ft Ever Inkraven & beaucoup de monde le dimanche 15 avril 2018
Le monstre semble leur poser plus de problème que prévu, mais personne n'a vraiment l'air en danger. Ever préfère préserver ses forces et économiser son pouvoir pour la suite ; quelque chose, au fond d'elle, lui dit qu'elle en aura besoin. Parce qu'elle a beau être la plus calme du lot, ou en tout cas la seule à n'être ni effondrée ni enragée, elle est assez lucide pour savoir que tous les combats ne sont pas sans risques. Rien que sa bataille contre le monstre facteur a causé quelques blessures d'un côté comme de l'autre, mais entre temps, elle a entraîné un peu ses capacités. Elle peut les utiliser plus longtemps, et mieux. Elle était tellement occupée à surveiller le combat contre le monstre qu'elle sursaute en entendant un bruit derrière elle. Un gros bruit. De genre explosion. Du genre qui fait qu'elle se baisse en se retournant d'un coup. Mais ce n'est pas un nouveau monstre, juste la porte qui explose. Radical. Mais en même temps, à quoi d'autre pouvait-elle s'attendre venant d'une fille dont le plan d'attaque, la dernière fois, avait été de mettre le feu aux entrailles de leur adversaire ? Pas le genre qui fait dans la dentelle. Enfin, l'essentiel est qu'ils puissent tous passer, mais qu'un monstre de cinq mètres ne pourra absolument pas les suivre. Il s'amusera peut-être à essayer de casser le mur avec des boules explosives pour les rattraper mais, d'ici là, ils pouvaient très bien être très loin. Ou même avoir déjà gagné, soyons fous.
Ever s'élance à travers la porte de fortune avant les combattants, qui doivent encore trouver un moyen d'échapper au monstre, donc plus ou moins au milieu de la procession. Elle a à peine posé les yeux dans la pièce et vu la taille de l'endroit qu'un mauvais pressentiment fait courir un frisson le long de sa colonne vertébrale. C'est trop grand. Anormal, dans des loges et des couloirs. Et vu que le monstre qu'ils viennent d'affronter n'était sûrement pas censé passer la porte, ça ne peut qu'être mauvais signe. Ses muscles qui se figent soudainement le lui confirment, et l'apparition narquoise de leur adversaire – ou plutôt de son sous-fifre – termine de forger sa certitude. Quoi qu'il ait prévu, ça ne sera probablement pas une croisière dans le Pacifique.
La jeune fille s'est préparée à tout, sauf à voir sa sœur apparaître dans la pièce. Ashley semble... fidèle à elle-même, intelligente mais superficielle. Elle observe déjà la pièce comme si elle essayait de trouver une explication logique à sa présence ici, mais le pot de vernis à ongle dans sa main contraste totalement avec cette image. La manucure à moitié faite aussi, en vérité. Ça fait négligé, un comble pour elle. Ça ne l'empêche pas d'être la seule à essayer d'esquiver la bulle blanche lancée dans sa direction, prévenue par un cri d'Ever :
» Ash ! Attention !
Mais trop tard. Ashley esquive bel et bien la bulle d'une pirouette, mais celle-ci semble décidé à l'atteindre malgré tout, et la frappe dans le dos pendant qu'elle se réceptionne. Aussitôt, son corps commence à grandir, sans subir les changements monstrueux de certains autres. Non, elle est juste, brillante. À y regarder de plus près, c'est comme si sa peau était désormais faite de miroirs. Un miroir se brise. Ever libère sa main directrice, ne gardant son sceptre que dans l'autre main pour ne pas le poser par terre – au cas où. Trois mètres de haut ou pas, Ashley ou pas, elle ne se laissera pas intimider par des miroirs. D'autant plus que dans leurs entraînements aux arts martiaux, elle battait sa sœur assez souvent. Et entre temps, Ash a plus ou moins abandonné les disciplines. Ever non. Alors ce n'est pas un mètre cinquante de plus que va faire la différence.
C'est elle qui se précipite vers Ashley avant même que sa sœur n'ait le temps de faire un mouvement, tandis que les autres monstres se tournent vers leurs cibles respectives. Un bon plan, retournez les gens qu'ils connaissent contre eux, mais s'en prendre à Ash n'était pas une bonne idée. Une fois qu'elle aura rendu à sa sœur son état normal, elle s'occupera de l'imbécile qui a cru bon de l'amener ici. On ne dérange pas impunément une Inkraven dans ses passions, fussent-elles aussi futiles que de s'appliquer de la couleur sur les ongles. Sa seule hésitation, c'est la peur de vraiment blesser sa sœur en frappant la créature de miroirs, mais elle préfère espérer que ça fonctionnera exactement comme avec le facteur. Qu'Ashley sera juste dans les pommes. C'est aussi pour ça qu'elle est aussi sûre d'elle : ce n'est pas la première fois qu'elle affronte ce type de monstre.
Ever glisse au sol pour passer entre les jambes de sa sœur, frappant du poing à l'arrière de son mollet pour essayer de la faire basculer. Sans résultat. Ou si, un seul : une douleur qui lui remonte dans les phalanges. Elle a l'impression d'avoir frapper à mains nues dans un mur de briques. Plus solide qu'un miroir, alors ? Ça n'était pas prévu au programme. Elle préfère vérifier quand même, peut-être qu'elle a tapé au mauvais endroit. Elle esquive rapidement deux coups de poings et glisse sous un troisième pour asséner un coup de poing à l'estomac. Même constat. Elle grimace en sentant le choc se répercuter dans ses os, puis elle recule d'un souple saut en arrière. Il lui faut un autre plan. Et vite.
Elle évite un coup de pied. Un autre. Une prise visant à lui saisir le bras et, vu la violence qu'exprime les yeux miroitants de sa sœur, à le briser. Puis ses yeux se baissent sur son sceptre et elle esquisse un sourire légèrement sadique. Évidemment. De la super force contre de la super-résistance. Le paradoxe de superman. Est-ce que ça marchera aussi avec elle ? Ça ne coûte rien d'essayer.
» Kneel... to my power !
Ever tend son sceptre dans la direction d'Ashley, observant les rayons de lumière qui viennent se fixer autour de ses membres pour en faire sa marionnette. Son sourire s'élargit. Et maintenant, le test de sa théorie. Elle plisse les yeux pour se concentrer, puis effectue un rapide mouvement de droite à gauche avec son sceptre. Aussitôt, comme en miroir – douce ironie de la chose – le bras d'Ashley suit le même mouvement pour envoyer son poing directement dans sa mâchoire. Un grincement retentit, tirant un frisson à Ever, mais l'effet reste celui escompté : le verre se raye au niveau des phalanges. Se brise légèrement au niveau du visage.
» Plus qu'à faire ça assez de fois pour révéler ton vrai visage, sœurette.
Elle ne se prive pas pour mettre son idée à exécution. Un coup de poing auto-infligé, puis un autre, le verre des mains et du visage du monstre de plus en plus fissuré, des failles qui descendent le long de son cou et remontent le long de ses bras. Puis un instant d'inattention. Les traits de lumières qui relient le sceptre d'Ever aux membres de sa sœur se dissipent un instant, assez pour que le poing censé atterrir dans son propre visage projette, à la place, Ever un peu plus loin. Quand elle rouvre le yeux, la main encore serrée sur son sceptre malgré tout, la jeune fille ne voit que deux choses en face d'elle : sa sœur, qui se précipite vers elle et, non loin, un autre monstre levant une lance, prête à la planter dans le cœur d'un garçon.
» Non !
Instinctivement, elle retend le sceptre vers sa sœur, reprenant aussitôt le contrôle, et la créature miroitante se fige l'espace d'une demi-seconde, le temps qu'un geste saccadé et désespéré d'Ever envoie le poing de miroir fragilisé directement derrière la tête de l'autre monstre. Assez pour le déstabiliser, pas assez pour le vaincre. Mais il est hors de question qu'elle laisse quelqu'un se faire tuer si elle peut l'empêcher. La créature au piano en guise de bras vacille, son autre main plaquée derrière sa tête, encore déconcertée par le coup de poing. Est-ce que ça sera suffisant pour que le gars se reprennent et pour qu'il puisse lui régler son compte ? Peut-être, ou peut-être que quelqu'un viendra l'aider. En attendant, Ever sent son contrôle s'affaiblir. Elle ne pourra pas tenir bien plus longtemps ; si elle veut rendre à Ashley son apparence normale, c'est maintenant ou jamais.
Délaissant le garçon qu'elle a aidé mais prête à se précipiter à sa rescousse au besoin, la jeune fille reprend son travail de sabotage, forçant le monstre à frapper son ventre, ses jambes, jusqu'à ce que le miroir soit brisé sur quasiment tout son corps. Puis elle s'élance en avant, courant le plus vite possible vers la créature qu'elle a forcé à s'agenouiller. Bondissant en avant, elle projette ses pieds directement dans la cage thoracique bourrée de failles, causant un impact très large sous ses talons. Il s'étend en forme de toile d'araignée et Ever recule au moment où la lumière de son sceptre s'éteint définitivement. Mais alors qu'Ashley relève la tête vers elle, les fissures qui s'étalaient sur son corps vont enfin voler le miroir en éclats. Au milieu de la pluie de verre, le corps d'Ashley apparaît. Roulé en boule, mais intact. Avec un soupir de soulagement, Ever prend le temps d'entraîner sa sœur un peu à l'écart avant de s'avancer à nouveau vers la bataille. Voir comment s'en sortent les autres, que ce soit son ancienne camarade de combat contre le facteur ou le garçon qui a manqué de se faire tuer un peu plus tôt.
Plusieurs personnes semblaient en difficulté, tandis que d'autres avaient comme moi réussi à mettre un terme à la transformation hideuse qui touchait leur adversaire respectif. Je vis la créature volante s'effondrer avec une flèche dans la poitrine, le monstre gélatineux diminuer de taille à vue d’œil sous l'effet d'une lumière qui englobait sa cible, la créature de miroir se faire frapper en plein cœur et se briser. Les autres semblaient un peu plus en difficulté, mais je ne savais pas quoi faire. Protéger quelqu'un, oui, mais ils étaient un certain nombre à être en mauvaise posture.
