Elle allait mal, tellement mal. il pouvait le voir dans son regard, dans ses gestes, le mouvement de ses pupilles et les tremblements de ses membres. Il pouvait l'entendre dans sa respiration, dans sa voix, tellement de petits détails qui faisaient enfler sa colère à chaque seconde. Ce type... ce type lui avait fait du mal, et il avait voulu en faire bien plus que ça. L'aura autour de Niels s'amplifia et il n'y prêta même pas attention. La seule personne qui importait actuellement y était immunisée, alors pourquoi s'en soucier ? Niels ferma les yeux en sentant la main se poser sur sa joue. Il pouvait, rien que comme ça, percevoir à quel point elle était frêle. Fébrile. Affaiblie par ce qui venait de lui arriver. Quand elle s'effondra, il passa ses bras autour d'elle et caressa doucement sa longue chevelure blanche. Jamais il n'aurait fait ce geste naturellement si elle ne s'était pas précipitée dans ses bras, par peur de titiller la peur qu'elle venait de vivre, mais il ne pouvait pas la repousser. pas dans l'état où elle était, pas alors qu'elle avait tant besoin de réconfort. Si le contact l'avait effrayée ou répugnée, elle se serait éloignée d'elle-même.
La voix qui s'éleva dans son dos raidit tous ses membres. Sa mâchoire se serra, ses doigts se crispèrent légèrement même s'il sut se contrôler pour ne pas s'accrocher aux cheveux de la jeune fille, et la lueur rouge sombre de son cristal s'accentua d'autant plus, au point qu'elle était un peu visible à travers le tissu de son jean. Venait-il d'entendre le cafard prononcer des paroles ? Fallait-il qu'il lui arrache la langue pour le faire taire ?
- Ta gueule...
C'était un avertissement. Sa voix tremblait d'une rage qu'il ne contenait que grâce à la proximité de Lyse, à qui il ne voulait pas imposer encore ce genre de scène. Lui piquer ? À quel point était-il idiot ? Aveugle ? Croire qu'elle aurait pu s'intéresser à lui... Crorie qu'il y avait quelque chose entre eux juste parce qu'elle se réfugiait dans ses bras après ce qu'il venait de lui faire... Non, il devait lui manquer quelques neurones. À se demander s'il ne lui avait pas refilé une maladie dégénérative tout à l'heure, quand il lui avait calé son poing dans la mâchoire. Mais non, pour être idiot à ce point, il faut plus qu'une maladie. Cela dit, s'il voulait s'efforcer d'être calme, la phrase suivante fit remonter une vague de haine le long de sa colonne vertébrale, et il dut se faire violence pour ne pas se retourner brusquement. Au lieu de ça, il relâcha délicatement la jeune fille, posant une main douce sur sa tête avant de se retourner... et de saisir David par le col.
- Ecoute-moi bien parce que c'est la dernière fois que je le dirais. Si tu ouvres encore ta gueule, je te l'éclate à coup de pieds jusqu'à ce que le seul mot que tu puisses prononcer, ce soit "grmpf".
Niels prit une inspiration pour ne pas mettre sa menace à exécution sur le champ, puis il planta son regard entièrement vert dans les yeux de son camarade.
- Tu n'es pas mon ami, et ce n'est pas une "erreur". Tu es un connard. Et si tu penses que, juste parce que j'ai traîné avec toi quelques jours, je ne vais pas dénoncer un fils de pute qui trouve naturel de toucher une fille contre son gré, tu es encore plus abruti que je ne le pensais.
Une erreur, non mais franchement. Est-ce qu'il croyait vraiment les conneries qu'il déblatérait ? Sans doute pas. C'était juste une manière d'essayer de se dédouaner et de sauver sa peau. Sauf que non. Coincer une fille dans une ruelle, essayer de la déshabiller de force et avoir l'intention de la violer, ce n'était pas une erreur. C'était un crime digne d'une pourriture, et on ne laissait pas les choses pourrissantes en compagnie des saines. C'était un coup à faire moisir tout le reste.
