Psst, Kid.... [ft Kaylee Wilsonn]

Kaylee & Thomas

Thomas a l'air d'être d'accord avec moi. Parfait. Ah tu vois que je sais réfléchir des fois! Bon ça m'arrive plus quand je suis dans le feu de l'action parce que là, ma survie est en jeu. Et parce que j'ai l'habitude de me servir de ma tête au foot. Donc quand je suis dans l'action. Bref. Le môme a l'air de se concentrer pour finalement créer une petite flamme au bout de son doigt et faire fondre le verrou de la porte. Parfait. J'aurai pensé à une fenêtre mais ça marche aussi on va dire. Je m'approche dès qu'il me fait signe et on entre discrètement. Je referme la porte pour éviter d'éveiller des soupçons de l'extérieur. C'est drôlement vide... Comme si personne n'y habitait. Je trouve ça étrange. Même pour une couverture, il faudrait que ça semble... normal, je sais pas. Là, il suffit que quelqu'un regarde par la fenêtre pour trouver ça louche!
Je regarde autour de moi pour commencer à enregistrer mon environnement. Comme c'est vide, nos ennemis ne pourront pas utiliser le mobilier contre nous. Mais ça marche dans le sens inverse aussi. Il y a une porte entrouverte par laquelle je peux distinguer un mec brun à casquette. Il parle avec quelqu'un d'autre. J'avance en restant baissée comme dans les jeux d'infiltrations pour me faire discrète. Et je fais signe à Thomas de me suivre. Je contourne la cuisine. Tant pis pour ces deux là. Si je fonce dans le tas, ça va forcément alerter tout le monde. Notre objectif c'est la cave, ça serait bien d'y arriver avant d'attirer la cavalerie.

On passe par le salon de gauche. Y a qu'un sofa et une table couverts de plastique. Sur le point de déménager? Hm... Soit ça fait parti de leur couverture, soit une pression se referme sur eux et ça les oblige à déménager. En tout cas on a de la chance qu'ils soient toujours là. Je vais pouvoir leur casser la gueule.
On arrive devant deux portes, l'une menant à la cuisine d'après les voix et l'autre à une cage d'escalier. La seconde me fait de l’œil. Je pense qu'on pourra accéder à la cave comme ça mais je consulte quand même Thomas. Il a l'air d'accord avec moi, parfais. Et puis je le vois s'avancer mais je le retiens en mettant ma main devant sa poitrine.

- Minute moustique. Si tu passes devant et que tu tombes sur un de ces connards tu vas te faire casser en deux.

J'ai murmuré pour pas nous faire repérer mais je veux lui faire comprendre que le tank de l'équipe, c'est moi. Il a l'air malin, je veux pas qu'on me l'assomme. D'autant plus que ses pouvoirs pourraient s'avérer utiles s'il panique pas.
Je me tourne vers les escaliers et les observe. Du bois... J'espère que ça va pas grincer. Je m'apprête à descendre quand la vois de "William-Francis du Piff" parvient à mes oreilles. Il a l'air de discuter avec deux autres voix. Je les écoute attentivement. Ils parlent d'un patron, de grands chefs, qu'ils ne sont pas un simple petit gang. Plus j'en entends, plus le réseau me semble important et ça me déplait. Dans quoi je me suis embarquée?
Je continue d'épier la conversation jusqu'à ce que Spiff se fasse emmener par les deux colosses malgré ses protestations. J'attends un petit instant pour être sûre d'être partie avant de m'engager dans les escaliers en compagnie de Thomas.

- C'est qui ce Scales si "Spiff" en a si peur?
- J'sais pas. Sûrement un supérieur des trois. Peut-être l'un des grands chefs dont ils ont parlé.

Je ralenti avant d'arriver à la cave et vérifie qu'il n'y ait pas une personne qui n'aurait pas parlé. Vide. Tant mieux. J'entre en observant autour de moi. Elle est sombre. Humide. Des gouttes d'eau résonnent légèrement entre les murs et de la tuyauterie mal entretenue débordent de certaines façades. Je repère une barre de fer rouillée par terre. Je m'approche. Ce truc peut servir d'arme. Je m'agenouille et sors mes mitaines en cuir de mon sac pour les enfiler avant de prendre l'objet dans les mains, le sous-peser puis me relever. Ensuite je regarde autour de moi et me dirige vers l'ouverture dans le mur. C'est le seul endroit qu'ils aurait pu emprunter à mon sens... La barre de fer d'une main, je pose l'autre contre un bord pour passer ma tête dedans et observer rapidement.

- En tout cas, si ce Scales est l'un des Grands chefs, il faut le chopper. C'est lui qui nous mènera à "Mort". Ça a l'air d'être le big boss. C'est notre cible. Mais avant... Je sors mon portable pour prendre en photo la pièce sous différents angles avant de le fourrer dans ma poche, Quelques preuves ça fait pas de mal.

Je retourne dans la cave pour rejoindre Thomas, l'air sérieux. Avant toute chose, j'ai besoin de parler stratégie avec lui. J'ai remarqué un truc et faut que je lui en parle si ça tourne mal.