Ce qui me décida à bouger vu le bruit d'une détonation, suivi d'un mélange de cri et de sifflement strident qui n'avait rien à envier aux films d'horreur dont raffolait ma sœur. Une ombre noire passa à mes pieds à grande vitesse, comme si elle fuyait. Une ombre un peu trop matérielle pour être normale. L'image du garçon qui avait pris cette apparence me revint en mémoire. Un monstre, donc. Affaibli mais pas mort. Comment tuait-on un monstre d'ombre et de fumée ? Je n'en avais aucune idée. Visiblement, un tir en pleine tête semblait au moins le blesser et l'effrayer, mais ce n'était pas avec mes poings et mon pouvoir inconnu, aussi lumineux soit-il, que j'allais pouvoir faire grand chose contre le monstre. Mais j'avais peut-être une chance d'aider la fille prostrée au sol qu'il venait de relâcher.
Elle n'était qu'à quelques pas de moi. J'ignorais comment vraiment la réconforter mais, étrangement, je me sentais en confiance. C'était comme si mes doutes et mes peurs habituels s'étaient évaporés depuis que j'avais commencé à combattre Infinity. Je me sentais... utile ? non, ce n'était pas le mot. Motivé, peut-être. En tout cas, c'était bien la première fois de ma vie que j'avais autant d'assurance. Je me penchai vers la jeune fille, qui semblait totalement tétanisée. J'ignorais qui était cette personne pour elle, mais elle ne semblait pas capable de bouger. Encore moins de se battre. Le renoncement et la peur qui semblaient l'abattre me renvoyèrent à mes propres démons. J'ignorais ce qu'elle avait vécu, mais je me sentais quand même capable de la comprendre, en cet instant. Le démon avait parlé d'affronter ses peurs ; j'avais eu de la chance que ce soit Infinity et non Chris qui apparaisse devant moi. Peut-être n'avait-elle pas eu la même.
"Je ne connais pas ton histoire", dis-je d'un ton étonnamment calme, "mais tu ne peux pas te laisser abattre. Tu ne dois pas mourir ici." La lumière bleue de mon sceptre brille de plus en plus intensément, et je sens une vague de confiance me pousser à poser sa main sur son épaule pour qu'elle me regarde. Serait-ce ça, mon pouvoir ? Inspirer la confiance et l'assurance ? Je trouverais presque ça... ironique. "Tu peux battre ce monstre de fumée. Regarde-le, il a fui au premier choc, c'est qu'il peut être blessé. Annihilé."
Je jette un œil dans la pièce et autre chose me saute aux yeux. Une fille avec une arme à feu, aux prises avec ce qui semble être une créature végétale douée de parole. L'arme vola au moment où je me remis à parler. "Une fille t'a aidée. Elle a repoussé celui qui t'attaquait, mais elle est en danger. Quelle que soit ta raison, tu ne peux pas rester ici." Je n’insisterais pas plus. Je voulais être prêt à voler au secours de la fille aux cheveux verts si jamais mon pouvoir n'agissait que sur moi ou si la fille que j'essayais d'aider ignorait le sens du mot gratitude. Je me redressai, sceptre en main, pour marcher vers le monstre végétal. Il était à l'autre bout de la pièce, et je n'avais pas de pouvoir offensif. Mais j'étais prêt à le frapper et à risquer ma vie si ça pouvait, ne serait-ce qu'un instant, apporter une distraction suffisante pour la sortir d'affaire. Je me voyais comme une arrière-garde, une assurance. Si l'autre fille ne sortait pas de son apathie ou ne se jetait pas au secours de sa sauveuse, je le ferai moi-même.
Tsume, si Jodie n'est pas venue t'aider dans son prochain post, tu peux contrôler Connor rapidement pour dire qu'il frappe ton adversaire avec son sceptre plusieurs fois pour essayer de détourner son attention ou juste de le déstabiliser assez longtemps pour qu'il change de cible.
Edelweiss L. Wintenberger
S |:| Licence 2
Edelweiss L. Wintenberger
Edelweiss L. Wintenberger
Sexe :
Identité de genre :
Apparitions : 933
Inscription le : 05/03/2018
Né(e) le : 22/12/2002
Age : 21
Taille / Poids : 1m66 / Autour de 53Kg
Nationalité : Franco-Allemande
Situation amoureuse : En couple
Couleur(s) de parole : #9966CC
Péché(s) :
Avarice
Colère
Commentaire/citation : « Du siehst aus wie Juwelen... »
Je manque d'air. La dernière fois, c'était plus rapide. Moins douloureux. Un coup soudain et c'est tout, je n'avais même pas conscience d'être aux portes de la mort. Là, je sens l'air qui n'arrive plus à entrer dans mes poumons et qui m'échappe complètement. Je meurs lentement. J'aurais préféré un coup direct, histoire de m'achever une bonne fois pour toute. Et d'un coup, de l'oxygène. Une inspiration instinctive. Puis mes jambes lâchent.
Le choc du sol me remonte dans les genoux et dans les jambes, mais je n'arrive pas à avoir mal. J'ai les bras serrés autour de moi, ma respiration qui essaye encore de comprendre si elle peut redevenir normale ou non. J'ai mal. Je n'ai pas envie de me battre. Je veux juste... juste... Rester là, ne plus bouger, laisser le monde disparaître autour de moi. De toute façon, Adam n'est sûrement pas mort. De toute façon, je suis sûre que même mort, il trouverait le moyen de revenir, de rester, de me hanter plus efficacement encore que jamais. Alors à quoi bon me battre. Si je peux juste baisser la tête, fermer les yeux, et attendre qu'il vienne m'achever alors... alors tout ira bien. Je n'aurais plus à ma soucier de quoi que ce soit. Et je serai enfin vraiment morte, je n'aurai pas à me soucier de vivre éternellement avec ce genre de souvenirs. C'est peut-être pas plus mal, finalement...
Je serai restée là, à genoux et prostrée avec les bras serrés contre moi, si je n'avais pas senti une présence près de moi. Pourquoi on vient me voir ? Laissez-moi juste disparaître en paix. Mourir, m'évaporer. Il peut bien me tuer, ça n'a pas d'importance. Je ne manquerai à personne et personne ne me manquera.
- Je ne connais pas ton histoire, mais tu ne peux pas te laisser abattre. Tu ne dois pas mourir ici.
Tais-toi. J'ai envie de lui dire. De le chasser. Tais-toi, tu ne sais rien de ce qui m'est arrivé. Je suis déjà morte une fois mais ça ne m'a pas libérée. Alors tais-toi. Arrête d'essayer de m'encourager. Tu comptes faire quoi, contre de la fumée ? Tu comptes faire quoi, contre une ombre insaisissable ? Fous-moi la paix, laisse-moi. Je m'en tape qu'il ait pu être blessé. Je n'ai pas envie de me battre. Je n'ai jamais eu la force de l'arrêter. Cette fois ne sera pas différente. Et ne me touche pas.
Je chasse sa main d'un mouvement d'épaule avant de réaliser que ma tétanie s'est apaisée. Est-ce parce qu'Adam est loin ? Non... non... ce ne sont pas ses mots non plus, trop banals, trop facile à ignorer. Je m'en fiche, de survivre pour honorer le fait que quelqu'un m'ait sauvée. Elle a sauvé la mauvaise personne. J'aurais été aussi bien morte que vivante, ça n'aurait pas changé grand chose. J'ai déjà été les deux, aucun n'est spécialement plus désagréable que l'autre. Je vois l'ombre avancer sur les murs, glisser. Le visage de celui qui m'a tout arraché tourner autour de la pièce. C'est à cause de lui. C'est à cause de lui si tout autour de moi paraît aussi sombre. C'est à cause de lui si le monde est un amas de stupidités entassées les unes sur les autres, de mauvais souvenirs et de cauchemars, d'imbéciles congénitaux qui croisent ma route en permanence. C'est à cause de lui que je méprise tout ce qui existe. C'est à cause de lui que j'envie tout ce qui existe. Il m'a tout pris. Mes amis, ma personnalité, ma confiance, mon identité même, ma vie entière. Tout. J'aurais été normale. J'aurais été moi-même. J'aurais été positive et vivante, comme avant, s'il n'avait pas un jour osé mettre les pieds dans ma vie. Tout. Tout est de sa faute. Pourquoi je devrais mourir ? C'est lui qui devrait disparaître.
Je me relève en sentant le poids de la rage au creux de mon cœur, chassant la peur en un souffle. Oh, il me fait toujours peur. Mais je le déteste. Je le méprise. Je le hais de toutes les fibres de mon corps et de mon âme. Plus que je n'ai jamais haï personne en ce monde. Tout est à cause de lui. Tout. C'est à cause de lui si ma vie m'a échappé. Alors je lui arracherai la sienne.
A l'instant où l'ombre passe dans mon champ de vision, la tempête de glace qui commençait à tourbillonner dangereusement autour de moi remonte sur mon bras et pars en un éclair dans sa direction. Je ne suis pas impuissante. Pas comme la dernière fois. Je suis plus forte que lui. Je suis plus dangereuse que lui. Je peux le tuer. Le détruire. Le réduire en poussière. L'annihiler. Effacer toute trace de son existence dans ce monde. Je peux tout lui prendre comme il m'a tout pris. Disparais. Meurs. Personne ne te regrettera.
Des éclats de glace partent dans sa direction. Traversent la fumée. Mais je la vois durcir autour des pics de glace. Oui, je peux t'atteindre. Et si je peux t'atteindre, tu ne tiendras pas. C'est toi qui volera en éclats. Un vent glacial tourne autour de moi. Je le sens. Je sens la grêle qui me fouette le visage, mais je sais qu'elle ne me blesse pas. Elle ne me blessera pas. Comme moi, elle n'est focalisée que sur une chose. Un misérable insecte à piéger dans la glace avant de le réduire en miettes. Viens. Approche. Plus près. Je vais te faire voir ce que ça coûte de me toucher. Je tends les deux bras dans sa direction dès qu'il est assez près de moi. Je peux presque sentir la glace s'emparer de la fumée et la solidifier doucement. Sentir que ça lui fait mal. Que ça blesse chaque parcelle flottante de son corps. Pas assez. Il n'a pas assez mal. Je peux lui faire plus mal que ça. Je dois lui faire plus mal que ça. Lui rendre ce qu'il m'a fait. Dix fois plus fort. Cent fois plus fort. Le tuer serait trop gentil. Je sais ce que ça fait. Ce n'est pas à la hauteur de ce qu'il mérite.
