Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
Transition vers de nouvelles aventures
Certaines attentes, aussi courtes soient-elles, semblent être des éternités. Celle-ci en fait partie. En effet, j'attendais toujours nerveusement que la demoiselle ouvre son cadeau. J'avais acheté ce stylo en me fiant à ce que j'avais pu soupçonner de l'intérêt qu'elle pouvait lui porter mais désormais une étincelle de doute s'était infiltré dans mon cœur. Se pourrait-il que je me sois trompée? Était-il possible qu'Edelweiss n'eusse admiré ce stylo pour une autre raison que celle que j'avais imaginé? J'aurais l'air fine si je lui offrais quelque chose d'aussi cher alors qu'elle n'y portait pas le moindre des intérêts, d'autant que je la mettrais assurément mal à l'aise.. Pourtant.. Malgré cette crainte grandissante au plus profond de moi, je ne pouvais m'empêcher de m'imaginer la jolie demoiselle, assise devant son bureau comme à l'accoutumée, le nez plongé dans ses cahiers à former des courbes et des arabesques de ses doigts délicats grâce à mon offrande. C'est vrai qu'elle a des doigts fins et délicats. Je m'étais surprise une ou deux fois à me faire cette réflexion en l'observant travailler lorsque l'ennui et la pseudo-captivité ne me laissaient pas d'autres options. Je laissais de côté ces pensées contemplatives alors que l'angoisse revenait à la charge pour se frayer un chemin dans mon cœur. Je triturais un peu plus mon appareil et je grignotais rageusement mon cornet tandis que Weiss dénudait le présent de son habillage de papier. C'est alors que vint l'heure de vérité. Le stylo apparaissait dans toute sa splendeur tandis que j'interrogeais du regard la demoiselle, de moins en moins certaine d'avoir eu une brillante idée.
- Melody c'est.. je..
Le ton de la jolie petite allemande vint à suffire pour balayer mes doutes. Elle avait l'air.. touchée. Touchée, gênée, voire même émue. Je n'étais pas une grande experte de ce genre de situation mais je jugerais que quelque chose venait de se produire : je venais de traverser ses barrières pour atteindre son cœur, pour ériger quelque chose. Je ne saurais dire quoi mais cette simple pensée, aussi futile et improuvable soit-elle, m'emplissait de bonheur. Un sourire de soulagement mais aussi de joie vint se ficher sur mes lèvres alors que je contemplais mon oeuvre. Un bonheur presque palpable sur un visage angélique.
- C'est déraisonnable. As-tu seulement vu le pr..
Je lâchais un petit rire nerveux. Il faut dire que je m'attendais à cette réflexion. il est vrai que ce petit cadeau n'était pas vraiment donné cependant je pouvais me le permettre. Je conçois cependant qu'un tel achat puisse être un sacrifice pour quiconque n'a pas la chance de jouir d'un physique assez avantageux pour en vivre. Et puis.. il était assez évident que la demoiselle avait dû regarder le prix de cet charmant objet avant de renoncer à s'en porter acquéreur. Je ne pouvais cependant pas m'empêcher de me fendre d'une remarque alors que je passais la lanière de mon appareil autour de mon cou. Ooooh c'est plus lourd que je ne l'aurais pensé..
-"Je sais, je sais.. Ce n'est pas une bagatelle.. Ne te soucie pas de ça voyons" fis-je en lui adressant un clin d’œil.
