienne pour ne pas la perdre dans la semi-pénombre ambiante. J'espérais au moins que le lieu n'était pas hantée ou peuplé par d'étranges créatures : après tout j'avais bien une queue de dragon désormais.. tout est donc possible.
---
Nous avions marché un petit moment avant de finalement trouvé la station déserte. En effet, le quai était complètement vide et nulle trace d'âmes qui vivent ne semblait incommoder le silence sacral des lieux. Une vraie station fantôme , éclairée à la faible lumière spectrale d'un lampadaire, dans les tréfonds de la terre. Nous étions nous trompées d'endroit? J'en doutais fort.
-"Je pensais que c'était ici.. enfin je suis certaine que c'est ici.." fis-je en cherchant du regard, un élément auquel me raccrocher.
Je m'apprêtais à arpenter le quai de long en large en quête de quelqu'un pour nous indiquer la marche à suivre lorsque les rails se mirent à vibrer. Je me rapprochais de ma comparse avant de lui adresser un sourire. Finalement le lieu n'était nullement hanté ou dangereux. Peut-être aurais-je dû taire cette idée? En effet, le train freina dans un fracas indescriptible avant de s'arrêter pile face à nous. Il s'agissait d'un train à vapeur massif comme l'était les trains de voyageurs tel que le dépeint les auteurs comme Agatha Christie ou Jules Verne mais une étrange aura semblait agrippé au cuivre, au bronze et à l'acier de ses ornements. La porte en bois vint à s'ouvrir comme pour nous inviter à prendre place dans le véhicule. J'eus un petit instant d'hésitation avant de commencer à passer l'espace entre le marchepied et le quai. Il était un peu tard pour faire demi-tour d'autant que je n'avais jamais été si superstitieuse. Je tendais la main à la demoiselle pour l'inviter à me suivre, un peu de crainte transparaissant tout de même dans ma voix.
-"Viens on y va.. Je suis là.."
J'aidais la demoiselle à monter, peut-être sans vraiment prendre compte de son avis sur la question avant de me diriger dans un couloir désert puis vers l'une des cabines. L’intérieur de cette navette ferroviaire était des plus luxueux avec des banquettes et une moquette en feutrine rouge tandis que le reste des ornementations semblaient faîte de bois sombre. L'éclairage était plutôt faible et les rares fenêtres donnant sur les parois rocheuses et une étrange brume bleutée qu'il ne semblait guère avoir vu auparavant ne participaient en rien à l'éclairage des cabines. En dehors de ces aspects presque princiers, un silence de mort semblait noyer le bruit dans l'ensemble du wagon voire du train. Je m'asseyais sur l'un des sièges disponibles - c'est-à-dire tous car le train semblait désert - avant de sourire à ma camarade qui ne me paraissait pas des plus rassurées.
-"Et bien c'est calme ici.." fis-je tandis que le bruit des moteurs vint commencer à troubler le silence des lieux et signifier que nous commencions notre voyage dans les profondeurs. "Je t'avoue que j'ai presque eu peur de voir un fantôme vu l'ambiance des lieux.."
Vous ai-je déjà dit que je devrais me taire par moment? Non. Et bien c'est fait car ce fut l'instant qu'avait choisi une silhouette encapuchonnée bleutée et spectrale pour traverser les murs de notre cabine en répétant les mots suivants "Nulle part où aller.. Nulle part où s'enfuir.." Effrayant n'est-il pas?
Edelweiss L. Wintenberger
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Jeu 5 Avr - 22:32
Une balade en amoureuse? Entre shopping et confidences
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Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
Rien qu'à elle et moi
La situation n'était pas vraiment celle que j'avais espéré. Pas du tout même. Je m'attendais à m'engager vers un aller pour l'inconnu, vers mes origines, dans la quiétude d'un train somptueux, le tout aux côtés d'une amie sincère mais je n'aurais jamais pu prévoir de voir ce petit voyage interrompue par une forme ectoplasmique. Comprenez bien que je n'ai jamais nier l'existence des fantômes. Certes, je ne suis pas ce genre de filles qui arbore l'existence d'êtres surnaturels ou de la magie comme un fait mais, j'avais dû ravaler mon avis depuis mon entrée dans cette école : la magie et les créatures magiques étaient aussi tangibles que moi. Ma queue, mes écailles et mes cornes en étaient la meilleure des preuves. J'en étais devenue une. Malgré cet état de fait, je ne m'attendais pas à être confrontés à la source de tant d'histoires sordides racontées au coin du feu. Je reculais légèrement dans un bref moment de panique alors qu'un frisson commençait à me parcourir l'échine et que l'air semblait devenir plus froid à mesure que les secondes ne s’égrènent. J'étais vraiment face à un putain de spectre? L'idée s'évapora aussi vite que mon courage lorsque la silhouette se retourna vers nous, nous fixant un instant sans mot dire, l'ombre béante de sa capuche comme unique visage à nous offrir.Je me ressaisissais en sentant la peur de ma camarade : je ne pouvais pas la laisser dans cet état sans intervenir. Je passais un bras devant elle comme pour m'interposer avant de fixer le néant qui servait de visage à l'être d'outre-tombe. A quoi bon me direz-vous? A rien. Rien si ce n'est me donner l'impressionner de pouvoir intimider cette bestiole. J'allais défendre mon amie même si je ne savais pas comment : après tout j'étais la responsable de sa présence en ces lieux. Cependant.. Un fantôme peut-il avoir peur? Peut-il craindre le défi dans le regard d'une frêle jeune fille à demi-dragonne? Il semblerait. Ou plutôt il semblerait qu'il puisse manquer d'intérêt pour ses proies car ce dernier, après quelques secondes, s'en alla sans demander son reste en continuant sa ritournelle plaintive et ses râles d'agonies avant de traverser la paroi de la cabine sans un bruit. Nous avions peut-être été aussi effrayées qu'il avait été surpris de voir des voyageurs. Le silence reprit alors ses droits lentement dans l'âtre alors que d'autres soupirs alentours me confirmèrent que l'intrus n'était pas le seul être éthéré du wagon. Je me désolidarisais de ma camarade pour ne pas la rendre mal à l'aise tandis que je restais alerte pour la protéger au cas échéant. Après quelques minutes sans incidents et dans un silence quasi-sacral, je reprenais la parole pour tenter de lui faire oublier cette rencontre dérangeante.
-"Je.. Je dois admettre que je ne m'attendais pas à ça.." entamais-je en tentant de couvrir le fracas des roues et des rails de ma voix mal assurée avant de reprendre un mince sourire feint sur les lèvres."Tout va bien?"
Je connaissais parfaitement la réponse à ma question tant l'évidence était peinte sur son visage. En effet, ma camarade était blême et semblait presque incapable de retrouver son calme. Je m'en voulais presque de lui avoir imposé une telle épreuve pour un désir égoïste d'en apprendre plus sur ce monde, sur elle et sur moi. Dire que nous allions devoir arpenter de nouveau ces wagons hantées lors de notre retour suffisait à accroître ma culpabilité jusqu'à son apogée. Je passais donc doucement un bras autour d'elle pour l'attirer contre moi, oubliant l'espace d'un instant la gêne de son amie pour lui offrir un refuge, un abri dans mes bras. Je restais un instant en silence, mes doigts vagabondant dans ses cheveux comme pour y diffuser ma compassion et ma douceur avant de murmurer doucement.
-"Désolée.. Je t'impose quelque chose de compliqué mais je suis là.. je ne te lâche pas d'accord.."
Les spectres pourraient bien revenir, elle pouvait bien quitter mes bras, je pouvais être aussi nerveuse qu'elle, je resterais auprès d'elle non pas pour la protéger mais m'assurer que ce minois magnifique ne subisse plus l'effroi que je lisais dans ses yeux en cet instant... Edelweiss a de jolies yeux..
---
Je ne saurais dire combien de temps vinrent à s'écouler alors que je restais là, pensive, les yeux braquaient sur la fenêtre crasseuse pour essayer de distinguer quelque chose, tandis que les soubresauts du train et le crissement des rails couvraient les présences extérieures. Finalement, après une attente qui paraissait sans fin, le train s'immobilisa comme il l'avait fait la première fois : d'un coup sec. Je sortais la première de la cabine, tâchant de ne pas jeter un regard au couloir derrière moi, puis je m'aventurais par la porte désormais ouverte. Cette dernière ouvrait vers un quai de gare, bien plus éclairée que le précédent où déambulaient de nombreux badauds, affairés à leurs propres activités. Je descendais du train, après un bref regard vers ma comparse pour m'assurer de ne pas l'avoir perdue, pour observer avec plus de facilité les environs. Tout n'était qu'émerveillement. Nous étions dans un gigantesque dôme sous-terrain dans lequel le bruit, l'agitation et les cliquetis métalliques occultaient chaque parcelle du criant silence;mes yeux s’élevèrent pour contempler la voûte de fer et de terre qui constituait l'unique ciel de cette cité de la pénombre, nous pouvions voir poindre les cheminées d'usine dont les reflets cuivrés produisaient les uniques oscillations de lumière. La vapeur qui sortait de ces bouches d'acier s'engouffraient dans les rues pour y produire une brume presque mystique quand elle ne se voyait pas disparaître aussitôt dans la gueule pleine de dents de l'un des dragons qui virevoltaient à la cime des bâtiments. Est-ce des machines d'acier ou des êtres d'écailles? La mince lumière les faisaient miroiter de tout leurs feux nous laissant à nos spéculations. Les passants, quand à eux, étaient pour la plupart des créatures magiques de tout acabit. En effet, si certains humains parcouraient la gare, des lézards humanoïdes, des wyvernes, toute sorte de reptiles ainsi que des aoras venaient ponctuer le tableau de cet endroit plein de vie de leurs originalités. En parlant de ces derniers, j'eus tôt fait de distinguer une vérité toute nouvelle : en effet, là où certains et certaines arboraient des écailles et des cornes de la même pâleur que les miennes, d'autres étaient dotés d'appendices plus noires que l'ébène. Je notais ce détail dans ma tête avant de tendre la main à ma camarade et m'assurer qu'elle puisse descendre de ce wagon maudit au plus vite. Nous ne serions peut-être jamais pourquoi ce train était si particulier et étrange, ni pourquoi des âmes errantes en avaient fait leurs logis mais n'était-ce pas plus mal? De toute manière, le retour nous laisserait bien assez tôt l'opportunité de répondre à ces questions..