Je sens mes muscles qui se crispent. Le froid qui s'intensifie. Je veux l'entendre hurler. Je veux le voir se désagréger à mesure que le froid s'empare de lui pour le priver de ses mouvements. A qui le tour, d'être au pouvoir ? A qui le tour, d'être le marionnettiste ? C'est moi qui gagne, cette fois. Moi qui gagne, toi qui souffres, toi qui est impuissant. Toi qui va mourir et disparaître. Le premier craquement ne résonne pas assez fort pour me sortir de ma transe. Pas plus que le deuxième. Je ne vois que la gigantesque créature de fumée qui se crispe de plus en plus à chaque seconde, de plus en plus à mesure que je serre les dents pour contrôler mon pouvoir. Alors, ça fait quoi d'être tétanisé ? Totalement immobilisé par une sensation glaciale ? Ça fait mal, hein ?
Il réduit. Comment ça, il réduit ? Non. Non, il n'a pas assez souffert. Il n'a vécu qu'une infime fraction de ce qu'il m'a infligé. Il doit souffrir plus que ça. Il ne peut pas mourir aussi facilement. Il ne peut pas s'en sortir aussi facilement. Je lui dois un an de manipulation sordide, de possession déguisée en amitié, un an à hurler intérieurement, à le repousser, à sentir la peur et le dégoût me serrer l'estomac. Je lui dois trois mois de harcèlement, trois mois à le voir partout, trois mois à savoir qu'il suivait le moindre de mes gestes. Je lui dois une entrée par effraction. L'angoisse d'un procès. L'illusion de s'en sortir le temps d'un été. Je lui dois la terreur, je lui dois la balle dans le dos, je lui dois la souffrance de mes parents en apprenant ma mort. Je lui dois trop. Trop de choses, trop d'horreurs pour qu'il s'en sorte aussi vite et aussi facilement.
- Je n'en ai pas fini avec toi. Ne disparais pas maintenant. Tu n'as pas le droit de disparaître maintenant.
Je pense que ma voix n'a jamais porté autant de rage. Que mon cœur n'en a jamais éprouvé autant. Mais il réduit quand même. Je vois la fumée gelée reprendre forme humaine, reformer doucement sa silhouette, ses traits. La séduction morbide, malsaine et trompeuse de son visage. Un piège parmi d'autres, le seul qui ne s'était pas refermé sur moi. Je sens que ma magie s'épuise. Elle aussi, m'abandonne. Ce n'est pas grave. Je n'en ai pas besoin. La magie n'est pas essentielle contre un être humain.
Je serre le poing, mais mon épée ne s'y trouve pas. Ah, c'était donc ça, le claquement tout à l'heure. Ça n'a pas d'importance. Je peux en recréer une. Je pourrais en recréer mille pour le transpercer de toute part si j'en avais l'occasion. Une suffira. Une lame, mille impacts. Ça devrait rééquilibrer les scores. Je tends la main, ouverte, pour essayer d'y faire apparaître une épée. Et un sourire tord légèrement mes lèvres quand je sens quelque chose se former dans ma paume. Parfait. Maintenant marche. Il n'y a plus grand chose à faire.
Je n'arrive à son niveau que pour me placer au-dessus de lui. Écraser son poignet de la force de mon talon. J'aimerais voir de la douleur sur ses traits. De la supplication. De la peur, peut-être. Mais je ne fais face qu'à un visage inconscient, qui grimace à peine sous la pression de mon pied. A quoi bon ? A quoi bon le blesser, s'il ne souffre pas ? A quoi bon briser chaque os de son corps comme il a brisé chaque parcelle de mon esprit, si je ne vois pas ses yeux et ses traits le refléter à chaque instant ? Encore une fois, il s'en sortira mieux que moi. Encore une fois, il ne souffrira pas autant que moi. Mais il reste une certitude. Une seule. Une qui pousse mon bras à se relever après avoir tourné la lame de mon épée vers le bas. Nous ne sommes pas dans S'Indarë. Pas dans l'enceinte des murs. S'il meurt, il ne reviendra pas. Jamais. Je n'ai qu'à baisser mon épée et lui transpercer les poumons, là, juste à l'endroit où la balle s'est logée dans ma poitrine. Peut-être qu'il n'aura pas souffert autant que moi, peut-être que je n'aurais brisé que son poignet, qu'une infime partie de son corps bien insignifiante par rapport à tout ce qu'il m'a fait. Mais je serai débarrassée. Il ne restera que les souvenirs, et pas la menace.
Cependant... Alors que je baissais mon arme, c'est dans une autre direction que mon bras est parti. Parce qu'une partie trop lucide de mon cerveau a réagi à une infime part de mon champ de vision. La fille qui m'avait sauvée, sur le point de se faire tuer. Je lui devais ma vengeance. Je lui devais ma survie. J'ai lancé mon épée comme un javelot en direction du monstre qui l'attaquait avant d'avoir eu le temps de retenir mon geste. J'ai vu que je l'avais touché, je n'ai pas retenu où. Parce que mon regard s'est aussitôt refixé sur le corps inconscient en dessous de moi. Je peux encore le tuer. Il me suffit de récupérer une épée, il me suffit de reprendre mon geste. Qui m'en empêcherait, de toute manière ? Personne dans cette salle n'est en état de le faire. Mais je ne peux rien faire d'autre que regarder ma main vide. J'ai envie de le tuer. J'ai envie qu'il souffre. Je dégage mon talon de son poignet pour le planter dans son estomac. Même sans la douleur sur son visage, rien que de le voir se plier en deux sous le choc fait courir un frisson de satisfaction sur ma peau. Ça fait du bien. Ça fait même un bien fou, de le voir souffrir. De l'imaginer souffrir. Peut-être que je peux juste faire ça. Briser quelques os. Quelques membres. Et le laisser repartir ? Est-ce qu'il m'a laissée repartir, lui ?
Oui. La réponse un peu trop logique se fraye un chemin au cœur de ma rage. Comme un filet d'eau qui s'infiltre sans vraiment la détruire. Oh, oui. Il m'avait laissée repartir, puis il est revenu. Quand je me croyais sortie d'affaire, quand je me croyais en sécurité. Quand j'étais persuadée de m'en sortir. Il est revenu. Pour essayer de me briser à nouveau, pour me tuer. Je veux qu'il y croie. Je veux qu'il pense qu'il ne me reverra jamais. Je veux qu'il soit persuadé que tout ça s'est terminé le jour où il a pressé la détente. Et je reviendrai. Non. Surtout, je veux qu'il voie mon visage avant de mourir. Mon vrai visage, pas cette apparence d'emprunt. Je veux qu'il soit conscient. Qu'il me regarde. Qu'il sache ce que ça lui aura coûté, de me voler ma vie.
Je recule, doucement. Il est encore inconscient. Dommage. J'aurais quand même bien aimé l'entendre hurler - sa vraie voix, pas le hurlement strident de sa forme monstrueuse. On ne peut pas tout avoir, j'imagine. Au moins je suis encore en vie. Une deuxième chance que la croisade qu'on est en train d'entreprendre va sûrement me voler. Une raison de plus de regretter d'être venue ici. Je me détourne du corps inconscient à mes pieds en marchant volontairement sur les doigts de son autre main, celle que je n'avais pas déjà abîmé. Il aura mal en se réveillant. Il sera brisé. Il ne saura pas d'où ça vient. On va dire que ça me convient. Pour l'instant, je veux sortir de cet endroit infernal avant de changer d'avis et de lui ouvrir la gorge.
La monstruosité qu’était devenue son amie garda un visage de poupée, le regard vide, la bouche épelant les paroles d’une chanson que le jeune homme aurait aimée oublié. Son bras était levé haut, pour achever son ennemi d’un seul coup, vif et précis. Les yeux azur du jeune homme regardèrent cette arme qui était la sienne, cette arme qui lui était liée, cette arme qui causerait sa perte.
Il y a peu de temps, il s’était demandé s’il pourrait mourir pour les autres. Il semblerait qu’il avait sa réponse, puisse qu’il ne bougeait pas, qu’il refusait de bouger. Si s’éteindre permettrait à son amie de se réveiller et de vivre, alors, était-ce réellement s’éteindre ? Alors que le jeune homme voyait la Mort lui tendre les bras, une autre créature vint attaquer Serah. Léandre se réveilla d’un seul coup, comme si c’était lui qui fut frappé.
Non … Ne lui faites pas de mal …
Le magical se redressa, mal en point, serrant les dents et les poings, alors que son épaule se vidait encore de son sang. Mais il n’arrivait pas à se lever. Devait-il encore essayer de résonner son amie malgré tout ? Devait-il vraiment faire comme tous les autres et se battre ? C’était impossible qu’il soit le seul à être face à une personne qu’il portait dans son cœur. Comment faisaient-ils tous ? Cet abruti au masque avait peut-être raison, dans le fond, il était faible …
Serah était déstabilisée mais n’avait pas lâché l’arme qu’elle avait ramassé, cependant, elle cessa de chanter. Elle était bien sonnée et titubait sur place. Léandre avait largement le temps de se relever et reprendre l’ascendance sur son adversaire. Mais il n’en avait ni la force, ni l’envie. Il était incapable de se battre contre elle.