Je restais à observer la demoiselle sans un mot tandis qu'elle se confondait en excuses inutiles et qu'elle fuyait mon regard. J'avais simplement posé mon coude sur la table - tant pis pour les règles de politesse élémentaire - avant de déposer ma tête dans la paume de ma main alors que je dévorais du regard ce charmant spectacle. La gêne venait sublimer le charme naturelle de la demoiselle au point que je m'imaginais photographe l'espace d'un instant pour mieux capter cette beauté discrète. Je résistais cependant à l'envie d'essayer ma nouvelle acquisition ou, mieux encore, de figer le temps quelques instants pour en profiter à mon gré. Non, je me contentais de mes souvenirs car cet instant était unique. Certes, j'avais déjà fait preuve de générosité par le passé, avec ma sœur notamment, et j'avais toujours aimé voir les visages s'illuminaient devant mes présents. C'était en quelque sorte ma manière de compenser mes absences, de montrer mon affection quand ce masque s'y refuser. Il n'était d'ailleurs pas rare que je passe des heures à arpenter boutique après boutique, moi même - chose assez rare quand vous avez une assistante -, afin de dénicher la perle rare. Tout ça cependant n'avait pas le même impact et j'eus tôt fait de le comprendre. Je pouvais le comprendre dans chacun de ses gestes: à la manière dont elle caressait ce simple stylo, aussi précieux soit-il; à la façon dont elle ne pouvait en détacher le regard; à l'infinie délicatesse dont elle faisait preuve à son égard. C'était comme si je venais de lui offrir le plus précieux des trésors, la plus rare des pierres précieuses, le plus sacré des dons divins. C'était comme si pour la première fois, quelqu'un lui faisait un cadeau désintéressé, lui faisait l'honneur de la considérer. C'était une impression étrange, une impression qui me pinçait le cœur comme elle venait m'emplir d'une plénitude nouvelle dans le même temps.
- Merci Melody. J'en prendrai le plus grand soin, je te le promets.
Le sourire que venait de m'offrir Edelweiss à cet instant sonnait comme un achèvement, une réussite. Je ne pouvais douter de ces dires lorsqu'elle rayonnait de la sorte. J'avais presque envie d'effleurer sa joue du bout des doigts comme pour m'imprégner à mon tour de la joie qui inondait ses traits mais je n'en fis rien. C'était déplacé. J'imprimais plutôt cette image dans ma mémoire pour ne jamais l'oublier avant de répondre en souriant d'un air charmeur.
-"Je compte sur toi pour la tenir cocotte! J'espère d'ailleurs que tu m'écriras une jolie lettre d'amour avec ce stylo !" fis-je en riant avant de tirer la langue et de lui adresser un clin d’œil.
Pourquoi une lettre d'amour? Je ne sais pas vraiment mais c'était le premier truc qui m'était passé par la tête. Peut-être était-ce le fait de manger une glace comme un couple d'amoureux qui m'avait évoqué cette idée ou était-ce une manière de conserver ma couverture? Je penchais plutôt pour la seconde option même si le vendeur semblait trop loin pour pouvoir intercepter notre conversation. Mon cerveau est bizarre parfois. Weiss comprendrait de toute manière. Je reprenais mon sérieux avant de lui faire une nouvelle proposition.
- "Ça te dirait qu'on reprenne l'exploration? J'aime bien passer du temps à discuter mais "un couple" ne peut décemment ne faire que ça non?" fis-je en lui lançant un nouveau clin d’œil lourd en sous-entendus avant de reprendre mon naturel et mon sérieux et lui faire part d'une de mes observations. "Pour être plus sérieuse, j'ai vu une bibliothèque sur le chemin et je me disais que ça pourrait être sympa d'y jeter un coup d’œil? En plus je crois que tu aimes lire non?"
