Recoller les morceaux [ft. Lova Lindberg]

Je n’ai jamais été aussi sûre de moi. Je sais ce que je veux. Et je sais que je suis capable de n’importe quoi pour l’avoir. Je l’ai montrer à plusieurs reprises et je sais donc que Kaylee connait pas détermination, ou est-ce plutôt de l’entêtement ? Peu importe. Dans tous les cas, elle sait que je n’abandonnerai jamais. Les anges ne me font pas peur. Mais je ne les sous-estime pas pour autant.
Je garde en tête qu’ils peuvent utiliser la peur pour me berner, mais il est aussi possible qu’ils aient vraiment des moyens de me punir, plus ou moins sévèrement. Alors je me dis simplement que je serais capable de le surmonter. Je ne me suis jamais sentie aussi forte que depuis que Kaylee est à mes côtés. Avec tout ce qu’on a vécu…
Je sais que je ne suis pas invincible, mais je sais aussi que je ne suis pas faible. Enfin… moins qu’avant. Je sais de quoi je peux être capable. Surtout quand la colère prend le dessus sur mes émotions. Alors non, les anges ne me font pas peur.

À mes mots, Kaylee resserre sa prise sur mes mains et je lui souris plus largement. Elle me dit que je ne serais jamais seule et mon cœur manque un battement, alors que je sens l’émotion monter dans ma poitrine. Je vais pleurer… Les larmes montent. Larmes à la fois de soulagement, de joie, et de tristesse. De tristesse ? Est-ce que je me suis sentie si seule cette dernière semaine ? Oui…
J’avoue que je me suis sentie abandonnée… fragile… perdue… Mais maintenant qu’elle me dit que ce ne sera plus le cas, je me rends compte d’à quel point j’étais vulnérable… N’importe quel commentaire me touchait beaucoup plus que d’habitude. J’étais vide. Et à la fois motivée par cette colère et cette incompréhensible qui me possédait.
Je suis têtue, déterminée, et c’est ce qui me sauve à chaque fois.

Alors que je me concentre pour ne pas laisser les larmes couler et l’inquiéter, elle lâche une de mes mains pour venir caresser ma joue. Je ferme les yeux à son contact, venant coller mon visage à sa main. C’est chaud… c’est doux. Elle m’a tellement manqué. Je ne l’entends pas, je ne la sens pas non plus monter sur la pointe des pieds, et quand je sens ses lèvres sur les miennes, je me détends, et je me sens fondre de l’intérieur.
J’aime qu’elle m’embrasse. Elle est si douce… Si tendre. Je sens mon cœur cogner dans ma poitrine alors que le feu s’attise dans mon bas-ventre. Elle m’a manqué… Elle rompt doucement le baiser, et je rouvre les yeux pour la regarder, énamourée.

- Je me battrai toujours pour toi. Toujours.

Mon cœur s’arrête alors qu’il hurle, pulse et danse sa joie, et elle récupère mes lèvres avec un peu plus de passion, m’arrachant un petit soupir d’envie alors que je réponds à son baiser. Le contact de ses lèvres contre les miennes est divin. C’est doux, humide, et ça réveille les papillons dans mon ventre. Elle accentue aussi le baiser et je comprends qu’elle est aussi pressante que moi. Mes mains viennent se glisser dans ses cheveux, l’attirant toujours plus contre moi alors que mes lèvres s’entrouvrent légèrement pour embrasser ses lèvres.
Je sens ses mains se poser sur mes hanches, puis à peine remonter pour me faire comprendre ses intentions. Quand je sens ses doigts sur ma peau sensible, je soupire contre ses lèvres, gémissant quand elle me serre contre elle. Mon cœur bat à tout rompre, j’ai l’impression qu’il va exploser. J’ai l’impression qu’il va sortir de ma poitrine pour se blottir contre elle. Alors mes doigts se resserre dans ses cheveux et je romps le baiser pour reprendre ma respiration et la regarder avec désir. J’ai envie… de sceller ce moment. D’en faire le plus important de notre relation, non, de notre vie. Alors, rougissante, soudainement intimidée, je murmure.

- K-Kaylee… on… on est seules…cette fois…

Mon corps collé au sien, je gigote doucement dans ses bras alors que je sens l’excitation et mon désir pour elle grimper dangereusement. Elle l’a évoqué tout à l’heure, et depuis ce moment, j’avoue que j’y pense, et que mon corps attend.

J’ai chaud et me sens fébrile. J’ai envie qu’elle me touche plus encore. J’ai envie que ses mains partent explorer mon corps à la recherche de mes points sensibles. J’ai envie de tout connaitre d’elle et vice-versa. Je veux un lien si fort entre nous, que personne ne pourra le briser. C’est peut-être trop demander… mais actuellement, je m’en fous. Mon esprit est totalement rivé sur elle. À mes mots, je la sens resserrer son étreinte autour de moi et mon cœur accélère. Elle aussi ? Elle veut la même chose que moi ? On est sur la même longueur d’ondes ? Comme souvent ? Mon regard reste fixé sur elle, se détournant de temps à autre à cause de l’embarras, mais quand elle me sourit, mon cœur s’arrête et je rougis encore plus.

- Je sais.