*Lèves-toi ! Lève-toi bon sang ! Tu ne vas pas mourir ici ! Bats-toi !*
Léandre entendait Gõu, mais ne l’écoutait pas. Bien que Serah avait prit la forme d’un monstre de trois mètres de haut. Elle restait Serah. Si Gõu savait tout ce que cette fille avait fait pour lui, tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, comme des jumeaux elle le connaissait mieux que personne, comme une mère elle savait ses troubles et ses angoisses, comme le soleil elle savait illuminer ses journées, alors, il ne dirait pas de se battre. La mascotte pouvait bien lire dans ses pensées, et ses émotions, il ne savait pas son passé et ce que représentait la finlandaise pour lui. C’est ma faute si elle est là … Si elle souffre …
Serah finit par se reprendre et regarda fixement Léandre qui n’avait pas bougé, qui avait seulement prit appuie sur son coude intacte et la regardait, souffrant. Alors, l’ennemie releva le bras, prête à achever ce pourquoi elle fut transformée. Mais une autre attaque l’arrêta. Cette attaque était plus violente et précise que l’autre. Léandre reconnaissait ce feu ardent. Vivement, le jeune homme tourna la tête vers sa sauveuse mais également le bourreau de son amie. Edelweiss était debout, un garçon à ses pieds. Il semblerait qu’il ait reprit sa forme originel, mais il semblait … mort … Alors, ils devaient réellement tuer leurs connaissances pour passer « l’épreuve » ?
Non … Non !
_Non ! Arrête !
Léandre avait beau crier, il savait que sa voix ne portait pas assez loin et assez fort à cause de sa douleur qui coupait ses cordes vocales. N’écoutant plus son propre corps, il prit appuie sur son coude pour se relever, mais ne réussit seulement qu’à se mettre sur ses genoux. Son regard terrifié passa de Serah souffrante à Edelweiss dont la concentration semblait imperturbable. Les cris d’agonie de la blonde recouvraient tous les appels du jeune homme. La souffrance de son amie était la sienne. Les blessures qu’elle lui avait affligées n’étaient rien en comparaison de la voix de Serah se faisant tuer à grand feux.
_Ne fais pas ça !
Edelweiss ne l’entendait pas, même lui avait l’impression de ne pas s’entendre. Il ne voulait pas qu’on fasse du mal à sa meilleure amie. Il devait y avoir une autre solution. Ne sachant quel sentiment avoir, Léandre utilisa ses poumons à leur maximum pour hurler à sa partenaire, le ton suppliant, la fierté et la dignité n’existant plus :
_Weiss Stop ! Arrête !! ARRETE !!!
C’était la première fois que le jeune homme appelait la demoiselle par son surnom. Il ne s’en était pas rendu compte, il ne se rendait compte de rien. Comme il ne s’était même pas rendu compte que sa langue natale était revenue inconsciemment. Il voyait sa meilleure amie souffrir, impuissant. Et son cauchemar s’arrêta en même temps que l’attaque de l’allemande.
Léandre se releva aussi vite qu’il le put et alla au chevet de Serah, qui avait reprit sa forme humaine, il la retourna doucement et redressa son buste inerte. Ses cheveux dorés maculés de poussières et de petits cailloux trainaient sur le sol tel une trainée de sang. Doucement, il utilisa sa main libre pour essuyer son visage de ces petits graviers indésirables. Les membres de Léandre tremblaient légèrement. Il ne savait pas si la finlandaise était en vie. Il lui intima, la voix brisée :
_ Serah, olen todella pahoillani ... herätä, sääli, kerro, että olet elossa ...(Serah, je suis vraiment désolé … Réveil toi, pitié, dis moi que tu es en vie …)
Le jeune homme avait une boule à la gorge, le cœur serré. Il avait un sentiment étrange qui commençait à l’envahir. Un sentiment qu’il n’avait pas ressentit depuis des années. Un sentiment qu’il avait toujours évité ou surmonté ; la peur de la perte. Cette fois-ci, il savait qu’il ne pourrait pas surmonter cette peur. La peur de perdre quelqu’un a qui on tenait réellement. Une personne qui faisait partie intégrante de votre vie et que vous ne reverrez plus jamais.
_Anteeksi …(désolé)
Sa mascotte près de lui essayait de le rassurer mais il ne l’entendait pas. Cette boule dans sa gorge s’était étendue à tout son corps. Gõu essayait de lui dire qu’il restait encore des monstres, qu’il fallait aider les autres comme on l’a aidé, qu’il devait se reprendre. Mais Léandre était sourd à tout ce qui se passait autour de lui, la tristesse et la culpabilité progressait doucement dans son être. Il avait fait du mal à sa meilleure amie. Et on l’avait tué pour le sauver lui. Il ne le méritait pas. Cependant, un mouvement régulier attira son attention. La poitrine de la demoiselle montait et descendait faiblement, presque sereinement.
Elle était en vie.
Bien que soulagé de savoir Serah vivante, la tristesse commençait doucement à envahir le cœur de Léandre et il blottit sa précieuse amie dans ses bras. Il la pressait contre lui, cachant son propre visage crispé dans son cou. Ce geste était si rare de sa part, mais il avait eut si peur pour Serah.
Qu’aurait-il fait si elle avait été réellement morte ? …
[Je précise que les paroles sous-lignées sont en espagnol]
Bizarrement, je sentais l'air revenir dans mes poumons, je ne mourrais plus. Je rouvris les yeux, la pression qui opprimait tout mon corps disparaissait aussi. Je ne sentais plus la piqûre des épines contre ma peau. J'ouvris les yeux, totalement surprise de ne pas y être passée. Je compris rapidement la raison de cette survie : maître Diego était cloué au mur, une épée de glace dans son dos. Il n'était pas mort, Dieu merci, mais blessé gravement.
Toussant un peu, je me retournais, me relevant péniblement pour aller vers elle. J'avais mal un peu partout mais j'avais l'impression que tous mes os étaient intacts. Le maître, enfin mon ancien maître vu que je travaillais à S'Indare maintenant. Je devais peut-être considérer Andrew Rerhin comme mon seul maître mais non, lui le restera toujours, et puis je vois rarement le directeur de l'école. Le maître, donc, se débattait faiblement, incapable de retirer l'épée. Je posais les mains sur la poignée de cette dernière, arrivant à la retirer après avoir fortement tiré, tombant sur les fesses d'ailleurs. Diego Gustadores s'écroula au sol, se tournant dos au mur en me regardant.
"Achève moi, Tsume.."
"Je ne peux pas, maître."
Lui dis-je en lançant tomber l'épée. Je grimaçais un peu, la douleur à mon poignet se faisait plus forte. Peut-être était-elle cassée, après tout ? Il me l'avait écrasé dans douceur avec son pied, un peu plus tôt. Je vins près de lui, hésitant à le prendre dans mes bras pour essayer de le réconforter, de chasser sa douleur.
"Encore ? Pourquoi... refuses-tu malgré ce que je t'ai fais ?"
Je jetais un oeil sur les autres "magicals". Je n'avais pas trop envie qu'on m'entende dire cela. Ce n'est pas très professionnel mais... ce serait la vérité pure et simple. Et puis.. surtout, je n'étais pas le genre à dévoiler ce qu'éprouvait mon coeur. Pas depuis la mort de toute ma famille. Enfin, peut-être qu'aucun ne fera attention à moi, comme souvent.
"Parce que ... vous êtes comme un second père, pour moi, maître."
"Un père ? Moi ?"
Je le pris doucement dans mes bras, m'asseyant avec les mollets sous les fesses. Je répondis simplement, dans un souffle.
"Oui."
Je clignais des yeux, le voyant se tendre de douleur devant moi. Je craignais qu'il ne soit en train de mourir, ou pire, de se métamorphoser en un monstre plus énorme encore. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Il reprit juste son apparence humaine, lâchant un faible "gracias" avant de s'évanouïr. Je vis que la blessure était encore là, quoi qu'elle semblait moins grave, ou était-ce un simple espoir de ma part ? Dans le doute, je décidais de faire comme si ce n'était pas le cas. Je déchirais sa chemise, remarquant alors qu'il avait juste deux blessures, comme s'il n'avait pas été réellement traversé par une épée de glace. Je fis des bandages et les utilisais sur lui, avec le peu de savoir que j'avais pour compresser ses blessures et empêcher le sang de couler davantage. Je fis aussi, dans ma tête, une prière pour qu'il s'en sorte.
Dans la pièce, il me sembla que les combats avaient fini.
Pas le temps de réfléchir, pas le temps de penser. Ni même de contre-attaquer, ou d'espérer faire quoi que ce soit. La seule chose qui compte, c'est d'échapper aux flammes dévorantes que la créature me balançait. Non, pas une créature. Ma mère. Qu'est ce qu'elle fout là putain? Pourquoi? Comment le type a su la localiser, l'amener ici et la transformer ainsi? J'en ai aucune putain d'idée, et je sais encore moins comment je vais faire.
Ma fragile résolution de tout briser avait volé en éclat sur le champ quand j'ai voulu attaquer. J'avais été complètement incapable de lever ma hache quand j'ai croisé le regard vert de ma mère, et quand les paroles ont jaillis de sa bouche, d'une voix déformée mais parfaitement perceptible.
Tu ne vaux... pas mieux que ton père.
Juste ces quelques mots avaient suffis à me faire perdre toute volonté, et ils avaient manqués de me tuer. Je n'ai pas réussi à esquiver le coup de griffe qui m'a envoyé voler à l'autre bout de la pièce en lacérant mon bras au passage. Et j'ai à peine eu le temps de me remettre que je dois courir pour échapper aux souffle de flammes du dragon. Apparemment une capacité que je n'ai pas hérité. Mais je me retrouve vite bloqué, puisque je ne suis pas seul dans la pièce. Je ne peux pas leur amener le lance-flammes dans la gueule... Bordel, qu'est ce que j'en ai à foutre? Pourquoi je me contente pas d'en avoir rien à foutre?
Parce que c'est ce qu'il aurait fait.
... Putain!
Pas le choix, je ne peux pas aller plus loin. Alors on va provoquer la chance, et prier pour ne pas me faire incinérer. J'arrête ma course pour faire face au dragon, et avec un cri de rage plante ma hache droit dans le sol, dans une tentative désespérée de me protéger.
Le choc du torrent de feu contre l'arme magique est violent, et je peux sentir la chaleur extrême me manquer de peu... Me manquer? Au bout de quelques secondes j'arrête enfin d'avoir l'impression d'être dans un four, et je peux voir que ce n'est plus une hache devant moi, mais un grand bouclier qui m'a empêché de cramer instantanément. Mais ma veste à moins supporté, elle est en train de cramer. Je me dépêche de l'enlever, me retrouvant avec un débardeur un peu trop moulant, mais plus confortable pour la bataille. Et j'ai le moyen de me défendre, ce qui redonne un peu d'espoir. Mais comment... comment je fais? Comment je force ma mère à se retransformer? Autour de moi, les combats font rage, mais je ne suis focalisé que sur une seule chose. M'en sortir, et sauver la seule personne qui m'est chère. Même si à ses yeux je ne suis qu'un monstre qui mérite la mort. Je dois faire quelque chose.
