Sous la lueur du crépuscule [Ft. Lova]

Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Mon cerveau repasse en boucle le moment où elle m’a rattrapée pour m’empêcher de tomber. Mon petit cœur sensible palpite alors que je sais très bien qu’il n’y avait aucun sous-entendu de son côté. Elle m’a vu tomber et la part héroïne d’elle à juste chercher à me sauver. C’est un réflexe que je lui connais bien. Je transforme simplement ce moment en un joli fantasme agréable que je garde au creux de mon coeur.

Kaylee vient s’installer près de moi, elle avait l’air contente que je me sois amusée à faire des passes. Bon…je ne suis vraiment, vraiment, pas douée mais on a pu passer un bon moment sans se disputer et à parler de tout et de rien. J’ai adoré ça. Ça m’a rassurée en voyant que c’était possible que cela se passe bien entre nous. Parce que, pendant un moment, j’avais perdu espoir en me disant qu’on ne devait vraiment pas se supporter. Et ça me rendait très triste. Je n’aime pas penser qu’on n’est pas du tout compatibles…

Elle s’allonge dans l’herbe et je remarque son expression de douleur. Elle se tient l’épaule et je comprends rapidement le problème. C’est quand j’allais tomber !! Oh non !! Son expression est complètement déformée par la douleur et elle fronce les sourcils, sa respiration se faisant un peu plus laborieuse. Je me tourne vers elle, inquiète et lui demande si ça va et si elle a besoin de quoique ce soit. Je n’aime pas la voir en souffrance. C’est un spectacle que je ne supporte pas, et savoir que j’en suis responsable me rend folle. J’aurais presque envie de regarder sa blessure pour être sûre…ça devrait être cicatrisé mais j’ai peur que ça se rouvre comme à l’infirmerie.

- Ouais ouais, t'inquiète. Je vais juste attendre que ça passe, c'est pas grand chose.

Je fais une moue inquiète mais ne chipote pas. Mon cœur bat rapidement et cogne fort dans ma poitrine. J’espère vraiment que ce n’est pas grave…Je ne sais pas ce que je ferais si elle n’allait pas bien, si ça s’empirait, et si, dans le cas le plus extrême, je venais à la perdre. Mon cœur se serre et j’essaye de faire partir ces horribles pensées pendant que Kaylee se détend un peu plus. Je me détends à mon tour en voyant ses traits devenir plus harmonieux et ses paupières s’ouvrir pour plonger son regard dans le vaste ciel. Et je me retrouve absorbée par son visage. Elle est…vraiment mon style. Vraiment très belle. Ces mèches rouges dans ses cheveux bruns courts, ces yeux presque dorés qui aspirent ton âme pour te faire posséder entièrement. Et son corps… On n’en parlera pas de celui là ! Je me ferais rougir toute seule. Enfin, mon désir de la faire mienne se fait beaucoup…beaucoup plus fort. Beaucoup trop fort. Mon cœur se serre en repensant à ma condition. Je ne devrais pas. Je le sais. Mais c’est plus fort que moi.

- Et toi ça va ton pied ? J'aurai une crème quand on rentrera à la chambre tout à l'heure s'tu veux.

Je sors encore de mes pensées et repense à mon pied. Je souris et caresse doucement la brûlure qui pique encore un peu.

- Je t’en prendrais un peu…merci.

Elle se redresse et je suis attirée par ce qu’elle regarde. Khéops, Khéphren et même Mykérinos jouent avec le ballon, encore, et je souris largement. Myké a l’air un peu plus intégré dans le jeu que tout à l’heure et il a l’air ravi. Je suis contente pour lui. C’est tellement adorable ! Je glousse et utilisant mes genoux comme appuie, je pose ma tête dans ma main en les regardant. C’est très distrayant de les regarder jouer.

- Ils ont l'air de s'amuser. J'vais rester pour les surveiller encore un peu. Ça faisait longtemps qu'il avait pas pu se dépenser comme ça.

Je souris tendrement et hoche la tête affirmativement. Ils sont vraiment adorables…j’aimerais bien avoir des petits compagnons comme eux… Je me sens bien seule parfois. Mes parents ne sont pas là, et je n’ai pas spécialement d’amis. Je ne suis même pas sûre que Kaylee me considère comme son amie… Je soupire. Pourquoi je n’arrête pas de penser à des trucs désagréables ce soir ? Je dois être à fleur de peau… Je sors discrètement mon téléphone et allume mon application. Un sourire tendu apparaît sur mon visage. Ah…je comprends mieux pourquoi…encore 2 jours… Je soupire et me concentre de nouveau sur les petits monstres. Puis je sens Kaylee se tourner vers moi et mon cœur manque un battement. Quoi ?