J'avais, en effet, surprise un panneau indiquant ce qui semblait être une bibliothèque ou un quelconque centre d'archives et si mon intention semblait totalement désintéressée, elle ne l'était pas vraiment. Certes, il était assez évident que je veuille comprendre plus en détail les us et coutumes de ma nouvelle race mais là n'était pas mon unique but : je désirais aussi me documenter sur la langue couramment utilisé par toutes les races liées aux dragons, le draconique. J'avais entrepris, lorsque personne ne le voyait, d'en apprendre les bases. Pourquoi attendre d'être seule? Si apprendre ne constituait en rien une faiblesse, mon image m'interdisait de laisser paraître ce genre d'intérêt. Je sais c'est plutôt stupide mais je refusais que mon entourage ne le découvre. Juste par fierté personnelle. J'avais donc commencer à me renseigner par moi-même, en vain, puis auprès de nos professeurs mais sans plus de succès. J'avais finalement trouvé mon bonheur dans une rencontre avec un nouvel élève - qui m'avait dragué en premier lieu - du nom d'Erik. Ce dernier, en plus d'être assez beau pour espérer une carrière semblable à la mienne, avait pour lui de détenir certaines connaissances dont celle de parler et de savoir déchiffrer les bases de la langue des dragons. J'avais ainsi appris tout ce qui m'était possible auprès de ce jeune homme avant de me plonger dans les divers ouvrages qu'il avait pu me conseiller au cours de nos diverses conversations. J'avais ainsi acquis un certain vocabulaire et j'étais apte à comprendre et à formuler des phrases simples mais j'espérais plus. J'espérais la perfection comme à chaque fois. Je nourrissais l'espoir d'en apprendre plus encore ici. Je me levais donc, sans trop attendre la réponse de la jeune fille avant de lui tendre la main.
-"Tu viens?" lui adressai-je en souriant.
Si je comptais en apprendre un peu plus sur mes origines, rien n'égalait cependant l'intérêt grandissant que je vouais à ma camarade de chambre. Peut-être qu'au milieu des rayons et des étagères, j'en découvrirais plus à son sujet et sur l'irrépressible attirance que je ressentais entre elle et moi?
Edelweiss L. Wintenberger
S |:| Licence 2
Edelweiss L. Wintenberger
Edelweiss L. Wintenberger
Sexe :
Identité de genre :
Apparitions : 933
Inscription le : 05/03/2018
Né(e) le : 22/12/2002
Age : 21
Taille / Poids : 1m66 / Autour de 53Kg
Nationalité : Franco-Allemande
Situation amoureuse : En couple
Couleur(s) de parole : #9966CC
Péché(s) :
Avarice
Colère
Commentaire/citation : « Du siehst aus wie Juwelen... »
Dim 13 Mai - 3:27
Une balade en amoureuse? Entre shopping et confidences
Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
Comprends moi..
Si la demoiselle vint à refuser mon aide, ignorant mon geste sans plus d'explication, elle se releva aussitôt comme pour me signaler son aval. Je ne me vexais pas pour ce petit incident diplomatique, d'autant que j'étais bien consciente que Edelweiss ne cherchait qu'à rester la plus impartiale possible et à se préserver de contact qui ne seraient en aucun cas nécessaire. J'acceptais la chose aussitôt avant de commencer de nouveau à arpenter les rues en la compagnie de la jolie petite allemande, suivant les panneaux pour essayer d'atteindre ce temple de la connaissance et du savoir. Je me sentais déjà impatiente à l'idée d'en découvrir un peu plus sur les rites et coutumes de mon peuple d'adoption, leur langue que j'apprenais en secret sous les conseils avisés d'un garçon bien étrange par de nombreux aspects, leurs manières de vivre et peut-être enfin trouver une place dans ce monde nouveau. Je jetais un coup d’œil à ma queue écailleuse avant de soupirer et de tourner la tête vers ma camarade de voyage qui semblait perdue dans ses pensées et dans la contemplation des rues désormais vides de monde. C'est fou ce qu'elle est jolie.. Je m'imaginais déjà lui permettre de briller de plus belle avec telle ou telle accessoire.. Attends.. Quand ai-je commencé à trouver Edelweiss jolie déjà? Ne nous fourvoyons pas. Je n'ai jamais trouvé Edelweiss moins jolie qu'une autre mais je la jugeais précédemment comme une fille avec un certain charme. Charme qui ne m'atteignait guère jusqu'à présent. Pourtant, en cet instant, elle semblait plus rayonnante que toutes les lumières de cette ville comme si chaque lampadaire, chaque sources de lumières, quel qu'elle soit, avait cédé de sa magnificence à la demoiselle pour qu'elle subtilise les cœurs autour d'elle. Une mannequin en quelque sorte. Je chassais de suite cette pensée d'un revers mental. Il serait gênant qu'elle se fourvoie sur mes intentions ou qu'elle me surprenne à la regarder de la sorte. Ce n'est qu'un regard professionnel après tout. Je quittais le fil chaotique de mes pensées pour me rendre compte que la demoiselle semblait m'avoir faussé compagnie, profitant de ce court laps de temps d'inattention. l'aurais-je perdue en tournant sans la prévenir? A t-elle prise un peu d'avance? Je regarde un instant autour de moi sans trouver de réponse à mes questions avant qu'une voix familière ne résonne jusqu'à mes oreilles.
