Damoise...au ? en détresse [Lyse]

Calamité

C'est très souvent un terme qu'on associe historiquement à de grands sorciers capable d'en faire tomber des pluies. Dans ton cas, cela ressemble plus à un malheur et une infortune qu'une démonstration de force. Et c'est ce que tu vivais au quotidien, jour après jour, nuits après nuits, heures, minutes, secondes, alors que tu ne savais même pas ce qu'était le temps vu que tu n'as jamais vu ce dernier s'écouler. Toute ta vie te semble morte comme les champs de ton passé. Tu ne comprends rien à ses languages barbares qui te donnent des migraines incessantes, et cela t'épuise de jour en jour d'essayer. Bref tu as finis par devenir l'ombre de toi même, cette forme spectrale que l'on discerne mais qu'on ne voit pas.

Tu refuses d'ailleurs de penser que si les gens te regardent, c'est parce qu'il t'y porte un intérêt, et ton désir de possession ne s'en est retrouvé que plus grandis, tout comme l'éclat du cristal sur ta poitrine que tu essayes décemment de cacher, sans grande réussite à cause de sa position. Tu préférais associer leur regards à de la méconnaissance, ou même de la haine pour te donner simplement bonne conscience, mais au fond de toi tu te sens éperdument seule, regardant inlassablement le diamant qui referme les larmes de ta défunte soeur.

Ilya

Elle te manque terriblement, et tu t'en veux encore de n'avoir rien pu faire pour la sauver. Tu avais beau passer du temps à parler à ce que les êtres mortels appellent un "psychologue" tu ne t'en retrouvais que plus esseulée, et meurtrie.

Tu voulais juste trouver un moyen de rentrer dans ton monde, même si tu savais qu'il n'en restait que ruines et cendres. Au fond de toi, tu as l'espoir de penser que tout ce que tu as vu, n'était que le signe annonciateur du ragnarok, et que les âmes de tes être aimés, gardées au valhalla reprendront contenance de leur corps quand le fléau aurait finit de s'abattre. Tu nouais une haine viscérale et une rancœur des plus effrayantes pour celle à qui tu devais tout ce désespoir.

Héla

Un jour, si tu la retrouves, tu savais parfaitement que ton désir de vengeance brillerait, et que tu n'aurais que ta rédemption qu'une fois lui avoir arrachée la tête de ses épaules. Tu es une valkyrie, la dernière des filles d'Odin.

Comme à ton habitude, tu préfères rester à l'extérieur au beau milieu des jardins, car ce contact avec la nature t'apaise, et te fait rappeler d'une certaine façon que tu n'es pas seule, sauf que ton havre de paix est perturbé par des voix féminines appartenant à des femelles qui semblaient s'acharner sur un jeune garçon que tu n'as jamais vu. Tu ne connais pas l'origine de cette altercation, ni même le pourquoi cela doit arriver, car tu n'appréhendais pas de méchanceté dans le coeur des humains. Ils t'indiffèrent tous, autant qu'ils sont. Pourtant tu étais née avec des valeurs, et surtout ton maître t'avait élevée dans la droiture et la justice...

Alors instinctivement, et pas réellement de ta volonté, tu te diriges vers leur position, et tapote sur l'épaule de l'une des jeune filles qui avaient encerclé cet étudiant comme une victime.

» La violence ne mène à rien...elle n'est que mère de destruction...
» hein t'es qui toi ?

Tu ne comprends toujours pas cette langue, et ça a don de t'agacer, te faisant tiquer de la langue, surtout que tu t'étais toi même exprimée en language draconique. Tu avais tenté de la prévenir, de la raisonner, mais ses sourcils arqués comme si tu étais un animal ne fit que bouillir le sang dans tes veines. Et lorsqu'elle se jeta sur toi, ton premier réflexe fut d'esquiver, et de lui faire une prise pour l'immobiliser. Cela excita de plus belle ses deux autres acolytes, qui lâchèrent leur emprise sur lui pour se tourner finalement vers toi. Pile ce que tu redoutais, mais surtout ce que tu souhaitais. Tu es une semi-déesse guerrière, et l'aspect du combat n'a aucun secret pour toi, c'est donc même pour cette raison que tu n'as pas besoin d'arme pour te défendre, te contentant juste à main nues de toucher de la paume de ta main leur points sensibles, mais pas vitaux, juste de quoi les assommer un peu et les calmer.