- Écoute-moi bien Thomas...


Je m'assure que la voie est libre avant de pénétrer dans ce boyau semblant mener aux égouts. Mes petites créatures mes suivent sagement tandis que j'avance prudemment. J'ai pas envie d'alerter ceux d'en haut en faisant du bruit ni ceux d'en bas. Mais putain, dans quoi je m'embarque... J'aurai peut-être dû rester à l'école et confier le carnet au directeur. Enfin tant pis. Maintenant que je suis là, je vais jusqu'au bout. Si un gang veut faire du mal à ma colocataire et ma pote, je le leur ferrai regretter au centuple!

Kaylee & Thomas

Le boyau s'ouvre sur un hangar mal éclairé. C'est de plus en plus humide, il y a des flaques d'eau par terre et des caisses avec un logo dessus. Il y a aussi des sachets de poudres qui débordent de celles ouvertes. Putain... Y en a beaucoup. C'est définitivement pas une petite affaire. Ça m'inquiète un peu.. Pourquoi une organisation de cette trempe s'intéresse à Lova? Qu'est-ce que ça leur apporte d'expérimenter sur elle? J'ai du mal à comprendre...

- C'est pas une petite opération. Je crois qu'on a affaire à une créature avec ses tentacules un peu partout... au sens figuré bien sûr.

Je réponds pas. Moins on parle, moins on se fait repérer. Mais j'aime vraiment pas ça... Je pense que Thomas a raison et ça me déplait. J'aurai jamais cru être confrontée à ça... Jusqu'où leur réseau s'étend? Vraiment... ça m'inquiète. Je sors à nouveau mon téléphone pour prendre en photo les caisses, la pièce, les sachets qui débordent et zoom aussi sur le logo. Puis je m'envoie tout par mail. si jamais mon portable se fait casser, je dois garder les preuves quelque part...
Puis je range l'objet avant de m'aventurer discrètement dans la salle, penchée comme dans les jeux d'infiltration. C'est peut-être con mais si on s'est pas fait repérer c'est que ça marche. Je fais signe à Thomas de rester où il est, je vais faire l'éclaireur.
Y a deux autres pièces reliées au hangar et un nouveau boyau avec de l'eau. Je grimace en observant ça, j'espère qu'on aura pas à passer par là...
Puis j'entends des pas sur ma gauche et me planque immédiatement derrière une caisse. Un homme lézard passe juste devant moi mais il ne m'a visiblement pas vu. Je soupire discrètement de soulagement. Merci mes réflexes... Et mes petits créatures comprennent que c'est dangereux ce que je suis en train de faire. Elles restent sages et imitent tout ce que je fais en silence. Elles ont même arrêté de briller pour ne pas me faire repérer. Je sors les yeux de ma cachette. Il me tourne toujours le dos. Je passe de caisse en caisse pour le suivre. Peut-être qu'il va nous conduire à ses copains.

Ah, purée. Pourquoi c'est toujours moi qui dois aller s'occuper des vendeurs...

Putain.
Bon j'ai pas besoin de lui alors. Je m'apprête à sortir de ma cachette pour le saisir par la gorge mais il interpelle quelqu'un d'autre, un certain Nick, et je me stoppe. Purée... Attendre ça m'agace. Mais je me contiens et attends qu'ils finissent leur petit dialogue. De temps en temps, je jette un coup d’œil hors de ma cachette pour voir ce qu'ils font. Donc Nick c'est l'asiat' qu'on a suivit... Et visiblement il fait pas encore totalement partie du réseau. Mais il vend une autre drogue différente du Lag. La Vanilla? Mais putain! Y en a combien? Celle là est grise. On dirait du béton. Pas très alléchant... Comment des gens peuvent prendre ce truc? Je fronce le nez, pas hyper convaincue. Puis ils parlent de la famille du lézard. Je note à moitié. C'est pas ce qui m'intéresse. Le dealeur finit par partir. Merde... J'aurai aimé le rattraper pour pas qu'il aille vendre sa merde! Bon.. Tant pis. Dès qu'il s'est éloigné, je regarde le dos du lézard et finis par sortir de ma cachette pour bondir et le saisir à la gorge, enroulant mon bras autour et serrer jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Il essaye de se débattre et de crier mais je serre plus fort et ça l'empêcher de faire du bruit. Puis il finit par ne plus bouger. Tant qu'il est encore debout, je le traine derrière une caisse et le laisse tomber là. Je veux pas qu'on le trouve inconscient en pleins milieu. Puis je fais enfin signe au môme pour lui montrer que la voie est libre. Il s'approche, va à l'entrée du tunnel et ramasse un truc. Je m'approche pour regarder ce qu'il a dans les mains.

- Ils sont partis par là... Viens! Il suffit de suivre notre cher Spiff.

Putain non. Je le regarde et fronce les sourcils avant de secouer la tête.

- Pas question que j'aille dans l'eau! C'est mort!