J’inspire, alors que les papillons s’agitent violemment dans mon bas ventre, rendant ma respiration de plus en plus laborieuse. J’ai envie d’elle. J’ai tellement envie d’elle… Elle vient embrasser mon cou, et je lâche un soupir incontrôlé qui fait monter ma gêne, mais je me laisse faire. Je me laisse aller à elle. J’ai confiance. Ses mains laissent mes hanches pour venir prendre les miennes et après avoir entrelacé nos doigts, elle me tire pour m’emmener dans une pièce adjacente. Quand je devine qu’il s’agit de la chambre, je deviens cramoisie, mais l’envie monte encore plus. On va vraiment… sauter le pas ? On va vraiment le faire ? Après tout ce temps ? Tous ces moments où je me suis retenue ? Tous ces moments où on a été arrêtées ? Cette fois, il n’y a vraiment personne ?
Mon cœur bat à tout rompre alors qu’elle m’installe sur le lit. Il fait noir, je ne vois rien. Je sais qu’elle voit bien. Je sais qu’elle peut parfaitement voir mon expression. C’est un peu gênant, mais je préfère que ce soit dans ce sens-là. Si je pouvais voir son visage, je serais sûrement tétanisée en voyant sa réaction en voyant mon corps. Car je sais qu’il n’est pas beau. Je sais que c’est horrifiant. Surtout que j’ai encore maigri… Je suis de plus en plus semblable à un squelette… et je refuse de voir son expression de dégout en me voyant. Car c’est moi qui arrêterai tout… Je sens son poids baisser légèrement le matelas et je ferme les yeux en sentant ses lèvres sur mon front. La bouche entrouverte, j’essaye de calmer mes doutes et mes peurs… Puis elle me demande avec une voix tendre et douce.

- Tu veux que j'allume la lumière ? Ou bien te préfère rester dans le noir ?
- Laisse... Laisse éteint s’il te plait.

Je ne veux pas voir son expression triste ou dégoutée en voyant mon affreux corps. Honnêtement, je ne comprends même pas comment elle peut avoir envie de moi. Mais je ne vais pas l’arrêter. Sans prévenir, elle pose ses lèvres sur les miennes, me faisant sursauter légèrement, mais je me détends rapidement et ferme les yeux pour profiter de son doux contact. J’aime tellement la sensation de ses lèvres. J’aime tellement qu’elle me touche et cette tendresse que je ressens quand elle m’embrasse fait s’envoler les papillons de mon ventre. Je l’aime tellement. Je lui fais confiance. Elle peut faire ce qu’elle veut, ça ne me dérange pas. Je suis prête.
Elle pose sa main sur la mienne et je viens l’attraper aussi pour entrelacer nos doigts. Je réponds à son baiser, ne sachant pas vraiment ce qu’elle compte faire, ne sachant pas par où elle veut commencer. Elle relève mon menton et j’approfondis le baiser, entrouvrant encore mes lèvres pour intensifier, venant titiller sa lèvre inférieure de ma langue. Je veux plus. Encore…

Elle me pousse doucement pour m’allonger et j’obéis le cœur battant. Je ne la vois pas. C’est tellement étrange de ne pas la voir. La sensation de ses doigts sur ma peau s’en voit dupliquée. Je suis beaucoup plus sensible quand je ne la vois pas ! Sans rompre le baiser, elle m’enlace, me serrant contre elle et je me sens tellement bien. Comme si nos corps se complétaient parfaitement. Je bascule sur le côté pour qu’elle soit, elle aussi, allongée et qu’elle ne m’écrase pas, et je glisse à nouveau mes doigts dans ses cheveux, sans rompre le baiser et soupirant doucement de désir contre ses lèvres.

Quand elle me permet de glisser ma langue entre ses lèvres, j’ai l’impression de revenir en arrière, d’être de nouveau en octobre la nuit du 19 au 20. Quand je l’ai embrasser avec autant d’ardeur pour la première fois. C’était incroyable, et quand je pense à tout ce qu’on a vécu en si peu de temps ça me fait tourner la tête. On s’est quittées puis remise ensemble, puis requittée et maintenant, on rattrape les pots cassés, toutes les deux tristes et demandeuses d’amour. Je ne veux que son amour. Je ne veux qu’elle et je sens qu’elle l’a enfin compris.
Ses mains chaudes se promènent sur mon corps et je soupire contre ses lèvres. C’est agréable. Ses mains sont douces, et me rendent nostalgique. Je me rappelle de nos moments quand on a été répétitivement stoppées par nos camarades. Mais maintenant, rien ni personne ne peut le faire. Même pas la médecin qui nous a consciemment laissé l’appartement. J’avoue que ça me rend un peu mal à l’aise mais… l’idée qu’on puisse le faire sans problème et qu’on ait visiblement le droit c’est… excitant. Je la laisse me redécouvrir après ces plusieurs semaines sans pouvoir le faire.
Elle est si douce, si tendre, ses doigts sont comme des plumes sur ma peau et ça me fait frissonner toujours plus alors que mes doigts se serrent dans ses cheveux. Plus elle m’embrasse, liant nos langues dans une danse lente et sensuelle, plus j’halète. Je sens l’envie monter, je sens les papillons s’agiter dans mon bas ventre, me faisant serrer doucement mes cuisses. J’ai envie… j’ai envie d’elle…

Elle mordille ma lèvre inférieure et ça m’arrange un petit gémissement plein de désir pour elle. Je suis fébrile, le noir amplifie toutes mes sensations, je suis concentrée sur tout ce qu’elle fait, dans l’attente, sans vraiment savoir ce qu’elle compte faire. Et elle rompt le baiser, éloignant son visage du mien. Un peu frustrée, je pousse un petit gémissement. Mais rapidement, je sens ses lèvres venir dans mon cours et je lâche un nouveau soupir en levant la tête pour lui laisser de l’espace, fermant les yeux pour profiter alors que des petits frissons parcourent mon cou puis tout mon corps pour descendre jusqu’à mon intimité. C’est… ouah !
Ses doigts parcourent à nouveau ma peau, mes omoplates, mes reins et quand elle atteint mes hanches de ses ongles, je pousse un petit couinement alors que je me tends légèrement pour venir me coller contre elle. Ça chatouille ! Toutes les sensations qu’elle provoque dans mon corps me perturbent. Ses baisers dans mon cou, ses doigts sur ma peau. C’est agréable. Mais j’en veux plus ! Encore… Elle descend sur mon épaule et inconsciemment, doucement, mon épaules vient à la rencontre de ses lèvres. Je me tortille, plein de désir. Est-ce le fait que je suis dans le noir qui me permet de me détendre un peu et de me laisser aller ? Sûrement, mais c’est surtout que cette obscurité me rend folle, je ne sens que ce qu’elle me fait et me rend deux fois plus sensible, c’est divin !