Tu attendais à ce qu'elles se tiennent tranquille mais celle que tu avais précédemment immobilisée se releva pour te mettre un coup au visage, te faisant saigner la lèvre...tu tournes ton regard sang meurtrier vers elle, et tu ne peux pas t'empêcher de relâcher une once de tes pouvoirs la clouant au sol grâce au champ gravitationnel.

» Vahdin...Aus

Reprenant un peu de ta raison, tu les regardes apeurées, déguerpir comme des lapins de garennes, tandis que tu touches ta joue un peu gonflée, et ta lèvre en sang. Tu reportes ton attention sur celui que tu as délivré de ses agresseuses, te sentant très intimidée, silencieuse. Tu ramasses le gobelet au sol comme si tu espérais pouvoir réparer et remonter le temps, et tu le tendis au jeune homme. Tu ne savais pas vraiment comment te comporter en société, tu n'as connu que des êtres divins, et de toute manière personne ne te comprenait. Juste parce que tu pensais bien faire, ne te rendant pas compte qu'en vérité tu lui sauvais la vie, tu ouvres ton sac bandoulière  et en sort une bouteille d'eau avant de la lui donner, et de t'asseoir toujours dans la plus profonde insonorité, esquivant son regard.



 

Tu avais un sens aiguisé de la justice, mais maintenant te voilà confrontée au silence, et surtout à la fatalité d'avoir sauvé quelqu'un que tu connais à peine. Autant, tu aurais pu te dire que ce n'était pas un acte démesuré si tu savais comprendre leur langue, autant c'était bien plus un fléau pour toi qui était incompréhensible. Que dois-tu faire ? T'incliner et t'en aller comme si rien ne s'était passé ? Tu savais parfaitement, que ce n'était pas le cas, même si tu n'as pas plus envie que ça qu'il te soit reconnaissant. Tu ne veux rien de personne, tu n'attends rien de qui que ce soit. Ton mal être n'est peut être pas visible, mais qu'importe tu as toujours été forte pour cacher les sentiments qui te traverse.

Il s'adressa à toi mais encore sonnée, tu n'y fit pas attention, préférant simplement garder le silence. Il vint s’asseoir à côté de toi, assez éloigné surement pour te pas t'effrayer, et tu te contentas d'observer ses faits et gestes, du coin de l'oeil, comme si l’être humain te fascinait. Tu as même eu, soudainement, l'espace d'un instant l'impression que ses cheveux venaient de changer de couleur. Avais-tu rêver ? cela ne te semblait pas impossible que tu commences avoir des hallucinations, toi qui est éperdue dans les méandres de ton désarroi. Ta joue gonflée, et ta lèvre coupée te font un peu mal...maintenant que tu n'es plus à Asgard, tu ressentais la douleur, comme si avant tu avais fait fît d'elle, parce que tu avais de l'honneur. Plus aujourd'hui, il avait été entaché par la perte de tout ceux qui tu aimais, et le fait de n'avoir rien pu faire pour les aider.

A cet instant, tu compris que si tu avais aidé ce jeune homme, c'était pour te donner bonne conscience, comme pour réparer l'erreur que tu avais commise, mais tu savais pertinemment que ça n'y changerait rien, et que ça ne ferait pas revenir Ilya, ta soeur bien aimée. Passant ton doigt sur ta lèvre, tu soupires très légèrement. Tu n'as pas de grand pouvoirs de guérison, et tu ne connais pas vraiment les méthodes médicinales de ce monde, alors tu ne sais pas vers qui te tourner.

De nouveau alors, cet inconnu s'adressa à toi, te posant une question qui s'avérait peut être être inutile à tes yeux, si ces derniers n'était soudainement pas écarquillés de surprise. Avais-tu rêvé ? Venais-tu d'entendre ta langue maternelle ? Venais-tu d'entendre du langage draconique ? Non c'est impossible ! Tu avais surement rêvé, mais ne voulant pas laisser passer cette fenêtre que quelqu'un puisse enfin te sortir de ton désarroi, tu décides de prendre cette perche.

» Jul Mindor...Dovah ?
[Homme comprendre...dragon ?]