J'ai murmuré mais j'ai parlé assez clairement pour lui faire comprendre que c'est pas possible. J'ai même pointé le tunnel pour souligner que j'irai pas là-dedans. Y a beaucoup trop d'eau. Impossible pour moi d'y aller. Je peux pas... Si j'approche ou que j'entre dedans je sens que je vais paniquer.

- Dois y avoir un autre moyen de passer!
- Je sais pas si tu peux affronter 5 ou 6 de ces lézards toute seule. C'est l'eau ou tenter ta chance en 1 contre 6.
- Les lézards.

C'est mort. Je toucherai pas l'eau. Jamais de la vie. Plutôt crever!

- T'est sérieuse?! On est même pas sûrs d'avoir un passage par là bas!

Mais il comprend rien ma parole! Je hausse légèrement la voix même si je murmure toujours et j’articule chacune de mes syllabes pour lui faire comprendre que c'est pas négociable.

- Je rentre pas dans l'eau!

Il ne dit plus rien. Il a l'air contrarié et gonfle les joues pour souligner son mécontentement. Puis il rentre dans l'eau.

- Thomas! Reviens là!

Il m'écoute pas. Putain de môme! Je m'approche. Commence à mettre un pied dans l'eau, un deuxième, puis, dès que ça arrive à mes genoux je secoue la tête et recule. Je peux pas... Je peux pas.. Rien que le fait de toucher l'eau me rappelle la sensation que j'avais ressenti ce jour là. La sensation de ne plus pouvoir reprendre mon air. De me faire engloutir sans pouvoir bouger. J'ai un peu de mal à respirer tout d'un coup. Je peux pas... Je peux pas!

Kaylee & Thomas

Thomas revient vers moi pour me tendre la main, un peu timidement. Je secoue la tête une nouvelle fois. Je peux pas, je peux pas! Rien que d'avoir fait un pas me rappelle la sensation de l'eau dans mes poumons. J'ai de plus en plus de mal à respirer. Je peux définitivement pas, même avec toute la bonne volonté du monde. Je finirai par me figer au milieu de l'eau et paniquer encore plus.
Puis le môme se met dos à moi en me disant de monter sur ses épaules. Heu... Alors là j'ai des doutes. Pas contre lui mais je suis pas sûre qu'il arrive à me porter et garder sa stabilité. Et j'ai pas envie qu'il me fasse tomber dans l'eau, ça serait carrément pire. Je refuse une nouvelle fois et il finit par remonter sur la berge. Pas trop tôt... Bon maintenant trouver une autre solution. Je commence à regarder vers le hangar quand je me sens soulevée du sol.

- Qu'est-ce que tu...?!

Thomas a glissé une main sous mes genoux et l'autre derrière le haut de mon dos pour me porter. Je commence à me débattre un peu avant de me figer dès qu'il entre dans l'eau. Je suis pas sereine. Je ne suis vraiment pas sereine... Mais je préfère ne plus bouger. S'il me lâche parce que je me suis débattue ça serait con... Je regarde l'eau, stressée. C'est vraiment proche de moi... Je la touche pas, heureusement, mais je suis vraiment pas rassurée au point que je finis par resserrer mes bras autour de lui pour être sûre que je ne tomberais pas.

- T'est pas aussi légère que j'espérais...
- J't'emmerde...

Je resserre légèrement mes bras. Qu'il me dise ça me rassure encore moins. Ça veut dire qu'à tout moment, s'il fatigue trop, il va lâcher. J'veux pas... Je regarde le bout du tunnel avec insistance comme si le fixer comme ça nous permettrait d'aller plus vite. Et puis finalement... Thomas me pose sur la berge avant de me rejoindre et reprendre son souffle. Moi aussi j'ai besoin de respirer lentement pour me calmer. J'ai pas fais d'efforts physiques mais ma crise de panique n'est pas encore tout à fait passée..
Quand ça commence à aller mieux, je regarde autour de moi. C'est des tunnels avec des trottoirs et ponts métalliques reliant chaque côté.. Puis Thomas me pointe une bout de tissu déchiré par un bord d'intersection. Par là donc? Y a moins d'eau. Je pourrai y aller... Je me redresse pour me lever quand tout à coup...

Ayayayayayayaaa! Elle est froide dis donc!

Merde.

Y a deux lézards qui se tapent la causette en sortant de l'eau avec des caisses. Et ils nous voient. Bordel! Je me mets sur mes jambes d'un bond. Il sont de l'autre côté de la rive mais on n'est pas en sécurité pour autant. Il veulent nous éliminer. Mon sang ne fait qu'un tour et je me mets automatiquement devant le môme en position de défense. Il vont pas sauter cette distance quand même, si?
L'un d'eux sort un flingue et je me décompose. On est mort... Il tire et je ferme les yeux par réflexe. Puis je les rouvre, n'entendant pas de déflagration. J'ai rien. Je vois juste une petit filet d'eau être craché par l'arme. Heu... C'est un jouet?

George... Ne me dis pas que tu as transporté ça avec toi dans l'eau?
YAYAYA!
George, tu sais bien que ça marche pas un pistolet si tu le PLONGE dans de l'eau pendant 5 HEURES!
Ah???
Mais.....Mais t'es con George.

