"Une épée est comme un tout, une âme, une vie avec laquelle tu ne fais plus qu'un...
Étais-tu vraiment la dernière parmi la myriades de tes comparses ? Est-ce que certaines avaient survécues ? Tu n'auras malheureusement jamais cette réponse à cette question sauf en retournant dans ton monde, à Asgard, une terre probablement désolée, détruite par le temps et l'époque. Cela devait être beau à voir. Autrefois lumière, devenue le symbole du chaos et des ténèbres. Qui y habitait ? Héla ? Ou était passé Odin son maître ? Pourquoi n'avait-il rien fait pour empêcher cela ? Trop d'amertume envers lui, c'est ce que tu ressentais, si bien que tu ne te désignais même plus comme au service de sa majesté. Il venait de te faire comprendre, que tu étais peut être la seule. Il semblait désolé à ta situation, sincère, tu le voyais dans son regard, même si lui même s'identifiait sans doute à sa propre existence, son propre monde. Vous vous ressemblez un peu tout les deux ! Vous voilà deux esseulés, perdus, vous demandant si un jour vous reverrez vos terres.
» Peut être était-ce la destinée écrite ? Dans tout les cas, moi ne pas avoir l'intention de la laisser faire impunément sa loi.
Tu avais raconté à l'exactitude ce qui te semblait le plus plausible des faits que tu as vécue, tu dévoilais un peu trop de ce que tu étais à un jeune homme que tu venais de rencontrer, mais tu trouvais en lui un collègue d'infortune. Comme s'il était un peu ton mimesis. Il espérait qu'elle paierait pour ses crimes. Et tu ne pouvais qu'esquisser un sourire léger à cette annonce.
» Elle y répondra oui...moi fera en sorte qu'elle s'y repentisse, et si elle refuse son jugement, alors je mettrais fin à sa pitoyable vie de déesse.
Tout était clair. Quand tu trouverais le moyen de retrouver ton monde, ce serait pour te battre avec Héla. Ce sera peut être la dernière fois que tu prendra l'épée, la dernière fois que tu abattras quelqu'un, mais ta vengeance sera accomplie. Peut être serait-ce même la dernière fois que ton souffle de vie passerait par tes lèvres, car pour combien de temps encore en avais-tu ? Tu ne le sais malheureusement point. Mais un jour viendra où cette malédiction t'emportera, et viendra avec elle la fin de tes tourments. C'est pour cela que tu ne dois pas te créer d'attache. Pour être sûre de mourir dans la gloire et non pas dans l'absolution.
» Moi devoir accomplir mon devoir avant de trépasser. La mémoire de ma soeur en est dépendante...Toi n'avoir jamais eu désir de vengeance ?
Tout guerrier qui se bat, s'est forcément soulevé pour une cause, et parfois certaines causes sont moins perdues que les autres.
Les mots de Lyse résonnaient en lui d'une étrange manière. Il comprenait son besoin de ne pas laisser le monstre qui avait détruit son peuple continuer de régner sur son monde, ou ce qu'il en restait, mais une partie de lui craignait pour elle. Il avait vu des gens rongés par un désir de vengeance ou de justice devenir aussi dangereux, voire plus, que l'objet de leur obsession. Quand ils avaient atteint leur objectif, ils se retrouvaient face au vide béant qu'ils avaient comblé dans la haine, et il ne restait plus rien pour les soustraire à la douleur. Beaucoup sombraient dans la folie, alors...
Mais la jeune femme en face de lui ne semblait pas poussée par la haine ou la colère. Elle parlait de jugement, de repentance, tuer son ennemie semblait n'être pas la première solution qui lui venait à l'esprit, et elle semblait poussée en avant par les regrets plus que par une pulsion de rage. Elle n'ignorait pas sa détresse comme beaucoup, elle la changeait en arme. Un marteau de justice qu'il ne pouvait pas décemment considérer dangereux. Après tout, lui aussi avait espéré qu'elle paierait pour ses crimes, et il s'était mis en tête de l'aider s'il en avait l'occasion. Ce ne serait pas la première créature ignoble, ni même la première déesse, qu'il passerait au fil de sa lame.