Puis soudain, elle me bascule, m’arrachant un petit couinement de surprise alors que je me tortille sous elle. Les yeux grands ouverts dans le noir, je cherche inconsciemment son visage dans le noir. Mes mains viennent la chercher, tâtant l’obscurité jusqu’à trouver ce que je recherche. Mes doigts atteignent ses joues que je redécouvre délicatement. Je le touche alors que sa main remonte mes côtes pour presque atteindre ma poitrine, me faisant me cambrer alors qu’un nouveau soupir de désir s’échappe de mes lèvres quand mon pouce vient caresser ce que je devine être sa lèvre inférieure.
Mais rapidement, elle se penche sur moi, me forçant à la lâcher pour laisser tomber mes mains sur le lit et le ramener au-dessus de ma tête. Je sais qu’elle me voit, et j’avoue vouloir malgré tout la séduire, même en ayant conscience de mon corps. Elle récupère mon cou et je me cambre encore, jetant ma tête en arrière pour lui laisser de l’espace pour me gâter encore, comme elle sait si bien le faire.

- Je te veux, Lova...

Mon cœur manque un battement alors que je pousse un nouveau gémissement, provoquer par ses mots et ce qu’ils ont créé dans mon corps. Les papillons s’agitent encore plus et j’halète.

- Mais… je suis déjà à toi… Tu m’as déjà Kaylee…

Je soupire encore. J’en veux plus. J’en veux encore. Ce n’est pas suffisant. Je veux qu’elle aille plus vite. Comme si, au fond, j’avais encore cette peur qu’on soit arrêtée. Je ne veux pas. Je veux qu’on le fasse. Je veux ne faire qu’une avec elle. Je veux passer cette étape. J’en rêve depuis des mois !

- Kaylee… plus… s’il te plait… j’ai envie de toi…

Être dans le noir, ne pas la voir, mais sentir son souffle sur ma peau, ses mains qui me caressent et me possède, cela me rend fébrile. Je suis attentive à tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle dit, comme envoutée. Et j’en veux plus, encore plus. Je ne faire qu’une avec elle. Alors je la supplie, d’aller plus vite, de me toucher encore. Ne pas la voir me permet d’oser plus de choses, de dire ce que je pense, l’obscurité me rassure, m’apaise et me porte vers elle sans plus de timidité. Je l’aime tellement. Plus je me rapproche d’elle, plus j’ai envie de plus, et plus je sens que je ne suis plus rien si elle n’est pas à mes côtés.
Je le sais déjà depuis longtemps, je l’ai encore mieux compris quand elle est partie, et maintenant qu’elle est là, dans mes bras, à portée de mes lèvres, je sens mon cœur s’apaiser mais s’emballer aussi. Sa main remonte sur mon sein, le caresse doucement, me faisant cambrer pour me coller encore plus à elle en soupirant de désir. Mais rapidement, je la sens retirer sa main, attraper mon pull et le lever pour m’en débarrasser dans un geste fluide, faisant tambouriner mon cœur dans ma poitrine. Je suis offerte, en soutien-gorge devant elle. Je sais qu’elle me voit, et il y a quelques mois, cela m’aurait mise mal à l’aise et je mentirais en disant que ce n’est plus le cas, mais je m’en moque. Je ne veux qu’une chose.

- Moi aussi...

Elle aussi… Elle aussi a envie de moi. Je sens les papillons se déchainer dans mon ventre. Je me sens si légère, si heureuse. Et alors que la fraicheur de la pièce me fait doucement frissonner, me faisant doucement ramener mes bras près de mon corps, j’entends mon pull tomber un peu plus loin. Elle l’a jeté ? C’est… sexy. J’ai envie d’avoir ses lèvres sur moi. Je veux qu’elle me touche, qu’elle me réchauffe. Sa bouche vient embrasser mon cou et je gigote doucement d’envie, poussant un nouveau soupir de désir. Sa main se faufile dans mon dos, et je me cambre pour la laisser passer, et quand je sens ses doigts dégrafer habillement mon soutien-gorge, je sens mon cœur s’emballer. Je vais être… les seins nus… devant elle ? Je sens le sang me monter aux joues alors que j’halète doucement, embarrassée. Mais je ne l’arrête pas, j’ai confiance, je la laisse faire ce qu’elle veut… et ce que je veux.
Je sens son haleine chaude et ses lèvres douces se déplacer sur ma peau, me laissant frissonnante et gémissante sur le lit. Elle descend jusque ma poitrine et ma main vient se glisser dans ses cheveux pour l’inciter. C’est agréable… Elle me réchauffe. Sa peau est si chaude qu’elle en est presque brûlante. Ses doigts atteignent le point le plus sensible de mon sein et je pousse un petit gémissement discret et incontrôlé. Elle me caresse encore, et je ferme les yeux dans le noir, me détendant et me laissant aller à ses attentions. Ça chatouille… et toutes les sensations descendent dans mon bas-ventre, me faisant languir. Encore… Plus encore…
Puis je sens son souffle se déplacer encore sur ma peau, faisant battre toujours plus mon cœur. Puis il atteint le pic de mon sein, et je sens ses lèvres s’en emparer, m’arrachant un nouveau gémissement et me faisant me cambrer toujours plus pour m’offrir encore à elle.
Je sens sa langue douce me taquiner et mes doigts se serrent dans ses cheveux tant l’excitation éveille mon corps. J’halète, une de mes mains venant cacher mon visage rougissant, alors que l’impression de perdre la tête s’empare de moi. Elle me possède totalement. Je ne suis qu’une boule d’émotions et de sensations. Ma tête est pleine de pensées d’elle.