Qu'est ce que tu fais, Drake? Pourquoi tu te protège? Je ne veux.. que ton bien.
J'ai l'impression que mon cœur se brise en mille morceaux, qu'il va bientôt exploser. Son discours est totalement incohérent, mais je sais que le moindre mot est sincère. Elle est juste... complètement perdue, totalement terrifiée. Et moi... moi je me tiens là, à ne rien faire, la laissant dans cette situation. C'est...
Quel genre de type je suis, au juste?
Je ne suis pas un lâche. Je ne suis pas comme mon père. Je la protégerai. Mais pour l'instant.. qu'elle me pardonne. Je n'ai pas le choix. Je me met à genoux, baissant la tête et dévoilant ma nuque au monstre, qui ne m'attaque étrangement pas. Comme s'il hésitait. Comme s'il était encore conscient de qui je suis. Mais ça ne vas pas durer longtemps.
Maman... excuse-moi.
Les autres autour, qu'ils aient finis ou non, je m'en fiche. Ces trois mots, je voulais les dire. Je me relève, fais disparaître le bouclier. Les lacérations de mon bras sont douloureuses, j'ai des cheveux qui ont cramés, mais je m'en fout. Je vais en finir.
Ici et maintenant.
Avec un cri de rage je m'élance, sans rien pour me défendre ou attaquer. J'ai pigé le fonctionnement de mon pouvoir, alors je vais l'utiliser. Modeler un moyen d'attaque ou de défense selon ma volonté, peu importe son apparence. Alors je vais prendre celui qui me convient le plus. Mon bras gauche entier, recouvert du cristal magique que constitue mon arme, partant de l'épaule et se terminant par des griffes. Une réplique de mes écailles, cette partie de moi qui a disparu. Mais elle est encore là.
Le dragon réagit à l'agression évidemment. Il ne me laisse pas le temps de m'approcher, lâchant un nouveau torrent de flammes. Je m'écarte juste à temps, sentant les flammes recouvrir mon bras gauche, celui recouvert par le cristal magique.
Ça ne m'arrête pas. Il m'en faut plus. Je me rapproche encore, les griffes tailladant le souffle de feu pour passer à travers, avant de se refermer en un poing. Encore un pas et un hurlement de rage, et mon poing percute le thorax du dragon, stoppant net les flammes et envoyant lourdement au sol le monstre, dans un bruit sourd. Et ce monstre change à nouveau de forme, reprenant celle de la femme que je connais si bien. J'ai beau être blessé, essoufflé, déboussolé, je me laisse tomber à genoux au sol et serrer dans mes bras Alyah Corvusia, ma mère, la seule personne qui compte pour moi.
Autour de moi, je n'entends plus de bruit. Mon combat est le dernier à s'être terminé.
Gau
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Le silence qui s'élève dans la pièce après les combats est assourdissant. Autour de vous, vos proches, amis ou ennemis sont évanouis, sous le contrecoup de la transformation qui les a épuisés. A moins que vous n'ayez continué à les attaquer sous forme humaine, ils sont intacts. Sans trace aucune du combat qui vient de se dérouler. Leurs yeux sont fermés et leurs visages, pour la plupart, paisibles. Une mélodie s'élève dans la pièce. En l'entendant, vous sentez les émotions qui vous attachent à cette pièce se dissiper. Que ce soit de la haine, de l'amour, de l'inquiétude pour la personne inconsciente qui avait été invoquée pour vous affronter, le sentiment semble contré, contenu, affaibli par la musique que vous entendez. Il est temps de continuer à avancer.
Les couloirs se déroulent devant vous. Des loges, fermées, de chaque côté, que vous essayiez ou non de les ouvrir. Vous avez de plus en plus la sensation que cet endroit est beaucoup plus grand que ce qu'il est censé être, comme si l'espace avait été distordu. Certains se demandent peut-être s'ils en verront le bout un jour. Votre marche ne s'interrompt que lorsque la silhouette trop familière de votre adversaire régulier apparaît à nouveau. Vous n'êtes pas figés, cette fois, mais la musique qui s'échappe de son petit instrument semble tenir vos émotions en laisse. Les sentiments que vous ressentiez à son égard lors de ses dernières apparitions n'ont plus rien d'extrême. Aucun rage, aucune panique, rien qui ne vous pousse à vous jeter sur lui ou à vous enfuir. Vous êtes... désespérément neutres. Lui semble un peu moins souriant qu'auparavant.
- Aucun de vous n'a fini au tapis ? Décevant. Vous n'êtes pas amusants...
Malgré son air légèrement agacé, il ne cesse pas de jouer et vous toise, sûr de son invulnérabilité, car il sait que même si vous le frappez par réflexe et non sous le coup d'une émotion forte, vos coups le traverseront.
- Peut-être que les monstres n'étaient pas la solution... Peut-être que...
Un léger sourire prend finalement place sur son visage. Il pose pied à terre pour la première fois depuis que vous êtes entrés en ces lieux et marche devant vous, observant chacun d'entre vous. Puis il s'immobilise, recule de quelques pas.
- Je ne peux pas être le seul qui n'a pas envie que les choses redeviennent comme avant.
Il sourit, il semble si sûr de lui. Serein, il plante son regard dans celui des vôtres.
- Pensez-y. Vous avez retrouvé votre humanité perdue. Plus d'apparence étrange, de pouvoirs illogiques, de capacités dérangeantes ou anormales. Je suis sûr que certains d'entre vous ne veulent pas perdre ça.
Il lève la main devant son visage. Une lumière rouge se met à luire dans son regard.
- Soyez honnêtes avec vous-mêmes.
Un clignement d'yeux, et vous sentez tous un léger mal de tête vous frapper au niveau des tempes. Certains d'entre vous reprennent leurs esprits en quelques secondes. Les autres... Les autres font un pas en avant, un deuxième, se retournent pour faire face au reste du groupe. Aux côtés de votre ennemi. La même lueur rouge dans le regard. Les poings serrés sur leurs armes. Et le garçon sourit.
- Je me disais bien...
[Le mini-boss reste au combat. Il peut se rendre intangible et immatériel, mais il ne peut vous frapper qu'en rendant une partie de son corps matérielle : le moment idéal pour le frapper à cet endroit. Si vous le blessez suffisamment, il battra en retraite. Vous ne pouvez pas le tuer. Il joue de la musique même en combat, se mettra à chantonner si vous le privez de son instrument.
Un pouvoir de contrôle mental a été appliqué sur le groupe. Si votre personnage a une raison même superficielle de ne pas vouloir la fin de l'event, il sera immédiatement sous contrôle. Cela peut, par exemple, être : - Il veut rester humain - Il ne veut pas récupérer ses pouvoirs - Il apprécie ses capacités de magical girl - etc, n'importe quelle raison de ne pas vouloir que ça cesse. Ceci est totalement indépendant de leur détermination à vaincre le boss ou son sous-fifre. Ils peuvent vouloir gagner mais être quand même sensible au contrôle.
Si vous êtes sous contrôle : Vous avez changé de camp. Votre personnage sera dans le camp de l'ennemi et s'en prendra à ses ancien alliés jusqu'à ce qu'il soit mis hors combat (assommé, blessé ou s'il frôle la mort, le "pouvoir de l'amour" peut fonctionner mais vous devez avoir vaincu le mini-boss avant). Il est important de préciser dans votre premier post la raison pour laquelle le contrôle mental a fonctionné sur vous, que ce soit parce que votre personnage le pense ou le dit distinctement. Votre personnage est toujours conscient de ses actions, mais il est persuadé d'agir pour les bonnes raisons.
Si vous n'êtes pas sous contrôle : Vous devez attendre que toutes les personnes sous contrôle aient posté avant de faire votre post. Les autres personnages vous bloquent la voie. Pour les rendre à leur état normal, vous devrez les combattre. Vous pouvez essayer d'influencer leur pensées en jouant sur les sentiments, mais ça ne fonctionnera pas tant que le mini-boss sera là, car sa musique anesthésie les émotions.
Vous pouvez faire autant de posts que vous le souhaiter pour vaincre le mini-boss, affronter vos anciens alliés et mettre fin à cette partie du scénario, mais vous devez tous poster au moins une fois. Vous avez jusqu'au 25 septembre pour résoudre cette situation, date au-delà de laquelle un nouvel événement viendra se joindre à celui-ci si vous n'avez pas terminé.]
Une étrange musique se fit entendre dans la pièce. Etrange et envoutante. C’était presque doux et familier. Léandre avait l’impression d’avoir déjà entendu cette mélodie, dans ses rêves peut-être ? Dans tout les cas, cette symphonie l’apaisait, lui faisant perdre toute les émotions, positives ou négatives qu’il avait alors que ses bras serraient fermement son amie endormie.
Léandre regarda Serah un instant avant de la reposer doucement sur le sol. En temps normal il aurait certainement voulu la prendre avec lui, pour la protéger, pour s’assurer qu’elle aille bien, mais là il ne ressentait … rien. Ses émotions étaient aussi vides à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il n’avait pour son amie ni affection ni compassion, ni tristesse, ni joie. Il ne ressentait rien et bien qu’il savait au fond de lui que c’était étrange, le jeune homme se dit qu’il était temps de continuer. Il se releva pour aller prendre son arme, la douleur à son épaule commençait à s’estomper ; sous cette forme, ses blessures lui faisaient moins mal bien qu’elles ne guérissaient pas. En prenant son arme, celle-ci reprit sa forme initiale sans que le jeune homme ne le demande, sachant très bien que ses pouvoirs ne pouvaient être utilisés que sous la forme de son sceptre. Le mieux était de les lancer et voir s’il pouvait aller au corps à corps après cela.