Je les regarde, un peu blasée. Je rêve... Ils sont vraiment cons voyons... Mais c'est ma chance! J'appelle Khéops qui se colle à mon dos et génère une aura de lumière qui m'enveloppe. Je prends de l'élan, cours et saute au dessus de l'eau. Grâce à lui mes capacités physiques sont augmentées. Je me sens traversée d'adrénaline. Les 4 mètres, je les saute sans problème. J’atterris face à eux et me relève pour choper le poignet du fameux George et frapper son coude dans le sens inverse de la pliure. J'ai entendu un crac. Il lâche l'arme que je récupère et me tourne vers l'autre qui essaye de me frapper. Je pare avec la barre de fer avant de donner un coup de crosse dans la tête. Il recule. Je crois que je l'ai un peu sonné. Puis il me balance la caisse. Oups.. Je l'avais pas vu venir.. J'esquive avec une roulade de justesse. Enfin, j'ai quand même sentis le bord me toucher légèrement aux côtes mais l'adrénaline efface la douleur. Pendant que je faisais ça, le Washington est allé aider l'autre con. Je me relève. Il me tourne le dos pour être face à son pote. Je m'approche rapidement et lui fous un coup de barre dans le cou. Il s'écroule. Plus qu'un. Il est à terre alors je peux le neutraliser sans problème. Je lui fous un coup de pied dans la tête comme si je tirerai dans un ballon. Désolée mon gars mais j'ai l'habitude d'envoyer la balle à l'autre bout du terrain et de marquer des buts. Mes coups de pieds font mal. D'autant plus que j'ai l'assistance de Khéops.

Ma créature se décolle de mon dos et arrête de briller. Je sens que Khéphren n'a pas énormément de réserve. Je dois avoir la marge pour encore une ou deux fois comme ça... Après, ça sera mort, plus de cartouche. J'espère qu'on va trouver vite... Je reprends ma respiration comme si j'avais couru une marathon. J'ai horreur de la retombée d'adrénaline... Ça m’essouffle toujours...
Je retourne près de Thomas par l'un des ponts en glissant le flingue dans ma ceinture. Il sert peut-être à rien parce que l'autre l'a bousillé mais ça peut servir de leurre.

- C'est bon, ils ont leur compte. On y va.

Je reprends la tête du duo pour aller vers l'entrée que Thomas avait désigné tout à l'heure et entrer. Et je continue discrètement comme pour toutes les phases d'infiltration qu'on a fait depuis le début.

Kaylee & Thomas

Une impasse...
Des yeux se tournent vers nous. On a pas eu le temps de se cacher. Soupir. Bon je suppose que la mission infiltration s'arrête là et qu'on entame celle de foncer dans le tas... Je regarde rapidement autour de moi. Y a beaucoup de mecs. Une dizaine dont l'un d'entre eux est assit à son bureau. Il est pas comme les autres celui là. Déjà il est au bureau. Ensuite il est plus grand avec des écailles foncées et une blessure à l’œil. Celui là, c'est un dur à cuir. Et je pense que c'est le gars qu'on cherche.
Je resserre ma main sur ma barre de fer avant d'entendre un rire pas loin. Y a Jean-Michel du Piff qui apparaît littéralement à côté de moi. Je cherche pas à comprendre, je lance ma batte dans sa gueule. Ah bah, il s'y attendait pas apparemment. Tant mieux, au moins ça touche. Et les autres lézards se moquent de lui. C'est pas grand chose mais ça, ça me permet de gagner un peu en crédibilité face au gang. Et moi ça me donne plus de confiance en moi.
Je lève la barre de fer en pointant le lézard derrière son bureau.

- C'est toi Scales?

Étrangement, j'ai pas peur quand il se lève. Je me sens juste... En colère. Peut-être que c'est ça qui me porte. Que ça m'empêcher de paniquer alors que je suis au milieu d'une organisation dangereuse. Je ne sais pas.. J'ai jamais été confrontée à ça, peut-être que je ne réalise pas tout à fait. Mais j'ai cette sensation d'être invincible. Comme si je ne pouvais pas perdre. Orgueil? Non, je crois bien que c'est ma colère. Je repense à Lova et sa petite bouille. Elle est souvent casse couille mais au fond je pense que.. je l'aime bien... J'ai pas envie que des connards s'amusent à expérimenter sur elle leur merde.
Le Lézard se lève pour marcher lentement vers moi.

- Oui. Et qui est tu gamine?

Je sors le flingue par réflexe et le braque.

- Ton pire cauchemar! T'approche pas ou je tire!

Il arrête d'avancer en me disant que c'est pas un jeu ni un jouet. Le leurre a l'air de marcher. Tant mieux, ça ira peut-être plus vite. Je réponds pas. Je suis sérieuse pour une fois. Je sens que celui là, il va quand même me donner du fil à retordre. Il s'avance et me prend l'arme des mains dans un mouvement rapide puis la regarde.

- Enfin, c'est vrai que les armes de Georges peuvent être considérés des jouets.