-"Oh... Salut toi" entendis-je alors non loin de moi.
Je tournais le regard vers un petit coin avant de me rassurer. En effet, la petite allemande n'était pas partie bien loin. Elle semblait avoir fait la rencontre d'un petit animal. Je m'approchais un peu plus en veillant à ne pas faire de bruits pour ne pas faire fuir le nouveau petit protégé de ma camarade. J'identifiais très vite la petite créature comme étant un petit chaton au pelage d'ébène et aux yeux azurs. Que faisait un chaton en ces lieux? Les aoras et les hybrides possédaient-ils des animaux de compagnie ou bien est-ce l'animal d'un des rares humains? Les chats supportaient-ils d'être enfermés sous terre de la sorte dans ce cas? N'avait-il pas peur de tout ces dragons et ces créatures de toutes tailles? Ce chaton prendrait-il ses pattes à son cou si je venais à esquisser un geste envers lui? Après tout, je suis un dragon d'une certaine manière et il se peut qu'il me craigne. Après tout je ne suis plus la même.. J'esquissais un petit sourire devant ce constat douloureux tout en m'interrogeant sur le sujet, observant la scène avec un peu de recul pour ne pas effrayer le félin ni briser l'admiration que je ressentais devant la douceur des gestes de Weiss. J'étais étonnée et fascinée par ce revirement: elle qui paraissait toujours détachée de toutes choses venait de laisser filtrer une part de sa personnalité que je ne soupçonnais guère. Je me sentais honorée en quelque sorte mais je pense même que l'espace d'un instant j'en venais à jalouser ce chaton. J'aimerais qu'elle me regarde comme ça, qu'elle me témoigne la même douceur, que ces barrières s'abaissent comme les miennes ont tendance à le faire en sa présence. Je veux simplement être une amie avec qui elle peut laisser aller ses sentiments, une amie avec qui elle n'aurait pas peur de parler ou de laisser la tendresse de ces gestes émergeaient. Je veux être sa véritable amie. Je ne saurais expliquer pourquoi mais en cet instant je n'ai pas d'autres souhaits, moi qui n'ai jamais vraiment eu le loisir d'en avoir. Je n'eus pas le temps de m'attarder sur ce sentiment particulièrement désarmant que la demoiselle se releva et arriva à mon niveau.