Le groupe se remit en marche dans cet immense couloir, ne se retournant aucunement sur les personnes endormies laissaient dans la pièce. La petite mascotte ne comprenait pas ce changement d’attitude de son magical mais était bien heureux que Léandre n’ai pas perdu du temps à s’occuper de son amie, aussi précieuse soit-elle.
Le groupe finit par rencontrer de nouveau l’homme au masque. Il ne les figea pas mais il n’en avait pas besoin. Personne n’était en colère. Personne n’avait cet état de rage qui les animait tantôt, le fait de vouloir en finir, de lui rendre la monnaie de sa pièce. Le sentiment de vengeance … Ils étaient tous calme.
_Aucun de vous n'a fini au tapis ? Décevant. Vous n'êtes pas amusants... Peut-être que les monstres n'étaient pas la solution... Peut-être que...
Pourquoi est-ce que tout le monde était si calme ? Quasiment serein ? L’homme au masque posa pied à terre pour la première fois. Ses vêtements prirent également la loi de la gravité en équation. Il semblait moins grand. Léandre avait l’impression que cet homme avait à peu près la même taille que lui, un peu moins peut-être, mais le manque de flottement dans ses vêtements le rendait bien moins imposant. Bien qu’il n’en imposait que par ses paroles.
L’étrange personnage s’avança tranquillement vers le groupe, confiant. Mais personne ne levait le petit doigt, tout le monde avait les armes baissées, le regardant, simplement. La mascotte de Léandre était bien silencieuse, désorientée comme s’il se doutait que cette passivité était anormale et que ça n’annonçait rien de bon.
_ Je ne peux pas être le seul qui n'a pas envie que les choses redeviennent comme avant.
… Quoi ?
L’homme encra son regard vers le groupe, regardant un ensemble, même si Léandre avait l’impression que ce message lui était adressé. Comment ça « redevenir comme avant » ? Avant … Lorsqu’il était une Muse ? …
_ Pensez-y. Vous avez retrouvé votre humanité perdue. Plus d'apparence étrange, de pouvoirs illogiques, de capacités dérangeantes ou anormales. Je suis sûr que certains d'entre vous ne veulent pas perdre ça … Soyez honnêtes avec vous-mêmes.
Soudain, Léandre se sentit mal. Mais ce mal vint de son crane. Intense et oppressant. Une voix grave fit écho dans son esprit, raisonnant dans ses tempes avec insistance.
Tu veux rester Humain, n’est-ce pas ?
Cette voix … C’était … la sienne ? Non, ça ne pouvait pas être la sienne ! Il était venu pour mettre fin aux attaques de monstres en battant cet homme masqué et tout les autres ! Léandre se recroquevilla légèrement sur lui, pressant son crane de sa main libre, la douleur se faisant de plus en plus forte dans ses tempes.
*Léandre, ne l’écoute pas !*
Gõu se mit devant son magical, essayant de le faire sortir de sa torpeur. Il savait ce qu’il était en train d’arriver à Léandre, il entendait cette voix lui aussi, comme si elle était dans sa tête également mais sa mission semblait l’immuniser contre ce contrôle. De toute façon, il n’était pas utile au combat.
Tu veux rester Humain et retrouver ta famille ? Tu veux que Gõu reste avec toi ?
Léandre fit un pas …
*Léandre, c’est un piège !*
Si tu veux redevenir normal alors …
Léandre fit un deuxième pas …
*Léandre !*
Ne les laisse pas gagner.
Et se retourna vers son le groupe de magical, son arme serrer dans ses deux mains.
_Je me disais bien...
Léandre était rejoins par plusieurs autres magical. Ses yeux azur flamboyaient de rouge, le visage neutre, le regard presque vide, inconscient. Il devait battre ces adolescents et que jamais cela ne cesse pour rester humain, pour regarder sa famille sans leur mentir ni leur faire peur, pour ne pas perdre Gõu. Pour tout ça, il allait combattre.
Léandre planta son sceptre dans le sol avec fermeté.
_ Star Racers …
Un énorme cadran victorien aux multiples rouages apparut sous les pieds de Léandre, s’étendant aux personnes près de lui. Les aguilles se mirent à filer à toute à l’allure, faisant briller légèrement les personnes à l’intérieur. Ce sort confère aux personnes à l’intérieur la capacité de se déplacer et d’utiliser leur pouvoir cinq fois plus vite pendant une minute et demie.
Le magical retira son arme du sol, le cadran disparut mais le booster était en route. Léandre fit valser son sceptre pour le changer de nouveau en lance, prêt à se battre contre n’importe qui.
Alors la fille qui m'a sauvée, que j'ai sauvée ensuite, s'en est sortie. Tant mieux. Je pense qu'aussi égoïste que je veuille paraître, j'aurais mal vécu qu'elle meure pour m'avoir aidée. Je n'ai vraiment pas besoin de me sentir responsable de plus de mauvaise choses, j'en ai déjà un paquet comme ça. Dont la principale est effondrée à quelques mètres de moi. Adam Cluster. la plus grosse erreur de mon existence. Heureusement que la musique est là pour me détendre. La musique ?
Je fronce les sourcils mais je n'arrive pas à m'inquiéter plus que ça. Je me sens... calme. Trop calme. Ça ne me ressemble pas du tout. Mais... je sais au moins pourquoi je suis là. Quel que soit le sort étrange qui nous est jeté, ça ne nous enlève pas le but de notre présence - ou en tout cas pas à moi. Trouver le responsable de tout ça, lui faire payer ma tenue ridicule, éclater son sous-fifre au passage, et récupérer mon pouvoir. Traverser les murs, traverser les mains de ceux qui pourraient essayer de m'agripper, de me frapper, de m'atteindre d'une façon ou d'une autre. Une capacité vitale, aussi ironique que ça puisse paraître. Alors j'avance avec les autres.
Ah, il est là. Je devrais être furieuse, c'était la résolution que j'avais prise quand il avait fait son petit speech et le fait qu'il ait ramené Adam du monde de mes cauchemars aurait dû renforcer encore cette sensation mais... je ne sais pas. La rage n'est pas là. L'envie de le frapper non plus. C'est comme si... comme si je n'avais pas d'émotion, ou pas d'émotion forte. Ça viendrait de... la musique ? Je me souviens que j'étais encore en rage avant qu'elle ne commence à s'élever et... il a un instrument dans les mains. Ça ne peut venir que de ça. Si on l'en débarrasse.
- Je ne peux pas être le seul qui n'a pas envie que les choses redeviennent comme avant. Pensez-y. Vous avez retrouvé votre humanité perdue. Plus d'apparence étrange, de pouvoirs illogiques, de capacités dérangeantes ou anormales. Je suis sûr que certains d'entre vous ne veulent pas perdre ça.
Je relève la tête. Il est trop près de moi. Mais... oui, il est assez près pour que je puisse lui voler son instrument. Je tends la main, mais un mal de crâne me coupe dans mon élan. Quelque chose essaye de s'insinuer dans ma tête. Je connais cette sensation. Je ne la connais que trop bien. Mais... je n'arrive pas à savoir ce que c'est.
Vous avez retrouvé votre humanité perdue. C'étaient ses mots, non ? C'est idiot. Nous sommes loin d'êtres humains, avec toutes ces capacités magiques qui nous tombent dessus. Et pourtant...
Pourtant tu es en vie.
Oui... quel que soit leur maléfice, il m'a ramené à la vie. Il m'a...
redonné une chance. D'entendre ton cœur qui bat, respirer, ressentir à nouveau le repos, être rassasiée. Humaine, normale, vivante, comme si tu n'avais jamais pris cette balle.
Si je me bats contre ça, si je continue de me battre dans ce camp, alors...
Alors tu mourras encore une fois.
Non. Non, je ne veux pas mourir. Pas encore. A quoi ça sert, de traverser les murs, si je n'ai qu'un cœur vide et froid à défendre ? A quoi ça sert, de pouvoir éviter les coups, si c'est pour vivre éternellement avec mes souvenirs pour me ronger l'esprit ?
Tu peux rester en vie. Avoir une chance de vivre, vieillir, avoir une existence normale. Est-ce que ça ne vaut pas le coup de te battre ?
Si. Plus qu'un pouvoir. Tellement, tellement plus. Je ne veux pas mourir encore une fois.
Avant que j'aie vraiment réalisé ce que j'étais en train de faire, je me suis avancée. Placée aux côtés du gars que j'avais juré d'étriper juste pour avoir ramené Adam. Oui, il a ravivé mes cauchemars. Mais il m'a aussi ramenée à la vie. Et si je veux vivre, je dois les empêcher de passer. Les empêcher de réussir. Quitte à garder la possibilité de me transformer avec cette tenue ridicule. C'est tellement dérisoire, à côté de la mort. Je ne suis pas seule. Les deux qui ont coopéré avec moi pour détruire la barrière de pieux sont à nouveau à mes côtés. Oui, ça ne peut qu'être le bon choix. Je me battrai pour survivre. Même si je dois tous les tuer.
Tout s'était arrêté. Est-ce que je suis morte? Sûrement.. Il n'avait suffi que d'une lumière réconfortante pour tout se termine. Je laisserais sûrement derrière moi une pléthore de fan en deuil, incapable de comprendre les circonstances de mon trépas, une famille en pleurs, des amis dévastés et.. J'aurais encore bafoué mes sentiments ainsi que ceux de ma sœur. Je lui aurais imposé la vue de mon corps sans vie tandis que mes lèvres resteraient close à jamais sur le secret qui hante mon coeur.. Il n'aura fallu que d'une lumière apaisante.. Peut-être que l'histoire du tunnel lumineux n'était finalement pas qu'une invention de l'esprit? Tout aura été si rapide.. Je me sens calme. Apaisée. Ma respiration est presque sereine..
Attends.. Mais je respire..? Depuis quand les morts respirent? Je veux bien croire en la magie et toutes ces conneries mais y'a des limites..