Mais ses lèvres me quitte et je me sens soudainement vide. Non… Encore… Je te veux encore contre moi ! Je veux que tu me touches encore. Possède moi… Ensorcèle-moi… Tu peux faire tout ce que tu veux de moi. Je ne suis là que pour toi. Aime-moi Kaylee… Encore ! Et alors qu’elle reprend possession de mon sein, son genoux vient doucement se glisser entre mes jambes, venant légèrement se coller contre mon intimité et je lâche un soupir de plaisir, me mordant la lèvre inférieure. Sa bouche me torture… Et son genoux se rapproche encore… Elle me touche un peu plus concrètement, et je deviens folle. Plus ! Je veux plus ! Je ne veux pas son genoux… Je veux sa main. Je veux ses doigts. Je veux qu’elle refasse comme dans la douche !
Alors, haletante, dans une hâte maladroite, je lâche ses cheveux pour glisser mes mains sur mon ventre et atteindre la boucle de ma ceinture. Elle va comprendre si je fais ça, non ? Elle va comprendre que je ne peux plus attendre ? Que j’ai attendu tant d’année pour enfin avoir ma première fois avec celle que j’aime… Je l’ai trouvée. C’est elle. Personne d’autre. Je veux que ce soit elle et seulement elle. Alors je défais ma ceinture complètement. Puis, maladroitement, j’attrape son visage pour venir l’embrasser fougueusement. Une main se glisse dans sa nuque puis dans ses cheveux, et l’autre, récupère mon jean pour défaire le bouton et la fermeture éclair… Je romps brièvement le baiser, haletante et soupir contre ses lèvres.

- A-Aide moi… Déshabille-moi…

Je la veux. Je ne veux pas qu’elle soit douce. Je veux qu’elle me montre à quel point elle a envie de moi. À quel point je lui ai manquée autant qu’elle m’a manquée. Je veux qu’elle m’embrasse passionnément. Qu’elle soit maladroite, qu’elle ne réfléchisse plus et qu’elle m’emporte dans son plaisir. Je ne veux plus réfléchir… je ne veux penser qu’à elle… Je ne veux pas de pensées parasites, pas de doutes. Je veux juste penser au plaisir, remarquer nos souffles chauds et saccadés, entendre nos cœurs battant à l’unisson… Sentir sa peau contre la mienne… sentir sa bouche sur mes points sensibles… J’en ai besoin…

- Possède-moi… Embrasse-moi… S’il te plait… Je ne veux pas prendre mon temps… J’ai besoin de toi…

On a assez pris notre temps jusqu’à maintenant.

Je deviens folle. Ou alors je l’étais déjà ? C’est peut-être le cas. Je suis folle d’elle. Je ne la vois pas, mais je ressens sa présence, son odeur, son toucher, et ça suffit à me faire tourner la tête. Si je la voyais, je pense que mon cœur s’arrêterai. Je suis sérieuse. Je sens aussi sa chaleur m’envahir, me faisant presque suffoquer. Mais c’est agréable. J’aime ça. J’aime sa chaleur. C’est mon soleil… Je suis sa lune, je ne peux pas briller sans elle. Et enfin, elle s’en rend compte et m’accepte entièrement.
Elle m’aide à me déshabiller complètement et je sais que je dois rougir violemment, mais peu m’importe, c’est ce que je veux, je ne vais pas faire marche arrière. Quand elle embrasse mon ventre, ça me surprend et je sursaute légèrement, inspirant et me cambrant légèrement. Ses lèvres sont chaudes et douces ! Je la sens remonter vers ma poitrine, encore et j’essaye de contrôler ma respiration, alors que je suis parcourue de frissons.

- Tout ce que tu veux, p'tit cœur.

Un nouveau frisson possède tout mon corps et je gémis à ses paroles. Je suis complètement sous son charme. Elle peut me faire tout ce qu’elle veut, ça me va ! Je suis prête à tout pour elle, je l’ai toujours été même si elle ne s’en est jamais rendue compte. Je l’aime tellement. Je vis pour elle. Mon existence n’a pas de sens sans elle.
Sa main s’aventure sur mon corps, me laissant haletante et gigotant sous ses attentions. Elle remonte à l’intérieur de ma cuisse et je me cambre encore, tous les frissons se rejoignant en mon bas ventre. Je veux… qu’elle me touche… Encore… plus !
Puis elle me touche, et je suis heureuse. Enfin ! Depuis le temps que je veux sauter le pas ! Elle va enfin me faire sienne… me posséder et me hanter, et vraiment devenir une des personnes les plus importantes de ma vie. Ma première fois… Mon vrai premier amour…
Ses lèvres sur mon sein, ses doigts sur ma féminité, c’est divin. Je ferme les yeux, me concentrant sur ces sensations qu’elle m’offre, et je soupire d’un plaisir encore timide. C’est agréable… C’est vraiment agréable…