Quand elle l'interrogea sur ses propres désirs, il resta silencieux quelques instants. Avait-il un jour rêvé de vengeance ? Non, mais même si Craig lui avait répété qu'il l'avait conçu pour être "parfait", Caindell n'était pas assez naïf pour y croire. La perfection n'existait pas et il était très loin de l'atteindre. Il savait avec quelle facilité le feu du combat pouvait lui monter à la tête, à quel point se battre faisait pulser le sang dans ses veines. Si un jour il s'attachait de toute son âme à quelque chose pour le perdre aux mains d'un autre, qui sait comment il réagirait ? Serait-il encore le héros de l'histoire ?
- Jamais... Je n'ai jamais eu... personne à qui je tenais et qui m'ait été arraché.
La seule personne qu'il avait perdue, c'était Malon, quand il avait été aspiré hors de son monde pour rejoindre cet endroit. Mais à qui aurait-il pu en vouloir ? Personne ne l'avait invoqué, si ce n'était une étrange magie que même les responsables des lieux peinaient à comprendre. Il ne pouvait pas se venger d'une force millénaire, incorporelle et invincible.
- J'ai perdu ma femme, en arrivant ici. Elle est restée dans mon monde. Je ne pourrais sans doute jamais la revoir mais... je n'ai personne d'autre que le hasard à blâmer pour cela.
Mais il connaissait la douleur de la perte. Il avait vu des habitants de son village perdre leurs proches, lui réclamer justice, le payer pour mettre un terme à la vie du monstre ou de la personne qui leur avait arraché leurs êtres chers.
- Je n'ai jamais voulu de vengeance, mais je l'ai portée. Pour ceux qui n'étaient pas capables de le faire eux-même.
Sa lame avait administré autant de mort que celle de n'importe quel assassin. Plus, peut-être. Au nom de la justice, au nom du titre de héros qu'il avait porté au quotidien.
#336699 :copyright:️ Cain
Lyse Ysvël
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Lyse Ysvël
Lyse Ysvël
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Apparitions : 154
Inscription le : 14/03/2018
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Péché(s) :
Avarice
Colère
Mer 26 Juin - 17:41
Un temps d'adaptation
"Une épée est comme un tout, une âme, une vie avec laquelle tu ne fais plus qu'un...
Tu écoutais son histoire comme si on te présentait un livre d'aventures du héros que tu avais devant toi. Et quel triste conte...Semblable à ce que tu avais vécu sans vraiment avoir la finalité de prendre un être cher à proprement parlé. Tu n'étais pas dénué d'émotions, ni même de sentiments, même si on t'a toujours dit que c'était quelque chose de prohibé pour la mission qui t'avait été confiée. On ne te disait pas de ressentir, mais juste d'éviter. Et c'est pour ça que tu n'avais peut être pas le tact dans la mimique pour faire comprendre à ce garçon que tu compatissais à sa douleur. Pourtant c'était ce que tu éprouvais. Au fur et à mesure de son récit, tu avais même l'impression que vous étiez une seule entité, comme le jumelé de l'autre mais venant d'une autre dimension. Tu donnais la rédemption parce qu'on te le demandait, tu n'avais peut être pas une femme, mais tu avais Ilya ! Et surtout tu ne pouvais blâmer que le hasard toi aussi, car tu ne sais pas si tu reverras quelqu'un un jour.
La chute est donc totale, et tu en as parfaitement conscience.
» Moi pas pourvoir te répondre...mais moi pas penser que ton monde disparu...toi revoir un jour les gens qui te sont chers...
Quelle heure était-il ? Tu n'avais jamais eu la notion du temps, il s'échappait pour chacun comme s'il était insaisissable et pourtant dans un univers comme celui ci, c'est plutôt peu commun. Les monstres et autres ne seront jamais esclaves ce dernier. Il suffit de voir la longévité des vampires, la durée de vie des dragons...Il n'y a pas vraiment de relativité, ni même de finalité...Comme si tu savais que de toute façon, il y aurait une fin à tout, un jour...Tu maitrises la gravité après tout, et à un niveau plus élevé que tu atteindras un jour, tu seras même capable de la moduler sur l'échelle planétaire...Quelle affreuse malédiction. Mais tu ne te plaindras pas de ton sort. Après l'entrainement, le réconfort avait pris place, et finalement après quelques petits estocades, et au vu de la température de l'affligeant soleil de plomb, tu décidais de gagner un moment à l'ombre d'un arbre pour aller somnoler un peu...Tu te sens un peu fatiguée...Être dans une autre dimension, épuise inlassablement les ressources de ton corps, et comme tu ne manges pas énormément cela ne t'aide pas pour autant...