Au fond de toi, tu espérais que ce n'était pas une malédiction ou un coup monté pour encore plus détruire toutes tes espérances. Tes doigts portés sur ta joue enflée, tu cherchais dans ton sac quelque chose qui pourrait t'aider, mais tu t'en retrouva les mains vides...Tant pis, tu vivrais avec comme tu as toujours su le faire.



 

C'était complètement hallucinant ce qui t'arrivait aujourd'hui. Cela faisait presque un mois que tu étais arrivée dans ce monde, et en une seule journée tu avais accomplis deux choses que tu n'aurais jamais pensé possible. La première est de sauver un homme. Tu avais plutôt tendance à leur accorder le salut et la rédemption par la mort, que de leur donner souffle de vie. La deuxième ? Il te comprenait comme si vous vous connaissiez depuis des millénaires. Et pourtant ce n'était pas le cas. Tu n'avais jamais jusqu'à maintenant trouvé ou vu quelqu'un qui intégrait le langage sage et ancien qu'est celui des dragons. Cette langue est oubliée, obsolète, tellement ancienne que pour toi, cela ne te faisait que plus ressembler à une individu qui n'a rien à faire ici. Seulement, tu le savais, il n'y a aucun retour en arrière possible, tu as atterrie dans ce monde, et tu dois malheureusement y rester...Comme si c'était un coup du terrible destin frappeur que tu déteste tant. Pas autant que Héla en soit

Malgré la fleur qui avait soudainement fleurie à cause des émotions inarrêtables, il ne te dévisageait pas comme si tu le répugnais...non au contraire, tu voyais dans ses yeux qu'il cherchait à savoir ce que cela pouvait signifier. Tes lèvres s'entrouvrirent, mais tu décidas de ne rien dire. Tu ne fais pas assez confiance aux êtres humains, et encore moins au premier venu pour te confier. Ce que tu peux être têtue, diront-ils, mais c'est comme ça que tu vis, et c'est comme ça que l'on doit t'accepter.

Il semblait etonné de ton propre étonnement. L'arroseur arrosé dirons-nous. Posant ta main pour cacher ton oeil parce que tu en as un peu honte, et que cela titille ton agacement, tu te contentes d'écouter sa question, te demandant au fond de toi si tu devais lui répondre. Peut être que l'ignorer aurait pu être quelque chose de bien. Peut être qu'en suivant à la lettre tes préceptes de valkyrie, tu ne créeras pas d'histoire, et donc tu ne te vendras pas à une quelconque faiblesse. Mais, le désespoir était tel, imprégné dans ta chair, au plus profond de ton âme, que ça te semblait impossible de ne pas en réagir. Quelqu'un te comprend, peut te parler, arrive à déceler ce que tu dis ! C'était un cadeau de vie, dont tu sais parfaitement que tes droits sont à facteur nul. Puisqu'il t'était offert pour l'instant, tu saisis cette chance.

» C'est la première fois oui....depuis un mois environ...

Cela ne te semblait pas une peine, mais le temps faisait avec lui un office de douleur que tu ne savais contrôler. Tu t'en voulais d'ailleurs, car tu es une valkyrie, et une valkyrie n'est censé rien ressentir. Un léger fard sur les joues, alors qu'il continue de t'observer comme s'il essayait de lire en toi comme un livre ouvert, tu préférais détourner ton regard, gardant toujours ta dextre collée, laissant le silence plâner pour y donner vie aux oiseaux de mauvaises augures. On n'est pas dans un conte de fées, ni dans un manga, rien de toute cette scène est criblée de rose pétillant.

» Ton pouvoir c'est donc....de...comprendre toutes les langues...

C'est vrai qu'en soit tu ne pouvais pas imaginer ce que ça faisait. Tu y voyais peut être cela aussi comme une malédiction, et tu te dis que finalement maîtriser la gravité n'est peut être pas la pire chose en soit. Tu ne pouvais qu'esseuler ton sentiment.

» Cela fait longtemps que tu es...dans cette cité...? Enfin les humains appellent ça "école" je crois...

Pourquoi t'y intéresser ? Peut être pour faire toi aussi action d'essai ?