Je me lançais aussitôt à la rencontre de ces nouveaux lieux dès que cette idée pour le moins déplaisante se fut évaporée de mon esprit. Je dépassais l'entrée de la gare en prêtant attention à ne pas perdre ma compagne de vue. Dans tout ce tumulte je ne pouvait être certaine de la retrouver si nous nous séparions. Devrais-je lui tenir la main? Non. Je venais sûrement de l’embarrasser avec cette étreinte alors autant éviter de persister et signer. Je continuais de suivre le chemin avant de m'arrêter devant l'arche forgé, séparant la ville de la gare. L'arche était forgé de cuivre et de bronze, donnant à celle-ci un aspect singulier que diverses rouages incorporés à l'ensemble ne faisaient qu'amplifier, cependant, mon attention ne se prêtait guère à cette dernière mais plutôt à l'étendues de maisons aux allures victoriennes ainsi qu'aux nombreuses échoppes qui parsemaient la rue. Un étrange sentiment ne cessait d'emplir mon coeur depuis que mes yeux s'étaient posées sur cette vision particulière : je me sentais pour la première fois comme chez moi même en n'ayant jamais arpenté ses rues si hétéroclites.
-"Waooouuuhhh..." fis-je avant de remuer la tête et masquer mon étonnement puis je me tournais vers ma comparse, un léger sourire aux lèvres, avant de l'interroger avec une certaine forme d'excitation que je ne laissais presque jamais poindre. "Tu veux commencer par quoi? Faire les boutiques? Manger un bout? Découvrir leurs bibliothèques?"
Aussi stupide que cela puisse paraître, je n'aurais échangé cette découverte de ce monde nouveau avec Weiss contre rien au monde, je n'aurais voulu la faire avec personne d'autre. C'était notre journée. Rien qu'à elle et moi.
Edelweiss L. Wintenberger
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Mar 10 Avr - 1:56
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Entre déconvenues et doutes
Après cette petite découverte des lieux, j'observais la demoiselle, impatiente d'obtenir sa réponse. De multiples possibilités s'ouvraient à nous et que je dois dire que je comptais sur la jolie Edelweiss pour donner un objectif précis à cette escapade en terre inconnue. Weiss serait en quelque sorte ma boussole en ces lieux si elle parvenait à faire son choix. Je passais une main dans mes cheveux en souriant tandis que mon regard virevoltait tel un papillon, de gauche à droite, pour se poser d'étal en étal, de personne en personne, de nouveauté en excentricité. Après un moment qui me semblait durer une éternité, ma compagne de voyage finit par arrêter son choix. Enfin plutôt son absence de choix. Quelle responsabilité me faisait-elle porter sur les épaules que de m'improviser guide dans une ville si particulière! Bon il me fallait me décider.. Je restais un instant, pensive, tâchant de ne pas perdre ma compagne parmi la cohue et le tumulte de la foule pressé des diverses créatures habitant l'enceinte de cette cité. Je pesais longuement le pour et le contre de mes nombreuses envies avant de finalement prendre un parti.
-"Optons pour les boutiques de vêtements en premier lieu.." fis-je en opinant de la tête avant que mes pas ne me guident dans l'une des rues commerçantes.
La décision avait été assez complexe: je commençais à avoir un peu faim, les coups de midi approchant à grand pas, d'autant que j'avais hâte de déguster les spécialités locales, cependant je brûlais surtout de découvrir ce nouvel univers, l'univers qui serait le mien tant que je porterais le nom d'aoranne, au gré des ouvrages et des musées. La même semblable envie m'habitait cependant à l'idée de me balader seule avec Weiss. Il fallait cependant bien commencer par quelque chose et puisque nous étions initialement venues pour renouveler ma garde-robe et s'adonner aux joies du shopping, autant s'y astreindre.
Je parcourais donc les allées, Weiss sur les talons, alors que j'inspectais avec minutie chaque détail des échoppes alentours pour y découvrir disposer là des étrangetés : ici, un poste de radio, semblables à ceux des temps jadis, ouvragé dans un bois sombre comme la nuit et dont les boutons cuivrés attiraient indubitablement le regard; là, à l'intérieur de ce qui semblait être un café ou un restaurant, figurait un comptoir uniquement fait d'argent que le barman, un homme de grande taille au visage complètement couvert d’écailles et dont la queue verte qui oscillait sur le sol trahissait la race, lustrait en silence en observant les quelques clients presque assoupis sur leurs banquettes en cuir rouge ; là-bas, bien en évidence, dans une vitrine transparente comme l'eau d'une source, resplendissait une robe aux inspirations orientales, constitué d'un tissu proche de soie et dont la teinte lavande ravissait l’œil. Celle-ci était ornée de dorures sur les bords ainsi que de pierres précieuses au niveau de la poitrine, de plus, cette jolie robe laissait apparente les épaules, les jambes et le ventre. Aussi improbable que cela puisse être, cette tenue assez indécente pour les standards humains, semblait être des plus populaires et il ne fallait pas chercher loin pour voir un nombre assez conséquents de jeunes femmes de toutes races arboraient ses atours. Je notais donc dans un coin cette information, prête à essayer cette tenue dès que l'occasion se présenterait à moi alors que je fixais de nouveau mon attention sur d'autres détails extravagants. En effet, malgré l'opulence de nouveautés de toute sorte dans le paysage,les passants n'étaient en aucun cas en reste. Si à première vue, le nombre d'humains m'avait semblé peu conséquente, l'évidence était encore plus frappante dans les rues de la cité de vapeur et de laiton. Les aoras semblaient majoritaires et côtoyaient divers types de créatures reptiliennes. D'ailleurs en parlant d'eux... Certains de mes congénères, notamment ceux arborant des écailles noires, ne nous lâchaient pas des yeux. Était-ce la présence d'une humaine qui focalisait leurs attentions? Était-ce si rare de croiser un couple semblable au nôtre? A moins que la blancheur de mes écailles ne soit la cause de leurs regards presque méprisant? Tout ça commençait à me mettre légèrement mal à l'aise.. Dans le doute, je me rapprochais de ma compagne avant de lui murmurer quelques mots pour la rassurer sur mes intentions.
-"Désolée mais comme on semble attirer l'attention, je préfère être proche de toi" fis-je avant de lui prendre la main et de lui désigner la boutique de la robe d'un bref geste de tête "Entrons là tu veux?"
Certes, cette visite ne commençait pas sous les meilleurs hospices en considérant les fantômes de la navette ainsi que cette étrange manière d'accueillir deux pauvres touristes mais tout ça n'avait pas entamer mon envie de découvrir les environs ni celle d'essayer voire d'acheter des vêtements. L'occasion était d'autant plus belle que cette tenue locale était vraiment sublime. Je n'attendais donc pas la réponse de ma comparse pour l'attirer vers la boutique et y pénétrer.
A l'intérieur, nous fûmes accueillis par un calme qui contrastait fortement avec le tumulte ambiant dans l'avenue ainsi que par ce qui devait être une vendeuse. Cette dernière semblait parfaitement humaine - une rareté dans les environs - et seule sa tenue, semblable à celle présente en vitrine, dénotait avec l'image classique d'une fille de son âge. Il semblerait vraiment que les mœurs et les coutumes diffèrent d'en surface. Mon regard arpenta la boutique pour s'en faire une idée alors que je lâchais désormais la main de mon ami. La boutique disposait d'un tas de vêtements de toutes sortes : certains évoquait l'ambiance bien particulière de la cité tandis que d'autres laissaient émaner un style proche de celui de la fameuse robe.
-"Tu me dis si tu trouve quelque chose cocotte ! fis-je en lui adressant un clin d’œil complice.
Je déambulais dans les rayons, l’œil alerte, attentive aux couleurs et aux formes des divers vêtements entreposés. Ils avaient au moins pour eux de tous être conçus pour le port d'un aora. Je prenais tour à tour un béret rouge, la fameuse tenue que j'avais pu observer du dehors - j'avais cependant dû me rabattre sur la couleur chocolat -, un pantalon en cuir marron, un chemisier blanc, un petite veste parfaitement approprié à l'ambiance de la ville, ainsi qu'un robe violette. Un mince butin mais il me suffirait pour l'instant. Je me tournais vers ma camarade, la cherchant du regard, avant de lui sourire.
-"Je vais avoir besoin de ton avis Edelweiss"
Je me dirigeais vers la cabine d'essayage en m'assurant que la jolie jeune femme aperçoive dans quel cabine je m'étais réfugiée. J'optais dès lors pour la robe qui avait capté mes envies dès le premier regard et je me dénudais, pensive, afin de m'en envelopper. Je me demandais si Edelweiss appréciait cette instant avec moi. Après tout, je n'avais pas vraiment laissé le choix à la demoiselle et les diverses déconvenues du voyage pouvaient avoir entamer le peu d'enthousiasme dont elle disposait au début. J'enfilais lentement la robe, alors que cette idée ne voulait pas quitté mon esprit, puis je soupirais en ajustant celle-ci.
J'espère qu'elle passe un bon moment.. j'espère que ça va lui plaire..
Je quittais la pénombre de la cabine pour resplendir à ses yeux et quérir l'admiration dans ses yeux.