- Mmh-ah…

Je la sens attentive… Je le sens aux mouvements de ses doigts… Ça me fait sourire doucement mais rapidement, mon sourire est remplacé par un nouveau soupir de plaisir. C’est bon… C’est doux. Je n’ai pas mal… Puis petit à petit, lentement, je la sens lâcher-prise, prendre confiance, et ses caresses s’intensifie, transformant les soupirs en gémissements. Oui ! Un nouveau doigt prend possession de moi et j’écarte inconsciemment les jambes pour en demander plus… Mes doigts se resserrent sur les draps alors que mon visage se déforme sous le plaisir. J’en veux encore ! Encore plus. Je veux qu’elle me fasse découvrir mon corps.
Elle ne s’arrête pas, elle m’honore et prend grand soin de moi. Je me sens choyée et c’est la meilleure sensation du monde ! Je suis si heureuse de la retrouver, de l’avoir pour moi toute seule. Plus jamais je ne la laisse partir. Je suis égoïste, mais ce que pense les autres ne m’importe plus. Personne ne pourra nous séparer à présent ! C’est elle et moi, contre le monde entier. Que ceux qui nous aiment nous suivent, les autres, ne resteront pas longtemps sur notre chemin.
Ses lèvres quittent ma poitrine pour s’emparer de mon cou, puis de mon oreille et je frissonne de nouveau sous le plaisir.

- A-Ah !

Sentir ses dents sur mon lobe sensibilisé par l’excitation, puis sa poitrine contre la mienne, et son soupir de plaisir au creux de mon oreille, ça me rend encore plus folle. Elle me rend folle et, craquant, je l’enlace pour la maintenir contre moi. Mais rapidement, un obstacle me chagrine. D’un geste habile, je défais son soutien-gorge sans rien dire. Son contact est si agréable, je veux rester comme ça, pour toujours. Mais soudain, sa main attrape la mienne pour entrelacer nos doigts et je continue de gémir contre son oreille, rougissante et suant légèrement à cause de la chaleur de son corps.

- Je t'aime...

….

J’écarquille les yeux, haletante, alors que je réalise ce qu’elle vient de me dire. Ce qu’elle vient de dire… Ses mots se répètent en boucle dans mon esprit alors qu’une boule se forme dans ma gorge. Je déglutis alors que des larmes de joies menacent.

Elle m’aime….

Elle m’aime ?

Elle m’aime !!!

Les larmes débordent alors qu’un rire s’échappe aussi de mes lèvres. Ma main libre se glisse dans ses cheveux et je ris encore. Soulagée, heureuse, et aimée. Et la seule chose que j’arrive à répondre à ces mots que j’entends pour la toute première fois, c’est…

- Hihi ! Tu m’aimes !

Elle m’aime ! J’ai l’impression de rêver ! Pas que je ne le savais pas. J’avais compris que c’était quelque chose qu’elle montrait par les actes, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle le dise de vive-voix ! Et je me rends compte que ses sentiments sont beaucoup plus forts qu’ils ne le paraissent. J’en ai la tête qui tourne. Je me sens tellement heureuse ! J’avais toujours rêvé de cette proximité, corps et âme comme on dit. Je me sens vraiment à ma place. Je ne me suis pas trompée. C’est bien elle, mon âme-sœur… La personne pour qui mon cœur bat, ma raison de vivre. Je n’ai plus aucun doutes. Et je sais maintenant que c’est pareil pour elle. Plus personne ne pourra nous séparer.

Les larmes de joie continuent de couler sur mes joues alors que je ris. Je ne la vois pas mais je n’en ai pas le besoin. Je la sens et ça me suffit. Doucement, ses lèvres se posent sur ma joue, et elle me répète qu’elle m’aime, faisant déborder mon cœur d’amour et de joie. Je n’en jamais ressenti ça, ce soulagement, cet apaisement. Tous mes doutes et toutes mes pensées parasites s’envolent pour laisser place à l’amour. Je l’aime tellement… Puis ses lèvres viennent caresser mon cou et j’inspire profondément, prise de nouveaux frissons qui parcourent mon corps.

- Je t'aime...

Moi aussi. Moi aussi je t’aime ! Tu es absolument tout pour moi. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Je n’aurais plus aucune raison de me battre. Je te l’ai dit… C’est toi mon remède… C’est toi qui me guéris et me donnes la force ! Je la sens se redresser au-dessus de moi, et mes yeux la cherche dans l’obscurité. Mes yeux se sont habitués, alors je ne distingue qu’une vague silhouette, mais ça me suffit. Sa main glisse dans mes cheveux et je souris, me cambrant légèrement sous elle quand son pouce caresse délicatement ma lèvre. Je les entrouvre légèrement, cherchant plus de contact et en demandant discrètement.

- Je t'aime, Lova.