 

Il avait beau comprendre ta langue, arriver à te parler aisément. N'oublie pas qu'il reste un homme, ceux que tu as en aversion parce qu'ils sont tous déchus d'une perversité sans nom. Pourtant ce jeune homme, qui t'était encore inconnu car tu ne connaissais ni d'où il vient, ni son nom, te paraissait être différent des autres. Déjà tu percevais dans son aura, aucun once d'animosité ni même de soif de vengeance. Plutôt une part mystérieuse de lui qui cherche la satisfaction, ou même à vivre. Un peu comme toi au final...Tu lui ressembles étrangement, et c'est certainement grâce à cela que tu n'avais pas pris la fuite. Il semblait être étonné que tu ne saches pas ce qu'est une école, alors que cela faisait des années qu'il côtoyait ses lieux. Te grattant la joue, avec ton index nerveusement, tu ne savais pas où commencer tellement il y avait à en dire, mais te sentirais-tu capable de t'ouvrir à lui comme un livre ouvert ?

Pourquoi le ferais-tu ? Qu'est-ce qu'il t'apporterait ? Le penses-tu capable de t'aider de te libérer de tes chaines, de tes entraves ?

» Non, je n'y suis jamais allé....d'où je viens, cela n'existait pas, la seule chose que nous faisions étaient d'apprendre à nous battre. C'est le principe même de notre existence...participer aux batailles au nom de notre père et notre souverain Odin.

Sans même révéler ce que tu es, tu avais réussi à lui donner des pistes, et tu n'avais aucun doute en bon jeune homme intelligent qu'il semble être, qu'il comprenne tes origines. Il parlait de transformation par la suite. C'est vrai que tu avais pu assister à quelques unes d'entre elles ! Car cette « école » recelait de dons exceptionnels comme des créatures fantastiques incroyables. Pourtant ça ne te faisait ni chaud, ni froid, car tu fais partie de cet univers. Il pense que tu es un dragon qui s'est transformé en humain donc ? Un faible sourire, s'étira sur tes lèvres.

» Je ne suis surtout pas humaine....et j'ai du sang draconique dans mes veines, je ne suis pas dragon à proprement parler. Mon père était un dragonnier...ma mère une déesse...J'ai hérité de cette capacité par ses origines...

Enfin ta mère avait quand même bravé un interdit qui lui avait fait perdre son statut céleste, mais en soit, cela ne le regardait pas réellement.

» Je sens en toi que tu n'es pas totalement humain non plus cela dit....

Ton instinct ne pouvait te tromper, car tu es une créature divine.
Tu ne te trompes jamais pour ainsi dire.

Aussi curieux que cela te puisse paraître, tu n'avais pas eu encore envie de fuir, pourtant tu aurais pu le faire depuis bien longtemps. Ce garçon t'attirait dans un sens, il était autant un mystère pour toi, tu vois en lui cette profonde rancœur et peine, cette jalousie naissante que tu ne saurais expliquer. En tant que personnage divin et céleste, tu savais lire sur les émotions des gens, même si parfois tu buttais contre un mur concernant les ténèbres qui les entourent. Tu avais fini par considérer tes capacités comme un fléau plus qu'une bénédiction. Enfin, d'un autre côté, aujourd'hui elles te permettent de comprendre ce jeune homme que tu as sauvé de griffes crochues.  

Il se dévoile un peu à toi, et tu pouvais probablement en être fière, mais tu n'arrivais pas à ressentir. Toi et les émotions, c'était comme un dur combat. Une bataille dans laquelle tu avais essayé de te lancer, sans même obtenir la victoire.

» Un esprit végétal ? C'est quoi un esprit ? Végétal...heu c'est une forme de nourriture ?

Tes connaissances sont limitées. Tu avais beau être douée d'intelligence pour beaucoup de choses, tu avais beau être à l'égard des dieux, tu ignorais tant de choses qui te font bien aujourd'hui défaut. Les bibliothèques dans lesquelles tu aimais te perdre à Asgard, racontait toutes l'histoire de ton monde, de ta patrie, mais pas celle de ces autres terres inconnues dans lesquelles tu te trouves aujourd'hui. Tu te demandes même comment tu as pu vivre dans autant d'ignorance jusqu'à maintenant. Il allait falloir que tu fasses preuve d'assiduité sur l'apprentissage des choses qui te sont inconnues. Lorsqu'il te posait une question, tu te mordais la lèvre comme si c'était devenue une manie. Il s'intéressait à toi, ou bien à ce que tu étais, et tu ne savais que choisir entre le mensonge ou la vérité.

Tu avais peur de t'attacher encore à nouveau...
Pourtant ce n'était qu'une question oui...
Mais pour toi, elle remettait en cause même les principes fondamentaux de ta propre science.

