Sale bâtard et pervers de merde ! [feat. Kaylee.W]

Pourquoi ça n’arrive qu’à moi ? Je peux savoir ? Je soupire pendant que des mecs plutôt lourds, comme la plupart d’ailleurs, bombent le torse et font le coq fasse à moi. Je viens à peine d’arriver à S’indarë et je me fais déjà draguer par des mecs. Pourquoi faut-il toujours que ce soit des mecs…? Je veux des filles moi ! Ils sont deux et m’ont coincés contre un mur. C’est…plutôt alarmant là. Je les regarde tour à tour avec mon air blasé pendant qu’ils me font des sourires immondes. J’ai envie de vomir. Ça se voit qu’ils ne me voient que comme un bout de viande. Ils ne pourraient pas avoir la délicatesse d’être plus discret dans leurs intentions ?

- T’es vachement jolie. T’es toute seule ? On ne t’avait jamais vu ici avant, tu dois être nouvelle.

- Si tu veux, on peut te faire visiter le campus. Ça te dit ?~

Je pousse un nouveau soupire. Cliché. Je n’aurais pas dit non s’ils avaient autre chose qu’un truc dégueu qui pendouille entre les jambes. Mais ce n’est pas le cas alors. Je leur fais un sourire dégouté et les regarde de haut.

- Vous avez que ça comme phrase d’accroche ? Sérieusement ? Me faire visiter le campus, c’est tellement cliché. Vous prenez un peu trop la confiance pour penser que j’allais dire oui.

Ils se regardent et je sens que j’ai attaqué leur ego. C’est tellement simple. Ils sont un cliché sur pattes. Les hommes sont tous pareils. Ils tentent quelque chose et si le résultat n’est pas celui escompté, ils se mettent en position de défense comme si c’était moi l’agresseur et finissent par m’insulter de pute. Genre que c’est totalement leur droit de me soûler et de m’harceler et que je n’ai pas mon mot à dire. Comme si j’allais me laisser faire en silence. Ils me prennent vraiment pour une poupée gonflable.

- T’as dit quoi ? On te propose gentiment de te faire visiter et tu nous parles comme ça ? Tu te prends pour qui sérieux ? Tu pourrais montrer un peu plus de respect.

J’hausse un sourcil. Qu’est ce que je disais ?...

- Plus de respect ? Parce que la manière donc vous me regarder me respecte peut être ? Vous croyez que je n’ai pas compris vos intentions dégueulasses ?

Ouuuh… Mince~ J’aurais dû me taire je crois. L’un des deux fronce les sourcils et m’attrape le poignet un peu trop fort et je grimace de douleur. Putain de corps de merde. Je me débats pendant que l’autre s’avance en bombant encore plus le torse pour montrer sa « supériorité ».

- T’as dit quoi sale pute ?

- Alleeeez ça commence avec les insultes. Vous n’êtes tellement pas originaux. Lâche-moi.

Je fusille l’autre porc du regard et continue de me débattre. Il me sourit de manière perverse. Je n’aime pas ça. Il vient de se rendre compte qu’il est plus fort que moi… Je continue de me débattre et tente de lui foutre une tarte mais l’autre m’attrape l’autre main. Et je suis bloquée. J’inspire profondément et prépare mon coup de pied bien visé.

Alors que je prépare mon coup de pied pour se loger dans ses couilles, une meuf arrive à ma rescousse. Ce que techniquement je n’avais pas forcément besoin mais bon. Elle commence en les provoquant encore plus que je ne l’avais déjà fait. Je la détaille en haussant doucement un sourcil. Petite, brune, style un peu bad girl et nonchalante. Elle est mignonne avec son air pas content. L’un des mecs se tourne vers elle. Ils semblent se connaître. Je continue de me débattre, tentant de voir si elle a assez attiré leur attention pour que je puisse me défendre mais non. L’un de deux me lâche mais l’autre se concentre sur moi pour me maintenir. Putain ce qu’il est soûlant ! Je le fusille du regard. Il me sourit comme un pervers. Il doit surement penser qu’il est en train de gagner mais je ne pense pas que les cartes jouent en sa faveur. J’ai une alliée et je mentirais si je disais que ça ne me rassure pas vraiment. Elle a l’air coriace et ce qu’elle dit confirme ma pensée. Ils commencent à se battre, ce qui distrait le deuxième mec qui me tient un peu trop fermement à mon goût. Bon…On fait quoi ? On joue de son charme ? C’est peut être se qui fonctionnerait le mieux vu ma forme physique… Il est concentré sur son pote qui…mon regard se pose sur les deux bagarreurs et j’hausse un sourcil. Euh…Il est clairement en train de se faire maitriser par une fille vingt centimètres plus petite que lui ou je rêve ? Je les observe en silence. Elle m’impressionne. Et avant que je puisse l’arrêter, le deuxième imbécile s’élance pour lui foutre un coup de pied dans la tempe.

- Putain de lâche de merde !