- Tu vas rester là, bien sagement. Tu vas attendre que cette ceinture se transforme en menottes et, si tu as de la chance, ça ne deviendra pas des barreaux. Oh, et peut-être qu'un jour tu t'achèteras un cerveau, et tu réaliseras que si tu n'avais pas passé ton temps à vouloir forcer une fille qui ne voulait pas de toi, tu aurais peut-être une copine.
La pauvre Claire qui avait mine de rien gagné au change. Elle découvrait le comportement détestable du gars qui lui plaisait sans avoir à le subir. Niels soupira, relâcha le col de David, puis s'avança à nouveau vers Lyse pour prendre doucement sa main dans la sienne, si elle le laissait faire.
- Ne restons pas là... Trouvons un endroit plus sûr...
Et plus calme, où elle ne risquait pas de se sentir traquée. Une boisson chaude, un coin calme, peut-être. Il ne savait pas trop ce qui lui ferait du bien.
Dernière édition par Niels Äkning le Jeu 4 Juin - 12:52, édité 1 fois
Lyse Ysvël
W |:| Sans emploi
Lyse Ysvël
Lyse Ysvël
Sexe :
Identité de genre :
Apparitions : 154
Inscription le : 14/03/2018
Taille / Poids : 1m70 / 60kg
Nationalité : Scandinave
Situation amoureuse : Reine de Niels ~♥
Couleur(s) de parole : #0099cc
Péché(s) :
Avarice
Colère
Mar 30 Juil - 9:52
Créer l'équilibre
"La vertu fascine, mais il y a toujours en nous l'espoir de la corrompre
Tu n'es pas complètement remise et tu le sais. Cela laissera quelques cicatrices un peu douloureuse sur ton existence, mais la présence de Niels t'aide à ne pas tomber dans une affliction post-traumatique. Pendant qu'il discute avec ton agresseur, d'un ton un peu virulent, tu essayes de redonner vie à les membres de ton corps paralysé, tétanisé par la peur. Tu n'as pas vraiment compris de quoi il était question comme discussion, mais actuellement tu n'étais pas vraiment apte à l'écoute. Ce n'est quand le jeune homme se posa devant toi, pour t'enlacer et caresser ta chevelure que tu compris que tes sentiments étaient bien réels. Tu ne saurais l'expliquer....C'est flou, imagé, mais au moins c'est présent et ça tu ne peux le mentir.
Son timbre doux de voix à ton encontre, sonnait comme une mélodie merveilleuse à tes oreilles, et t'apaisait dans ton mal. Il te proposa d'aller plus loin dans une langue que tu étais la seule à comprendre, et tu acquiesces timidement à sa proposition. Enlaçant ses doigts aux siens, faisant battre ton coeur à un rythme plus qu'irrégulier, mais tu n'arrives pas à te sentir oppressée par ce contact...Non c'est tout l'inverse...Tu te sens bien, en sécurité à ses côtés. Tu en oublierais presque la gaffe qu'il a faites tout à l'heure. Les mots ne sortaient pas, tu ne savais pas comment le remercier et si tu le devais pour ça...n'est-ce pas naturel d'empêcher ce genre de choses ? Pourtant malgré ce que tu as fait, il aurait pu te laisser te débrouiller seule, hors il ne l'a pas fait pas vrai ?
» Mer....merci de m'avoir...protégée...
C'était dit sur un ton plutôt timide, mais sincère, et au fur et à mesure que la journée arrivait à son effervescence, le ciel commençait se remplir d'une aura rougeoyante, indiquant que cette dernière était en train de mourir pour laisser la nuit dominer en maître. Il fallait rentrer oui...mais en avais-tu envie en cet instant ? Tu avais peur de te retrouver seule...peur de ce que ferait la pénombre sur toi, sur tes méandres et surtout sur tes nouvelles inquiétudes...Tu serrais sa poigne, de peur qu'il ne décide de te lâcher, tu n'es vraiment pas à l'aise actuellement...mais tu sais qu'il va falloir un moment donné que vous vous sépariez...