» On peut dire ça comme cela oui, je suis une valkyrie...nous sommes nées guerrières dans le seul but d'apporter le salut aux hommes, et de les conduire au Val'halla pour en faire des soldats pour notre maître. Je n'ai connu que la guerre, le sang...mais nous avons été façonnées comme des déesses, nous sommes demi-immortelles...

Aujourd'hui, au fond de toi, tu es persuadé d'être l'une des dernières. Et même s'il existait une copie quelque part, - probablement des autres mondes - des asgardiennes ça ne courre pas les rues...drôle d'expression d'ailleurs, tu l'avais entendu des bouches de ces gens qui te sont comme une poussière soulevée par le vent.
Sans intérêt

» Tu m'as l'air d'être quelqu'un empli d'un vide immense...est-ce que je peux en savoir la raison ?

Peut être refuserait-il de parler de lui, et après tout tu l'accepterais toi qui refuse de parler de ta propre personne.

Tu es comme cet enfant qui découvre le monde, naquit en toi le sentiment d'apprendre quelque chose que tu ignores. Ce sentiment est étrange mais bizarrement il te fait du bien. il te donne la sensation de vivre, d'exister...Cela fait longtemps que tu n'avais pas éprouvé cela. Donc un esprit c'est quelque chose qui est semblable a une divinité ? Un peu comme une Valkyrie au final non ? Car en tant que telle, tu sais qu'elles sont des créatures à demi-divines.C'est Odin qui les a crées pour en faire des guerrière digne de ce nom. La peur, la mort ce sont des mots d'un champ lexical que tu ne connais pas. Et végétal comme les plantes... Pourquoi ce n'est pas plus simple de dire fleur ou plante alors dans ce cas ? Les humains sont d'une complexité ! Ou alors c'est leur langue qui l'est ? Tu ne sais pas vraiment et ça t'en donnerait presque le bourdon. Tu ne répondais pas, tu assimilais juste ses paroles comme si elles étaient criantes de vérité et c'était amplement suffisant pour ta personne.

Tu regardes autour de toi, ce jardin comme s'il était l'exemple de ton apprentissage sur le monde. Connor vint à te dire quelque chose qui te percuta difficilement. Étrange....ce n'était pas réellement le mot. ce monde te paraissait inconnu, comme si tu pensais ne jamais pouvoir y prendre tes marques et en faire partie. Tu avais la sensation d'être un virus dans un corps étranger et ça te faisait mal. Tu avais donc perdue ton sourire, n'affichant qu'un air triste, désemparé comme si  ton visage allait se briser en cet instant.

» Je ne me sens pas à l'aise....j'ai...l'impression de ne pas avoir ma place en cet endroit...

Tu affichais un peu pour la première fois depuis la mort de ta soeur bien aimée, ce désarroi qui te ronge. Recouvrant rapidement cette tristesse par le voile de l'incertitude, puis de l'inexpressivité. Tu ne voulais pas qu'on s'occupe de toi, ni même qu'on te prenne en pitié ! Tu es une valkyrie, tu as toujours été forte...Tu ne peux faiblir, tu regardais ta main comme si elle allait devenir transparente, comme si les fantômes de ton passé allait encore te ronger de l'intérieur. Et tu finis par réussir de cet état léthargique dans lequel tu t'étais plongé en écoutant les paroles sortir de sa bouche sur tes interrogatives.

Avoir l'impression de vivre dans l'ombre de quelqu'un...
N'est-ce pas ce que tu fais depuis toujours...

» Je ne peux que comprendre...et compatir ! j'ai moi aussi ce sentiment tout les jours concernant ma jeune soeur...ou bien était-ce elle qui vivait dans mon ombre...quoi qu'il en soit tu ne dois pas laisser cette personne diriger les ficelles de ta vie. Tu es toi, et tu ne vis pas parce que cette personne respire. Alors souris...d'accord ?

Tu ne sais pas ce qui t'as pris, mais ce garçon tu le comprenais comme s'il te ressemblait, et pourtant toi même connais ta haine envers les hommes, toi même sait comment tu les abhorres. Mais pas lui, non lui, il ya quelque chose de différent. Comme s'il était ton semblable...Il vint à te poser malheureusement la question que tu évitais depuis trop longtemps à présent...Ton monde....Tu le sais et pourtant tu refuses de le croire, cette main que tu regardais tout à l'heure se mit alors à trembler, ton corps fut secoué de légers spasmes.