- Excuse-moi, je nous ai retardé
Je hochais simplement de la tête sans rajouter un seul mot, même si je dois admettre que l'idée de la taquiner sur son élan de douceur me traversa l'esprit un bref instant, cependant, je me tins au silence pour laisser ce souvenir intact, la magie de l'instant complète. Je verrais un jour d'autres instants similaires mais pour l'instant, j'enfouirais cette image au creux de mon cœur pour franchir ma façade comme la sienne et œuvrer comme aujourd'hui à une amitié durable entre elle et moi. Je jetais cependant un regard entendu à Juwelen ainsi qu'un sourire. La halte terminée, nous reprîmes dès lors le chemin de la bibliothèque. Le trajet ne fut pas des plus longs, au contraire, il ne nous fallut que quelques instants pour rejoindre la place qui donnait sur l'imposant lieu de savoir. Imposant est le mot d'ailleurs. Mon regard se porta immédiatement sur le bâtiment qui, telle une cathédrale, semblait s'élever sur plusieurs étages et dominer les lieux d'une aura toute particulière. Les quelques boutiques qui jalonnaient la place ne parvenaient pas, malgré des façades rivalisant les unes avec les autres par leurs originalités et leurs attrayantes marchandises, à occulter le côté majestueux de cette bibliothèque. En effet, la fontaine qui faisait face à l'immense arche de l'entrée de la bibliothèque, évoquant aussi bien les lieux que ses habitants ainsi que les deux dragons donnaient une impression particulièrement grisante : celle de se retrouver devant l'héritage d'un peuple qui transcende les âges, témoin du temps qui passe, des vies qui effleurent cette Terre sans jamais la marquer. Un jour, je serais l'un de ces témoins. Un sentiment de fierté profonde mais aussi de frayeur vint à m'envahir et j'hésitais alors à prendre la main de ma camarade pour m'accrocher à mon seul repère. Oui j'ai peur d'un jour d'être oublié de ceux que j'aimais et que le tic-tac de l'horloge puisse effacé toute trace de leurs présences hormis dans mon cœur, lointaine réminiscence d'un temps que le quotidien aura dérobé à mon regard. Je me refuse cependant à prendre cette main si proche et si chaude. Elle ne comprendrait pas. Je l'incommoderais avec ce contact. Pire, je la mettrais mal à l'aise. Ce fardeau est le mien. Les autres finiront par le voir. Les années se chargeront de leur délivrer la vérité. Ils le sauront lorsque l'âge les fera décliner et que je me tiendrais à leurs côtés, comme aujourd'hui, en tout points pareils. Le destin est cruelle parfois. En cet instant, juste cet instant, j'eus l'impression que ma façade se constituait de nouveau sous mes yeux pour me couper de mon amie, du monde extérieur, pour me protéger.
Je n'eus cependant pas le temps de me complaire dans cette vague désagréable d'émotions négatives que nos pas nous menèrent à l'intérieur après avoir franchi la porte sous le regard suspicieux de deux hommes Xaela de bonne taille - c'est à dire deux mètres comme la plupart de leurs congénères - ainsi que d'une fille humaine qui semblait étonnée de voir un pareil couple en ces lieux. Je n'y prête cependant que peu d'attention avant de pénétrer dans un vaste hall d'où la bibliothèque s'étend sous nos yeux comme un océan de livres et d'étagères où repose milles et unes connaissances. Mon regard vagabondait dès lors de si, de là. Par là, j'observais une vaste table massive où semblait attendre une hybride, presque semblable à ma tante, que j'identifiais à la hâte comme le lieu de dépôt et de retraits des divers ouvrages ; par là, je distinguais des étagères débordantes d'ouvrages. Je notais alors un détails sur ces dernières : en effet, chacune d'entre elles présentaient sur le côté une petite plaque en bronze ou en cuivre sur laquelle des inscriptions en draconiques, ainsi que d'autres en anglais, décrivaient le nom de la section qu'elles désignaient. Intriguée, et à la recherche d'un type d'ouvrages bien précis, je me dirigeais lentement, sans vraiment porter attention à Weiss pour l'occasion, vers le meuble le plus proche pour en identifier