Edelweiss L. Wintenberger
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Inscription le : 05/03/2018
Né(e) le : 22/12/2002
Age : 21
Taille / Poids : 1m66 / Autour de 53Kg
Nationalité : Franco-Allemande
Situation amoureuse : En couple
Couleur(s) de parole : #9966CC
Péché(s) :
Avarice
Colère
Commentaire/citation : « Du siehst aus wie Juwelen... »
Mer 11 Avr - 18:01
Une balade en amoureuse? Entre shopping et confidences
Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
Conflit intérieur et conflit idéologique
Je balayais le rideau d'un revers de la main avant de quitter l'enceinte de la cabine, le sourire aux lèvres. Il était évident que cette tenue devait m'aller à ravir mais je brûlais intérieurement de le lire dans les yeux de ma camarade. J'aime lire l'admiration dans le regard d'autrui, l'envie, le désir, la jalousie ou tout autre passion dévorante. C'est un plaisir, une drogue traîtresse et une habitude que j'ai fini par prendre alors que les années s'écoulaient. L'adolescence avait fait son oeuvre : des courbes à damner un saint, un minois angélique, des cheveux longs et soyeux, un regard envoûtant... Je n'avais rien à envier à quiconque. Je ne pouvais décemment me plaindre du résultat devant une telle oeuvre de la Nature : la mignonne petite chenille que j'avais pu être dans mon enfance avait cédé sa place à un papillon resplendissant de milles feux, un papillon que chacun aimerait admirer à loisir quitte à en perdre la notion du temps, un papillon dont le monde entier rêve d'effleurer les ailes pour imbiber son cœur de ses couleurs, un papillon que chacun souhaiterait capturer pour son unique bénéfice comme on peut aspirer à voler le Soleil pour jouir seul de sa lumière. Pourtant je ne parvenais pas à retrouver ce genre de choses dans le regard opalin de la Miss. Je focalisais mon attention sur son regard pour en décrypter les mystères mais sans succès. Il était évident que ma compagne d'excursion avait son attention braquée sur moi mais, mis à part son sourire, rien ne vint éclairer ma lanterne. Peut-être que je m'étais fourvoyée et que la couleur n'était pas la plus optimale. Je jetais donc un regard furtif à un miroir qui trônait, non loin derrière Weiss, afin de m'y contempler. Rien à signaler. J'étais toujours aussi parfaite que je l'avais toujours été. Toujours aussi belle qu'auparavant même si ces écailles et ces cornes venaient troubler le tableau de mon être. Toujours si gracieuse. Toujours aussi sexy avec ces étoffes qui tombaient pour camoufler les courbes désirés sans pour autant gâcher le spectacle de ce qu'elle laissait dévoiler. Et pourtant.. Pourquoi Edelweiss ne ressentait pas tout ce que les autres m'avaient toujours renvoyés? Quelque chose était vraiment différent chez cette fille. Quelque chose qui m'attirait irrémédiablement. Quelque chose que je ne parvenais ni à percevoir clairement ni même à expliquer. Je ne parvenais pas à le comprendre. Un mélange d'incompréhension et de curiosité vint envahir sa poitrine au sujet de la jolie jeune femme aux cheveux châtains. J'aurais aimé lui demander mais je n'en eus guère l'occasion. En effet, en une fraction de seconde, l'expression de la jolie petite fleur vint à changer. Quelque chose clochait. La suite fut un peu confuse. Weiss ordonna quelque chose en allemand mais aucun mot ne me semblèrent familier. La suite fut d'autant plus étonnante. Weiss m'attrapa par les épaules avant de m'entraîner dans la cabine sans me donner plus d'explications.
-"Att...!" entamais-je avant de finir enfermée dans la cabine en agréable compagnie.
Il me fallut un certain temps pour prendre conscience de la situation embarrassante dans laquelle nous nous trouvions. En effet, j'étais plaquée contre le mur de la cabine, presque entièrement collée à ma camarade, le tout dans une tenue laissant bien trop mes courbes apparentes pour quiconque souhaiterait vivre une situation similaire. Pourquoi Weiss avait-elle fait cela? Je ne me l'expliquais pas. A moins que..? Serait-ce possible que ma simple vue dans une tenue si sensuelle eusse exhortée Weiss à céder à des désirs qui m'étaient inconnus et camouflés? Je chassais cette idée d'un geste de la tête, tant elle semblait improbable venant de l'adorable jeune femme dont il s'agissait. Je n'étais pas son genre de toute manière. Les rumeurs rapportaient qu'elle fréquentait déjà quelqu'un , un garçon du nom de Léandre, qui avait toutes ses attentions. Je cherchais dans la pénombre de l’exiguë endroit une réponse à ce soudain revirement quand mon attention fut détourné par un doux contact sur mon épaule. En effet, dans sa tentative de maintenir son équilibre et de garder un semblant d'espace vital, ma camarade était venue poser sa main sur la paroi et toucher donc mon épaule. Un léger frisson vint me parvenir de part cette sensation nouvelle. Weiss me touche sans même réagir? Est-ce qu'elle me fait enfin confiance? Est-ce uniquement lié à cette situation abracadabrantesque? Que dois-je faire? Dois-je faire comme si de rien de cela n'était perturbant ? Dois-je lui faire remarquer? Je dois respecter ses limites et ses craintes.. Je tentais donc de l'avertir du regard, ne trahissant pas le silence imposé mais mon regard vint se perdre sur les courbes du visage d'Edelweiss. Dis donc.. Je sais que j'avais dis qu'elle n'était pas mon genre mais d'aussi près.. Le résultat était toute autre. C'était un peu comme se surprendre à apprécier un tableau en l'observant de plus près alors que l'indifférence définissait auparavant votre rapport à ce dernier. J'observais avec attention, comme fascinée, les courbes délicates de ses lèvres, soulevée par la présence impétueuse de ce doigt tout aussi délicat qui m'exhortait au silence. Comment pourrais-je parler alors que j'essayais de capter au mieux la teinte sacrale de sa peau malgré la pénombre qui venait gâcher sa blancheur?
-"Je t'expliquerai tout à l'heure...Excuse-moi.."
Je hochais la tête simplement, déjà trop loin dans mes rêveries pour capter les mots de ma partenaire de cabine, sans prononcer un mot alors que mon regard suivait la courbe de son petit nez pour ensuite se perdre dans ses yeux dans une intense contemplations. Ses yeux.. Un océan d'argent s'étendait à perte de vue et je m'y perdais avec grand plaisir, occultant même le contact subtile de sa peau si douce sur la mienne. Je perdais presque la notion du temps à force d'en observer tout les détails, d'admirer la longueur de ses cils, la perfection de son iris.. Un sentiment nouveau pour moi vint alors emplir mon esprit et mon cœur. La gêne. Je n'avais jamais ressenti la gêne de la proximité avant ce moment et je n'en pris réellement conscience qu'au moment où mes joues s'embrasèrent plus que d'accoutumée. Je profitais de la protection de l'obscurité pour ne pas laisser à ma comparse le loisir de s'en rendre compte. De toute manière, ça devait être la chaleur et la surprise qui affolaient le sang dans mes joues. Rien de plus. Inconsciemment cependant, je me mis à murmurer quelques mots sur le ton le plus discret qu'il soit.
- "Lahadachfei vralai.." murmurais-je en un souffle.
Je ne pus cependant continuer de m'esbaudir de cette proximité nouvelle entre cette fleur fragile et le papillon que je suis. En effet, la raison d'une telle situation et d'un tel empressement m'apparut alors entre les plis du rideau : un individu de mon espèce semblait chercher dans les rayons féminins. Vu sa grande taille, son apparence un brin musculeuse, son apparent désintérêt pour la marchandise ainsi que les écailles noires que je percevais sur sa queue, il semblait assez évident que le but de sa recherche n'était sûrement pas des dessous mais les deux pauvres jeunes filles que nous étions. Quoi que.. Peut-être cachait-il ses attraits pour la lingerie féminine qui sait? Blague à part, je me détournais du spectacle magnificent de ma camarade pour suivre la progression des événements. J'espérais que nous ne serions pas découvertes. Plus je m'appesantissais sur les détails, plus ce jeune homme me semblait familier et pour cause, il faisait partie de ceux qui ne nous avaient pas lâchés du regard durant nos emplettes dans la rue. Je brûlais certes de connaître la raison d'une telle discrimination mais je doutais, à en voir son attitude, qu'il soit suffisamment ouvert au dialogue pour permettre d'éclairer ma lanterne. Soudain son attention sembla se porter sur les cabines et donc notre refuge. Rien d'étonnant en soit. Nous n'avions peut-être pas prise la meilleure des cachettes dans ce genre de situation. Si votre proie entre dans un magasin sans en ressortir et qu'elle est introuvable dans les rayons, il est fort probable qu'elle soit au niveau des cabines. D'autant plus lorsque le magasin n'en comporte que deux et qu'une seule semble occupée. Certes, l'aora ne semblait pas être un diplômé d'astrophysique appliqué mais de là à louper une telle évidence. Je lâchais un soupir en contemplant l'inévitable présence du reptilien s'avançait inexorablement vers nous. De nouveau des ennuis. Weiss va me détester. C'est alors qu'une voix perça dans le relatif silence et détourna l'attention du jeune homme.
-"Je peux faire quelque chose pour vous Monsieur?"
Le sauvetage de dernière minute. Sauvées par un cliché. C'est presque risible. Une vendeuse venait d'intervenir et de nous sauver la mise. Je vis alors le jeune homme esquisser une expression de dégoût à son arrivée. La jeune femme était une aoranne, tout comme lui ou moi, mais elle semblait plus proche de moi : en effet, elle était un tantinet plus petite que moi, ce qui produisait un certain contraste avec le jeune homme d'une taille imposante, mais surtout elle arborait une queue et des cornes en touts points semblable aux miennes, couleurs comprises. Au vue de l'expression de l'inconnu, Weiss n'était pas la cible des regards mais j'en étais plutôt la cause. Décidément quelle poisse. Fallait-il que ces appendices qui me faisaient horreurs me causent des soucis en plus de me forcer à revoir ma garde-robe... Passons. L'aora sembla chercher ses mots, lançant de temps à autre un regard vers notre abri, avant de se fendre de quelques mots.
-"Yep'.. Je cherche deux amies que j'ai perdu dans la foule.. Une humaine et une .." Le mot qu'il s'apprêtait à prononcer semblait lui arracher la gorge. "Une Raen.. L'une d'elle se trimbale un pigeon.. Je crois qu'elles sont dans la cabine, là-bas." dit-il en essayant, tant bien que mal, de camoufler le dégoût suintant de ce mot ou de son interlocutrice dans ses paroles.
Le jeune homme avait décidé que cette échange était terminé et esquissa alors quelques pas vers notre position, apparemment déterminé à aller jusqu'au bout de son raisonnement et de ses opinions, cependant, la vendeuse, loin de se démonter, l'interrompit en reprenant la parole ce qui sembla prendre son interlocuteur de court.
-"Voyons Monsieur, les cabines sont individuelles, d'autant que des jeunes filles ne souhaiteraient pas être importunées tandis qu'elles se changent. Ceci dit, je suis la seule Raen en ces lieux" dit -elle en appuyant bien sur le mot qui paraissait odieux pour l'inconnu avant de continuer sans tarder "D'autant que, sans vouloir vous manquer de respect, je doute que vous soyez l'ami de n'importe laquelle de mes semblables Monsieur le Xaela. Simple analyse de votre regard sur moi bien sûr."