J’essaye de l’empêcher mais il est trop rapide pour moi. Elle retient son coup, mais rapidement, elle s’en prend un nouveau dans les côtes. Je grimace. Aoutch. Il m’aurait sûrement cassé une côte si ça avait été moi… Je suis tellement fragile aussi…Je n’ai que les mots et ma célébrité pour me défendre mais ici…Ils n’ont pas l’air de me connaître. Elle roule sur le dos, libérant le mec toujours à terre. Et sans que je puisse réagir, une créature ? Je ne sais pas ce que c’est. Je n’ai jamais vu ça ! Enfin, quelque chose produit une lumière vive qui m’éblouit. C’est quoi ce bordel. Je ferme les yeux et quand je les rouvre, l’un est presque aveugle. Je souris plus largement et m’approche pour foutre un coup de pied dans les boules de l’aveugle.

- Sale bâtard et pervers de merde !

Il s’écroule et je viens écraser l’autre à terre et lui donner des coups de pieds. Sale enfoiré, sale mec dégueu ! Je ne supporte pas qu’ils me touchent ces bandes de pervers, obsédés. Tout ça parce que je suis jolie ! Ils me verraient à poil, ils partiraient en courant ces connards. Il gémit et tente de partir pendant que l’autre se tortille de douleur en se tenant les couilles.

- Dégagez maintenant !

Je les laisse à leur sort et me tourne vers la fille qui m’a aidée.

- Hey…ça va ? Rien de cassé ?

Je trottine jusqu’elle et elle se tourne vers moi en haussant un sourcil. Elle ne me regarde plus et je suis son regard vers les mecs qui se roulent par  terre de douleur. Douleur aux couilles, je précise. Je souris, satisfaite et me tourne à nouveau vers elle. Elle me regarde et je  remarque le sang couler de sa tempe. Je grimace. Ça doit faire mal non ?
Je m’approche  doucement. J’avoue, je me sens un peu coupable, elle a eu cette blessure pour moi alors je me sens redevable et le moins  que je puisse faire c’est de la soigner, non ? Elle sort un mouchoir, s’essuie et le plaque sur  sa plaie et je fronce les sourcils quelle mauvaise idée…
Je m’approche encore et elle ricane doucement en haussant les épaules, répondant à ma question.

- Ils tapent comme des fillettes, évidemment que ça va. Et toi la prochaine fois évite les coins de bâtiments, à ce qui paraît c'est par là que les mecs clichés s'amusent à alimenter les préjugés.

J’hausse un sourcil. Ce n’est pas cette raison qui va m’empêcher d’ailleurs où je veux ! Et qu’elle me dise de ne pas mettre de mini-jupe aussi !! Ça revient au même… Je croise mes bras, clairement pas satisfaite de sa réponse. Ça saigne, forcément que ça fait mal ! Elle fait la grosse dure quoi… C’est tout. Comme quoi femmes comme hommes, quand tu te bats et qu’en plus tu es fièr-e, tu deviens con. Et puis avant que je puisse lui répondre, elle me congédie avec une phrase qui me fait halluciner.

- Aller salut p'tit cornichon.

J’écarquille les yeux et fait une expression choquée. Cornichon ?! Mais d’où elle sort ça elle ?! Je lui en ferais bouffer des cornichons ! Ok, j’ai des trucs à lui dire là. J’ai presque envie de l’abandonner avec son front ensanglanté mais…bah…je sais que ça ne se fait pas quoi. Je m’approche d’elle, elle est quand même vachement plus petite que moi.

- Ok deux points. Déjà, j’irais où je veux ! C’est pas parce qu’il y a des cons que je vais m’enfermer chez moi. Ensuite, ton p’tit cornichon…tu peux le mettre où je pense…Et enfin, c’est pas salut parce que je vais t’accompagner à l’infirmerie pour nettoyer et arrêter le sang de cette plaie !

Je montre son front du doigt et croise les bras. Qu’elle le veuille ou non, on ira, de gré ou de force. Je suis responsable après tout. J’attrape sa main et commence à marcher pour aller à l’infirmerie. Une expression sérieuse et déterminée sur le visage. Si l’infirmière n’est pas là alors ce sera moi qui m’occuperai d’elle !
Je marche et petit à petit, je me rends compte que…oui…je viens d’arriver ici… alors…je ne sais pas où est l’infirmerie. Je m’arrête, et sort mon plan de mon sac pour trouver son emplacement…

- L’infirmerie….l’infirmerie… C’est…par….où ?

Une petite expression d’incompréhension se dessine sur mon visage alors que je fixe le plan.

Elle se tourne vers moi et montre trois doigts avec un visage dénué d’expression, et je sens que cette fille va m’être insupportable. Elle me dit que ça fait trois points et pas deux et je bouillonne intérieurement. Pourquoi fallait-il que ce soit une fille comme elle qui m’aide ?! Elle me regarde comme si j’étais stupide et je ne tiens plus. Plus vite elle sera guérie, plus vite je la laisserais tranquille ! J’attrape donc son bras pour la tirer et l’emmener à l’infirmerie.