Merde, il avait cramé... Bon tant pis. J'ai pas perdu de vu mon objectif même s'il m'a déstabilisé un instant. Je le regarde dans les yeux. J'ai pas envie de perdre du temps.

- Où est Mort, votre big boss? J'ai besoin de lui casser la gueule.

Thomas a essayé de me raisonner mais ça ne marche pas. On est déjà dans la gueule du loup. Autant assumer jusqu'au bout... Mais je commence à prendre conscience que je pourrai y laisser ma peau là. Pour le moment, les dix autres sbires n'ont pas bougé. Mais s'il décident de m'attaquer en même temps alors que j'ai pas le soleil... Je risque de me faire laminer.

- Je t'aime bien. Tu sais quoi, Spiff a été un très mauvais garçon. Il a enfreint une des règles, une règle importante donné par Mort en personne. Ne me demande pas pourquoi
Donc voilà l'affaire: toi et ton... humain de compagnie, vous ... Neutralisez Spiff et je te laisse voire mort. Si il gagne en revanche, je le pardonne ses erreurs.

Scales retourne derrière son bureau pour s'asseoir.

- Vous avez 10 minutes.

Je tourne la tête vers Piff. Donc un duel comme dans les films. Ça me va. Je préfère ça que de devoir affronter une dizaine de molosses. D'autant plus que Thomas a l'air de stresser jusqu'au bout des ongles. Ça sera peut-être plus simple pour lui de se battre contre une seule personne. Les lézards se mettent à hurler et Piff assure à son boss qu'il va gagner. Je resserre ma prise sur ma barre de fer. Qu'il n'y compte pas. J'ai plus de motivation que lui. Il sait peut-être même pas à quel point je suis déterminer à frapper. Je me suis retenue jusque là pour me la jouer discrète mais maintenant, je vais pas me gêner. En plus il est blessé à l'épaule, s'est déjà prit ma barre dans la gueule et on est deux. On a l'avantage.

- Bon Thomas, on l'a déjà battu une fois on a juste à recommencer, murmurai-je à l'attention de mon partenaire improvisé. Faut que je le mette en confiance pour le motiver.

- Round 2, petites putes. Cette fois y a pas d'école pour vous sauver.

Je me contente de faire claquer ma langue sur mon palais en roulant des yeux au ciel.

- Salut "William-Francis".. Comme on se retrouve... laçai-je sur un ton imitant les nobles.

Il arrive sur moi dans une vitesse fulgurante et me fout une baffe en me précisant que c'est "Spiff". Son coup me fait tourner la tête mais ne me déstabilise pas pour autant. Jeffrey et Logan tapent plus fort. Je pare la seconde claque qu'il voulait m'envoyer. J'ai pas la place pour frapper avec mon arme mais je peux lui foutre un coup dans les parties. Ah putain. Il esquive...
Je recule de plusieurs pas pour mettre une distance et me permettre d'avoir plus de manœuvre avec ma barre. Je sens l'adrénaline qui commence à monter. Tout les muscles de mon corps sont tendus. Je vais me le faire.
Il me tire la langue comme un gamin avant d'ouvrir les bras l'air de dire "viens, je t'attends". Alors toi. Tu sais pas à quel point je peux être plus énervante que toi!

- Ben quoi? Il veut un gros câlin le William Francis?

Je veux qu'il fasse des erreurs. C'est comme ça qu'on pourra gagner. D'ailleurs il me charge comme un con. Je fais un pas de côté pour l'esquiver et lui donne un coup dans sa blessure à l'épaule. Ça a l'air super efficace. Il tombe à genoux et Thomas se décide à bouger pour le charger. Il doit essayer de faire une flamme. Mais il se fait envoyer balader par Spiff. Je fais une petite grimace en fermant un œil. Outch.
Je me sers de sa diversion pour foncer sur mon adversaire et frapper à nouveau dans sa blessure. Je touche. Mais ça a l'air de le faire enrager. J'ai pas le temps de réagir que son poing se transforme en une sorte de cristal et me balance un coup dans le ventre.
Le choc ma fait lâcher mon arme et je recule, sonnée et pliée en deux. J'enroule un bras autour de mon ventre en plaquant l'autre main sur ma bouche. Je tousse un peu en fermant un œil. Aah... Ah putain.. Le con.. Ça fait beaucoup plus mal que prévu.. J'ai le souffle coupé et j'ai les larmes aux yeux de douleur. Quel connard. Je vais me le faire..

- K-Khéops!

Ma petite bestiole jaillit de mon sac pour venir s'accrocher à mon dos et émettre une aura lumineuse, comme tout à l'heure. Je me sens recouverte d'énergie. La douleur réduit un peu et j'arrive à me redresser. Au même moment, Thomas saute sur son dos pour faire du rodéo. Parfait. Je m'avance rapidement en chargeant un coup de poing que je veux plus puissant que les autres et frappe son visage. Sauf que je ressens une douleur à la main et quand je la retire je constate qu'il a cristallisé sa joue. Ok, tu veux la jouer comme ça?! Je frappe à nouveau dans son épaule. Là, ça a l'air de marcher! Faut taper que là. Je m'apprête à recommencer quand il attrape Thomas pour me le jeter dessus. Woah putain! J'ai faillis, je dis bien faillis, ne pas réagir. Mais avec la lumière de Khéops mes capacités et réflexes sont plus performants et je tends les bras pour le rattraper comme une princesse. Petite vengeance des égouts... Sorry gamin.