De là où nous étions, nous avions une vue imprenable sur l'expression emprunte de colère, de dégoût et de honte qui était inscrite sur le visage du Xaela. Ce dernier s'empressa de se retourner avant de se ficher devant la vendeuse qui ne bougeait pas d'un iota, le regard défiant. Après un moment à s'observer en chien de faïence, l'inconnu finit par lâcher un sifflement sonore d'agacement avant de quitter la boutique en bousculant, au passage, quelques présentoirs. Il allait sûrement être très certainement fier de lui en plus. La vendeuse finit par soupirer, autant de soulagement que de dépit avant de se tourner vers notre planque et de venir jusqu'à nous pour écarter le rideau et passer la tête par l'ouverture.
-"Je crois que vous pouvez sortir Mesdemoiselles" fit-elle en esquissant un sourire.
Je joignais le geste à la demande avant d'observer notre sauveuse. La proximité me permettait de mieux voir les détails de son visage : comme moi elle avait des écailles sur le côté des joues, le haut de l'arête du nez et la base du cou. Ses cheveux blonds platines étaient coupés courts en une frange qui camouflaient presque ses yeux ambrés. Elle nous adressa un sourire avant de s'expliquer sur son geste héroïque.
-"C'est triste de dire que je commence presque à m'y habituer mais je ne pouvais pas rester sans rien faire. Entre Raen, il faut bien s'entraider non? Et puis.. Décidément, ce racisme a deux galds est insupportable. Entre certains Xaela qui continuent à penser que les Raen sont des nobles méprisants, uniquement là pour l'apparat, et certains Raen qui voient les Xaela comme des rustres travailleurs.. Enfin ça c'est quand la religion ne se joint pas à ce genre de conflit pour venir attiser les braises..Bref.. je vous laisse à vos achats. Ceci dit, vous êtes ravissante dans cette tenue Mademoiselle, elle vous sied à merveille! N'hésitez pas au besoin!" fit-elle en s'éclipsant dans un sourire.
Je rassemblais les informations que je venais de glaner tout en m'assurant de la présence de ma comparse à mes côtés. Il semblerait que les aoras soient divisés entre deux groupes : Xaela, ceux qui arborent des écailles noir comme la nuit, et Raen, ceux dont les écailles rappellent l'éclat lunaire. De plus, il semblerait qu'un conflit idéologique et religieux en divisent certains mais que la plupart ne portent aucun intérêt à ce genre de différenciation. La découverte de cet endroit se voulait tumultueuse mais très enrichissante au demeurant. Quelle étrange cité mais surtout.. Quelle étrange sensation j'avais ressenti seule à seule avec Weiss dans l'intimité de ce box.. Une sensation que les affres de l'action avaient déjà commencé à dissiper, évaporer pour que mon cerveau n'eusse pas à remarquer l'évidence.
"Lahadachfei vralai.." : Quelle splendeur.. [color=#ffcc99] : la vendeuse [color=#6699ff] : l'inconnu
Edelweiss L. Wintenberger
S |:| Licence 2
Edelweiss L. Wintenberger
Edelweiss L. Wintenberger
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Lun 16 Avr - 2:56
Une balade en amoureuse? Entre shopping et confidences
Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
Le plus beau des trésors
Le retour à la réalité se fit en deux temps. Premièrement, l'adrénaline et le stress vinrent s'estomper petit à petit à mesure que les secondes venaient à s’égrainer puis lentement le calme revint après la tempête, mon cœur s'apaisa et je pus revoir les événements clairement. Les choses ne s'étaient pas vraiment passées comme elles le devaient mais n'était-ce pas une habitude? Il semblait en tout cas que la ville souterraine nous réserve de nombreuses surprises et j'étais convaincue que ce harcèlement de rue ne serait pas l'unique péripétie de ce voyage. Espérons tout de même que les suivantes soient plus agréables. Je tournais mon regard vers ma partenaire pour constater son état presque catatonique. En effet, la demoiselle était assise à même le sol, la tête entre les mains, Juwelen perchée sur son épaule. Je m'approchais lentement d'elle pour essayer de lui venir en aide avant de me raviser. J'étais responsable de son état. J'étais celle qui avait insisté pour qu'elle vienne avec moi. Je m'étais montré égoïste, encore une fois, capricieuse même et Weiss en payait le prix injustement. D'abord le train et ses spectres, les regards désapprobateurs ensuite et désormais ça... Un sentiment proche de la culpabilité germa dans mon cœur tandis que j'essayais de croiser son regard magnifique pour l'apaiser d'un sourire, sans succès. Je ne savais pas comment gérer l'apparente détresse de mon amie. Mon cœur me soufflait de laisser parler ma tendresse et de me mettre à sa hauteur pour l'enserrer de mes bras, pour la rassurer tandis qu'une petite voix en mon for intérieur, me dictait de respecter son mutisme et sa gêne des contacts physiques en restant là, sans un mot, à l'observer. J'étais simplement impuissante. Je déteste être impuissante. La vie m'a préservé de cet état de fait et je déteste quand celui-ci décide de venir me chercher dans mon existence idyllique. Je n'eus cependant pas à me morfondre bien longtemps car ma partenaire d'infortune prit la parole de sa petite voix.
- Excuse-moi Melody, je n'ai rien trouvé de mieux que de me cacher... Et je t'ai mis dans une position embarrassante alors.. Pardon.
Les excuses sincères de la demoiselle me firent un pincement au cœur. J'essayais de rassembler mes pensées pour lui ôter ce poids des épaules mais il était encore trop tôt pour que je laisse mon apparente fierté au placard et que je révèle ma véritable opinion sur les faits. Et pourtant.. Je brûlais de lui dire qu'elle n'était en rien responsable, qu'elle ne faisait que subir mes lubies, que mon unique bonheur dans cette histoire était qu'elle ne soit pas blessé... Impossible. Je ne pouvais m'exposer de la sorte sans voir l'admiration disparaître des yeux de mon entourage. Moi la beauté fatale, la reine des glaces. Si je me laissais aller à ce genre de considération, qu'en serait-il? Je soupirais intérieurement, incapable de soutenir cette vision du regard, la vision de mon amie auquelle je n'étais pas capable de tendre la main lorsqu'elle en avait besoin.
- On devrait aller remercier la vendeuse comme il se doit, tout à l'heure fit-elle en se relevant, la voix un peu tremblante tout comme ses jambes.
Le ton de la jeune femme me fendait le cœur, aussi, sans trop réfléchir, je laissais pour la première fois mes pensées s'exfiltraient de la barrière de mes lèvres et mes émotions prendre le dessus. Je m'approchais lentement de la jeune fille, le visage et regard baissé avant de glisser mes bras autour d'elle pour l'enlacer. Mes doigts vinrent se loger derrière ses omoplates délicatement alors que je sentais ces dernières se dessinaient sous le tissu. Je déposais ensuite un petit bisou sur son front avant de poser mon front contre son congénère, mon regard figé dans le sien afin d'avoir tout le loisir de m'y perdre. Je restais ainsi un court instant avant de clore mes paupières. J'étais bien consciente d'enfreindre les règles tacites de Weiss concernant les contacts physiques, de faire une erreur de plus, une erreur qui me vaudrait de l’embarrasser plus encore mais je nourrissais le secret espoir que mon élan de tendresse et d’honnêteté me vaudrait un sursis, une dérogation unique à cette règle. J'avais dans l'idée qu'elle avait besoin de ma présence et de mes paroles mais d'une certaine façon c'était encore un acte égoïste : j'en avais besoin tout autant qu'elle.
-"Ne dis pas de bêtises tu veux.." fis-je en un murmure tout en la serrant un tout petit peu plus contre moi et de reprendre plus bas encore "Tu n'as rien à te reprocher.. tu m'as protégé.. tu as affronté ta peur de ce même contact pour ma sécurité.. Cesse de te penser coupable.. Je suis là.. Je veux te protéger aussi alors je préfère encore fuir à tes côtés que de te voir blesser pour moi.. je suis soulagée que tu ailles bien alors n'est-ce pas le principal?"
Je ne m'étais jamais laissé aller à exprimer ce genre de considération hormis dans les méandres de la fièvre lorsque ma sœur était venue me rendre visite. Pourquoi avais-je eu cet élan d'intérêt en premier lieu pour cette magnifique fleur? Je n'avais jamais vraiment porté d'intérêt à quiconque, estimant pour la plupart qu'ils ne méritaient en aucun cas mon attention. La première à avoir gagné ce droit en dehors de ma sœur et de ma famille avait été Nia et même si nous étions proche, je gardais toujours une certaine réserve, un certain masque derrière lequel j'avais toujours préféré me cacher. Pourquoi balayait-elle mon masque de prétention sans même émettre un mot, un geste? J'avais rencontré moult personne et pourtant je n'avais jamais ressenti autant de difficulté à chasser ce naturel qui semblait revenir au galop lorsque Edelweiss faisait son apparition. Je ne sais pas et je ne le saurais peut-être jamais. Je me détachais doucement d'elle, lui rendant ainsi sa liberté avant de détourner le regard, empreinte d'une sorte de gêne coupable. Était-ce ce dont elle avait besoin? Était-ce les paroles que son cœur réclamaient? Avais-je fait le bon choix? Je ne sais pas et je ne le saurais peut-être jamais. Mon but était simplement de lui rendre le sourire, ce sourire si harmonieux qui outrepassait mes barrières pour me faire accomplir le meilleur et exprimer ce qu'il a de plus beau en moi. Je chassai ses pensées avant qu'elle ne vienne me paralyser et je brisai le silence pour éviter que nous nous y empêtrions.
-"Tu viens? Je crois que je vais la prendre finalement" fis-je en me référant à la robe.
Certes, ce changement de sujet était des plus maladroits mais que voulez-vous.. Je me dirigeais, sans réellement attendre sa réponse, vers la cabine pour y réunir les diverses affaires que j'avais laissé dans le box. Je comptais en effet, rester vêtue de cette robe pendant le reste de notre visite. Quitte à être potentiellement discriminée, je préférais me fondre dans la masse vestimentaire des environs. Nous attirerons moins les regards et nous pourrions ainsi jouir de notre visite sans autre désagrément. Je me dirigeais vers la caisse en me fendant de quelques mots à ma camarade de voyage.