» Il l'était....Asgard était une cité magnifique, d'or et de lumière, la gloire d'Odin et des valkyries...et elle a été détruite par la même personne qui a implantée en moi une malédiction...

Tu baissais la tête, tes yeux cachés, par la frange de tes cheveux. Tu le savais hein, tu n'y reviendrais jamais, mais tu ne voulais pas accepter la réalité présente.

C'est bien la première fois qu'un homme essaye de te comprendre, que tu parles de tout cela à quelqu'un que tu viens à peine de connaître. Faire tomber le masque de la douleur et tes émotions n'a jamais été chose facile. Même Ilya ta soeur s'en plaignait à l'époque en ne cessant de te répéter de faire un peu d’efforts à ce sujet. N'en faisais-tu pas aujourd'hui ? Serait-elle heureuse de voir ça ? Tu sentis tes yeux devenir légèrement humide, alors que tu repensais à son sourire. Tu t'en voulais de ne pas avoir pu la sauver, ni la protéger. Tu ne te remettrais jamais de cet élan de faiblesse qui t'a envahie alors que tu perdais la seule personne qui comptais à tes yeux. Connor lui aussi semblait souffrir d'un mal incurable, souffrir d'exister que ça soit dans l'ombre de cette personne qui l'efface, ou bien même dans ce monde tout court. Il vint même à s'excuser de t’avoir fait remonter des souvenirs difficiles. Tu hochais la tête négativement, et un petit sourire léger mais mignon, qui vint à orner ton visage n'était là que pour lui dire "Ne t'inquiète pas pour moi"

Toi en tout cas, tu avais bien confirmation, que la personne qui lui faisait défaut, n'était autre que sa soeur, et même ta surprise fut plus exacte quand tu vins à comprendre que c'était même sa jumelle. Les jumeaux dans ton monde, était comme un signe de malédiction. Très souvent rejetés, mis parfois à mort. Tout simplement parce que c'était dans la loi, et qu'au bout du compte tu n'en avais jamais compris les lignes. Heureusement qu'Asgard n'était pas ici, car bon oui, tu as du mal à l'admettre, mais ça te blesserait de perdre encore une personne à laquelle tu t'es attachée. Est-ce que ça voudrait dire que tu considères ce damoiseau en détresse ainsi ? Arrête tu sais très bien que oui, pas la peine d'en rajouter. Quand il vint donc te proposer son aide, une épaule sur laquelle se reposer, une personne à qui te confier, ton cœur rate un battement fébrile. Pourquoi pas après tout ! Qu'aurais-tu à perdre, si ce n'est tout à gagner ? Il pourrait peut être te faire t'adapter à ce monde que tu t'évertues à rejeter ? Après tout pourquoi ne pas faire un test, c'est un peu comme un entrainement à combattre, sauf que l'adverse est plus grand que ce que tu imagines.

» Tu....Est-ce que tu voudrais bien dans ce cas, m'apprendre la langue de ton monde ? me faire découvrir ce que je ne connais pas ?

En un sens, tu lui donnes un rôle important, tu confies un peu ta connaissance et ta vie entre ses mains. Ne serait-ce pas un fardeau trop lourd à porter pour ses épaules à lui ? Mais lui donner un rôle dans ta vie, dans ton histoire, tu avais l'impression qu'au fond ça ne ferait que le secourir de ce mal qui le ronge. Il se sentirait important, utile au yeux de quelqu'un et ça n'en serait que bénéfique pour qu'il s'accepte, qu'il comprenne ce qu'il est et ce qu'il peut devenir aux yeux de la valkyrie. Car il peut prendre une place bien plus importante qu'elle ne semble paraître. Tu verrais un peu ta nouvelle vie à travers la sienne, comme si...ouais c'est ironique à dire, mais comme si vous étiez deux jumeaux, deux liens indéfectibles. Après il peut toujours refuser. Peut être que tu ne l'intéresses pas plus que cette vie ne le captive. Tu peux comprendre, tu n'es qu'une équation inconnue à son regard. Et peut être qu'il n'a tout simplement pas envie de s'user à la tâche d'un parent avec un enfant ? Oui car tu as tant à découvrir, que tu n'arriverais même pas à les écrire, tellement c'est innombrable.