- Salut princesse! lançai-je avec un petit sourire satisfait avant de murmurer à son oreille, Son épaule...

Puis je le lance sur le vilain Francis. J'espère... J'espère vraiment qu'il a eu le temps de charger son pouvoir et qu'il lui balance ses flammes. Sinon, je l'envoie peut-être à la mort...
Il gigote un peu dans les airs puis continue en mode lance-flamme jusqu'à atteindre la blessure de l'épaule. Yes! On gagne!
Notre adversaire a pas le temps de se protéger et il commence à brûler un peu partout. Efficace quand il veut le môme..
Il s'écroule et Scales applaudit lentement. Je sais pas si l'autre est vivant ou pas.. J'aimerai autant qu'il le soit. Je veux pas devenir assassin. Mais bon.. C'est lui ou nous. Khéops me relâche et la lumière s'efface. Je m’affaisse un peu en reprenant ma respiration tout en plaquant ma main sur mon ventre en fermant un œil. La douleur revient d'un coup maintenant que je ne suis plus sous énergie solaire.. Je retourne cherche ma barre de fer que j'avais échappé avant de me tourner vers Scales pour lui faire comprendre que j'attends de lui qu'il honore sa part du marché.

Kaylee & Thomas

Les lumières s'éteignent progressivement. J'aime pas ça... Ça me dérange pas puisque je suis nyctalope. Mais sentir toute source de lumière disparaître pour aucune raison me met mal à l'aise. Du gèle s'étend sur le sol accompagné de l'écho de pas lents. J'ai l'impression que l'atmosphère refroidit brutalement, je peux voir de la buée sortir de ma bouche alors que je récupère toujours ma respiration.
Je regarde dans le tunnel pour voir un homme, une cigarette entre les lèvres. Grand, couvert d'un long manteau et d'un chapeau sombre ainsi que d'un gant en cuir. Il nous ignore. Il commence à parler à Scales. Je crois qu'il nous a à peine calculé. J'attends un peu avant de perdre patience.

- Hey! Excusez moi d'interrompre... Je sais pas trop quoi, mais y a un nom que j'aimerai que vous barreriez de votre liste d'expérience.

J'ai créé un silence. Les autres lézards on l'air de craindre ce type et me regardent comme si j'avais blasphémé en lui adressant la parole comme ça. Mais je me démonte pas même quand il s'approche et s’accroupit devant moi. J'ai horreur de ce comportement et ces paroles. Il me prend pour une gamine.

- Lova Lindberg. Et je ne suis pas votre "puce".

Il bronche pas. Il se contente de me regarder dans les yeux puis d'observer Thomas qui s'approche de moi. J'ai lâché mon ventre pour lui faire face. Même si j'ai super mal je veux pas montrer de faille.

- Vous êtes des élèves d'Indarë, n'est-ce pas?
- Qu'est-ce que ça peut foutre?

Il tire sur son col pour montrer un cristal noir en m'assurant que ça change tout. Puis il se relève pour faire un signe à Scales et reprendre la parole pour m'assurer qu'il allait corriger l'erreur des incompétents de son gang et que ça ne se reproduira plus.

- Arrêtez de vendre de la drogue à des élèves.

Ce type m'énerve. J'ai pas envie de revoir l'une de ses poudres dans mon école. Déjà parce que ça fout la merde mais en plus parce que je veux pas que mes potes tombent dessus. Même Jeffrey je le lui souhaite pas. Il est con mais j'veux pas qu'il glisse dans ce bord là à cause d'un connard.

- Hahah... Je ne suis pas vôtre ennemi, gamine, mais je ne crois pas que tu sois en position pour faire des demandes. Le buisness c'est le buisness. Et puis, cette école m'a tout donné.... Tout comme elle m'a tout pris.

Il serre les poings, signe que quelque chose le met en colère. Oh putain il m'énerve lui! Parce qu'il a eu une mauvaise expérience à l'école il va foutre la merde chez d'autres élèves? Ils lui ont rien fait. Ça me met hors de moi!

- J'me fous de ta vie! Mais c'est mon école. Si vous y foutez la merde encore, je vous casserai la gueule!

Il se met dos à moi en me disant que même s'il n'a pas combattu depuis longtemps ou si on suppose que Scales soit avec nous on ferrait pas le poids. Putain, j'vais m'le faire! Il tourne à peine la tête pour me lancer un regard et un sourire provocateur. J'vais lui faire ravaler sa putain de confiance en lui! Mais quelle tête à claque! Je fonce pour le frapper avec la barre de fer qu'il attrape dans les mains. J'ai un instant de bug quand je la vois geler... Il me repousse en me disant que je ne fais pas le poids et ça me fait enrager encore plus. Mes mains refroidissent au contact de mon arme. Tant pis, je retente le coup. De nouveau, elle attrape la barre pour me l'arracher et la jeter dans l'eau.