-"Désolée pour tout à l'heure, je me suis laissée aller mais je le pense vraiment tu sais?" fis-je en lui adressant un clin d’œil joueur.
Un semblant de culpabilité s'était installé dans mon cœur suite à mon attitude cavalière et je tenais à l'exorciser tant bien que mal. J'espérais cependant que Weiss ne m'en tiendrait pas rigueur : je souhaitais plus encore qu'auparavant découvrir les secrets de Weiss, les raisons de mon attitude envers elle ou tout simplement forger des liens indestructibles avec elle. Je laissais de côté ces pensées avant de me rendre à la caisse en veillant à ce que ma camarade me suive. Nous y retrouvions la vendeuse aoranne, l'humaine semblant s'affairer en réserve comme le laissait entrapercevoir la porte ouverte derrière le comptoir ainsi que le fin frottement du carton dans la pièce voisine. J'adressais un sourire à ma congénère Raen avant de lui faire part de mes intentions d'achat.
-"Je la prends ! Elle est trop jolie pour que je n'en profite pas !" fis-je en souriant et en tournoyant, les événements déplaisants de tout à l'heure déjà loin dans ma mémoire avant de la remercier pour son intervention. "Encore merci Mademoiselle! Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans vous ! "
La vendeuse esquissa un sourire en guise de réponse avant de pianoter d'un air professionnel sur sa caisse enregistreuse en bois et en bronze et me réclamer son dû. Je m'en acquittais sans broncher, offrant même un pourboire assez conséquent à mon interlocutrice. Après tout, c'était le minimum non? Je jetais un regard à Weiss, un peu inquiète à son sujet depuis notre échange et les événements de la cabine avant de quitter la boutique avec elle. Au dehors, le tumulte de la foule restait inchangé même si je ne notais pas de regards insistants contrairement à précédemment. J'inspectais du regard la foule pour m'assurer que le gêneur n'avait pas simplement attendu que nous sortions de l'échoppe mais aucune trace de lui ne se fit voir. Une chance en somme. Je ne nourrissais pas vraiment le désir de me confronter de nouveau à cet individu. Je m'engouffrais dans la rue, Weiss à ma suite - je vérifiais toujours qu'elle ne me quitte pas des yeux - tout en me demandant quel découverte faire, quel endroit découvrir. La faim se faisait plus pressante mais je ne voulais pas imposer ce choix à Weiss après de pareilles événements : il était presque certain qu'elle n'aurait pas faim dans l'état. Je n'eus cependant pas à me questionner plus longtemps sur la prochaine étape de notre périple car une enseigne vint attirer mon attention. En effet, entre deux boutiques miteuses et sans intérêt, se trouvait un antiquaire. J'avais toujours nourri une fascination particulière pour les objets anciens et hors du temps. J'aimais cette esthétique et le contact des matériaux de jadis. J'aimais découvrir des objets dont l'utilité m'échapper maintenant que la technologie les avaient rendus obsolètes. J'aimais en quelque sorte remonter le temps , un fait assez ironique de part mon don. C'était aussi une passion qui tranchait en partie avec mon job basé sur l'esthétisme, le moderne, l'innovation mais aussi la technologie mais qu'importe. Je me retournais vers ma comparse, un sourire aux coins des lèvres, pour lui montrer du doigt ma trouvaille et l'inviter à s'y rendre. Tiens est-ce que Edelweiss aime les antiquités? Qu'est-ce que Weiss aime? Je dois dire que j'aimerais le savoir. Je nourrissais depuis notre départ l'espoir qu'un objet vienne attirer son attention et que je puisse lui offrir. Qu'importe le prix. C'était d'ailleurs dans ce but que j'avais emporté tant d'argent dans cette escapade. Si je souhaitais parer à toutes éventualités c'était surtout pour pouvoir faire des folies pour ses beaux yeux. Aussi stupide que cela puisse paraître je désirais que ces moments aussi communs soient-ils pour elle s'ancrent dans sa mémoire, que mon cadeau constitue l'un de ses plus beaux souvenirs comme son amitié et l'importance que je revêtais à ses yeux étaient pour moi le plus beau des trésors.
Edelweiss L. Wintenberger
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Edelweiss L. Wintenberger
Edelweiss L. Wintenberger
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Mar 17 Avr - 2:38
Une balade en amoureuse? Entre shopping et confidences
Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
If I keep on believing, my dreams will come to life
Après tout ces soubresauts du destin, ces événement inattendues ainsi que ces émotions, il était plaisant de s'octroyer un peu de calme et d'apaisement. La boutique que nous venions de dénicher au détour de nos recherches semblait le parfait cadre pour ce moment de répit. Certes, je m'interrogeais toujours sur ce que pouvait penser Edelweiss de mon attitude un tantinet déplacé de tout à l'heure. Après tout je connaissais sa répulsion pour les contacts physiques et mon étreinte était une exception évidente à cette règle tacite qu'elle imposait à chaque seconde. M'en voulait-elle? Je ne crois pas. Si elle avait montré une évidente raideur et un certain malaise au début de notre échange affectif, j'avais pu la sentir s'y acclimater. Loin de moi l'idée de recommencer pour autant. Bref. Changeons de sujet. Revenons à notre échoppe. Une chose était certaine à ce sujet : je ne l'obligeais en rien à me suivre dans ce magasin qui recelait de milles et un trésor ouvragés et de merveilles des temps jadis. En effet, si Weiss ne manifestait que rarement ses émotions et ses désirs j'avais tôt fait de noter l'expression d'intérêt qui traversa le regard si particulier de la jeune femme. Un regard alliant la beauté des vagues et leurs chaude mélancholie avec la pureté opaline. Dieu quel regard elle a.. Bref. Je laissais de côté ma contemplation, tâchant de paraître la plus naturelle possible. Il allait falloir que je travaille à comprendre ces moments d'absence où je me perds sur un détail de la beauté de ma camarade mais là n'était ni l'heure, ni le lieu. Mes rêveries et mes questions existentielles mise de côté, je suivais la jeune fille dans la boutique de l'antiquaire.
La première chose qui vint me frapper alors que mes pas me guidaient dans l’exiguë espace de la boutique et que le carillon de la cloche d'entrée se fit entendre fut l'odeur particulière des boutiques de ce genre. Toutes les vieilles librairies, les antiquaires ou les marchands de tableaux anciens possèdent cette odeur d'entre deux âges. Une odeur rappelant l'ancienneté de tout ce que l'on effleure du regard là où l'ont n'osent poser ses doigts de peur de briser un fragile équilibre. Un équilibre dont on se trouve le garant. Un équilibre emprunt de mysticisme. Un équilibre qui laisse notre imagination douter de la trouvaille qu'il pourrait faire. Mon regard explorait alors les lieux se posant sur chaque point d'attention, sur chaque objet insolite, sur chaque questionnement avant de trouver une perle rare. Ici, un vieux livre à la couverture d'un cuir sombre sur laquelle des plaques de bronze et d'or dessinaient une fleur en pleine éclosion et dont les pages avaient jaunies sur la tranche, faute à l'astre solaire qui n'avait pas non plus épargné la reliure et ses fils dorées, reste assoupi, protégé par une paroi de verre dont la propreté et l'état impeccable trahit le jeune âge. Mon imagination y voit un grimoire antique dont l'ornement me rappelait ma camarade de voyage, Edelweiss. Mon regard se tourna vers la fragile et délicate Miss. Elle aussi est une fleur. Une fleur qui éclot chaque jour pour livrer une partie d'elle de plus à ce monde qui a besoin de sa douceur. Je soupirai à en fendre l'âme à cette simple idée, confuse. Pourquoi est-ce que je pensais à ça? La réponse n'est sûrement pas entre ses rayonnages, emplis de livres et de poussière ou dans les meubles à la sculpture fine et aux dorures majestueuses. Non la réponse est juste devant moi. Juste dans cette jeune fille a l'air détaché. Pourtant elle refuse de m'apparaître comme si cela m'était impossible. Je déteste l'impuissance. Je décide donc de bannir cette réflexion pour le reste de la journée afin de garder les idées claires et de profiter au mieux de cette virée entre filles. Je ne suis cependant pas dupe : je sais bien que je ne pourrais chasser aussi longtemps que je ne le désire cette étrange procession d'idées. Je me tenais cependant à ma résolution et écartais ces pensées pour me concentrer sur les faits et gestes de ma partenaire. Cette dernière semblait avoir trouvé quelque chose à son goût cependant je doutais de pouvoir distinguer l'objet de ses désirs à pareilles distances. Du moins, je ne pouvais accomplir une prouesse pareille sans attirer son attention. Je décidais de laisser de côté la demoiselle ainsi que ses trouvailles pour faire mes propres découvertes. Mon attention vagabondait à droite et à gauche lorsqu'elle fut alors retenue par une petit présentoir en bois sombre comme l'ébène. Ce dernier offrait un ensemble de montres à gousset dont le bruit caractéristique suffisait à m'hypnotiser. J'avais toujours aimé les montres mais aussi la classe naturelle de ces petits objets d'autant que ceux-ci présentaient des ornements et des rouages qui laissaient imaginer la complexité de leurs mécanismes. Je me risquais à en saisir une dans le creux de ma main pour la soupeser tandis que la chaîne dorée de cette dernière glissaient entre mes doigts fins. Je fixais mon attention sur cette dernière avant d'en actionner le bouton pressoir et d'en afficher le cadran. L'affichage était en chiffres romains, ce qui m'étonna en premier lieu. Les Aoras avaient-ils les mêmes codes que les nôtres ? Avait-il donné le même nom aux couleurs et aux chiffres que les races humaines? Qui avait inspiré l'autre? Autant de questions sans réponse qui se précipitaient dans mon esprit dans un flot ininterrompu tandis que je regardais, sans bouger, les minces aiguilles d'or décrire leur sempiternelle course. Irrémédiable. Inflexible. Elles étaient hors du temps. A la fois maîtresse de celui-ci, comme un chef d'orchestre qui bat la mesure de son éternel requiem, mais aussi esclave de ce dernier. Un peu à mon image. Le temps m'avait toujours fasciné. J'en avais souvent manqué lorsque mon métier m'obligeait à parcourir le monde sans répit, sans une seconde à perdre tandis que la nuit, lorsque j'étais seule et que mon pays et ma famille venaient à me manquer, les longues heures de la nuit venaient engloutir toute trace de joie en moi. En arrivant ici, j'avais acquis une maîtrise sur cet élément