- D'ailleurs tu devais pas être au bal toi ? 'Fin... Ouais tu m'as dis que c'était chiant et tout mais t'as dû y rester même pas une heure. Et du coup... Qu'est-ce que tu es venue faire sur les terrains ?

Oh mon dieu. Je deviens écarlate. Qu’est ce que je dis ? Je fais quoi ?! Je ne suis pas encore prête à lui dire la vérité ! Je sais que je vais me faire rembarrer si je le fais ! Trouve une excuse, Lova ! Vite ! Je garde mon visage tourné vers le sol, cherchant activement autre chose à dire que « je voulais te voir ». Si je dis ça, elle va me regarder bizarrement et encore m’éviter ! J’en suis persuadée ! Et c’est hors de question ! Je pousse un soupire et lui souris.

- Je me faisais draguer toutes les cinq minutes là bas. J’en avais marre alors j’avais envie de partir et prendre l’air. Je me suis baladée et quand je suis arrivée au niveau des terrains…je t’ai vue…Je voulais pas vraiment déranger de base mais…Myké m’a vu et est venu à ma rencontre.

Yes ! Bien joué Lova ! C’est plausible ! Elle ne pourra rien trouver de bizarre ! Et elle n’a pas l’air de remarquer tes expressions faciales qui hurlent que tu l’aimes alors ça devrait aller ! Je soupire et me détends. J’enroule mes bras autour de mes genoux et la regarde. Je glousse et souris en coin.

- T’avais pas du tout l’intention d’y aller, hein ?

Je lui montre d’un signe de tête sa tenue. Ça ne m’étonne pas vraiment d’elle. Je l’imagine mal dans ce genre de soirée. Enfin, plutôt le côté dansant de la soirée. Mais compétitive comme elle est, elle se serait éclatée avec les jeux de casino. Enfin, j’aurais bien aimé jouer avec elle. Je suis plutôt chanceuse et ça aurait été drôle d’être adversaires.

- Dommage…t’es la seule personne que je connais et je me disais que les jeux de casino seraient drôle avec toi… Je veux dire, on est toutes les deux compétitives, non ? On aurait piqué les jetons de tout le monde.

Je me mets à rire en y pensant. Mais je pense que c’est trop tard maintenant. La fête va sûrement se terminer très bientôt. Et c’est tant pis pour moi.

Je lui explique la raison de ma venue ici, espérant qu’elle morde à l’hameçon et ne me demande pas plus de détails. Je pense que j’ai été assez persuasive et que, la raison que j’ai trouvée, ne va pas la mettre sur la piste du « elle est venue pour me voir parce que je lui plaît »…qui est la vérité. J’essaie de calmer mes rougeurs, essayant de penser à autre chose. Mykérinos m’a quand même pas mal aidé sans même le vouloir. Il m’a donné la raison parfaite d’être venue les voir. C’est lui qui m’a fait me rapprocher. Je soupire pendant que Kaylee hausse les épaules, le regard fixé sur la petite boule d’amour. Ouf ! Elle me croit ! C’est parfait !

- On dirait qu'il t'aime bien. C'est marrant, j'l'ai jamais vu se frotter autant à quelqu'un en dehors de moi. Peut-être qu'il aime tes ch'veux. J'sais pas. En vrai avec la plupart des gens il est plutôt timide même si c'est le plus sociable des trois.

Je suis surprise d’entendre ça. Mon regard se pose sur la petite chose et je souris tendrement. Moi aussi je l’aime bien. Il est mignon et ça me réconforte de le regarder. Et encore plus quand il vient vers moi pour des câlins. Quand Kaylee dit que je pourrais faire partie d’une petite exception, ça me fait plaisir. Je me sens un peu plus spéciale. Bon…ça ne veut pas dire que c’est le cas aux yeux de Kaylee mais…la part romantique de moi ne peut pas s’empêcher de penser que, peut être, si Mykérinos est vraiment sa part câline et qu’il m’aime bien, alors peut être que Kaylee m’aime bien, elle aussi ? Je souris tristement à cette pensée complètement invraisemblable.