Comment il a fait pour prédire tous mes mouvements? J'ai pourtant fais en sorte de leurrer un minimum... Il remet son manteau avant d'ouvrir les bras. La colère monte. Il se fout vraiment de moi. Je vois rouge et sors mon couteau-suisse pour ouvrir la lame. Pas de fairplay pour ce type. C'est juste un con.

- Huh...Un couteau. Pas très honorable de ta part.

J'attaque plusieurs fois en tranchant l'air. Il esquive à chaque fois, ça me fait enrager! Puis il me donne un coup dans le ventre et je lâche l'arme. Ma respiration se bloque alors qu'un frisson de douleur me parcoure tout le corps. Je m'effondre en enroulant mes bras sur mon ventre et replis mes genoux quasiment jusqu'à mon front. Ah.. Il a frappé au même endroit que Piff.. J'ai vraiment du mal à retrouver ma respiration, je presse juste le point douloureux en sentant des larmes de douleur me monter aux yeux mais je les empêche de couler. Pas devant tout ces cons...

- De ce que je vois, toi t'as besoin de soleil. Fort dommage que tu sois tombé sur quelqu'un comme moi alors.

J'ouvre difficilement un œil, les mâchoires serrées par la douleur.

- J't'emmerde... Connard.. arg..!

Sa main se resserre sur ma gorge et il me soulève. J'attrape son poignet pour tenter de le faire lâcher. Mais mon estomac me lance. J'arrive pas à respirer. Et sa main est si froide... J'ai l'impression que mon cou brûle de froid... J'ai besoin d'ouvrir la bouche pour chercher de l'air. De nouveau j'essaye de le faire lâcher avant de sentir une vague de froid happer mes forces. Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui se passe...? Pourquoi.. je me sens si.. faible..?

- Qu...qu...Qu'est ce que tu lui fais?!
- Je fais ce que je fais de mieux...

J'ouvre à peine un œil en resserrant mes mains sur son poignet.  

- J'éteins la lumière.

Il.. Parle de moi? Ma tête tourne tout d'un coup.. J'ai un vertige.. J'ai déjà ressenti ça.. Je manquais de soleil ce jour là mais.. J'ai été en contact avec la lumière de Khéops y a quelque temps. Je ne devrais pas être à ce stade de faiblesse... Alors pourquoi..?

- T-Thomas..

J'arrive pas à parler fort. Mais ça serait le bon moment pour lui d'utiliser ses pouvoirs et me filer un coups de main. Mais j'ai pas de réponse. J'ai l'impression qu'il réagit pas.

- Thomas... Fais.. un truc..!

Je l'entends s'énerver et après... Et après je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé. Je commence à perdre connaissance.. Un cri me réveil. La pression sur ma gorge se défait et je tombe sur les genoux. Je pose une main sur ma gorge en toussant et reprenant mon air. Je lève vaguement les yeux et vois une lame lumineuse transpercer le bras de Mort. C'est le môme qui a fait ça..? Il m'attrape la main pour m'intimer de fuir mais je me dégage pour aller frapper sur la blessure de ce connard de boss. J'ai besoin de lui mettre au moins un coup. Juste un.
Il attrape ma main. Mais c'est pas possible! Laisse moi te foutre une tarte! J'ai un nouveau vertige et je m'affaisse. Ma respiration est plus lourde soudainement. Je.. sens mes forces se faire drainer..

Thomas m'attrape pour le tirer avec lui. Étrangement, Mort me lâche et le môme m'entraîne dans sa fuite. J'ai.. horreur de fuir comme ça.. Mais pour le moment j'ai pas la force de me battre contre tout un groupe de lézards et deux boss. Puis on arrive à l'eau... J'allais hésiter encore mais Thomas ne m'en laisse pas le temps et me porte comme à l'aller pour s'engager dans l'eau. Il me fait une réflexion à laquelle je réponds par de l'ironie. Enfin.. Je sens mes forces revenir petit à petit au contact du môme..

Une fois arrivés dans le hangar, on décide de faire cramer toutes les caisses. Faut pas laisser cette fichue drogue repartir en ville. Même si on ne peut pas neutraliser leur chef, on peu au moins neutraliser ça...

Kaylee & Thomas

Putain, ils ont des flingues! Faut bouger, vite! Malheureusement pour nous, les autres lézards sont pas aussi cons que George et leurs armes marchent. J'entends des coups de feu passer beaucoup trop proche de moi. Mais faut d'abord foutre le feu à ces saloperies de marchandises! Si on peut pas battre l'un des chefs, on peut au moins leur mettre des battons dans les roues et saboter cette planque.
Le groupe de lézard arrive mais semble réticent à cause des flammes. Tant mieux, ça nous fait une petite marge... J'ai rien dis. Mort se pointe et traverse le mur de feu comme si de rien n'était. Mais je rêve! A quel point est-il cheaté ce connard?! Une forme se matérialise dans sa main et je la fixe, pas hyper rassurée. Il est en tain de créer un épée avec des petites dents sur la lame qu'il fait trainer par terre dans un bruit hyper désagréable. Mais ce qui m'inquiète le plus c'est d'imaginer se la prendre. Ce truc, ça risque de faire beaucoup de dégâts... Il faut vraiment qu'on bouge!