Au bout d’un moment, elle retire vivement son poignet de ma main et je fronce encore les sourcils. Ok, c’est une meuf chiante. Mais bon, tant qu’elle ne fait pas demi-tour alors que j’essaie de me rendre utile et de la remercier, ça va. Je sors mon plan pour essayer de trouver l’infirmerie, histoire d’aller vraiment à destination sans se perdre dans les couloirs et espaces de cette immense école. Je cherche son emplacement, concentrée sur mon papier et ne remarque donc pas les expressions faciales de l’autre fille qui m’aurait définitivement énervée. Mais je l’entends ricaner et me redresse vivement en la fusillant du regard. Qu’est ce qu’elle a ? Elle hausse un sourcil avec ce sourire que j’ai envie de lui faire bouffer et je plisse les yeux.

- T'es pas tout à fait une lumière toi...

- Je viens d’arriver !!

Je grogne en la regardant passer devant moi. Et puis, en quoi le fait que je ne sache pas où se trouve un lieu impacte sur mon intelligence, sérieusement ?! Ça n’a rien à voir ! C’est plutôt elle, qui est stupide ! Elle passe devant moi et me dit de la suivre, qu’elle va me montrer et je suis surprise. Elle est sympa maintenant ? Je fronce les sourcils mais la suit sans rechigner. Ça cache quelque chose…

On marche un peu, plongées dans un silence gênant que je ne prends même pas la peine de briser. On monte des escaliers et je ne me doute même pas de son petit stratagème pour se débarrasser de moi. C’est que j’aurais dû… Enfin je me doute de quelque chose mais je ne sais pas vraiment quoi… On arrive au deuxième étage et je suis surprise de voir pleins de portes avec des numéros… Mais attends… Elle s’arrête devant une porte sur laquelle je lis 203. 203 ? Ça me dit quelque chose… Elle ouvre avec une clé et j’écarquille les yeux en comprenant. Elle est pas censée avoir la clé de l’infirmerie !!

- Aller, ce coup-ci, salut p'tit cornichon!

Oh la salop- Elle me ferme la porte au nez et je reste abasourdie devant la porte. Elle s’est complètement foutue de ma gueule ou je rêve ?! Je regarde autour de moi, vérifiant qu’il n’y a personne autour de moi. Je me sens humiliée… J’ai sérieusement envie de la frapper mais elle gagnerai sans aucun doute. Je claque ma langue sur mon palais et attarde mon regard sur le numéro que je mémorise. 203. Je lis les noms dessous… Sara Weissman…Kaylee Wilsonn…et… J’écarquille les yeux et sourit largement. Victoire !! C’est pour ça que ce nombre me disait quelque chose ! Je fouille dans mon sac et sort les clés de ma nouvelle chambre ! La chambre 203 ! Je glisse la clé dans la serrure et ouvre la porte avec un sourire victorieux sur le visage.

- Panique pas Sara, j'ai juste eu un petit accrochage tout à l'heu…

Je souris plus largement, faisant tourner la clé autour de mon majeur. Qu’est ce que tu dis de ça, hein ? Elle plisse les yeux et je croise les bras, la regardant hautainement.

- Toi... Le crochetage de serrure c'est pas ouf, miss.

Elle s’est assise sur son lit et je laisse tomber mes affaires à mes pieds. Lui montrant les clés. Oh que cette situation est satisfaisante ! Elle ne peut plus rien contre moi. Je suis ici dans mes droits ! Donc si je veux la trainer à l’infirmerie, je peux ! Et j’ai bien l’intention de m’occuper de cette blessure ! Que ça lui plaise ou non ! Je pointe donc du doigt le numéro sur l’étiquette de la clé.

- 203. C’est aussi ma chambre à partir d’aujourd’hui. Lova Lindberg. Ravie de faire ta connaissance…

Je regarde autour de moi et cherche le seul lit non personnalisé pour aller y poser mes affaires tout en la fusillant du regard. Puis je m’approche d’elle et vois les strips sur son lit. Je les récupère rapidement et inspire profondément.

- Bon… Si tu ne veux pas aller à l’infirmerie, soit. Mais laisse moi au moins t’aider à soigner cette blessure. Je ne te laisserais pas tranquille tant que ce ne sera pas fait alors abandonne et laisse moi faire !

Je regarde son front, un peu soulagée de voir que le saignement s’est arrêté et que la plaie est désinfectée et je relève doucement sa frange pour regarder un peu plus. Ok. Je vois comment faire. Je prends un strip et, concentrée, je me mets à le placer en faisant attention à ne pas lui faire mal et que ça resserre bien la coupure pour faciliter la cicatrisation. Je soupire et passe au deuxième. Trois devraient suffire normalement.

- Et du coup tu es Sara ou Kaylee ?

On est coloc maintenant, donc peu importe à quel point elle était insupportable tout à l’heure et le sera sûrement plus tard, j’ai quand même envie de bien m’entendre avec mes colocataires ! C’est un minimum ! Je prends le dernier strip et l’installe en faisant bien attention à ne pas coller ses cheveux.

- Voilà ! C’est fait ! Je te laisse tranquille !

Je me redresse et me dirige vers mon lit pour commencer à déballer mes affaires et m’installer, satisfaite d’avoir fait ma part de cette précédente bataille. Je l’ai remerciée comme il se doit ! C’est bon !