» Perdre quelqu'un...revient à devenir plus fort...mais toi pouvoir l'être avec l'ambition de les protéger de la mort...
Tu regardais les nuages, comme si imperceptiblement tu pouvais atteindre le moelleux des cumulus, te rappelant que tu aimais aussi te baladait et t'allonger dans l'herbe avec ta jeune sœur. Ces moments te manque, tu les chériras probablement toute ta vie. Aussi vite que tu ne le penses, ta garde fut baissée, et te voilà assoupie dans les bras d'un Morphée capricieux. Tes sens eux étaient toujours là, donc il ne valait mieux pas pour lui qu'il tente quelque chose à ton encontre.
Elle avait raison sur un pont : son monde n'avait pas disparu. Mais il lui était tout aussi inaccessible que si ça avait été le cas. Ylveria n'existait que dans le petit appareil qu'utilisait Craig, ce "téléphone" rectangulaire sur lequel s'était déroulé son existence. Et de ce qu'il avait compris en son peu de temps ici, personne n'avait encore inventé de magie ou de technologie permettant de faire le voyage retour. Sa femme, son monde, ne lui seraient plus jamais accessibles autrement que de l'autre côté d'un de ces écrans. Il n'en dit rien, cependant. Elle venait d'un monde où ce genre de choses n'existaient pas plus que dans le sien. Il avait déjà eu du mal à assimiler cette histoire de monde virtuel, alors qu'il avait eu des dizaines de personnes pour lui expliquer du mieux possible, il n'avait certainement pas les compétences pour lui présenter les détails.
Leur conversation s'essoufflait, ou peut-être était-ce juste l'énergie de l'un comme de l'autre. C'était plutôt normal, après l'entraînement et les coups d'épée qu'ils venaient d'échanger, et lui-même sentait que la résistance à l'effort de ce nouveau corps nécessiterait un certain temps d'adaptation. Il restait persuadé qu'un jour, il réussirait à se battre aussi longtemps que par le passé, mais l'énergie de ce corps s'épuisait rapidement, pour le moment. On l'avait informé de la nécessité de choses comme le sommeil et l'alimentation, ici, pour garder son énergie au plus haut niveau. Dans son monde, ce n'étaient pas de tout l'utilité qu'ils avaient. Guérir les maux, soigner, récupérer un peu de santé, oui, mais il n'avait jamais eu de problème d'énergie. La valkyrie ne tarda d'ailleurs pas à confirmer qu'elle était dans le même état que lui, car elle alla se placer à l'ombre d'un arbre, visiblement fatiguée. Il sourit doucement. Il lui faudrait du temps pour s'habituer à ces nouveaux besoins physiques, mais il devait admettre que Craig avait raison sur un point : la fatigue avait quelque chose d'attendrissant. Sans doute était-ce le côté vulnérable.
- Tu as raison, souffla-t-il comme si un instinct lui murmurait de ne pas perturber son début de sommeil.
Il n'avait eu rien d'autre à répondre à son affirmation. il était d'accord avec elle, et même si ça n'avait pas été le cas, elle ne semblait pas en état dans débattre. Elle ne dormait pas encore, mais ça ne tarda pas. Caindell vit ses paupières se fermer doucement et entendit sa respiration s'apaiser. Il resta un instant à côté d'elle avant de faire disparaître son épée sur un dernier petit sourire. Mieux valai sans doute qu'il ne la dérange pas davantage. Il ne savait pas comment réagissait une personne troublée dans son sommeil, mais il doutait que ce soit agréable pour celui qui avait osé la réveiller. D'autant plus lorsqu'il s'agissait d'une redoutable épéiste. Alors c'est à pas lents qu'ils s'éloigna, pour essayer de faire le moins de bruit possible et la laisser se reposer paisiblement. Elle l'avait mérité.