pourtant indomptable. A quel prix? Certes, je m'étais acclimatée, aussi mal que bien, à mes modifications raciales et à mon don de maîtrise du temps mais cette bénédiction avait un prix, un prix dont on m'avait fait l'énoncé dès que mon état l'avait permis, un prix qui m'avait tenu alitée des jours durant. Je vivrais plus longtemps que la moyenne. Je ne parle pas de quelques années. Je ne parle pas de quelques décennies. Je parle de quelques siècles. Ma mère, mon père, ma sœur ,mes amis, les enfants de ces derniers, mes propres enfants si un jour j'en ai. Tout ce monde. Je lui survivrais. Je lui survivrais aussi inflexiblement et irrémédiablement que les aiguilles ne cesseraient leurs courses effrénées qu'au crépuscule de l'humanité et de toutes les races unies. Je reposais doucement l'objet, tâchant de chasser ces pensées peu joyeuses du train de mes émotions. Je reprenais mon escapade dans les rayonnages, passant mon doigt sur des reliures de cuir maculées de poussière, inspectant avec attention comme pour en décrypter les secrets quelques appareils dont le fonctionnement et l'utilité me paraissaient dénués de sens avant de poser mon regard sur une nouvelle perle rare. Une perle rare qui éveillait en moi une présence familière. J'avais devant moi un appareil photo dont le design s'apparentait aux appareils argentique du milieu du siècle dernier mais aux couleurs et à la mode locale. En effet, le flash n'était qu'une petite boule de cristal qui devait être employé pour diffuser la lumière; le zoom n'était, quand à lui, une simple lentille qu'une attache en laiton fixée à l'appareil. Je le saisissais à son tour avant de porter l'appareil à mon œil tout en tournant sur moi-même pour observer le monde alentour via le prisme de cet appareil antique. Les appareils photos me fascinaient tout autant avec leur capacité à arrêter le temps et à en exposer la beauté de manière impérissable. Quelle jolie ironie que j'en sois aussi capable, combien même ce n'est que pour quelques instants éphémères.. Je tournais mon objectif vers l'endroit où j'avais laissé ma camarade de chambre quelques instant auparavant pour voir qu'elle n'avait pas encore quitté l'objet de ses désirs mais aussi pour l'observer discourir avec le tenant de la boutique ou du moins ce qui semblait s'y apparenter. Il s'agissait d'un homme d'une quarantaine ou d'une cinquantaine d'années, vêtu d'une chemise blanche enserré de bretelles ainsi que d'un pantalon de velours au motif criminel pour la mode. Le pantalon du tenancier des lieux laissait passer une queue reptilienne bien différente de la mienne, proche de celle d'un dragon de Komodo, tandis que les écailles et les prunelles reptiliennes que je pouvais distinguer sur son visage ne laissaient aucun doute sur sa nature. Je surveillais un instant ma camarade pour m'assurer de sa sécurité - oui autant éviter que les événements fâcheux de la dernière demi-heure ne se reproduise ici - avant de tendre l'oreille pour saisir l'origine et le sujet de leur conversation.
- En effet mais je ne fais que regarder
J'avais donc bien interprété l'insistance avec laquelle elle avait observé l'article elle faisait face. L'idée de lui offrir un présent vint de nouveau me taquiner l'esprit d'autant que, si mes oreilles ne me faisaient pas défaut, Weiss était dans l'incapacité la plus complète de se l'offrir. Comment Edelweiss réagirait-elle à une telle offrande? Penserait-elle qu'elle est simplement intéressée? Verrait-elle ça comme un geste déplacé? Non je ne le pense pas. Je ne l'espère pas. J'imaginais sans mal l'expression adorable, mignonne et emplie de gêne qui teinterait les joues de la divine jeune femme et qu'elle arborerait sans s'en départir lorsqu'elle obtiendrait ce qu'elle convoitait. Cette expression valait tous les présents du monde non? Celle du bonheur d'une amie. Celle d'un cadeau qu'elle pourrait garder sa vie entière à défaut de pouvoir m'accompagner au long de ma propre vie? Un sourire béat vint se poser sur mon visage à cette unique pensée. Si seulement je pouvais d'abord m'assurer de la nature de l'objet.. Mais suis-je sotte? Je reprenais l'appareil dans ma main avant d'appliquer la lentille grossissante sur l'objectif et l'appliquer sur mon œil. Je tentais de discerner les contours de l'article sans être gêné par les deux interlocuteurs pendant de longues secondes jusqu'à ce que... Bingo ! Il m'était désormais clair comme de l'eau de roche que l'objet du débat était un stylo plume au style unique et ravissant. Son manche noir gravé d'arabesque d'or ainsi que sa plume ouvragée m'apparaissait d'ici. Tout simplement unique et ravissant. Un peu comme sa future propriétaire. Les deux dégageaient une sorte d'élégance, une sorte de grâce qui exhortaient à offrir le meilleur de soi au monde. Un charme indicible et invisible auquelle j'avais succombé depuis un moment : je ne désirais que de devenir la meilleure amie qu'il puisse exister pour cette magnifique jeune femme. Mes rêveries s'interrompirent dès que je vis la silhouette de mon amie se tourner vers moi. Je me retournais dans la hâte, comme prise sur le fait d'un innommable acte de voyeurisme. Je me sentais en effet presque coupable d'avoir ainsi observer la beauté particulière de mon amie et je feignais de m'intéresser aux quelques breloques qui s’étalaient devant moi. La voix de ma camarade eut tôt fait de me parvenir de l'autre côté de la pièce, claire et cristalline avec ce petit accent plaisant.
- Je vais t'attendre dehors, prends le temps que tu veux
Le son de la cloche de l'entrée marqua son départ mais je restais encore quelques secondes à observer l'étal qui me faisait face de peur de la voir revenir sur ses pas. C'est seulement lorsque je fus intimement certaine qu'elle était dehors à m'attendre que je me détournais de ces articles qui revêtaient peu d'intérêt à mes yeux et que je contournai les quelques meubles qui me séparaient de mon point d'intérêt. Une fois face au futur cadeau pour Weiss, je me saisissais de celui-ci et je me dirigeais vers le comptoir d'un pas décidé. Je n'avais même pas regardé le prix de ce trésor d'esthétisme. Était-ce vraiment important? D'aucun y aurait porté intérêt mais ce n'était pas mon cas. Ça n'avait aucune sorte d'importance. Rien n'importait plus que de lier des liens durables : j'avais eu beau avoir tout l'argent du monde dans ma vie d'adolescence, ça n'avait pas suffi à m'offrir une amitié semblable à celle que je partageais avec mes deux colocataires. Une amitié un brin sincère. Au diable Katie et son benêt de copain. J'étais bien loin de tout ça, bien loin de la trame du temps elle-même alors autant marqué celui de mon entourage.
-"Excusez moi" fis-je pour interpeller le vendeur qui était retourné à son ouvrage, une fois son échange avec ma camarade terminé et Weiss sorti.
Je jetais un dernier regard à mes deux achats avec un petit sourire fiché aux lèvres tandis que le vendeur rejoignait le comptoir pour venir m'encaisser. J'allais pouvoir immortaliser avec cet appareil tout mes instants, que ce soit avec Nia, Weiss ou même ma famille, pour leur donner un semblant d'éternité tandis que Weiss pourrait s'évertuer à écrire son histoire et celle de notre amitié de cette jolie plume. Pouvais-je faire mieux?
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Je sortais après quelques minutes de la boutique, un sac à la main, le sourire aux lèvres. Je cherchais du regard ma partenaire une fois la porte franchi vers l'extérieur avant de la trouver, adossée au mur. Je me dirigeais vers elle avant de la gratifier d'un sourire sincère et l'interroger sur la suite des opérations.
-"Tu viens?" lui fis-je en désignant une rue voisine d'un simple geste de la tête.
Je m'engageais sans attendre dans la petite allée marchande tout en veillant à ce que ma comparse ne me quitte pas du regard. Les rues semblaient moins bondés qu'à notre arrivée et c'était pour mon plus grand plaisir. Je n'aimais pas spécialement devoir fendre les foules pour me frayer un simple chemin d'autant qu'il m'était ainsi plus facile de garder un œil sur Weiss. Weiss.. Je ne lui avais encore pas touché mot à propos de mon offrande. Certes, je brûlais d'envie de la voir s'émouvoir de ma générosité mais il fallait parfois se montrer patiente et j'estimais que l'heure n'était pas encore à ça. Un autre impératif se faisait un tantinet plus urgent, aussi, j'en fis part à ma camarade de voyage sans plus attendre.
-"Ça te dirait qu'on aille manger un morceau? Il doit sûrement y avoir des choses passionnantes à déguster qu'est-ce que tu en dis? T'en fais pas, je m'occupe de tout !" fis-je en lui adressant un sourire et un clin d’œil complice.
Il commençait à être propice de trouver un restaurant : en effet, si la faim n'était pas encore à son apogée, tout comme le soleil n'était pas encore à son zénith, elle commençait à se faire sentir et les contours indistincts d'un bon poulet se dessinaient sans mal dans mon esprit. Désolée j'aime le poulet. Je me tournais vers ma camarade pour observer sa réaction à ma proposition tout en m'interrogeant sur ses goûts. Qu'est-ce qu'elle aimait manger? Quelles étaient ses couleurs favorites? Quel type de musique écoutait-elle? De quel main délicate empoignerait-elle son stylo pour lui offrir son plein potentiel? Même ce détail indistinct, futile et pourtant si simple m'intéressait alors que d'accoutumée je n'offrais d'intérêt qu'à ma simple personne.. C'était d'autant plus rageant que je l'avais vu écrire des centaines de fois, attablée à son bureau, le visage dans ses cahiers, tandis que je la regardais faire pour chasser l'ennui. Je crois qu'elle est gauchère, tout comme moi.. A moins qu'il ne s'agisse d'une fabulation de mon esprit.. Qu'importe je ne me voyais guère lui demander et la réponse viendrait à qui sait attendre.. Tout comme les autres. Je reprenais donc mon chemin pendant quelques longues minutes quand je finis par trouver mon graal. Au détour d'un virage, m'apparut un restaurant. Enfin c'est plutôt un glacier mais qu'importe. L'esthétique prédominante de la ville semblait ne pas avoir atteinte cette échoppe qui ressemblait à l'un des glaciers que j'avais fréquenté lors de mes voyages en France et il suffit d'un regard au comptoir pour comprendre pourquoi : le vendeur était en effet un homme tout ce qui a de plus normal, comme l'on peut s'attendre à en voir à chaque coin de rue dans la ville de la couche supérieur. Je désignais le glacier à ma camarade de voyage avant de lui demander, tout sourire.