J'ouvre les yeux avant de redresser la tête et observer les environs pour retrouver le spectacle familier des combats qui fusent autour de nous, la plupart touchant à leurs fins visiblement. La plupart d'entre nous semblent sains et saufs même si je ne sais pas comment tout cela s'est arrangé mais la vue qui suffit à m'apaiser est juste devant mes yeux. Mon père, semblable à son apparence de toujours, allongé, inconscient mais bien vivant, à quelques mètres. Je soupire de soulagement avant de me relever à mon rythme. Si je ne suis pas blessée outre-mesure, si on excepte la douleur foudroyante dans mon bras, le combat ne m'a clairement pas laissé indemne et je préfère me ménager un tantinet en attendant d'avoir repris mes esprits. Je me rapproche lentement de mon père tandis que les combats prennent tous fins et je lui caresse la joue tendrement : même si j'étais prête à tout pour montrer à Weiss ce dont je suis capable et si j'ai crû mourir de sa main, je suis contente que les choses se soient ainsi goupillées.
-"Repose toi tu veux..?"
Ce n'est qu'un murmure. Je sais de toute manière qu'il n'est pas en mesure de m'entendre et encore moins de répondre à cette attention mais qu'importe. Je me redresse en serrant un peu plus la poignée de ma rapière pour camoufler la douleur insoutenable qui parcourt mon bras. Il est décidément cassé si ce n'est pire mais je refuse d'être protégée ou laisser en arrière à cause de cet incident. C'est d'ailleurs à ce moment que le regard de ma colocataire croise le mien. Il semblerait qu'elle soit venu s'enquérir de mon état.. Au plus profond de moi, je n'ai qu'un désir : me jeter à son cou et la serrer aussi fort que je puisse mais je ne peux pas.. L'embrasser encore moins.. Si seulement je pouvais le dire à quel point j'ai eu peur pour elle.. A quel point, je suis fière d'elle, de ce que je devine qu'elle eusse accomplie.. A la place, je me contente de lui adresser un sourire rassurant pour dissiper les craintes que je sens en elle : je doute l'avoir convaincue de ma parfaite santé ou même l'avoir trompé de quelques manières sur l'impact de ce combat mais nous n'avons pas le temps...
Quelques minutes plus tard, nous voilà de nouveau à arpenter des couloirs obscurs et silencieux. Cette fois-ci, je ne suis plus devant mes camarades mais je me trouve plutôt en queue de peloton, pensive. Serais-je capable de protéger Weiss dans cet état alors que je ne cesse de sentir la douleur engourdir mon bras tout entier, troubler ma marche, m'arracher de temps à autre une grimace discrète..? Cette question ne trouvera pas de réponse. Je n'aurais pas le temps d'en trouver une.
- Aucun de vous n'a fini au tapis ? Décevant. Vous n'êtes pas amusants...
Y'a t-il pire moment pour croiser de nouveau cette énergumène? Cette fois, je me contente d'un soupir et j'attends qu'il finisse son speech, dénuée de toute agressivité. Il est évident de toute manière que la moindre de mes attaques ne servira à rien et dans l'état actuel des choses, je doute simplement de réussir à m'en défaire seule, au regard de mon affliction. Je me désintéresse de la conversation comme unique réponse à son apparition mais mon oreille mutine ne peut s'empêcher de saisir quelques brides.
- Je ne peux pas être le seul qui n'a pas envie que les choses redeviennent comme avant
Comme avant? C'est comme si ses paroles venaient d'activer un levier, un interrupteur dans mon esprit. La suite de ses paroles ne fait que semer un peu le trouble dans mon esprit.. Les choses seraient tellement plus faciles si nous retrouvions tous nos vies, loin des tumultes de la magie et des autres bizarreries. La vie serait tellement plus simple.. Ça serait comme si rien n'était jamais arrivé.. Je pourrais reprendre ma carrière, reprendre ma vie, vivre de nouveau auprès de ma sœur et de mes parents et surtout je n'aurais plus à contempler les stigmates de ma transformation à chaque fois que je me regarde dans un miroir.. et puis.. Mon regard se dirige vers celle qui occupe la plupart de mes pensées et mes doigts se mettent à trembler, presque imperceptiblement. Est-ce qu'elle pourrait m'aimer un peu plus si je reprenais mon apparence originelle? Après tout, je deviendrais une fille comme les autres. Certes, célèbre mais.. Normale. Je pourrais lui offrir mon véritable visage, mon véritable sourire, la vraie moi.. Celle que je devais être. Celle que les portes de cette maudite école m'avait arraché. C'est ainsi que sans même m'en rendre compte, mes jambes se mirent en branle et m'amenèrent auprès de mon ennemi de tout à l'heure. Désolée Naomi.. Je dois me battre pour me retrouver.. Pour la trouver.. Même si mon bras menace de céder, je ne me retiendrais pas car je me bats pour une cause juste.
Ever V. Inkraven
C |:| Tatoueuse
Ever V. Inkraven
Ever V. Inkraven
Sexe :
Identité de genre :
Apparitions : 244
Inscription le : 18/12/2017
Né(e) le : 07/01/2003
Age : 21
Taille / Poids : 1m58 / 42kg
Couleur(s) de parole : Ever parle en #ff6666 et m'interrompt en italique.
ft Ever Inkraven & beaucoup de monde le dimanche 15 avril 2018
Le groupe semble plutôt bien s'en sortir. A vrai dire, la plupart des autres ont réussi à se débarrasser de leur adversaire, et le dernier ne tarde pas à tomber au sol, vaincu. Ever pousse un léger soupir. Finalement, ce combat n'aura été qu'un contretemps mineur... à supposer que personne n'ait été blessé. Elle n'est pas trop sûre de l'état des autres, ils sont un peu trop loin pour qu'elle vérifie. Le garçon qu'elle a sauvé semble encore en état catatonique, serrant dans ses bras la personne qu'il vient d'affronter. Et puis, soudainement, il la pose doucement au sol. Comme si toute son affection pour elle et toute son inquiétude avait disparu en l'espace d'une seconde. Étrange...
Ça semble être le cas de toute le monde, maintenant qu'elle y regarde bien. même elle se sent un peu... vide. Elle suit le mouvement à pas lents, s'avançant avec eux dans les couloirs interminables des sous-sols. Jusqu'où s'étend cet endroit ? Ça lui semble infini, mais la lassitude n'arrive pas à s'ancrer. C'est dérangeant. Tout autour d'elle semble avoir un intérêt minime et, pire que tout, cet ennui et ce désintérêt lui laisse une désagréable impression de déjà vu, un arrière-goût d'habitude. Comme si elle avait vécu ça au quotidien... A bien y réfléchir, ça ressemble un peu à ce qu'elle vit au quotidien. Vivait ? Elle n'a plus trop cette sensation, ces dernier temps, sans vraiment savoir pourquoi.
Mais les questions qu'elle se posent finissent par passer au second plan quand le type qui les a déjà nargués par deux fois apparaît devant eux. Sa décision de rester calme face à lui n'explique pas totalement la sérénité qui s'est emparée d'elle. Non, définitivement, quelque chose cloche. Elle ne devrait pas se sentir aussi calme, et surtout, les autres ne devraient pas être aussi calmes. Elle les a vu fulminer ou paniquer totalement un peu plus tôt. Alors que leur arrive-t-il, maintenant ?
Alors là. Ce n'est pas en tapant sur le retour de son humanité qu'il pourra l'atteindre. Bon, elle est contente d'avoir récupéré sa coiffure, mais ça lui manque, de pouvoir matérialiser ce qu'elle imagine. C'était, mine de rien, un pouvoir vachement cool. Oui mais maintenant, tu peux plier les gens à ta volonté. Elle sursaute. Qui est-ce qui... elle vient bien d'entendre un voix, non ? A moins qu'elle l'ait imaginée. Ce n'était clairement pas la voix de leur ennemi. Plus de tentacules, et un pouvoir d'une puissance effarante. Tu es la plus puissante ici, et ose prétendre que tu ne t'amuses pas ! Bien sûr qu'elle s'amuse. C'est même tout ce qu'elle fait depuis qu'elle a acquis ces facultés magical. Changer d'apparence pour se dédouaner d'un méfait, plier quelqu'un à ses ordres pour le forcer à agir à sa place, tordre un peu les règles de ce qui l'entoure, moins qu'avant, bien sûr, mais ça reste amusant. Mais ses pouvoirs habituels sont tout aussi amusants. Mais elle est partie, non ? Tu sais, cette sensation que tu oublies déjà, la lassitude qui te serre le cœur en permanence, l'impression que rien n'a de sens. Un vide lancinant. Tu ne sais pas d'où il vient, mais tu ne l'as plus ressenti depuis que tu as perdu tes anciens pouvoirs. Oui, elle s'en souvient, comme d'un mauvais rêve qui la poursuit. Elle sait, au fond d'elle, qu'elle n'a jamais été honnêtement heureuse ou de bonne humeur depuis qu'elle a franchi cette porte. Pourquoi ? Est-ce que c'est sa nature de calamar qui a tué sa joie de vivre ou son intérêt pour le monde ? Après tout, peut-être qu'être un calamar fait aussi du mal à sa mentalité. Elle ne sait pas, elle ne sait plus ce qu'est ce vide permanent. Mais elle ne l'a plus ressenti depuis qu'elle a posé les mains sur cette couronne.
De bons pouvoirs. Des facultés amusantes. Des monstres à taper sans conséquence. Une véritable joie de vivre, pure et intacte. Pourquoi se bat-elle, déjà ? Pour se débarrasser de ça ? Quelle drôle d'idée. C'est plutôt les gens qui veulent l'en priver, qu'elle devrait affronter. Elle fait un pas en avant. Inspire. Se retourne. Affiche un sourire légèrement cruel.
» Kneel...
Elle pointe son sceptre en avant, vers la première personne qui croise son regard. Ça sera rapide. Vu la force de frappe de son côté, leurs adversaires n'ont aucune chance.
Maître Diego allait bien. Visiblement, le combat n'aurait aucune conséquence sur lui. Comme les autres, il ne portait pas de trace de blessure au final. J'avais paniqué pour rien... Lui et les autres étaient inconscients. J'imagine qu'ils seront renvoyés là où ils ont été pris une fois tout cela fini, avec la mémoire effacée.. à moins que ce soit ce que j'espère. Je n'ai pas envie qu'il se souvienne de la souffrance qu'il a causé.