» On se reverra dit pas vrai...?
Tu voulais qu'il te rassure là dessus...
» J'aimerais que l'on...se revoit...si tu veux bien...
Détournant le visage accablé par des rougeurs, tu venais d'exprimer enfin tes propres désirs, et non pas de te suivre à une norme qui dicte ta vie.
Lyse se calmait. Doucement, à mesure qu'ils s'éloignait de l'autre cafard et que les secondes s'écoulait, elle semblait reprendre un peu contenance. Niels n'était pas dupe : elle ne s'en remettrait pas si facilement. De son côté, son aura se résorbait lentement, réduisant par le même coup le danger qu'il représentait. Pas pour elle, évidemment, il n'y en avait pas de base, mais pour les passants qui n'étaient en rien responsables du comportement de salopard de David.
La main dans la sienne lui faisait un bien fou pour plusieurs raisons. Ça voulait dire que sa gaffe de tout à l'heure ne lui avait pas fait perdre totalement sa confiance. Ça voulait dire que la peur instillée par David n'était pas assez forte pour la tenir à l'écart d'absolument tout le monde. Et d'un point de vue strictement personnel, c'était la première fois depuis une éternité qu'il pouvait avoir un contact physique avec quelqu'un, et c'était mine de rien assez agréable. Une petite chose comme une autre, qui lui avait terriblement manqué. Il caressa doucement ses doigts du bout du pouce, pour tenter de l'apaiser encore davantage.
La nuit tombait, et Niels releva la tête un instant pour observer le changement de couleur du ciel. C'était quelque chose dont il n'avait jamais vraiment eu l'habitude : dans la cité souterraine, il n'y avait pas de ciel à observer. Ses dernières visions nocturnes de ce genre dataient de la Suède, quand il n'était même pas en âge de les remarquer, ou des quelques sorties à la surface qu'il avait faites au début de son adolescence. C'était... beau. Dommage que personne n'ait su créer un ciel artificiel semblable sous terre.
- Je ne pouvais pas le laisser faire. Ni te laisser en danger. répondit-il à son remerciement.
Certains l'auraient fait, mais ils manquaient de la notion même d'empathie. Laisser quelqu'un souffrir injustement, trouver des prétextes pour ne pas lui venir en aide, fermer les yeux comme si on n'avait rien vu ; des comportements de lâche, des comportements qu'il ne pouvait approuver ni tolérer. Personne ne devrait se faire ce genre de réflexion. Si on peut aider quelqu'un, on le fait. Si on ne peut pas, on appelle quelqu'un qui en est capable. Mais on ne passe pas son chemin, ou pas sans y perdre sa conscience au passage.
Même si elle ne lui demanda pas, Niels profita d'un stand encore ouvert pour lui acheter quelque chose à boire. Un simple soda, à défaut d'avoir autre chose, mais elle avait besoin de sucre ou de chaleur pour se remettre de tout ça. Le sucre ferait l'affaire, pour le moment. Il craignait plus que tout de la voir s'effondrer sous le poids d'une fatigue subite, causée par le trop plein d'émotions, et un peu d'énergie supplémentaire pour tenir le trajet du retour ne lui ferait pas de mal.
- Bien sûr qu'on se reverra. Je dois m'assurer que tu vas bien.
Il sourit doucement en passant une main dans ses longs cheveux blancs. Son hésitation était adorable, à vrai dire, et elle avait un côté extrêmement craquant quand elle rougissait. Niels leva à nouveau les yeux vers le ciel avant d'échapper un petit soupir.
- Il est tard... je vais te raccompagner.
Il ne la laisserait pas retourner seule à l'école. Pas ce soir, pas avec ce qu'elle venait de vivre, pas avec l'inquiétude pour elle qui pulsait encore dans ses veines.