Puis je ris et commence à aborder le sujet du bal. Elle me confirme qu’elle n’avait pas l’intention d’y aller et je ne suis malheureusement pas surprise. Je ne sais pas pourquoi quelque chose en moi espérait toujours qu’on pourrait être partenaires et aller ensemble à ce bal pour dépouiller tous les élèves de leurs jetons. Ça aurait été si drôle ! Je lui partage ma déception, que ça aurait été drôle et qu’on aurait tout gagné, et elle hausse les épaules. Quoi ? C’est vrai, non ? Je fais la moue.

- Si tu veux faire des jeux en mode pari, c'est pas hyper compliqué.

Je tourne la tête vers elle, curieuse et attentive. Qu’est ce qu’elle veut dire ? Enfin, je sais ce qu’est un pari, mais je ne vois pas vraiment de quels types de pari elle veut parler… J’imaginais plus des jeux de cartes et des jetons… Elle se met à réfléchir et je patiente en la regardant. Elle se gratte la tête, se lève et…retire sa chaussure ? J’hausse un sourcil. Mais qu’est ce qu’elle fait ?

- Bon. Pari nul : Tu vois les cages ? Je parie qu'en lançant ma chaussure elle atterrie... Un mètre avant les cages. Tu paries sur quoi toi ?

Oh ! Elle parlait de ce genre de pari là ! Je souris et réfléchis. Il faut que je gagne ! Je l’observe, plissant les yeux pour me concentrer. Elle a dit un mètre, c’est vachement loin quand même…et elle est blessée, faut pas l’oublier. Je ne pense pas qu’elle l’atteindra. Ce sera plus proche de nous… Je souris.

- Je pari qu’elle atterrira quatre mètres avant les cages !

Elle lance sa chaussure et mon cœur s’emballe. Je veux gagner ! Faites que j’ai raison !! La chaussure atterrie et je suis plus proche de la vérité. Yes ! Mon sourire s’élargit et je la regarde avec un petit air victorieux.

- Bon ben, t'as gagné. Tu vois c'est pas difficile si on veut faire un jeu. On se l'invente.

J’hoche la tête, contente de ce nouveau jeu qu’on n’aura qu’entre nous. J’ai l’impression qu’on s’est beaucoup plus rapprochées l’une de l’autre en une soirée qu’en un mois de cohabitation. C’est dommage mais je reste satisfaite ! Tant que le résultat est là, je n’ai rien à dire. Elle se rassoit près de moi et je me détends, vraiment contente de cette soirée. Une brise se lève et je frissonne légèrement. Le soleil décline et sa chaleur avec mais je ne veux pas encore rentrer. Je veux rester là, avec elle, et observer encore les petits monstres jouer.

- Pour revenir sur les garçons, faut les pardonner. C'est pas étonnant qu'ils soient venus vers toi, t'es mignonne.

J’écarquille les yeux et rougis violemment. Je ne la regarde pas. Je n’ose pas. Je me contente de serrer mes jambes contre mon buste et de cacher le bas de mon visage dans mes bras enroulés autour de mes genoux, cachant donc le petit sourire timide qui se dessine sur mes traits. Elle me trouve mignonne… Elle l’a sûrement dit sans arrière-pensées mais…savoir qu’elle le pense me fait plaisir. Après…cette histoire de garçons…c’est autre chose. Je n’ai pas l’intention de leur pardonner quoique ce soit. Je veux qu’ils me laissent tranquille, s’ils viennent vers moi, je vais grogner.

- Je ne veux pas d’eux, moi…ils me dégoutent. Ils cherchent et pensent toujours la même chose. De vrais animaux. Ils n’ont rien de charmant à mes yeux, rien d’attirant, et ils puent.

Je frissonne de dégout en repensant à tous les mecs que j’ai dû embrasser à mon travail. Non, si je dois en embrasser un, ce sera seulement dans un cadre professionnel. Et je me porterai encore mieux si ça n’arrive plus jamais. J’aime les filles. Et c’est indéniable. J’aime leur odeur, leur douceur, leurs formes harmonieuses. Je suis beaucoup plus complice avec elles et j’adore quand elles sont classes et fortes. Qu’elles tiennent tête à ce qui veulent les écraser, qu’elles se battent jusqu’au bout. Mes yeux se posent sur Kaylee et je rougis encore.

Ouais…elle quoi.

Je soupire. Je pourrais utiliser mes pouvoirs de cupidon pour la faire tomber amoureuse de moi…mais je ne sais pas comment et ce serait de la triche. Je veux qu’elle tombe amoureuse de moi par elle même. Que ses sentiments soient sincères et ça rend encore plus la chose impossible à réaliser. Kaylee n’est pas du genre sentimental. Je le sais maintenant.

