Un reflet de lune dans tes yeux [ft. Léandre Laverny]

_D’accord ?

Edelweiss finit par se lever pour aller se changer, telle une somnambule, silencieuse. Léandre émit un long soupire lorsqu’elle ferma la porte de sa salle d’eau, appuyant son corps sur ses coudes. Il porta une main à son catalyseur et le tripota entre son pouce et son index.

Bien. Et maintenant qu’allait-il se passer ? Comment allaient-ils se comporter l’un envers l’autre dès demain ? C’était une situation dont il n’avait jamais fais face jusque là puisse que les rares demoiselles à lui avoir déclaré leur amour étaient des personnes à qui il ne tenait pas. C’était beaucoup plus simple de continuer à faire comme si elles n’existaient pas après. Seulement, Edelweiss existait. Au-delà d’un lien magique, au-delà du fait d’être sa camarade de classe, elle existait dans son cœur.

Léandre finit par se redresser pour poser la tasse et les gâteaux sur la table de chevet de la propriétaire des lieux afin de mettre de l’ordre dans son espace de vie. et pour occuper son esprit à autre chose.

Le finlandais tourna les yeux vers l’oiseau et émit un sourire fatigué, fragile. Il n’arrivait jamais à voir les expressions de Juwelen. Il ne savait pas si l’oiseau était triste, anxieux, joyeux, malgré ses grands yeux miroitant d’expressions. Mais Léandre savait que le petit animal était plus intelligent qu’on ne pourrait le croire. La muse leva une main pour venir caresser son plumage de son index. Il n’avait jamais eu de mal à lui offrir de l’affection puisse que c’était un animal.

_Je suis convaincue que tu aurais certainement de sages conseils à me donner.

Mais Léandre ne l’entendait pas. Alors il ne pouvait pas être conseillé dans cette situation, et il était hors de question qu’il en parle à Serah ou à son frère. Etrangement, l’idée même d’en parler à quelqu’un le gênait, peur qu’on se moque de sa partenaire plus par la peur qu’on se moque de lui. Même à sa meilleure amie … à quel point cela le touchait donc ?

Lorsque la porte se rouvrit, Léandre délaissa l’oiseau pour qu’il aille faire sa petite vie.
Sans un mot, l’allemande vint se glisser dans ses draps sous les yeux de la muse.
Le finlandais avait l’impression qu’il n’était pas forcement le bienvenu. Edelweiss n’était pas très bavarde de nature, mais à cet instant elle était simplement silencieuse …
Allait-elle réellement être muette après cette nuit ? L’abandonner ? L’idée de la perdre lui serrait le cœur. Sa plus grande peur allait donc e réaliser à nouveau ?

Il regarda la demoiselle fermer doucement les yeux. Il ne pouvait rien faire de plus pour elle ce soir … à moins que …
Le finlandais aimerait bien lui procurer un sentiment apaisant pour qu’elle puisse faire de jolis rêves. Il l’avait pas d’instruments sur lui, mais une étrange sensation l’envahis, comme s’il n’en avait pas besoin, comme s’il pouvait le faire rien qu’en lui parlant … La même impression que lorsqu’il était un magical, celle de faire confiance en son instinct et en ses dons. Il était capable de faire des choses, il fallait seulement qu’il le veuille et qu’il ait un peu confiance en lui.

Léandre s’assit près de la demoiselle et la regarda un instant avant de commencer à chanter doucement dans sa langue :




Le fait d’être près de sa partenaire renforçait ses pouvoirs, mais il ne savait pas si ça fonctionnait. Continuant de chanter, le jeune homme posa délicatement sa main sur l’épaule de la demoiselle et une petite lueur blanche sortie de sa paume. Le sang dans le catalyseur du jeune homme émit une douce lueur, éclairant légèrement la pièce d’un rouge apaisant.
Oui, il le sentait. Il sentait que son pouvoir touchait le cœur de l’endormie. Un sentiment de paix pour elle. Un moment de répits, une lueur de joie, rien que pour elle.

Lorsque son chant prit fin, la lueur blanche dans sa paume disparut. Il ne savait pas combien de temps cela allait fonctionner, deux minutes ? Toute la nuit ? Léandre aurait bien veillé à son sommeil jusqu’au levé du jour mais sentait déjà les rudiments de son inexpérience. Il était fatigué à présent.

Léandre regarda ce ravissant visage, presque rêveur. Ses yeux regardaient ces yeux, ce nez, ces pommettes, puis ces lèvres. Elle était magnifique ainsi endormie. Son cœur se mit à battre au point de l’entendre jusqu’à ses tympans. Doucement, il vint écarter une mèche de cheveux qu’elle avait sur le visage, frôlant avec supplice sa joue de porcelaine. Sa respiration commençait à se faire courte. Sa main reposa une nouvelle fois sur son visage, longeant la racine de ses cheveux, passant par sa joue, jusqu’à la naissance de son menton. Elle est tellement belle … Si douce … Il pourrait juste …

Léandre se leva d’un bon et recula de deux pas, essoufflé comme s’il avait courut. Perdu, il fit le tour de la silhouette de la demoiselle, comme s’il avait peur qu’elle se réveille. Puis son regard se posa sur Juwelen qui avait certainement assisté à ça. Bon sang, qu’est-ce qu’il allait faire ? Et qu’est-ce qu’il devait faire à présent ?

Il ne pouvait pas rester là.

Le jeune homme sortit hâtivement mais referma doucement la porte derrière lui pour ne pas réveiller l’occupante. Il s’y adossa en respirant fortement. Puis, dans un soupire, il se laissa légèrement tomber vers le sol comme si ses jambes ne le tenait plus. Il mit sa tête entre ses mains.
Pourquoi ?!