le contenu. Mon regard se porta donc naturellement vers le petit encadré cuivré. Astronomie. Ce n'était vraisemblablement pas le bon. Je me mettais donc en quête des livres traitant de biologie ou encore de l'apprentissage de cette langue si ancienne, cherchant du regard l'étagère en question. Mathématiques. Littérature antique. Philosophie. Arts. Je parcourais les diverses rangées d'ouvrages sans trouver ce que je cherchais en ces lieux. Mince.. Où cela peut-il être..? Finalement, après quelques minutes de recherches, je finis par trouver l'objet de mes recherches. Littérature jeunesse. Je m'aventurais entre les rayonnages, inspectant chaque ouvrage en quête d'un livre qui attirerait mon attention. Pourquoi donc? Comprenez bien que je ne suis pas le genre de filles à se perdre dans les lignes des livres et dans des mondes fantasques. Ne nous méprenons pas non plus : j'aime lire, du moins je n'appartiens pas à la plupart des jeunes de mon âge à qui la lecture fait horreur : j'aime m'imaginer vivre des aventures lointaines et découvrir des mondes nouveaux mais le temps me me manque. La raison de ma recherche est tout autre cependant. Je n'eus cependant pas le temps d'approfondir ma réflexion qu'un des titres vint à attirer mon attention. Je m'approchais de l'ouvrage, effleurant sa reliure abîmée de mes doigts délicats avant de le dérober à ses congénères. Le Conte de la Princesse de la Mer de Rubis. Je le feuilletais, traduisant avec peine certains termes pour me faire une idée de l'histoire de ce conte. Il s'agissait d'une princesse Raen, habitant un village sous-marin qui avait, par chance, une amie en tout points semblable à elle aussi elles intervertissaient de temps à autre leurs places pour vivre des aventures jusqu'à ce qu'un rituel vienne tout mettre en péril : leur amitié, leur village, la Mer de Rubis entière. Je me perdais un instant entre les lignes avant de reprendre mes esprits et de relever le regard. Weiss était là. Sûrement par hasard, peut-être parce que mon absence avait été plus longue que prévu. Je commençais à rougir légèrement d'être surprise dans un instant de faiblesse avant de lui soumettre une explication à voix basse pour ne pas briser l'ambiance sacrale de ce temple littéraire.
-"Ce n'est pas vraiment ce que tu penses.." fis-je en cherchant à m'expliquer.
Si c'était parfaitement ce qu'elle pensait. J'essayais d'apprendre une langue et pour cela, Erik m'avait conseillé de me mettre à lire des livres pour enfants aussi bien pour approfondir mes connaissances culturelles , car comme il le dit si bien : "Les livres pour enfants débordent de codes pour que les enfants ne se perdent pas dans le monde qui s'ouvre devant eux et comme tu es toi-même une "enfant" aoranne", ainsi que pour parfaire ma capacité à lire le draconique. Mince.. J'apprenais depuis des semaines sans déranger quiconque et sans laisser personne le savoir, cachée non loin d'un escalier de l'académie et tout ça partait en miettes. Mon image de perfection venait de s'ébranler.
-"C'est..c'est..C'est pour apprendre à lire.. Enfin je sais lire l'anglais.. mais je peine pour lire le draconique.. Un terme ou deux ça va mais.."
Je me sentais terriblement idiote. J'aurais dû savoir que Weiss s'en rendrait compte en m'accompagnant mais j'avais espéré, fantasmé qu'elle ne me suive pas pendant cette étape de mon périple, trop perdue dans ses propres recherches. Je venais de lui montrer ,involontairement, une face de moi que je ne montrais jamais. Je ne suis pas parfaite. Je tends à l'être et je le sais mais je ne le suis pas, quelque soit les espérances à ce sujet que je pouvais relever dans mes bulletins de notes, les yeux de mes proches, ceux d'inconnus. J'espère que tu pourras le comprendre Weiss.. Non. Pendant un instant, une vague de soulagement s'éleva en moi. Je savais qu'elle ne me jugerait pas. Pourquoi? Je ne saurais le dire. Cette fille est tellement formidable qu'elle ne peut être comme tout ces autres. Je crois même que c'est la première fois que l'admirée admire quelqu'un..