Après un court instant de repos, nous reprîmes notre exploration. J'avançais toujours derrière les autres, tentant une ou deux fois d'ouvrir une des portes qu'il y avait sur notre chemin, en vain. Elles étaient toutes fermées à clé, au point où je me demandais pourquoi, ce qu'elles pouvaient cacher... ou si elles n'étaient là que pour nous énerver. Et puis, il réapparu devant, cet oiseau de mauvais augure.
Le sous-chef des monstres se tenait devant nous et visiblement manipulait nos émotions, sans nous paralyser comme lors de nos précédentes rencontres. J'aurais bien voulu le combattre, et ne devait pas être la seule, mais... je n'arrivais pas à m'en convaincre.
- Aucun de vous n'a fini au tapis ? Décevant. Vous n'êtes pas amusants... Peut-être que les monstres n'étaient pas la solution... Peut-être que... Je ne peux pas être le seul qui n'a pas envie que les choses redeviennent comme avant. Pensez-y. Vous avez retrouvé votre humanité perdue. Plus d'apparence étrange, de pouvoirs illogiques, de capacités dérangeantes ou anormales. Je suis sûr que certains d'entre vous ne veulent pas perdre ça. Soyez honnêtes avec vous-mêmes.
"Allez, tu n'as pas envie de retourner à une plus simple, sans toute cette abberation païenne ? Sans ce cristal sur ton sein qui te dérange à chaque fois que tu le regardes ?.. "
J'entendis ses mots dans ma tête et bien d'autres encore. J'aurais bien voulu dire que j'ai répondu avec de grands mots, de grandes phrases pleines de sens et d'humanité, sur l'amour et compagnie... Non, si je refusais d'écouter, c'était pour une raison plus simple, plus terre à terre. C'était car nous sommes ce que nous sommes avec nos qualités et défauts. Ma mère m'avait dit d'accepter les deux pour être moi-même. Je n'aimais pas mon cristal mais il était une partie de moi, comme le fait d'être une valkyrie.
Cela dit, il y en eut pour se faire avoir. Ils furent cinq à le faire et cela s'annonçait mal pour les quatre que nous sommes à devoir les affronter.. sans compter l'autre qui allait s'en mêler. Celui-là, il allait voir qu'on en avait marre de ses petits jeux. Voyant que les trois autres n'allaient pas changer de bord, je regardais nos futurs adversaires, espérant que je n'aurais pas à devoir les combattre. Je n'en avais pas la motivation. Je décidais de tenter de leur rappeler leur devoir "d'héroïne", de "magical".
"Je suis Tsume Montoya. Je suis élève et femme de ménage à l'école S'Indare. Si je suis là, aujourd'hui, c'est pour défendre ceux qui ne le peuvent pas alors je vous le demande : voulez vous réellement suivre ce type et le laisser continuer de menacer des gens par égoïsme ou nous aider à le vaincre et ramener la paix ?
Je ne veux pas me battre contre vous, pas après ce que nous venons de vivre ensemble. Alors, s'il vous plaît, revenez à la raison."
Je fis apparaître mon arme, car je doutais un peu que mes paroles changent quoi que ce soit. J'ajoutais, doucement, à l'intention de ceux qui sont avec moi.
"Je peux m'occuper du monstre, vous pensez pouvoir gérer les autres ?"
Naomi Lawford
C |:| Actrice
Naomi Lawford
Naomi Lawford
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Apparitions : 478
Inscription le : 26/11/2017
Né(e) le : 25/01/2001
Age : 23
Taille / Poids : 1m63 / 58kg
Nationalité : Canadienne
Situation amoureuse : En couple avec Weiss, et mes biscuits avec Juwelen
Weiss. Weiss, calme-toi. Elle est en train de m'échapper. De perdre totalement le contrôle. Je ne sais pas quoi faire, je... C'est encore un monstre, qu'elle frappe. Pour l'instant. Mais j'en ai vu d'autres redevenir humain, et je sais où ça va mener : niveau colère incontrôlable, je suis pas loin d'être une experte. Ce en quoi je suis moins douée, par contre, c'est calmer celle des autres. Surtout quand je la comprends. Je comprends très bien sa volonté de le réduire en cendres... littéralement. Mais je ne peux pas la laisser faire ça. Elle le regretterait, et on parle d'une personne réelle, vivante. Peu importe à quel point on hait quelqu'un, ça ne vaut pas la peine de sacrifier sa santé mentale et sa vie future juste pour lui faire payer. J'en connais un rayon là-dessus aussi.
- Weiss...
Je serre ma main sur son épaule, mais elle ne réagit pas. Et je vois déjà le monstre réduire, reprendre la forme du gars qu'il était à l'origine. Non, non Weiss, calme-toi. S'il te plaît, s'il te plaît calme-toi. Je dois l'arrêter. je dois trouver un moyen de l'arrêter.
- Weiss arrête ! Il n'en vaut pas la peine !
J'ai l'impression que la chaleur diminue. Je rêve ? Je ne sais pas. J'essaye de tirer son bras, de la forcer à le baisser, de la faire réagir. Je crois... Je crois que ça marche... Elle se calme, non ? Dis-moi que tu te calmes, Weiss. Mais j'ai bien l'impression que les flammes ont réduit. Qu'elles disparaissent. Je crois que j'ai... réussi à l'apaiser.
- Je... Je.. Pardon.. Ce n'est pas ce que.. - Ce n'est rien. Tout va bien, respire.
N'aie pas peur, je n'ai pas peur. Elle avance avant que j'ai le temps de dire quoi que ce soit. S'approche de lui, et je me prépare à courir dans sa direction, mais elle n'a pas l'air de s'en prendre à lui. Considérer ses options ? Sûrement. Mais Weiss est une fille intelligente. Raisonnable. Elle ne fait rien. Mieux : elle utilise ses pouvoirs, cette fois, pour protéger quelqu'un. Si j'ai bien compris, ils sont amis, mais sa façon de le regarder... J'ai un doute sur la nature des choses. on dirait mon regard quand je voyais Melo se rapprocher de quelqu'un. Hm... je vais garder ça pour moi.
J'ai un peu d'autres soucis que de savoir si Weiss a des sentiments pour le garçon qu'elle vient de sauver. par exemple... J'espère que Max n'a rien. J'espère que papa n'a rien. J'espère que Melody n'a rien. Trop de personnes pour lesquelles m'inquiéter. Trop de questions à me poser. Je pensais qu'on trouverait plus vite. Je pensais qu'on avancerait plus vite, qu'on trouverait le responsable et qu'on pourrait le réduire en miettes histoire que les choses redeviennent normales - enfin, normale à notre échelle. Mais non. Et puis d'un coup, ça a moins d'importance. J'aurais trouvé ça génial si je n'avais pas cette sensation en arrière-plan d'être manipulée. Mais bon. Au moins, ça permet de réfléchir posément. Ce gars veut notre peau ou, à défaut, il veut nous faire du mal. Sinon, pourquoi aurait-il choisi ces personnes en particulier ? Qu'est-ce qu'il va nous faire, ensuite ?
Visiblement, monsieur a décidé de répondre à ma question rapidement, vu qu'il apparaît au milieu de la pièce, visiblement vexé qu'on ait cassé ses petits jouets. Et qu'on soit encore là. Je serre le poing sur mon arme. Je n'ai pas confiance. On a assez vu ce gars pour que je m'attende à quelque chose de pas foncièrement agréable. Je l'écoute faire son discours sans aucun sens. Je ne comprends pas ce qu'il essaye de dire. Comment ça, revenir en arrière ? Non... ça ne me concerne pas.
- Naomi, quels étaient tes pouvoi...?
Un mal de tête m'empêche d'entendre la suite. Ou l'empêche de dire la suite. Ou les deux. C'est quoi, ce truc ? Ça... gn... Ça se calme aussi vite que ça a commencé mais... Non, quelque chose a changé. Certains autres ont changé. Il y a... une lumière rouge étrange dans leur regard. La même que dans celui de notre ennemi. Non... Non, pas ça... Melo, reviens... Weiss, reviens... Vous ne pouvez pas me demander ça. Vous ne pouvez pas me faire ça. Je dois vous protéger, pas vous combattre. Je ne peux pas vous combattre. je ne peux pas vous combattre. Arrêtez. Arrêtez, revenez, revenez... Je ne veux pas vous blesser. Je vous aime. Je ne peux pas. Je ne peux pas vous faire de mal.
Est-ce un réflexe ? En tout cas, ce n'est pas ma volonté qui m'a poussé en avant. C'est peut-être le vide dans mon cœur. C'est peut-être la douleur qui me tiraillait la poitrine. Mon œil a capté le début d'une attaque. La lumière du sceptre de Weiss. Un mouvement du sceptre de l'autre. Un troisième sceptre qui s'illumine et active une... zone ? J'aurais pu tirer sur l'un des trois au hasard - l'un des six. Mais je n'en aurais arrêté qu'un. Je dois défendre ce que j'ai. Si je veux sauver mon amie, si je veux sauver mon amour, je dois protéger ceux qui peuvent m'aider. Ça doit être l'instinct qui m'a fait agir. Saisir la broche en forme de cœur attachée à ma poitrine. La plaquer contre le sol à nos pieds. J'ai entendu quelque chose craquer, peut-être une partie des pierres qui la composent. Mais ce que j'ai surtout vu, c'est l'immense mur de lumière rose qui a séparé la pièce en deux. Entre nous et les autres. Entre nous et nos ennemis... Non. Nous n'avons qu'un ennemi.
Malgré la douleur qui continue de me tirer l'épaule, je me tourne vers celui qui a tout déclenché. Prépare une flèche. Elle part. Passe au travers de son corps sans dommages. Tss. Combien de pouvoirs possède ce type ? Au moins, mon mur malgré sa couleur qui pique les yeux semble arrêter tous les sorts et toutes les attaques adverses qui essayent de le traverser, mais pas mes flèches. Je vais me concentrer sur lui. C'est lui le responsable. C'est lui qui essaye de me forcer à blesser ceux que j'aime. Si je le tue, Melody et Weiss seront libres. Si je le tue, tout le monde sera libre. On pourra continuer à avancer. Trouver son chef, le chasser, retrouver nos vies. Je sens mes poings qui se serrent. Je le vaincrai. Pour sauver celles que je me suis jurée de protéger. Le pouvoir de l'amour, n'est-ce pas ?