-"Tu veux une glace? Si on a encore faim on cherchera un vrai restaurant après ça te va?" dis-je tout en battant des cils, comme pour lui apparaître la plus mignonne possible et lui faire accéder à mes désirs, technique que j'avais étoffé des années en avant.
J'attendais d'avoir son consentement puis je me dirigeais vers le glacier, le sourire toujours fiché aux lèvres. J'avais toujours aimé les glaces. Gamine déjà, alors que nous vivions au Canada, je tannais mes parents pour m'en procurer malgré les températures négatives. Je ne dénombrais plus le nombre de fois où ma sœur Naomi et moi avions écoulées nos économies dans ces petits bonheurs sucrés. Ce goût pour ces friandises ne m'avaient jamais quitté malgré le dictât des kilos et de la minceur. Je continuais à en manger par kilo et mon organisme l'éliminait sans que rien ne paraisse. Une chance que d'autres de mes collègues n'avaient pas eues. Je me précipitais devant la vitre pour observer les divers parfums disponibles. Certains étaient des plus classiques comme le chocolat ou la vanille, d'autres étaient exotiques sans pour autant paraître futuristes tels que l'ananas ou la mangue, alors que d'autres laissaient entendre par leurs noms que les reptiles des environs étaient friands de viande même dans leurs desserts. Tiens, je me demandais bien si une glace au poulet serait savoureuse.. Je laissais de côté mes suppositions hasardeuses lorsque le vendeur, un trentenaire aux cheveux courts et aux yeux verts, vint à ma rencontre.
-"Bonjour charmante demoiselle, que voudriez-vous pour vous faire plaisir?" fit -il en me souriant.
Bon c'était de la drague. Ou un quelconque essai de séduction que ce soit commercial ou pas. Je ne suis pas assez idiote pour ne pas m'en rendre compte, d'autant plus quand je suis le sujet de ce genre de tentative de manière presque quotidienne. Je répondais par mon usuel masque et un petit sourire.
-"Je ne suis là que pour dévorer du regard ces magnifiques glaces avant de les dévorer tout court voyez-vous" fis-je en gardant mon ton charmeur d'accoutumée.
Il entendrait ce qu'il voudrait. Les hommes avaient souvent d'étranges manières de percevoir les avances d'une femme aussi factices soient ces dernières. De toute manière je ne lui portais aucun intérêt quelconque. Même si mon image laissait entendre le contraire, je ne vouais aucun crédit à la séduction. Ce n'était qu'un jeu comme un autre où je m'assurais de toujours rester la vainqueur. Comme avec Nia même si les choses avaient vite dégénérés et que je m'étais retrouvé pomme de discorde entre Naomi qui détestait à présent mon amie et Nia qui cherchait à conserver mon amitié et cette proximité envers et contre mon aînée. Je soupirais intérieurement. Tout ça n'avait que peu d'importance. Je recherchais quelque chose de bien plus fort que toutes ses querelles mais sans succès. Laissons. Je me concentrais de nouveau sur l'échange en cours et je commandais dans la foulée sans plus chercher à entretenir ce jeu futile avec le vendeur.
-"Deux glaces s'il vous plaît.." Je parcourais les parfums du regard avant de trouver un parfum dont il me fallait obligatoirement faire l'essai "Une glace à la banane hmmm et.."
Je me rendais seulement compte que je n'avais pas vraiment interrogé la demoiselle sur ses goûts en la matière. Je me tournais vers ma comparse avec un petit sourire taquin avant de m'amuser à briser les espoirs de ce pauvre vendeur. J'espérais au moins que Weiss comprendrait la manœuvre que j'essayais de lui intimer en désignant le vendeur d'un geste du regard.
-"Et toi mon ange? Tu vas prendre quoi?" fis-je tout sourire, espérant intérieurement qu'elle comprenne ma méthode pour me débarrasser de cet encombrant prétendant.
Je pouvais sentir le désespoir émaner de ce pauvre jeune homme mais il aurait dû savoir que draguer une jeune femme propose son lot de déception, surtout quand elle n'arrive pas seule. J'attendais avec impatience la réponse de la jeune fille, aussi bien pour m'acquitter du paiement que pour pouvoir profiter de la terrasse.
Une fois que Edelweiss eut proposé son choix,je la laissais nous prendre une table en terrasse puis je me délestais de quelques livres auprès du vendeur avant de le remercier d'un clin d’œil. Je n'eus pour unique réponse qu'un soupir de désespoir pur. Désolée mon grand. Je rejoignais ensuite ma camarade en terrasse, une glace dans chaque main, avant de lui délivrer son dû avec un sourire.
-"Désolée pour tout à l'heure, je n'ai pas eu d'autre idée pour éviter ce type de remarque" fis-je en guise de mea culpa alors que je posais mes fesses sur la chaise qui faisait face à Weiss.
Il est certain que je pouvais me débarrasser de cette gêne de bien des manières : je l'avais fait de nombreuses fois par le passé sans user de tels artifices ou stratagèmes. C'était même plutôt étrange que je puisse me projeter suffisamment pour imaginer un jour être en couple avec une fille, d'autant plus une fille comme Weiss. Nous étions différentes par bien des aspects si ce n'est diamétralement opposées. Si sa beauté et sa gentillesse n'étaient là que pour accroître son charme, je ne pensais en aucun cas pouvoir l'atteindre de quelques manières qu'ils soient.. Je soupirais intérieurement avant de me ressaisir. Pourquoi m'interroger à ce sujet? Je ne comptais pas tenter l'expérience de ce que je sache et la question n'avait aucune raison de s'imposer à moi. Je délaissais donc mes inventions et mes songes pour me concentrer sur la jolie fleur. Je brûlais d'envie à l'idée d'en apprendre plus sur elle, aussi, je posais mon coude sur la table avant de poser ma joue dans la paume de ma main, léchant pensivement ma glace, puis je prenais la parole.
-"Parlons de toi Edelweiss, j'ai envie de mieux te connaître.." fis-je avec une honnêteté déconcertante.
Je plongeais mon regard dans ses deux vitraux bleus tels deux océans miniatures dans lesquelles je laissais la houle des bagues me berçaient. Certes, mon interrogation était posé de but en blanc mais je devais espérer que malgré l'attitude secrète que je lui connaissais, elle m'ouvrirait bientôt une porte sur elle. Je ne demandais pas grand-chose en somme mais juste de faire part intégrante de sa vie, qu'elle sache qu'elle peut se confier auprès de moi, qu'elle peut parler sans détour. Futile espoir me diriez-vous. Vous auriez peut-être raison. Je décidais cependant de laisser s'évanouir toutes ces pensées de racontars qui parcouraient mon esprit pour lui livrer une oreille attentive, sans jugement. La décision lui revenait. Un jour, je serais importante à ses yeux, c'était ma décision depuis notre conversation sous la douche, depuis que j'étais parvenue à écarter ce masque une seconde de plus que d'accoutumée. Si je continue d'y croire, mes rêves deviendront une réalité.
[color=#6699ff] : le vendeur de glace
Edelweiss L. Wintenberger
S |:| Licence 2
Edelweiss L. Wintenberger
Edelweiss L. Wintenberger
Sexe :
Identité de genre :
Apparitions : 933
Inscription le : 05/03/2018
Né(e) le : 22/12/2002
Age : 21
Taille / Poids : 1m66 / Autour de 53Kg
Nationalité : Franco-Allemande
Situation amoureuse : En couple
Couleur(s) de parole : #9966CC
Péché(s) :
Avarice
Colère
Commentaire/citation : « Du siehst aus wie Juwelen... »
Jeu 19 Avr - 1:17
Une balade en amoureuse? Entre shopping et confidences
Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
White Scales, Silver Eyes
Le ton ainsi que la réaction de ma camarade de voyage avait suffi à me faire comprendre que j'avais peut-être franchi les limites en la faisant passer pour ma bien-aimée. Certes, j'avais peut-être de bonnes raisons mais il était évident que la méthode n'était pas vraiment du goût d'Edelweiss et mes excuses ne suffiraient sûrement pas à glaner son pardon. Après tout, il aurait bien plus aisée et moins risquée de faire passer Weiss pour ma cadette ou encore pour une amie jalouse, ce qui aurait eu le mérite d'épargner la conscience et l'image de la jolie petite fleur. Pourquoi l'avais-je donc fait passer pour mon amoureuse? Je n'en avais pas la moindre idée et je n'avais aucune idée de la raison qui faisait que cette hypothèse me semblait possible. Je laissais de côté ces questions existentielles pour focaliser de nouveau mon attention sur la conversation en cours. Il semblerait, en effet, que malgré le désaccord opérant entre la jolie jeune femme et moi, elle ne m'en tienne pas assez rigueur pour ne plus m'adresser la parole. J'étais d'ailleurs plutôt étonnée de la voir me répondre aussi clairement; elle que je savais si secrète par moment, et je lui prêtais dès lors une oreille attentive, avide d'en savoir un petit peu plus sur la délicate fleur qui me faisait face.
- "Je m'appelle Edelweiss Laure Wintenberger, j'aurai 16 ans le 22 Décembre. Je suis née à Detmold en Allemagne mais j'ai aussi vécu en France. Je suis arrivée à S'indarë en début Javier 2018, je ne connais pas encore mes pouvoirs mais je sais que je suis une Psyché. Je suis liée à Léandre Laverny, mes deux colocataires sont Nia Jones et Melody Lawford" fit-elle sans marquer une seule pause.