Ses lèvres prennent de nouveau possession des miennes et un gémissement s’en échappe, s’écrasant sur les siennes. J’aime tellement son contact. J’aime absolument tout chez elle. Son courage… Son sourire… Ses yeux… Son humour… Ses lèvres… Tout. Je ne peux plus me passer de son toucher. Je me sens entière quand elle me touche et je ne veux pas qu’elle arrête. Je veux être sienne. Qu’elle me possède et ne me laisse plus partir. Je veux être sa prisonnière… Je sais, c’est extrême, mais là, maintenant, c’est la seule chose que je veux. Je veux qu’elle m’attache à elle pour que je ne puisse plus partir, puis qu’elle me laisse faire la même chose. Elle est à moi. Personne d’autre que moi peut la voir ainsi, la toucher ainsi… C’est mon droit, et celui de personne d’autre !
Sa langue caresse doucement mes lèvres, provoquant un nouveau frisson sur mon épiderme, et j’entrouvre les lèvres pour lier la mienne à la sienne, mes doigts se serrant dans ses cheveux. Elle continue de caresser ma peau, sa main glisse jusqu’à ma poitrine, m’arrachant un petit soupir et je me cambre pour coller mon corps au sien. Fébrile, je libère ma main de la sienne pour attraper son visage et intensifier le baiser. Ma langue danse sensuellement avec la sienne alors que nos salives se mêlent. Je la goûte, l’embrasse et n’arrive plus à me retenir, les yeux fermés, concentrée sur les sensations qu’elle me procure.

J’en veux encore. Je ne veux pas qu’elle arrête et elle honore ma prière silencieuse. C’est si bon. Je grogne doucement contre ses lèvres, alors que je l’enlace plus fort, une de mes jambes venant se plier contre sa hanche pendant que ses doigts continuent de taquiner mon intimité. C’est si bon… Elle est tellement tendre que j’ai l’impression que je vais pleurer. Je ressens tout son amour dans ses gestes… Et c’est à la fois grisant et touchant. Elle fait tout pour me rendre folle et je n’arrive plus à retenir mes petits bruits causés par le plaisir, l’excitation et le désir. Ne tenant plus, je romps le baiser pour reprendre ma respiration et je l’entends haleter aussi. On est dans le même état. Deux corps, mais un même sentiment. Je me sens liée à elle, et ce lien n’a jamais été aussi fort.
Quand ses ongles glissent sur ma peau, pour rejoindre ma hanche, je me cambre plus fort encore en poussant un couinement. Ça chatouille ! Mais c’est tellement bon ! Mes dents viennent mordre ma lèvre inférieure alors qu’elle continue de m’assaillir de caresses et de me rendre folle.

Je ne sais plus où me donner de la tête ! Ses doigts en moi… Son pouce qui vient toucher mon point le plus sensible… Et ses dents qui viennent taquiner mon lobe d’oreille…. C’est trop ! Trop stimulant ! Et pourtant, je ne veux pas qu’elle arrête ! Je sens le plaisir monter d’un cran, et ma voix partir sans que je ne puisse la retenir. Mes gémissements se font plus perceptibles, plus fort, et je n’arrive pas à avoir honte. Je suis dans le flou, je n’en ai plus rien à faire. Je n’ai pas honte. Ils sont pour elle, rien que pour elle. Il n’y a qu’elle qui puisse m’entendre, ou me voir dans cet état.
Elle ne s’arrête pas… elle ne me laisse pas de répit et je sens le plaisir grimper encore sans que je puisse le calmer. Mon cœur pulse dans ma poitrine de plus en plus fort, battant jusque dans mes oreilles alors que des gouttes de sueur perlent sur mon front, et j’halète de plaisir. Mes doigts viennent tirer légèrement ses cheveux alors que je me contracte de plus en plus, les ongles de mon autre main se plantant légèrement dans son épaule.

- Kayl…K-Kaylee !!

C’est complètement dingue ! Les vagues de plaisir déferlent dans mon corps et je me sens partir. Je me contracte, alors qu’un dernier gémissement, un peu plus rauque que les autres, me libère et annonce l’orgasme dont je suis victime. Mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine et je me sens complètement molle, comme sur un nuage… Complètement droguée… Ses caresses ralentissent doucement… alors que je sens ses lèvres dans le creux de ma gorge. J’halète, reprenant petit à petit ma respiration alors que je déglutis. O-ouah… C’était… Je me sens tellement bien… Je… J’ai envie de rire.
Un sourire étire alors mes lèvres et un petit rire s’échappe. Je suis crevée ! J’ai l’impression d’avoir couru un marathon ! Alors c’est ça ? Quelques caresses m’arrachent des petits soupirs discrets, mais elle finit par retirer ses doigts, et je la lâche totalement, m’enfonçant dans la literie moelleuse.
Elle se couche à côté de moi et je tourne la tête pour chercher son visage. Mais je ne la vois pas, c’est toujours l’obscurité. Je déglutis encore, reprenant ma respiration et ma main part timidement à la recherche de sa peau. Quand je devine son visage, je caresse faiblement sa joue alors qu’elle m’attire à elle pour finalement parsemer mon visage de baisers qui me font glousser. Je suis épuisée… Je la sens se blottir dans mes bras et je ferme les yeux, détendue. Je ne me suis jamais sentie aussi vivante…

- Est-ce que.. tu veux me voir ?

J’inspire profondément à sa question. J’ai envie de la voir oui… Mais j’ai aussi envie de dormir et j’ai peur que la lumière m’éblouisse. J’enfouis alors mon visage dans ses cheveux pour respirer doucement son odeur, puis je murmure, essoufflée par l’effort et par mon cœur qui ne se calme toujours pas.

- Tu… Tu peux faire… Une lumière douce ?... Comme… comme la dernière fois… à l’infirmerie ?