- Cours! Je le retiens!

Je le regarde, surprise. Je rêve? Cet abrutit qui sait pas se battre se la joue héro?! C'est hors de question!

- C'est mort, je pars pas sans toi! Soit tu te bats et je me bats avec toi, soit on se casse.

J'ai déjà assez de soucis avec l'école comme ça, je préfère expliquer une éventuelle blessure plutôt qu'une disparition! Et puis de toute façon on a bien vu qu'on était plus fort à deux contre Piff. Donc s'il veut vraiment se battre, je reste.

- Alors on se casse.

Je préfère ça. De toute façon, on aurait perdu. Entre Mort qui m'a foutu une raclée en bougeant à peine le petit doigt et les autres lézards qui bougent enfin.. Il suffit qu'on se prenne une balle perdue et..

Bang

J'ai l'impression d'avoir reçu un violent coup à l'épaule droite. Le choc me fait perdre l'équilibre et je tombe. Ma respiration s'est coupée un instant mais je me redresse pour m'asseoir contre le mur. Je grimace. La douleur est... vraiment intense... Qu'est-ce que.. Je pose ma main sur mon épaule et sens un liquide couler entre mes doigts. J'ai besoin de regarder l'intérieur de ma paume pour réaliser. Je saigne.. Ma respiration est laborieuse. J'ai.. super mal.. Je me suis pris une balle? Et puis je vois Thomas rouler jusqu'à moi. Il a dû se prendre un coup aussi..
Il se redresse alors je fais de même avec une certaine difficulté. Et je prends mon épaule dans ma main pour essayer de contenir l’hémorragie. Je jette un œil vers Thomas. Lui aussi saigne. Il a dû se prendre un coup d'épée dans le bras... Faut qu'on bouge.. On est tout les deux blessés, si on reste là on va.. on risque de se faire tuer..
Il a l'air d'accord avec moi. Le môme prend mon bras gauche pour le glisser sur ses épaules et m'aider à marcher. J'ai un peu de mal à réagir mais je le suis. Et je crois bien que les lézards se contentent de nous regarder partir...
Je manque de trébucher plusieurs fois dans les escaliers. Je crois que la pression retombe. Mon corps en peut plus.. La douleur au ventre me relance encore plus fort que tout à l'heure. J'ai toujours la sensation de la main gelée de Mort sur ma gorge et l'épaule.. J'arrive même pas à décrire... J'ai dû mal à reprendre mon air. Ma respiration est de plus en plus courte et rapide... Et j'ai chaud. J'ai vraiment chaud.. J'ai l'impression d'être en sueur ou d'avoir un début de fièvre. J'ai besoin de m'arrêter.. Mais Thomas continue de marcher alors je le suis.

- Hé, on est sorti, tout va bien. Parle moi s'il te plais. Raconte moi n'importe quoi. Juste continue de parler

On est sortis? Ah.. Peut-être.. Je sens un petit brin de soleil sur mon visage. Il me demande de parler. J'ai pas envie.. J'ai mal au cœur.. Mais je suis une battante alors si ça peut le rassurer..

- George été con... Mais la prochaine fois.. On prend des gilets pare-balle..

Je sais bien qu'il ne voudra pas de prochaine fois. Je le sens plus... fragile que moi. Suffit de voir comme il a culpabilisé pour Piff.. Je le vois mal monter une opération pour arrêter Mort alors que ça pourrait nécessiter des morts. Enfin... Il m'a dit de lui raconter n'importe quoi.. Alors je raconte n'importe quoi.. Mais très vite j'arrive plus à parler. J'ai la vision qui devient floue. Je ressens de moins en moins la douleur.. Et j'entends un sifflement qui se transforme en bourdonnement désagréable. Ça recouvre tout... Plus aucun son ne parvient à mes oreilles.. Des tâches violacées envahissent ma vision.
Je.. me sens sombrer..

***

Thomas avait amené Kaylee a l'infirmerie tant bien que mal. Il tremblotte un peu. De gène ou d'embarras...
Durant le trajet, la jeune fille était devenue de plus en plus pâle. Après tout, sa blessure par balle lui faisait perdre pas mal de sang... Il a rapidement fait l'inventaire de son état à la médecin pour lui faciliter le travail: deux coups puissants dans le ventre, un étranglement pas assez fort pour lui faire perdre connaissance mais qui semblait avoir aspiré l'énergie solaire qu'elle avait dans le corps et qui avait également laissé de légères traces de gèle, et pour finir un balle dans l'épaule. Bref, la médecin avait du boulot...
Lui essaya de camoufler au maximum son état tout en s'assurant que Kaylee soit bien prise en charge. Après quoi, il tourna les talons pour sortir de l'infirmerie. Il bouscula au passage une jeune fille blonde mais n'y fit pas attention, trop occuper à ressasser les derniers événements. Après tout.. ils auraient pu mourir là-bas..