Edelweiss L. Wintenberger
S |:| Licence 2
Edelweiss L. Wintenberger
Edelweiss L. Wintenberger
Sexe :
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Apparitions : 933
Inscription le : 05/03/2018
Né(e) le : 22/12/2002
Age : 21
Taille / Poids : 1m66 / Autour de 53Kg
Nationalité : Franco-Allemande
Situation amoureuse : En couple
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Péché(s) :
Avarice
Colère
Commentaire/citation : « Du siehst aus wie Juwelen... »
Lun 2 Juil - 21:23
Une balade en amoureuse? Entre shopping et confidences
Age : 17 ans Sexe : Race : Aoranne Pouvoir : Manipulation du temps Classe : 4°A
Une balade amoureuse? Entre shopping et confidences
Une vie ordinaire pour une mannequin
- L'un de mes livres avait des dessins similaires. Je l'avais utilisé pour apprendre plus rapidement à parler anglais
Sa réponse vint conclure des réflexions sans queue ni tête et parachever d'instaurer une mince dose d'admiration dans mon cœur. Elle ne me jugeait pas. Pas même un soupçon d'hilarité ne vint parcourir son regard. Je baissais un instant les yeux sur l'ouvrage avant de les redresser de nouveau vers la demoiselle sans rien dire. Peut-être simplement car je ne trouvais rien à dire. Un simple et unique mot se gravait en moi tandis que mon regard, pareil à un papillon, voletait des lignes gracieuses de l'histoire de cette princesse en tout point pareil à mon espèce, des illustrations colorées et chaleureuses qui venaient ponctuer le récit de sa quête au visage stoïque, comme à son habitude, de ma camarade de chambre. Finalement, ce mot si simple, si abstrait, si mince vint à franchir mes lèvres dans un sourire sincère.
-"Merci Edelweiss.." fis-je dans un murmure.
Pour beaucoup dire merci n'est qu'une simple politesse, un mot sans âme. Ce n'est pas mon cas, enfin pas de cette manière. Je ne dis jamais merci sincèrement. Ne comprenez pas par là que je n'ai pas de reconnaissance pour autrui. Je sais reconnaître les opportunités qu'on m'offre et les valeurs qu'on me témoigne mais il est rare que ces dernières me touchent vraiment. Peut-être est-ce une part intégrante de mon personnage qui veut que je ne sentes jamais réellement concernée mais en cet instant, en ce lieu, on venait de me regarder autrement qu'à l'accoutumée, m'offrir autre chose que de l'affection ou de l'admiration aveugle et c'est sans voix que j'avais répondu. En effet, mes lèvres étaient restés muettes et mon cœur avait pris le relais pour une rare fois.
- Souhaite-tu poursuivre tes lectures? Je trouverai de quoi m'occuper sans avoir à te déranger. A moins que tu ais fini et que tu veuilles faire autre chose?
-"Je.." fis-je, émergeant à peine de ces dernières considérations avant de rassembler mes esprits et lui adresser une réponse plus satisfaite que mon hésitation "J'arrive.. Je voudrais juste emprunter un livre ou deux de plus.."
Je détournais mon attention de ma jeune amie allemande pour la focaliser de nouveau sur les quelques étals pleine d'ouvrages. Je ne comptais pas faire ma camarade plus longtemps que nécessaire, aussi, je m'enquis de m'emparer de deux ouvrages à l’aspect ancien avec une reliure en cuir et aux lettres d'or, sans trop prêter plus d'attention sur leurs propos - je découvrirais plus tard que l'un parle du mythe nommé le "Crépuscule des Dieux" qui explique de quelle manière, après une guerre sans merci, les Dieux ont quittés nos terres et légués ces dernières aux hommes tandis que l'autre narre une version revisitée de la "thèse" des androgynes de Platon, thèse qu'Erik avait pris soin de m'expliquer lors d'une de nos entrevues et d'une de ces tentatives vaseuses de me draguer qui n'avait pas vu le succès lui sourire - avant de m'avancer vers le comptoir que nous avions vus près de l'entrée. Dieu que c'est lourd.. J'aurais peut-être dû prendre un sac plus conséquent.. Ce n'est plus trop le moment pour réfléchir à ça.