Mon cœur se serre un peu quand je repense au moment où elle a fait disparaitre le cœur qui symbolisait son amour… Ce cœur de lumière qui était si important pour moi. Je veux le retrouver… C’est ce qui m’a le plus brisé le cœur quand elle m’a quittée, et qui m’a fait douter. J’étais persuadée qu’elle mentait, qu’elle m’aimait quand même. Mais quand elle m’a pris ce cœur… Je me suis sentie morte à l’intérieur… Rends-le moi… S’il te plait…

Je me sens comme sur un nuage. Mon cœur continue de pulser dans ma poitrine alors que je reprends difficilement ma respiration. Je suis toute molle, heureuse et complètement satisfaite, et le contact de sa peau nue contre la mienne m’apaise. C’est doux… Je pourrais la toucher pendant des heures.
Mais elle me demande si je veux la voir et la fatigue me fait hésiter, mais en même temps, j’aimerais la voir. Je ne l’ai jamais vu après tout, et je suis aussi curieuse de découvrir son corps. Même si ça m’intimide un peu. Alors, pour ne pas être éblouie par la lumière de la chambre, je lui demande simplement de créer une lumière similaire à celle qu’elle a fait dans l’infirmerie, quand elle a créé le cœur. Cette lumière toute douce et tamisée.

Son cœur me manque. Je me sens encore incomplète sans lui. Il ne me manque plus que lui pour me dire que tout revient vraiment comme avant, mais ça, ça ne tient qu’à elle... Elle m’a dit qu’elle m’aime, ça devrait me suffire. Elle hoche la tête, me confirmant qu’elle peut faire ce que je demande et je ferme les yeux, me reposant et me concentrant sur les battements de mon cœur pour les calmer, m’enfonçant tout doucement dans l’oreiller. Puis je rouvre les yeux dans le noir. Je ne vois pas son visage, mais je sais que je vais bientôt la voir. Son doux visage, ses cheveux légèrement rouges… Ses yeux dorés, incandescents, qui m’hypnotisent.

Après quelques instants de silence, je vois une sphère de lumière se former au-dessus de nous, me faisant deviner son visage. Elle est concentrée, ses yeux sont fermés. Elle est belle dans cette luminosité. La sphère grandit de plus en plus, des bulles de lumières la rejoignent et fusionnent. C’est beau. C’est un spectacle tellement apaisant… Un fin sourire étire mes lèvres. Elle est incroyable… Son pouvoir est incroyable. J’aimerais avoir un pouvoir comme le sien. Une race qui ne m’apporte pas seulement des problèmes et un pouvoir qui n’est pas seulement agressif… Mais il faut croire que la nature n’en a rien eu à faire…

Elle ouvre les yeux et je la regarde alors qu’elle observe son œuvre. Quand elle tend la main pour percer une bulle de lumière, celle-ci éclate en des milliards de paillettes dorées qui se déposent silencieusement sur nous. Ouah ! C’était magnifique !
Soudain, son regard se pose sur moi et en voyant son expression, mon cœur se serre. Elle est si belle. Ce regard, ce sourire… je veux les voir plus souvent. Je veux la rendre heureuse. Pourquoi c’était si difficile jusqu’à maintenant ? Pourquoi toutes les étoiles étaient-elles contre nous ? De là à la pousser à rompre pour me protéger… C’est injuste. Mais à quoi je pense ? C’est la fatigue qui me fait délirer ? On est heureuse ! On vient tout juste de se réconcilier !!

- Je savais pas que je pouvais faire un truc aussi... Aussi joli. Ça te plaît ?

Je lui souris en retour, hochant la tête. C’est vrai que c’est joli. C’est romantique aussi. Elle me serre contre elle, et pose son front contre le mien en fermant les yeux, et, silencieuse, j’observe les bulles de lumière. Faiblement, je tends la main vers l’une d’elles, et quand elle explose autour de mon doigt, les paillettes amorçant une retombée pour se déposer sur ma peau, je frissonne au contact de leur chaleur. C’est une chaleur que je connais… C’est sa chaleur à elle. Mon sourire s’élargit et j’enroule faiblement mes bras autour d’elle pour la maintenir contre moi, fermant à mon tour les yeux.

Mais notre étreinte est vite stoppée par son soupir et son mouvement de recul, me faisant rouvrir les yeux. Elle s’assoit sur le lit, et je remarque enfin qu’elle est… torse nu. Mes joues roussissent en voyant ses formes et je déglutis. Elle est…. Putain… Je ne peux pas m’empêcher de l’envier un petit peu. Elle est tellement belle !! Sa taille fine… ses seins… ronds, ni trop gros, ni trop petits… Son ventre plat, laissant deviner ses abdominaux… C’est injuste… Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle semble mal à l’aise… De mon côté c’est… Des os… Je sais, c’est stupide de dire ça quand je ne veux « pas guérir »… Mais sérieusement, vous pensez que je suis heureuse avec un corps pareil ? Vous pensez que je ne suis pas consciente qu’il est repoussant ? Que je ressemble à un squelette ? Je le sais… Mais quelle autre solution j’ai, pour fuir l’agence ? Je me redresse aussi, face à elle et timidement, mes bras fins viennent cacher mon corps et ma poitrine. Je sais qu’elle m’a vu. Je sais que ce que je fais est stupide… Mais… Je ne peux pas m’en empêcher. Elle a beau rougir, être intimidée par moi… Je ne comprends pas pourquoi elle l’est quand… c’est moi en face…

Il faut que j’arrête… je suis beaucoup plus fatiguée que je ne pensais…

Toute la pression retombe. J’étais sûre de moi jusqu’à maintenant, enfin… plus ou moins. Mais maintenant, je me sens vulnérabilisée par cette douce lumière. Peut-être que… finalement, je n’étais pas encore prête à la voir. Mais je ne regrette pas ! Je me sens plus proche d’elle à présent.
Elle ramène ses mains devant sa poitrine et une petite bulle vient s’y réfugier, tout au creux de ses paumes. Qu’est-ce qu’elle fait ? Je me tais, l’interrogeant du regard. Mais la bulle se déforme progressivement pour finalement former un cœur. Et quand je comprends ce qu’elle fait, j’écarquille les yeux, portant mes mains à mes lèvres sous la surprise. C’est… C’est bien ce que je crois ? Une fine chaine de lumière s’ajoute au pendentif et je sens les larmes menacer. M-mon cœur… Elle va vraiment me le rendre ?
Je la sens lever les yeux vers moi et je fais de même, le regard brillant d’émotions. Je vais pleurer… Il faut pas que je pleure ! Tiens bon Lova ! Si tu pleures, elle va penser que tu es triste ! Et tu sais bien que c’est pas le cas !