Un vent plus frais que les autres se lève et je grelotte doucement. Ouah… J’aurais dû prendre une veste… Je ne pensais pas qu’un 30 juin, il pourrait faire si frais le soir. Mais je reste, j’enroule mes bras autour de mes épaules dénudées et les frotte doucement pour me réchauffer. On continue à discuter de tout et de rien pendant encore pas mal de minutes, sans disputes et je suis la plus heureuse des cupidons. Au bout d’un certain temps, les petits monstres arrêtent de jouer au ballon et reviennent vers nous. lassés. Je souris.

Je lui partage ma haine des hommes. Ces créatures vils et stupides qui ne savent pas faire plusieurs choses en même temps, qui ne pense qu’au sexe et à comment « pécho » une fille, puis partent parader en se vantant de leurs conquêtes. Ils ne peuvent pas tenir leur bite deux secondes, et remettent la faute sur les autres. « Elle n’avait qu’à pas porter de jupe ! » ; « J’suis sûr qu’au fond, elle le voulait ! » ; « Le viol, ça n’existe pas. » ; « On sait tous que « non », ça veut souvent dire oui ! » NON ! « Non » veut dire « non » ! Et pas autre chose ! J’ai été assez témoin de jeunes filles traumatisées à cause de leurs conneries ! On n’a pas besoin d’eux pour être heureuses ! Au contraire. On serait même mieux sans eux…j’en suis persuadée. Mais ce dont je ne m’attendais absolument pas, c’est que Kaylee éclate de rire à mes propos. Je la regarde, abasourdie.

- Ils puent ? Ha ha, si tu dis ça à mon cousin il va faire un scandale ! Il est carrément plus coquet que moi !

Je fronce les sourcils. Elle n’a vraiment retenu que ce terme là, hein ? Je soupire et détourne le regard. Tant mieux pour elle, si elle n’a pas de problèmes avec eux. C’est qu’elle n’a jamais été leur victime. J’ai failli l’être, plus d’une fois, et heureusement pour moi que je sais me défendre, et que je suis protégée par mon agence, parce que je serais sûrement morte quelque part, après avoir été abusée. Je frissonne à cette pensée. Une fille, mannequin, qui fait donc partie des critères de beauté de la société, mince et peu musclée…c’est la victime parfaite, non ? Les hommes sont dangereux et il faut s’en méfier et se protéger. Et la meilleure manière que j’ai trouvée, c’est de les haïr et les éviter. Je me tais. Je suis blessée par son rire qui ne me prend absolument pas au sérieux mais, pour une, très rare, fois, je ne dis rien. Je ne réplique pas. Je ne veux pas gâcher l’ambiance. Pour une fois qu’on s’entend bien et qu’il n’y a pas de prise de tête…je suis prête à mettre de côté ma fierté et mon honneur…

Doucement, son rire se calme et j’essaye de me détendre. Elle change de sujet et on continue de discuter, de plus en plus paisiblement. Enfin… « Paisiblement », c’est un grand mot, elle me parle de ses amis…mâles… et je fronce les sourcils. Oui…ils ne doivent pas la considérer comme une amante potentielle, capable de leur donner un enfant, mais plus comme une petite sœur ou une pote pas vraiment féminine et donc pas vraiment désirable. Mais moi je la trouve à tomber ! Elle est magnifique et je me sens de mieux en mieux auprès d’elle. Je suis même rassurée s’ils la considèrent de cette manière. Je ne veux pas qu’elle soit leur victime. Je voudrais même qu’elle garde cet avis des hommes. C’est sûrement mon côté possessif qui parle, mais les hommes sont horribles et ont un système de pensée binaire. Soit elle est féminine et ils veulent la pécho, soit elle ne l’est pas et ils ne voudront jamais la toucher et la garderont comme pote…

À mon plus grand bonheur, on change de nouveau de sujet. Les hommes sont un sujet sensible pour moi et je sentais qu’on aurait pu partir dans un grand débat et se disputer, gâchant au passage cette soirée qui s’est, jusqu’à maintenant, miraculeusement bien déroulée. Elle parle de son chien et je suis attendrie. Je suis contente d’en savoir plus. De voir qu’elle a vraiment ce côté adorable qui aime les animaux. Elle me montre une photo et je souris. Il est mignon. Si j’avais un animal, j’aimerais bien avoir un lapin. Ceux sont mes animaux préférés, après tout. Mais avec mon travail, je n’ai pas vraiment le temps de m’en occuper, et ma mère m’a bien fait comprendre de ne pas compter sur elle. C’est dommage, mais je sais qu’elle a raison. J’en prendrais un quand j’aurais un peu plus de temps et que j’aurais déménagé de chez mes parents.