-"Oui?" fit une voix douce, émergeant de ce qui devait être une réserve ou un bureau.
Je relevais le regard pour dévisager la nouvelle venue qui ne semblait être autre que la tenante des lieux : c'était une jeune femme aux longs cheveux d'un rouge presque incandescents et aux yeux verts qui dégageait la même aura que ma camarade, une sorte de douceur imperceptible couplé à une apparente froideur. Elle m'adressa un sourire avant de reprendre la parole sur le même ton.
-"C'est pour emprunter je suppose? Je crois cependant que vous êtes nouvelle en ville Mademoiselle.."
Elle se détourna de moi avant de s'emparer de quelques feuilles de paperasse sous le comptoir et me les présenta avec ce même sourire grisant.
-"Tenez. Remplissez moi ces quelques questionnaires et vous serez libre de vous instruire à loisir"
Cette bibliothécaire avait quelque chose d'étrange à sa manière mais je me fis fort de garder cette observation déplacée pour moi et la façade reprit ses droits, je m'emparais d'un stylo avec un petit sourire charmeur avant de remplir les divers cases du document. Je le tendais ensuite, avec le stylo, à la jeune femme qui le survola du regard avec un air satisfait. Il semblerait que tout soit en ordre et que je n'ai pas commis d'erreur.
-"Enchantée Melody" fit-elle d'un air intéressée et détachée à la fois tout en rangeant le papier sous le comptoir et en reportant avec une agilité rare les titres des ouvrages via une machine à écrire assez semblable aux reliques que nous avions pu observées lors de notre excursion en ville sur ce qui devait être un bon de suivi avant de m'adresser un nouveau sourire, une fois l'opération terminée. "Bonne lecture"
Je m'écartais du comptoir tandis que la demoiselle semblait reprendre sa routine et retourner à la pièce dont elle venait d'émerger. Étrange rencontre.. A vrai dire, chaque rencontre que j'avais pu faire depuis que nous avions pénétrées dans cette ville aux allures de Londres victorien avait eu quelque chose de particulière. Le forcené raciste, cette vendeuse si aimable, l'antiquaire, le marchand de glaces dragueur ou encore cette bibliothécaire.. Tous avaient quelque chose que je ne trouvais pas en dehors de l'atmosphère mystérieuse de cette cité souterraine. Je ne m'attardais cependant pas sur cette pensée, tournant mon attention vers la petite allemande.
-"On y va?" fis-je en rangeant les livres que je venais d'emprunter dans mon sac avec un mal fou.
La journée commençait à atteindre son terme mais j'étais heureuse d'avoir pu découvrir cette partie de ce nouveau monde en compagnie de ma camarade de l'institution. D'une certaine manière, nous en avions appris l'une sur l'autre et c'était l'essentiel. Nous allions devoir rentrées et j'espérais que les choses ne seraient plus les mêmes, qu'elle me verrait enfin comme une amie et non une fille étrange comme cela avait vraisemblablement était le cas en premier lieu mais avant de reprendre cet étrange train hanté, perspective qui ne devait pas enchanter mon amie et qui n'avait rien pour me plaire non plus, je tenais à faire une dernière escale, une sorte de cadeau pour m'avoir accompagné aujourd'hui. Il était hors de question que Edelweiss refuse de toute manière.
-"Je t'offre le repas avant de reprendre la route! Pas d'objection possible!" fis-je en adressant un sourire radieux à ma camarade et en tournoyant sur moi-même comme peut le faire une enfant.
C'est fou comme la vie ordinaire peut offrir des moments simples et plaisants..