[PNJ] Entretiens avec le personnel [E, T & H]

Comme à son habitude, ce ne fut qu'après avoir terminé une cigarette qu'Elizabeth se présenta pour attendre son entretien. Elle avait jeté un vague coup d'oeil à la porte du bureau. Elle eu l'impression que c'était hier encore que cette même porte lui était restée dans les mais, juste après sa transformation et sa plongée de force dans le monde magique.

Si elle avait eu quelques appréhensions, elle ne s'en était cependant jamais plaint. Elle avait apprise seule à contrôler la force immense qui était la sienne, mais elle s'était arrêté là, elle n'avait pas pris la peine de creuser plus concernant sa race et son pouvoir. Elle ne savait même pas vraiment quel était son pouvoir. Peut-être les flammes. Qui sait.

Le départ d'Andrew avait beaucoup fait parler les élèves comme les autres membres du personnel. La grande majorité l'appréciait, que ce soit pour les bonnes ou les mauvaises raisons. Mais il avait été un directeur aimé et Elizabeth n'avait rien à lui reprocher si ce n'est le choix de certains de ses collègues et certaines de ses méthodes. Autrement il semblait être quelqu'un de très bien.

Il était maintenant tant pour elle de rencontrer son successeur, Dorian MacKenzie. Elle referma doucement la porte du bureau après être entré et s'avança vers son nouveau supérieur hiérarchique sans hésiter.

"Sir MacKenzie, bonjour."

Elle rendit sa poignée de main au directeur avec sa formalité habituelle en évitant tout de même de la lui briser par inadvertance. Elle prit place lorsqu'il lui indiqua qu'elle le pouvait et hocha la tête, légèrement en écoutant ses propos.

"Ça me semble correct."

Elle écouta donc la question pris une petite minute pour y réfléchir avant de répondre, très spontanément.

"La pédagogie est une méthode d'enseignement, la science de l'éducation des enfants. Et je vous répondrait que je ne les considère plus comme des enfants. Je suis ici pour leur inculquer un savoir théorique et technique. Cependant quand bien même je ne les voit pas comme des enfants, ils restent mes élèves et des êtres... "Humains" ? Toujours est-il qu'ils sont tous différents et ont leurs propres ressentis et si mes cours ne sont pas un endroit pour bavasser ou faire le cirque, je ne leur refuserait jamais s'ils en ressentent le besoin, de parler ou de les accompagner, en dehors de ceux-ci, même si les psy sont déjà là pour ça, ça peut arriver. Pour être plus claire en cours, je suis là pour les faire grandir techniquement et théoriquement en dehors, je suis là pour les aider à grandir humainement."

Elle croisa les jambes et posa ses mains jointes sur son genou dans l'attente de la prochaine question.

Elizabeth restait très calme et s'efforçait d'essayer d'en apprendre un peu plus sur ce nouveau directeur en tentant d'analyser son comportement comme elle le pouvait. Au premier abord, il avait l'air bienveillant. Le précédant aussi l'était cela dit. Et pourtant quelqu'un avait fait en sorte qu'il soit mis à l'écart de l'institution.

Elle écouta la question qui suivit avec la même attention que la précédente puis de nouveau elle prit quelques secondes pour penser à sa réponse avant de la formuler.

"Je ne dirais pas que c'est préjudiciable. Cependant, je pense que ce serait une bonne chose d'au moins en informer les nouveaux arrivants. Par exemple quand je suis arrivée au sein de l'institution, si je n'avais pas demandé ce qu'était ce cristal, je ne sais pas si on aurait daigné me fournir des information à ce sujet."

Bien entendu, elle ne blâmait personne, peut-être que cela était simplement devenu tellement ancré dans le "système magique" qu'on avait décidé par faire l'impasse dessus. Elle inclina légèrement la tête.

"Ça éviterais peut-être à de jeunes gens déjà bien troublés d'avoir des interrogations inutiles. Et peut-être que ça les aiderais à se cerner eux même un peu mieux. Je ne pensais pas par exemple que la colère constituerais mon pêché principal, pour être honnête."

En revanche pour les lueurs violettes, elle ne le savait que trop bien.

La professeure de Mathématiques haussa doucement les épaules. Elle avait en effet eu de la chance, mais cette question, même si elle l'avait quelque peu taraudée n'avait jamais été une priorité. Elle aurait très bien pu continuer à vivre sans réponse, mais elle doutait fortement que ce soit le cas de tous.

Elizabeth hocha doucement la tête, elle écouta la question. Celle-ci aurait pu être gênante dans un autre contexte, mais il s'agissait là d'une sorte d'entretien d'évaluation. Elle prit donc celle-ci sans s'en offusquer.

"Non."

Pas besoin de s'étaler sur le sujet. D'autant qu'Elizabeth n'avait jamais eu de relations tout court. Bien trop absorbés par ses études et sa passion pour les moteurs, elle avait décidé très tôt de mettre une hypothétique vie à deux de côté. Et le fait qu'elle soit devenue une créature inhumaine, dangereuse de surcroît avait achevé de la détourner de ce chemin.  

Alors s'imaginer en plus avec un élève, c'était bien la dernière chose qui lui viendrait à l'esprit. Elle jeta un oeil à ses mains posées sur ses genoux, innocemment et s'en trop même s'en rendre compte, elle se demanda si quelqu'un serait capable de survivre à une de ses étreintes.

Elizabeth haussa doucement les épaules. Les élèves étaient relativement sages et attentifs pendant ses cours car une attitude contraire entraînait un sanction immédiate. Et ceux qui tentaient de faire appel ou de faire les caïds étaient tout simplement sortis de cours avec une retenue à la clef. Après tout, elle était le professeur, elle était là pour les aider et leur transmettre un savoir. Pas pour faire le gendarme.

Quand à ses collègues, il y en avait bien quelques un sur lesquels elle avait des choses à dire mais on ne pouvait décemment pas qualifier ça de problèmes. Plus de différence dans la vision de l'éducation.

"Non, mes élèves savent à quoi s'attendre et mes collègues aussi, je suppose."

Elle haussa légèrement un sourcil à la question qui suivait. Elle devait donner un avis sur chacun, vraiment ? Pas moyen ça prendrait trop de temps. Elle allait abréger.

"Et bien, j'ai une très haute opinion de mes élèves. Pour moi chacun d'entre eux est capable, s'il s'en donne les moyens. Je ne pense qu'aucun d'entre eux n'a mauvais fond. Ce sont des adolescents. Ils sont fragiles, ils se cherchent. Cependant ce n'est pas en leur tenant la main qu'on les fera devenir des adultes responsables. Quand à mes collègues, certains sont mes amis, d'autres de simples connaissances. J'avoue ne pas avoir d'opinion vraiment négative à leur sujet."