On continue de discuter mais le froid se fait de plus en plus omniprésent et je grelotte, ayant de plus en plus de mal à me concentrer sur les dires. Les petits monstres arrêtent leur jeu et ils se dirigent vers nous. Khéphren s’installe sur l’épaule de Kaylee, Mykérinos vient se blottir dans les mains de sa maîtresse en faisant un petit bruit trop choupi et je suis surprise par Khéops qui s’approche de moi et m’observe en me tournant autour. Je cligne des yeux, un peu déstabilisée. Qu’est ce qu’il a ? Il tourne encore autour de moi et je suis très perturbée. Il se tourne vers Kaylee en glougloutant et j’interroge la sportive du regard.

- Khéops... Depuis le temps qu'elle est là t'as pas capté que c'est Lova ?

Il ne me reconnaissait pas ? Je suis blessée ! Outrée ! Je m’entends bien avec Myké, c’est vrai, mais ce n’est pas encore vraiment le cas de Khéphren et Khéops. J’espère qu’ils m’aimeront bien. J’observe Khéops se mettre dans l’herbe pendant que Kaylee se lève. Une nouvelle brise se lève et je frissonne. Je rêve d’avoir un plaid sur moi…

- Bon, je pense que c'est le signal pour rentrer. Je vais chercher le ballon et ma chaussure, tu peux commencer à y aller j'te rejoins.

J’hoche la tête et me redresse, essuyant les possibles saletés sur ma robe. Je soupire et baille doucement. Je commence à fatiguer un peu. Je marche, comme elle m’a dit de le faire, mais rapidement mon regard est attiré par ce qu’elle fait. Je trouve ça quand même dingue que mon regard soit autant attiré par cette fille. Elle paraît si proche et si loin à la fois. Mes talons dans une main, les pieds toujours nus, je soupire et joue avec l’herbe sous mes doigts de pieds, l’attendant. Puis, quand je relève les yeux, je la vois se diriger vers moi, le ballon aux pieds et je soupire une nouvelle fois en souriant doucement. Pourquoi elle…? Enfin, techniquement, je sais…mais je voulais que ça reste un crush, qui me détend et me diverti. Je ne voulais que ça prenne cette ampleur et que je commence à penser qu’il faut absolument qu’elle soit mienne. Mais je ne peux pas m’en empêcher. Je continue de marcher, dans mes pensées.

- Hey Lova ?

Je redresse la tête et me tourne vers elle, arrêtant de marcher pour l’attendre. Mais elle s’est arrêtée. Ce qui me surprend. Elle détourne les yeux, se gratte la nuque et je ne comprends pas ce qu’il lui arrive. Je m’approche doucement d’elle, un peu inquiète, je l’avoue, et quand elle me regarde et écarte ses bras, je me fige. Je…C’est un rêve ? Elle est vraiment en face de moi à me demander une étreinte ? Je ne comprends pas. Je suis…un peu perdue… Pourquoi ? Est ce qu’il y a une raison…particulière ? Non. Non non, il n’y en a pas. C’est Kaylee… Mais alors…qu’est ce qu’il lui passe par la tête ? Je ne comprends toujours pas mais…mes jambes se mettent à bouger d’elles-mêmes.

Le visage écarlate, le cœur battant, je m’approche, réduis les quelques mètres qui nous séparent pour glisser mes bras autour de son cou et me blottir dans ses bras. Je soupire et enfouit mon visage dans ses cheveux. Son odeur parvient à mes narines et j’ai l’impression de rêver. Mon cœur menace de sortir de ma poitrine et toute la tension que j’ai accumulée, quand on s’évitait, commence à s’enlever doucement de mes épaules, faisant menacer les larmes. Je reste là. Et ce bien être que je ressens dans ses bras me terrifie encore plus. Je suis…vraiment dans la merde. Sa peau est chaude et elle me réchauffe doucement…Je frissonne en sentant le froid partir pour être remplacé par cette douce chaleur et je me mets simplement à murmurer.

- Pourquoi…? Pourquoi tu as ouvert les bras ?

Tu sais que maintenant tu ne pourras plus te débarrasser de moi ?