Je restais à l'écouter, ma tête toujours logée dans le perchoir de ma main, mon regard vagabondant toujours autour de la terrasse alors que je léchais presque inconsciemment cette délicieuse glace. Je dois admettre que les informations que je venais de glaner me laissaient pantoises. La plupart d'entre elles ne constituaient que des points de détails que je connaissais mieux que beaucoup. Comment pourrais-je ignorer le fait que je sois sa colocataire ou même son prénom? Comment pourrais-je avoir oublié la date de son arrivée avec l'enthousiasme avec lequel j'avais cherché à mieux connaître cette nouvelle arrivante? Comment aurais-je pu omettre l'existence de ce Léandre? En effet, ce jeune homme ne m'était pas inconnue et pour cause, je l'avais vu en de multiples occasions avec Weiss. Chacun de ces instants avaient été comme une trahison. Non pas que je reproche à Weiss d'avoir d'autres amis que moi ou que je reproche à ce garçon de fréquenter mon amie mais la voir sourire par moments à ce garçon ne faisait que me rappeler que j'étais incapable de lier ce genre de lien avec elle. Je détournais dès lors le pas pour ne pas qu'elle note ma présence et j'essayais en mon for intérieur de me dire que je ne l'avais pas vu. Après tout, ce qu'on ne sait pas ne nous fait aucun mal? On ne pourrait avoir plus tort. J'avais toujours suffi à faire rayonner mon entourage par ma beauté, mes réussites, une bonne humeur que je voulais une partie de cette façade, de ce masque mais je n'y parvenais pas avec elle. Je déteste l'impuissance. Je déteste décevoir. Je déteste l'entendre me dire qu'elle est liée à ce type alors que j'ai l'impression de ne pas parvenir à instaurer un simple contact, alors que Weiss reste un immense mystère à mes yeux, un miroir de brume dans lequel il est impossible de percevoir quoi que ce soit. L'un de mes doigts s'aventure dans ma chevelure avant de décrire des tourbillons avec mes cheveux, nerveusement. Je me plongeais un peu plus dans ces pensées désagréables lorsque Weiss me fit une confidence un peu particulière. Un grain de beauté? Est-ce vraiment le genre de choses qu'il convenait de partager entre colocataire? Certes, j'avais partagé une intimité bien plus ambiguë avec mon autre camarade de chambre mais ce n'était que la conséquence d'un défi stupide qui me valait, encore parfois aujourd'hui, les remarques de mon aînée. Je dois avouer n'avoir qu'une faible expérience de l'amitié ou de la colocation aussi, je me résolvais donc à ne pas souffler mot et je quittais les aléas de la rue voisine pour suivre du regard l'emplacement que venait de désigner la demoiselle. Un endroit assez intime au demeurant? Weiss me faisait-elle assez confiance pour m'exposer de telles informations? Certes, j'en savais sûrement plus que la plupart du commun des mortels sur les courbes divines de ma camarade de chambre après les événements de la douche, où, malgré ma promesse et les interdictions, je m'étais aventurée à jeter un œil à la peau blanche de la jeune femme, en toute innocence bien sûr, mais je doutais qu'elle ne soit disposée à m'en révéler autant. Je me contentais cependant d'un simple sourire bienveillant en guise de première réponse - relever l'étrange révélation n'aidant en rien - avant de lui adresser quelques mots.
-" C'est presque sur la poitrine alors? Intéressant.. Tu sais ce que ça veut dire? Ça veut dire que tu es plus belle que la moyenne si j'en crois ce que ma maman disait quand j'étais petite! Remarque, je n'en doutais pas vraiment mais bon.. Tu as un charme particulier.. Parole de mannequin donc je sais de quoi je parle!" fis-je en penchant la tête et lui tirant la langue, joueuse.
J'avais entendu un certain nombre de fois ma mère me dire que les petites tâches brunes sur ma peau était le signe d'une grande beauté alors qu'elle m'horripilait lorsque j'étais enfant. Ma mère était parvenue par le biais de cette petite croyance à me rendre fière de mes quelques grains de beauté dont je tairais l'emplacement. Je soupirais intérieurement en contemplant mon bras désormais marquée par endroit par de multiples écailles blanches. Celle-ci ne parvenait pas à attiser ma fierté, tout comme ma queue ou mes cornes aussi blanche que le reste. Saurais-je en être fière un jour ou même les ignorer complètement? Qui sait? Peut-être qu'un jour, une autre histoire, une autre personne saurait me faire changer d'avis? Je n'eus pas le temps de me plonger plus en avant dans ces pensées mornes que la demoiselle vint à attirer mon attention d'un bien étrange manière.
- "A ton tour.. "mon ange""
Je restais un instant, légèrement stupéfaite, levant le regard vers ma camarade pour échanger un long regard. Je me perdais au passage quelques instants dans les océans argentés de ses yeux pour tenter d'y trouver une quelconque explication à ce surnom. En effet, le ton de la demoiselle ne laissait en aucun cas entendre ce qu'elle tentait de me faire comprendre. Était-ce une manière de me taquiner? Était-ce simplement une plaisanterie visant à me perturber? Ou bien.. L'idée vint m'effleurer comme une évidence. Peut-être m'en voulait-elle encore pour mon attitude de tout à l'heure? Je passais ma main dans mes cheveux tout en prenant un bout de ma glace entre mes lèvres, l'air désolée.
-"Encore désolée.. Je ne voulais pas te mettre dans pareille situation tu sais?" fis-je en cherchant une lueur de pardon dans l'éclat magique de son regard.
Bon.. Je balayais d'une main invisible l'ombre pesante de cette once de culpabilité avant de réfléchir à la manière de parler de moi. C'est drôle. Il faut dire que d'habitude je suis plutôt à l'aise avec l'idée de dévoiler un peu de mon quotidien, de mes pensées. C'est presque une habitude auquelle je suis rodée plus que tout autre mais étrangement je ne sais pas par où commencer cette fois comme si cette conversation revêtait une importance que les autres n'avaient pas. je restais donc pensive, cherchant la meilleure manière de dresser le parfait portrait avant de renoncer et la singer dans son déroulé.
-"Bon tu dois en connaître déjà une bonne partie mais je m'appelle Melody Malon Lawford, j'ai 16 ans, je suis originaire de Londres, j'ai vécu une bonne partie de mon existence au Canada cependant, j'étais mannequin dans ma "précédente" vie comme tu le sais. Je suis une aoranne, une Raen de ce que je crois avoir compris, et j'ai un pouvoir de maîtrise du temps..." fis-je tout en cherchant une manière plus intimiste de m'exposer à l'image de sa dernière révélation.
J'hésitais à lui faire part de certains de mes secrets, jouant nerveusement avec mes cheveux. Je voulais lui faire acte de ma confiance, lui montrer que je considérais ce pas vers moi comme un trésor que je ne saurais renier, un trésor que je saurais chérir et honorer mais j'ignorais la manière pour le faire. Je défilais dans ma tête quand aux options que je pouvais lui dévoiler tel que mon tatouage en forme de papillon sur la hanche gauche ou encore l'emplacement de certains grains de beauté qu'aucune photo n'aurait jamais pu offrir au regard du monde. Après quelques instants de réflexion semblable à une éternité, je pris le parti de l'imiter.
-"Comme tu m'as dis un sacré secret, je vais en faire de même.." fis-je en baissant le ton et en lui faisant signe de s'approcher.
Je me penchais délicatement au dessus de la table, veillant à ne pas tâcher ma nouvelle tenue avec nos glaces ou d'en dévoiler trop au regard indiscret et lorsque je fus en mesure de sentir son parfum et de me plonger dans son regard sans être dérangé par le spectacle alentour, je lui murmurais doucement à l'oreille une information que de nombreux paparazzi auraient aimés coucher sur papier, aussi insignifiante soit-elle.
-"C'est un peu nul mais.. J'ai moi-même un grain de beauté assez personnelle sur la face intérieure de la cuisse droite. En plus, je suis plutôt sensible.. Enfin bref.." fis-je en reculant légèrement et en agitant les mains, profondément gênée - étrangement - d'avoir livré une information dont seul ma sœur et mes parents étaient les garants auparavant.
Faut-il que je parle trop.. Je percutais avec un peu de retard que ma déclaration allait encore prêter à confusion et que l'évocation de zones sensibles de mon corps n'était sûrement pas une pratique courante au sein d'une colocation normale. Enfin si la colocation entre une Psyché, une voyante et une dragonne maîtresse du temps puisse être quelque chose d'un tant soit peu normal dans ce bas monde. Je soupirais à en fendre l'âme avant de m'excuser pour en avoir dévoiler plus que nécessaire.
-"Désolée.. j'ai encore dû te mettre mal à l'aise.. je parle trop et je fais pire que mieux..." fis-je en baissant la tête pour éviter ce regard grisant et l'éventuelle gêne de ma camarade; je me consacrais donc à dévorer ma glace en silence pendant quelques secondes avant de faire preuve d'un nouvelle instant de parfaite honnêteté et franchise et de relever le regard. "C'est juste que je n'ai jamais vraiment eu d'amis avant et que dans le mannequinat on a pas vraiment de tabou mais je cherche vraiment à devenir ton amie.. je sais juste pas comment.."
Un silence presque gênant menaçait de venir troubler notre dégustation, aussi, je cherchais autour de moi une échappatoire à cette situation jusqu'à ce que cette dernière ne m'apparaisse comme une évidence. En effet, mon regard venait de se poser sur le sac où reposer son cadeau. Je me penchais vers ce dernier pour m'en saisir tout en lui adressant quelques mots.
-"Rien à voir mais j'ai quelque chose pour toi.." fis-je tout en retirant mon étrange appareil photo du sac pour le déposer sur mes genoux tandis que je posais le sac sur la table en offrant un de mes plus beaux sourires.
Je poussais légèrement l'emballage ainsi que son contenu vers la demoiselle tout en grignotant le cornet de ma glace, le regard obnubilé par la future réaction de ma jolie Edelweiss. Pourquoi ma? Tu déconnes Melody... Bref.. J'attendais assez impatiente qu'elle ouvre mon offrande alors que je me fendais de quelques mots pour tromper l'attente.
-"J'espère que ça excusera le déplacement, tout les tracas jusqu'à présent et ma confidence un peu déplacée..." fis-je en observant ses doigts délicats se débarrasser des couches de papier superflus.
Je tripotais entre mes doigts mon acquisition et je m'apaisais avec la sensation glacée du bronze pendant qu'elle se débattait avec l'emballage récalcitrant qu'avait effectué plus tôt le vendeur reptilien. J'espérais sincèrement que je n'avais pas fait erreur et que je verrais son sourire, un sourire rien que pour moi, le même qu'elle pouvait avoir pour Léandre parfois.