- Je.. Je n'aurai jamais dû le reprendre... Pardon...

C’est plus fort que moi. Elle me tend le nouveau pendentif et une larme de joie perle sur ma joue. Je l’essuie rapidement pour ne pas l’inquiéter. C’est vraiment la plus belle soirée de ma vie ! Alors, sans plus d’hésitation, je lui tourne le dos, dégageant mes cheveux de mon cou et mes épaules pour l’inviter à me le mettre.
Je ne sais pas quoi dire sans que l’émotion déborde alors, autant ne rien dire et agir. Quand elle finit de me l’accrocher, mes doigts viennent prendre le petit cœur pour l’observer. Il est plus petit, mais plus détaillé, et à l’intérieur… On dirait comme un liquide doré. C’est… hypnotisant. Je me retourne, et sans plus de cérémonie, je me jette à son cou, planquant mes lèvres sur les siennes pour lui montrer à quel point son geste me rend heureuse.

Ça y est… je suis complète.

Ses bras s’enroulent autour de moi et je me tends légèrement, pour rapidement me détendre. Je m’attendais pas vraiment à ce qu’elle me serre dans ses bras. Je pensais qu’elle allait simplement me mettre le collier mais ça me fait sourire. Je me détends donc dans ses bras, appréciant la chaleur de son corps qui me réchauffe.
Ses lèvres se déposent sur ma nuque et je frissonne, entrouvrant les lèvres et fermant les yeux. Il y a tant de douceur dans ses gestes. J’ai l’impression d’être très précieuse. Je ne suis rien sans elle, et c’est dans ces moments-là que ces mots prennent plus d’ampleur. Je l’aime… Terriblement. Je suis prête à tout pour elle. Et je sais qu’elle est capable d’autant pour moi. Je confiance en elle et je comprends pourquoi elle a voulu m’éloigner d’elle. Je comprends, alors c’est plus facile pour moi de lui pardonner.

Elle resserre son étreinte et j’ouvre les yeux en souriant tendrement. Mon amoureuse… Ma Kaylee… Ma main caresse la sienne alors qu’elle s’éloigne progressivement de moi. J’inspire, me mordant légèrement la lèvre. Je ne veux pas qu’elle parte… Elle me réchauffe. Mais je sais que le but était qu’elle me mette le collier, alors je ne dis rien, et quand elle le passe autour de mon cou, j’attrape de pendentif pour l’observer.
Il est beau… Les couleurs chaudes m’apaisent et me font penser à elle. Ce jaune oranger, comme un coucher de soleil, me captive. Un doux sourire étire mes lèvres et c’est comme si la chaleur du collier, sa chaleur à elle, se déposait sur mon cœur comme un baume. Je me sens bien. Et je n’ai qu’une envie, c’est de la remercier.

Alors, quand elle s’écarte un peu, je me retourne pour l’embrasser fougueusement. Je me sens mieux maintenant. Je me sens tellement mieux. Enfin entière. Elle est là… Et son cœur est de nouveau autour de mon cou. Je ne pouvais pas rêver meilleure réconciliation. Je l’embrasse donc avec vigueur, plaquant mes lèvres sur les siennes, guidée par ma joie de la retrouver.
Elle tombe dans le matelas, s’enfonçant dans la literie moelleuse avec moi sur elle, dans ses bras, enveloppées dans ce cocon d’amour forgé par les bulles de lumière autour de nous. Elle soupire contre mes lèvres, et délicatement, je romps le contact pour la regarder.
Elle a les yeux fermés. Elle ne les rouvre pas. Mon sourire reparait et d’une humeur joueuse, je vais presser mon index contre son bout du nez. Elle ne réagit presque pas, et ça me fait rire. Un gloussement s’échappe de mes lèvres mais ça ne suffit pas à lui faire ouvrir les yeux. Elle veut dormir ? Je peux comprendre mais j’aurais aimé qu’on discute un peu plus. J’ai comme peur que ce soit un rêve et qu’en me couchant, je me réveille pour me retrouver de nouveau seule…

J’appuie encore une fois sur son nez, mais elle ne s’éveille pas, elle se contente de grogner doucement. Bon… Elle veut vraiment dormir finalement… Et elle m’attrape, se blottissant contre moi et je la regarde avec surprise. Elle enfouit son visage dans mon cou, et je frissonne sous sa respiration brûlante.

- Tu dors ?

Elle ne me répond pas. Je la sens juste se détendre encore plus contre moi. Tendrement, je viens déposer un baiser sur son front, attendrie par son visage apaisé. Elle est adorable quand elle dort. Je ne veux plus essayer de la réveiller. Alors, j’essaye d’attraper la couette délicatement pour nous recouvrir. Je ne veux pas qu’on attrape froid. Puis, je me détends contre elle. Me résignant à dormir. La lumière tombe, les bulles éclatent en des milliers de paillettes, et je finis par fermer les yeux, embrassant une dernière fois son front et murmurant.

- Bonne nuit… Je t’aime.